• il y a 9 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 plusieurs dizaines de personnes.
00:00:01 Ce jeune Russe était dans la salle de concert de 7000 places.
00:00:05 Rescapé, il témoigne.
00:00:07 J'étais assis dans le hall, à l'étage où se trouvaient les balcons.
00:00:10 Nous avons entendu des coups de feu.
00:00:12 Au début, nous n'avons pas compris ce qui s'était passé.
00:00:14 Puis j'ai vu personnellement comment les terroristes sont entrés
00:00:17 et on commença à tirer sur tout le monde.
00:00:19 À la fin, ils ont lancé un molotov.
00:00:21 Tout a été incendié.
00:00:22 On nous a conduit vers la sortie.
00:00:24 Il s'est avéré que la sortie était fermée aussi.
00:00:26 Nous avons donc couru dans tout Krokus City
00:00:28 pour essayer de trouver une sortie.
00:00:30 Mais en vain.
00:00:30 Nous sommes allés au sous-sol de l'hôtel de ville
00:00:32 et avons entendu les services d'urgence.
00:00:34 Comme lui, des centaines de personnes ont pu être évacuées du sous-sol.
00:00:38 D'autres se sont réfugiées sur le toit pour tenter d'échapper aux flammes.
00:00:42 La Russie a ouvert une enquête pour acte terroriste.
00:00:47 De son côté, Volodymyr Zelensky dément tout lien de l'Ukraine.
00:00:51 Bonsoir à tous, il est 23h passé de Une Minute.
00:00:55 Bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
00:00:58 Vous le savez, il est 23h à Paris, 1h du matin à Moscou,
00:01:02 la capitale de la Russie, touchée par un attentat terroriste ce soir.
00:01:05 Revendiqué il y a un peu plus de 30 minutes maintenant par l'État islamique.
00:01:09 Nous suivrons donc avec nos invités, minute par minute,
00:01:13 l'évolution de la situation, les réactions qui se multiplient.
00:01:16 Donc ce soir, pour vous accompagner autour de ce plateau,
00:01:20 Judith Vintraub est avec nous, grand reporter.
00:01:22 Bonsoir Judith, à vos côtés, Yoann Uzayi, journaliste.
00:01:25 Bonsoir Olivier.
00:01:25 Politique CNews qui continue d'être avec vous ce soir,
00:01:28 Vincent Roy, bonsoir mon cher Vincent.
00:01:30 Bonsoir Olivier.
00:01:31 Écrivain.
00:01:32 Christian Crouteau, le fondateur du GIGN, nous a rejoint également.
00:01:36 Nous allons pouvoir décrypter ce qui s'est passé avec vous ce soir.
00:01:40 Denis Deschamps, géopolitologue, nous accompagne également.
00:01:42 Bonsoir Denis.
00:01:43 Jonathan Cixous, journaliste, est également avec nous.
00:01:47 Nous ferons régulièrement un point également ce soir
00:01:50 avec Elisa Lukavski qui est avec nous.
00:01:52 Bonsoir Elisa. Pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:01:56 que faut-il retenir précisément à cette heure ?
00:01:59 Eh bien l'attentat terroriste a été revendiqué,
00:02:01 c'est la dernière information en date, par l'État islamique.
00:02:04 Un attentat qui a eu lieu dans une salle de spectacle,
00:02:07 le Crocus City Hall qui est à côté de Moscou.
00:02:08 Ça a eu lieu cet après-midi.
00:02:10 Les autorités russes et le FSB exactement font état
00:02:13 d'au moins 40 morts et une centaine de blessés dans cette fusillade
00:02:16 et dans l'énorme incendie qui s'en est suivi à Krasnogorsk,
00:02:19 en proche banlieue, donc bilan évidemment évolutif.
00:02:23 L'agence russe TASS parle d'inconnus qui ont ouvert le feu à l'arme automatique.
00:02:28 Vladimir Poutine, le président russe, est informé en temps réel
00:02:31 de l'évolution des faits et du bilan.
00:02:33 Les forces de l'ordre russe se disent à la recherche des assaillants.
00:02:37 Un point à présent sur les réactions internationales.
00:02:40 Elles se sont multipliées au cours de la soirée et depuis cet attentat.
00:02:44 La diplomatie russe a dénoncé un attentat terroriste sanglant.
00:02:49 La Russie qui pense déjà à sa vengeance et qui a,
00:02:52 avant la revendication de l'Etat islamique, pensé à l'Ukraine comme coupable.
00:02:56 L'ancien président russe et numéro 2 du conseil de sécurité russe,
00:02:59 Dmitri Medvedev, a lui assuré sur Telegram que, je cite,
00:03:02 "s'il est établi qu'il s'agit de terroristes du régime de Kiev,
00:03:06 ils doivent tous être retrouvés et détruits sans pitié en tant que terroristes,
00:03:09 y compris les dirigeants de l'Etat qui a commis une telle atrocité".
00:03:13 L'Ukraine a répondu par le biais du conseiller de la présidence
00:03:16 à n'avoir rien, absolument rien à voir avec cette fusillade.
00:03:19 Tout à l'heure, le renseignement militaire ukrainien
00:03:22 a même accusé les services spéciaux russes de cette attaque à Moscou.
00:03:25 D'autres réactions, là c'était pour vous illustrer cette échelle
00:03:30 de la violence entre la Russie et l'Ukraine.
00:03:32 Réaction également des États-Unis avec la Maison-Blanche qui est en pensée,
00:03:36 je cite, "aux côtés des victimes de cette terrible attaque".
00:03:38 La France également a réagi via le compte France Diplomatie sur X.
00:03:42 "Les images qui nous parviennent depuis Moscou sont terribles.
00:03:45 Nos pensées vont aux victimes et blessés et au peuple russe.
00:03:48 Toute la lumière doit être faite sur ces actes odieux".
00:03:50 L'Europe, via un porte-parole, l'Union européenne est choquée
00:03:53 et consternée après l'attaque terroriste à Moscou.
00:03:56 Et puis également le ministère des Affaires étrangères français.
00:04:00 "Les images qui nous parviennent depuis Moscou sont terribles.
00:04:03 Nos pensées vont aux victimes et aux blessés ainsi qu'au peuple russe".
00:04:07 Voilà pour les réactions internationales.
00:04:08 On parlera tout à l'heure des réactions politiques.
00:04:11 Merci beaucoup Elisa.
00:04:13 Nous vous retrouvons tout à l'heure pour faire un point complet
00:04:15 sur toutes les dernières informations.
00:04:17 Le groupe Etat islamique a donc revendiqué l'attentat à Moscou.
00:04:20 Ce soir, au moins 40 personnes sont mortes,
00:04:23 des centaines de blessés à cette heure.
00:04:25 Des combattants de l'EI ont attaqué un grand rassemblement
00:04:29 dans les environs de la capitale russe de Moscou.
00:04:31 C'est ce qu'a affirmé sur l'un de ses comptes Telegram le groupe terroriste.
00:04:35 Le groupe djihadiste a affirmé que son commando
00:04:37 a ensuite regagné sa base en toute sécurité.
00:04:40 Christian Proutot, dès les premiers éléments,
00:04:43 l'hypothèse d'une attaque terroriste de l'Etat islamique
00:04:47 était posée sur la table.
00:04:50 Lorsque vous avez vu les premières images
00:04:53 que l'on va redécouvrir dans un instant,
00:04:56 pour vous, l'hypothèse de l'Etat islamique, très vite,
00:04:58 était prioritaire ?
00:05:01 Oui absolument, parce qu'on retrouve là le mode opératoire
00:05:04 du terrorisme tel qu'il existe actuellement,
00:05:09 que malheureusement les unités d'intervention
00:05:13 n'ont plus à résoudre des problèmes de prise d'otages
00:05:16 comme on le connaissait à un certain moment,
00:05:18 qui était le fait également de ces groupes terroristes
00:05:21 pour faire parler d'eux, pour capter la tension.
00:05:24 On est revenu à un terrorisme, je dirais, pur et dur,
00:05:28 où on tue le maximum de gens,
00:05:31 pour créer effectivement ce sentiment de terreur.
00:05:33 Et ce mode opératoire, c'est avec des armes d'assaut,
00:05:36 c'est la guerre du pauvre, avec des armes d'assaut, des grenades,
00:05:41 et bien on s'attaque à un rassemblement de gens
00:05:43 qui sont là, d'innocents, et qui sont là,
00:05:48 et dont on pense que le fait de s'attaquer à eux
00:05:52 va effectivement ébranler les certitudes
00:05:57 de certains hommes politiques, de décisions politiques,
00:06:01 qui pourraient les concerner.
00:06:02 Et tout de suite, on voit très bien de quel côté
00:06:04 ça peut venir de la Russie, vu les problèmes que la Russie a,
00:06:09 même s'ils n'en parlent pas beaucoup,
00:06:11 dans le Caucase depuis longtemps.
00:06:13 - Effectivement, on va y revenir.
00:06:15 Ce qui montre en tout cas ce soir, c'est que l'État islamique
00:06:17 est donc en capacité d'attaquer une grande capitale dans le monde.
00:06:21 C'est aussi l'un des enseignements de Niel Echan ce soir.
00:06:25 Nous parlions du Caucase, nous avons le sentiment au fond
00:06:27 que le Kremlin n'a rien vu venir également ce soir.
00:06:30 - Alors, de l'extérieur, on pourrait croire ça.
00:06:32 En fait, on n'en sait rien, pour tout vous dire.
00:06:35 Les services de renseignement en général ont quand même des alertes.
00:06:38 En France, on a des alertes, les niveaux d'alerte montent
00:06:41 et on a quand même des signaux faibles
00:06:42 que les services de renseignement arrivent à détecter très facilement.
00:06:46 Cependant, ça ne veut pas dire qu'on sache le où et le quand.
00:06:50 - Les services de renseignement américains manifestement l'avaient vu.
00:06:52 - Oui, ils ont prévenu leur ressentissant présent,
00:06:55 avant qu'ils ne se rendent dans des lieux collectifs.
00:06:57 - Ça fait partie de ce que je disais tout à l'heure,
00:06:59 l'asymétrie du terrorisme.
00:07:01 C'est qu'en fait, c'est quand même aveugle.
00:07:04 Et même si vous êtes conscient qu'il y a un grand risque,
00:07:07 vous vous rendez compte, surveillez tous les centres commerciaux du pays,
00:07:11 surveillez tous les lieux publics du pays.
00:07:13 Le métro, Jonathan parlait du métro.
00:07:15 Le métro est extraordinaire à Moscou.
00:07:18 D'ailleurs, c'était la fierté du pouvoir russe de dire
00:07:21 qu'à chaque heure de la nuit, le métro est sécurisé.
00:07:25 Les jeunes gens peuvent rentrer de soirée et ainsi de suite.
00:07:27 Il nous faisait presque la leçon, d'ailleurs, dans cette espèce de posture.
00:07:31 Donc, c'est une grande difficulté.
00:07:33 Mais en même temps, moi, ce que je note,
00:07:35 ce que j'ai regardé pendant le journal,
00:07:38 c'est qu'il va falloir faire attention parce que le pouvoir russe,
00:07:40 de toute façon, va se saisir de cet événement pour durcir le ton.
00:07:45 Et on a vu Medvedev, Medvedev, d'abord,
00:07:48 qui s'est tout de suite orienté vers les responsables ukrainiens,
00:07:50 les responsables politiques ukrainiens,
00:07:52 en disant qu'il va déclencher les foudres d'Attila, quasiment.
00:07:56 Maintenant que ce n'est plus la cause ukrainienne,
00:07:59 je pense qu'effectivement, dans le Caucase, il va se passer des choses.
00:08:02 - On va voir effectivement si cette attaque terroriste,
00:08:04 qui n'a pourtant rien à voir avec le contexte de cette guerre en Ukraine,
00:08:09 pourrait avoir des répercussions.
00:08:11 Johan, c'est une possibilité ou pas ?
00:08:13 Nous vous entendions tout à l'heure sur le plateau l'évoquer.
00:08:15 - C'est une possibilité, c'est une probabilité même.
00:08:18 Le fait que Vladimir Poutine utilise ça pour s'adresser à sa population,
00:08:23 il le fera de manière très solennelle dans les prochaines heures,
00:08:26 à n'en pas douter.
00:08:27 Il va essayer de susciter, d'amplifier ce sentiment patriotique
00:08:32 qui est déjà très fort en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine,
00:08:36 pour essayer de dire à sa population,
00:08:39 "Et bien maintenant, je vous demande de vous engager davantage".
00:08:41 La conscription, il va en parler manifestement,
00:08:44 pour essayer d'envoyer davantage d'hommes, me semble-t-il,
00:08:47 au front en Ukraine pour accélérer cette guerre,
00:08:50 pour faire en sorte qu'elle ne traîne plus comme elle traîne depuis 2 ans.
00:08:54 Dire au peuple russe, "Nous sommes attaqués de toutes parts,
00:08:58 il y a l'Etat islamique, il y a les nazis",
00:09:00 puisque c'est comme ça que Vladimir Poutine appelle les Ukrainiens,
00:09:03 notamment les dirigeants ukrainiens.
00:09:05 Donc il faut combattre et accélérer les combats sur ces deux fronts.
00:09:09 Ça, c'est une première chose.
00:09:10 - Rassemblez-vous derrière le chef.
00:09:12 - Absolument, rassemblez-vous derrière le chef,
00:09:13 donc en l'occurrence derrière Vladimir Poutine.
00:09:15 Ça, c'est quelque chose qui me semble assez réaliste.
00:09:18 Il y a ce qui se passe en Russie, et puis il y a ce qui va se passer
00:09:21 dans les pays occidentaux, parce que vous avez dit
00:09:23 quelque chose de très intéressant.
00:09:24 Vous avez dit, on voit maintenant que l'Etat islamique
00:09:26 est capable à nouveau d'organiser ce type d'actions
00:09:30 qui sont des actions très concertées, des actions organisées,
00:09:33 projetées peut-être depuis un pays étranger,
00:09:37 avec les conséquences que ça va avoir, notamment en France,
00:09:39 parce que ça donne une idée du défi colossal
00:09:42 qui attend les autorités françaises dans quelques mois
00:09:45 pour l'organisation des Jeux olympiques.
00:09:47 Parce que ce qu'on pensait impossible
00:09:49 il y a encore quelques années, les services de renseignement français,
00:09:52 il y a 3, 4 ou 5 ans, disaient, maintenant,
00:09:54 les groupes terroristes tels qu'Al-Qaïda, Daesh,
00:09:57 ne sont plus capables de projeter ce genre d'attentat.
00:10:00 Aujourd'hui, depuis quelques mois,
00:10:02 les services de renseignement français commençaient à dire à nouveau
00:10:06 qu'ils étaient en capacité de s'organiser
00:10:09 pour éventuellement reproduire ce genre de schéma type Bataclan.
00:10:13 C'est ce qui s'est passé aujourd'hui précisément à Moscou.
00:10:15 Donc le défi sécuritaire pour les Jeux olympiques
00:10:19 prend ce soir une autre tournure,
00:10:20 et ça c'est important de l'avoir en tête aussi.
00:10:22 - C'est vrai que cette alerte-là, ce soir,
00:10:23 on la voit circuler sur les réseaux sociaux,
00:10:25 notamment de la part de l'avocat Thibaud de Montbrial,
00:10:28 qui fait exactement le même constat que ce que vient de dire Yoann, Judith.
00:10:32 - Oui, c'est ça. En fait, Thibaud de Montbrial,
00:10:35 dont je lisais la réaction,
00:10:37 dit que si l'État islamique a réussi à s'attaquer
00:10:43 à un pays et à une zone près de Moscou
00:10:47 qui est aussi quadrillée, aussi sécuritaire,
00:10:50 en faisant autant de dégâts...
00:10:53 - Avec des frontières.
00:10:54 - Ça veut dire que l'État islamique
00:10:56 a atteint un niveau de reconstitution et de préparation
00:11:01 extrêmement préoccupant.
00:11:03 En fait, ce que vient de faire l'État islamique,
00:11:05 c'est de lancer un avertissement à l'ensemble du monde.
00:11:09 Il a visé une des cibles les plus sécurisées,
00:11:14 parce que même si ce soir, on assiste à la faillite
00:11:17 du système de défense de Vladimir Poutine contre le terrorisme,
00:11:21 à une faillite en tout cas, voilà.
00:11:23 - Et un pays fermé.
00:11:24 - À une faillite, un pays fermé, extrêmement surveillé,
00:11:28 où les Russes bénéficient d'une longue tradition
00:11:31 de surveillance mutuelle de l'Union, de leur passé soviétique.
00:11:36 Et il en reste quelque chose dans les comportements.
00:11:38 C'est très net quand on va en Russie et notamment à Moscou.
00:11:43 Donc l'État islamique a vraiment choisi une cible
00:11:46 qui montre à tout le monde le niveau de sa puissance.
00:11:51 - Et on se souvient de Gérald Darmanin qui avait dit
00:11:53 "des attaques projetées aujourd'hui sont possibles en France".
00:11:55 On y reviendra dans un instant.
00:11:57 Mais avant, si vous nous rejoignez,
00:11:58 Moscou a donc vécu son Bataclan avec ces terribles images.
00:12:01 Je vous propose de regarder la séquence.
00:12:03 - C'est un souvenir pour vous.
00:12:05 (Explosions)
00:12:07 (Explosions)
00:12:09 (Explosions)
00:12:12 (Explosions)
00:12:14 (Explosions)
00:12:24 (Explosions)
00:12:34 (Explosions)
00:12:36 (Explosions)
00:12:43 - Dans un instant, on sera avec Oleg Goptsev,
00:12:46 géopolitologue qui sera en liaison avec nous,
00:12:48 spécialiste de la Russie.
00:12:49 Mais avant, Christian Proutot, nous avons vu ces images
00:12:52 des assaillants tirés sur toutes les personnes
00:12:55 qui se trouvaient dans ce centre.
00:12:57 Tout est réuni.
00:12:59 C'est le mode opératoire de l'État islamique
00:13:01 que nous avons vu à l'instant sur ces images.
00:13:03 - Oui, tout à fait.
00:13:04 Je voudrais apporter, pas un bémol,
00:13:06 mais une approche tactique complètement différente
00:13:09 sur le fait d'une revendication de l'État islamique
00:13:12 avec toute la puissance d'influence qu'il peut avoir
00:13:15 sur des pays où il y a des problèmes
00:13:18 et utiliser à ce moment-là ces pays pour mener des actions.
00:13:23 Et à ce moment-là, on est dans des agressions
00:13:26 qui sont d'une certaine manière endogènes.
00:13:29 Parce qu'on ne peut pas imaginer...
00:13:31 - Une attaque projetée.
00:13:33 On voit Thibaud de Mondrial qui, justement,
00:13:36 soulignait le fait des capacités de frapper
00:13:39 aussi rudement de l'EI, la capitale aussi surveillée
00:13:42 qu'Adrier et que les Moscous,
00:13:44 et que ces capacités de projection-action
00:13:46 ont de nouveau atteint un niveau extrêmement préoccupant.
00:13:49 Vous ne parlez pas de projection, vous, ce soir, Christian Proutot.
00:13:52 - Non, parce que je pense que vous avez suffisamment d'États
00:13:55 qui ne vont pas très bien et qui ne sont pas très bien
00:13:58 avec le gouvernement russe,
00:14:00 par exemple, il ne faut pas oublier que s'il s'est passé en Ingouchi,
00:14:03 c'est jusqu'en 2018 qu'il y a eu des combats.
00:14:06 Donc l'Ingouchi, qui a un vrai contentieux
00:14:09 avec Poutine et son gouvernement,
00:14:13 ne serait-ce que parce que c'est un petit État pauvre
00:14:16 alors qu'il a sûrement une réserve de gaz énorme,
00:14:20 ils sont forcément, bien évidemment,
00:14:23 instrumentalisés par l'État islamique,
00:14:26 ce qui explique la revendication,
00:14:28 mais on n'a pas besoin de projeter des gens,
00:14:30 ils sont déjà là, sinon ils ne circuleraient pas.
00:14:33 Vous imaginez ce que c'est que de traverser la Russie
00:14:36 avec tout ce qui se passe actuellement.
00:14:39 Ce sont des gens qui ont des passeports sûrement russes
00:14:42 et qui peuvent se trimballer sans être arrêtés
00:14:45 et du coup monter une opération.
00:14:48 Donc ça me semble plus endogène qu'exogène.
00:14:51 - Alors cette menace était-elle prévisible ?
00:14:54 Nous allons poser la question à Oleg Goptsev,
00:14:57 spécialiste de la Russie, il est en liaison avec nous.
00:15:00 Monsieur, bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:15:03 Nous l'évoquions, nous avions tous les yeux tournés
00:15:06 vers l'Ukraine avec cette guerre après l'invasion de la Russie
00:15:10 et puis aujourd'hui nous découvrons que l'État islamique
00:15:13 peut frapper au cœur de Moscou.
00:15:16 Est-ce que c'était une menace qui était présente
00:15:19 dans les esprits au Kremlin ?
00:15:22 - Mais oui, ils étaient prévenus.
00:15:24 Avant de répondre, je voulais dire que je suis tout à fait d'accord
00:15:27 avec ce que vient de dire monsieur Couteau.
00:15:30 C'est effectivement plutôt un problème endogène.
00:15:33 Il y a suffisamment d'ennemis que le Kremlin s'est créé
00:15:36 au Caucase, dans d'autres communautés musulmanes
00:15:40 où on peut trouver très facilement des volontaires
00:15:45 pour commettre ce genre d'attentats.
00:15:48 Je voudrais rappeler quand même que le plus grand attentat
00:15:51 en Russie ces 30 dernières années, c'était quand même
00:15:54 cette grande attaque dans un théâtre conduite par des Tchétchènes.
00:15:59 Maintenant, le Kremlin a été prévenu il y a deux semaines.
00:16:02 L'ambassade des États-Unis a lancé une alerte prévenant
00:16:07 ses citoyens en Russie de faire très attention
00:16:10 et de ne pas circuler près de grands rassemblements populaires.
00:16:16 Ça a été repris par d'autres ambassades et notamment par la Lettonie.
00:16:21 Le 19 mars dernier, c'est-à-dire il y a trois jours,
00:16:25 Vladimir Poutine a dit que cela était une fausse information
00:16:30 qui était faite pour déstabiliser et faire peur à la population russe.
00:16:35 Est-ce que justement cette attaque terroriste à Moscou
00:16:41 peut avoir des conséquences, notamment dans ce contexte
00:16:45 où la Russie est en train de se battre contre l'Ukraine ?
00:16:49 Si oui, de quelle manière et pourquoi ?
00:16:52 Comme vous l'avez très bien vu avec Dmitri Medvedev,
00:16:57 qui avant de savoir quoi que ce soit, a immédiatement commencé
00:17:00 à accuser les Ukrainiens, il pourrait y avoir une ukrainisation
00:17:05 de quelque chose qui n'a rien à voir avec l'Ukraine.
00:17:09 Il n'y a pas que la Russie qui s'est rendue coupable
00:17:12 de ce genre de tactique, de recyclage d'un attentat.
00:17:18 Souvenons-nous qu'on a aussitôt aux Etats-Unis,
00:17:22 après les attaques du 11 septembre, on a aussitôt accusé
00:17:27 Saddam Hussein d'être complice alors qu'on a su par la suite
00:17:31 et très rapidement qu'il était peut-être coupable de d'autres choses.
00:17:36 Certainement, il n'y avait aucun rapport avec Al-Qaïda
00:17:41 ou les attentats du 11 septembre et pourtant on a lancé
00:17:44 la deuxième guerre du Golfe là-dessus.
00:17:46 Ça, c'est une stratégie dont le Kremlin serait parfaitement capable
00:17:50 et c'est un risque. Je pensais il y a encore quelques minutes
00:17:55 que ça aurait pu être une provocation aussi du Kremlin.
00:17:58 Bon, maintenant on sait que c'est l'État islamique,
00:18:02 le Kremlin peut utiliser cela en ukrainisant l'affaire.
00:18:07 On trouvera des liens imaginaires entre les Ukrainiens et l'État islamique
00:18:11 où il y aura d'autres scénarios très imaginatifs
00:18:14 comme l'ancien président de Russie, Medvedev, nous l'a prouvé déjà.
00:18:19 Vous restez avec nous Oleg Goptsev, vous disiez Denis Léchand,
00:18:22 je vous entendais, il va être intéressant maintenant
00:18:24 de voir la construction du récit à venir de Vladimir Poutine.
00:18:28 C'est très gentil de m'inviter à réciter.
00:18:31 Vous avez tout à fait raison. En fait, forcément, Poutine va s'en servir.
00:18:35 C'est un nouvel élément qui est posé sur la table
00:18:38 et comme tout bon stratège, il va utiliser cet élément,
00:18:42 cette nouvelle pièce sur les chiquiers, à son profit bien entendu.
00:18:46 Puisque c'est un élément important qui pourrait,
00:18:50 on le saura forcément toujours qu'a posteriori,
00:18:53 ça pourrait être ce qu'on appelle un "game changer".
00:18:56 Ça pourrait faire bouger les lignes.
00:18:58 Et c'est quand même un acte suffisamment important
00:19:01 que Poutine ne pourra pas laisser passer.
00:19:03 Donc c'est ce que je disais tout à l'heure dans le prolongement de Johan,
00:19:07 c'est qu'il va demander à ce que tout le monde se rassemble derrière lui.
00:19:11 Il est très probable qu'il fasse passer des lois assez sévères,
00:19:14 peut-être un état d'urgence, peut-être, on n'en sait rien,
00:19:17 c'est tout à fait possible.
00:19:19 Et derrière ça, ouvrir un nouveau front et surtout en même temps,
00:19:23 en disant voilà, maintenant il faut qu'on gagne cette guerre en Ukraine,
00:19:25 on va se dépêcher de la gagner.
00:19:27 Il y a aussi de l'ennemi de l'intérieur.
00:19:28 Effectivement, je rejoins le commandant Proutot,
00:19:30 effectivement le pays est suffisamment grand,
00:19:32 145 millions d'habitants pour avoir aussi ses propres ennemis
00:19:35 dans certains territoires.
00:19:37 Donc même si les frontières sont fermées, il y en a déjà à l'intérieur.
00:19:40 Et puis il suffit aussi d'embrigader quelques esprits faibles
00:19:43 au nom d'une cause comme ça.
00:19:45 Et malheureusement, ça fait des très gros dégâts.
00:19:47 Donc effectivement, Poutine, il va falloir s'attendre
00:19:49 à ce qu'il se saisisse du sujet.
00:19:51 Donc il va réagir calmement, comme à son habitude.
00:19:54 C'est lui qui tient le tempo, c'est lui le maître des horloges,
00:19:57 comme toujours.
00:19:58 Et quand il va agir, il aura déjà son plan en tête et il va dérouler.
00:20:01 Oleg Goptsev, qui est toujours en liaison avec nous,
00:20:03 ce qui va être intéressant également d'observer,
00:20:05 c'est la réaction de la population russe également
00:20:09 et à ce que finalement la population russe va se laisser entraîner,
00:20:13 si je puis dire, dans le récit à venir de Vladimir Poutine.
00:20:17 Très certainement, il y a toujours,
00:20:21 où qu'on soit, qu'on soit en Russie ou ailleurs,
00:20:23 ou aux États-Unis, comme il y a un peu plus de 20 ans,
00:20:26 ou dans n'importe quel pays où il y a des chocs psychologiques,
00:20:31 ce qui est le but recherché par les attentats,
00:20:38 en général, le peuple se rassemble derrière le chef.
00:20:42 Il y a une solidarité qui se crée.
00:20:45 Et encore une fois, le risque, c'est que ça soit utilisé.
00:20:50 Alors peut-être contre des populations au Caucase,
00:20:52 comme les Tchétchènes, ou également les Ukrainiens,
00:20:56 où on va trouver des liens imaginaires entre l'État islamique et les Ukrainiens,
00:21:02 puisque de toute manière, on a déjà créé une narration assez intéressante
00:21:06 où on traite d'État nazi un État dont le président est juif.
00:21:10 Je vous propose d'écouter quelques réactions recueillies sur place
00:21:14 après cette attaque terroriste et on continue d'en parler ensuite.
00:21:19 J'étais assis dans le hall, à l'étage où se trouvaient les balcons.
00:21:22 Nous avons entendu des coups de feu.
00:21:24 Au début, nous n'avons pas compris ce qui s'était passé.
00:21:27 Puis j'ai vu personnellement comment les terroristes sont entrés
00:21:30 et ont commencé à tirer sur tout le monde.
00:21:32 À la fin, ils ont lancé un molotov. Tout a été incendié.
00:21:35 On nous a conduit vers la sortie.
00:21:37 Il s'est avéré que la sortie était fermée aussi.
00:21:39 Nous avons donc couru dans tout Kroku-City pour essayer de trouver une sortie, mais en vain.
00:21:43 Nous sommes allés au sous-sol de l'hôtel de ville et avons entendu les services d'urgence.
00:21:48 Nous étions dans le coin le plus éloigné.
00:21:51 Tout était loin. Nous n'avons vu que la foule.
00:21:53 Mais il n'y avait pas de panique. Tout le monde marchait calmement.
00:21:56 Certains se sont assis en sortant.
00:21:58 Mais il n'y a pas eu de panique.
00:22:00 Oleg Goptsev, vous devez nous quitter.
00:22:05 Peut-être un dernier mot sur la réaction des chanceries internationales.
00:22:08 On les a vues plutôt prudentes ce soir.
00:22:11 Très prudentes, en effet.
00:22:14 Mais il y a au moins 20 chancelleries qui ont envoyé leurs condoléances aux Kremlin,
00:22:22 y compris la Maison-Blanche, aux Etats-Unis.
00:22:25 Merci beaucoup, Oleg Goptsev, d'avoir accepté notre invitation ce soir.
00:22:30 Je le rappelle, vous êtes géopolitologue spécialiste de la Russie, Yoann Usahi.
00:22:34 Effectivement, on le disait, des réactions à l'international assez discrètes ce soir.
00:22:39 Oui, des réactions des chancelleries qui sont extrêmement prudentes.
00:22:43 On voit effectivement qu'on marche véritablement sur des yeux.
00:22:46 Chaque mot est bien pesé, mais pas de réaction de chefs d'État ou de gouvernement.
00:22:52 Pour l'instant, aucun chef d'État ou de gouvernement européen n'a pris publiquement la parole.
00:22:56 Il n'y a pas de communiqué de l'Élysée, il n'y a aucun communiqué de quelques pays,
00:23:00 de chefs de gouvernement, d'État, que ce soit.
00:23:02 Pas de réaction sur Twitter.
00:23:04 On laisse les ministres des Affaires étrangères s'exprimer de manière vraiment très tempérée et modérée.
00:23:10 Mais par exemple, vous voyez, il n'y a pas de communiqué de l'Élysée, alors que généralement, dans ce cas,
00:23:15 lorsqu'il y a un attentat, une exception, Georgia Meloni s'est exprimée,
00:23:21 mais généralement, dans ce type de cas, dans les minutes ou les heures vraiment qui suivent ce type d'attentat,
00:23:29 où que ce soit dans le monde, il y a des condoléances qui sont présentées au peuple concerné,
00:23:34 au président du pays, etc.
00:23:36 Là, il y a un silence absolu de l'ensemble de ces chefs d'État et de gouvernement
00:23:40 qui attendent manifestement d'en savoir plus et qui attendent peut-être de connaître la position de Vladimir Poutine,
00:23:46 parce qu'on ne sait pas quelle sera sa réaction.
00:23:49 Oui, puisque Kiev qui accuse les services spéciaux russes, la Russie qui accuse l'Ukraine,
00:23:54 on l'a entendu immédiatement après ces attaques terroristes.
00:23:57 Je vous propose qu'on revienne d'ailleurs sur les faits.
00:24:01 Au moins 40 personnes tuées, plus d'une centaine de blessés, en tout cas à 7h,
00:24:04 vous le voyez sur ces images en direct, de nombreuses voitures de police,
00:24:09 de nombreuses ambulances également sur place.
00:24:13 Vincent Roy, l'État islamique a revendiqué cet attentat.
00:24:18 Et attentat, les assaillants sont toujours pour le moment recherchés.
00:24:24 L'État islamique affirme qu'ils se sont retirés, donc ont regagné leur base en toute sécurité.
00:24:30 Ce soir, là encore, ça interpelle sur la capacité aujourd'hui de l'État islamique
00:24:34 à se déployer dans une capitale aussi surveillée que celle de Moscou, nous l'évoquions.
00:24:39 Oui, ce qui est surtout étonnant, c'est qu'évidemment, on l'a vu,
00:24:42 et on l'a vu hélas au cours de l'histoire, l'État islamique est capable de projeter des attentats.
00:24:46 Mais il est aussi capable d'imprimer sur certains territoires, il trouve des cibles idéologiques
00:24:53 qui font que, par exemple là, on peut imaginer que tout cela vient du Caucase,
00:24:59 que des gens directement sur place puissent intervenir, faire commettre ce type d'acte en venant du pays lui-même.
00:25:08 Et évidemment, on ne peut pas faire autrement que de penser à notre pays et notamment aux JO,
00:25:15 en imaginant que l'État islamique, s'il voulait intervenir sur notre territoire au moment des JO,
00:25:20 n'ait plus besoin de projeter précisément un attentat,
00:25:24 mais se serve, chez nous, dans notre pays, d'un certain nombre d'individus
00:25:29 qui seraient capables d'agir depuis notre pays contre les gens qui viennent aux JO.
00:25:37 C'est ça qui fait peur surtout, puisqu'on voit Thibaud de Montbréal dire
00:25:40 que cela montre que l'État islamique est capable de projeter une action.
00:25:45 Comme le disait très justement Christian Proutot, là, on pense plutôt au Caucase,
00:25:50 donc on pense à des gens qui étaient déjà sur place, à des bras, à des esprits,
00:25:55 qui, sur place, peuvent directement agir.
00:25:58 Et évidemment, on ne peut pas faire autrement que de penser à notre propre situation,
00:26:03 à ce qui va se passer dans notre pays, c'est-à-dire une concentration d'individus très importante au moment des JO,
00:26:09 et imaginer que l'État islamique n'ait même plus besoin de projeter un attentat,
00:26:13 mais qu'il puisse se servir d'âme acquise à sa cause directement sur notre territoire.
00:26:22 Il est vrai Jonathan Cixous que cet attentat à Moscou ce soir résonne particulièrement ici à Paris,
00:26:26 à la fois parce que cela nous rappelle bien évidemment le Bataclan,
00:26:30 et en même temps, Vincent Roy le rappelait, il y a cette perspective des JO.
00:26:33 On a entendu plusieurs alertes, notamment dans la voie de Gérald Darmanin.
00:26:37 Bien sûr, et les propos de Vincent sont parfaitement fondés.
00:26:42 En plus, quand on voit les précédents attentats qui ont frappé Paris,
00:26:45 il y avait certes des ressortissants étrangers, mais il y avait des Français, des banlieusards, des Parisiens, des Belges évidemment.
00:26:56 Et ça nous montre bien qu'il y a un vivier de terroristes qui est bel et bien efficace et opérationnel, si je puis dire,
00:27:05 sur notre territoire, comme finalement dans tous les pays occidentaux, mine de rien.
00:27:11 La question de la sécurisation des sites est une sorte de casse-tête sans fin, je pense.
00:27:19 On l'a dit, mais on peut le répéter, Moscou est l'une des villes les plus sécurisées du monde,
00:27:24 et on peut malgré tout opérer ce type d'attentats.
00:27:27 Vous ne pouvez pas, mine de rien, arriver à fliquer tout le monde dans une grande ville.
00:27:31 C'est tout simplement finalement impossible.
00:27:33 Alors je vous rappelle effectivement les propos du ministre de l'Intérieur.
00:27:37 Il dit depuis plusieurs semaines que les organisations terroristes islamistes ont la volonté de le faire,
00:27:41 mais qu'en l'État, Christian Proutaud, l'État islamique et Al-Qaïda n'en ont pas les capacités et les moyens.
00:27:46 S'il s'avère que ce soir, les assaillants qui ont frappé la Russie viennent d'Irak, de Syrie ou d'Afghanistan,
00:27:52 c'est que l'EI a de nouveau les capacités de projeter un commando, comme ça a été le cas avec le Bataclan.
00:27:58 C'est pour ça que cette information sur la provenance des assaillants est primordiale,
00:28:03 aussi pour ça, pour effectivement comprendre quel est l'état aujourd'hui des capacités de l'État islamique et des terroristes.
00:28:10 Tout à fait, Olivier, mais ils n'ont pas besoin de projeter.
00:28:13 À partir du moment où le ciment de tous ces cinglés, c'est l'idéologie,
00:28:17 et qu'ils sont prêts à mener des combats au nom de cette idée, c'est leurs idéaux et de l'idéologie,
00:28:23 c'est forcément des combattants endogènes que l'on aura.
00:28:28 Et on n'a pas besoin de se poser la question de savoir s'ils vont s'abuser à traverser la frontière avec leurs sacs et leurs armes dans les sacs.
00:28:35 – Bah si, on a besoin de se poser la question, en tout cas, on a besoin d'avoir la réponse, évidemment.
00:28:39 – Oui, mais la réponse, elle ne change pas le problème.
00:28:41 Le problème, c'est de savoir pouvoir identifier ces gens qui sont effectivement embrigadables ou embrigadés.
00:28:48 C'est ça le vrai travail ?
00:28:50 – Elle change dans la mesure où s'il y a eu effectivement une traversée des frontières,
00:28:55 c'est-à-dire une projection, on peut prendre des mesures supplémentaires aux frontières, par exemple.
00:29:01 – Oui, mais non, mais ça, bien sûr, dans l'idée, on pourrait penser que ça se passe comme ça,
00:29:07 mais ça ne va pas se passer comme ça. Si ça doit se passer, ça se passe parce qu'il y a une idéologie
00:29:12 qui fait que cette idéologie est écoutée, entendue par des gens qui vivent dans le pays,
00:29:18 et on le verra, je ne suis pas Madame Soleil, mais je connais quand même à peu près ce qui se passe
00:29:25 en matière de lutte contre le terrorisme et ce qu'il faut faire.
00:29:29 Et il y a des gens qui se font retourner la tête, qui sont convaincus que cette idéologie est juste
00:29:35 et qui vont, sans preuve, engager le combat au nom de la cause.
00:29:39 Et c'est là qu'ils revendiquent leur appartenance à l'État islamique.
00:29:43 – Je vous propose que nous continuions la discussion dans un instant,
00:29:47 mais avant nous allons faire un point complet sur tout ce qui s'est passé jusqu'à présent.
00:29:51 Il est 23h30, si vous nous rejoignez sur CNews, vous le savez,
00:29:55 une attaque terroriste a touché la ville de Moscou en Russie,
00:29:59 une attaque terroriste revendiquée par l'État islamique.
00:30:03 Elisa Lukavski nous a rejoint pour faire un point complet sur tout ce qui s'est passé,
00:30:09 que savons-nous précisément à cette heure et quelles sont les réactions
00:30:13 que vous pouvez nous partager ce soir.
00:30:15 – Eh bien, vous l'avez dit Olivier, l'attentat terroriste a été revendiqué par l'État islamique,
00:30:19 un attentat qui a eu lieu dans une salle de concert, le Crocus City Hall,
00:30:23 c'est à côté de Moscou, ça a eu lieu cet après-midi.
00:30:26 Les autorités russes, le FSB exactement, fait état d'au moins 40 morts
00:30:30 et une centaine de blessés dans cette fusillade qui a été suivie d'un énorme incendie à Krasnogorsk,
00:30:36 donc en proche banlieue de la capitale russe, bilan évidemment évolutif.
00:30:40 Pour l'instant, ce sont les derniers chiffres que nous avons.
00:30:43 L'agence russe TASS parle d'inconnus qui ont ouvert le feu à l'arme automatique.
00:30:47 Vladimir Poutine est informé en temps réel de l'évolution des faits et également du bilan.
00:30:53 Les forces de l'ordre russe se disent toujours en ce moment à la recherche des assaillants.
00:30:58 On a parlé tout à l'heure des réactions internationales et diplomatiques,
00:31:01 on va s'attarder maintenant sur les réactions politiques qu'on a à l'heure actuelle.
00:31:05 La présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
00:31:08 qui a déclaré la fusillade de Moscou réveillant d'effroyables souvenirs.
00:31:12 J'ai ce soir une pensée pour toutes les victimes de ce drame.
00:31:15 Réaction également de Marine Le Pen.
00:31:17 Les images terribles de l'attentat terroriste à Moscou nous rappellent avec effroi la douleur
00:31:20 et l'horreur du Bataclan, nos pensées à la population moscovite.
00:31:24 Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui s'est également exprimé.
00:31:28 C'est l'effroi après l'attaque d'une salle de concert à Moscou qui a fait 40 morts et de nombreux blessés.
00:31:32 Rien ne peut justifier cette haine aveugle qui frappe des civils.
00:31:35 J'adresse ma solidarité aux moscovites endeuillés.
00:31:38 Et puis le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sortant d'un discours à Rion.
00:31:42 J'apprends l'ignoble attentat à Moscou de terribles souvenirs.
00:31:45 Reviennent totale compassion et solidarité avec les victimes, leurs familles et le peuple russe.
00:31:50 Le seul chef de gouvernement d'un pays de l'Union européenne à s'être exprimé pour l'instant.
00:31:55 Il s'agit de la première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui a condamné un acte odieux de terrorisme.
00:32:03 Merci beaucoup Lisa. Nous vous retrouvons dans quelques minutes aux alentours de 23h.
00:32:08 Nous ferons un nouveau point complet avec vous sur les derniers éléments.
00:32:11 Claude Molliquet, spécialiste terroriste et renseignement, est avec nous en liaison.
00:32:16 Claude, bonsoir. Merci d'être là pour nous éclairer.
00:32:20 Alors effectivement, l'État islamique, on le sait à présent, a revendiqué cette attaque terroriste.
00:32:25 Est-ce qu'il y avait un contexte ? Est-ce qu'il y avait des raisons qui peuvent expliquer le passage à l'acte ce soir ?
00:32:32 Oui, il y a un contexte qui est d'ailleurs assez large.
00:32:35 D'une part, il y a un vieux contentieux entre la Russie et les mouvements islamistes djihadistes.
00:32:40 Et en particulier avec l'État islamique, puisque la Russie a joué un rôle instrumental important
00:32:46 dans l'éviction de Daesh du Moyen-Orient, d'Irak et de Syrie. C'est la première chose.
00:32:51 Deuxièmement, il y a un contexte lié à l'Afghanistan.
00:32:56 L'Afghanistan abrite l'État islamique au Khorasan,
00:33:00 qui est une des branches les plus actives du groupe État islamique
00:33:06 et qui, pour le moment, essaie de s'implanter en Asie centrale.
00:33:10 Or, l'Asie centrale a un gendarme et ce gendarme sert la Russie.
00:33:13 Et troisièmement, il y a eu très récemment, d'une part, des arrestations de Kazakhs
00:33:18 qui préparaient un attentat à Moscou il y a une dizaine de jours
00:33:22 et qui était lié à l'État islamique en Afghanistan.
00:33:25 Et d'autre part, une opération antiterroriste en Ingouchi,
00:33:29 petite république autonome du Caucase proche à l'ouest de la Tchétchénie,
00:33:34 opération au cours de laquelle six terroristes ont été tués.
00:33:37 Donc, il y a tout un contexte qui fait que c'était assez clair depuis le début
00:33:43 qu'on était en face d'une opération liée à la mouvance djihadiste.
00:33:47 Cela pourrait être une réponse finalement aux terroristes qui ont été tués il y a quelques jours.
00:33:52 C'est ce que nous comprenons.
00:33:54 Ça peut être à la fois une réponse à un événement ponctuel, la mort de ces terroristes,
00:34:00 et ça peut être plus globalement la volonté manifeste de l'État islamique
00:34:07 de s'implanter en Asie centrale.
00:34:09 Et je pense qu'il y a deux choses importantes à signaler ce soir.
00:34:12 C'est que cette attaque, s'il s'avère que c'est réellement l'État islamique,
00:34:16 mais apparemment ça semble totalement acquis.
00:34:18 Je vous coupe, il pourrait encore y avoir des doutes à cette heure ?
00:34:21 Il peut toujours y avoir des doutes, on peut avoir de fausses revendications,
00:34:25 mais apparemment les détails qui sont donnés dans leurs vendications sont tout à fait crédibles.
00:34:29 Il y a deux choses importantes ce soir.
00:34:31 Premièrement, très clairement, depuis 2017 et l'attentat de Barcelone,
00:34:35 c'est la plus grande réussite de l'État islamique dans un pays européen ou proche de l'Europe,
00:34:41 hors des frontières africaines ou d'Asie du Sud-Ouest en Afghanistan.
00:34:45 Et deuxièmement, c'est une sérieuse piqûre de rappel pour la France
00:34:50 qui va dans quelques mois avoir le 80e anniversaire du débarquement,
00:34:55 et bien entendu les Jeux olympiques.
00:34:57 On est en face d'une violence islamiste radicale qui ne s'exprime plus seulement par l'attentat individuel,
00:35:05 mais qui est capable de monter des opérations sophistiquées.
00:35:09 En plus, Moscou, c'est quand même une capitale très surveillée, donc ça fait réfléchir.
00:35:13 Effectivement, une piqûre de rappel, nous en parlions.
00:35:16 Le groupe djihadiste a affirmé que son commando a ensuite regagné sa base en toute sécurité.
00:35:22 Voilà ce qui est dit dans la revendication, Claude Moniquet.
00:35:25 Est-ce que le plus probable, c'est que ces terroristes soient sur le territoire russe depuis longtemps,
00:35:33 ou une attaque projetée est envisageable ?
00:35:36 Il est très probable qu'ils sont depuis un certain temps dans les frontières de la Russie.
00:35:44 On passe assez facilement d'Asie centrale en Russie, et encore plus d'Ingouchi,
00:35:50 si apparemment les photos qui circulent sont celles de membres de l'État islamique qui seraient des Ingouchs.
00:35:58 L'Ingouchi, c'est une république autonome, mais elle fait partie de la fédération de Russie.
00:36:02 Donc il faut des passeports intérieurs, il faut des autorisations de circulation,
00:36:05 mais ce n'est pas très compliqué à obtenir.
00:36:07 On peut penser qu'ils sont là depuis un certain temps.
00:36:09 Cela étant, d'après certaines images qu'on a vues, et qui semblent authentiques,
00:36:13 au moins un des terroristes aurait été capturé vivant.
00:36:18 Il est très certainement interrogé pour le moment,
00:36:22 avec des méthodes qui ne sont pas exactement celles qu'on utilise à la DGSI.
00:36:26 Il est très probable que son interrogatoire pourrait mener sur la piste des autres terroristes.
00:36:33 Effectivement, on a vu des vidéos circuler dans ce sens.
00:36:36 Donc, il y a encore des informations à vérifier,
00:36:38 mais Claude Monniquet nous dit qu'un des assaillants aurait été capturé vivant.
00:36:44 - Oui, on disait tout à l'heure qu'il fallait attendre, et qu'on attendait avec beaucoup d'impatience,
00:36:49 la réaction de Vladimir Poutine, parce que l'État islamique a revendiqué cet attentat.
00:36:54 Et au moment où nous parlons, certains médias russes commencent à nier l'implication de l'État islamique,
00:37:01 à dire non, il ne s'agit pas de l'État islamique,
00:37:04 à mettre en doute le communiqué qui a été publié il y a maintenant une heure.
00:37:09 Donc, quand on vous disait tout à l'heure, effectivement, que Vladimir Poutine allait choisir la thèse qui l'arrangeait le plus,
00:37:16 on voit bien qu'on est en train de se diriger vers quelque chose qui est assez flou, finalement.
00:37:22 Et c'est sans doute pour cela que l'ensemble des chefs d'État et de gouvernement,
00:37:25 hormis Giorgia Meloni, qui est la seule à avoir réagi au sein de l'Union européenne,
00:37:31 attendent de voir la réaction du chef du Kremlin,
00:37:34 parce que maintenant, certains médias russes, je vous le dis,
00:37:37 commencent à remettre en doute cette thèse.
00:37:39 Et rien ne nous dit que Vladimir Poutine ne fera pas la même chose, en réalité.
00:37:44 Il va faire ce qu'il arrange, et ce qu'il arrangera dans les prochaines heures ou dans les prochains jours.
00:37:48 Donc, soyons extrêmement prudents et veillons, et regardons, surveillons de près quelle sera sa réaction,
00:37:54 parce que ça aura des conséquences, évidemment, extrêmement lourdes.
00:37:57 Et ça peut avoir des conséquences, notamment sur le front ukrainien.
00:38:00 - Judith Vintraube, justement, si les chancelleries occidentales avaient réagi immédiatement,
00:38:04 reconnaissant cette attaque comme étant une attaque de l'État islamique,
00:38:08 comme c'est le cas, puisque les terroristes revendiquaient cette terrible fusillade...
00:38:14 - Par l'agence de presse de l'État islamique.
00:38:16 - Par l'agence de presse de l'État islamique.
00:38:18 - Vraiment, c'est vraiment officiel.
00:38:19 - Voilà, eh bien, tout de suite, finalement, ça ne laissait pas la possibilité à Vladimir Poutine,
00:38:23 finalement, de commencer un nouveau récit.
00:38:26 - Oui, mais c'est plus compliqué que ça, parce que derrière la réaction,
00:38:30 qui est finalement assez simple et complètement compréhensible,
00:38:34 ça ne posera pas de problème aux opinions publiques occidentales
00:38:37 que leurs dirigeants manifestent leur solidarité, leur compassion au peuple russe.
00:38:42 Ce n'est pas la question, mais derrière, qu'est-ce qui va se passer ?
00:38:45 Ce qui est en train de commencer à se passer, c'est-à-dire que des responsables russes,
00:38:50 et je pense notamment à la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe,
00:38:56 commencent à dire, cette fameuse alerte, vous savez, lancée par les États-Unis le 7 mars,
00:39:03 disant à ses ressortissants présents sur le territoire russe,
00:39:06 "Ne vous rendez pas dans des lieux de rassemblement collectif,
00:39:10 nous avons eu vent d'alertes de menaces terroristes."
00:39:15 Eh bien, si vraiment vous avez eu ces alertes, il faut nous les donner.
00:39:19 C'est ce que commencent à dire les Russes.
00:39:21 Donc la question qui va se poser pour nous, pour les alliés,
00:39:25 ce qu'on appelle les alliés dans la configuration de la guerre contre l'Ukraine,
00:39:30 c'est jusqu'à quel point et de quelle manière on peut contribuer à cette lutte
00:39:35 contre le terrorisme islamiste, qui est aussi notre combat,
00:39:39 sans aider en même temps Vladimir Poutine dans la guerre contre l'Ukraine.
00:39:43 Mais c'est intéressant parce que Johan a mis le doigt,
00:39:46 là où ça va être très désagréable pour l'Europe de l'Ouest et l'Occident.
00:39:52 Il n'est pas impossible qu'on puisse croire, sans tomber dans un complotiste à deux balles,
00:39:57 que le pouvoir russe teste via des ballons d'essai dans la presse,
00:40:02 puisqu'on ne peut pas dire que la presse soit vraiment très indépendante là-bas,
00:40:05 ça c'est clair, teste des ballons d'essai sur des pistes comme ça
00:40:08 pour qu'ils puissent ensuite tricoter leur vérité derrière.
00:40:11 Donc je pense que ça commence à ressembler un peu à ça,
00:40:14 puisque la presse, elle est exactement comme les services de renseignement,
00:40:18 comme un peu tout le monde, elle doit attendre un certain nombre de confirmations,
00:40:22 que tout ça, que la vérité se monte brique par brique comme des ligots,
00:40:25 pour ensuite avoir une mosaïque extrêmement claire de la situation.
00:40:28 C'est beaucoup trop tôt pour... Donc vous voyez, tout de suite, la presse s'en empare.
00:40:32 On a vu Medvedev tout de suite qui a commencé à attaquer le pouvoir ukrainien.
00:40:36 Ce qui m'est intéressant, c'est de voir comment Peskov va réagir,
00:40:39 parce qu'en général il ne marche pas ses mots.
00:40:41 Donc on va voir comment est-ce qu'ils vont réagir, mais effectivement, en miroir,
00:40:46 ce qui est intéressant, c'est que les chancelleries européennes sont très embarrassées finalement,
00:40:51 parce qu'elles ne peuvent pas ne pas soutenir la détresse du peuple russe
00:40:56 par rapport à cette saloperie, mais en même temps,
00:41:00 elles ne veulent surtout pas trop se prononcer pour ne pas que ça s'apparente
00:41:04 à un soutien du gouvernement russe pour se défendre contre l'islamisme.
00:41:10 Donc vous voyez, la frontière est assez ténue finalement
00:41:13 pour ne pas que ce soit assimilé à un soutien du gouvernement dans cette nouvelle guerre.
00:41:18 Là, je ne parlais pas simplement de discours, je parlais d'aide opérationnelle,
00:41:21 de lutte contre le terrorisme.
00:41:22 Comme ça se fait souvent d'ailleurs.
00:41:23 Et rappelons qu'il est quand même 23h42, l'attentat a eu lieu à 19h30,
00:41:28 il n'y a aucune réaction d'Emmanuel Macron.
00:41:31 C'est assez fou, en général.
00:41:33 Ça ne s'est jamais produit dans une telle situation lorsqu'il y a un attentat, jamais.
00:41:38 Ça montre la prudence du chef de l'État, finalement.
00:41:41 Il attend probablement la réaction de Vladimir Poutine.
00:41:44 La prudence, elle l'embarrasse absolument.
00:41:46 Si le chef de l'État russe ne parle pas, je ne vois pas pourquoi il parlerait.
00:41:50 Il ne faut quand même pas être plus royaliste que le roi.
00:41:52 Le pays concerné ne parle pas.
00:41:54 Pourquoi vous voudriez que tout d'un coup, on vienne prendre position sur une affaire ?
00:41:58 Parce que tous les chefs de gouvernement et tous les chefs d'État et de gouvernement l'ont toujours fait.
00:42:05 Non, mais ils ne l'ont pas fait, apparemment.
00:42:07 Mais ne serait-ce que pour apporter un soutien aux victimes et à leurs familles.
00:42:11 Mais là, il y a Mme Mélenchon qui l'a fait, et même d'autres.
00:42:14 Donc, pas plus Emmanuel Macron que les autres.
00:42:16 Il montre que les chanceliers occidentaux sont très embarrassés.
00:42:19 Ils sont très embarrassés, pour le moins.
00:42:21 On va revenir vers vous, Claude Moniquet, justement, pour ces alertes.
00:42:25 Ces alertes des États-Unis qui n'avaient pas été communiquées visiblement au Kremlin.
00:42:30 C'est bien cela.
00:42:31 Oui, c'est ce que disent les Russes, mais enfin, ils étaient publics, ces alertes.
00:42:35 Il y a deux semaines, l'ambassade britannique, d'une part, l'ambassade américaine, d'autre part,
00:42:42 ont diffusé des messages très explicites parlant d'attaques extrémistes imminentes
00:42:48 qui ne se sont pas produites pour finir, entre autres contre des lieux de rassemblement et des salles de concert.
00:42:53 Donc, c'était quand même très précis, très public.
00:42:56 Si les Russes ont été distraits et ne s'en sont pas rendus compte, c'est triste pour les autorités.
00:43:01 Et c'est surtout triste pour les victimes ce soir.
00:43:03 Donc, je pense que c'est un jeu politique.
00:43:06 C'est un jeu où on va se renvoyer la balle aujourd'hui entre Ukrainiens, Russes, alliés.
00:43:11 Chacun attend de voir comment l'autre va se positionner.
00:43:14 Je reviens à une phrase que j'ai déjà citée ce soir.
00:43:17 La première victime de la guerre, c'est toujours la vérité.
00:43:19 On le voit bien. On voit ce qui se passe ce soir.
00:43:22 C'est une illustration parfaite du brouillard de guerre.
00:43:25 La vérité et la population également.
00:43:27 Merci à vous, Claude Moniquet, de nous avoir éclairés sur cette attaque terroriste.
00:43:32 On le rappelle, l'État islamique qui revendique l'attentat à Moscou.
00:43:36 Mais l'interrogation à présent, Vincent Roy, c'est effectivement le récit qui sera fait par Vladimir Poutine.
00:43:41 Nous attendons toujours sa prise de parole.
00:43:43 Oui, une question juste avant la prise de parole de Vladimir Poutine, dont on ne sait pas quand elle va intervenir.
00:43:51 Et ça peut être long.
00:43:52 Est-ce qu'on peut dresser un bilan des capacités ou des talents supposés des services de renseignement russe ?
00:44:00 Parce qu'à priori, ces fameux services de renseignement russe n'ont effectivement rien à voir.
00:44:07 On parle des services de renseignement britanniques ou des services de renseignement américains.
00:44:15 Mais les services russes ont été muets sur ces questions.
00:44:19 Donc sont-ils ? Est-ce que les services de renseignement russe sont aujourd'hui en capacité de détecter au moins des mouvements islamistes ?
00:44:31 Où est-ce qu'on en est ? C'est quand même une question à se poser, puisqu'on ne sait pas si les renseignements russes sont compétents.
00:44:38 Officiellement, en tout cas, la réaction des Russes, qui évidemment ont vu cette alerte puisqu'elle était publique,
00:44:43 c'était de dire que c'était une tentative de déstabilisation de Vladimir Poutine.
00:44:48 Mais par nature, les services de renseignement ne communiquent pas.
00:44:51 Ils ne communiquent pas à leurs avancées. On le voit en France. Ils ne communiquent pas à leur travail.
00:44:55 On a vu d'ailleurs un reportage avec une réunion avec le ministre Darmanin tous les jours, avec notamment les services de renseignement.
00:45:04 On ne communique jamais. Ils sont très bien renseignés.
00:45:07 Mais je le redis, ce que j'ai dit tout à l'heure, la grande difficulté, c'est que même si vous avez des alertes,
00:45:12 et je pense qu'ils ont énormément d'alertes, ils ont énormément d'informations, eux aussi,
00:45:17 probablement, qui croulent sous l'information, sous l'infobésité.
00:45:20 Le seul problème, c'est de savoir le où et le quand.
00:45:24 Parce que même si on vous dit qu'on va attaquer un lieu public, c'est le plus grand pays du monde.
00:45:30 Vous imaginez de surveiller tous les espaces publics, sans compter qu'il y a aussi le métro, les transports, les bus.
00:45:38 Vous voyez, c'est d'une complexité sans noms.
00:45:40 Et on vous le rappelle, si vous nous rejoignez, donc, attaque terroriste terrible à Moscou,
00:45:44 revendiqué ce soir par l'État islamique, je vous propose de regarder la séquence.
00:45:48 Et nous entendrons le gouverneur de Moscou, juste après.
00:45:52 (Explosions)
00:45:57 (...)
00:46:00 (Explosions)
00:46:03 (Explosions)
00:46:11 (Explosions)
00:46:22 (...)
00:46:25 (Explosions)
00:46:29 C'est une tragédie, ici, à Crocus.
00:46:32 Les pompiers sont à l'œuvre. La zone de l'incendie est très visible.
00:46:36 Tout le reste sera raconté lorsque les pompiers auront terminé leur travail.
00:46:40 Et ainsi...
00:46:42 L'interrogation, Jonathan Sixoux, à présent, c'est quelle pourrait être la riposte russe après cette attaque ?
00:46:49 La riposte russe, je pense, Olivier, qu'elle va dépendre, justement, de l'interprétation officielle
00:46:55 que nous livrera Vladimir Poutine.
00:46:58 C'est-à-dire quoi ? C'est-à-dire que s'il pointe une responsabilité in gouche
00:47:05 et d'habitant du Caucase, la question, dans ce cas-là, est la suivante.
00:47:12 La Russie a-t-elle les moyens de mener deux fronts ?
00:47:15 Le front ukrainien et, en plus, mener une opération militaire dans ces régions caucasiennes.
00:47:23 Je vous rappelle qu'en Tchétchénie, début des années 2000,
00:47:26 c'était des milliers de soldats qui sont partis pour, littéralement, raser Grosveni, à l'époque.
00:47:31 Est-ce que la Russie veut, est-ce que la Russie peut, aujourd'hui,
00:47:35 alors qu'elle est engagée et parfois embourbée en Ukraine, faire la même chose, plus à l'est, encore ?
00:47:42 Ensuite, est-ce que, si on prend une hypothèse autre,
00:47:46 qui était ce qui se disait autour de cette table tout à l'heure,
00:47:50 à savoir que Vladimir Poutine pourrait continuer de nous raconter des cracks absolus,
00:47:55 et on pourrait peut-être aussi imaginer, c'est une supposition parmi d'autres ce soir,
00:48:00 que l'Ukraine devienne l'Irak de la Russie, comme en 2001,
00:48:05 les États-Unis nous ont dit "c'est l'Irak le responsable"
00:48:08 et ils sont allés faire la guerre en Irak.
00:48:10 Pourquoi pas en rajouter une couche aujourd'hui sur l'Ukraine ?
00:48:14 Tout est possible, puisque la vérité n'a aucune importance pour ces dirigeants.
00:48:19 Et ce qui est très inquiétant, Denis Deschamps, pour la suite,
00:48:23 notamment dans ce contexte de guerre en Ukraine.
00:48:26 On a vu l'escalade, en tout cas verbale, même de la Russie ces dernières heures,
00:48:30 vis-à-vis de la France, notamment avec ses propos du vice-président de la Duma.
00:48:37 Effectivement, aujourd'hui, il y a cette incertitude aussi.
00:48:40 Nous marchons finalement sur un volcan.
00:48:43 C'est assez troublant, cette espèce d'enchaînement des événements
00:48:48 qui vont avoir des conséquences.
00:48:50 Je reviens sur quelques semaines en arrière,
00:48:53 un petit peu avant la posture de notre président courant février,
00:48:58 fin février, sur "je vais envoyer des gars là-bas".
00:49:03 En réalité, ça vient après le constat du reflux américain sur l'Ukraine.
00:49:11 On le voit avec le Congrès, avec Biden.
00:49:14 On voit qu'ils commencent à rentrer très activement dans leur campagne électorale.
00:49:19 Donc, en fait, il peut se passer tout dans le monde.
00:49:22 Ils sont concentrés sur leur campagne électorale aux États-Unis tous les 4 ans.
00:49:25 Donc, ça va durer jusqu'au 5 novembre.
00:49:27 Et ce qui est assez ennuyeux, c'est que maintenant,
00:49:29 le Congrès n'accorde plus de fonds pour l'Ukraine.
00:49:32 Donc, aussi bien de matériel militaire que des fonds,
00:49:34 mais surtout beaucoup de matériel militaire.
00:49:36 Et ils en ont besoin.
00:49:37 Et ce reflux aura des conséquences dramatiques
00:49:39 si les Européens n'en arrivent pas à se coaliser
00:49:42 et ensuite à remplacer très rapidement.
00:49:44 Je ne parle pas d'ici la fin de l'année.
00:49:46 C'est maintenant.
00:49:47 C'est pour ça que le président Macron a essayé aussi,
00:49:49 on l'a expliqué très longuement sur ses plateaux,
00:49:52 d'essayer de prendre une posture historique,
00:49:54 parce qu'il voit bien qu'il y a une fenêtre pour lui,
00:49:56 de dire "je pourrais être le prochain Churchill en coalisant".
00:49:59 Je n'ai pas dit qu'il allait se passer comme ça.
00:50:02 Mais d'essayer de coaliser les Européens pour dire
00:50:04 "c'est vraiment le moment de soutenir l'Ukraine,
00:50:06 sinon elle va s'effondrer".
00:50:07 Et je pense qu'effectivement, le risque est réel.
00:50:09 Le problème, c'est que la coalition des Européens
00:50:12 est beaucoup plus complexe.
00:50:13 Donc, en attendant, ils vont aller chercher des obus en Inde,
00:50:16 au Brésil et un peu partout dans le monde.
00:50:18 Le temps de les acheminer sur le terrain,
00:50:20 ça va prendre beaucoup de temps.
00:50:21 L'Ukraine peut tomber entre-temps.
00:50:22 Vous voyez, l'enchaînement de tous ces éléments-là
00:50:24 qui, mis bout à bout, font que l'Ukraine est en grand danger.
00:50:27 Elle est en très grand danger.
00:50:29 Surtout qu'en plus, si Poutine lève une nouvelle armée,
00:50:34 du nouveau 109, parce qu'il faut le renouveler en permanence
00:50:37 et n'oublions pas qu'il y a énormément de morts et de blessés,
00:50:40 on parle de 500 000 morts et blessés sur le front.
00:50:42 S'il en profite pour soulever une nouvelle armée puissante,
00:50:46 ça peut basculer définitivement.
00:50:48 Ça peut basculer définitivement et peut-être, Vincent Roy,
00:50:51 aussi un risque de troisième guerre mondiale au front.
00:50:55 Écoutez, pour l'instant, j'ai écouté avec attention tout à l'heure,
00:50:58 puisque vous avez reçu le porte-parole de l'ambassade diplomate,
00:51:03 le porte-parole de l'ambassade de Russie à Paris.
00:51:06 Qui était sur le plateau à 18h30 et qui est maintenant en fin d'après-midi.
00:51:09 Si on l'écoutait de près, d'ailleurs vous lui avez posé la question
00:51:11 de savoir comment on pouvait finir la Hiketnouk, cette guerre.
00:51:15 Il disait qu'il fallait en passer par la négociation
00:51:17 et finalement se montrer plutôt ouvert à la négociation.
00:51:22 Il disait, je pense qu'Emmanuel Macron,
00:51:25 plutôt que de jouer les vattes en guerre,
00:51:28 pourrait se positionner en diplomate de talents,
00:51:33 ce qui finalement est dans l'ADN français,
00:51:35 et dans l'ADN de la France.
00:51:37 Il disait, il faut que Kiev dépose les armes et là nous négocierons.
00:51:41 Oui, bien sûr.
00:51:43 Voilà ce qu'une d'elles porte-parole.
00:51:45 Il disait, il faut que Kiev dépose les armes
00:51:48 et il faut aussi que les Européens se retirent.
00:51:51 A partir de là, nous cesserons tout combat
00:51:54 et nous pourrions ouvrir des négociations.
00:51:56 Oui, la dernière posture d'Emmanuel Macron,
00:51:58 c'était, ça n'est pas à moi de dire à Zelensky
00:52:01 à quel moment il doit négocier.
00:52:04 Bien entendu, mais c'était la requête.
00:52:07 Ce qui est intéressant quand même,
00:52:10 c'est que la négociation n'est pas fermée.
00:52:13 On nous explique que pour l'heure, la situation est figée.
00:52:17 Et on montre qu'en réalité, la situation est figée.
00:52:20 Le diplomate discute toujours.
00:52:22 Ce qui est très curieux, justement,
00:52:25 c'est de voir cette position d'Emmanuel Macron
00:52:28 qui veut jouer le bras de fer avec Poutine.
00:52:31 Le moment cherché.
00:52:33 Je suis d'accord.
00:52:35 Veut-il jouer un bras de fer réellement avec Vladimir Poutine
00:52:38 ou au fond soutenir l'Ukraine,
00:52:40 le pays envahi, on le rappelle, par la Russie ?
00:52:43 La question que je me pose ce soir, c'est de savoir
00:52:45 si la solution diplomatique n'a pas pris un coup sévère
00:52:48 avec ce qui vient de se passer à Moscou.
00:52:51 Parce que la tentation de Vladimir Poutine sera sans doute
00:52:54 les armes, absolument.
00:52:56 De dire "nous sommes attaqués de toutes parts".
00:52:58 Il y a les terroristes islamistes,
00:53:00 et il y a les nazis, comme il les appelle,
00:53:02 et les dirigeants ukrainiens, etc.
00:53:04 Donc on va redoubler d'efforts, on va intensifier nos actions.
00:53:07 On va effectivement lancer une nouvelle conscription,
00:53:10 mobiliser des dizaines de milliers d'hommes
00:53:13 pour au contraire être plus efficaces et aller plus vite.
00:53:16 Donc ne pas laisser s'enliser cette guerre,
00:53:18 comme c'est le cas depuis plus de deux ans maintenant,
00:53:20 de manière à essayer de gagner la bataille rapidement.
00:53:23 Je crois que dans l'esprit de Vladimir Poutine,
00:53:26 et étant donné la manière dont il se conduit
00:53:28 depuis plusieurs mois maintenant,
00:53:30 on se dirige davantage vers ça que vers une solution diplomatique.
00:53:33 Surtout qu'il a repris la main durant ces dernières semaines
00:53:36 et durant ces derniers mois, il gagne du terrain en Ukraine.
00:53:39 Donc la solution diplomatique, ce soir, me semble-t-il,
00:53:42 a pris un peu de plomb dans l'aile.
00:53:44 Il a mis commun l'État islamique.
00:53:46 Et la tentation va être trop forte de ne pas utiliser la force.
00:53:49 Et il adore de puissance.
00:53:51 Je rebondis sur ce que disait Vincent.
00:53:54 C'est assez intéressant parce que de toute façon,
00:53:56 les diplomaties continuent toujours à parler,
00:53:58 bien évidemment de manière plus ou moins élargie,
00:54:01 plus ou moins étendue, plus ou moins lointaine,
00:54:03 bien entendu, ça a géométrie variable,
00:54:05 mais ça discute toujours.
00:54:06 Et c'est assez intéressant en fait, cette posture du président Macron.
00:54:09 Parce que le président Macron veut son moment tchertchien en ce moment,
00:54:12 mais il ne faut pas oublier qu'il a été humilié
00:54:14 avant le départ de la guerre et au début de la guerre.
00:54:16 Il a été totalement humilié parce que c'est le seul représentant
00:54:21 du "monde libre", excusez-moi l'expression,
00:54:24 mais du monde libre pour discuter avec Poutine.
00:54:26 Et il s'est fait fort reprocher d'ailleurs ce genre de posture.
00:54:29 Et à la fin, ça n'a pas abouti.
00:54:31 Ensuite est venu ce que l'on sait, l'épisode de la table et ainsi de suite.
00:54:35 Mais ce qui est assez intéressant, c'est qu'il ne faut pas oublier des évidences.
00:54:38 Excusez-moi de rappeler des évidences.
00:54:40 Ça va se terminer par de la diplomatie, cette affaire.
00:54:43 Et donc en réalité, la posture, le discours aujourd'hui de notre représentant russe...
00:54:50 Mais à quel moment ?
00:54:52 À quel moment la reprise de la diplomatie ?
00:54:54 Ce qui est assez intéressant, c'est qu'en réalité, il entend ce qui se dit à Washington.
00:54:58 Il entend ce que dit Washington aussi aux Européens.
00:55:01 Ce qu'il se dit en off, je vais vous le dire,
00:55:03 c'est qu'il propose à Zelensky d'essayer de sortir la tête haute
00:55:07 avec un minimum de dégâts, même si les dégâts c'est comme 17% du territoire,
00:55:10 plutôt que de se faire envahir totalement.
00:55:12 Il l'invite à réfléchir et Zelensky est dans une posture extrême
00:55:15 en disant "je veux même récupérer la Crimée", ce qu'il n'aura jamais.
00:55:18 Il faut être aussi réaliste, il y a une réalité de terrain.
00:55:21 Et donc en fait, cette espèce de paradoxe à l'heure actuelle
00:55:24 où en fait l'Ukraine peut potentiellement tomber d'ici quelques mois,
00:55:28 certains généraux français me disent "si on ne les soutient pas, ils tombent avant l'été".
00:55:32 Je l'ai dit ici, avant décembre.
00:55:34 Mais eux, ils sont encore plus pessimistes que moi.
00:55:36 Mais de toute façon, une guerre ça doit se terminer par la diplomatie.
00:55:39 Ça ne veut pas dire qu'on termine bien une guerre.
00:55:41 Regardez l'Afghanistan, regardez la Libye.
00:55:43 On a mal terminé ces guerres et ça fait le ferment pour d'autres guerres.
00:55:47 Donc là, ce qui est important, c'est qu'en fait Zelensky, c'est lui qui est à l'épreuve
00:55:51 pour savoir s'il doit s'asseoir sur quatre régions
00:55:54 ou s'il tente le tout pour le tout, mais il peut perdre le pays.
00:55:57 En tout cas, Christian Proutaud, il y a un ennemi commun, l'État islamique.
00:56:01 Donc si effectivement Vladimir Poutine décide de changer de récit
00:56:05 et de porter ses efforts sur l'Ukraine,
00:56:08 au fond, le grand gagnant, si je puis dire, c'est l'État islamique.
00:56:12 Mais d'autant plus que l'État islamique s'appuie
00:56:15 sur des régions qui veulent être dissidentes et qui sont russes.
00:56:19 C'est ça le problème du Caucase.
00:56:21 Alors vous posiez la question tout à l'heure du renseignement.
00:56:24 Moi, je vous réponds pourquoi le renseignement, il ne savait rien.
00:56:27 Parce qu'ils passent leur temps à s'occuper de leur propre ressortissant et l'Ukraine.
00:56:34 Quand des services de renseignement ont un objectif,
00:56:37 qui est l'objectif de dire voilà ce qui se passe à l'intérieur,
00:56:40 regardez les élections parodiques auxquelles on a assisté.
00:56:44 Bon, ce renseignement, il ne peut pas être lui sur tous les fronts.
00:56:48 Et il ne s'est pas occupé d'une région qui, je le rappelle, jusqu'en 2018,
00:56:54 il y avait des attentats pratiquement toutes les semaines
00:56:58 et qui a posé des problèmes avant avec la Tchétchénie, à la Russie,
00:57:03 à un point incroyable puisqu'il a fallu déployer une armée
00:57:08 et mettre à la place Kadirov pour que ça tienne.
00:57:11 Eh bien, cette partie-là, elle ne tient pas.
00:57:14 Et poussée par l'État islamique, qui va s'en servir comme instrument,
00:57:18 il va bien falloir qu'il apporte une réponse.
00:57:20 Et c'est là où il risque d'y avoir un deuxième front
00:57:23 qui fait que je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre analyse
00:57:27 en revenant complètement sur l'Ukraine.
00:57:29 Parce qu'à partir du moment où Poutine va avoir à l'intérieur,
00:57:34 parce que là, on est à l'intérieur, va avoir un problème
00:57:38 qui est un problème qui est comme un volcan qui va exploser,
00:57:45 eh bien, il va être obligé d'y mettre des forces
00:57:47 et de répartir des moyens dont il aurait beaucoup plus besoin
00:57:51 sur le front ukrainien.
00:57:54 Claude Moniquet est encore avec nous, spécialiste de renseignement
00:57:57 et des questions liées au terrorisme.
00:57:59 Est-ce qu'effectivement, l'État islamique,
00:58:01 notamment dans la région du Caucase, évoqué à l'instant par Christian Proutot,
00:58:06 a profité de ce front en Ukraine, au fond, pour se reformer ?
00:58:15 En tout cas, en a profité pour mener ou préparer des actions ?
00:58:22 On a profité dans la région du Caucase,
00:58:24 mais il a surtout profité de la victoire des talibans en Afghanistan.
00:58:29 Alors les talibans et l'État islamique, c'est pas la même chose.
00:58:32 Ils ont une idéologie tout semblable, mais ils s'affrontent.
00:58:36 Mais seulement, la victoire des talibans,
00:58:38 ça a été le départ des troupes américaines et des troupes alliées,
00:58:40 l'arrêt des opérations antiterroristes,
00:58:42 et l'État islamique aujourd'hui est relativement puissant,
00:58:45 même puissant en Afghanistan, et depuis l'Afghanistan,
00:58:48 il essaie de se projeter sur l'Asie centrale
00:58:50 et donc se confronte directement à la Russie.
00:58:53 Mais effectivement, l'État islamique,
00:58:55 qu'on a longtemps et à plusieurs reprises dit mort,
00:58:59 la nouvelle de sa mort était sans doute un peu prématurée.
00:59:03 C'est une organisation protéiforme qui a été chassée du Moyen-Orient,
00:59:07 mais qui aujourd'hui renaît à la fois en Afrique, dans le Sahel,
00:59:11 qui renaît en Afghanistan, qui renaît en Australie,
00:59:14 et là, qui vient de réussir son plus important attentat extérieur
00:59:19 depuis des années.
00:59:21 Pour l'État islamique ce soir, c'est terrible à dire,
00:59:24 mais c'est une soirée de fête.
00:59:26 Il est minuit, bienvenue.
00:59:28 Si vous nous rejoignez sur CNews, nous continuons à décrypter,
00:59:32 à analyser cette information du soir.
00:59:35 L'attaque terrorise donc en Russie, revendiquée par l'État islamique.
00:59:39 Pour vous accompagner encore jusqu'à 1h du matin,
00:59:42 pour suivre minute par minute l'évolution de la situation,
00:59:45 Judith Vintraub autour de ce plateau,
00:59:47 avec nous, les journalistes,
00:59:49 Vincent Roy, Christian Proutot, Denis Deschamps,
00:59:52 et notre ami Jonathan Cixous également, qui est avec nous.
00:59:55 Je vous propose de faire un point complet
00:59:57 sur toutes les informations à notre disposition à 7h,
01:00:00 avec vous, Elisa Lukavski.
01:00:02 Vous nous avez rejoint.
01:00:04 Que faut-il retenir pour ceux qui arrivent ce soir sur CNews ?
01:00:07 - Cet attentat terroriste a été revendiqué par l'État islamique.
01:00:11 Attentat qui a eu lieu dans une salle de concert,
01:00:14 à la rue de la Côte d'Azur, à côté de Moscou,
01:00:17 aux alentours de 18h, heure française.
01:00:20 Les autorités russes, le FSB exactement,
01:00:23 fait état d'au moins 40 morts et 115 blessés.
01:00:26 C'est le dernier bilan que nous avons dans cette fusillade
01:00:29 qui a été suivie d'un énorme incendie à Krasnogorsk.
01:00:32 L'agence russe TASS parle d'inconnus qui étaient en tenue de camouflage
01:00:35 et qui ont ouvert le feu à l'arme automatique, mitraillette,
01:00:38 puis qui ont ensuite lancé des grenades, d'où l'incendie.
01:00:41 En ce moment, les forces de l'ordre russe se disent toujours,
01:00:44 en ce moment même, à la recherche des assaillants.
01:00:47 Un point sur l'ensemble des réactions diplomatiques,
01:00:50 réactions internationales que nous avons à l'heure actuelle.
01:00:53 La diplomatie russe dénonce un attentat terroriste sanglant.
01:00:56 La Russie, qui pense déjà à sa vengeance,
01:00:59 qui a, avant même la revendication de l'État islamique,
01:01:02 pensé à l'Ukraine comme coupable.
01:01:05 L'ancien président russe, numéro 2 du Conseil de sécurité,
01:01:08 Dmitri Medvedev, a assuré que s'il est établi qu'il s'agit
01:01:11 de terroristes du régime de Kiev, ils doivent tous être retrouvés
01:01:14 et détruits sans pitié en tant que terroristes, y compris
01:01:17 les dirigeants de l'État qui a commis une telle atrocité.
01:01:20 L'Ukraine a répondu par le biais du conseiller de la présidence
01:01:23 n'avoir absolument rien à voir avec cette fusillade.
01:01:26 Tout à l'heure, le renseignement militaire ukrainien a même accusé
01:01:29 les services spéciaux russes de cette attaque à Moscou.
01:01:32 Voilà pour l'escalade de la violence entre les deux pays.
01:01:35 L'Europe s'est exprimée sur X.
01:01:38 Les images qui nous parviennent depuis Moscou sont terribles.
01:01:41 Nos pensées vont aux victimes et blessés ainsi qu'aux peuples russes.
01:01:44 L'Europe s'est exprimée sur X.
01:01:47 L'Union européenne est choquée et consternée après cette attaque
01:01:50 terroriste. L'Espagne également choquée.
01:01:53 La dernière réaction en date, c'est celle du chef de l'ONU,
01:01:56 Antonio Guterres, qui condamne dans les termes les plus forts
01:01:59 les terroristes du régime de Kiev.
01:02:02 - Merci beaucoup, ma chère Elisa.
01:02:05 Nous vous retrouvons à minuit 30.
01:02:08 Nous referons un point complet sur la situation.
01:02:11 Une réaction que nous attendions, Yohan Usahi.
01:02:14 Elle est tombée il y a quelques secondes.
01:02:17 - Réaction à l'instant du président de la République
01:02:20 qui, je cite, "condamne fermement l'attaque terroriste
01:02:23 revendiquée par l'Etat islamique".
01:02:26 Quelques mots seulement de l'Elysée pour condamner cette attaque.
01:02:29 Comme on le présentait tout à l'heure,
01:02:32 Vladimir Poutine n'est pas cité dans ce communiqué.
01:02:35 - Vladimir Poutine qui n'a toujours pas réagi à cette heure.
01:02:38 Je vous propose de revenir sur les faits.
01:02:41 On va revoir cette séquence.
01:02:44 La séquence des assaillants qui ont tué au moins 40 personnes.
01:02:47 Nous regardons et nous entendrons ensuite quelques témoignages sur place.
01:02:51 (Explosions)
01:02:55 (Explosions)
01:02:58 (Explosions)
01:03:01 (Explosions)
01:03:07 (Explosions)
01:03:16 (Explosions)
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01:03:41 (Explosions)
01:03:44 (Explosions)
01:03:47 (Explosions)
01:03:51 (Explosions)
01:03:54 tout Krokušcity pour essayer de trouver une sortie. Mais en vain. Nous sommes allés au
01:03:57 sous-sol de l'hôtel de ville et avons attendu les services d'urgence. Nous étions dans le
01:04:04 coin le plus éloigné. Tout était loin. Nous n'avons vu que la foule mais il n'y avait pas
01:04:08 de panique. Tout le monde marchait calmement. Certains se sont assis en sortant. Mais il n'y a
01:04:13 pas eu de panique. Adyutsky, spécialiste des relations internationales, est en liaison avec
01:04:22 nous. Bonsoir monsieur. Nous vous entendrons dans un instant mais avant peut-être sur ces images
01:04:27 que nous venons de voir, ces attaques terroristes. Christian Proutot, assez vite finalement nous
01:04:33 pouvions imaginer le scénario d'une attaque terroriste de l'état islamique au vu des
01:04:38 premiers éléments que nous avions. Oui en plus on voit des gens déterminés qui ont l'air d'avoir
01:04:44 peur de quelque chose, qui foncent vers leur objectif qui est en fait faire le maximum de
01:04:50 morts et puis ensuite s'exfiltrer vraisemblablement d'ailleurs. Comme l'a dit le jeune homme dont on
01:04:57 entendait le témoignage, ils ont utilisé un cocktail molotov pour créer l'incendie qui je pense a
01:05:05 également lui contribué à avoir plus de victimes. Il y a je pense quelque chose auquel il faut,
01:05:12 qui est sûr, c'est que il est possible que ça s'arrête pas là, que ce soit le début d'une
01:05:18 série d'actions. Faut pas oublier que mener une action comme celle-là qui aurait pour seul but
01:05:25 de faire des morts, ça ne servirait pas à grand chose. Sachant que les assaillants ne sont toujours
01:05:29 pas interpellés. Il y aurait un assaillant interpellé et les autres, eh bien ce serait
01:05:34 retranché. Donc effectivement les services on imagine de police sur les dents également ce
01:05:40 soir. Nous sommes donc avec notre invité qui est avec nous pour voir la suite. Wiadyszasz
01:05:46 Awiucki, spécialiste des relations internationales. Nous l'évoquions, nous allons scruter de très
01:05:52 près la réaction de Vladimir Poutine puisque l'enjeu finalement ce soir c'est de savoir quel
01:05:58 est le récit qui sera fait par le chef du Kremlin. Mais oui je pense que Vladimir Poutine dans sa
01:06:07 tradition très théâtrale, il va s'adresser à la nation probablement demain. Je sais pas à
01:06:13 quelle heure exacte mais certainement on aura une déclaration officielle de Vladimir Poutine. Donc
01:06:19 son discours sera à peu près, qui va contenir à peu près le message suivant. Il va dire écoutez
01:06:26 nous sommes en train de faire la guerre en Ukraine mais en réalité nous sommes confrontés à l'Occident
01:06:32 qui est en train de nous combattre. Mais maintenant on a une deuxième menace. C'est à partir du sud,
01:06:38 l'état islamique arrive et donc il faudra se mobiliser. Donc je pense que l'objectif principal
01:06:45 maintenant de la part de Vladimir Poutine et des élites russes actuelles c'est d'instrumentaliser
01:06:52 cet attentat. Peu importe si cet attentat il est revendiqué par l'état islamique, à mon avis il
01:07:02 y aura une relation avec la guerre en Ukraine parce que l'étape suivante à mon avis c'est la
01:07:09 militarisation de l'économie. Probablement, je ne suis pas tout à fait sûr là-dessus, mais c'est
01:07:14 tout à fait probable qu'il y aura l'état de guerre qui va être proclamé. Et face à deux menaces
01:07:21 existentielles de la Russie, l'état islamique et l'Occident on va dire entre guillemets détravés,
01:07:27 qui menacent l'existence de la Russie, il faudra mobiliser la société toute entière. Et lorsque
01:07:32 l'état de guerre est proclamé, donc c'est la mobilisation qui va commencer. L'effort de guerre
01:07:38 va se propager aussi sur les sociétés civiles, et globalement quelques libertés politiques qui
01:07:48 persistent encore vont être définitivement supprimées. Voilà donc je crois qu'on va passer
01:07:53 à une étape d'escalade supérieure. - Vincent Roy, vous voulez intervenir ? - Non mais il y a une chose qui est
01:07:59 intéressante Olivier, c'est que vous parlez du récit que va faire Vladimir Poutine. Mais en littérature,
01:08:05 le récit a maillé à partir avec la vérité. C'est plutôt le roman qui va nous proposer,
01:08:10 puisque il a un rapport à la vérité qui est un peu particulier, notre ami Vladimir, si j'ose
01:08:17 m'exprimer ainsi. Mais ce que je crois probable, c'est que vous savez la Russie contre, mène cette
01:08:24 guerre contre l'Ukraine, cette guerre fait quand même beaucoup de morts côté russe. Et la population
01:08:29 russe à force risque à tout coup de se retourner contre Vladimir Poutine. Si j'ose encore une fois
01:08:37 m'exprimer ainsi, j'ai peur qu'à la faveur de cet attentat, Vladimir Poutine cherche
01:08:46 précisément à remobiliser sa population en disant "voyez effectivement, nous attaquons l'Ukraine,
01:08:53 mais nous sommes nous-mêmes attaqués, il s'agit de se serrer les coudes". Et d'une certaine manière,
01:08:58 il va tenter à mon sens de faire oublier les morts en Ukraine. Et il va tenter encore une fois de
01:09:05 remobiliser, de trouver le moyen d'un ciment pour unir encore davantage sa population à sa personne.
01:09:15 Je crois que c'est ça, à mon avis, le futur roman de Poutine va participer de ce sentiment
01:09:22 d'union nationale, au moins il va viser à renforcer cette union nationale malgré les
01:09:29 nombreux morts que suscite la guerre qu'il mène contre l'Ukraine. - Vyaticheslav Avyutski,
01:09:34 est-ce que aujourd'hui Vladimir Poutine peut réellement compter ou pas sur le soutien de la
01:09:39 population russe ? - Écoutez, peu d'opposants qui restent sont muselés plutôt. La majorité des
01:09:48 opposants, de réels opposants, sont aujourd'hui en Occident. Et globalement, il faut quand même le
01:09:56 dire, le peuple russe est caractérisé par un fort niveau de résilience. Ce qui veut dire qu'un
01:10:01 attentat de ce type-là ne va pas provoquer du panique. Même si j'ai vu quand même des scènes
01:10:08 de panique dans quelques vidéos qui ont été filmées par les témoins. Globalement, le message,
01:10:15 ça va être la nation russe soudée face à des menaces existentielles, qui va se mobiliser,
01:10:22 peut-être relancer une ou deux autres opérations spéciales militaires pour rechercher ces foyers
01:10:32 d'Al-Qaïda ou de l'État islamique dans la partie sud, peut-être quelque part dans le Caucase du
01:10:40 Nord. Quand même, il faut rappeler que, je rebondis sur cette remarque, finalement Daesh n'est pas
01:10:46 tout à fait mort. Parce qu'au moment de la destruction de Daesh, on a constaté quand même
01:10:50 il y avait des quelques centaines, voire quelques milliers de combattants du Nord-Caucase. Parmi
01:10:56 eux, il y avait des Tchétchènes, des Daguestanais et d'autres nationalités qui se sont dispersées
01:10:59 ensuite. Il est tout à fait probable qu'ils se sont réinfiltrés sur le territoire russe. Ils
01:11:07 font partie du paysage. C'est très difficile de les identifier aujourd'hui. C'est ça ce qui se
01:11:14 passe. Il est tout à fait possible qu'un commando de ce type s'est formé en profitant des flux
01:11:19 migratoires internes à la Russie qui existent ou externes, qui relient la Russie avec son
01:11:26 étranger proche. On l'a vu effectivement, ce soir, Daesh n'est pas mort. Je vous propose que
01:11:30 nous nous intéressions effectivement aux conséquences aussi de cet attentat, notamment
01:11:35 en France, puisqu'il y a beaucoup de réactions à quelques mois des Jeux olympiques, à commencer
01:11:41 par celle de Thibault de Montbrial que nous allons voir à l'instant. Regardez ce que dit
01:11:46 Thibault de Montbrial. Si vraiment l'État islamique a les capacités de frapper aussi rudement la
01:11:50 capitale, une capitale aussi surveillée, quadrillée que l'Emoscou, c'est que ses
01:11:54 capacités de projection, actions, ont de nouveau atteint un niveau extrêmement préoccupant. Claude
01:12:01 Moniquet, spécialiste des questions de renseignement et de terrorisme, est toujours avec
01:12:05 nous. Effectivement, à quelques mois des Jeux olympiques, l'inquiétude grandit aussi en France ce soir.
01:12:11 Je dirais, en mai dernier, M. Darmanin avait déjà parlé de la résurgence de la menace structurelle
01:12:22 du terrorisme, plus l'attaque individuelle au couteau ou à la voiture bélier, mais des réseaux.
01:12:27 Et on a eu, après le 7 octobre, l'année dernière, plusieurs arrestations, plusieurs démantèlements
01:12:34 de réseaux en Europe. Des réseaux, entre autres, pour la première fois, une cellule opérationnelle
01:12:39 du Hamas, qui était active entre le Danemark et l'Allemagne, puis plusieurs réseaux en fin
01:12:46 d'année, qui étaient chaque fois des groupes structurés et transnationaux. Et ce qu'on a
01:12:50 aujourd'hui, c'est une confirmation de la remontée en puissance de ce Hamas, qu'on pensait appartenir
01:12:57 au passé, qui n'est plus celle de l'attentat individuel, mais de l'attentat structuré,
01:13:01 commis en groupe, lourdement armé, et qui peut faire des dégâts terribles. Parce que le bilan
01:13:07 affiché ce soir est toujours effectivement d'une quarantaine de morts, mais il est très probable,
01:13:11 en tout cas, c'est ce que disent les contacts là-bas, qu'il y en aura beaucoup plus. Et en tout cas,
01:13:16 il y en a toute une paralogie au cœur de la banlieue capitale, extrêmement tordue.
01:13:22 Pour, avant de vous libérer, Claude Moniquet, effectivement, Julie de Vintraube le soulignait
01:13:27 à l'instant. Est-ce qu'il y a un travail de coopération dans la lutte contre l'État islamique,
01:13:32 entre la France et la Russie, qui perdure encore aujourd'hui ? Ou alors, finalement,
01:13:38 tout cela s'est arrêté avec la guerre en Ukraine ?
01:13:40 Alors, il y a probablement des contacts qui existent entre les représentants des services
01:13:48 de renseignement. Les services de renseignement sont là pour faire des choses que les États ne
01:13:52 peuvent pas faire. On imagine mal aujourd'hui des contacts politiques de haut niveau avec la
01:13:56 Russie, mais les services de renseignement, c'est un bras caché de l'État. Donc, il est
01:14:02 probable qu'il y ait des contacts, peut-être même des échanges d'informations. Mais soyons très
01:14:06 clairs, c'est très limité. Déjà en Syrie, quand on combattait Daesh, les Russes les combattaient
01:14:11 d'un côté, l'Alliance internationale, américano-franco-anglaise et autres, le combattait
01:14:18 de l'autre et il n'y avait pas de contact entre les deux. J'imagine mal aujourd'hui des échanges
01:14:23 structurés, constants, permanents, entre les services russes et les services français,
01:14:28 comme il n'existe pas entre les services français et tous les services de l'OTAN. Là, ces échanges-là,
01:14:34 ils sont quotidiens. - Judith Vintreau. - Oui, je vous posais la question parce qu'après les
01:14:39 alertes lancées par les États-Unis, notamment à leur ressortissant américain de se méfier des
01:14:46 lieux collectifs, c'était le 7 mars, on a des déclarations d'officiels russes qui disent
01:14:53 "puisque vous saviez qu'il allait se passer des choses, puisque vous avez encore des renseignements,
01:14:59 comme il n'est que de dénoulés, puisque nous sommes unis, normalement nous combattons tous
01:15:08 l'adversaire islamiste". C'est un discours que les Russes demandent là. - Tout à fait. Alors on verra
01:15:17 comment les Américains pourront réagir. Tout est possible en matière de renseignement et tout
01:15:21 est possible quand on a un ennemi commun. Et là, effectivement, l'État islamique est l'ennemi de
01:15:27 tout le monde. On peut imaginer des échanges. Maintenant, il faut être très clair sur le
01:15:32 renseignement. Le renseignement n'est pas une science exacte. Le renseignement, c'est une
01:15:37 collecte permanente d'informations qui doivent être analysées, confrontées à des contextes,
01:15:41 à des mots opératoires, etc. Donc il est tout à fait possible que les Américains aient eu des
01:15:46 renseignements crédibles qui faisaient penser à la possibilité d'une attaque structurelle sur des
01:15:52 cibles à Moscou sans en connaître les détails, sans connaître les cibles. Parce que ce qu'il
01:15:57 ont dit était assez vague. Attaque de groupes extrémistes sur des lieux de rassemblement.
01:16:01 Mais oui, on se doute bien que les extrémistes ne vont pas attaquer un lieu comme le Middle East.
01:16:05 Donc, pas tellement. Ça restait quand même très vague. Je ne pense pas qu'ils avaient des
01:16:10 informations qui leur permettaient de dire "on va avoir une attaque sur une salle de spectacle,
01:16:15 on va avoir une attaque sur une église ou une synagogue". Je n'ai pas l'impression qu'ils
01:16:19 en étaient là. Je vous voyais réagir, Christian Crouteau, au propos de Claude Moniquet. Oui,
01:16:24 parce que le problème, il avait tout à fait raison de souligner que le problème des services
01:16:30 de renseignement, le renseignement n'étant pas une science exacte, est très difficile. Mais quand
01:16:35 vous mobilisez tous vos services autour de deux problématiques, le renseignement par rapport à la
01:16:41 guerre en Ukraine et le renseignement intérieur par rapport à l'opposition potentielle pendant
01:16:47 toute une période d'élection, vous ne faites plus rien d'autre. C'est comme ça que ça se passe.
01:16:51 Il ne faut pas croire. Ce n'est pas extensible les moyens du renseignement, même en Russie. Et
01:16:57 quand vous avez un service de renseignement qui passe la plupart de son temps à surveiller ses
01:17:02 compatriotes, il n'a pas trop le temps d'aller voir ce qui se passe du côté du Caucase et encore
01:17:07 moins sur l'influence que pourrait avoir l'État islamique sur, en particulier, les sunnites d'Ingouchi
01:17:17 et d'ailleurs. Donc moi je pense qu'ils ont fait une impasse qui leur a été imposée parce qu'on
01:17:25 leur demandait et que ça leur pète à la figure parce qu'ils n'ont pas su que ça pouvait arriver.
01:17:31 On va remercier Claude Moniquet qui était avec nous depuis le début de la soirée. Merci à vous
01:17:36 Claude Moniquet de nous avoir éclairé, accompagné tout au long de cette soirée. Yoann Uzay, intéressons-nous
01:17:42 à cette menace. Effectivement, c'est l'interrogation ce soir andogène, exogène de l'État islamique.
01:17:46 L'interrogation que nous nous posons puisque effectivement il y a cette crainte aussi en
01:17:51 France à quelques mois des Jeux olympiques. Oui parce qu'on s'interroge tout à l'heure avec
01:17:55 Christian Proutot sur le fait de savoir si les terroristes qui ont agi au nom de l'État islamique
01:17:59 se trouvaient déjà sur le territoire russe ou s'ils venaient d'un pays étranger. En France,
01:18:06 on a la réponse quand même. La menace, elle est principalement andogène. J'ai envie de vous dire,
01:18:11 le verre est dans le fruit. C'est-à-dire qu'on sait que les islamistes, ils sont implantés et bien
01:18:15 implantés dans le pays et pas seulement en France, en Belgique aussi. On sait par exemple que lors des
01:18:21 attentats de 2015, un certain nombre de terroristes venaient de Molenbeek. Il y a comme ça des viviers
01:18:27 d'islamistes très radicalisés qui sont potentiellement en capacité de passer à l'acte,
01:18:32 qui sont très surveillés naturellement par les services de renseignement. Mais comme le risque
01:18:36 zéro n'existe pas, la question maintenant qui se pose et notamment pour les Jeux olympiques et
01:18:41 particulièrement après ce qui vient de se passer à Moscou, c'est de savoir si ces personnes
01:18:46 radicalisées potentiellement capables de passer à l'acte sont capables d'entrer en relation et de
01:18:52 recevoir éventuellement des ordres venant de dirigeants de l'État islamique ou de groupes
01:18:57 terroristes islamiques venant eux de l'étranger. C'est cela qui est question. C'est la mise en
01:19:03 relation et les ordres venant de puissances étrangères. Cela manifestement inquiète particulièrement
01:19:10 le ministre de l'Intérieur qui l'a dit. Ces réseaux terroristes ont évolué et sont
01:19:16 manifestement aujourd'hui capables d'actions plus massives qu'il y a encore quelques années.
01:19:21 Oui, le ministre de l'Intérieur, et c'est vrai Vincent Roy, qui dit depuis plusieurs semaines
01:19:25 que les organisations terroristes islamistes ont la volonté de faire ces actions projetées.
01:19:30 Mais en l'État, en tout cas aujourd'hui, ni l'État islamique ni Al-Qaïda n'en ont les capacités,
01:19:36 les moyens. Donc si effectivement nous découvrons que les assaillants ce soir de Moscou viennent
01:19:41 de l'extérieur, là ça remettrait l'écart. Oui, mais monsieur Darmanin oublie une chose,
01:19:45 c'est que l'idéologie ne prend hélas ni le bateau ni l'avion. Elle n'a pas besoin de moyens pour se
01:19:52 déplacer. Il faut des esprits à contaminer, ils sont sur place, ils sont là. Une idéologie,
01:19:58 ça ne... il n'y a pas besoin de la projeter, il n'y a pas besoin de moyens techniques.
01:20:04 Et c'est là toute la difficulté. Il y a les réseaux sociaux quand même qui jouent un rôle très important.
01:20:08 Mais voilà, c'est ça qui est très important. Et c'est toute l'évolution par exemple de Daech
01:20:14 depuis des années, depuis le moment où effectivement on avait besoin de projeter
01:20:18 des actions. Aujourd'hui il y a des gens sur place pour la basse besogne. Et c'est ça la
01:20:23 difficulté. Et il y en a un petit peu partout en Europe. Vyadesh Lasavitsky est encore avec nous.
01:20:27 Cette dernière question avant de vous libérer. Nous parlions déjà ce matin, nous avions de
01:20:33 l'inquiétude puisque nous parlions sur ce plateau des propos de Dmitry Peskov, le porte-parole
01:20:39 du Kremlin, qui annonçait que la Russie était en état de guerre. Alors qu'avant il parlait
01:20:45 d'opération spéciale pour qualifier l'invasion en Ukraine. Ce soir, après cette attaque
01:20:52 terroriste, est-ce que effectivement la France, la France qui est visée, en tout cas verbalement
01:20:57 depuis quelques jours, on voit une escalade, est-ce que la tension risque de monter, là encore,
01:21:03 d'un cran après cette attaque terroriste qui pourtant, on le rappelle, n'a rien à voir avec
01:21:09 le conflit ukrainien ? Tout à fait. Mais en fait, le Bacron, on savait déjà après la fin des élections
01:21:18 que Vladimir Poutine passe à l'étape suivante dans la guerre contre l'Ukraine. C'est la
01:21:26 militarisation de l'économie et l'introduction de l'état de guerre. Et en fait, il y avait ce
01:21:32 signal qui était déjà lancé par Peskov juste avant l'attentat. Il faut quand même, je voulais
01:21:39 juste aussi réagir par rapport à cet attentat, parce que par rapport à ce qui était dit sur
01:21:42 le plateau, normalement les Américains, ils ont dit l'attentat aura lieu avant les élections. Mais
01:21:49 les terroristes, ils ont frappé après pour une raison très simple. Parce que pendant les élections,
01:21:54 la force publique a été mobilisée, s'est focalisée sur la protection des bureaux de vote et du
01:22:02 processus. Et normalement après, il y avait un petit relâchement dont les terroristes ont
01:22:08 profité. Normalement, les choses se sont passées à peu près comme ça. Donc je pense que dans les
01:22:13 prochaines semaines, il y aura un changement à la fois dans la guerre contre l'Ukraine,
01:22:21 mais aussi quand même dans l'escalade verbale, on va dire, France-Russie, qui va se poursuivre et
01:22:31 qui va de plus en plus engager l'Europe dans des engagements plus actifs en Ukraine. C'est ça ce
01:22:36 que je vois actuellement. Avant de vous libérer cette dernière question, il est 2h23 précisément
01:22:41 à Moscou. Visiblement, très probablement, Vladimir Poutine ne va pas s'exprimer dans les heures qui
01:22:47 viennent. Il attendra demain ? Bien entendu, bien entendu. En fait, Vladimir Poutine, ce n'est pas
01:22:54 quelqu'un qui réagit à chaud. Il faut avoir du temps, il faut avoir des preuves, il faut bien
01:23:01 écrire son discours parce qu'à mon avis, il va faire probablement un long discours avec beaucoup
01:23:07 de faits historiques. Et à mon avis, ça va être aussi une mise en forme théâtrale sur le fond de
01:23:17 des soldats et des officiers dans un endroit historique où il va s'adresser à la nation pour
01:23:23 s'immobiliser face à cette nouvelle menace qui se profile. Il va demander un engagement national,
01:23:29 des fonds, l'effort de guerre, etc. C'est quelque chose comme ça à quoi il faut s'attendre. Mais
01:23:36 bien entendu, il ne va pas réagir tout de suite. En fait, ce n'est pas du tout dans son style. En
01:23:40 fait, il a son porte-parole qui réagit. Il a aussi Medvedev qui réagit également. Maintenant,
01:23:48 il faut avoir des preuves formelles de tout ce qui se passe. Peut-être il attend que les assaillants
01:23:54 soient identifiés formellement. Il ne faut pas quand même oublier que dans ce centre commercial,
01:23:59 il y a beaucoup de caméras et ces assaillants, ils ont agi sans masque. Normalement, on le voit
01:24:06 aussi sur les images. Normalement, c'est assez facile de les identifier s'ils sont passés devant
01:24:13 des caméras. Et donc, s'il s'agit des ressortissants de l'ex-Union soviétique ou de la zone du Caucase,
01:24:20 sûrement la police de Moussou connaît déjà leur nom. Et il y a une traque généralisée
01:24:27 aujourd'hui dans la ville de Moussou pour les arrêter. Et globalement, à mon avis,
01:24:33 Vladimir Poutine, il attend juste cette arrestation pour dire « Nous avons éliminé la menace
01:24:38 immédiate. Attention, la menace plus grave, plus grande, existentielle qui vient du Sud,
01:24:44 elle arrive. Il faut se préparer, se mobiliser. C'est une nouvelle guerre qui commence. »
01:24:49 Merci Vyacheslav Havlyutski d'avoir été avec nous ce soir. On peut tout de même noter,
01:24:54 Christian Proutot, sur les faits que là, les terroristes se sont retirés. Ils n'ont pas
01:25:00 été jusqu'au martyr. Puisque souvent, ces terroristes-là savent très bien qu'ils commettent
01:25:05 un attentat des tueries de masse et qu'ensuite, le but ultime, c'est la mort. Ce n'est pas
01:25:11 le cas ce soir. C'est un élément à noter ?
01:25:14 Oui, complètement. Parce qu'ils ont l'intention de continuer à faire la guerre.
01:25:19 Donc ça veut dire que ce n'est pas forcément fini ?
01:25:22 Absolument. Je crois qu'il y a des opérations que l'on a malheureusement connues où on
01:25:29 va jusqu'au bout du martyr, puisqu'il se considère comme martyr. Là, j'ai plutôt
01:25:35 l'impression qu'il se considère comme combattant. Et tant qu'on peut combattre et tant qu'on
01:25:40 n'est pas pris, on va continuer la guerre. C'est pour ça que j'ai plutôt tendance
01:25:45 à penser que c'est interne, que c'est bien sûr manipulé par Daesh ou un autre groupe
01:25:55 islamique avec le fondamentalisme qui va bien derrière. Uniquement, surtout parce qu'avec
01:26:01 Lenguchi où il y a un problème de mosquées où les fonds ont disparu, une mosquée qui
01:26:08 devait être construite. L'affaire du FSB qui a éliminé cinq terroristes ou je ne
01:26:15 sais plus combien récemment.
01:26:16 Oui, six terroristes.
01:26:18 Donc, il y a un vrai contentieux et qui est instrumentalisé par l'État islamique ou
01:26:26 Daesh ou tout autre mouvement.
01:26:28 Ce qui est intéressant, c'est qu'il est très probable que ce soit un début d'un
01:26:32 mouvement et pas seulement un acte isolé. Il est tout à fait possible qu'il y ait
01:26:36 un enchaînement dans ce genre de choses. Deuxième élément pour réagir par rapport
01:26:41 à M. Proutot, c'est que je pense que Poutine a une opportunité par rapport à l'Occident.
01:26:47 Il a l'opportunité de démontrer comment lui va faire pour combattre le terrorisme.
01:26:52 Parce que souvent, il a caricaturé l'Occident en disant qu'on était des pays faibles,
01:26:58 des pays en effondrement et qu'on est envahi par le terrorisme par l'intérieur, par les
01:27:02 réseaux sociaux comme disait Yohann tout à l'heure.
01:27:03 Ça, c'est très clair.
01:27:05 Donc, en fait, ce n'est pas dit qu'il réagisse tout de suite.
01:27:09 Effectivement, je pense que ce sera un long discours pour mobiliser la population derrière
01:27:13 lui.
01:27:14 Ça, c'est indiscutable.
01:27:15 On en a longuement parlé sur ce plateau depuis deux heures.
01:27:17 Ça, c'est évident.
01:27:18 Mais surtout, c'est la réponse qu'il va apporter sur certains foyers de terrorisme.
01:27:23 Je pense que ça va être assez radical.
01:27:25 Mais ça va être la démonstration et le récit qu'il va apporter tout autour de ça.
01:27:30 Et ça, ça va être intéressant à observer parce que ça va être des pierres dans le
01:27:35 jardin de l'Occident pour dire vous avez vu moi comment je gère l'affaire.
01:27:38 Effectivement et inquiétude.
01:27:40 On le rappelle, vous vouliez réagir tout à l'heure, Jonathan Cixous, puisque ces images
01:27:44 et bien elles résonnent particulièrement ici en France.
01:27:46 Nous le disions tout à l'heure.
01:27:48 Cela nous rappelle les terribles attentats du Bataclan.
01:27:52 Et vous vouliez réagir justement sur.
01:27:55 Par rapport au tour de table que vous avez fait il y a deux minutes sur les JO justement,
01:28:00 parce qu'il y a peut être malgré tout une petite bonne nouvelle, si je puis dire.
01:28:04 C'est qu'il y a à peu près un an, un peu moins d'un an, les députés ont voté ce
01:28:09 qu'on appelle la loi JO.
01:28:10 C'est une loi sécurité sécuritaire particulière pour les JO qui, en gros, pour la période
01:28:17 des jeux, met sous cloche les principes légaux d'un bidule qui s'appelle la CNIL et qui
01:28:26 vous empêche de pouvoir correctement ficher des individus potentiellement dangereux parfois,
01:28:32 etc.
01:28:33 Il se trouve que la France va se doter pour la période des jeux, un peu avant et un peu
01:28:36 après, d'outils dont elle ne dispose pas actuellement pour pouvoir surveiller aussi
01:28:42 bien des ressortissants dangereux sur son territoire que des étrangers qui pourraient
01:28:47 venir durant la période des jeux.
01:28:49 Donc, je me dis qu'il y a peut être en la matière des petits éléments, je dis petits
01:28:54 entre guillemets, évidemment, parce que tout ça nécessite des hommes et du matériel.
01:28:58 Mais je pense que Paris va pouvoir peut être à ce moment là être à la hauteur pour
01:29:05 éviter évidemment ce type d'attentat.
01:29:08 Il est minuit, allez-y avant de retrouver Elisa Lucas.
01:29:11 Aussi à ce que disait Christian Proutot tout à l'heure, il faut faire attention au moment
01:29:14 des jeux olympiques de ne pas focaliser toute notre attention sur certains sites précis
01:29:20 des jeux qui vont faire venir beaucoup de monde et ne pas donc mettre nos renseignements,
01:29:25 nos formes de l'ordre sur tel ou tel.
01:29:27 Alors que potentiellement, nous pourrions être frappés ailleurs, là où on regarde
01:29:33 le moins, parce qu'il y a moins de monde, parce que ça attirera moins de gens.
01:29:38 C'est même le plus probable.
01:29:39 Et c'est même le plus probable.
01:29:40 On l'a vu ce soir en Russie, l'État islamique attaque lorsque l'on s'attend le moins.
01:29:45 C'est en tout cas ce que révèle une fois de plus cette attaque terroriste à Moscou.
01:29:49 Qu'est-ce qui s'est passé précisément à cette heure ? Nous savons que 40 personnes
01:29:52 sont mortes après cette attaque, des centaines de blessés.
01:29:55 Elisa Lukavski nous a rejoint pour un point complet sur le déroulé des faits, mais également
01:30:01 sur les réactions ce soir.
01:30:02 Oui, on va commencer par les faits.
01:30:04 Cette attaque terroriste qui a été revendiquée, vous l'avez dit, par l'État islamique.
01:30:07 Attentat qui a eu lieu dans une salle de concert.
01:30:10 Le Crocus City Hall, c'est à côté de Moscou.
01:30:12 C'était aux alentours de 18h heure française.
01:30:14 Les autorités russes, le FSB exactement, fait état d'au moins 40 morts et 115 blessés.
01:30:21 Bilan évolutif évidemment.
01:30:23 L'agence russe TASS parle d'inconnus en tenue de camouflage qui ont ouvert le feu,
01:30:28 alarmes automatiques, mitraillettes et puis grenades, d'où l'énorme incendie
01:30:32 qui s'est propagé ensuite dans tout le bâtiment.
01:30:35 Vladimir Poutine est informé en temps réel de l'évolution des faits et du bilan.
01:30:39 Et les forces de l'ordre russe se disent toujours en ce moment à la recherche des assaillants.
01:30:44 Vous en avez parlé Olivier, les réactions qui se sont multipliées aussi bien au niveau international
01:30:49 qu'au niveau politique avec en France, on l'a attendu assez longtemps,
01:30:53 la réaction d'Emmanuel Macron qui est tombée tout à l'heure et qui condamne fermement cette attaque.
01:30:57 La France exprime sa solidarité avec les victimes et le peuple russe.
01:31:02 Réaction également du côté français de la présidente de l'Assemblée nationale,
01:31:05 Yael Broun-Pivet, la fusillade de Moscou réveillant d'effroyables souvenirs.
01:31:09 J'ai ce soir une pensée pour toutes les victimes.
01:31:12 Marine Le Pen également.
01:31:13 Les images terribles de l'attentat terroriste à Moscou nous rappellent avec effroi la douleur
01:31:17 et l'horreur du bataclan, nos pensées à la population moscovite.
01:31:20 Jordan Bardella, président du Rassemblement national,
01:31:23 qui parle d'effroi après cette attaque qui a fait 40 morts.
01:31:27 Et puis également Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France insoumise,
01:31:32 qui sortait lui d'un discours et qui a appris, je cite, "l'attentat ignoble à Moscou".
01:31:37 Terrible souvenir qui nous revient, totale compassion et solidarité avec les victimes,
01:31:41 leurs familles et le peuple russe.
01:31:44 Autre chef de gouvernement à s'être exprimé au sein de l'Union européenne,
01:31:47 on a parlé d'Emmanuel Macron, également de Giorgia Meloni,
01:31:50 la première ministre italienne qui condamne l'acte odieux de terrorisme
01:31:55 qui a eu lieu et le président du Venezuela, lui, Nicola Maduro,
01:31:59 son de cloche un petit peu différent puisqu'il parle de son soutien direct à Vladimir Poutine.
01:32:04 Voilà pour les réactions, il y en a d'autres, mais on vous a sélectionné les principales.
01:32:07 Merci pour ce point très complet, Elisa Lukavski.
01:32:11 Merci d'avoir été avec nous tout au long de cette soirée.
01:32:13 Vincent Roux, à tout ce que l'on retient à cette heure minuit 30, passé de deux minutes,
01:32:18 c'est que la situation ce soir est encore extrêmement complexe.
01:32:23 C'est vrai que tout est encore possible à ce stade.
01:32:25 Déjà une attaque puisque les assaillants se sont retirés selon l'État islamique,
01:32:30 mais aussi pour la suite dans le contexte du conflit ukrainien,
01:32:33 puisque certains médias russes, on peut le voir, et Yoann Usail l'évoquait il y a un instant,
01:32:38 eh bien, commencent à dire que non, ce n'est pas l'État islamique.
01:32:41 On le voit bien, la situation est très tendue à cette heure.
01:32:45 Oui, d'autant qu'il faut le rappeler, nous n'avons pas de bilan définitif.
01:32:48 On dit 40 morts.
01:32:50 On dit 40 morts depuis le début.
01:32:51 On peut voir sur les réseaux sociaux d'autres chiffres.
01:32:54 Pour l'instant, 40 morts, ce n'est absolument pas le bilan définitif.
01:32:59 Donc, il faut attendre.
01:33:00 Il faut aussi déterminer, puisque dans l'État islamique, c'est vaste.
01:33:06 Donc, quel parti ?
01:33:08 Christian Prouteau parlait de caucasien.
01:33:10 Oui, pourquoi ?
01:33:11 Sans doute, c'est sans doute vraisemblable.
01:33:13 Mais pour l'instant, encore une fois, pas de certitude.
01:33:15 Donc, il y a beaucoup, beaucoup d'incertitudes.
01:33:17 Et puis, l'énorme incertitude, évidemment, c'est le roman que va écrire demain Vladimir Poutine.
01:33:24 Effectivement, puisque le Crémin qui misait très vite,
01:33:28 juste après l'attaque, qui misait sur une attaque ukrainienne.
01:33:33 Oui, c'était quand même au conditionnel.
01:33:35 Oui, au conditionnel.
01:33:37 Mais on l'a vu se transformer parce qu'on l'a connu, Premier ministre.
01:33:40 On l'a connu passionné des nouvelles technologies.
01:33:42 Vous l'avez créé une Silicon Valley à côté de Moscou.
01:33:44 On l'a vu se transformer en co-chef de guerre quand même,
01:33:47 avec des déclarations souvent très violentes, d'ailleurs.
01:33:50 Mais ce qui est assez intéressant, c'est qu'il ne faut pas croire que Poutine dira la vérité,
01:33:56 s'appuiera sur la vérité.
01:33:58 Souvenez-vous, parce qu'il faut être aussi tout à fait honnête,
01:34:00 souvenez-vous de l'Irak avec les États-Unis à l'ONU,
01:34:03 prouver les armes de destruction massive détenues par le dirigeant irakien,
01:34:11 excusez-moi de l'hepsus, pour justement justifier leur intervention.
01:34:14 Là, ça va être la même chose.
01:34:15 Il va forcément broder quelque chose qui va être du récit roman, forcément,
01:34:19 excusez-moi Vincent, mais forcément, il va broder quelque chose.
01:34:22 C'est ce que je disais tout à l'heure.
01:34:23 Il va tricoter par rapport à un certain nombre d'éléments qu'il va glaner là
01:34:27 pour justifier une intensification de ces...
01:34:30 Il y aura quand même des éléments...
01:34:34 Factuels, mais on ne les aura pas tous.
01:34:35 Et dédiés par d'autres.
01:34:36 Par exemple, le fait que la revendication,
01:34:39 parce que moi je vois fleurir des théories du complot,
01:34:41 on parle de messages et de discours à la télévision russe
01:34:46 visant à faire croire que ce n'est pas du tout l'État islamique.
01:34:49 La raison pour laquelle cette revendication est crédible,
01:34:53 c'est que c'est l'agence, canal habituel de revendications éteillées.
01:34:58 – On est bien rebondis sur la télévision russe,
01:34:59 parce que moi j'ai discuté hier très longuement avec un analyste,
01:35:02 un ami qui est analyste sur la Russie pour une très grande banque française,
01:35:05 donc il sait de quoi il parle, il parle russe,
01:35:07 il est très souvent dans ces régions-là,
01:35:09 alors en ce moment pas du tout, mais il suit ça très près.
01:35:12 Attention, la télévision russe, excusez-moi du terme,
01:35:15 il lobotomise le peuple russe sur le récit de Moscou, c'est très clair.
01:35:20 – Ça je vous disais, il y a quand même des éléments objectifs.
01:35:24 – La cible de nombreuses attaques commises par des groupes islamistes auparavant,
01:35:29 on va pouvoir y revenir Christian Proutot, juste après la réaction du "Yahou! News".
01:35:32 – Oui, parce qu'il faut quand même bien avoir en tête que Vladimir Poutine,
01:35:37 contrairement au chef d'État européen notamment, n'a de compte à rendre à personne.
01:35:40 Il n'a pas de compte à rendre à ses électeurs par exemple,
01:35:43 donc il choisira encore une fois la version qui l'arrange.
01:35:46 Et compte tenu effectivement du peuple russe qui est quand même complètement,
01:35:52 j'allais dire, vous avez dit lobotomisé, mais en tout cas embrigadé dans un récit
01:35:57 ou un roman évoqué par Vladimir Poutine depuis des années, si ce n'est des décennies,
01:36:03 eh bien il est évident que le peuple russe ne manifestera pas d'opposition vis-à-vis du récit
01:36:09 qui sera choisi par Vladimir Poutine et il choisira le récit qui l'arrange.
01:36:13 Et si le récit qui l'arrange lui permet effectivement d'accélérer la guerre en Ukraine,
01:36:17 en utilisant de nouvelles armes, en mobilisant davantage de soldats
01:36:24 et de jeunes russes pour aller combattre sur le sol ukrainien,
01:36:27 il n'hésitera pas, me semble-t-il, à utiliser cet attentat pour se servir de cela dans la guerre en Ukraine.
01:36:34 Et en même temps !
01:36:35 D'ailleurs on l'a vu, il avait commencé à le faire puisqu'il ne parlait plus d'opération militaire spéciale
01:36:40 mais de guerre avant même cet attentat.
01:36:43 Donc il y avait déjà un basculement qui était opéré,
01:36:46 cet attentat va accélérer les choses incontestablement.
01:36:49 Il nous reste quelques minutes, 2 minutes 20 très précisément, Christian Proutot.
01:36:54 Pourtant le peuple russe a connu déjà ce genre d'attaque,
01:36:57 notamment en 2002 où des combattants de Tchétchène avaient pris en otage 912 personnes
01:37:02 dans le théâtre moscovite de la Dubrovka.
01:37:04 Ce n'est pas donc nouveau non plus pour le peuple russe ?
01:37:08 Non, ce n'est pas nouveau mais il ne faut pas oublier ce qu'a représenté la guerre en Tchétchénie.
01:37:13 C'est une véritable guerre qui s'est produite.
01:37:16 L'armée avec une violence terrible.
01:37:21 Je connais bien cette période, j'ai eu le privilège de rencontrer un des généraux
01:37:27 qui a mené cette opération.
01:37:30 Je peux vous prouver de croire que c'était 100 quartiers
01:37:33 et il y a des villages entiers qui ont été rasés.
01:37:36 Mais il n'y avait pas deux fronts, il n'y en avait qu'un.
01:37:39 Donc là il y a le front ukrainien, si ça bouge de l'autre côté ce n'est pas par hasard.
01:37:46 Et je pense que ces mouvements qui ont tendance à vouloir prendre leur distance avec Moscou
01:37:52 peuvent bouger avec l'instrumentalisation de l'état islamique derrière.
01:37:57 Et à ce moment-là le discours que pourra faire Poutine,
01:38:00 il pourra dire et faire ce qu'il veut, il faudra bien qu'il le mène ce combat.
01:38:05 Et ça mettra à ce moment-là, ça lui causera un vrai problème au niveau de son opinion publique.
01:38:13 C'est logistique non ?
01:38:16 Logistique oui bien sûr.
01:38:17 C'est fini Yoann Mousaï, on peut rappeler réaction du chef de l'état Emmanuel Macron,
01:38:21 réaction assez tardive, c'est ce qu'on peut noter également.
01:38:23 Oui qui a réagi il y a quelques minutes en condamnant effectivement fermement
01:38:28 les actions terroristes, l'attaque terroriste revendiquée par l'état islamique.
01:38:32 La France qui exprime sa solidarité avec les victimes, leurs proches et tout le peuple russe.
01:38:37 Et évidemment comme on le présupposait tout au long de la soirée,
01:38:40 Vladimir Poutine n'est pas cité dans ce communiqué du président de la République
01:38:45 qui condamne donc fermement l'attaque terroriste.
01:38:48 Et la Russie vous l'aurez compris et la situation en Russie mais également au-delà
01:38:53 reste extrêmement compliquée à cette heure ce soir.
01:38:56 Nous suivrons tout cela bien évidemment demain sur notre antenne.
01:38:59 L'édition de la nuit dans un instant, ce sera avec Mikhaël Dos Santos.
01:39:03 Un grand merci à tous les six d'être restés avec une grille bien évidemment bousculée par l'actualité.
01:39:10 Un grand merci à tous les six.
01:39:12 Merci à Martin Mazur de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:39:16 L'actualité continue, l'édition de la nuit tout de suite.
01:39:19 Reste avec nous sur CNews.
01:39:20 ...