• il y a 5 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end. Nous sommes ensemble
00:00:05jusqu'à minuit. Nous allons décrypter, analyser l'actualité avec nos invités pour
00:00:10vous accompagner ce soir pendant deux heures autour de ce plateau. Noemi Alioua, bonsoir
00:00:14ma chère Noemi, journaliste à vos côtés. Eliott Mamann, chroniqueur politique. Eliott,
00:00:18bonjour. Bonsoir. Edrisse Gallier, séiste, nous accompagne. Bonsoir mon cher Edrisse.
00:00:22Régis Le Sommier est également avec nous. Bonsoir mon cher Régis. Et puis André Caspi,
00:00:26historien spécialiste des Etats-Unis, sera avec nous également pour le début de cette
00:00:30émission puisque nous allons nous intéresser aux conséquences du débat raté, il faut
00:00:35bien le dire, de Joe Biden. Mais avant, il est 22h, Mathieu Devese est avec nous. Nous
00:00:40faisons un point sur les toutes dernières actualités. Bonsoir mon cher Mathieu.
00:00:43Bonsoir Olivier, bonsoir à tous. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à
00:00:53Nanterre pour rendre hommage à Nahel. Il est mort à 17 ans le 27 juin 2023 après un refus
00:00:58d'obtempérer. Son décès avait provoqué, on s'en souvient, plusieurs jours d'émeutes dans
00:01:02tout le pays. Sa mère a pris la parole. Qui n'a jamais refusé d'obtempérer ? Qui n'a jamais
00:01:07conduit sans permis ? Tout le monde l'a déjà fait. Fin de citation. Un an donc après la mort
00:01:13de Nahel, des violences urbaines sont à déplorer pour la deuxième nuit consécutive dans un quartier
00:01:17sensible de Cholet. Une vingtaine de personnes masquées ont mis le feu à plusieurs voitures.
00:01:22Durant leur intervention, la police et les pompiers ont été la cible de projectiles. Et selon le maire
00:01:27de la ville, ces violences pourraient être en lien donc avec la mort de Nahel. Enfin,
00:01:31Romain Bardet remporte la première étape du Tour de France. 206 kilomètres en Italie entre Florence
00:01:37et Rimini, le Français a levé les bras au bout du suspense. Il signe son quatrième succès sur
00:01:42le Tour pour sa onzième et dernière participation. Et demain, demain, il portera pour la première fois
00:01:47de sa carrière le maillot jaune. Voilà une bonne nouvelle. Merci beaucoup mon cher Mathieu,
00:01:52Mathieu Devesque. Nous retrouverons à 23h Romain Bardet en maillot jaune. Le Tour de France qui
00:01:55commence bien mon cher Régis. Je suis sûr que cette information vous réjouit. Vous aimez bien
00:01:59le vélo ? Oui j'aime bien le vélo. Puis c'est réjouissant d'abord de voir que c'est un Français
00:02:03qui a pour la première étape qui prend le maillot jaune. Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu un
00:02:07Français vraiment briller sur le Tour. Donc on souhaite à Romain Bardet d'aller très très très
00:02:11très loin et peut-être jusqu'au Champs-Elysées. Espérons à Nice cette année. C'est à Nice
00:02:15l'arrivée. Effectivement, exceptionnellement, puisque je pense qu'à cause des Jeux olympiques,
00:02:18ce sera un contre-la-montre d'ailleurs, me semble-t-il. Nous quittons la France,
00:02:23je vous le propose, pour aller aux Etats-Unis avec cette actualité de ces dernières heures.
00:02:28Les conséquences du débat raté de Joe Biden. Regardez cette une du New York Times. Elle est
00:02:33sans appel pour servir le pays. Le président Biden doit quitter la course. Le président des
00:02:39Etats-Unis est de plus en plus isolé. Donc sa prestation de vieillisseur a été vivement
00:02:43critiquée. Alors on vient de le voir par la presse, mais aussi par de nombreux citoyens
00:02:47américains. Joe Biden qui essaie toutefois de rassurer. Vous allez le voir, les précisions
00:02:52de Dunia Tengour et nous en parlons ensuite. Depuis sa prestation plus que mitigée dans le
00:02:58débat qu'il a opposé à Donald Trump, le président américain Joe Biden est sous le feu de nombreuses
00:03:03critiques. Pour le New York Times, le candidat démocrate doit tout bonnement jeter l'éponge.
00:03:09Conscient de ses faiblesses, le locataire de la Maison Blanche n'hésite pas à faire son
00:03:15mea culpa. Je ne marche pas aussi facilement qu'autrefois. Je ne parle pas aussi aisément
00:03:20qu'autrefois. Je ne débat pas aussi bien qu'autrefois. Mais je sais ce que je sais. Je sais
00:03:26comment dire la vérité. Pourtant, le malaise se ressent jusque dans son propre camp. Le président
00:03:34l'a reconnu lui-même. Ce n'était pas sa meilleure performance. Malgré ses tentatives pour rassurer
00:03:40le président Joe Biden, a du mal à convaincre de nombreux Américains. Je ressens de la peine pour
00:03:46les démocrates car je pense que le président n'est pas une personne compétente. Je crois qu'il est
00:03:50trop âgé pour se représenter aux élections et sur le plan cognitif, il n'est pas là. Je pense que
00:03:59le débat était terrible. Trump propageait ses mensonges. Il continue de le faire et Biden n'a
00:04:03pas été beau. Même si des zones d'ombre planent sur la campagne de Joe Biden, le président de 81
00:04:11ans reste déterminé et assuré qu'il était en mesure de faire le boulot selon ses propres mots.
00:04:18La situation aux Etats-Unis. Nous y revenons donc largement ce soir avec André Caspi,
00:04:24historien spécialiste des Etats-Unis. Alors ce n'est pas nouveau. L'état de santé du président
00:04:29Joe Biden inquiète au sein même de son camp et le débat de jeudi soir, visiblement,
00:04:34elle n'a pas du tout rassuré, a même confirmé la crainte des démocrates. Nous pouvons le dire ce
00:04:38soir. Oui mais je crois qu'il faut commencer par souligner l'importance de ces débats présidentiels.
00:04:44Vous savez, les tout premiers débats remontent à 1960. John Kennedy, 43 ans, était opposé à
00:04:52Richard Nixon. Il y a eu quatre débats et ces quatre débats ont été remportés par Kennedy.
00:04:58C'était au mois de septembre. Or ce qu'il y a de nouveau, en l'occurrence, c'est-à-dire cette
00:05:04année, c'est que le débat a lieu en juin. Et pourquoi en juin ? Parce que c'est Joe Biden
00:05:10lui-même qui a demandé que le premier débat ait lieu le 27 juin. Pourquoi ? Parce qu'il est
00:05:18un peu en retard dans les sondages par rapport à Donald Trump et parce qu'il pensait, tout
00:05:24naturellement, qu'il allait gagner contre Donald Trump qui allait s'énerver et qui, en plus, est
00:05:32soumis, comme vous le savez, à un jugement qui va bientôt être connu le 11 juillet. Donc ça veut
00:05:39dire que du côté de Joe Biden, il y avait cette certitude qu'il était en très bonne forme. Or ce
00:05:47qui se passe, c'est qu'il n'a pas réussi son débat. Ça a été une catastrophe et les démocrates sont
00:05:57désarçonnés, c'est-à-dire ils se demandent comment faire pour continuer cette campagne de
00:06:04telle façon que Joe Biden ne puisse se présenter le 5 novembre, c'est-à-dire dans quatre mois face
00:06:11à Donald Trump. D'autant plus que, comme on sait, il y a des conventions de partis. Convention du
00:06:17Parti républicain à la mi-juillet, convention du Parti démocrate à la mi-août. Donc ça veut
00:06:23dire que tout était préparé pour assurer une sorte de victoire de Joe Biden qui remonterait
00:06:32dans les sondages et qui se trouverait en position favorable face à Donald Trump. Et c'est là la
00:06:37catastrophe. La catastrophe, effectivement. On va revoir cette une catastrophe soulignée par la
00:06:41presse locale, le New York Times. On va le revoir cette une sans appel. Quelles conséquences peut-elle
00:06:47avoir cette une du New York Times qui demande clairement à Joe Biden de quitter sa campagne ?
00:06:53Oui mais enfin il faut quand même considérer que le New York Times ce n'est pas le porte-parole de
00:06:58Joe Biden. Il y a d'ailleurs entre la rédaction en chef du New York Times et Joe Biden quelques
00:07:05difficultés. Mais enfin c'est quand même un organisme qui parle au nom des libéraux, c'est-à-dire au
00:07:11nom du plus grand nombre des démocrates. Et quand le New York Times demande à Joe Biden de se
00:07:18retirer, cela montre le désarroi dans lequel se trouve cet électorat. Un électorat qui est
00:07:25désemparé par la très mauvaise performance de Joe Biden, même si peu après, dans un autre débat,
00:07:33Joe Biden a montré un peu plus de vigueur, un peu plus de résistance. Mais depuis déjà bien
00:07:41des semaines, les Américains ne cessent pas de constater que les deux principaux candidats sont
00:07:48quand même âgés. C'est-à-dire qu'au fond, si vous comparez avec John Kennedy, même si vous
00:07:54comparez avec Ronald Reagan. Ronald Reagan quand il a été élu en 1980, il avait 69 ans. On disait
00:08:03ce sera un président très âgé. Alors il a été réélu quatre ans plus tard. Mais regardez Joe Biden,
00:08:10c'est 81 ans. Vraisemblablement, s'il était élu, il aurait donc 86 ans. Quant à Donald Trump,
00:08:20il a 77 ans, presque 78 ans. Ce qui veut dire que c'est la bataille des octogénaires. La bataille
00:08:27des octogénaires dans un pays qui est marqué par la jeunesse, par le dynamisme et qui veut,
00:08:33en somme, montrer qu'il est en avance par rapport à tous les autres pays. C'est ça le drame,
00:08:39si vous voulez, de ce débat tel qu'il s'est déroulé le 27 juin. Alors avant d'entendre
00:08:44Régis Le Saumier, qui a été correspondant aux États-Unis, Elliott Maman, qui suit également
00:08:48de très près l'actualité politique aux États-Unis. Nous sommes à six mois de la présidentielle.
00:08:53Quelles sont les hypothèses sur la table ? C'est-à-dire qu'est-ce que quatre mois,
00:08:57effectivement, quelles sont les hypothèses ? Les hypothèses sont multiples. La première
00:09:04hypothèse, évidemment, ce serait que Joe Biden renonce. Pour l'instant, il n'a pas du tout
00:09:08l'intention de le faire. Et puis, il faut quand même reconnaître que le rôle de son épouse
00:09:13est décisif dans cette affaire. Alors la deuxième hypothèse, s'il renonce, c'est de trouver un
00:09:19successeur. Qui ? Est-ce qu'il faut attendre la convention du mois de juillet, la convention
00:09:29démocrate, pour que le champ soit ouvert et que les candidatures se manifestent ? C'est possible.
00:09:36Mais alors on peut aussi penser à des gouverneurs, gouverneurs de la Californie, gouverneurs du
00:09:44Michigan. Il y a quand même 50 gouverneurs aux États-Unis. Ils ne sont pas tous démocrates.
00:09:49Il y a quand même beaucoup de gouverneurs aux États-Unis. Et puis, certains disent « Oh mais
00:09:53Kamala Harris, la vice-présidente, elle devrait être la candidate. » Oui, mais elle est très
00:10:00impopulaire. Alors c'est gênant. Et puis alors, il y a ceux qui murmurent « Ah, nous avons la
00:10:05formule. Si jamais Biden se retire, eh bien, on va demander à Michelle Obama. » Mais Michelle Obama,
00:10:12c'est-à-dire l'épouse de Barack Obama, n'a pas du tout l'intention d'être candidate.
00:10:18Autrement dit, les démocrates se trouvent dans une situation extrêmement embarrassante. D'abord,
00:10:25parce qu'il faudrait obtenir l'accord de Biden pour qu'il se retire. Et deuxièmement, si jamais
00:10:31cet accord était accordé, si jamais cet accord était réalisé, si jamais Biden acceptait de se
00:10:40retirer... Oui, parce qu'il faut qu'il accepte. Il faut qu'il accepte, bien entendu. Ça voudrait
00:10:44dire que malgré tout, il faut trouver un candidat. Puis je vais vous dire quelque chose pour terminer.
00:10:49C'est qu'une situation à peu près comparable s'est produite en 1968. C'est-à-dire que le
00:10:56président Johnson a décidé de ne pas se représenter. Mais il l'a dit au mois de mars. C'est-à-dire que
00:11:05lors de la convention de Chicago qui, elle, a eu lieu au cours de l'été, il a fallu trouver un
00:11:11successeur. Et le successeur, c'était son vice-président. Le résultat, c'est que c'est un
00:11:17républicain qui a été élu en novembre, Richard Nixon. Passionnant. Éclairage passionnant, donc,
00:11:24d'André Caspi, Régis Le Saumier. Vous connaissez également très bien les États-Unis. On le rappelle,
00:11:28vous avez été correspondant. Comment est-ce que vous avez observé ce débat entre Donald Trump
00:11:33et Joe Biden ? C'était une catastrophe absolue. Il faut regarder les choses. Par rapport à ce que
00:11:41vous aviez pu voir précédemment. J'ai vu même... Vous savez, ça grouille de photos de montage.
00:11:46D'ailleurs, la campagne de Trump s'est emparée des prestations, des quelques prestations les plus
00:11:51pathétiques de Joe Biden hier pour les mettre bout à bout et faire un clip avec simplement
00:11:56Trump à la fin. C'est-à-dire qu'il n'y a même pas de commentaire. Il y a juste Biden qui bafouille,
00:12:01qui bafouille, qui bafouille pendant une minute et demie. Je vous assure que c'est pénible à regarder.
00:12:05Comme tout ce... D'ailleurs, l'intégralité de ce débat était pénible. Non, oui, ce sont deux
00:12:11candidats âgés, je suis d'accord. Mais la vigueur est évidemment du côté de Trump, qui est un animal
00:12:16politique à la tête d'une machine qui est en train de se mettre en place. On voit bien que c'est
00:12:23une sorte de rouleau compresseur et qu'avec l'adversaire a été trop faible. Et donc, vous avez
00:12:30montré la couverture du New York Times. Time magazine a fait aussi une couverture assez
00:12:35intéressante avec un fond rouge. On voit panique, le mot panique et Joe Biden qui s'en va. Donc,
00:12:41elle est incroyable, cette couverture. Et donc, elle montre un peu l'état de sidération dans
00:12:46lequel sont les démocrates. Mais on a envie de leur dire pourquoi avez-vous laissé faire ça?
00:12:50Comment est-ce possible? Pourquoi ne pas avoir trouvé une manière de comment? Alors, en effet,
00:12:57vous avez raison, c'est Biden qui avait choisi le 26 juin. Là, il y avait... Mais il fallait
00:13:02trouver une manière d'éviter ça. C'était sûr que Trump allait gagner, que Trump attendait la
00:13:09chose. La chose s'est produite. Aujourd'hui, voilà, la fusée est partie. Et pourquoi,
00:13:15finalement, Elliot Maman, les démocrates ont laissé Joe Biden se représenter pour une nouvelle
00:13:22élection? Alors, ils l'ont d'autant plus laissé se représenter qu'il y a tout de même eu un
00:13:26semblant de primaire qui avait été organisé au sein du Parti démocrate. Or, la Convention
00:13:31nationale du Parti démocrate a fait tout ce qui était en son pouvoir pour limiter l'expression
00:13:37des candidats qui pouvaient concurrencer Joe Biden. Par exemple, l'organisation de débats a été
00:13:42interdite. Les négociations entre les concurrents de Joe Biden au sein de cette primaire et les
00:13:48grands réseaux d'information américains ont été interdites par la Convention nationale démocrate.
00:13:54Et donc, il y a eu quelques débats organisés sur des obscures stations locales, mais rien qui n'a
00:14:00pu retenir l'attention de l'audience nationale. Donc, c'est évidemment particulier, sachant le
00:14:05déclin cognitif manifeste de Joe Biden, puisque je comprends tout à fait naturellement les critiques
00:14:10liées à ce qui semble une forme de gérontocratie américaine. Néanmoins, il faut remarquer,
00:14:16en l'occurrence, qu'il y a aussi simplement un sujet cognitif. Et d'ailleurs, ce qui est
00:14:21particulièrement préoccupant, c'est que Joe Biden peine à interagir lorsqu'il a des échanges qui
00:14:27ne sont pas écrits en amont. On l'a bien vu au cours de ce débat. Néanmoins, dès lors qu'il a
00:14:32des textes qui sont écrits, des prompteurs qu'il peut lire, il est beaucoup plus vif. Par exemple,
00:14:37au cours du discours sur l'état de l'Union au début de l'année, on avait eu un Joe Biden très vif.
00:14:42Ça a été également le cas au lendemain du débat, dans un extrait que vous avez diffusé au cours
00:14:46d'un meeting tenu en Caroline du Nord. Et c'est donc tout de même extrêmement préoccupant de voir
00:14:50que Joe Biden n'est pas en mesure d'improviser, mais qu'il peut en revanche se montrer vif dès
00:14:55lors qu'il lit quelque chose, puisque cela pose une fois encore la question de qui est en
00:14:59responsabilité aujourd'hui aux États-Unis. Manifestement, le président ne détient pas
00:15:05l'intégralité de ses moyens. En tout cas, c'est vrai que ce débat, c'était uniquement sur la
00:15:10forme que les téléspectateurs ont pu juger, puisque sur le fond, un exemple, par exemple sur
00:15:14l'avortement, qui est un thème très fort pour les démocrates, Donald Trump a profité d'un moment
00:15:18de confusion, il a soufflé sur les braises. Alors, je vais citer Donald Trump. Je ne sais pas
00:15:23vraiment ce qu'il a dit à la fin. Je ne pense pas non plus qu'il sache ce qu'il a dit. En fait, il a
00:15:27mis clairement en doute l'acuité mentale, Noemi, de son concurrent. Donald Trump en joue.
00:15:33Bien sûr, il en joue depuis longtemps. Vous savez comment il le surnomme, Joe Biden. Il le surnomme
00:15:37Tilpy Joe depuis déjà très longtemps. Les Canadiens l'appellent aussi Joe la momie. Donc il y a déjà
00:15:42des jeux de mots sur ses aptitudes intellectuelles depuis très longtemps. On sait qu'il multiplie
00:15:49les lapsus, on sait qu'il a du mal à s'exprimer, qu'il a du mal à marcher. Tout ça, on le voit
00:15:54très bien depuis déjà des mois, si vous voulez. On se souvient lorsque, au cours par exemple d'un
00:15:59meeting à Las Vegas, il s'était trompé entre Emmanuel Macron et, vous vous rappelez, Mitterrand.
00:16:04On disait que c'était le président allemand. Il avait fait plusieurs bourdes. Et puis, vous savez,
00:16:08vous avez sûrement vu à la fin de ce débat d'ailleurs, c'est sa femme Gilles qui est venue
00:16:11le chercher. Il avait du mal à aller faire les quelques mètres depuis le prétoire jusqu'à la
00:16:16sortie du studio de télévision de CNN. Ça vous donne une image aussi de l'actuel président des
00:16:22Etats-Unis et de ce qu'il pourrait faire s'il continue à être au pouvoir.
00:16:25Et pour autant, André Caspi, est-ce que son bilan est si mauvais que ça aujourd'hui ?
00:16:30Non, son bilan n'est pas mauvais. Son bilan n'est pas mauvais. Je ne dis pas que si j'étais américain,
00:16:35je voterais pour Biden ou je voterais pour Trump. La question n'est pas là. Mais ce qu'on peut dire,
00:16:40c'est que son bilan n'est pas franchement mauvais. Mais simplement, il se trouve que le parti démocrate
00:16:47lui-même est extrêmement divisé. C'est-à-dire qu'il y a une aile gauche qui critique la politique
00:16:52extérieure de Joe Biden. Et puis, ce qu'il faut reconnaître, c'est qu'à l'intérieur même du
00:16:58parti démocrate, il y a des contestations qui touchent, par exemple, à la politique sur
00:17:04l'immigration. C'est-à-dire qu'au fond, que ce soit l'immigration, l'avortement, c'est-à-dire
00:17:09les questions proprement sociales divisent le parti démocrate au même titre qu'elles divisent
00:17:15l'opinion américaine. C'est sur l'immigration de Joe Biden qui a poursuivi la politique de Donald Trump, au fond ?
00:17:20Oui, enfin, au début, il a essayé de faire autre chose. Et puis finalement, il s'est rallié en effet à une
00:17:25politique beaucoup plus intransigeante à l'égard des immigrants illégaux. C'est-à-dire qu'au fond,
00:17:31ce qui se passe, c'est que Joe Biden peut présenter un bilan acceptable. Mais ce qui n'est pas acceptable,
00:17:39c'est la manière dont il le présente. Voilà, c'est tout.
00:17:42Tris Galie, en cas de victoire, Donald Trump a de nouveau menacé, il l'avait déjà fait Joe Biden, de représailles
00:17:48après son être pris au système judiciaire. On le rappelle qu'il a condamné au pédale Donald Trump.
00:17:53C'était une première pour un ancien président. Est-ce que vous y voyez, parce que certains y voient
00:17:57une forme d'inquiétude sur l'avenir de la démocratie américaine avec Donald Trump ?
00:18:01L'inquiétude, je l'ai depuis longtemps. Quand on a vu le décompte des voix il y a quatre ans,
00:18:07même le pays africain qui a le plus de problèmes de télécommunication arrive à compter ses voix plus rapidement
00:18:13que les Américains qui ont mis plusieurs semaines. On est encore au papier avec des lecteurs humains.
00:18:18Le système américain, la démocratie américaine est largement discutable, pour ne pas dire malade.
00:18:23Vous avez un monsieur Biden qui a été élu dans du Formol en 2020. Il n'a pas fait de campagne à cause du Covid.
00:18:29Non.
00:18:30Il n'a pas fait de campagne.
00:18:31C'est vrai, c'est vrai.
00:18:31Il avait un flux tendu de médias pour diaboliser Trump. Trump égale Covid. Et Biden, I will save you from Covid.
00:18:40Il leur a dit, je ne vais pas en faire le débat du Covid. Donc, les démocrates se sont habitués, à mon avis,
00:18:45à vivre dans un milieu, c'est comme si quelqu'un, vous mettez quelqu'un avec des béquilles et vous lui demandez
00:18:51de marcher un mois avec des béquilles. Il ne sait plus marcher. Là, ils ne font plus de politique parce qu'ils sont
00:18:55habitués à avoir tous les médias avec eux, tout le système avec eux. Sauf que Trump est un phénomène politique.
00:18:59Il est très vieux, mais c'est un guerrier, parce que tout ce qui est tombé dessus.
00:19:03Donc, on voit l'effondrement du système démocrate qui n'arrive pas à avoir un candidat parce que Trump n'est pas
00:19:08le meilleur candidat républicain. Il a plein de problèmes, notamment sa vulgarité et ses affaires.
00:19:13Alors, sur la cabale judiciaire, en fait, M. Trump se dit victime d'une cabale judiciaire, parce que perquisition chez lui à Mar-a-Lago.
00:19:28Un jour, j'irai. Mar-a-Lago, c'est une première quand même. Le FBI chez lui, pour une histoire d'archives.
00:19:35De toute façon, M. Biden a la même chose. Il s'est confessé. Là, vous avez un juge, je ne suis pas spécialiste des affaires américaines,
00:19:44mais un juge apparemment donateur du Parti démocrate qui l'a condamné. Donc, ce n'est pas très clair. On n'est pas vraiment dans la démocratie.
00:19:50Non, attendez. Ce n'est pas le juge qui l'a condamné. C'est un jury qui l'a condamné. Un jury de 12 New-Yorkais.
00:19:56Mais c'est le président du tribunal qui prononce la sentence. Et cette sentence doit être prononcée le 11 juillet.
00:20:04Cela dit, c'est vrai, vous avez raison. Le procureur est lui-même élu. Et c'est un procureur démocrate.
00:20:13Donc, c'est-à-dire qu'en fait, c'est tout le système judiciaire de New-York qui est particulier et qui ne ressemble pas tout à fait au système judiciaire français.
00:20:22Tu as raison. Brigitte Le Sommier ?
00:20:23Avec Trump, on est quand même dans une galaxie un petit peu différente du Parti républicain traditionnel.
00:20:29C'est quelqu'un qui a kidnappé ce parti, qui l'a moulé à sa propre effigie et qui a fait en sorte que les potentiels dissidents,
00:20:37on s'en vient de la Line Cheney, la fille de Dick Cheney qui avait tenté d'aller contre lui, s'est fait finalement ostraciser, on va dire.
00:20:46Et tous les voix un peu dissidentes du parti se sont un petit peu carapatées par rapport à Trump.
00:20:56Trump, c'est très difficile de le... J'ai utilisé le terme d'une machine qui est en marche et il utilise plusieurs choses.
00:21:05Vous avez évoqué tout à l'heure le fait que les médias mainstream sont derrière les démocrates, c'est assez classique.
00:21:13Derrière Trump, il y a ce dialogue qu'il a entamé, et c'est d'ailleurs pour ça qu'il s'est fait élire, grâce à Twitter, grâce aux réseaux sociaux, avec le peuple américain.
00:21:24C'est-à-dire qu'il a un petit peu court-circuité ces médias qui lui étaient hostiles.
00:21:31Ensuite, il y a chez Trump, cette année particulièrement, une chose que les Américains adorent par-dessus tout, c'est l'idée du type qui revient,
00:21:40du type qui était à terre, qui a été battu et qui triomphe de l'adversité à ses procès.
00:21:49Et là, on est dans Hollywood, et Hollywood, c'est l'Amérique. Et on est vraiment dans la machine, et Trump le sait très bien.
00:21:55Donc là, il y a une sorte d'incarnation absolue qui fait que ça va être très difficile, je pense, à ce stade, pour les démocrates de trouver une personne pour remplacer Biden,
00:22:04ou même d'électrifier Biden. Je ne sais pas comment ils vont faire.
00:22:08– Allez, on va marquer une pause. André Caspi, merci beaucoup d'avoir été avec nous pour cette rendez-vous.
00:22:14Dis peut-être un mot pour conclure.
00:22:16– Écoutez, je crois que c'est difficile de conclure dans les circonstances actuelles. Il faut savoir exactement ce que Biden fera.
00:22:24Comment, éventuellement, il pourra être influencé et aller dans le sens d'un retrait, ou au contraire, s'il reste.
00:22:34Mais en tout état de cause, on peut dire que cette affaire affaiblit le candidat démocrate.
00:22:39– Et nous ferons des points réguliers, si vous le voulez bien, avec vous.
00:22:42– Vous reviendrez sur ce plateau. Un grand merci à André Caspi, historien spécialiste des États-Unis.
00:22:46On marque une pause. On se retrouve dans un instant.
00:22:49Nous allons revenir sur une actualité absolument bouleversante et révoltante.
00:22:53L'affaire d'une mineure ukrainienne qui vient trouver refuge en France pour fuir la guerre,
00:22:57dans un pays qu'elle pense capable de la protéger du pire.
00:23:01Mais ce ne sera pas le cas. On le verra dans un instant. Restez avec nous sur CNews.
00:23:05De retour sur le plateau de soir. Info Week-end, bienvenue si vous nous rejoignez.
00:23:11Les 22h30, nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour décrypter, analyser l'actualité, pour vous accompagner.
00:23:17Ce soir, autour de ce plateau, Noemi Allioua. À vos côtés, Eliott Mamann.
00:23:21Il est avec nous également ce soir, Régis Le Sommier et Dries Galli.
00:23:25Merci à vous d'avoir accepté de décrypter l'actualité.
00:23:31Et à la une, ce soir, ce témoignage saisissant. Nous l'entendrons à 23h.
00:23:35C'est le frère du pompier mort à Nice en début de semaine.
00:23:38Pompier qui a été tué après avoir été percuté par un chauffard.
00:23:41Chauffard qui est aujourd'hui libre.
00:23:43Si le parquet avait réclamé sa détention, le juge des libertés des peines, lui, en a décidé autrement.
00:23:49Incompréhensible pour la famille de Jérémy, le sapeur-pompier percuté.
00:23:54On regarde un extrait du témoignage de son frère.
00:23:57Hier, il y a eu un bel hommage. C'était digne, c'était respectueux.
00:24:01On a des valeurs. Et nous, il n'y a personne qui vient nous voir.
00:24:03Personne de la justice, personne de la police. On ne sait pas ce qui se passe.
00:24:06On apprend les informations dans les journaux.
00:24:08On est délaissés. Et eux, on les laisse.
00:24:12Donc c'est intolérable. On n'en peut plus. Il faut que ça change.
00:24:15Et nous y reviendrons largement à 23h, car cette affaire soulève beaucoup d'interrogations, bien évidemment.
00:24:21Mais avant, là, encore une actualité absolument bouleversante, révoltante.
00:24:25C'est l'affaire d'une mineure ukrainienne qui vient trouver refuge en France pour fuir la guerre,
00:24:30dans un pays qu'elle pense capable de le protéger du pire.
00:24:33Oui, mais voilà, elle a croisé la route d'un homme connu des services de police
00:24:37qui, lui, n'avait rien à faire sur notre territoire, puisqu'il était sous OQTF.
00:24:42L'adolescente de 15 ans a été séquestrée, puis violée. Cela s'est passé jeudi après-midi à Meaux.
00:24:48Reportage sur place de Bambaguet, Noëlle Mignardi.
00:24:52Le drame s'est déroulé en pleine journée.
00:24:55Vers 14h, une jeune fille de 15 ans quitte son lycée et tente de rejoindre un parc.
00:25:00Sur le chemin, un Tunisien sous obligation de quitter le territoire la kidnappe.
00:25:04La victime est violée dans l'appartement de l'agresseur présumé.
00:25:08La lycéenne réussit à s'enfuir, mais se retrouve bloquée dans le hall de l'immeuble.
00:25:12Des passants brisent alors la vitre et l'emmènent se réfugier dans le restaurant d'à côté.
00:25:16Elle était toute effrayée, toute en pleurant, tremblante.
00:25:21Franchement, quand je voyais le visage de la fille, elle avait très très peur.
00:25:27Moi, j'étais choqué, je ne vous cache pas.
00:25:29La victime avait réussi quand même à prendre le passeport de son agresseur.
00:25:33Elle est sortie avec son passeport, donc on a vu vraiment le passeport, l'âge, la photo, c'est ce qu'on a communiqué à la police.
00:25:39Ainsi, la police a pu retrouver rapidement l'individu et le placer en garde à vue.
00:25:43Il avait été repéré par les employés du restaurant.
00:25:47C'est un nouveau qui vient d'arriver, je pense, mais je l'ai vu une fois, deux fois.
00:25:50C'est quelqu'un qui ne parle pas aux gens, mais il passe, il repart.
00:25:53De temps en temps, il demande une clope, une petite cigarette, mais ni bonjour, ni rien.
00:26:02L'individu a été mis en examen pour viol et agression sexuelle et a été placé en détention provisoire.
00:26:09Alors, nous allons bien sûr nous intéresser au profil du suspect, revenir une nouvelle fois sur la question des OQTF.
00:26:15Mais avant, un mot sur cette jeune victime de 15 ans, Noémie, ukrainienne, je le disais, censée trouver la sécurité ici en France.
00:26:24C'est absolument révoltant ce qui s'est passé pour sa famille, pour elle.
00:26:28C'est plus que révoltant. Moi, j'ai honte. En tant que Française, j'ai honte.
00:26:31Je considère que notre pays est responsable de ce qui s'est passé, puisque le migrant qui a violé cette fille était sous OQTF.
00:26:38Donc, il était de la responsabilité de l'État de le faire sortir de ce territoire.
00:26:43Et cette jeune fille, elle est venue en France pour se réfugier.
00:26:46Elle a été accueillie. Elle pensait être protégée de la violence des hommes, être protégée de la guerre.
00:26:50Et c'est sur notre sol qu'elle a vécu le pire, qu'elle a été violée par un monstre.
00:26:55Évidemment que j'ai honte. Et puis, la responsabilité de l'État est engagée dans ce genre de situation.
00:27:00Il faudrait une réaction du ministère de l'Intérieur.
00:27:02Exactement. Sachant que le suspect était connu au traitement des antécédents judiciaires pour près de 15 faits,
00:27:08dont des actes régistrés au sommet de violences sexuelles.
00:27:11Dans un communiqué, le procureur de mots a dit que le suspect est placé aujourd'hui en détention provisoire.
00:27:17Mais que faisait-il déjà dehors ? La première des interrogations.
00:27:21Bien sûr, mais c'est le principe des OQTF.
00:27:23Vous savez, le fait que les individus sont placés, sont censés être placés dans des centres de rétention administrative.
00:27:30Ils vont y rester trois mois. Et ensuite, le temps d'examiner leur possible expulsion.
00:27:36Et si l'expulsion n'est pas possible parce qu'il n'y a pas le laissé-passer consulaire qui est délivré ou autre,
00:27:40il se retrouve à nouveau dans la nature et ainsi de suite.
00:27:44Donc, on est dans une sorte de puits sans fond, finalement, du point de vue législatif,
00:27:49du point de vue judiciaire, pardon, sur cette question des migrants en situation irrégulière.
00:27:56Et ces personnes-là sont impliquées, on regarde dans la plupart.
00:27:59Ce qui est terrible aujourd'hui, c'est qu'à chaque fois qu'il y a un viol ou qu'il y a une agression,
00:28:05quelque chose d'absolument sordide, je pense tout de suite à l'histoire de Lola,
00:28:09où on avait cette ressortissante algérienne qui, particulièrement sordide,
00:28:13avait détruit cette petite fille pour finir par la mettre dans une malle.
00:28:19Enfin, il faut rappeler les circonstances.
00:28:21Et il s'agissait, encore une fois, d'une personne sous OQTF.
00:28:25Donc, c'est très souvent le cas et c'est quelque chose de très inquiétant.
00:28:31Alors, on nous dit que l'exécution des OQTF aurait augmenté.
00:28:36Je crois qu'il y a une proportion aujourd'hui d'où on dit que 20% des OQTF sont exécutés,
00:28:42alors qu'elles n'étaient que 6%.
00:28:44– Au 4 janvier, c'était 10%, c'était 10% le 4 janvier.
00:28:46Donc, il y a eu des chiffres plus proches de 20% plus récemment.
00:28:50– Oui, plus récemment.
00:28:51Maintenant, la promesse d'Emmanuel Macron, c'était 100% d'OQTF,
00:28:55de Gérald Darmanin aussi, je le rappelle, régulièrement, de façon récurrente.
00:28:59Le gouvernement dit, ça y est, on fixe la limite.
00:29:01Et puis, en fait, on se rend compte que ça reste quand même même 20%.
00:29:06C'est une OQTF sur 5 qui est exécutée.
00:29:10L'Allemagne a beaucoup plus de résultats, l'Angleterre aussi.
00:29:13Il faut s'interroger, pourquoi nous, on n'y arrive pas ?
00:29:16– Alors, on vous dira, Dries Gallic, c'est le volet diplomatique qui est compliqué.
00:29:21Avec l'Algérie, on le sait, c'est compliqué.
00:29:22Là, il s'agit d'un Tunisien.
00:29:25À ma connaissance, les relations entre la France et la Tunisie ne sont pas les plus mauvaises.
00:29:30On se souvient, cet imam tunisien, Madjouj Madjoubi,
00:29:32lui, il a été expulsé de la France vers la Tunisie.
00:29:35Est-ce qu'effectivement, ce Tunisien aurait plus facilement
00:29:39être renvoyé dans son pays d'origine ?
00:29:41– De toute façon, il y a un droit international.
00:29:43Il ne marche pas que pour la Russie, ou dans le cas de l'Ukraine.
00:29:46Non, il y a un droit international.
00:29:48Si l'Algérie, le Maroc, Tunisie, Libye, Sénégal, Syrie, je ne sais qui,
00:29:52ne veut pas reprendre ses citoyens, leurs citoyens,
00:29:54il faut aller devant l'ONU et mettre ça sur la table.
00:29:57C'est le bas du droit international.
00:29:59– Et pourquoi la France ne le fait pas ?
00:30:00– Il n'y a aucune volonté politique, parce que nos chefs, nos élites,
00:30:05nos magistrats, nos journalistes, nos universités, nos ONG, nos artistes,
00:30:10croient que l'immigration est une chance pour la France.
00:30:13Or, il y a des immigrations.
00:30:14Il y a le Tunisien qui va aller faire une maison.
00:30:18Ça, c'est une chance pour lui-même d'abord, pour sa famille
00:30:20et pour la France éventuellement, puisqu'il travaille.
00:30:21Et vous avez des cas psychologiques, vous avez des malades mentaux,
00:30:25vous avez des violeurs.
00:30:27Il y a un cas aussi en Bretagne, un OQTF subsaharien, avec la jeune, la...
00:30:32– Arène ?
00:30:33– Arène, je ne sais plus, au Morbihan, je ne sais plus.
00:30:35– Heureusement, il y a tellement d'affaires de ce genre.
00:30:37– Voilà, c'est ça qui est terrible.
00:30:38– Ça se multiplie à l'envie.
00:30:39Tous les jours, on a une nouvelle affaire de ce genre.
00:30:41– Il n'y a aucune, voilà.
00:30:42– C'est exactement ce dont vous êtes en train de parler.
00:30:44– Au milieu, vous pouvez avoir des gens de Daesh, aussi,
00:30:48qui restent dans des limbagos.
00:30:52– Ce que vous avez observé, d'ailleurs, dans un crâne, Régis Le Sommier.
00:30:55Vous avez fait un reportage, un documentaire.
00:30:56– Absolument, j'ai fait un documentaire sur le crâne de plaisir, à côté de Trappes.
00:31:01Et j'avais été surpris de constater que parmi la vingtaine d'occupants
00:31:05de cet établissement, la plupart correspondaient à la description
00:31:09qui vient d'être faite, c'est-à-dire des gens qui avaient des problèmes
00:31:12de toxicomanie, des gens qui avaient des problèmes d'alcool,
00:31:16qui avaient également des problèmes, aussi, de situation familiale
00:31:20absolument inextricables, avec certains montrant sur leur téléphone portable
00:31:25les photos des passeports français de leurs enfants,
00:31:28parce que leurs enfants étaient nés en France,
00:31:30leur conjointe, parfois, était française.
00:31:32Donc, ils disaient, on n'a plus rien en Tunisie,
00:31:35on va retourner en Tunisie, on va revenir.
00:31:37Enfin, voilà, c'était les discussions qu'on avait avec eux.
00:31:39Et au milieu, en effet, il y avait un personnage, un Algérien,
00:31:43que la France avait eu toutes les peines du monde à expulser,
00:31:46et qui, théoriquement, aurait dû être expulsé,
00:31:49et qui faisait partie, effectivement, d'une mouvance radicale islamiste.
00:31:52– Justement, Eliott Mahman, comment est-ce que vous regardez tout cela ?
00:31:54Est-ce que c'est un manque de volonté très clair des autorités politiques, aujourd'hui ?
00:31:59Est-ce que, finalement, tapant du poing sur la table,
00:32:01en allant devant l'ONU, comme le disait de Rizgali,
00:32:04il y aurait possibilité de faire avancer les choses ?
00:32:06Est-ce qu'on est face à un manque de volonté, d'une idéologie, davantage,
00:32:09selon vous, ou une impuissance totale ?
00:32:12– En tout cas, la question se pose même avant le droit international,
00:32:16puisque le droit français est l'un des droits européens
00:32:19qui offre le plus de voies de recours aux personnes
00:32:21qui subissent, en effet, une injonction administrative
00:32:24de quitter le territoire français.
00:32:26On se rappelle, l'an précédent, au cours de la défense
00:32:29de sa loi Asile et Immigration, Gérald Darmanin, par exemple,
00:32:32s'était targué d'avoir réduit les 12 voies de recours
00:32:36qui s'offrent à une personne auxquelles on a administré une OQTF.
00:32:41Il a, en réalité, surtout rassemblé certaines voies de recours
00:32:44dans une même procédure, mais l'intégralité des possibilités
00:32:47qui s'offrent à des personnes soumises à une OQTF
00:32:50sont restées, en réalité, peu ou pro-identiques.
00:32:53C'est d'autant plus préoccupant que la clandestinité,
00:32:55on le sait, n'est en plus un délit en France depuis 2012.
00:32:59Il faut s'être manifesté, d'une manière ou d'une autre,
00:33:02auprès des services de police pour qu'ensuite,
00:33:04un préfet ordonne une OQTF à notre rencontre.
00:33:07Elle ne tombe pas par magie dès lors que l'on est un immigrant illégal.
00:33:11Et d'ailleurs, la question de la responsabilité administrative
00:33:14est d'autant plus douloureuse dans cette histoire
00:33:16qu'on a véritablement le cas d'une personne immigrée
00:33:20de manière parfaitement légale en France
00:33:22qui s'est soumise à l'intégralité des procédures bureaucratiques
00:33:26et administratives qui impliquent le fait d'arriver en France,
00:33:29qui a été violée par une personne que ce même État français,
00:33:34que cette même bureaucratie française avait décidée d'exclure du territoire.
00:33:39C'est cette asymétrie-là qui est particulièrement douloureuse
00:33:42et qui montre que, naturellement, personne ne prétend
00:33:44que nous parviendrons à avoir une société où les viols n'existeraient plus
00:33:47et où tout le monde serait parfaitement gentil,
00:33:49mais simplement, à partir du moment où la bureaucratie
00:33:52ou l'État français ordonnent des injonctions,
00:33:55il s'agirait peut-être de parvenir à les exécuter
00:33:58parce que sinon, cela poserait la question du régime politique dans lequel nous sommes.
00:34:01Si une norme n'est pas suivie par une mesure d'exécution,
00:34:07qu'est-ce qui se passe en définitive ?
00:34:09Et nous suivrons bien évidemment les suites de cette affaire
00:34:12en espérant ne pas avoir à reparler une nouvelle fois d'un drame
00:34:18commis par une personne sous OQTF.
00:34:20Nous suivrons tout cela de très près, bien évidemment.
00:34:22Dans l'actualité également de ce samedi,
00:34:24cette marche blanche aujourd'hui, un an après la mort de Naël.
00:34:28Je vous le rappelle, Naël, adolescent fait par balle lors d'un contrôle de police.
00:34:32Là, c'est passé à Nanterre.
00:34:33On se souvient des émeutes qui ont suivi.
00:34:35Nous pourrons y revenir.
00:34:36Le rassemblement qui a été organisé par la mère de Naël, Mounia Merzouk,
00:34:40pour lui rendre hommage, mais aussi, je cite,
00:34:42pour lutter contre les impunités policières et réclamer la justice.
00:34:46Alors, le rassemblement s'est déroulé dans le calme.
00:34:48C'est ce qu'avait souhaité la mère de Naël.
00:34:49Résumé de cet après-midi avec nos équipes sur place.
00:34:54Justice pour mon fils, ce sont les mots de la mère de Naël
00:34:58qui est à l'initiative de cette marche silencieuse ce samedi.
00:35:02Elle s'est exprimée dans un discours où elle a rendu hommage à son fils
00:35:05et évoqué son deuil.
00:35:07La difficulté aussi de savoir les policiers impliqués
00:35:10dans la mort de Naël en liberté.
00:35:12Écoutez, ce que je peux vous dire, c'est que c'est dur.
00:35:14C'est très, très, très, très dur pour moi.
00:35:18En sachant que ces deux policiers sont à dehors,
00:35:22que je peux me balader et que je peux les trouver,
00:35:25que je peux les croiser à tout moment
00:35:27et que ça me déchire vraiment.
00:35:30Je vous dis la vérité, j'y arrive pas.
00:35:32Voilà plusieurs discours qui se sont enchaînés.
00:35:35Celui de sa tante, de sa grand-mère, ainsi que celui d'un ami,
00:35:38suivi d'une prière musulmane qui s'est effectuée dans le silence.
00:35:43Un hommage qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes
00:35:46sur la place Nelson Mandela,
00:35:47où il y a un an et deux jours, l'adolescent est décédé.
00:35:51C'était le 27 juin 2023.
00:35:54Alors, il n'est pas question d'agabler une mère meurtrie
00:35:57par la perte de son enfant,
00:35:58mais je souhaitais néanmoins vous faire écouter
00:36:00un autre extrait de son intervention.
00:36:02Un extrait qui, vous allez l'entendre,
00:36:04est révélateur de l'atmosphère,
00:36:07de l'environnement de certains quartiers.
00:36:08Écoutez.
00:36:10On refuse d'entempérer ?
00:36:11Qui n'en fait pas ?
00:36:13Dites-moi, qui n'en fait pas dans la vie ?
00:36:16Qui ne conduit pas sans permis ?
00:36:17Dites-moi, expliquez-moi, dites-moi.
00:36:20Pas mal de gens ont conduit.
00:36:21Tout le monde, tout le monde.
00:36:23On a tous essayé de conduire en défaut de permis.
00:36:26On a tous appris à conduire sans avoir le permis.
00:36:30Je vous promets.
00:36:32Il y en a un qui me dit non, je ne le croirais pas.
00:36:35Là encore, je le répète, la douleur de la mère est indédiable.
00:36:38Néanmoins, ses propos sont très révélateurs, Noemi.
00:36:41Cela montre une France parallèle, finalement.
00:36:44Une France qui ne perçoit pas les lois du pays
00:36:46de la même manière qu'une autre France, finalement.
00:36:49Oui, exactement, avec cette idée que le non-respect de la loi
00:36:51est une généralité, puisqu'on entend bien cette maman.
00:36:54Alors peut-être qu'elle est sous le coup de l'émotion.
00:36:56C'est une maman en deuil, vous l'avez dit.
00:36:57Elle est peut-être sous le coup, si vous voulez, de la colère
00:37:00et peut-être qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit.
00:37:01Mais si elle pense véritablement ce qu'elle dit,
00:37:03on se pose des questions.
00:37:04Parce que si vous voulez, elle vous dit que tout le monde
00:37:06conduit aujourd'hui sans permis et que tout le monde a au moins
00:37:08conduit une fois sans permis.
00:37:09Pardonnez-moi, je ne suis pas du tout certaine que ce soit le cas
00:37:12de la plupart ou même de la majorité des Français.
00:37:15Ce n'est pas du tout le cas.
00:37:16Donc là, on a une sorte de généralisation de la délinquance.
00:37:18C'est une idéologie.
00:37:20Effectivement, ça donne aussi une idée peut-être du climat
00:37:23dans lequel elle a grandi.
00:37:24Ce climat qui considère que tout ce qui va à l'encontre de la loi
00:37:28est normal.
00:37:29Eh bien, bien sûr que ce n'est pas possible dans notre pays.
00:37:31Idriss Ghali, on parle souvent de la question de l'éducation
00:37:34aujourd'hui, mais on voit qu'il y a deux générations
00:37:36finalement qui sont touchées, puisque là, c'est la génération
00:37:38des parents.
00:37:39C'est une mère qui dit effectivement qu'il n'a pas conduit
00:37:42sans permis de conduire,
00:37:44qu'il n'a pas fait un refus d'obtempérer dans sa vie.
00:37:46Donc, on voit bien que cette problématique,
00:37:47elle ne date pas d'hier.
00:37:49Oui, et puis je suis très gêné parce que c'est la maman,
00:37:53le fils est mort.
00:37:54Exactement, c'est général, c'est-à-dire que tout son entourage
00:37:58pense la même chose si elle le dit.
00:38:00On sait très bien qu'il y a des gens derrière aussi
00:38:02qui l'entourent, des personnes qui ont récupéré
00:38:05aussi cette souffrance.
00:38:06Donc, bien évidemment, ce n'est pas pour accabler
00:38:08cette mère, c'est général, c'est révélateur en tout cas.
00:38:10On ne voit pas le père.
00:38:12D'ailleurs, on voit de moins en moins les pères.
00:38:14Ce n'est pas seulement le cas en France.
00:38:16Il y a un problème de cellule familiale.
00:38:18Nous vivons une révolution mondiale et une révolution française
00:38:22où la cellule familiale a beaucoup changé.
00:38:24Famille monoparentale, l'éducation a complètement changé.
00:38:27L'enfant est roi et il est tellement roi qu'il peut rouler
00:38:31dans une Mercedes jaune, immatriculée en Pologne,
00:38:34loué à 100 à l'heure ou plus dans une ville communautaire.
00:38:38Et il a failli renverser un cycliste.
00:38:41Il est le roi et il est tellement roi qu'un policier armé.
00:38:45Déjà, moi, à mon époque, je voyais le policier en uniforme.
00:38:48Je me raidissais.
00:38:50Là, le policier monte sur le capot, il bague son arme et le petit roi avance.
00:38:55Voilà, c'est une faillite aussi de la société.
00:38:57Ce n'est pas que l'immigration, bien sûr, même s'il y a beaucoup de choses à dire.
00:39:00Nous avons une faillite de la société
00:39:03et qui finalement veut la sécurité et ne la veut pas en même temps.
00:39:08Parce que mon enfant est roi.
00:39:10Est-ce que vous pouvez dire que c'est vraiment une faillite de la société
00:39:12quand vous entendez la maman qui explique que c'est normal
00:39:14la façon dont ses fils s'est comporté
00:39:16et en accusant le policier de tous les maux du monde ?
00:39:19Il y a quand même un problème d'éducation.
00:39:21Il faut questionner l'environnement dans lequel cet enfant a grandi.
00:39:24Il faut questionner aussi les paroles de sa maman,
00:39:25qui aujourd'hui justifie ce comportement inacceptable.
00:39:28Il y a un bain, si vous voulez, dans lequel a eu lieu cet événement tragique.
00:39:33Il faut questionner, plus que la société, la police et à mon avis l'État,
00:39:38qui sont sur le coup moins responsables de ce qui s'est passé que l'environnement.
00:39:43Il est vrai, Noemi, qu'à ce récemment,
00:39:45alors je ne sais plus précisément dans quel contexte,
00:39:46mais Emmanuel Macron a rappelé l'importance du père.
00:39:50On entend maintenant effectivement la responsabilité du père,
00:39:54même s'il est absent de la cellule familiale.
00:39:55Et pendant des années dans notre société, on nous a dit...
00:39:57Vous avez raison, vous avez raison.
00:39:59Le père a été effacé de la cellule familiale.
00:40:02Et d'ailleurs, les féministes ont une forme de responsabilité là-dedans,
00:40:04parce qu'elles ont expliqué que le père, c'était l'objet patriarcal,
00:40:08c'était le mal, qu'il fallait s'en passer, etc.
00:40:10En combattant les hommes, elles ont aussi combattu le père de famille.
00:40:14Mais là, dans cette question-là, je pense qu'on peut questionner aussi
00:40:17le comportement et les paroles qu'on vient d'entendre de la maman.
00:40:19Et dans l'immigration, pardonnez-moi, le père a été aussi effacé.
00:40:23Parce que contrairement à ce que croient nos élites du 7e arrondissement,
00:40:29la femme en Afrique du Nord n'est pas forcément la victime.
00:40:32Elle a le pouvoir. Nous sommes un matriarcat travesti en patriarcat.
00:40:36Et à l'occasion de l'immigration, le matriarcat s'est installé.
00:40:40Et vous avez un père qui s'est aussi parfois pris la poudre d'escampette,
00:40:43l'alcool, la mort, plein de choses, le divorce.
00:40:46Mais vous avez aussi un coup d'État, si vous voulez.
00:40:49Et vous avez donc un déséquilibre. On a besoin de la mère et du père.
00:40:52Les psychanalystes insistent beaucoup là-dessus, d'ailleurs.
00:40:55Effectivement, ils expliquent que la disparition de la figure du père
00:40:57joue aussi dans le fait que cette éducation soit perdue
00:41:01et qu'on ait des jeunes désemparés, désarmés, perdus,
00:41:04parce que cette figure du père leur manque.
00:41:06– Disparition de la figure du père, culture de l'excuse également,
00:41:10des années de laxisme, Régis Le Sommier voulait réagir.
00:41:14Eliott Mamann ensuite, Régis.
00:41:15– Moi, je vais réagir en disant, par rapport à ses propos justement,
00:41:22peut-être lui trouver une excuse dans le sens où elle comprend
00:41:25qu'elle a peut-être dit une énormité sur l'histoire des permis de conduire,
00:41:27donc à la fin, elle dit à Onko que quand on apprend à conduire,
00:41:30au début, on n'a pas forcément son permis.
00:41:32Si j'ai bien compris la fin, bon.
00:41:34Mais sur la question des OQTF, que tout le monde en est fait,
00:41:38oui, c'est assez lunaire d'entendre ça.
00:41:40Ça traduit aussi l'attitude par rapport à la police,
00:41:44qui est assez… c'est-à-dire que la police est considérée
00:41:47par tout un écosystème comme une bande rivale, en fait.
00:41:51Qu'on n'est pas… voilà, il y a le clan, il y a les proches,
00:41:56il y a la famille soudée, plus ou moins, le petit roi, vous l'avez dit, le fils,
00:42:01et puis autour, voilà, l'affrontement, la guerre, en fait.
00:42:05Et donc, on est dans une situation véritablement de société parallèle
00:42:11qui est encore plus dynamisée, encore plus, je dirais,
00:42:18comment… boostée par le trafic de drogue,
00:42:23qui structure complètement tous ces quartiers
00:42:25et qui aussi leur permet de générer énormément de revenus.
00:42:31Donc, il y a plein de choses autour de tout ça.
00:42:33– Le narcotrafic qui risque aussi, on y reviendra tout à l'heure,
00:42:35de déstabiliser les institutions, c'est une crainte,
00:42:38et c'est pour ça que les services du renseignement,
00:42:39aujourd'hui, sont très actifs, on y reviendra tout à l'heure.
00:42:42– Toutes ces voitures, etc., on parlait de voitures,
00:42:44comment y matriculer en Pologne, de location, machin, etc.
00:42:48Tous ces trafics-là sont liés aussi à un argent assez considérable
00:42:52ce qui fait qu'aujourd'hui, un jeune chouffe,
00:42:55le plus bas dans la hiérarchie du trafic de drogue,
00:42:57va ensuite monter progressivement.
00:42:59On va lui donner des voitures,
00:43:00on va lui faire vivre dans un milieu incroyable.
00:43:03Et tout ça, c'est très difficile d'en sortir,
00:43:06parce que pourquoi travailler, finalement ?
00:43:08– Et Eliott Mamann, c'est vrai que Brice Guéli le disait,
00:43:11il y a une époque, vous voyez un gendarme, un policier,
00:43:13vous aviez peur, vous aviez la trouille, vous vous cachiez,
00:43:16ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui et depuis des années.
00:43:20Pourquoi cette évolution ? Comment est-ce que vous la comprenez ?
00:43:22– Mais il y a évidemment une responsabilité idéologique dans cette évolution.
00:43:26On entend régulièrement parler de violences policières,
00:43:28en entendant par cette expression désigner un système
00:43:32qui viserait à opprimer une partie de la population de manière structurelle.
00:43:36Or pourtant, ce qui est précisément systématique,
00:43:40en tout cas à chaque mobilisation,
00:43:41c'est qu'il y a des violences envers les forces de l'ordre,
00:43:45forces de l'ordre qui par ailleurs ne sont pas défendues
00:43:48et en odeur de sainteté, on va dire,
00:43:50avec l'intégralité de l'appareil politico-médiatique.
00:43:53Ce qui est en réalité intéressant ou du moins révélateur,
00:43:57c'est que de manière générale,
00:43:59et naturellement que la souffrance de cette mère est incommensurable,
00:44:03c'est une victime, on n'en doute pas, au vu de ce qui s'est passé.
00:44:06Mais simplement, il y a régulièrement une décorrélation
00:44:10entre des mobilisations qui suivent un drame
00:44:14sur lequel elles prétendent pourtant avoir trouvé leur origine
00:44:18et précisément la matérialisation de ces mêmes mobilisations.
00:44:22En l'occurrence, on comprend bien que les propos de la mère de Naël,
00:44:26quelle que soit sa souffrance, sont davantage politiques et idéologiques
00:44:30que liés à la mort de son fils en tant que tel.
00:44:32De la même manière que les émeutiers de l'an précédent
00:44:37avaient dans leurs auditions, pour la plupart, témoigné du fait
00:44:40qu'ils ne savaient même pas précisément qui était Naël,
00:44:43alors même qu'ils avaient pris part à des émeutes
00:44:45qui trouvaient leur origine
00:44:47ou qui du moins prétendaient avoir trouvé leur origine
00:44:50dans la souffrance qu'a été la mort de Naël.
00:44:52Et c'est sur cette décorrélation-là entre le motif d'une mobilisation
00:44:58et sa matérialisation qu'il faut parvenir à s'interroger
00:45:01parce que naturellement, elle permet néanmoins d'avoir à ces émeutiers
00:45:05ou du moins à ces manifestants parfois violents,
00:45:07de trouver une forme de charge morale qui légitime leur action.
00:45:12Et il faut donc véritablement prendre en compte cette considération-là
00:45:14qui franchement n'améliore pas la qualité du débat démocratique.
00:45:18Un an après la mort de Naël, que retenir ?
00:45:21Un an après ces émeutes, nous y reviendrons tout à l'heure.
00:45:23Mais avant, je vous propose d'aller dans la commune de Mézieux
00:45:25avec des habitants qui sont encore sous le choc
00:45:27après l'incendie dans une école.
00:45:29Ça rejoint la discussion que nous avons eue
00:45:31puisque ce sont deux adolescentes de 13 ans qui ont été interpellées,
00:45:35suspectées de s'être filmées en train d'incendier l'école Marcel Pagnol
00:45:39avant de partager la vidéo sur les réseaux sociaux.
00:45:41Alors, deux classes ont été entièrement détruites.
00:45:44Olivier Madinier est retourné sur place cette semaine.
00:45:48Depuis l'incendie, les grilles de l'école sont tapissées de dessins d'enfants
00:45:52et de mots de soutien au personnel enseignant.
00:45:54Depuis dix jours, l'émoi est immense dans cette ville de la banlieue lyonnaise.
00:45:59On se demande dans quel monde on vit.
00:46:02Ça fait peur pour nous les petits derrière qui arrivent, nos petits-enfants.
00:46:06On se dit quel monde on leur laisse ?
00:46:08Comment ça va se passer ?
00:46:11Moi, je suis vraiment inquiète.
00:46:12On a vu les vidéos, donc on a regardé les vidéos.
00:46:15On a vu, donc on ne comprend pas pourquoi et c'est lamentable.
00:46:18Et on ne sait pas les sanctions que vont avoir ces deux jeunes, voilà, 13 ans.
00:46:23Christophe Kignou, le maire de Mézieux, vient ici presque tous les jours.
00:46:27Il a fallu organiser l'accueil des élèves dans un autre établissement,
00:46:31programmer le passage des experts, planifier les travaux.
00:46:34Aujourd'hui, il est toujours aussi indigné par ce qui s'est passé.
00:46:38Petit à petit, on se rend compte au fur et à mesure,
00:46:41quand les démarches administratives sont en train de se mettre en place,
00:46:43de la traînée de poudre.
00:46:46Ce n'est pas seulement un bâtiment, c'est un temps de reconstruction.
00:46:49C'est des familles qui ne peuvent plus fonctionner correctement,
00:46:53des enfants qui sont choqués, des vies d'écoliers qui sont touchées.
00:46:57Et ça, oui, c'est difficilement supportable.
00:47:00Les dégâts sont estimés à environ un million d'euros.
00:47:04Le maire l'assure, l'école Marcel Pagnol accueillera à nouveau les élèves
00:47:08à la rentrée de septembre.
00:47:10Il y a au fond dans cette affaire tout ce qui cloche aujourd'hui, Noemi.
00:47:12Les adolescents mettent le feu à une école, ils se filment,
00:47:16ils diffusent tout cela sur les réseaux sociaux.
00:47:20Tout ça, c'est symptomatique du malaise français qu'on décrit régulièrement.
00:47:23Oui, et même plus largement d'une incapacité à avoir la chance
00:47:26qu'on a de vivre en France et d'avoir des écoles gratuites
00:47:29avec, si vous voulez, un certain nombre de choses
00:47:31qui sont mises à disposition de tout le monde, de tous les enfants,
00:47:34y compris les plus défavorisés.
00:47:35Vous savez le nombre de pays dans le monde qui rêveraient
00:47:38d'avoir une école gratuite et des professeurs qui sont formés de cette façon-là
00:47:41et qui rêveraient de pouvoir avoir des salles de classe
00:47:43et qu'on puisse les aider comme on les aide aujourd'hui.
00:47:45On a une immense chance de vivre en France aujourd'hui.
00:47:47Et l'éducation française, malgré tous les défauts qu'elle a
00:47:50et qu'on commente régulièrement, c'est une éducation qui est rêvée dans le monde entier.
00:47:54Et ces jeunes-là ne s'en rendent plus compte.
00:47:56Ce sont des enfants gâtés.
00:47:58Ce sont des enfants gâtés qui ne se rendent pas compte
00:48:00de la chance qu'ils ont de vivre en France.
00:48:02Et puis plus largement, bien sûr, incendier une école,
00:48:03c'est le symbole du savoir, c'est le symbole de l'autorité,
00:48:08de l'histoire qu'on porte sur ses épaules.
00:48:10Incendier une école, c'est évidemment s'en prendre
00:48:12à tous ces symboles-là d'autorité qui représentent la France.
00:48:15Pourquoi ces adolescents de 13 ans aujourd'hui
00:48:17n'arrivent pas finalement à prendre conscience de la chance qu'ils ont
00:48:21de pouvoir aller à l'école, de pouvoir étudier,
00:48:24alors que partout dans le monde, vous le disiez à l'instant Noemi,
00:48:28beaucoup rêveraient de pouvoir vivre une telle scolarité ?
00:48:34C'est déroutant.
00:48:35Puis la bande audio est déroutante aussi.
00:48:38Ils sont dans un magasin de jouets, ils mettent le feu.
00:48:42L'enfant roi encore peut-être, ce que vous expliquiez tout à l'heure.
00:48:45L'enfant roi, sans limite.
00:48:46Et prenez le cas du lycée Maurice Ravel.
00:48:50Bon, ce n'est pas la même chose, mais lycée Maurice Ravel,
00:48:52il y a une élève qui arrive en voile, voilée.
00:48:53Le proviseur fait un signalement, il se fait menacer.
00:48:56C'est le proviseur qui démissionne.
00:48:58En fait, vous avez une démission des parents et du père.
00:49:00Le père suprême, c'est l'État français, la République.
00:49:04Et en fait, il y a une démission collective.
00:49:06Et quand on recule, les...
00:49:08Parce que je vais faire mon intello, mais c'est intéressant.
00:49:12Hannah Arendt a dit, chaque génération de nouveau-nés,
00:49:14les bébés, ce sont des barbares et il faut les former.
00:49:17Sinon, on fait des barbares.
00:49:18C'est le principe de la civilisation.
00:49:19C'est ça.
00:49:20En fait, nous ne fabriquons plus de ce genre civilisé.
00:49:22Je n'y mets pas de français.
00:49:23Nous ne fabriquons plus de genre civilisé.
00:49:24Là, je ne parle pas de race, d'ethnique.
00:49:27Nous fabriquons des enfants rois qui finiront par donner des sauvages.
00:49:30Et systématiquement, nous rappelons, Régis Le Saumier,
00:49:33l'absence aujourd'hui de la figure de père.
00:49:35Ça revient en toutes ces affaires.
00:49:36Dès que des jeunes, des adolescents, des gamins
00:49:40sont mis en cause dans ce type de délit.
00:49:42Il y a...
00:49:43Alors, en même temps, je dirais que quand on grandissait,
00:49:46nous aussi à l'école, il y avait aussi des incidents.
00:49:51Il y avait ces incidents.
00:49:53Il est arrivé que des gamins mettent le feu à leur lycée.
00:49:56Ça a pu arriver.
00:49:58Il y a une chose qui est différente aujourd'hui.
00:50:00C'est quand on met le feu à son lycée
00:50:02ou quand on commet une annexation, voire un viol dans une cave,
00:50:05on le filme et on en fait de la publicité.
00:50:08C'est-à-dire qu'il y a une espèce de revendication de l'acte.
00:50:12Si on ne le filme pas, s'il n'est pas diffusé,
00:50:14si personne ne sait qu'on l'a fait, on est un looser.
00:50:17La bande rivale ou la cité d'à côté n'est pas au courant qu'on l'a fait.
00:50:22Là, ça se passe comme une traînée de poudre.
00:50:24Ah là là, machin, il a été attrapé, il a fait...
00:50:27C'est assez terrible.
00:50:28C'est-à-dire qu'il y a une inversion complètement des valeurs.
00:50:31Après, il y a le drame en effet absolu de cette petite école
00:50:38portant plus le nom de Marcel Pagnol.
00:50:39Vous êtes quand même dans le château de ma mère, la gloire de mon père.
00:50:44On est quand même dans des choses qui expriment une poésie
00:50:48peut-être provençale la plus aboutie.
00:50:52Et tout à coup, vous voyez ces images de bâtiments calcinés.
00:50:57Le contraste est terrible parce qu'en fait, il y a un refus complet
00:51:01de tout ça de la part de ces deux jeunes.
00:51:04Mais ce principe de revendication est extrêmement inquiétant
00:51:07parce que c'est qu'est-ce que tu vas faire de plus que moi ?
00:51:11OK, je vais passer par la case prison.
00:51:15Donc l'apparition des réseaux sociaux a encouragé ce type de délinquance.
00:51:19Mais ça, je vais prendre du sursis.
00:51:21Ensuite, je vais passer par la case prison et tout ça, ça va aller dans mon CV.
00:51:25En fait, mon CV de voyou et c'est comme ça que je me constitue.
00:51:28Et aujourd'hui, il y a énormément de jeunes qui sont dans cette perspective-là.
00:51:33Et la vraie question, c'est qu'on a beau dire
00:51:36les mesures de justice ne sont pas assez sévères.
00:51:39Il faut sévir, il faut reprendre le contrôle.
00:51:41En réalité, on est déjà dans une société parallèle dont on parlait tout à l'heure.
00:51:46On a de plus en plus de mal à contrôler cette société parallèle.
00:51:49Et voilà, il y a plusieurs France aujourd'hui.
00:51:52Plusieurs France et des réseaux sociaux qui ont accentué ce phénomène.
00:51:55Alors, visiblement, Eliott Mamann.
00:51:56En tout cas, la question du caractère public de ces actions-là sur les réseaux sociaux
00:52:01est d'autant plus préoccupante qu'elle peut alimenter en tant que telle
00:52:04une forme de culture de l'excuse,
00:52:06puisque l'on va entendre certains constructivistes expliquer
00:52:10qu'en réalité, ces individus-là ne sont pas violents,
00:52:13mais que c'est davantage pour répondre à un phénomène de mimétisme
00:52:17qu'ils ont décidé de tomber dans la violence en la diffusant sur les réseaux sociaux.
00:52:21Or, naturellement, même si le caractère public de ces actes-là est un problème
00:52:26et même si elle peut avoir accentué certaines de ces manifestations,
00:52:33il ne faut pas négliger le fait qu'à l'origine,
00:52:37les coupables de ce type d'action sont tout de même ceux qui les ont commises.
00:52:42Si vous voulez, ce ne sont pas les réseaux sociaux qui ont convaincu
00:52:45certains individus de tomber dans la violence, dans la délinquance, dans la criminalité.
00:52:49Le caractère public de ces actions-là est un nouveau problème auquel nous faisons face,
00:52:54mais il ne faut pas se satisfaire d'une explication qui viserait à dire,
00:52:57et ce n'est naturellement pas ce qui a été dit sur ce plateau,
00:52:59que les réseaux sociaux ont construit un problème
00:53:01et que d'ailleurs ce problème reste confiné aux seuls réseaux sociaux.
00:53:04On l'entend parfois sur certains autres plateaux, ce n'est naturellement pas le cas.
00:53:09Il y a des individus qui sont problématiques en premier lieu
00:53:12et ce sont ces individus-là qu'il faut dénoncer et condamner.
00:53:15Allez, il est 23h sur CNews, bienvenue si vous nous rejoignez.
00:53:19Mathieu Devese est avec nous.
00:53:21Mon cher Mathieu, un point sur les toutes dernières actualités, avec vous.
00:53:27Les voies olympiques prennent forme sur les grands axes franciliens.
00:53:30185 kilomètres seront ainsi concernés,
00:53:33et notamment la voie la plus à gauche du périphérique parisien,
00:53:36et ce à partir du 15 juillet.
00:53:38Une voie que pourront notamment emprunter les athlètes, les taxis et les transports en commun.
00:53:43Le New York Times appelle Joe Biden à se retirer de la course à la Maison-Blanche.
00:53:47Le prestigieux journal américain a décrit le président comme, je cite,
00:53:50« l'ombre d'un dirigeant ».
00:53:52C'était après son débat télévisé contre Donald Trump.
00:53:54Sachez que l'élection présidentielle américaine aura lieu le 5 novembre prochain.
00:54:00Enfin, les combats se poursuivent entre l'armée israélienne et les terroristes du Hamas.
00:54:03Ils se concentrent désormais dans le nord de la bande de Gaza.
00:54:06L'armée israélienne dit avoir éliminé un grand nombre de terroristes
00:54:10et localisé un dépôt d'armes dans une école.
00:54:13Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
00:54:15Mathieu Devesse, que vous pourrez retrouver à minuit pour l'édition de la nuit.
00:54:19Vous ferez un point complet sur toutes les actualités marquantes de la journée.
00:54:23A tout à l'heure, mon cher Mathieu.
00:54:25Bienvenue, si vous nous rejoignez.
00:54:26Il est 23 heures sur CNews.
00:54:27Pour vous accompagner jusqu'à minuit pour décrypter l'actualité,
00:54:30autour de ce plateau, Noemi Alioa.
00:54:32A vos côtés, Eliott Mamann,
00:54:34Dries Gallier, toujours avec nous, ainsi que Régis Le Saumier.
00:54:38A la une, ce soir, nous vous proposons ce témoignage saisissant sur CNews.
00:54:43Celui du frère du pompier tué en début de semaine à Nice.
00:54:47Alors, ce sapeur-pompier de 41 ans, vous le voyez à l'antenne, c'est Jérémy.
00:54:51Il rentrait de garde en moto et il est mort après avoir été percuté
00:54:55par une voiture ayant grillé un feu rouge.
00:54:57Le conducteur a été placé en garde à vue
00:54:59avant d'être libéré et mis sous contrôle judiciaire.
00:55:02Pourtant, le parquet avait réclamé le placement en détention du conducteur,
00:55:07mais le juge des libertés, il en a décidé autrement.
00:55:10Et cela a profondément bouleversé le frère de Jérémy.
00:55:14Il s'est confié en fin d'après-midi à Franck Triviaux.
00:55:17Écoutez.
00:55:19On ne comprend pas ce qui s'est passé.
00:55:20Ça a été brutal.
00:55:22Il a été assassiné. C'est un meurtre.
00:55:25Depuis, on est laissé seul.
00:55:27On crache à son image.
00:55:29Personne ne tient au courant.
00:55:31Et puis, ce qui est inadmissible, ce qui est intolérable,
00:55:32ce qu'on n'arrive pas à comprendre,
00:55:34il n'y a aucune cohérence à ce qui se passe.
00:55:36Lui, il n'est pas déclaré mort.
00:55:37On n'a pas... Il se passe que l'enquête en cours.
00:55:39Et eux, ils sont dehors.
00:55:41Ils sont dehors. Ils font la fête.
00:55:42Je ne sais pas ce qu'ils font.
00:55:43Je ne sais même pas ce qu'ils peuvent faire.
00:55:44Moi, avec ce que j'ai fait, je me tirerais une balle à la tête tout seul.
00:55:48C'est inadmissible.
00:55:49Mais bon, c'est... Voilà.
00:55:51Hier, il y a eu un hommage. Il y a eu un bel hommage.
00:55:54C'était digne. C'était respectueux.
00:55:56On a des valeurs. Et nous, il n'y a personne qui vient nous voir.
00:55:58Personne de la justice. Personne de la police.
00:56:00On ne sait pas ce qui se passe.
00:56:00On apprend les informations dans les journaux.
00:56:03On est délaissés.
00:56:04Et eux, on les laisse.
00:56:06Donc, c'est intolérable. On n'en peut plus.
00:56:08Il faut que ça change.
00:56:09Protoxyde d'azote.
00:56:10Vitesse plus qu'excessive.
00:56:12On grille un feu alors qu'il y a des voitures arrêtées.
00:56:14Il ne lui a laissé aucune chance. C'est intolérable.
00:56:17Ce n'est pas... Après, c'est un homicide involontaire.
00:56:21Mais quand on commet autant d'infractions, il n'y a rien d'involontaire.
00:56:24On ne l'a pas forcé à la prendre, son ballon.
00:56:26On ne l'a pas forcé à rouler à cette vitesse-là.
00:56:27On ne l'a pas forcé à griller ce feu rouge.
00:56:31Et surtout, il fuit.
00:56:33Il fuit.
00:56:34Il le laisse crever.
00:56:36C'est quoi, ça ?
00:56:37C'est quoi ?
00:56:38C'est des animaux ? C'est des chiens ?
00:56:41C'est intolérable.
00:56:42Moi, je n'en peux plus.
00:56:44Je n'en peux plus.
00:56:45Je n'aurai pas d'enfant, je n'aurai pas de femme.
00:56:47Je ne sais pas ce que je ferai.
00:56:49Et je ne veux pas que ça se fasse.
00:56:50Je ne veux pas que ses amis pètent un câble.
00:56:52Mais ils cherchent quoi, le juge ?
00:56:54Ils attendent quoi ?
00:56:56Ce n'est pas possible.
00:56:57Témoignage très fort, on vient de l'entendre.
00:57:00Alors, selon le frère du pompier, le conducteur, le suspect
00:57:03avait donc consommé du protoxyde d'azote.
00:57:06En tout cas, c'est vrai qu'à partir du moment où le parquet
00:57:08demande la mise en détention provisoire,
00:57:11c'est qu'il a de bonnes raisons pour le faire.
00:57:13Le parquet qui défend la société, on le rappelle.
00:57:15Alors forcément, ce type de décision,
00:57:17celle prise par le juge des libertés des peines,
00:57:20l'OMI renforce le sentiment d'impunité
00:57:23et il suscite une totale incompréhension.
00:57:26On l'entendait et on rejoint ce ressenti du frère.
00:57:30Oui, tout à fait.
00:57:30Ce genre d'affaires fait complètement monter
00:57:32le sentiment d'injustice dans notre pays.
00:57:34Et le danger, évidemment, c'est l'anarchie.
00:57:36Vous avez entendu le témoignage de ce frère
00:57:38qui est extrêmement bouleversé.
00:57:41Il nous explique même qu'il aura du mal à continuer sa vie
00:57:44comme il l'avait commencé.
00:57:46Et on comprend bien dans son témoignage
00:57:48qu'il y a quelque chose, si vous voulez, de d'irrémédiable.
00:57:50On comprend le sentiment d'injustice
00:57:51qui est très profondément ancré en lui.
00:57:54Et on comprend que ce genre d'affaires
00:57:56pourrait pousser certaines personnes
00:57:58à vouloir se faire justice elles-mêmes.
00:57:59C'est ça tout le danger.
00:58:00Si on considère que l'État de droit
00:58:01ne fait pas respecter la justice,
00:58:03si on considère qu'on est lésé,
00:58:05si on considère qu'il y a tellement d'injustice
00:58:06qui est prononcée par cette même justice,
00:58:09certains de nos compatriotes pourraient se dire
00:58:11qu'ils vont se faire justice eux-mêmes.
00:58:12C'est tout le danger, si vous voulez.
00:58:13Et il y a aussi un problème,
00:58:14c'est qu'il y a la question de l'explication
00:58:17de la peine, des décisions prises.
00:58:18Il y a une opacité aujourd'hui.
00:58:21Le juge des libertés des peines,
00:58:22il faudrait que les familles des victimes,
00:58:24des proches de Gali comprennent cette décision.
00:58:27Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:58:29Le peuple n'est pas souverain.
00:58:30Le magistrat est souverain.
00:58:31En fait, nous sommes à peine tolérés.
00:58:34On veut bien de nos impôts, mais pas de notre avis.
00:58:36Et on n'a pas droit à la justice.
00:58:38Enfin, pas systématiquement,
00:58:40mais nous sommes à peine tolérés.
00:58:41Ce qui compte, c'est le bien-être émotionnel,
00:58:43mental, la bonne conscience de nos élites,
00:58:45notamment judiciaires.
00:58:46Je ne mets pas tout le monde dans le même sac, évidemment.
00:58:48Mais ces gens-là sont souverains.
00:58:49Ces gens-là, je n'aime pas ce terme-là,
00:58:50mais dans cette élite-là, il y a une idéologie
00:58:54qui est de gauche, qui est de dire qu'il faut garantir.
00:58:56On garantit les droits de l'accusé, le doute, tout ça.
00:58:59Et la victime, finalement, elle dérange un peu
00:59:01parce qu'on sait qu'elle est là, mais elle dérange.
00:59:02Au fait, on veut garantir, on veut...
00:59:05Au fait, on a l'impression qu'ils ont 2000 ans de culpabilité
00:59:08sur les épaules et qu'ils veulent réparer.
00:59:10Or, au fait, c'est comme ceux qui veulent sauver l'Ukraine,
00:59:13qu'ils sauvent d'abord la République.
00:59:14Et là, ces juges-là, à la limite, ils se fichent du cas.
00:59:19Au fait, ils veulent réparer la société.
00:59:21Ce ne sont pas des justiciers.
00:59:23Ce ne sont pas Zorro, Robin Hood, Robin Desbois
00:59:25qui réparent le cas qu'ils ont devant eux.
00:59:27Mais on a face à nous des militants.
00:59:29Et ils vivent dans une espèce de laboratoire
00:59:33où ils pèsent, sous-pèsent les critères juridiques.
00:59:35Eux, ils vont dormir la nuit tranquille
00:59:37parce qu'ils ont fait un bon travail technique,
00:59:39mais d'un point de vue social, c'est une catastrophe.
00:59:42Parce qu'effectivement, ce qu'on ne comprend pas dans cette affaire,
00:59:44vous l'avez rappelé, les suspects bénéficient
00:59:48d'une aide juridique.
00:59:49Ils bénéficient du droit français.
00:59:51Or, les victimes, et là, on l'entend très bien,
00:59:54elles ne bénéficient de rien, Eliott Mamann, aujourd'hui.
00:59:57Mais en tout cas, il y a assurément une forme de doctrine sociale
01:00:01qui est particulièrement diffusée au sein de la magistrature française.
01:00:06Plusieurs enquêtes, notamment du Figaro Magazine,
01:00:08avaient pu témoigner du fait qu'au sein de l'ENM,
01:00:11la fameuse École Nationale de Magistrature,
01:00:14des cours et des documents particulièrement orientés
01:00:17d'un point de vue idéologique sont diffusés.
01:00:20Et qu'ensuite, naturellement, il y a un examen d'admission
01:00:23qui est plus ou moins basé sur ces mêmes critères.
01:00:25Donc, nous avons naturellement un problème structurel
01:00:28s'agissant de la magistrature française.
01:00:32Et c'est d'autant plus problématique, si vous voulez,
01:00:35que cela peut encourager certains citoyens à tomber
01:00:37dans une forme de privatisation des moyens de justice
01:00:40dans lesquels il ne faut naturellement pas tomber.
01:00:43On peut entendre une forme de tentation de la loi du talion,
01:00:46de plus en plus exprimée par des victimes
01:00:49ou des proches de victimes dans ce genre d'affaires.
01:00:51Et il y a, je crois, un besoin d'abord de réformer,
01:00:55en effet, la répartition des tâches
01:00:57dans l'ordre juridictionnel français,
01:00:59puisqu'il y a à l'heure actuelle un déséquilibre manifeste
01:01:03qui peut trop souvent donner l'impression
01:01:05de donner le parti de l'accusé,
01:01:07voire du coupable et non de la victime.
01:01:10Et par ailleurs, naturellement,
01:01:11quelques arrangements législatifs
01:01:13qu'il nous faudrait peut-être entreprendre.
01:01:14On avait entendu parler, sans entrer plus en avant
01:01:17dans les détails de la possibilité de définir
01:01:19ce qui constituerait un homicide routier.
01:01:21C'est peut-être une piste, puisque naturellement,
01:01:24il avait tout à fait raison, le frère de la victime.
01:01:27Certes, il n'y avait pas d'assassinat dans le sens
01:01:29où il n'y avait pas un motif qui se dirigeait spécifiquement
01:01:32contre la personne qui a été tuée.
01:01:35Néanmoins, à partir du moment où l'on s'est mis
01:01:36dans les conditions de prendre la voiture
01:01:39tout en ayant fait et consommé les choses qui ont précédé,
01:01:45naturellement, il y a tout de même une forme de responsabilité
01:01:47que le terme d'homicide involontaire ne saurait qualifier.
01:01:50Et l'homicide routier qui avait été promis par Elisabeth Borne,
01:01:52c'était le 17 juillet dernier.
01:01:53On a l'impression que ça fait une éternité.
01:01:55On va pouvoir y revenir, mais je vous propose
01:01:57d'écouter une nouvelle fois le frère de Jérémy,
01:02:01donc le frère de ce pompier décédé après avoir été percuté
01:02:04en début de semaine à Nice par un chauffard.
01:02:07Ce monsieur, je n'implorerai pas le mot juge de la liberté,
01:02:10parce que la liberté, ce n'est pas remettre un assassin
01:02:12comme ça dehors.
01:02:13Il n'a pas de cœur.
01:02:15On est dans un contexte, il sait ce qu'on vit,
01:02:16il sait comment ça s'est passé.
01:02:18Il cherche quoi ? Il attise la haine ?
01:02:19Il veut quoi ? Il appelle quoi ?
01:02:22Les gens, ils sont tous meurtris.
01:02:24Et lui, il le laisse sortir ?
01:02:25Qu'il vienne m'expliquer s'il a une raison,
01:02:27un seul raisonnement qui tient la route
01:02:30pour qu'il puisse être dehors.
01:02:31Il vient. Je ne suis pas quelqu'un de violent.
01:02:33Je sais discuter.
01:02:34Mais homme à homme, il vient, il me le dit.
01:02:36On verra. Il n'y a rien.
01:02:38Il n'y a aucune raison.
01:02:39Il ne mérite pas d'être dehors.
01:02:41Mon frère, on n'a pas son corps.
01:02:42Son corps, on l'aura peut-être en 15 jours.
01:02:45Dans 15 jours, s'il va avoir une autopsie,
01:02:46parce que les dossiers ne sont pas encore là.
01:02:49Son anniversaire, c'est le 8 juillet.
01:02:50On va faire son anniversaire, on n'aura pas le corps.
01:02:52On ne l'aura pas enterré.
01:02:53Et ça, tout le monde s'en fout.
01:02:54Il s'en fout.
01:02:55Ce n'est pas un homme. Il n'a pas de cœur.
01:02:57On appelle ça un juge ?
01:02:58Je suis désolé.
01:03:00Mais vous, vous pouvez peut-être être choqués.
01:03:01Je ne sais pas ce qu'il faut que je dise.
01:03:02Mais non, c'est inadmissible.
01:03:03C'est inadmissible.
01:03:04Ce monsieur qui me regarde en face,
01:03:06qui me dit ces choses, qui parle.
01:03:08Ce n'est pas possible.
01:03:11Nicolas Boulon, on l'a bien compris.
01:03:13Régis Le Semier qui s'adresse au juge des libertés des peines.
01:03:15Puisque je le rappelle, le parquet avait demandé
01:03:17le placement des tensions du chauffard.
01:03:20Ce que n'a pas fait le juge des libertés des peines.
01:03:22Et c'est vrai que je reviens à cette question
01:03:23que je posais tout à l'heure à Dries Galli.
01:03:25C'est qu'aujourd'hui, ces juges-là
01:03:28n'ont pas à rendre des comptes finalement de leurs décisions.
01:03:31Et c'est peut-être une piste de réflexion à avoir
01:03:33pour les victimes, pour que ces victimes supportent.
01:03:35Puisque là, c'est la double peine finalement.
01:03:37On le voit, c'est ce qui est assez terrible
01:03:40quand on regarde par rapport au sujet
01:03:42qu'on a évoqué tout à l'heure avec la mère de Naël,
01:03:44qui elle pleure son fils,
01:03:47qui participait quelque part de la même intention,
01:03:51c'est-à-dire d'une espèce de sentiment de toute puissance
01:03:55au volant de sa voiture.
01:03:57Là, on est avec des gens qui ont pris du protoxyde d'azote
01:04:01et qui, quelque part, n'étaient pas en état de conduire
01:04:06et ont fait n'importe quoi.
01:04:07Et là, on avait aussi un jeune qui est mort.
01:04:11Donc en fait, dans un cas comme dans l'autre,
01:04:13on est dans de l'incivilité totale,
01:04:16dans la transgression de la loi absolue.
01:04:20Et on a l'impression que soit le fait d'être,
01:04:23pour certains, au volant d'une voiture,
01:04:25ça les transforme complètement.
01:04:27Il y a peut-être de ça aussi.
01:04:29Mais en tout état de cause,
01:04:30oui, la justice semble, je dirais, peinée par rapport à...
01:04:36Il y a une structure de justice qui ne permet pas,
01:04:39aujourd'hui, une expression de cette même justice.
01:04:41C'est là où on voit bien que...
01:04:45Moi, je suis assez terrifié de ce témoignage
01:04:48parce qu'on sent que la prochaine étape,
01:04:52on voit un peu ce que ça pourrait être.
01:04:54C'est effectivement se faire justice soi-même.
01:04:58Je ne vois pas ce qu'il y a...
01:05:00On n'en est vraiment pas loin, là.
01:05:02En tout cas, le chauffard présumé et poursuivi
01:05:05pour homicide involontaire est mis en danger de la vie d'autrui.
01:05:09Nous l'évoquions, c'était le 17 juillet,
01:05:11Élisabeth Borne qui avait promis à officialiser
01:05:13cette nouvelle qualification pour certains accidents
01:05:16de la route mortelle.
01:05:16Ça pourrait être le cas ici.
01:05:19Une qualification réclamée par des associations
01:05:23de proches de victimes.
01:05:24C'était aussi dans le sillage de l'accident
01:05:27commis par Pierre Palmade.
01:05:29C'est le domicile routier plutôt que le domicile involontaire.
01:05:32Une mesure symbolique.
01:05:33Ce ne sont que les termes qui changent.
01:05:35Néanmoins, c'est important.
01:05:36Et aujourd'hui, ce n'est toujours pas le cas.
01:05:38Non, ce n'est toujours pas le cas.
01:05:39Ce sont que les termes qui changent, certes.
01:05:42Il faudrait naturellement accompagner une telle mesure
01:05:44d'une réforme du fonctionnement actuel
01:05:46des appareils juridictionnels français, de la magistrature.
01:05:49Parce qu'en définitive, on voit bien
01:05:51qu'à chaque réforme législative,
01:05:53il y a toujours des magistrats qui parviennent plus ou moins
01:05:55à appliquer la loi de la façon qu'ils pensent la plus pertinente.
01:06:00Généralement, ils sont orientés plutôt à gauche
01:06:03ou du moins dans une forme de doctrine
01:06:04plus ou moins progressiste.
01:06:06Simplement, la différence entre un homicide routier
01:06:09et un homicide involontaire serait tout de même
01:06:12la question de la responsabilité de la personne
01:06:15qui a suscité ce drame.
01:06:18Parce que c'est ça qui, je pense,
01:06:19est particulièrement inqualifiable et frustrant
01:06:23dans le fait de condamner quelqu'un pour homicide involontaire
01:06:26lorsqu'il a réuni les conditions qui l'ont tout de même conduit
01:06:29à commettre un crime.
01:06:32Quand bien même il ne souhaitait pas véritablement
01:06:34commettre ce crime-là, mais il s'est tout de même
01:06:36mis dans une situation où il était tout à fait envisageable
01:06:41que sa raison lui échappe, si vous voulez.
01:06:45Et je pense donc qu'il y a tout de même quelque chose
01:06:47de plus que symbolique dans la requalification
01:06:50de cet homicide-là.
01:06:51Mais une fois encore, la question sera de savoir
01:06:53comment ce sera appliqué si, un jour ou l'autre,
01:06:55pareille réforme législative devait passer.
01:06:58Vous évoquiez l'affaire Nahel.
01:07:00Il y a un instant, Régis Le Sommier.
01:07:02Je vous propose que nous poursuivons nos échanges.
01:07:05Alors cette fois, pas en revenant précisément
01:07:07sur ce rassemblement qui a eu lieu cet après-midi
01:07:10et avec ses déclarations qui nous ont interrogé
01:07:12tout à l'heure de la maire de Nahel,
01:07:14mais plus précisément sur ses émeutes.
01:07:17C'était il y a un an.
01:07:18Qu'est-ce qu'il en reste aujourd'hui ?
01:07:20Quels enseignements tirés ?
01:07:22En tout cas, c'était des émeutes qui avaient éclaté partout,
01:07:25sur tout le territoire.
01:07:26Ce fut le cas notamment à Neuilly-sur-Marne.
01:07:28Et vous allez le voir, la blessure,
01:07:29elle reste dans tous les esprits.
01:07:31Regardez.
01:07:33Un an après, la suie est toujours visible
01:07:35sur les murs du commissariat.
01:07:37Les cicatrices d'une nuit d'émeute
01:07:39lors de laquelle sept voitures de la police municipale
01:07:42ont été brûlées.
01:07:43Des incendies qui ont également ravagé la médiathèque
01:07:46et le service logement de la mairie.
01:07:48Certains habitants ont encore en tête ces images terrifiantes.
01:07:51On reste quand même un peu choqués.
01:07:53Quand même ce qui s'est passé, surtout que moi je suis d'habit,
01:07:55je n'habite pas très loin.
01:07:56Donc on a vu ce qui s'est passé.
01:07:58On a eu peur quand même qu'on ait le feu chez nous.
01:08:01Ça fait quand même un choc, oui, ça fait un choc.
01:08:03C'était dur au début, parce qu'on n'osait pas trop sortir.
01:08:07On ne savait pas sur quels pieds danser.
01:08:08Un coup ça va, un coup ça ne va pas.
01:08:10Ça va mieux maintenant, on ne les sent plus en fait les émeutes.
01:08:13On a l'impression que ça s'est un peu tassé.
01:08:15Le maire de la ville confie pourtant redouter de nouveaux débordements.
01:08:19À tout moment, il peut se reproduire ce qu'on a vécu il y a un an.
01:08:23Tant qu'on ne résoudra pas les problèmes de fond,
01:08:25on est à nouveau avec ce risque qui plane au-dessus de nos têtes.
01:08:29Et c'est ce que je déplore profondément.
01:08:31Il pointe notamment du doigt une justice des mineurs selon lui trop laxiste.
01:08:35Il faut prendre l'enfant quand il est en décrocheur scolaire,
01:08:38quand il est exclu du collège ou du lycée,
01:08:40le mettre dans un internat pendant quelques jours, quelques semaines.
01:08:44Le temps de le remettre sur les rails et de le replacer dans son cadre initial.
01:08:49Tant qu'on ne fera pas ça,
01:08:50tant qu'on n'enverra pas un message fort d'autorité et de fermeté,
01:08:55on ne résoudra rien en profondeur.
01:08:57Les émeutes ont coûté à la ville 2 millions d'euros,
01:09:00soit 20% de son budget annuel.
01:09:04Des émeutes il y a un an que Régis Le Saumier vous avez largement commenté.
01:09:09C'était à la même époque l'année dernière.
01:09:11Et le feu couvre toujours, en croit le maire de Neuilly-sur-Marne.
01:09:15On le constate d'ailleurs.
01:09:16Une étincelle pourrait aujourd'hui déclencher une nouvelle fois des émeutes.
01:09:21On le sent bien.
01:09:21On sent l'atmosphère compliquée dans un contexte politique difficile aujourd'hui.
01:09:27Alors nous sommes en période de réserve,
01:09:28donc nous n'allons pas évoquer précisément ces élections législatives.
01:09:31Néanmoins, nous pouvons parler de ce climat social inquiétant.
01:09:35On voit bien que toutes les leçons n'ont pas été tirées un an après.
01:09:37C'est ce que disait le maire de Neuilly-sur-Marne.
01:09:40Les leçons n'ont pas été tirées,
01:09:41mais dans la campagne électorale,
01:09:43même si juste pour évoquer ce terme,
01:09:46le terme de guerre civile a été évoqué plusieurs fois par plusieurs candidats.
01:09:50Et donc on est dans une sorte d'atermoiement en ce moment,
01:09:54ou d'attente inquiète.
01:09:56Je pense que beaucoup de Français sont dans cet état d'esprit au moment où on parle.
01:10:01Ils vont aller voter demain sans savoir de quoi sera fait l'avenir,
01:10:05avec dans l'idée justement ces émeutes d'il y a un an.
01:10:09Ces émeutes d'il y a un an,
01:10:10il ne faut pas l'oublier, là on a la ville de Neuilly-sur-Marne,
01:10:13mais il y avait tout un tas de petites communes
01:10:15dans lesquelles les commerces du centre-ville avaient été détruits.
01:10:19Il y avait eu un acharnement incroyable dans des zones qui n'étaient pas touchées jusqu'à présent,
01:10:25parfois même dans des communes rurales.
01:10:27Donc l'inquiétude, elle était par rapport à ces émeutes,
01:10:31c'était l'ampleur, le coût.
01:10:33On a eu du mal à chiffrer,
01:10:37mais c'était autour de 600-700 millions d'euros.
01:10:41Et on est dans un contexte où on se dit,
01:10:46souvenez-vous, l'affaire Nahel, la contagion,
01:10:52et en trois jours, la France prend feu.
01:10:56Donc ça peut partir, ça peut se propager très vite,
01:11:02et ça peut aller très loin dans le sens où
01:11:05rien ne semble avoir vraiment changé.
01:11:08Si on écoute cet élu, ça peut recommencer.
01:11:11Exactement, nous constatons, Dries Gallim,
01:11:13une certaine impuissance finalement face à ce risque d'émeute.
01:11:17Et d'ailleurs, nous voyons depuis quelques jours,
01:11:19aujourd'hui également, les commerçants qui se barricadent.
01:11:23Ça nous rappelle les émeutes, bien évidemment.
01:11:24Ça nous rappelle les gilets jaunes aussi.
01:11:27On sent qu'il y a cette crainte,
01:11:29et on sent encore une fois cette impuissance aujourd'hui face à ce risque d'émeute.
01:11:34Et ce risque de violence qui est devenu banalisé,
01:11:37alors que nous sommes dans un pays ultra-civilisé,
01:11:392000 ans de civilisation, la monarchie, l'Église, la féodalité.
01:11:44Ce n'est pas rien, la France.
01:11:45Ce n'est pas rien, l'Europe de l'Ouest.
01:11:46Ce n'est pas rien, la France.
01:11:47C'est un pays civilisé.
01:11:50C'est-à-dire qu'on a renoncé à la violence.
01:11:51On a transformé, j'allais dire, l'ADN des hommes et des femmes
01:11:54pour renoncer à la violence.
01:11:55C'est une prouesse.
01:11:57Et en 20 ans, 30 ans, on est en train d'y renoncer
01:11:59puisqu'on se barricade pour l'anniversaire d'émeute.
01:12:03Et c'est une véritable bascule historique.
01:12:06Alors l'impuissance, bien sûr, parce que d'un côté,
01:12:09c'est révolutionnaire ce qui se passe,
01:12:10parce qu'on a un effondrement social.
01:12:12Il n'y a pas que l'immigration qui pose problème.
01:12:13Vous avez un effondrement dans les familles, de l'autorité.
01:12:15Vous avez un effondrement de l'État.
01:12:17On n'a jamais payé autant d'impôts et nous avons un État
01:12:18qui ne veut pas protéger.
01:12:20L'État est devenu maltraitant.
01:12:22Alors pour mettre les amendes à Paris aux gens malstationnés.
01:12:24– Il ne veut pas ou ne sait plus faire ?
01:12:26– Il ne veut pas parce que pendant le Covid,
01:12:27la preuve, pendant le Covid, pendant deux ans, ils se sont acharnés.
01:12:30La police que nous défendons-t-on,
01:12:32elle a quand même commis beaucoup de violences symboliques.
01:12:35Rappelez-vous la chasse aux gens non masqués.
01:12:37L'État a fait ça et les mêmes policiers.
01:12:39Et là, ils n'ont pas dit nous sommes en déficit de défectifs.
01:12:41Là, ils l'ont fait.
01:12:42Là, ils n'ont pas eu peur d'aller chercher des gens,
01:12:44presque chez eux, pour dire appliquons le confinement.
01:12:47On a quand même été confinés.
01:12:49– Une épidémie quand même, ce n'était pas gratuit du tout.
01:12:52– Oui, bien sûr, mais vous savez qu'au début,
01:12:55la situation sanitaire était compliquée,
01:12:57les autorités de santé n'étaient pas exactement…
01:12:59– Ce qui nous attendait.
01:13:01– Admettons, donc l'État est capable.
01:13:02– Oui, bien sûr.
01:13:03– Donc il est capable, tout simplement.
01:13:04Donc il ne veut pas aujourd'hui, tout simplement.
01:13:06C'est ça mon point, l'État ne veut pas.
01:13:08Mais d'un autre côté, nous manquons aussi d'imagination.
01:13:11La solution n'est pas dans un excès de force,
01:13:15il est dans un peu de créativité.
01:13:17Vous avez aujourd'hui des quartiers
01:13:19qui sont là largement largués par l'État.
01:13:21C'est-à-dire que l'État injecte de l'argent, ça coûte cher, ça coûte cher.
01:13:24C'est bon pour les boîtes de BTP qui font la politique de la ville tout le temps.
01:13:27Mais l'État est absent.
01:13:28Le médecin ne vient pas, il n'y a plus d'infirmière, plus d'assistance sociale.
01:13:31La police ne vient plus.
01:13:32On envoie le Robocop une fois par an pour faire des opérations placenet.
01:13:35Il faut repenser la police et repenser la justice.
01:13:38Il faut très rapidement, commissariat, premier étage, juge, deuxième étage.
01:13:43Dans la cité.
01:13:44Et là, vous allez voir, les problèmes vont se régler
01:13:46parce qu'on n'a pas affaire non plus à des martiens.
01:13:48Vous avez affaire à des humains.
01:13:49L'humain aime la justice rapide, juste.
01:13:52Aujourd'hui, la justice, elle prend dix ans pour rendre un verdict,
01:13:55j'exagère un peu, et il veut voir l'autorité.
01:13:58Ce sont des populations, parce que parmi les victimes de ces émeutiers,
01:14:02vous avez les voisins de ces émeutiers.
01:14:04Parce que les gens, ils n'arrivent plus à traverser le hall de l'immeuble.
01:14:07Vous avez des mecs qui font leur besoin dans les halls d'immeubles aujourd'hui en France.
01:14:12Et tout le monde, dans les quartiers défavorisés, malheureusement,
01:14:14et ce sont eux qui, ce sont les voyants qui trinquent le plus.
01:14:18Ceux qui vivent dans ces quartiers défavorisés
01:14:19sont souvent les premières victimes des délinquants qui vivent la porte à côté.
01:14:23Bien sûr.
01:14:23Et la question qui se pose, c'est effectivement, nous le disions,
01:14:26une étincelle qui peut provoquer des émeutes,
01:14:29mais des émeutes de ces quartiers-là, pas sûrs d'ailleurs,
01:14:31qui se sentent concernés aujourd'hui par ce contexte politique.
01:14:35On voit ces commerçants qui se sont barricadés.
01:14:39Vous le voyez sur ces images.
01:14:41Là, c'est à Rennes, Eliott Mamann.
01:14:43Effectivement, un risque de tension sociale dans les jours à venir,
01:14:46un an après les émeutes de Naël.
01:14:48Mais ce serait peut-être autre chose, là, cette fois.
01:14:51Oui, le fait que les commerçants soient d'ailleurs toujours ciblés
01:14:53au cours de ce type de protestation est d'autant plus préoccupant
01:14:56que la consommation et tout ce qu'il reste à l'économie française.
01:14:59Donc, il serait peut-être bien de cesser de l'entraver autant.
01:15:03D'ailleurs, les images que nous venons de voir de ce commissariat
01:15:06qui, un an après les émeutes liées à la mort de Naël,
01:15:09porte encore les stigmates de l'agression qu'il a subie
01:15:12est tout de même particulièrement significative
01:15:16et caractéristique du déclin de l'industrie française.
01:15:19Je suis toujours ébahi lorsque je vois dans des livres d'histoire
01:15:22ou dans des documents historiques la rapidité avec laquelle
01:15:24certains chantiers industriels étaient entrepris à l'époque.
01:15:27Par exemple, la construction des premières lignes de chemin de fer
01:15:31ou les reconstructions que pouvaient connaître
01:15:35certaines communautés à la suite de guerres destructrices.
01:15:38Le tout se faisait de manière extrêmement rapide.
01:15:40Et aujourd'hui, on voit bien qu'il y a tout de même un retard industriel
01:15:43tel que les chantiers prennent des années,
01:15:46la reconstruction après un drame ne survient pas,
01:15:50ou du moins de manière très lente.
01:15:51C'est d'autant plus étonnant de laisser les villes dans un pareil état
01:15:55lorsque nous avons une partie de l'intelligentsia française,
01:15:59pour le dire vite, qui nous explique que tout est construit,
01:16:02à commencer par la violence,
01:16:04et que donc la violence est simplement suscitée par des représentations publiques
01:16:10qui peuvent inciter des individus à tomber dans cette même violence.
01:16:13Et donc, il y aurait simplement certains individus
01:16:15qui intrinsèquement seraient violents.
01:16:17Parce que quel est le type de représentation que l'on laisse
01:16:20à une population à laquelle on donne à voir
01:16:22un commissariat pendant un an dans cet état-là ?
01:16:26Un commissariat qui n'a même pas été réhabilité par l'ordre public
01:16:31et pourtant a été attaqué.
01:16:33C'est invraisemblable.
01:16:34Oui, et ce n'est pas une simple violence sociale
01:16:38qui pourrait se manifester à l'occasion de ces élections.
01:16:41C'est une menace sur notre démocratie.
01:16:43Parce qu'on entend déjà aujourd'hui cette petite musique
01:16:45et ces discours qui vous expliquent
01:16:47que si ce n'est pas les résultats qui les escomptent,
01:16:49si par exemple ce qu'ils appellent l'extrême droite arrive au pouvoir,
01:16:52s'ils obtiennent la majorité absolue à l'Assemblée nationale,
01:16:56eh bien il ne faudrait pas respecter le résultat des urnes.
01:16:58C'est une remise en cause de notre système démocratique
01:17:01qui est en train de se jouer et qui est portée par ces discours
01:17:04politiciens parfois, portés souvent par la gauche et l'extrême gauche,
01:17:08qui vous expliquent qu'ils n'accepteront pas les résultats des urnes.
01:17:10C'est extrêmement grave.
01:17:11Et c'est comme ce qu'on disait tout à l'heure sur les écoles.
01:17:13Notre système démocratique, on l'a accueilli.
01:17:15On l'a acquis durement.
01:17:16Il y a des hommes qui sont morts pour qu'on puisse aujourd'hui
01:17:19avoir ce modèle qui fait rêver dans le monde entier
01:17:21et qui permet à tous les citoyens, du plus petit au plus grand,
01:17:25si je peux me permettre, de toutes les couches sociales,
01:17:27d'avoir la même voix, de pouvoir compter de la même façon
01:17:29dans notre système politique.
01:17:30Et ce système démocratique est un idéal.
01:17:33Eh bien, aujourd'hui, il est remis en question par une minorité
01:17:36de radicaux, si vous voulez.
01:17:38Et donc, c'est ça qui se joue plus que la violence sociale générale.
01:17:41C'est la remise en cause de notre système démocratique.
01:17:43Effectivement, nous observerons la situation au lendemain
01:17:47du premier tour des élections législatives.
01:17:49Je vous le rappelle, un événement à suivre sur notre antenne
01:17:52demain dès 17h.
01:17:54Vous le voyez à l'antenne avec Romain Desarbres,
01:17:56Laurence Ferrari-Pierre de Villeneuve à 19h,
01:17:59Eliott Deval à 22h.
01:18:01La soirée qui se poursuivra à minuit avec Olivier Benclémoun.
01:18:06Donc, le premier tour des législatives, c'est à suivre
01:18:09sur CNews, bien évidemment.
01:18:11Je souhaitais vous entendre à présent sur ce rapport
01:18:14de la Commission nationale de contrôle des techniques
01:18:16de renseignement.
01:18:17Alors, on y apprend que jamais autant de personnes
01:18:19n'ont été espionnées en France que l'année dernière.
01:18:22Plus de 24 000 personnes surveillées par les services
01:18:25spécialisés.
01:18:26Alors, c'est 15% de plus en un an.
01:18:30Alors, pourquoi cette augmentation ?
01:18:32Eh bien, parce que la traque aux narcotrafiquants
01:18:34s'est intensifiée.
01:18:35Alors, ça veut dire quoi, très précisément ?
01:18:38Ce type de surveillance, ce sont des écoutes téléphoniques,
01:18:42des visites à domicile.
01:18:44Voilà, tout le travail d'espion, en quelque sorte.
01:18:47On va écouter Claude Moniquet, spécialiste des questions
01:18:49de renseignement et de terrorisme, qui s'exprimait
01:18:51à ce sujet sur notre antenne.
01:18:52Écoutez-le.
01:18:54Le terrorisme, d'ailleurs, les surveillances liées
01:18:56au terrorisme sont en baisse d'ailleurs d'une dizaine
01:18:58de pour cent en cinq ans.
01:19:00Elles ont légèrement augmenté cette année,
01:19:02plus 7,5% par rapport à 2023.
01:19:05Et apparemment, cette baisse globale était due au fait
01:19:07que beaucoup de réseaux avaient été démantelés depuis 2015
01:19:11et que donc, il y avait moins d'activités terroristes.
01:19:13Mais cette hausse sur la dernière année montre qu'il y a,
01:19:16comme ça a été souligné à plusieurs reprises
01:19:18par le ministre Darmanin ou par les faits eux-mêmes,
01:19:20il y a une augmentation du terrorisme.
01:19:22Aujourd'hui, effectivement, le trafic de stupéfiants
01:19:24est réellement considéré comme étant une attaque directe
01:19:28contre la souveraineté de l'État et contre les intérêts
01:19:31de la nation, puisque le risque, c'est de voir se créer
01:19:34un narco-État.
01:19:38Régis Le Saumier, cette augmentation des surveillances,
01:19:40finalement, est l'acte.
01:19:41Le fait qu'il n'y a jamais eu autant de narco-trafic,
01:19:44déjà, aujourd'hui, en France, et on l'entendait
01:19:48dans les propos de Claude Moniquet, c'est une réelle menace
01:19:50aujourd'hui pour nos institutions.
01:19:51C'est-à-dire que là, il y a eu vraiment un basculement
01:19:53ces dernières années.
01:19:54Basculement, je pense qu'il y a eu plusieurs événements
01:19:57et je mettrai en dernier ce témoignage
01:20:02qu'on avait beaucoup commenté aussi sur ces news,
01:20:05qui étaient ces magistrats marseillais qui parlaient
01:20:08quasiment à visage découvert en expliquant
01:20:11que Marseille était en train de devenir une narco-ville,
01:20:14avec que plus aucun quartier de Marseille n'était épargné,
01:20:18alors qu'avant, cinq ans plus tôt, c'était les quartiers nord,
01:20:22c'était bien ciblé, etc.
01:20:23Mais que là, le trafic de drogue avait littéralement explosé.
01:20:27Explosé, ça veut dire quoi ?
01:20:28Ça veut dire que oui, la consommation a augmenté
01:20:31considérablement, d'où les volumes échangés ont augmenté
01:20:35considérablement, l'argent généré est aujourd'hui considérable
01:20:40et du coup, les trafiquants de drogue ont énormément de moyens,
01:20:45alors que la police et les autorités ont toujours les mêmes moyens.
01:20:48Et en fait, le problème, il est là.
01:20:49On a eu, complètement lié à cette galaxie du narcotrafic,
01:20:56l'évasion spectaculaire de Mohamed Amra,
01:20:59qui nous a rappelé qu'ils étaient capables,
01:21:01pour retirer un des leurs de prison, de passer à l'acte
01:21:05d'éliminer des agents de surveillance,
01:21:08le tout aussi à la vue de tout le monde sur une autoroute à un péage.
01:21:12Donc, ils sont capables de mener des opérations
01:21:14quasiment militaires pour pouvoir sortir un des leurs,
01:21:17trafiquant de drogue notoire,
01:21:19dont on n'avait pas d'ailleurs vu assez la dangerosité.
01:21:23Mais en tout cas, ça montre vraiment qu'on est monté d'un cran,
01:21:27qu'aujourd'hui, le trafic de drogue,
01:21:29je te rappelle d'ailleurs, quand Gérald Darmanin a été nommé,
01:21:31c'était son objectif numéro un.
01:21:33Alors, je ne sais pas si aujourd'hui, puisqu'il a dit
01:21:35qu'il partirait si la majorité changeait à l'Assemblée,
01:21:42qu'il ne resterait pas un jour de plus à son ministère.
01:21:45Je ne sais pas si aujourd'hui, il peut faire le bilan
01:21:47d'être satisfait par rapport à cette action
01:21:49et que si cette priorité numéro un, il semble que non.
01:21:51Il semble qu'au contraire, on soit passé dans un véritable
01:21:57bras de fer entre ces mafias, parce qu'il faut les traiter comme tels.
01:22:01Je pense qu'il faut qu'on ait une approche à l'italienne là-dessus,
01:22:04c'est-à-dire un véritable, pas simplement de prendre les histoires
01:22:08les unes après les autres, mais d'essayer véritablement
01:22:11de remonter les réseaux et de faire tomber les têtes
01:22:14de ces gigantesques empires.
01:22:18On le sait qu'à Marseille, il y en a, enfin voilà,
01:22:21et on est dans une tendance extrêmement, extrêmement inquiétante.
01:22:25Perspective de déstabilisation de nos institutions.
01:22:27Vous le rappeliez, le trafic de drogue qui génère énormément d'argent,
01:22:30avec aussi derrière ce risque de corruption aussi de nos élites.
01:22:34Il y a effectivement tous ces aspects-là d'attaque, de trafic aux alentours.
01:22:38Et peut-être, alors, il ne semble pas...
01:22:40Avec des produits stupéfiants chez elles, enfin...
01:22:45Il y a ce risque-là, il ne semble pas trop pour le moment en France.
01:22:47Effectivement, il n'y a pas d'affaires, en tout cas, qui sortent dans ce sens-là,
01:22:50mais c'est un risque, une hypothèse en tout cas très claire.
01:22:53Aujourd'hui, Noemi Alluap, d'où le travail des services de renseignement
01:22:57aujourd'hui qui a boulemonté.
01:22:59Et bien sûr, mais parce qu'on sait justement à quel point
01:23:01ces trafics sont importants en France.
01:23:03Ils font même un rôle de régulation sociale.
01:23:05Souvenez-vous qu'à la fin des émeutes qui ont eu lieu après la mort de Nahel,
01:23:09certains disaient que ces émeutes avaient été arrêtées parce que les trafiquants
01:23:12considéraient qu'ils ne pouvaient plus commercer tranquillement, si je puis dire.
01:23:16Et donc, ils avaient mis Léola, qu'ils étaient partis voir les émeutiers
01:23:18en leur disant maintenant, vous allez vous tenir tranquille
01:23:20parce que nous, nous voulons continuer notre petit trafic de drogue tranquillement.
01:23:24Donc, on voit bien le pouvoir qu'ils ont dans certains quartiers
01:23:27qui n'est pas simplement, si vous voulez, lié au fait de commercer
01:23:31qui est vraiment lié à une gestion de l'espace public
01:23:34qui parfois est littéralement parallèle à celle qui est menée par les policiers.
01:23:38Les gestions de l'espace public, il y a aussi l'utilisation d'armes de guerre.
01:23:44Le terme de guerre, on peut l'utiliser.
01:23:47Aujourd'hui, on voit les services de renseignement les plus pointus
01:23:50mobilisés sur ces narcotrafiquants.
01:23:52En face, on en voit bien des policiers faire des opérations place nette.
01:23:57On voit au fond que c'est de la communication
01:23:59puisque face à l'ampleur de ce narcotrafic aujourd'hui en France,
01:24:02il faudrait passer une étape.
01:24:05Les Français en sont-ils, comment dirais-je, l'accepterait-il
01:24:09puisque il y aurait forcément des conséquences
01:24:14qui ne seraient pas anodines, Driss Ghali ?
01:24:16Oui, il y a un point de non-retour.
01:24:19Je ne sais pas si on l'a passé. J'espère qu'on ne l'a pas passé.
01:24:21Apparemment, la Belgique et la Hollande auraient passé.
01:24:23Exactement. On n'en serait pas là.
01:24:27Et remercions la CGT. Pourquoi ?
01:24:29Parce que la CGT bloque tellement le port de Marseille
01:24:31qu'il n'a pas le même rôle qu'envers.
01:24:32Donc merci la CGT. Au moins, ça aura servi à ça.
01:24:35La lutte sociale protège l'état de droit.
01:24:39Mais plus sérieusement, le jour où le juge a peur,
01:24:43il y a une juge de Carpentras qui a dû déménager à cause des menaces
01:24:46reçues depuis la prison.
01:24:48Le jour où le commissaire de police a peur, c'est fini.
01:24:51Parce que la population ne fera plus confiance aux policiers.
01:24:54On tombe dans une situation à la colombienne ou à la brésilienne aujourd'hui
01:24:58où les gens ne vont même pas déposer plainte.
01:25:00Et là, c'est fini.
01:25:01Et là, vous avez un narco-état qui s'installe.
01:25:04Et la responsabilité, elle est très lourde chez nos élites.
01:25:08Parce qu'on peut dire les Colombiens font de la drogue,
01:25:10les Chinois vendent du je ne sais pas quoi qui fait le fentanil.
01:25:14On peut toujours accuser les autres.
01:25:15Nos chefs ne comprennent, ne veulent pas gouverner ce pays.
01:25:19On ne gouverne pas, on ne lutte pas contre la drogue.
01:25:21Ils ne veulent pas gouverner, ils ne veulent pas voir.
01:25:22Je vous repose encore la même question que tout à l'heure.
01:25:25En ce qu'il voit, on a évoqué tout à l'heure les opérations de placenet.
01:25:29Mais je me souviens d'une anecdote significative quand il y a eu la fameuse CRS8.
01:25:37La fameuse CRS8 qu'on avait déplacée à l'époque, c'était l'outil qu'on utilisait.
01:25:43Ils avaient passé trois, quatre jours dans une cité de Marseille.
01:25:47Et les dealers, à la suite de ça, avaient envoyé à leurs clients des messages
01:25:51en disant désolé pour le dérangement.
01:25:55Nous allons fournir un retour à la normale en fait.
01:25:59Ça voulait dire en gros, l'épisode policier, on les a laissés.
01:26:03Maintenant, vous pouvez revenir en toute tranquillité, tout va bien.
01:26:06Ça, ça veut dire quoi ?
01:26:08C'est une suprême arrogance de la part des dealers qui considèrent que l'espace est à eux.
01:26:13Que de temps en temps, il est perturbé par une intervention de la police.
01:26:16Mais qu'en gros, ça ne dure pas longtemps et que le trafic repart.
01:26:19Quand je parle de symbolique, il faut que le gars le plus violent soit l'État.
01:26:22Aujourd'hui, le type le plus violent, ce n'est pas l'État.
01:26:24Ce n'est pas le préfet.
01:26:25C'est un type à Marseille qui est à la Kalachnikov.
01:26:27Donc c'est fini.
01:26:28Si vous voulez rétablir vraiment l'ordre, il faut qu'après la place nette,
01:26:31il faut que le préfet monte sa caravane.
01:26:35J'ai quelques adresses de boîtes françaises qui font ça.
01:26:37Et s'installe dans la cité quelque temps pour rassurer les gens.
01:26:40Pour montrer qu'ici, c'est moi qui ai le dernier mot.
01:26:44Le symbole, c'est ça.
01:26:45Ce n'est pas couper les têtes.
01:26:46On ne va pas faire la guillotine.
01:26:47On ne va pas guillotiner des narcotrafiquants.
01:26:49Mais il faut que le gars qui porte le drapeau tricolore, l'écharpe, soit là.
01:26:54Et que la population le voit en majesté.
01:26:56Or, nos préfets, nos fonctionnaires ne sont plus en majesté.
01:26:59Nous avons des techniciens.
01:27:00Ils sont bons pour faire du PowerPoint et de l'Excel.
01:27:02Nous avons des courtisans.
01:27:03Nous allons perdre cette guerre.
01:27:05Et c'est horrible.
01:27:06Et ce ne sera plus une démocratie.
01:27:08Vous savez, ça va tuer la République.
01:27:09Parce que personne ne respecte un régime qui n'est pas légitime.
01:27:12Ce régime ne sera plus légitime s'il ne protège pas ses gens.
01:27:15Est-ce qu'il faut aujourd'hui que le politique emploie le mot de guerre pour lutter contre les narcotrafiquants ?
01:27:20Je pense qu'il ne faut pas trop dénaturer les mots non plus.
01:27:24Il nous faut en tout cas, naturellement, entreprendre tous les moyens législatifs et de renseignements
01:27:33qui sont en notre possession pour contrer ce trafic-là.
01:27:38Par exemple, en parlant de moyens législatifs, j'ai une question très naïve.
01:27:42Mais ne pourrait-on pas agir sur la demande en cherchant à l'étouffer autant que possible ?
01:27:47C'est bien qu'aujourd'hui, la mentalité est plutôt à revendiquer une légalisation d'autant de drogues que possible.
01:27:55Par ailleurs, en réalité, une difficulté qui est la nôtre est que ces trafiquants-là disposent aujourd'hui
01:28:02de moyens qui sont presque ceux d'un État et de ses forces régaliennes.
01:28:08On a vu par exemple cette semaine la saisie d'un sous-marin rempli de cocaïne
01:28:14qui s'apprêtait à accoster en Espagne, me semble-t-il,
01:28:18et qui témoigne donc de l'étendue des capacités presque militaires des trafiquants de drogues.
01:28:25D'autant que ces capacités militaires sont accompagnées, comme le disait Noemi Allioua tout à l'heure,
01:28:29d'une force de régulation sociale.
01:28:31Donc au bout d'un moment, on peut se demander quelle est la différence
01:28:34entre les narcotrafiquants et un État démocratique ou du moins un État régulier.
01:28:38D'autant que précisément, la démocratie n'est pas exactement de notre côté.
01:28:42C'est une difficulté évidente pour les services de renseignement à l'heure actuelle
01:28:46puisque les moyens de communication, par exemple, dont se servent les trafiquants de drogues aujourd'hui,
01:28:51qui sont par ailleurs des moyens particulièrement peu onéreux, faut-il peut-être le préciser,
01:28:55au vu de l'étendue des moyens financiers dont ils disposent par ailleurs,
01:28:59sont très difficiles à tracer.
01:29:02Du moins, ils sont presque impossibles à tracer dans le respect de l'intégralité des normes liées à la vie privée
01:29:08qui incombe à un État de droit.
01:29:11C'est aussi ça qui complique naturellement la lutte contre les trafiquants de drogues,
01:29:15c'est qu'il va falloir, à un moment ou à un autre, décider de quel côté nous allons faire notre compromis.
01:29:20Parce que si nous voulons compromettre les trafiquants de drogues,
01:29:24alors il faut également faire des compromissions à l'égard de la sacralisation de la vie privée
01:29:28qui est la nôtre à l'heure actuelle,
01:29:30les services de renseignement vont devoir se servir de moyens particulièrement coûteux
01:29:34pour infiltrer les messageries particulièrement peu onéreuses dont se servent les trafiquants de drogues.
01:29:40C'est une asymétrie totale qui caractérise aujourd'hui la situation à laquelle nous faisons face
01:29:44et elle me préoccupe particulièrement.
01:29:46Je vous propose à présent un sujet plus léger,
01:29:49quoique, vous allez le voir, la question.
01:29:52Anne Hidalgo va-t-elle se baigner dans la Seine avant le début des Jeux Olympiques ?
01:29:56Le doute persiste. L'eau du fleuve parisien reste polluée.
01:30:00Son plongeon a dû être reporté à la semaine du 15 juillet.
01:30:04Pourtant, ces derniers mois, la maire de Paris s'est toujours montrée confiante.
01:30:08Retour sur le feuilleton d'une baignade sans cesse reportée avec Mickaël Dos Santos.
01:30:13A l'annonce de ses voeux pour la nouvelle année, Anne Hidalgo n'avait pas l'ombre d'un doute.
01:30:18Les Parisiennes et les Parisiens se baigneront dans la Seine en 2025.
01:30:23Et nous ferons ce plongeon, ce plongeon historique, mythique.
01:30:27Quelques mois plus tard, la maire de Paris précise même la date du plongeon.
01:30:31Nous sommes en train de travailler sur une fenêtre qui sera autour du 23 juin ou la semaine suivante
01:30:39et qui nous permettra de venir goûter l'eau de la Seine.
01:30:44Une baignade qui sera finalement reportée au 15 juillet prochain, voire même au-delà.
01:30:49A l'heure actuelle, la Seine reste polluée et impraticable, malgré un investissement massif d'un milliard 400 000 euros.
01:30:55Lors des tests effectués la semaine dernière, les concentrations en bactéries fécales,
01:31:00dangereuses pour l'homme, étaient à nouveau en forte hausse.
01:31:03Les pluies à répétition dans la capitale ont provoqué le rejet du trop-plein des égouts dans la Seine.
01:31:08Autre motif de cette annulation avancée par Anne Hidalgo, le contexte politique.
01:31:13Nous avons décidé de ne pas la faire dans le temps de l'élection législative.
01:31:19La mairie de Paris reste néanmoins confiante.
01:31:22Le retour du soleil pourrait améliorer la qualité de l'eau et permettre à Anne Hidalgo d'enfiler son plus beau maillot.
01:31:29Alors il est vrai que nous pourrions regarder tout cela avec un certain sourire,
01:31:32sauf que cette intention de rendre la Seine baignable, ça a coûté combien ?
01:31:37Ça a coûté 1 milliard 400 millions d'euros.
01:31:40Un invité, Jonathan Cixous, pour le nommer, rappelait sur ce plateau
01:31:44que c'était le montant nécessaire pour développer les soins palliatifs.
01:31:47Une vraie question, ça a fait le sujet.
01:31:50Donc c'est vrai que d'un côté, ça semble usible, de l'autre, 1 milliard 400 millions d'euros.
01:31:55Écoutez, nous sommes en période d'élections anticipées
01:31:58et je crains que si Anne Hidalgo menait à bien son projet de plonger dans la Seine,
01:32:03les Parisiens connaissent également une élection anticipée prochaine.
01:32:06Moi, je ne comprends pas cette volonté de vouloir aller dans la Seine.
01:32:09Sincèrement, il faudrait me donner plusieurs millions pour que j'y trempe un seul orteil.
01:32:13Parce qu'au-delà des problèmes...
01:32:15Alors en effet, le fait est qu'il y a des stations d'épuration qui sont en amont et en aval de la Seine
01:32:20et qu'à la moindre précipitation, le bassin de ces stations d'épuration déborde
01:32:24et se déverse ensuite dans la Seine.
01:32:26Donc les épreuves olympiques qui doivent se dérouler seront véritablement magnifiques.
01:32:29Et quoi qu'il en soit, je trouve qu'au-delà du fait que la Seine n'est à l'heure actuelle
01:32:35et que ce n'est pas un lieu où l'on peut se baigner, ce n'est pas non plus le sujet de la vie parisienne.
01:32:39Parce qu'il y a un environnement où la pollution, de toute façon,
01:32:43ne nous encourage pas sincèrement à se mettre en maillot de bain
01:32:46à côté des voies où circulent les automobiles pour ensuite aller se baigner.
01:32:51Mais surtout, il faut tout de même s'interroger sur cette volonté de dénaturer l'intégralité des objets.
01:32:56Les Jeux olympiques ne sont plus une question de sport,
01:32:58c'est une question de culture, d'exposition plus ou moins progressiste.
01:33:02Par exemple, sur la place de la Concorde, il n'y aura pas de vente de nourriture avec des animaux,
01:33:08il n'y aura que des possibilités végétariennes.
01:33:11D'ailleurs, le mot de rassemblement des Jeux olympiques n'est plus une question essentiellement sportive,
01:33:17mais une fête qui n'a rien à voir avec le propos initial des JO.
01:33:21De la même manière que l'on veut faire de Paris non plus la ville qu'elle est,
01:33:25mais la station balnéaire qu'elle pourrait devenir,
01:33:27je crois qu'il nous faut retrouver un certain nombre de repères qui nous manquent aujourd'hui.
01:33:31Et par exemple, l'idée que l'on ne se baigne pas dans la Seine ne me semble pas absurde.
01:33:35En revanche, le montant qui a été déployé pour mettre en oeuvre cette possibilité-là,
01:33:39lui, est assurément absurde, surtout dans un état endetté comme le nôtre.
01:33:42Gouverner, c'est prévoir, dit Henri-Régis Le Saumier.
01:33:45C'est le général de Gaulle qui avait dit ça.
01:33:47Rien n'a été prévu.
01:33:48Rien n'a été prévu, mais il y a même pire.
01:33:50Je dirais que vous avez évoqué les Jeux olympiques.
01:33:53Tout à coup, là, on reprend des...
01:33:55Je lisais tout à l'heure que la flamme, le fait de suivre la flamme,
01:33:59était quelque chose d'extrêmement populaire.
01:34:01Malheureusement, ces JO ont été dynamités par la dissolution.
01:34:07Et là, quelque part, on ne peut pas donner tort à Mme Hidalgo d'entretenir un peu la flamme
01:34:12en disant que si elle va se baigner, peut-être que les athlètes vont se baigner.
01:34:16Alors, il ne faut pas qu'ils finissent en soins palliatifs, puisqu'on en parlait tout à l'heure.
01:34:19Mais en tout cas, il y a un risque pour sa vie.
01:34:24Mais en tout état de cause, ce qui est terrible, c'est qu'elle nous rappelle que
01:34:28si elle s'y baigne, c'est pour que les athlètes puissent s'y baigner,
01:34:31parce qu'il va y avoir des JO à Paris.
01:34:33On l'avait oublié, en tout cas, cette dernière semaine.
01:34:36On l'avait complètement oublié.
01:34:37On avait oublié aussi le parcours de la flamme olympique.
01:34:40Ça, c'est vrai, vous l'avez rappelé.
01:34:41Mais ça a été complètement élidée par l'actualité politique.
01:34:44Toujours est-il que, Noemi Alioua, il y a encore des interrogations
01:34:48avant, à quelques semaines, quelques jours maintenant, des JO olympiques.
01:34:52Tout cela ne fait pas très sérieux, me semble-t-il.
01:34:54Tout cela ne me fait pas très sérieux.
01:34:56Et on se demande pourquoi Anne Hidalgo veut absolument mettre en avant
01:34:59le fait qu'elle ira ou non, d'ailleurs, se baigner dans la Seine.
01:35:01Comme dit, c'était l'obsession des Parisiens et des Français depuis des mois,
01:35:05si vous voulez.
01:35:06Elle recule, elle avance.
01:35:07Elle nous explique qu'elle va y aller.
01:35:08Et puis, elle recule la date.
01:35:09Ce n'est pas...
01:35:10Effectivement, les Français ont d'autres chats à fouetter depuis déjà longtemps
01:35:13que de savoir si Mme Hidalgo va enchaîner ou pas cette chose,
01:35:18si elle va mettre son maillot de bain, ses lunettes de bain, son bonnet de bain.
01:35:21On peut l'imaginer, mais je ne suis pas sûre que ce soit l'obsession du moment.
01:35:24Véritablement, on a d'autres chats à fouetter.
01:35:26En tout cas, cela va être les JO olympiques aussi pour les automobilistes, visiblement,
01:35:30puisque les voies des JO 2024 situées sur le périphérique parisien
01:35:35et sur plusieurs autoroutes vont bientôt être activées.
01:35:38Il sera interdit de les emprunter, sauf autorisation spéciale.
01:35:41Un casse-tête pour les Français liés en perspective.
01:35:44On regarde les précisions de Mathieu Devez et Olivier Gangloff.
01:35:48Les voies olympiques prennent forme sur les grands axes franciliens.
01:35:52185 kilomètres seront ainsi concernés,
01:35:55et notamment la voie la plus à gauche du périphérique parisien.
01:35:58Mais alors, qui peut circuler sur ces voies olympiques ?
01:36:01Les véhicules accrédités, c'est-à-dire les délégations d'athlètes et les journalistes,
01:36:05les taxis, les transports en commun,
01:36:08les véhicules destinés à favoriser le transport des personnes à mobilité réduite,
01:36:13et enfin les véhicules de secours et de sécurité.
01:36:16Ces voies permettent de desservir directement les sites de compétition
01:36:20afin de faciliter les trajets des personnes concernées.
01:36:23Mais les Franciliens, eux, sont mitigés face notamment au risque d'embouteillage.
01:36:28C'est déjà compliqué de se déplacer, donc ça sera encore plus compliqué.
01:36:31Non, moi, je ne suis pas trop pour.
01:36:33Oui, ça fait peur.
01:36:34Alors moi, je suis tout à fait favorable à ce que pendant les JO,
01:36:37les voies soient réservées aux athlètes
01:36:39et qu'il y ait beaucoup de civisme qui se fasse de ce côté-là.
01:36:42Avoir des voies réservées à chaque usage, je pense que ça peut être rapidement invivable.
01:36:49On subit. Malheureusement, on subit.
01:36:51On s'est habitués à être résignés, donc voilà.
01:36:53Des caméras avec lecture de plaque ont été installées pour verbaliser les contrevenants,
01:36:58qui s'exposent à une amende de 135 euros.
01:37:00Ces voies pourraient devenir des voies de covoiturage après les JO.
01:37:06Alors, ce qui est très drôle, chers amis téléspectateurs,
01:37:08c'est que Régis Le Saumier emprunte cette voie
01:37:11et il pensait que, voilà, il voyait Paris 2024 comme un encouragement.
01:37:15Vous étiez tout heureux.
01:37:16Comme au Tour de France, vous voyez, sur la route, vous savez.
01:37:19Vous n'avez pas réalisé.
01:37:21Donc vous apprenez, comme les téléspectateurs,
01:37:23que vous n'allez plus pouvoir circuler.
01:37:25Que vous ne pourriez probablement pas utiliser.
01:37:27Ou on va peut-être être dessus en se disant
01:37:29« Je n'ai pas le pass, qu'est-ce qui va se passer ? »
01:37:31Non, je pense que c'est le début aussi d'une taxation qui est possible à la suite.
01:37:36C'est-à-dire de ce que les Américains ont déjà mis en place en pratique.
01:37:39C'est ce qui s'appelle le carpool, là-bas.
01:37:41C'est-à-dire que si vous n'êtes pas deux ou trois personnes dans la voiture,
01:37:43vous avez une amende et vous êtes flashé.
01:37:46Et là, j'ai vu, en effet, on les voit là,
01:37:49des nouveaux radars noirs un peu inquiétants.
01:37:52D'ailleurs, vous êtes là, déjà, il y a l'autre radar.
01:37:55Il y a celui-là à nouveau.
01:37:57Là, maintenant, il y a trois radars au même endroit.
01:37:59Tout ça, c'est de la contrainte.
01:38:02Et puis, à Paris, il est clair que l'automobiliste n'aime pas du tout
01:38:06qu'on lui dise une voie, etc.
01:38:08Il se débrouille, c'est déjà extrêmement compliqué.
01:38:10Vous savez quelle est la vitesse moyenne à Paris d'un automobiliste ?
01:38:13Aujourd'hui, là ?
01:38:14Oui, 17 km heure.
01:38:16Donc, ça en dit long, déjà.
01:38:18Et là, vous avez tout le centre, ce qui est impossible.
01:38:20Quand vous prenez le périphérique, vous avez marqué
01:38:22« éviter le centre-ville ».
01:38:24Et ces voies qui deviendront, effectivement, des voies de covoiturage
01:38:27après les Jeux olympiques, Noemi Alioa.
01:38:29Donc, on prépare encore plus, finalement,
01:38:32les Franciliens à ne plus utiliser la voiture du tout en Paris.
01:38:36C'est une logique qui est très individualiste.
01:38:40Effectivement, on n'a pas attendu les Jeux olympiques
01:38:43pour qu'il y ait une sorte de bashing des voitures.
01:38:46Mais on ne pense jamais aux familles.
01:38:48On ne pense jamais aux personnes âgées.
01:38:49On ne pense jamais à ceux qui ont des enfants.
01:38:51À Paris, c'est fini, les familles.
01:38:53Vous pouvez prendre des transports en commun.
01:38:55Si vous avez un peu d'argent, vous prenez des taxis le soir.
01:38:58Vous pouvez vous débrouiller.
01:38:59Ce n'est pas un problème quand vous habitez dans le centre de Paris
01:39:01et que vous êtes seul.
01:39:02Mais on ne pense jamais aussi aux familles.
01:39:03On ne pense jamais aux personnes âgées.
01:39:04Ceux qui ont des enfants, vous les voyez prendre le métro à 23h.
01:39:08Ils sont obligés d'avoir une voiture, ces gens-là.
01:39:10Et pourquoi est-ce qu'il faut les pénaliser de cette façon-là ?
01:39:12C'est pour ça qu'on dit que souvent, la politique d'Anne Hidalgo,
01:39:15qui n'a pas attendu, encore une fois, les Jeux olympiques
01:39:17pour discriminer les voitures,
01:39:18est une politique bourgeoise et anti-famille.
01:39:21On le dit déjà depuis longtemps.
01:39:22Et là, ça va s'aggraver.
01:39:23Et les familles qui vont partir, d'ailleurs, pendant les Jeux olympiques.
01:39:26Pour ceux qui le peuvent.
01:39:27Pour ceux qui le peuvent.
01:39:28Tant la situation risque d'être compliquée.
01:39:30Là aussi, c'est un peu dommage, Drisgani,
01:39:33parce que c'est un événement populaire, les Jeux olympiques.
01:39:36Et aujourd'hui, certains Parisiens ne pensent qu'à une chose,
01:39:39c'est de quitter la capitale.
01:39:42La France n'est plus le pays de la fête.
01:39:44On n'arrive plus à faire…
01:39:45Même le 14 juillet est motif d'escarmouche hors Naël.
01:39:48Ça fait déjà 10 ou 20 ans que c'est comme ça.
01:39:50Nous avons du mal à faire la fête.
01:39:52C'est un bol que quelque chose ne tourne plus rond dans notre société.
01:39:56Les JO viennent de dessus.
01:39:58On s'est quand même tapé les Gilets jaunes plus la pandémie.
01:40:00Donc le moral n'est pas très bon.
01:40:02Mais nos politiciens font comme si rien ne s'était passé.
01:40:05Entre 2020 et 2022, tout va bien.
01:40:07On a traversé un tunnel, on s'est réveillé.
01:40:08Non, on ne s'est pas réveillé.
01:40:09Les gens vont très mal.
01:40:10Et on voit les suicides, les dépressions et autres,
01:40:13l'obésité, le décrochage scolaire.
01:40:15Et dessus, vous avez des…
01:40:17Donc on ne sait plus faire la fête.
01:40:18Et dessus, vous avez des techniciens de la politique
01:40:21qui ne savent qu'interdire.
01:40:23Moi, je demande humblement, Madame Hidalgo,
01:40:25quand est-ce que vous allez faire quelque chose de beau dans Paris ?
01:40:28Parce qu'on sait peindre des pistes cyclables,
01:40:31on sait interdire, barrer des routes.
01:40:33OK, on a compris.
01:40:34Mais quand est-ce qu'on fait quelque chose qui rentre dans l'histoire ?
01:40:36Quand est-ce qu'on aura un moment haussmanien chez Madame Hidalgo ?
01:40:39Alors, en tout cas, un peu de positif.
01:40:41Parce qu'il y a un événement qui s'est très bien déroulé,
01:40:43qui était familial, qui était absolument formidable.
01:40:45C'était les 90 ans de l'armée de l'air et de l'espace.
01:40:49Ça s'est passé hier avant-hier à Versailles.
01:40:52Images fabuleuses.
01:40:54On voit ici des parachutistes.
01:40:57Vous avez eu des démonstrations également de l'aviation.
01:41:03C'était absolument un événement tout à fait réussi, familial.
01:41:06Donc, on sait faire tout de même, Elliot Mamann,
01:41:08aujourd'hui, des grands événements comme ça.
01:41:11Là, c'était organisé par l'armée de l'air.
01:41:14Des échos absolument incroyables ces dernières heures.
01:41:17Donc, on sait faire quand même des beaux événements aujourd'hui.
01:41:20Nous disposons encore de compétences techniques spécifiques, en tout cas.
01:41:23Et c'est heureux puisque, naturellement, leur mise en scène,
01:41:26ou du moins leur représentation, fait également la fierté de la France.
01:41:30Par ailleurs, il faut tout de même reconnaître que l'armée française
01:41:33est encore l'une des grandes armées d'Europe.
01:41:36Il y a une compétence technique qui est reconnue à cette armée de profession
01:41:41qu'est aujourd'hui l'armée française,
01:41:43depuis l'abandon de la conscription obligatoire et universelle.
01:41:47Donc, c'est en effet quelque chose dont on peut se féliciter,
01:41:50même si l'on sait bien que son financement n'est pas suffisant, peut-être.
01:41:54C'est l'occasion de le rappeler.
01:41:56On a régulièrement cité, depuis le début de la guerre en Ukraine,
01:41:59le chiffre des trois jours,
01:42:01qui serait l'équivalent du nombre de munitions dont la France disposerait
01:42:06si elle devait faire face à une attaque comme celle qu'a subie l'Ukraine.
01:42:10C'est-à-dire qu'en trois jours, nous aurions épuisé l'intégralité
01:42:13de nos réserves et de nos munitions.
01:42:15Ce qui n'est pas exactement rassurant,
01:42:18surtout lorsque l'on voit, en effet,
01:42:20les compétences techniques que cette institution conserve.
01:42:23Donc, il s'agirait peut-être de lui donner les moyens
01:42:25de mettre en œuvre ces mêmes compétences.
01:42:27Et je voyais Régis Le Sommier rêver devant ses avions.
01:42:30Ça fait toujours rêver, finalement,
01:42:32pour terminer cette émission de manière un peu plus légère.
01:42:35Je sais que vous aimez bien les images de fin un peu plus positives.
01:42:40Le rafale, j'ai eu la chance de passer une heure et demie dans un rafale.
01:42:45Je peux vous dire que c'est une expérience absolument inoubliable.
01:42:48Vous prenez des jets ?
01:42:50Oui, on avait pris jusqu'à six jets.
01:42:52Ça, c'est vraiment les contraintes physiques de l'usage de ce type d'appareil.
01:42:56Mais ce qui reste extraordinaire,
01:42:59et quand on voit aussi ces chuteurs opérationnels,
01:43:02c'est qu'en France, effectivement, on a ces compétences,
01:43:05on a cette armée de l'air qui est capable de se projeter,
01:43:09qui est capable d'envoyer aussi, d'accomplir des missions
01:43:12avec du ravitaillement, etc.
01:43:14Donc voilà, on est en Europe aujourd'hui,
01:43:16il n'est rare à pouvoir encore faire ce type de mission.
01:43:19Je pense que ça va durer parce que là,
01:43:23on est quand même dans un cycle très marqué par la guerre.
01:43:26C'est ouvert il y a deux ans avec la guerre en Ukraine.
01:43:29Et donc, les budgets vont augmenter.
01:43:33Les budgets sont en voie d'augmentation.
01:43:35Donc, on va conserver cette armée, tant mieux.
01:43:38Et c'est d'autant plus admirable lorsque l'on se rappelle
01:43:41la forme de ruissellement vertueux
01:43:44que certaines institutions militaires ont eues
01:43:46en faveur de la société civile.
01:43:48Par exemple, l'aviation civile n'aurait pas fait
01:43:51les progrès qu'elle a faits,
01:43:53nous n'en profiterions pas aujourd'hui
01:43:55si, en premier lieu, il n'avait pas fallu
01:43:57avoir des appareils militaires en air
01:43:59aussi sophistiqués et performants
01:44:01que ceux qui se déploient aujourd'hui.
01:44:04Et donc, il y a tout de même aussi quelque chose de positif
01:44:06à retenir d'une armée qui trop souvent est condamnée
01:44:08puisqu'elle rappellerait des épisodes
01:44:10plutôt belliqueux de notre histoire.
01:44:12Voilà, nous finissons donc sur une note positive.
01:44:14Un grand merci à tous les quatre.
01:44:16Je vous le rappelle, ne manquez pas,
01:44:18demain, vous le savez, nous sommes appelés à aller voter.
01:44:20C'est le premier tour des élections législatives.
01:44:22Soirée spéciale sur CNews,
01:44:24en partenariat avec Europe 1 et le JDD.
01:44:2617h, Romain Desarbres.
01:44:2819h, Laurence Ferrari, Pierre de Villeneuve.
01:44:30À 22h, la soirée se poursuit avec Eliott Deval.
01:44:33Et à minuit, Olivier Benkaymout,
01:44:35jusqu'à 2h du matin.
01:44:37Soirée spéciale, CNews vous accompagne donc
01:44:39pour ce premier tour des législatives.
01:44:41Un grand merci à Sabrina Slimani
01:44:43de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:44:45L'actualité qui continue,
01:44:47Mathieu Devesse, dans un instant,
01:44:49c'est l'édition de la nuit.
01:44:51Merci à tous les quatre.
01:44:53On vous retrouve très vite sur notre antenne.
01:44:55Excellente nuit sur CNews, à très vite.