Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans ce soir Info Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit, vous connaissez le principe.
00:00:08 Nous revenons sur l'actualité du jour avec nos invités pour vous accompagner ce soir
00:00:12 autour de ce plateau, le chroniqueur politique, Eliott Mamann.
00:00:15 Bonsoir mon cher Eliott.
00:00:16 Bonsoir.
00:00:17 A vos côtés, Lucas Jakubowicz.
00:00:18 Bonsoir mon cher Lucas, rédacteur en chef Décideur Magazine.
00:00:21 Vous êtes là également, Vincent de Lamorandière.
00:00:24 Bonsoir Vincent.
00:00:25 Bonsoir Olivier.
00:00:26 A vos côtés, Raphaël Stainville.
00:00:27 Raphaël, bonsoir.
00:00:28 Bonsoir Olivier.
00:00:29 Vous êtes là aussi, le journaliste.
00:00:30 Ce que je vous propose ce soir pour cette première demi-heure, c'est que nous nous
00:00:34 intéressions, nous revenions à ces vifs tensions qui ont eu lieu avant la finale de l'Eurovision
00:00:40 qui se déroule donc ce soir à Malmö en Suède.
00:00:42 La haine, on peut le dire, s'est invitée depuis quelques jours dans ce télé-crochet
00:00:46 avec la candidate israélienne, vous le savez, visée par un boycott dans le contexte de
00:00:51 la guerre à Gaza.
00:00:52 La participation d'Israël qui divise dans la rue, mais pas seulement, sur les réseaux
00:00:56 sociaux également, mais aussi auprès des représentants des différents pays en lice.
00:01:02 On voit ce sujet de Marie-Victoire Diodonné et puis on en parle ensuite.
00:01:05 Les polémiques n'en finissent pas.
00:01:08 Au cœur du débat, la participation d'Israël au concours.
00:01:12 Jeudi, le représentant des Pays-Bas se couvre le visage en refusant d'être placé au
00:01:18 côté de la candidate israélienne.
00:01:20 Il a depuis été exclu du concours après un incident sans lien avec ce précédent.
00:01:25 De son côté, la candidate grecque, fin de s'endormir lors d'une conférence de presse
00:01:30 pendant l'interview de la représentante d'Israël.
00:01:32 Même son de cloche auprès de la candidate irlandaise qui ne cache pas son malaise à
00:01:46 l'annonce de la qualification d'Israël en finale.
00:01:49 J'ai pleuré avec mon équipe.
00:01:55 Une défiance inédite de par son ampleur.
00:02:00 Jeudi, l'israélienne de 20 ans s'est entraînée à chanter sous les huées.
00:02:04 Plutôt invitée pour le concert d'ouverture de la demi-finale, l'ancien candidat de la
00:02:14 Suède était arrivé avec autour du poignet un kéfier, symbole palestinien.
00:02:19 Une prise de position politique strictement interdite par le règlement.
00:02:23 Des manifestations ont eu lieu tout au long de la journée, non loin de la salle.
00:02:29 En état d'alerte maximale, le pays a mobilisé l'ensemble de ses forces de l'ordre et a
00:02:33 fait appel à des effectifs des pays limitrophes.
00:02:36 La chanteuse israélienne Eden Golan a chanté.
00:02:40 Sur les réseaux sociaux, on peut voir une séquence qui circule.
00:02:46 On ne peut pas la diffuser malheureusement, mais une séquence émouvante où on voit la
00:02:49 chanteuse s'écrouler, littéralement en pleurs.
00:02:51 Il faut dire que depuis quelques jours, elle a tout de même 100 policiers qui l'accompagnent
00:02:55 comme un chef d'état pour la protéger de ses menaces de mort.
00:02:59 On va peut-être voir d'ailleurs le convoi qu'il accompagnait cette chanteuse dans l'après-midi
00:03:04 face aux manifestations monstres qu'on a pu voir.
00:03:08 Nous allons y revenir.
00:03:09 En tout cas, ce que l'on constate, ce qui aura marqué cette édition de l'Eurovision,
00:03:15 c'est sa politisation.
00:03:17 En même temps, cette Eurovision a toujours été plus ou moins politisée.
00:03:22 Oui, la politique, la sociétalisation de cet événement a toujours eu cours, en tout
00:03:31 cas depuis ces dernières années.
00:03:32 Mais c'est vrai qu'on arrive avec cette édition à une sorte d'extrême.
00:03:35 Moi, ce que je trouve absolument troublant, c'est de voir d'un côté cette chanteuse
00:03:40 israélienne de 20 ans et dans la rue de l'autre côté, une ville quasiment en état de siège
00:03:46 avec une jeunesse, des manifestants qui ont le même âge que cette chanteuse pour beaucoup.
00:03:55 Et cette radicalisation absolue de ces échanges, cette violence, cet antisémitisme qui donne
00:04:05 libre cours à tout.
00:04:07 De cette manière, cette ville de Malmeux était le pire endroit pour accueillir cette
00:04:11 Eurovision compte tenu du contexte et des événements qui ont suivi le 7 octobre.
00:04:17 Parce que cette ville, depuis plusieurs années, a connu un certain nombre d'émeutes avec
00:04:22 une population d'origine immigrée qui a été accueillie ces dernières années, qui
00:04:26 compose aujourd'hui pour 20 %, je crois, la population de Malmeux.
00:04:31 Sur 300 000 habitants, c'est 20 % de la population qui est d'origine de confession musulmane.
00:04:37 Et dans ce contexte s'exacerbe les tensions et la haine d'Israël.
00:04:45 On va voir.
00:04:46 Il y a eu donc une nouvelle manifestation importante cet après-midi.
00:04:51 Les autorités cv2s qui ont autorisé ces manifestations à Malmeux.
00:04:55 L'une s'est terminée à 22 heures.
00:04:58 On va voir une séquence d'ambiance où on voit ces drapeaux palestiniens accompagnés
00:05:04 de roulements de tambour, de cornemuses, des images qui montrent des banderoles avec des
00:05:08 textes tels que « Bienvenue au festival de la chanson du génocide » et « Nom au génocide ».
00:05:13 On va regarder cette séquence.
00:05:16 - Free Palestine !
00:05:20 - From the river to the sea !
00:05:22 - Palestine will be free !
00:05:24 - Palestine will be free !
00:05:27 - Free Palestine !
00:05:30 - Free Palestine !
00:05:37 - Free Palestine !
00:05:43 - Free Palestine !
00:05:45 - Génocide !
00:05:55 - Peace !
00:06:03 - Alors s'agit-il de manifestations spontanées ?
00:06:06 Y a-t-il derrière des cerveaux ?
00:06:08 Nous nous interrogerons plus largement dans un instant.
00:06:10 Nous serons avec notre invité Emmanuel Razzavi, les grands reporters spécialistes du Moyen-Orient,
00:06:15 collaborateurs notamment à Paris Match.
00:06:16 Il est auteur de la phase cachée des Molas, c'est aux éditions du CERF.
00:06:19 Il connaît particulièrement bien cette nébuleuse.
00:06:21 Il va nous rejoindre dans un instant.
00:06:23 Il est en liaison, vous le voyez avec nous.
00:06:25 Nous vous retrouvons tout de suite, cher Emmanuel Razzavi.
00:06:29 Mais avant, nous entendions, Eliott Mamann, ce slogan de « La rivière à la mer, la Palestine sera libre ».
00:06:37 Voilà ce que scandaient les manifestants cet après-midi.
00:06:41 Et on le rappelle à nos téléspectateurs, un slogan révélateur.
00:06:45 - Oui, absolument. C'est le slogan du Hamas.
00:06:47 Donc c'est bien le signe que ces manifestations ne sont pas tant pro-palestinienne qu'anti-israélienne
00:06:52 et qui manifestement récupèrent les outils de communication politique d'une organisation terroriste
00:06:58 qui, par ailleurs, a commis l'un des pires actes, même le pire acte,
00:07:03 à l'encontre des Juifs depuis la Seconde Guerre mondiale.
00:07:05 Ce qui me frappe de manière générale, au-delà des évidences qui ont été rappelées
00:07:10 et précisément très bien dites par Raphaël Stainville,
00:07:13 c'est qu'il y a une forme de rapport extrêmement contestable à la pureté,
00:07:18 un rapport hygiénique à la pureté qui est mis en exergue par ces manifestants.
00:07:24 Et évidemment, c'est toujours couplé à la montée de l'antisémitisme dans une société, par ailleurs.
00:07:28 Mais on entend bien qu'en l'occurrence, il nous explique que cette chanteuse,
00:07:32 parce qu'elle est israélienne, n'a pas sa place dans un concours
00:07:36 qui, a priori, n'est pas particulièrement politique.
00:07:39 Vous vous rappelez qu'il y a toujours eu des polémiques plus ou moins politisées
00:07:43 qui étaient annexes à l'Eurovision.
00:07:45 Mais en l'occurrence, on injecte véritablement le conflit politique
00:07:49 et même plus exactement un conflit lié à la nationalité de l'une des concurrentes
00:07:53 au sein de l'organisation de l'Eurovision.
00:07:56 Et c'est à ce titre-là qu'il faudrait s'opposer à sa présence.
00:07:59 Et c'est véritablement un rapport, une manipulation de l'hygiène
00:08:03 qui m'inquiète terriblement parce qu'elle nous rappelle, évidemment,
00:08:07 les épisodes qui ont précédé dans notre histoire.
00:08:09 L'antisémitisme et le puritanisme ont toujours été liés.
00:08:12 Et de telles manifestations, c'est vrai, ne sont jamais vues, en tout cas de mémoire, à l'Eurovision.
00:08:17 Lukáš Jakubović, on parle de 25 000 personnes.
00:08:19 Selon les organisateurs, aujourd'hui, c'était 12 000.
00:08:22 Tout de même énorme comme population pour descendre dans la rue pour un télécrochet.
00:08:27 J'ai envie de dire, est-ce que vous y voyez effectivement une offensive antisémite aujourd'hui
00:08:35 dans ces manifestations ou alors vous faites la part des choses en disant
00:08:38 effectivement, il y a des manifestants qui sont particulièrement inquiets
00:08:42 pour la population des Gazaouis.
00:08:44 Comment est-ce que vous décryptez ce que vous avez vu ?
00:08:46 Ce que vous dites, il y a 25 000 manifestants.
00:08:48 Moi, j'aimerais citer, entre guillemets, un grand penseur,
00:08:50 M. Mulax et Jean-Pierre Raffarin, qui disait j'entends ceux qui manifestent
00:08:54 et j'entends aussi ceux qui ne manifestent pas.
00:08:57 Aujourd'hui, effectivement, il y a 25 000 personnes qui manifestent
00:09:00 sur la grande place de Malmö, mais il y a aussi des centaines de milliers de personnes
00:09:04 partout en Europe qui ont voté pour la candidate israélienne
00:09:08 il y a quelques jours pour la placer en demi-finale.
00:09:11 Donc finalement, si on fait le jeu du nombre, je pense qu'en réalité,
00:09:15 Eden Golan, la candidate israélienne, a bien plus de soutien que les 25 000 personnes
00:09:20 qui beuglent des slogans, qui frôlent parfois l'antisémitisme.
00:09:24 Vous aviez raison en tout début d'émission quand vous disiez
00:09:26 que l'Eurovision est, qu'on le veuille ou non, politique.
00:09:29 La politique, c'est souvent une guerre des images.
00:09:31 Aujourd'hui, si on regarde la guerre des images, vous avez d'un côté
00:09:34 des personnes qui sont vociférantes, qui sont agressives,
00:09:38 qui sont, comme le dit Eliott, en quête de pureté,
00:09:40 qui souvent ne maîtrisent pas l'histoire.
00:09:43 Elles agissent parfois sous coup de l'émotion, ce qui peut se comprendre.
00:09:46 Elles peuvent peut-être être manipulées également,
00:09:49 mais elles renvoient une image, finalement, de haine et d'agression.
00:09:52 En face de ça, vous avez une jeune femme de 20 ans qui chante,
00:09:55 qui chante en mémoire de ses copains qui ont été tués
00:09:58 dans le plus grand pogrom de l'histoire depuis 1945.
00:10:02 Et je pense que la majorité des Européens font la part des choses,
00:10:05 voient où est vraiment le bien et où, entre guillemets, est le malin.
00:10:08 Soulignons néanmoins, Lucas Jakubowicz,
00:10:11 et je vous donne la parole, Vincent Delamorandière,
00:10:12 soulignons que l'organisation de l'Eurovision a demandé
00:10:16 à la chanteuse israélienne, on en a parlé, de changer les paroles,
00:10:19 les paroles hommage aux victimes du 7 octobre.
00:10:23 C'est tout de même un petit peu ennuyeux dans une démocratie
00:10:26 de demander à un artiste de changer les paroles de sa chanson.
00:10:30 Est-ce qu'il n'y a pas là aussi un signe inquiétant, Vincent Delamorandière ?
00:10:33 Alors, moi, je suis très intéressé, comme avocat,
00:10:37 de voir quand est-ce qu'on passe du débat,
00:10:40 du débat entre opinions qui peuvent être légitimes, plus ou moins, à la haine.
00:10:44 Oui, c'est un mot qui a été employé plusieurs fois.
00:10:46 La haine s'est invitée à l'Eurovision.
00:10:48 Quand est-ce qu'on passe vraiment, on glisse d'un débat,
00:10:51 d'une expression d'idée à la haine ?
00:10:53 J'aimerais vous proposer une définition de la haine.
00:10:56 La haine, à mon sens, c'est personnel,
00:10:58 mais c'est quand on restreint notre champ de conscience
00:11:01 à un seul point qu'on ne supporte pas chez l'autre.
00:11:04 C'est-à-dire que la haine, c'est toujours une façon de voir
00:11:07 de manière très étriquée une simple partie de la réalité,
00:11:11 et de voir de plus en plus petit,
00:11:13 et d'être presque coincé avec ce qu'on n'aime pas chez l'autre.
00:11:16 Et là, ce qu'on voit dans l'Eurovision,
00:11:19 c'est qu'il y a des milliers de personnes, en fait,
00:11:21 qui restreignent leur champ de vision
00:11:23 à la seule nationalité de cette chanteuse.
00:11:26 Ils ne voient plus que c'est une fille de 20 ans,
00:11:27 ils ne voient plus que son talent,
00:11:29 ils ne voient plus l'ensemble de ses...
00:11:32 la beauté même de ses paroles,
00:11:34 la légitimité, en fait, de son émotion
00:11:37 pour ses compatriotes qui sont morts.
00:11:39 Et donc, je pense qu'on peut dire
00:11:40 qu'ils sont véritablement dans la haine
00:11:42 et que ça n'a plus sa place dans l'espace public.
00:11:44 - Effectivement, intéressant, cette définition de la haine
00:11:47 que vous nous proposez ce soir.
00:11:49 Et on peut rappeler aussi, et Eliott Mamann le disait,
00:11:51 Lucas Jakubowicz, que ce sont les slogans du Hamas
00:11:54 qui ont été également scandés ce soir d'un groupe terroriste.
00:11:57 - Oui, et je rebondis aussi sur ce que disait Eliott,
00:11:59 sur la cat de pureté.
00:12:00 Il faut juste rappeler que quand on est dans une cat de pureté,
00:12:03 on trouve toujours plus pur que soi.
00:12:05 Et peut-être que là, on voit des personnes avec des kéfiers
00:12:07 qui, peut-être, appartiennent à la communauté LGBT
00:12:10 ou qui sont plutôt de gauche.
00:12:12 Et aujourd'hui, c'est des alliés objectifs du Hamas.
00:12:14 - Demain. - Mais demain...
00:12:16 - Ce seront des victimes.
00:12:17 - Demain, ce seront probablement des victimes.
00:12:19 C'est exactement ce qui s'est passé, d'ailleurs,
00:12:20 pendant la révolution iranienne.
00:12:22 Mais juste pour rebondir sur ce que vous disiez sur la haine,
00:12:25 en réalité, effectivement, on enferme la chanteuse
00:12:30 dans une case et on est à l'opposé de ce qu'on fait à chaque fois
00:12:34 et ce qu'on demande à chaque fois.
00:12:35 Et qu'il y a, par exemple, des attentats terroristes,
00:12:37 il y a un mot-clé qu'on sort tout le temps, pas d'amalgame.
00:12:40 Aujourd'hui, il y a clairement un amalgame,
00:12:42 puisque une fille de 20 ans qui seulement a pour crime de chanter
00:12:48 est vilipendée pour ce qu'elle est, pour sa religion,
00:12:50 pour sa nationalité et associée à un gouvernement
00:12:52 dont elle n'est absolument pas représentative.
00:12:55 - Nous allons pouvoir revenir à l'Eurovision dans un instant,
00:12:56 mais je vous propose d'élargir le débat avec notre invité.
00:13:00 N'hésitez pas, bien évidemment, à l'interpeller.
00:13:02 Vous aussi, vous êtes là pour cela, Emmanuel Radzavi,
00:13:05 qui est grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient,
00:13:08 collaborateur notamment également à Paris Match.
00:13:11 Et surtout, auteur de la face cachée des Molas aux éditions du CERF.
00:13:16 Vous découvrez la couverture du livre à l'antienne.
00:13:19 Emmanuel Radzavi, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:13:23 Alors, pour les téléspectateurs,
00:13:25 je recontextualise un petit peu l'objet de votre livre.
00:13:28 Vous expliquez au fond comment la République islamique
00:13:31 a étendu son emprise délétère, notamment sur l'Europe.
00:13:36 Nous allons y revenir.
00:13:37 Et je souhaitais voir avec vous, un petit peu,
00:13:40 avoir votre vision de ce qui est en train de traverser l'Europe,
00:13:45 notamment avec ces manifestations.
00:13:47 Comment vous les observez, ces appels au boycott,
00:13:50 ces manifestations en Suède contre la candidate israélienne ?
00:13:55 Vous, qui êtes un spécialiste du Moyen-Orient,
00:13:57 comment est-ce que vous observez tout cela ?
00:14:00 Alors, écoutez, je trouve ça extrêmement choquant.
00:14:02 D'abord et d'une, je suis d'origine iranienne.
00:14:04 Et historiquement, contrairement à ce que prône aujourd'hui
00:14:07 le gouvernement de la République islamique d'Iran,
00:14:09 vous savez, les Perses ont eu pendant 2600 ans
00:14:12 des rapports très étroits avec le peuple juif.
00:14:15 Je rappelle très souvent que lorsque le peuple juif a été déporté,
00:14:18 donc à environ plus ou moins 2600 ans,
00:14:21 par Nabucodonosor II en fait en Mésopotamie,
00:14:25 c'est le roi de Perse, Cyrus le Grand, qui est allé les libérer,
00:14:28 qui leur a permis de rentrer dans ce qu'on appelait à l'époque la Judée
00:14:32 et de reconstruire en fait, en l'occurrence, le temple de Salomon.
00:14:36 Donc aujourd'hui, si vous voulez, je ne peux que être choqué
00:14:40 par ce que je vois de par mes origines bien sûr,
00:14:42 mais aussi en tant que professionnel, en tant que reporter,
00:14:45 vous l'avez rappelé, parce que je pense que ces gens-là aujourd'hui,
00:14:48 mais un de vos invités l'a très justement dit tout à l'heure,
00:14:51 ne connaissent pas en fait du tout l'histoire.
00:14:54 Ils ne savent pas du tout de quoi ils parlent.
00:14:56 Et si vous voulez, quand je vois aujourd'hui, par exemple,
00:14:58 des associations LGBT soutenir le Hamas,
00:15:01 il faudrait leur proposer d'aller là-bas.
00:15:03 Je doute qu'elles soient capables, en fait, ces personnes-là,
00:15:06 de survivre plus de 20 minutes à Gaza aujourd'hui,
00:15:09 parce que les homosexuels, notamment à Gaza,
00:15:12 ou les gens en tout cas, qui ne sont pas considérés
00:15:15 correspondre à la norme islamique,
00:15:17 on les jette attachés à une chaise depuis le haut des immeubles.
00:15:21 C'est ça la réalité.
00:15:22 Et je vous le dis parce que je connais bien Gaza,
00:15:23 parce que j'ai eu l'occasion de faire plusieurs reportages à Gaza
00:15:27 depuis des années, et de rencontrer également d'ailleurs
00:15:30 des cadres du Hamas, de les interviewer.
00:15:33 Pour revenir à ces manifestations, je le disais,
00:15:36 20, 25 000 personnes en Suède.
00:15:38 On le sait, pour organiser toutes sortes de manifestations
00:15:42 de plus de 10 000 personnes, 20 000 personnes,
00:15:43 il faut une organisation.
00:15:45 Qui organise tout cela, selon vous ?
00:15:47 Est-ce que nous sommes face à des manifestations spontanées
00:15:50 aujourd'hui en Europe, ou selon vous,
00:15:53 il y a peut-être des têtes pensantes à l'étranger, peut-être ?
00:15:56 Est-ce que vous avez des éléments à ce sujet-là ?
00:15:59 Alors écoutez, moi lorsque j'ai fait mon enquête,
00:16:02 pour écrire le livre "La face cachée des Mollahs",
00:16:04 mais aussi mes enquêtes pour Paris Match,
00:16:07 il y a une chose que j'ai trouvée,
00:16:10 c'est effectivement le réseau d'influence de la République islamique d'Iran
00:16:13 via ses ambassades en Europe.
00:16:16 Il faut savoir que dès 1979, quand l'Ayatollah Khomeini
00:16:19 prend le pouvoir, il met en place le corps des gardiens de la Révolution,
00:16:22 qui est le bras armé de la République islamique,
00:16:25 mais qui fonctionne avec une unité qui va se créer
00:16:29 quelques années plus tard, qui est la force Al-Qods,
00:16:31 qui est une force spécialisée dans les opérations extérieures de l'Iran,
00:16:33 donc tout ce qui est terrorisme, mais aussi influence.
00:16:37 Et avec ce réseau d'ambassades, si vous voulez,
00:16:39 elle va faire en sorte d'approcher des milieux universitaires,
00:16:44 très souvent des milieux universitaires d'extrême gauche,
00:16:47 c'est-à-dire qu'on reprend exactement la formule qui a marché en Iran,
00:16:50 à savoir l'association de l'extrême gauche et de l'islamisme,
00:16:54 et puis ils vont commencer à véhiculer un discours
00:16:57 dans les universités ou dans les grandes écoles,
00:16:59 qui est un discours évidemment qui va dans le sens
00:17:02 de la République islamique d'Iran, mais aussi de ses proxys,
00:17:05 que ce soit le Hezbollah au sud-liban,
00:17:07 que ce soit le Hamas à Gaza ou les Houthis.
00:17:09 Et donc peu à peu, si vous voulez, sur des années,
00:17:11 vous avez des universitaires, d'ailleurs qui au passage,
00:17:13 parfois vont se faire payer des travaux de recherche,
00:17:17 travaux d'études en Iran.
00:17:19 En quelques années, si vous voulez, vous avez un discours
00:17:23 qui va prendre forme et qui va être relayé.
00:17:26 Alors, il y a une chose qui est importante quand même à comprendre,
00:17:28 parce qu'en ce moment, on parle beaucoup des frères musulmans en France.
00:17:31 L'Ayatollah Khomeini, lui, bien que chiite,
00:17:33 c'est vrai que l'Iran est chiite,
00:17:34 on dit très souvent que le chiisme et le sunnisme n'ont rien à voir,
00:17:37 mais dans les années 50, il a été formé par l'un des disciples de Sayyed Qutb,
00:17:43 qui était le théoricien le plus dur des frères musulmans,
00:17:45 qui prônait l'éradication des juifs, des chrétiens.
00:17:50 Et si vous voulez, il va s'inspirer de ça au moment de la révolution islamique,
00:17:54 des théories des frères musulmans.
00:17:56 Et la République islamique d'Iran, ces derniers mois,
00:17:59 a beaucoup, si vous voulez, activé ces réseaux fréristes
00:18:02 dans plusieurs pays d'Europe, pas qu'en France,
00:18:05 qui très souvent ont eux aussi des relais dans les parties d'extrême gauche
00:18:09 et dans les universités européennes.
00:18:11 Et du coup, si je dis que ces manifestations pour boycotter Israël à l'Eurovision
00:18:16 et ces blocages de campus, alors aux États-Unis, mais également en France,
00:18:20 derrière, il y a la main de l'Iran, c'est le cas ou pas ?
00:18:23 C'est ce qu'on peut dire à vous entendre ce soir ?
00:18:26 Alors, il y a entre autres la main de l'Iran,
00:18:27 parce qu'aujourd'hui, il n'y a pas que l'Iran, en fait,
00:18:30 si vous voulez, qui anime les réseaux liés au Hamas,
00:18:33 et les lobbies en tout cas liés au Hamas en Europe.
00:18:35 Vous avez plusieurs pays, la Turquie en fait partie aussi.
00:18:38 Mais effectivement, on peut aussi voir la main de l'Iran,
00:18:40 parce que moi, j'ai fait une très longue enquête, c'était il y a quelques mois,
00:18:43 où justement, je raconte comment les services de renseignement iranien,
00:18:45 si vous voulez, ce sont dès le lendemain du pogrom du 7 octobre en Israël,
00:18:51 comment les services de renseignement iranien, si vous voulez,
00:18:54 se sont complètement immiscés, d'abord dans les manifestations,
00:18:57 qu'on a vues, place de la République notamment, ou à Montpellier, ou à Toulouse,
00:19:01 et puis petit à petit, effectivement, dans ce que l'on voit aujourd'hui,
00:19:04 dans des universités européennes.
00:19:06 On voit. Restez avec nous, cher Emmanuel Razavi,
00:19:09 c'est absolument passionnant ce que vous nous livrez ce soir.
00:19:12 On le voit, Raphaël Steinville, que oui, il y a des ramunifications,
00:19:16 et il y a une offensive aujourd'hui en Europe, en France également.
00:19:20 Rappelons d'ailleurs que Gérald Darmanin, et c'était à la une du GDD.
00:19:23 Oui, c'est la semaine dernière dans le GDD, lancé une contre-offensive
00:19:26 contre l'influence finalement des frères musulmans en Europe,
00:19:30 mais plus particulièrement en France.
00:19:31 Justement, c'est une question pour Emmanuel Razavi.
00:19:34 Pour vous, est-ce que cette prise de conscience des politiques,
00:19:39 et à commencer par notre ministre de l'Intérieur, est-elle trop tardive ?
00:19:43 Est-il encore possible de contrer leur influence et leur mainmise
00:19:48 sur un certain nombre de quartiers, notamment en France ?
00:19:52 Non, mais on ne peut que se féliciter, je dirais, des propos de Gérald Darmanin,
00:19:55 tant mieux.
00:19:55 Mais vous savez, ça, moi je l'ai raconté il y a 20 ans dans un livre déjà,
00:19:59 je parlais de l'anthrisme en fait,
00:20:00 et du niveau d'infiltration des frères musulmans,
00:20:03 comment dire, dans les associations culturelles françaises,
00:20:06 dans les universités, et même dans certains partis politiques.
00:20:09 Donc si vous voulez, aujourd'hui, ça me paraît un peu tardif,
00:20:11 mais mieux vaut tard que jamais.
00:20:13 Effectivement, il faut s'en préoccuper, d'autant que,
00:20:16 comment dire, ces services, ces frères musulmans,
00:20:19 ces organisations liées à l'organisation des frères musulmans qui sont en France,
00:20:23 très clairement, elles sont activées de toute façon par des services de renseignement.
00:20:28 Je parlais de la République Islamique d'Iran,
00:20:29 mais ce n'est pas la seule, vous avez aussi la Turquie.
00:20:32 Donc c'est très grave ce qui se passe aujourd'hui,
00:20:34 et évidemment, il faut absolument réagir.
00:20:36 Je voudrais faire une petite parenthèse.
00:20:38 Vous savez, quand la révolution iranienne a commencé en 1978 en Iran,
00:20:43 moi j'étais tout jeune, mais je me souviens avoir entendu dire autour de moi,
00:20:47 "les islamistes en Iran, ça n'arrivera jamais".
00:20:49 Vous savez que l'Iran était un pays très ouvert,
00:20:51 c'était un pays très occidentalisé, en tout cas les grandes villes.
00:20:55 Et puis, cette alliance, si vous voulez, entre l'extrême gauche et les islamistes,
00:21:00 en quelques mois a fonctionné, Roménie, avec l'appui d'ailleurs,
00:21:03 d'intellectuels de gauche, j'insiste là-dessus, il y avait Jean-Paul Sartre,
00:21:06 Jean-Paul Sartre en France, il fait partie du comité de soutien à l'Ayatollah Roménie.
00:21:11 Il y avait aussi le philosophe Michel Foucault.
00:21:14 Et si vous voulez, soutenu par toute cette intelligentsia,
00:21:17 si vous voulez, en Europe, en Occident,
00:21:20 et évidemment soutenu par les activistes qu'il y avait en Iran, il a pris le pouvoir.
00:21:24 Il y a une chose par contre qui est assez intéressante,
00:21:26 c'est qu'à peine un an ont passé, et Roménie,
00:21:30 qui a pris le pouvoir avec les gens d'extrême gauche, les a fait exécuter.
00:21:34 En 1980, Roménie a lancé une fatwa pour les faire arrêter et les faire exécuter.
00:21:40 Et c'est pour ça que tout à l'heure, si vous le permettez,
00:21:42 je disais en début d'entretien que ces jeunes que je vois manifester
00:21:47 ne connaissent pas l'histoire, parce que très souvent,
00:21:50 une partie de ces jeunes appartiennent à des groupuscules
00:21:53 ou des organisations d'extrême gauche.
00:21:55 Moi, je trouve que c'est très louable de se soucier de ce qui se passe à Gaza,
00:21:58 je ne dis pas autre chose.
00:21:59 Mais quand on verse, si vous voulez, dans l'antisémitisme,
00:22:02 quand on entend des propos qui sont peu ou prou,
00:22:04 les slogans de la République islamique d'Iran,
00:22:06 vous parliez des slogans du Hamas tout à l'heure, mais c'est aller plus loin.
00:22:09 Ce sont aussi des slogans qu'on entend de la bouche des mollahs iraniens,
00:22:13 des clercs du régime iranien.
00:22:14 Puis je vous rappelle que Ali Khamenei,
00:22:16 qui est le guide suprême de la République islamique d'Iran,
00:22:18 il y a une dizaine de jours s'est fendu de deux tweets pour soutenir les étudiants.
00:22:23 Alors, même pas qu'il manifestait selon lui pour soutenir les Palestiniens,
00:22:28 mais contre les États-Unis et contre Israël.
00:22:31 Je pense qu'aujourd'hui, il y a vraiment quand même danger
00:22:33 et qu'il faut à un moment donné faire en sorte que tout ça cesse.
00:22:37 - Et on comprend bien effectivement que les wokistes
00:22:39 sont les idiots utiles des islamistes au fond, Raphaël Stainville.
00:22:42 Et puis ensuite, Lucas Jakubowicz souhaitait également vous interpeller, Emmanuel Razavi.
00:22:45 - Oui, Emmanuel Razavi, vous mentionnez le fait que depuis des années,
00:22:49 vous aviez travaillé sur notamment l'emprise de plus en plus grande des frères musulmans.
00:22:54 Mais lorsque vos premiers travaux, il y a une vingtaine d'années,
00:22:57 s'intéressaient à ce phénomène, j'imagine que beaucoup,
00:23:01 en tout cas dans sa réception, devaient penser à une sorte de fantasme.
00:23:04 Le problème aujourd'hui, c'est est-ce qu'on n'est pas arrivé à une sorte de point de bascule ou non-retour ?
00:23:09 On voit notamment en Allemagne aujourd'hui un certain nombre de communautés musulmanes
00:23:13 revendiquant le droit, la possibilité de pouvoir imposer la charia.
00:23:18 Est-ce qu'il n'est pas déjà un peu trop tard ?
00:23:22 - Alors, vous avez absolument raison, effectivement, d'alarmer.
00:23:24 Je partage complètement votre point de vue pour être tout à fait clair.
00:23:28 Les révolutions, on l'a vu en Iran,
00:23:30 les révolutions, elles ne se font jamais avec une majorité de gens.
00:23:33 Elles se font toujours avec une minorité.
00:23:35 Et aujourd'hui, moi, je pense qu'on ne rappelle pas assez qu'Israël,
00:23:38 moi, je connais bien Israël, je fais beaucoup de reportages en Israël depuis plus de 20 ans,
00:23:42 c'est une démocratie.
00:23:44 Et aujourd'hui, en fait, si vous voulez, ces frères musulmans,
00:23:46 il faut rappeler que le Hamas, c'est la branche palestinienne des frères musulmans,
00:23:49 confère l'article 2 de sa charte.
00:23:53 Si vous voulez, quand on s'attaque à une démocratie, les gens du Hamas le disent,
00:23:57 première étape Israël, ensuite l'Occident.
00:24:00 Mais c'est une thématique qui est reprise en général par les organisations fréristes.
00:24:06 Organisations fréristes qui, j'insiste là-dessus,
00:24:08 sont aujourd'hui soutenues par la République d'Iran,
00:24:11 entre autres, puisque je parlais aussi, évidemment, des services secrets turcs.
00:24:15 Donc, évidemment qu'aujourd'hui, il faut s'inquiéter.
00:24:18 Évidemment que moi, quand j'ai raconté ça il y a 20 ans,
00:24:22 tout le monde me disait, ah, tu exagères peut-être un peu.
00:24:25 Les mêmes me disent aujourd'hui, tu avais raison, tu avais vu juste.
00:24:28 Ce n'est pas du tout en fait que j'avais vu juste,
00:24:29 c'est que j'enquêtais sur le terrain, comme d'autres de mes confrères,
00:24:31 et que nous voyions à l'époque ce qui était en train de se passer.
00:24:35 Je rappelle qu'en 2019, il y a une commission sénatoriale sur l'islam radical.
00:24:41 Nous sommes un certain nombre de journalistes enquêtés sur le sujet des frères musulmans,
00:24:46 à voir raconter ce qui était en train de se passer.
00:24:49 Cette commission parlementaire sur l'islam radical devait donner naissance à une loi
00:24:55 qui est devenue loi sur le séparatisme.
00:24:58 Je pense que là c'était un peu hors sujet parce que les islamistes aujourd'hui,
00:25:01 les frères musulmans, il faut se référer à leur texte,
00:25:03 ils ne cherchent pas à séparer leur projet,
00:25:06 c'est écrit d'ailleurs dans leurs documents, c'est la conquête,
00:25:09 c'est imposer un califat islamique partout où vivent des musulmans.
00:25:14 C'est très convergent avec la République islamique d'Iran,
00:25:16 puisque la République islamique d'Iran,
00:25:18 si vous lisez les textes de Romény des années 70, son fameux livre vert,
00:25:21 il parle bien de djihad mondial,
00:25:23 et il dit qu'à un moment donné, viendra le moment où il pourra y avoir une convergence
00:25:27 de toutes les oppositions, de tous les confrères islamistes
00:25:31 qui pourront à ce moment-là imposer ou lancer ce djihad mondial.
00:25:35 Donc ce n'est pas que de la littérature ce qui se passe, c'est une réalité.
00:25:38 Et d'ailleurs on l'a vu avec ces manifestations,
00:25:40 c'était dimanche dernier à Hambourg,
00:25:42 manifestation de 1000 personnes qui demandaient la création d'un califat en Allemagne,
00:25:47 phénomène nouveau là encore que nous avons pu décrypter la semaine dernière.
00:25:51 Vous restez avec nous puisque Lucas Jakubowicz a une question à vous poser.
00:25:55 Oui bonsoir monsieur, petite question,
00:25:57 quel serait l'intérêt du régime des mollahs de faire de l'antrisme dans les universités,
00:26:02 sachant qu'au sein des universités,
00:26:03 il y a beaucoup d'universitaires qui sont déjà décoloniaux, islamo-gauchistes ou waukes,
00:26:08 et qui donc, servent déjà la soupe au régime islamique
00:26:14 sans qu'il y ait besoin de dépenser de l'argent ou des ressources ?
00:26:18 Alors vous avez raison, c'est une très bonne question.
00:26:19 Je ne dis pas d'ailleurs que, et c'est intéressant, vous parlez de financement,
00:26:22 l'Iran ne dépense pas autant d'argent que ça pour faire de l'influence
00:26:25 parce que justement ces réseaux sont là, ces réseaux sont existants.
00:26:29 En fait ils servent si vous voulez sur des organisations dont l'idéologie peut les servir.
00:26:37 Si on parle de la France aujourd'hui, ces réseaux existent,
00:26:39 puisque vous avez des partis d'extrême gauche qui ont prouvé depuis le 7 octobre
00:26:43 qu'ils étaient plutôt plus sur le logiciel de la République islamique d'Iran
00:26:46 que sur celui des démocraties.
00:26:49 Et le waukisme, en l'occurrence dont parlait notre invité tout à l'heure,
00:26:53 a été aussi asservi un petit peu de passe-plat.
00:26:58 Là-dessus il faut comprendre que tous les États font de l'influence.
00:27:01 L'Iran n'est pas le seul État au monde à faire de l'influence,
00:27:04 et dès 1979 quand il a pris le pouvoir,
00:27:06 Roménie a mis en place une stratégie d'influence, comme je vous disais tout à l'heure,
00:27:10 via les réseaux d'ambassades iraniennes, notamment en Europe,
00:27:14 parce que c'est vrai aussi dans d'autres lieux,
00:27:17 notamment en Amérique centrale ou en Amérique du Sud.
00:27:21 Donc cette logique d'influence doit servir les intérêts.
00:27:24 Vous savez, pour bien répondre à votre question,
00:27:26 il faut que vous compreniez que Roménie était vraiment,
00:27:30 si vous lisez mon livre, d'ailleurs c'est ce que je dis quand on lit ses textes,
00:27:34 on a l'impression d'avoir affaire à un psychopathe extrêmement idéologisé,
00:27:38 qui s'est beaucoup inspiré des frères musulmans,
00:27:40 et qui croit réellement qu'à un moment donné,
00:27:43 l'exemple de la République islamique d'Iran sera suivi,
00:27:46 bien sûr dans les pays frontaliers de l'Iran,
00:27:48 et puis peu à peu dans le monde.
00:27:51 Et le guide Ali Khamenei aujourd'hui, qui est le guide suprême,
00:27:54 qui est le successeur de l'ayatollah Roménie,
00:27:56 pense exactement la même chose.
00:27:58 Lui aussi est quelqu'un qui est absolument fasciné par les théories des frères musulmans,
00:28:02 il est d'ailleurs le traducteur officiel en langue persane
00:28:05 des livres de Sayyed Qutb, dont je parlais tout à l'heure,
00:28:07 qui a appelé à tuer les juifs, les chrétiens,
00:28:10 et qui est un admirateur au passage du nazisme.
00:28:13 Donc j'espère avoir répondu assez clairement à votre question.
00:28:16 Aujourd'hui, il y a une vraie volonté de la République islamique d'Iran
00:28:20 d'étendre ses tentacules, c'est une véritable pieuvre,
00:28:24 jusque chez nous.
00:28:26 Emmanuel Razavi, c'est absolument passionnant.
00:28:28 Il faudra que vous veniez en plateau, nous vous invitons ce soir effectivement.
00:28:32 Dès que vous passez à Paris, n'hésitez pas à venir.
00:28:35 Avant de vous libérer, cette dernière question,
00:28:37 Vincent de Lamorandière souhaitait également vous interpeller.
00:28:39 Oui, vous montrez des menaces évidentes, claires.
00:28:43 J'aimerais savoir, selon vous, ce qui pourrait éviter le schéma
00:28:47 ou la tentation d'une forme de guerre de religion.
00:28:50 Qu'est-ce qui pourrait permettre une coexistence pacifique
00:28:54 ou même féconde entre les différentes religions,
00:28:56 en tout cas en Europe par exemple ?
00:28:58 Alors, pour vous répondre, vous savez, je suis de régine iranienne,
00:29:01 il y a beaucoup de musulmans dans ma famille
00:29:02 qui ne se reconnaissent absolument pas dans ces manifestations.
00:29:05 Majoritairement, je pense que beaucoup de musulmans
00:29:09 qui sont en France sont complètement laïcisés,
00:29:11 ne veulent pas entendre parler de religion.
00:29:13 Et que les gens qui ont préempté, si vous voulez,
00:29:16 la parole au nom soi-disant des musulmans de France étaient minoritaires.
00:29:20 Mais on réussit à convaincre les institutions
00:29:22 et un certain nombre de nos confrères d'ailleurs,
00:29:25 qu'ils avaient une voix légitime,
00:29:27 mais qui n'était autre que la voix des frères musulmans
00:29:29 et donc pas celle des musulmans.
00:29:31 Donc je pense que ces gens-là, pour être éclair avec vous,
00:29:33 je ne suis pas législateur,
00:29:34 mais je l'ai dit lors de la commission d'enquête parlementaire,
00:29:36 on connaît aujourd'hui, nos services de renseignement les connaissent,
00:29:39 les journalistes comme moi les connaissent,
00:29:40 on sait quelles sont les organisations,
00:29:42 souvent en association loi 1901,
00:29:45 liées aux frères musulmans en France,
00:29:46 il faut les fermer.
00:29:47 Je pense que tous les imams qui sont membres de ces organisations
00:29:52 qui n'ont pas la nationalité française,
00:29:53 il ne faut pas les garder en France,
00:29:55 il faut les renvoyer en fait chez eux.
00:29:58 Il faut faire en sorte, si vous voulez, de protéger.
00:30:00 En faisant ça, on protégera en fait ce qu'on appelle maintenant
00:30:03 le bien-vivre ensemble.
00:30:05 Beaucoup de gens, moi dans mon entourage,
00:30:06 vous savez j'ai grandi avec des amis qui étaient afghans,
00:30:09 iraniens, syriens,
00:30:10 mais personne ne se reconnaît aujourd'hui.
00:30:12 Je pense qu'ils sont tous pour la chanteuse israélienne,
00:30:14 pour être très clair avec vous,
00:30:15 parce qu'ils veulent la paix, ils ont choisi la démocratie.
00:30:18 Donc si vous voulez, il y a une espèce de, comment dire,
00:30:20 il y a un récit qui a été imposé par les frères musulmans en France.
00:30:25 Ce récit était un piège dans lequel sont tombés en fait
00:30:28 certains partis politiques,
00:30:29 je pense aux partis politiques de gauche et d'extrême gauche,
00:30:33 et ça a fini par institutionnaliser des gens
00:30:35 qui ne sont absolument pas légitimes dans la communauté musulmane.
00:30:38 Donc ma réponse, elle est claire,
00:30:39 il faut être très sévère avec ceux qui menacent la démocratie.
00:30:43 Ça protégera la communauté musulmane française.
00:30:45 D'ailleurs, je ne crois pas qu'il y ait de communauté musulmane en réalité en France.
00:30:47 Je pense qu'il n'y a qu'une communauté, c'est la communauté française.
00:30:50 Moi, j'ai été élevé comme ça.
00:30:51 Donc si l'on fait ça, on se garantira, si vous voulez, pour l'avenir.
00:30:55 Si on ne le fait pas, ces gens vont prendre de plus en plus de pouvoir.
00:30:59 Enfin moi qui le dis, vous avez vu qu'encore,
00:31:01 on a raconté que les frères musulmans avaient infiltré un réseau d'avocats récemment,
00:31:05 vous l'avez raconté sur votre chaîne.
00:31:07 Voilà, tout ça correspond à une réalité.
00:31:08 Aujourd'hui, il est temps de faire montre de prudence
00:31:13 et puis je pense aussi de fermeté pour préserver la démocratie.
00:31:17 Un grand merci Emmanuel Razavi.
00:31:20 Vous revenez quand vous voulez sur ce plateau.
00:31:22 Bien évidemment, vous êtes spécialiste du Moyen-Orient,
00:31:24 grand reporter, collaborateur à Paris Match.
00:31:26 On rappelle votre dernier ouvrage,
00:31:29 La face cachée des Molas, c'est aux éditions du CERF.
00:31:33 Un grand merci à vous.
00:31:34 Effectivement, une interview tout à fait passionnante
00:31:38 puisque nous nous sommes interrogés tout au long de la journée
00:31:41 de savoir si effectivement derrière,
00:31:42 il y avait une offensive contre la démocratie occidentale.
00:31:45 Nous avons pu, vous avez pu faire une idée,
00:31:47 chers amis téléspectateurs, ce soir avec le témoignage
00:31:51 et le travail d'Emmanuel Razavi qu'il nous a partagé ce soir.
00:31:56 Il est 23h.
00:31:57 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews.
00:32:00 Elisa Lukawski est avec nous.
00:32:02 Tout de suite, le Flash Info.
00:32:04 Bonsoir, ma chère Elisa.
00:32:05 Trois policiers blessés après un refus d'obtempérer,
00:32:13 un nouveau refus d'obtempérer, ça s'est passé ce matin à Mulhouse.
00:32:16 Le conducteur de la voiture qui a foncé sur les forces de l'ordre
00:32:19 était sous l'emprise d'alcool et de stupéfiants.
00:32:22 Les trois agents ont été transportés à l'hôpital.
00:32:24 Le plus touché des agents est en urgence relative.
00:32:26 Le conducteur responsable de ce refus d'obtempérer,
00:32:29 blessé a lui aussi été transporté à l'hôpital.
00:32:33 La guerre en Ukraine a aidé centaines de personnes.
00:32:35 Ont été évacuées de secteurs proches de la frontière russe,
00:32:37 alors même que la Russie a revendiqué la prise de six villages
00:32:41 dans l'est du pays.
00:32:42 Les forces russes, repoussées il y a près de deux ans
00:32:44 de cette zone du nord-est ukrainien,
00:32:46 y ont réalisé dernièrement une série de petites avancées
00:32:48 face à l'armée ukrainienne, à court de recrues et d'armements.
00:32:53 Plusieurs centaines de militants d'ultra-droite
00:32:55 ont défilé cet après-midi à Paris.
00:32:57 Un défilé à l'appel d'un comité du 9 mai
00:32:59 pour commémorer la mort de l'un d'entre eux,
00:33:01 Sébastien Désieux, décédé en 1994.
00:33:04 La préfecture de police de Paris avait initialement interdit
00:33:07 cette manifestation annuelle,
00:33:08 mais le tribunal administratif de Paris
00:33:10 a suspendu cette mesure ce matin.
00:33:12 Une manifestation qui a eu lieu sans incident.
00:33:15 Merci beaucoup, ma chère Elisa, Elisa Lukawski,
00:33:18 que nous retrouvons à 23h30
00:33:20 pour un nouveau Point complet sur l'actualité.
00:33:23 À la une également, ce soir, cette information.
00:33:26 Dix hommes se sont évadés du centre de rétention administrative
00:33:30 du CRA, donc A7, en passant par le toit.
00:33:33 Les tuyards qui se sont faufilés par les combles,
00:33:36 ils ont ensuite accédé au toit,
00:33:37 ils ont ensuite sauté dans la rue et ils ont pris la fuite.
00:33:40 Une évasion qui interroge, qui pose beaucoup de questions.
00:33:44 Nous allons en parler dans un instant,
00:33:46 mais avant, retour sur les faits et ses signés Goderic Bey.
00:33:50 Dans la nuit de vendredi à samedi,
00:33:52 entre deux rondes de surveillants,
00:33:54 dix individus décident de s'évader
00:33:56 du centre de rétention administrative de CET.
00:33:59 Réunis dans une chambre, ils utilisent les gonds d'une porte
00:34:01 pour découper la tôle du plafond.
00:34:03 Rapidement, ils s'immiscent dans les combles
00:34:05 et accèdent au toit avant de sauter dans les rues adjacentes
00:34:08 pour prendre la fuite.
00:34:09 Une évasion rendue possible à cause du manque d'effectifs
00:34:13 et d'un système d'alarme défaillant.
00:34:15 Malheureusement, nous sommes un effectif insuffisant
00:34:17 pour les surveiller, puis les locaux ne sont pas adaptés,
00:34:20 ils sont vétustes.
00:34:21 Il faut savoir que ce n'est pas une prison,
00:34:23 il n'y a pas de cellules individuelles.
00:34:24 Donc c'est pour cette raison que la tâche est très compliquée,
00:34:27 et je dirais même mieux, dangereuse pour les policiers
00:34:30 qui se trouvent aujourd'hui dans des fonctions
00:34:33 de surveillance de centres de rétention.
00:34:35 De plus en plus de retenues en crasse sont des délinquants,
00:34:38 parfois violents, ce qui complique davantage la tâche des policiers.
00:34:41 Ce n'est pas la première fois qu'on a des évasions,
00:34:44 malgré la vigilance et le travail sérieux des policiers.
00:34:47 On a parfois eu des mutineries dans ce centre de rétention,
00:34:50 des agressions, certains mettaient des feux à des matelas
00:34:56 pour créer la diversion.
00:34:58 Gérald Darmanin souhaite ouvrir de nouveaux centres
00:35:00 de rétention administratifs pour atteindre en 2027
00:35:04 l'objectif de 3000 places.
00:35:07 Ce centre de rétention, déjà connu pour ses problèmes,
00:35:10 mais peut-être, rappelons-le, Vincent de la Morandière,
00:35:12 ce sont des policiers qui gardent les personnes
00:35:14 qui sont dans ces centres de rétention administratives,
00:35:17 ce n'est pas l'administration pinententiaire, si je puis dire.
00:35:20 Ce n'est pas une prison, c'est encore autre chose.
00:35:22 Éclairez-nous sur ce sujet, c'est quoi un CRA ?
00:35:25 En fait, CRA, c'est Centre de Rétention Administrative.
00:35:29 C'est un lieu fermé où il y a une atteinte partielle
00:35:32 à la liberté d'aller et venir.
00:35:34 D'autres libertés sont maintenues, contrairement
00:35:36 aux centres de détention, par exemple.
00:35:37 En détention, on n'a pas le droit d'avoir de téléphone.
00:35:40 Les visites sont réglementées.
00:35:43 Dans un centre de rétention administrative,
00:35:45 les personnes qui sont là, qui sont retenues
00:35:46 sur un plan administratif, ont droit, par exemple,
00:35:48 d'avoir un téléphone.
00:35:49 Ils n'ont pas le droit de sortir.
00:35:51 En fait, ils sont retenus là le temps, soit d'être éloignés,
00:35:55 soit, en théorie, d'être régularisés,
00:35:58 ou que leur situation administrative soit réévaluée.
00:36:02 Et donc, ça n'a rien à voir avec une prison.
00:36:04 Les personnes qui sont évadées sont peut-être
00:36:06 des délinquants par ailleurs, qui peut-être,
00:36:09 dans le passé, ont été condamnés.
00:36:11 Ça, c'est possible.
00:36:13 Et il y aura des réactions sur ce point-là.
00:36:15 Par contre, ce n'est pas des personnes qui sont
00:36:17 en train d'exécuter une peine.
00:36:18 Et donc, ça n'a absolument rien à voir.
00:36:20 - Vous nous dites que ces 10 évadés, ce soir,
00:36:22 donc, déjà, n'ont rien à faire sur le territoire français.
00:36:25 C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont dans un crât.
00:36:27 Mais également, beaucoup sont des délinquants.
00:36:30 Donc, peut-être délinquants.
00:36:31 Je ne comprends pas pourquoi.
00:36:32 Si vous voulez mon interrogation, c'est pourquoi un délinquant
00:36:36 qui n'a rien à faire sur le sol français,
00:36:38 aujourd'hui, est encore sur le sol français
00:36:39 et peut sortir d'un crât ?
00:36:40 - Si je peux me permettre, c'est qu'il y a eu
00:36:42 un changement de doctrine.
00:36:43 Si pendant...
00:36:44 - De législation ?
00:36:46 - Non, même de doctrine, de la part du ministre de l'Intérieur.
00:36:48 Si pendant un temps, l'objectif du gouvernement était
00:36:51 que 100 % des OQTF, des obligations de quitter le territoire,
00:36:55 soient reconduits, ils ont révisé leurs prétentions.
00:36:58 Et aujourd'hui, l'objectif est de faire en sorte
00:37:01 que ce sont exclusivement, ou en tout cas, principalement,
00:37:03 ceux qui sortent en prison et ayant, par ailleurs,
00:37:08 l'obligation de quitter le territoire,
00:37:10 qui soient d'abord placés en crât avant d'être éloignés,
00:37:13 si tout va bien.
00:37:15 Et donc, c'est là où on arrive à un problème
00:37:17 dont on voit les effets aujourd'hui,
00:37:19 c'est qu'aujourd'hui sont placés en crât,
00:37:22 en centre de rétention administrative,
00:37:24 essentiellement, principalement, des profils de personnes
00:37:28 qui ont connu la prison, qui ont connu la dureté,
00:37:31 la loi de la prison et qui se retrouvent
00:37:33 dans un environnement, certes, fermé,
00:37:35 mais avec, finalement, des possibilités
00:37:38 de pouvoir contrevenir, s'en prendre aux forces de l'ordre,
00:37:43 bien supérieures que celles qu'ils avaient lors de la prison.
00:37:47 Donc, les policiers, aujourd'hui, le disent, le répètent,
00:37:50 ce sont des endroits extrêmement dangereux aujourd'hui pour eux,
00:37:55 parce que ce sont des concentrations de populations difficiles
00:38:00 qui sont aujourd'hui logées dans ces crâts.
00:38:02 Et avec, effectivement, cette possibilité
00:38:06 que les personnes évadées aujourd'hui,
00:38:09 créent un danger pour la société.
00:38:12 Alors, on n'a pas précisément les profils de ces personnes,
00:38:15 mais effectivement, ça soulève beaucoup de questions,
00:38:18 comme l'expliquait Raphaël Stainville et Yotmaman.
00:38:20 Et on voit bien aussi la notion diplomatique derrière,
00:38:23 puisque s'ils sont sur le territoire français,
00:38:26 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de pays qui souhaitent les voir revenir.
00:38:31 Absolument, ces crâts n'ont rien de fermé,
00:38:33 ils ont d'administratif de reprendre en leur sein
00:38:35 toutes les vicissitudes de l'administration.
00:38:37 Par exemple, notre incapacité à obtenir des laissés-passer consulaires
00:38:41 qui nous permettent de renvoyer des personnes
00:38:44 dont on ne voudrait pas dans leur pays d'origine.
00:38:46 Et je rappelle, comme Raphaël Stainville l'a amorcé,
00:38:50 que depuis une circulaire valse de 2012,
00:38:52 qui en réalité n'était qu'une reprise,
00:38:55 une adaptation de la législation française à la jurisprudence européenne,
00:38:58 même si le gouvernement a essayé de changer à nouveau cette jurisprudence
00:39:03 dans le projet de loi immigration,
00:39:04 il n'y a plus de délit de clandestinité en France.
00:39:08 C'est-à-dire que les personnes qui sont approchées
00:39:11 parce qu'elles doivent être mises en crât
00:39:12 ne sont pas uniquement approchées
00:39:14 parce qu'elles ont franchi la frontière de manière illégale
00:39:17 et qu'elles n'ont donc à ce titre pas le droit d'être sur le territoire.
00:39:20 Elles sont approchées parce qu'elles ont commis un délit,
00:39:23 certes pas un délit qui, dans le droit commun,
00:39:25 enverrait n'importe quel national français en prison,
00:39:28 mais un délit qui néanmoins a conduit les autorités administratives
00:39:31 à considérer qu'il fallait écarter ces personnes de la société publique
00:39:35 et pourquoi pas déclencher les mesures administratives.
00:39:39 C'est précisément le propos qui nous permettrait de renvoyer
00:39:42 ces individus dans leur pays d'origine.
00:39:45 C'est bien cela à l'origine le propos d'Ecra.
00:39:48 Et donc, comme vous le disiez, c'est surtout également un problème diplomatique
00:39:52 puisque l'on ne parvient pas à l'heure actuelle
00:39:54 à renvoyer des personnes qui n'ont pas le droit d'être en France.
00:39:57 Ces personnes, une fois qu'elles vont être rattrapées,
00:40:00 Vincent de la Morandière, elles vont retourner en Cra,
00:40:03 ou alors effectivement elles vont aller en prison
00:40:05 parce qu'il y aura cette évasion qui a eu lieu ?
00:40:09 Quel va être leur statut ?
00:40:10 Alors, il y a plusieurs éléments.
00:40:14 Le premier critère, ça va être quand vont-ils être rattrapés ?
00:40:17 Parce que pour éloigner quelqu'un,
00:40:19 il faut que l'obligation de quitter le territoire français soit valable
00:40:22 et ces objectifs ne sont valables qu'un an, pendant une durée limitée.
00:40:26 Ça, c'est un premier.
00:40:27 Ça veut dire que pendant un an, s'ils ne sont pas retrouvés,
00:40:29 ils peuvent ensuite être tranquilles sur le territoire français ?
00:40:32 Il faut reprendre un titre administratif pour solliciter leur éloignement,
00:40:35 qui va être plus automatique après un second cas.
00:40:39 Par contre, ce que je veux dire actuellement,
00:40:41 parce que ça, ça n'apparaît absolument pas dans ces débats,
00:40:44 c'est qu'on voit apparaître pendant les gardes à vue, aujourd'hui,
00:40:47 pour des gens qui sont mis en cause mais qui ne sont pas encore condamnés,
00:40:50 pour des infractions qui peuvent être sérieuses
00:40:52 et auquel cas on peut le comprendre et c'est spontanément,
00:40:54 et pour des infractions qui sont beaucoup moins graves,
00:40:57 qui sont même, pour certaines, vraiment banales,
00:41:02 les procédures pénales qui se doublent automatiquement
00:41:04 de procédures administratives ou préfèvent à prononcer
00:41:07 pendant la garde à vue une OQTF.
00:41:09 Et ces obligations de quitter le territoire français,
00:41:12 on a 48 heures, en fait, pour pouvoir les contester et pour faire appel.
00:41:17 Et donc, en fait, les gens n'ont pas le temps de sortir de la garde à vue
00:41:21 pour pouvoir faire appel de ces OQTF
00:41:24 et donc, en fait, on s'aperçoit actuellement que la pratique policière
00:41:28 est de doubler toutes les mesures pénales d'enquête pénale
00:41:33 d'éloignement, de demande d'éloignement et d'obligation de quitter le territoire.
00:41:37 - Que ça contrarie le travail des avocats, j'en conviens,
00:41:41 mais je pense que 100% des Français, ou en tout cas,
00:41:43 une grande majorité des Français, aujourd'hui, sont favorables.
00:41:46 - Et dans la réalité, ça se voit, parce que ces personnes ne sont pas envoyées.
00:41:50 - Je le répète, aujourd'hui, sont placées en centre de rétention administrative,
00:41:54 essentiellement, principalement, des personnes qui ont un passé
00:41:58 non pas seulement délictuel, mais criminel.
00:42:00 Donc, en fait, les centres de rétention administrative,
00:42:03 c'est la doctrine du ministère de l'Intérieur
00:42:05 et les courriers qui ont été adressés au préfet.
00:42:08 Donc, en fait, les centres de rétention administrative,
00:42:11 aujourd'hui, sont quasiment un sas à la prison
00:42:13 avant l'éloignement qu'on espère des intéressés.
00:42:17 - Eliott Mamad voulait réagir et vous continuerez, Vincent Delamand.
00:42:20 - Non, mais simplement, c'est précisément grâce à l'interpellation
00:42:23 que le préfet peut ensuite émettre ou prononcer une OQTF.
00:42:26 Les OQTF ne tombent pas par magie, ce n'est pas simplement
00:42:28 parce que quelqu'un est entré illégalement sur le territoire
00:42:31 qu'il a d'office une OQTF.
00:42:33 Ce n'est pas le cas, à moins qu'il ait été pris en flagrant délit
00:42:36 au cours du passage de la frontière par un policier.
00:42:39 - Pardon, Eliott, vous avez encore une vision beaucoup trop...
00:42:42 - Non, mais c'est pour rappeler que, véritablement,
00:42:45 les personnes qui sont sous OQTF et donc qui sont mises sous crâ
00:42:47 sont des personnes qui se sont fait remarquer par les services de police.
00:42:49 - Donc, sondez, ne parlez pas de délit.
00:42:52 - Actuellement, j'ai des dossiers, par exemple, où une personne
00:42:54 n'a pas d'assurance sur sa trottinette électrique.
00:42:57 Si vous voulez, il y a une obligation d'avoir des assurances
00:42:59 sur certains types de trottinettes.
00:43:00 - Il a été placé en crâ ?
00:43:01 - Et en tout cas, il a été placé en garde à vue.
00:43:05 Obligation de quitter le territoire français sur ça pour cette infraction.
00:43:09 - Je crois que non.
00:43:10 - Voilà, bon, merci.
00:43:12 - Je pense qu'il n'a pas été placé en crâ.
00:43:14 - C'est vrai.
00:43:15 - Mais ce que ça contrarie, j'aimerais répondre à ce que vous disiez tout à l'heure, Raphaël.
00:43:19 C'est qu'on a des OQTF qui sont délivrés de manière très généreuse,
00:43:23 très peu qui sont appliqués, mais aujourd'hui, la doctrine...
00:43:26 - 17 %, 17 %.
00:43:27 - Beaucoup moins.
00:43:28 Aujourd'hui, la doctrine du mystère de l'intérieur,
00:43:30 c'est vraiment de placer en crâ, encore une fois,
00:43:32 des personnes qui ont un passé criminel, qui ont connu la prison,
00:43:36 et plutôt que ceux qui, jusqu'à présent, probablement comme votre client,
00:43:41 avaient pu connaître dans le passé ces centres de rétention administrative.
00:43:44 - La parole est à la défense, ai-je envie de dire.
00:43:46 - Oui, ce que ça contrarie, ce n'est pas les droits de la défense,
00:43:49 c'est simplement la présomption d'innocence, par exemple.
00:43:51 C'est-à-dire qu'en fait, avant qu'une personne soit condamnée définitivement,
00:43:55 avant qu'une personne soit reconnue coupable,
00:43:57 en fait, elle va être sanctionnée administrativement
00:43:59 et il y a une volonté de l'éloigner du territoire.
00:44:02 Et c'est ça qui pose un problème.
00:44:04 Et le deuxième point qui pose problème, c'est ces crâs,
00:44:06 c'est qu'en fait, on voit bien avec ces crâs
00:44:08 que ce système, cette législation ne fonctionne pas.
00:44:12 Pourquoi ça ne fonctionne pas ?
00:44:13 Parce qu'effectivement, je pense que les statistiques officielles,
00:44:16 c'est 17% d'exécution des obligations de...
00:44:19 - Non, on est aux autres. 7%, 7%.
00:44:22 - En fait, ça va dépendre si on est sur la métropole
00:44:25 ou si on intègre Mayotte, qui change les stats, en fait,
00:44:29 sur la question de l'exécution des...
00:44:31 - Donc 7% en métropole ?
00:44:33 - Probablement 7% en métropole.
00:44:35 On est probablement là-dedans.
00:44:38 Il y a aussi beaucoup de gens, en fait, qui ne sont ni expulsables,
00:44:42 parce qu'en fait, on ne peut pas les expulser,
00:44:45 parce qu'en fait, ils vivent en France depuis 20 ans
00:44:47 et qu'ils ne sont pas non plus régularisables,
00:44:50 ce qu'on appelle les ninis.
00:44:51 Enfin, et le troisième point qu'il faut le dire,
00:44:53 c'est que la législation française est bloquée
00:44:56 par la législation européenne sur ce point-là,
00:44:58 qui est très déséquilibrée,
00:44:59 puisqu'en fait, fait et impose des obligations d'éloignement
00:45:04 aux États qui accueillent ou par lesquels transitent,
00:45:08 en fait, les personnes qui sont en situation irrégulière,
00:45:11 notamment l'Italie, la France et l'Espagne.
00:45:12 - Voilà, je vous le rappelle.
00:45:13 Si vous nous rejoignez, donc, ce débat, pourquoi ?
00:45:15 Eh bien, parce que 10 hommes se sont évadés
00:45:18 d'un centre de rétention administrative à 7.
00:45:21 Alors, nous suivons bien évidemment l'évolution.
00:45:23 Pour le moment, ils sont toujours en liberté.
00:45:25 Une situation inquiétante et qui provoque,
00:45:28 bien évidemment, le débat sur le sort de ces personnes.
00:45:31 Et vous le rappelez, Raphaël Stainville,
00:45:33 le gouvernement qui s'était engagé à effectuer 100%
00:45:38 de ses obligations de quitter le territoire français.
00:45:40 Et on voit bien que nous sommes bien en deçà.
00:45:43 - C'est une vieille promesse, mais ils ont très largement
00:45:45 revu leurs prétentions à la baisse.
00:45:46 - Et nous y reviendrons dans les prochains jours.
00:45:49 Je souhaitais, pardonnez-moi, que nous revenions,
00:45:54 là encore ce soir, sur ce calvaire,
00:45:57 calvaire de deux adolescents dans un contexte de crime d'idoneur.
00:46:00 Alors, pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:46:03 nous en avons parlé déjà hier.
00:46:05 Nous vous révélions cette affaire sordide.
00:46:07 Le frère et la mère d'une jeune fille sont accusés
00:46:10 de l'avoir séquestrée et violemment battue.
00:46:14 La raison du crime, une histoire de cœur entre deux adolescents.
00:46:17 Les deux suspects ont été mis en examen hier.
00:46:20 Ils ne supportaient pas cette relation.
00:46:22 Et ils ont fait vivre un calvaire de jeunes adolescents.
00:46:26 Et là, on en sait un peu plus.
00:46:28 Aujourd'hui, Sandra Buisson nous raconte justement ce supplice.
00:46:33 - Les deux adolescents venaient de rompre sans problème.
00:46:36 Mais c'est la découverte de cette relation, même terminée,
00:46:39 qui a provoqué la fureur de la famille de la jeune fille.
00:46:41 Sa mère et son grand frère ont reconnu, devant les enquêteurs,
00:46:45 avoir frappé l'adolescente.
00:46:47 Et selon elles, ils auraient fait bien plus.
00:46:49 Sa mère, notamment, lui aurait craché dessus,
00:46:51 lui aurait mis un couteau sous la gorge, coupé les cheveux rats
00:46:54 et l'aurait menacée de la renvoyer au Tchad.
00:46:57 La jeune fille affirme avoir été séquestrée
00:46:59 et avoir dû prendre la fuite en pleine nuit, en début de semaine,
00:47:03 pour mettre fin à ce calvaire.
00:47:05 Une fureur qui s'est aussi abattue sur son ex,
00:47:08 petite amie de 16 ans lui aussi.
00:47:10 Il se souvient d'avoir été attiré dans un guet-apens dimanche dernier.
00:47:14 Il est alors roi de coup dans la voiture
00:47:15 où plusieurs individus le montent de force.
00:47:18 Il perd connaissance, se réveille au pied d'un immeuble de Reims
00:47:21 où il est à nouveau frappé.
00:47:23 Puis ses agresseurs l'emmènent dans un appartement
00:47:25 pour le violenter encore,
00:47:27 avant qu'il ne perde connaissance à nouveau
00:47:29 et se réveille en pleine rue, désorienté.
00:47:31 Le jeune garçon est traumatisé,
00:47:33 c'est ce qu'a expliqué le procureur de Reims
00:47:35 hier dans sa conférence de presse.
00:47:37 Il a le nez fracturé, un visage tuméfié,
00:47:40 marqué par une plaie faite au couteau.
00:47:42 Des blessures impressionnantes selon le magistrat.
00:47:45 La mère et le frère de la jeune fille
00:47:47 n'y avoir frappé le jeune homme et l'avoir séquestré.
00:47:50 Ils ont tous les deux été mis en examen,
00:47:52 notamment pour enlèvement, séquestration et violences aggravées.
00:47:56 Les autres personnes suspectées d'avoir participé au fait
00:48:00 sont toujours recherchées.
00:48:01 - J'en sens mon... - Effectivement, Lucas, j'accueille.
00:48:04 J'accueille au lit.
00:48:06 Oui, alors Vincent de la Mourandière,
00:48:08 l'affaire est confirmée, effectivement,
00:48:10 c'est une histoire de cœur,
00:48:11 puisque c'était l'interrogation pour nos téléspectateurs
00:48:14 que nous avions pendant le récit de Sandra Buisson.
00:48:16 Et c'est un phénomène assez nouveau, finalement,
00:48:18 cette justice parallèle qui se fait dans ce type d'affaires.
00:48:22 Ce n'est pas la première fois qu'on le voit
00:48:24 et c'est un phénomène assez inquiétant
00:48:26 et qui montre au fond, c'est ça la constatation aujourd'hui.
00:48:31 C'est l'échec total de l'assimilation,
00:48:33 finalement, en France d'une certaine population.
00:48:37 Très clairement, je sais qu'il y a beaucoup de procès
00:48:39 qui sont faits, à CINUS notamment,
00:48:41 pour mettre en avant ce genre de faits divers.
00:48:43 Je sais aussi que quand on regarde la PQR,
00:48:46 donc la Presse quotidienne régionale,
00:48:48 ce que je fais assez souvent,
00:48:49 ça remonte très souvent, ce type de crime d'honneur.
00:48:52 Et donc, ce qui est vraiment important à dire,
00:48:54 c'est que là, on n'est pas sur du fait divers,
00:48:57 mais on est sur plutôt du fait de société.
00:49:00 Donc, en fait, quand on analyse ce type de crime de haine,
00:49:04 on peut, par exemple, penser au meurtre de Chahina
00:49:08 à Crier il y a quelques années, qui était un bon exemple.
00:49:10 Il y avait aussi en Alsace,
00:49:12 une personne qui avait été passée à tabac
00:49:13 parce qu'elle était amoureuse de quelqu'un d'une autre religion.
00:49:16 Bref, des faits divers comme ça, il y en a plein.
00:49:18 Mais vraiment, je pense que quand on doit régler
00:49:20 ce type de problème, il ne faut pas faire
00:49:23 une réponse seulement pénale ou judiciaire au cas par cas.
00:49:25 Il faudrait vraiment faire un audit complet
00:49:28 de qui sont les auteurs de ces crimes, d'où est-ce qu'ils viennent.
00:49:32 Est-ce que c'est de la première génération ?
00:49:33 Est-ce que c'est de la troisième génération ?
00:49:35 Est-ce que c'est des Français depuis plusieurs générations ?
00:49:37 Parce que tant qu'on n'a pas de cartographie précise
00:49:41 de qui commettent ces crimes, d'où ils viennent,
00:49:44 combien il y en a, est-ce qu'il y a une réelle augmentation ?
00:49:46 On est condamné à observer, à ne pas pouvoir agir.
00:49:49 On va peut-être pouvoir avoir, justement,
00:49:50 sur cette question, un éclairage de Vincent de La Morandière,
00:49:52 avocat pénaliste.
00:49:53 Effectivement, est-ce que ce type de situation
00:49:56 vous les vivez régulièrement ?
00:49:58 Est-ce que c'est quelque chose de nouveau que vous constatez ?
00:50:01 Alors, effectivement, je dirais depuis 2-3 ans,
00:50:04 je vois apparaître dans mon cabinet des situations suivantes.
00:50:12 Une jeune femme a une vie intime,
00:50:14 a une vie amoureuse avec un jeune homme,
00:50:16 et puis finalement, par exemple, ne va pas se marier.
00:50:18 Elle n'est pas demandée en mariage.
00:50:20 Puis en fait, la relation cesse, ça s'arrête là.
00:50:23 Et c'est vrai que l'entourage proche de cette jeune femme
00:50:26 peut le supporter très mal,
00:50:29 peut considérer ça comme un déshonneur
00:50:32 vécu par leur soeur ou par leur fille.
00:50:36 Ils ne voient pas ça du tout comme l'expression d'une liberté,
00:50:39 d'une liberté sexuelle, par exemple,
00:50:41 mais simplement l'expression véritable d'un déshonneur.
00:50:43 Et on sent que la pression monte
00:50:45 et qu'on va se retrouver dans une configuration qui est étonnante.
00:50:48 C'est-à-dire, soit ça peut tendre vers des violences volontaires
00:50:51 ou une forme de justice privée, et c'est une issue possible,
00:50:55 soit, et c'est aussi vers une solution judiciaire,
00:50:58 où la famille va dire "mais tu n'as pas pu accepter ça",
00:51:01 et donc va mettre une pression à la fille
00:51:03 pour qu'elle dépose plainte pour viol contre la personne.
00:51:06 Et ça, c'est l'expression de ce que disait Eliot tout à l'heure,
00:51:08 et je trouve ça très intéressant.
00:51:10 Eliot rappelait que dans toutes les formes de totalitarisme,
00:51:13 il y a à la base une prétention à la pureté.
00:51:16 Et vous voyez, on voit bien dans ces cas-là
00:51:19 que c'est dans le fond une conception de la pureté,
00:51:24 du mariage, etc., qui vient sous-tendre, au fond,
00:51:28 des idées qui sont violentes.
00:51:30 - Lucas Jakubowicz et Eliot Mamann ensuite.
00:51:32 - Alors, quand je suis confronté, moi, à ce type de fait divers
00:51:35 en lisant la presse ou en regardant la télé,
00:51:37 je m'amuse à faire une espèce de statistique macabre.
00:51:40 Je regarde le fait divers,
00:51:42 je regarde dans la presse et sur les réseaux sociaux
00:51:44 s'il y a des prises d'opposition des féministes.
00:51:47 Parce qu'en réalité, le cœur de ces faits divers,
00:51:49 c'est toujours une femme qui veut vivre comme elle l'entend
00:51:51 et qui est rattrapée.
00:51:52 Et sur ce point-là, on remarque quand même
00:51:54 que les féministes sont très, très silencieuses.
00:51:57 Et moi, c'est peut-être une des choses qui m'interpellent le plus.
00:52:00 Plus qu'une justice parallèle,
00:52:01 plus que peut-être des soucis d'intégration, d'assimilation,
00:52:04 c'est le silence de ceux et celles qui, en principe,
00:52:07 doivent mettre au centre de leur combat la libération des femmes,
00:52:10 quelle que soit leur religion
00:52:12 ou quel que soit le quartier dans lequel elles vivent.
00:52:14 - Effectivement, tout à fait juste.
00:52:15 Et c'est vrai qu'on le rappelle régulièrement,
00:52:16 ce silence des féministes dans d'autres...
00:52:18 - Regardez, par exemple, le cas de Shaina.
00:52:21 Shaina, il y a un livre très bien qui a été écrit sur l'affaire,
00:52:24 qui a été écrit par une journaliste de Charlie Hebdo.
00:52:26 Elle montre très bien à quel point le féminisme est,
00:52:29 mais totalement absent des débats
00:52:32 et aussi absent des consciences aussi dans ces quartiers.
00:52:35 Avec peut-être une statistique qui pourrait intéresser les téléspectateurs,
00:52:39 le drame de Shaina à Creil, c'était dans le quartier du Plateau.
00:52:42 Et je m'étais amusé à regarder dans les dernières élections présidentielles,
00:52:46 par exemple, le parti le plus écoféministe sur le quartier du Plateau,
00:52:49 c'est-à-dire les Verts, combien ils ont eu de voix ?
00:52:51 Quatre, quatre seulement dans ce quartier.
00:52:53 - Effectivement, révélateur.
00:52:54 Elliot Mahmann.
00:52:55 - Oui, moi, ce qui m'interpelle, c'est quelque chose qui relève plus
00:52:58 du fond de ces phénomènes-là, de ces faits qui s'accumulent.
00:53:02 Et c'est principalement l'implication des parents
00:53:05 dans un certain nombre de ces phénomènes.
00:53:07 Je ne sais pas d'ailleurs si vous avez également des données,
00:53:09 une tendance à nous indiquer peut-être à cet égard,
00:53:12 puisque ce n'est pas la première fois que les parents s'impliquent dans...
00:53:15 - Romance sur Isère, on se souvient.
00:53:16 - Absolument. Et vous savez, la semaine dernière,
00:53:19 à Châteauroux, lorsque un jeune adolescent avait été poignardé
00:53:22 par un autre jeune adolescent.
00:53:24 - Mathis. - Absolument.
00:53:25 Et que la mère de l'agresseur était venue frapper,
00:53:29 mettre une baffe à la victime qui était au sol
00:53:33 à la suite de l'action de son fils.
00:53:35 Et je suis particulièrement interpellé par ces phénomènes-là
00:53:39 parce que, vous savez, on dit souvent que cette accumulation de faits divers
00:53:42 est surtout le fait des vicissitudes de l'éducation,
00:53:47 du fait que l'on ne pourrait plus éduquer.
00:53:48 Mais en réalité, on comprend bien dans ces phénomènes-là
00:53:51 que les délinquants en question sont accompagnés par une cellule familiale
00:53:55 qui les porte.
00:53:56 Donc la question n'est pas tant "est-ce qu'on éduque encore?",
00:53:58 mais "comment on éduque?".
00:53:59 Alors, évidemment, ça repose les questions de normes culturelles
00:54:02 que vous avez mentionnées tout à l'heure.
00:54:04 Mais je pense qu'il nous faut aussi reconnaître
00:54:07 que certains des discours qui se présentent comme courageux
00:54:10 en disant que c'est par l'éducation que l'on surpassera
00:54:14 ces difficultés auxquelles nous faisons face,
00:54:15 contribuent également à une culture de l'excuse
00:54:18 qui aggrave le problème.
00:54:19 Oui, parce qu'au fond, on rappelle que cela a fait deux générations
00:54:21 qu'ils ne se sont pas assimilés finalement,
00:54:23 si l'on s'attarde sur ces phénomènes.
00:54:27 S'agissant de cette affaire,
00:54:28 je pense que c'est une immigration beaucoup plus récente.
00:54:30 Mais moi, ce que je trouve très intéressant,
00:54:34 c'est que jusqu'à très peu de temps,
00:54:37 ce genre d'affaires, de drames,
00:54:40 on ne pouvait les commenter que de l'étranger.
00:54:42 C'est-à-dire, vous étiez en Turquie,
00:54:45 vous faisiez des reportages en Turquie,
00:54:47 ou dans d'autres pays du Moyen-Orient,
00:54:53 ou plus lointain encore,
00:54:55 vous pouviez commenter ce genre d'affaires sordides,
00:54:58 de crimes d'odeur, de police des mœurs.
00:55:00 Aujourd'hui, on en vient presque à s'habituer qu'en France,
00:55:04 ce genre de drames existent.
00:55:07 Mais effectivement, la question de l'assimilation,
00:55:11 elle est à la fois présente,
00:55:12 mais on sait depuis des années que les responsables politiques
00:55:16 ont renoncé à une politique d'assimilation.
00:55:20 Quant à l'éducation et la responsabilité des parents,
00:55:22 c'est précisément parce qu'il n'y a pas d'assimilation,
00:55:24 pas plus qu'il n'y a d'intégration,
00:55:26 que la culture qui s'impose à ces enfants
00:55:30 est celle venue d'ailleurs.
00:55:31 Donc, on assiste à une tribalisation de la société,
00:55:35 des mœurs, de la culture,
00:55:36 avec des cultures qui sont en concurrence.
00:55:39 - Je vous propose, messieurs, à présent,
00:55:42 que nous revenions sur ce NIM, refus d'obtempérer.
00:55:45 Nous allons suivre, bien évidemment,
00:55:46 les suites de cette affaire à Reims.
00:55:49 Mais ce refus d'obtempérer, c'est vrai que, malheureusement,
00:55:52 nous en commentons très régulièrement,
00:55:55 si ce n'est pas toutes les semaines,
00:55:57 dans un contexte grandissant de violence
00:55:59 envers les forces de l'ordre.
00:56:00 Et puis, dans un contexte aussi d'une profession sous le choc,
00:56:04 depuis la fusillade,
00:56:05 dont nous en avons longuement parlé dans ce comité aérien
00:56:07 du 13e arrondissement de Paris,
00:56:09 cela s'est passé jeudi soir,
00:56:11 des policiers, une nouvelle fois, pris pour cible.
00:56:14 Et c'était près de Melouse, ce matin,
00:56:16 trois d'entre eux intervenant en renfort
00:56:19 pour un refus d'obtempérer,
00:56:20 ont été blessés par un automobiliste
00:56:23 qui a volontairement percuté le véhicule.
00:56:25 Et nous allons voir, justement,
00:56:27 regarder l'état de ce véhicule.
00:56:29 Cela, on dit non sur le choc.
00:56:32 Les trois policiers blessés,
00:56:33 transportés à l'hôpital en urgence relative.
00:56:36 Alors, l'un d'eux est touché
00:56:39 pour une suspicion de fracture des jambes et du bassin,
00:56:42 ce qui n'est pas rien.
00:56:43 Le conducteur du véhicule
00:56:44 qui a foncé sur l'équipage de police
00:56:46 a lui aussi été blessé.
00:56:48 Il a 37 ans.
00:56:48 Il a été pris en charge à l'hôpital.
00:56:51 Il devrait être placé en garde à vue
00:56:52 une fois son état de santé jugé compatible.
00:56:55 Voilà ce que nous nous disions ce matin.
00:56:58 Saïd Boussour du syndicat de police Allianz
00:57:00 réagissait, justement,
00:57:01 juste après ce refus d'obtempérer sur notre antenne.
00:57:03 Écoutez-le.
00:57:04 La première défermeté,
00:57:06 ça doit être la réponse pénale
00:57:07 qui doit être apportée à ce genre de comportement
00:57:09 qui est inadmissible
00:57:10 et donc de plus en plus insupportable pour les collègues.
00:57:13 La première déresponsabilité aujourd'hui
00:57:14 sur les refus d'obtempérer,
00:57:15 elle n'accombe pas aux policiers,
00:57:17 elle accombe aux conducteurs
00:57:19 qui refusent d'obtempérer au sommation.
00:57:21 Je vous laisse imaginer
00:57:22 si ce chauffard avait percuté à 160 km/h
00:57:25 d'autres badauds au niveau de la voie publique,
00:57:29 les conséquences dramatiques qu'on aurait pu rencontrer.
00:57:32 Qu'aurait-on dit ?
00:57:36 La première déresponsabilité, je vous le rappelle,
00:57:38 c'est celle des conducteurs
00:57:39 qui n'obtempèrent pas au sommation de s'arrêter.
00:57:42 Il faut impérativement,
00:57:44 mais impérativement,
00:57:45 une réponse pénale qui soit ferme,
00:57:47 qui permettra de dissuader ces chauffards,
00:57:49 ces chauffards de la route,
00:57:51 de faire prendre non plus aux usagers
00:57:52 des risques inconsidérés,
00:57:54 mais également à mes policiers
00:57:55 qui accomplissent une mission de plus en plus compliquée.
00:57:58 Je rajoute que selon les premiers éléments de l'enquête,
00:58:00 le conducteur roulait sous l'emprise de stupéfiants,
00:58:03 d'alcool, dans un véhicule non assuré.
00:58:06 Les faits dont il est à l'origine
00:58:08 ont été qualifiés d'ailleurs de tentatives d'homicide volontaire.
00:58:12 Par l'enquête en cours,
00:58:13 vous nous direz dans un instant
00:58:14 combien d'années de prison il risque.
00:58:16 Mais avant, Eliott Mamann,
00:58:18 ce qui me semble intéressant de souligner,
00:58:20 c'est l'insistance de ce policier
00:58:22 de rappeler la responsabilité des auteurs
00:58:25 dans un refus d'obtempérer.
00:58:27 Il tient à rappeler au fond
00:58:28 que ce ne sont pas les policiers qui sont responsables.
00:58:30 Ça pourrait être du bon sens.
00:58:32 Néanmoins, on entend les forces de l'ordre
00:58:33 aujourd'hui insister sur ce point-là.
00:58:36 Oui, absolument.
00:58:36 Et on voit bien qu'aujourd'hui,
00:58:37 on peut construire des récits
00:58:39 en orientant les analyses dans le sens qui nous arrange.
00:58:43 Parce qu'il est vrai que dans un certain nombre de médias,
00:58:45 on va plutôt considérer que
00:58:46 ceux qui font face à une violence structurelle et systémique
00:58:50 sont plutôt, par exemple, les manifestants
00:58:52 ou l'intégralité des personnes qui doivent
00:58:55 se présenter face à un contrôle de police
00:58:57 à un moment ou à un autre.
00:58:58 Alors que, me semble-t-il,
00:58:59 on peut également proposer la lecture
00:59:01 selon laquelle ceux qui, systématiquement,
00:59:03 du fait d'une forme de système qui les oppresse,
00:59:08 sont mis en danger.
00:59:09 Ce sont précisément les policiers.
00:59:11 On voit bien, en l'occurrence,
00:59:12 qu'il y avait une forme de violence
00:59:14 totalement décomplexée de la part de cet individu
00:59:16 qui a perpétré ce refus d'obtempérer.
00:59:20 Par ailleurs, je crois que la réaction du policier
00:59:22 est aussi significative du fait qu'il y a
00:59:24 un sentiment d'impunité assez généralement partagé.
00:59:27 Puisque, d'une certaine manière,
00:59:28 que l'on considère que l'idée selon laquelle
00:59:31 la réponse pénale n'est pas suffisamment forte,
00:59:34 soit une construction médiatique,
00:59:36 ou que l'on considère que la réponse pénale
00:59:39 est suffisamment forte,
00:59:41 on ne peut pas nier que, du point de vue des délinquants,
00:59:43 ils jouissent tout de même d'une forme d'impunité
00:59:46 et qu'ils ne pensent à aucun moment
00:59:48 pouvoir être entremêlés, si vous voulez,
00:59:51 dans les ordres de la police française
00:59:54 et pouvoir véritablement se confronter à eux,
00:59:56 non pas d'un point de vue physique,
00:59:58 mais également par l'entremise de la loi.
01:00:00 C'est une dimension qui me semble absente
01:00:01 chez certaines personnes.
01:00:04 - Et c'est vrai qu'on le souligne régulièrement,
01:00:07 Eliott Mamann, Vincent de la Morandière.
01:00:08 Déjà, pour commencer,
01:00:09 combien d'années de prison risque-t-il
01:00:11 ce suspect de 37 ans qui fonce volontairement
01:00:14 sur les policiers, alcoolisé,
01:00:17 à usage de stupéfiants,
01:00:18 un véhicule qui est non assuré,
01:00:19 qui roule à 160 km/h ?
01:00:21 Ça aurait pu être une catastrophe.
01:00:23 - Alors là, il faut bien séparer deux choses,
01:00:25 deux infractions qui n'ont rien à voir.
01:00:27 Il y a un délit, c'est le refus d'obtempérer.
01:00:29 C'est-à-dire, même aggraver,
01:00:30 c'est celui qui expose autrui un risque de mort imminente
01:00:34 ou d'incapacité permanente.
01:00:37 Ça, c'est un délit, je crois que c'est 5 ans ou 7 ans
01:00:40 en cas d'aggravation.
01:00:41 Mais c'est le fait de ne pas répondre à un ordre
01:00:45 visant à s'il s'arrête.
01:00:47 Ça, c'est la première chose.
01:00:48 Puis il y a un autre fait qui est beaucoup plus grave,
01:00:50 qui n'a rien à voir.
01:00:51 - La tentative d'homicide volontaire.
01:00:53 - Exactement, c'est utiliser sa voiture
01:00:54 comme arme par destination
01:00:57 pour foncer sur le véhicule des policiers.
01:01:00 Et là, il est poursuivi pour tentative d'homicide volontaire
01:01:03 avec arme sur les personnes dépositaires
01:01:07 de l'affaire publique.
01:01:09 Et là, c'est la perpétuité encourue
01:01:11 avec un régime d'aménagement de peine extrêmement restreint
01:01:15 puisqu'on peut être avec une période de sûreté
01:01:18 incompréhensible de 30 ans.
01:01:19 - Vous avez défendu déjà un auteur de refus d'obtempérer.
01:01:21 - Alors oui.
01:01:22 - Vous me raconterez dans un instant, justement,
01:01:24 pour voir, on va voir si effectivement la justice est laxiste.
01:01:27 - Non, je donne tout de suite la réponse.
01:01:29 - Ah bah vous nous expliquez pourquoi ?
01:01:30 Parce que visiblement, autour du plateau,
01:01:32 tout le monde n'est pas d'accord.
01:01:33 Il est 23h30.
01:01:35 Le débat à suivre dans un instant,
01:01:36 mais Elisa Lukavski nous a rejoint.
01:01:38 Le Flash Info avec vous, ma chère Elisa.
01:01:41 - Washington critique Israël sur la conduite de la guerre
01:01:49 qu'Israël mène face au Hamas.
01:01:50 Les États-Unis jugent raisonnable d'estimer qu'Israël
01:01:54 a violé le droit humanitaire international à Gaza,
01:01:57 sans pouvoir toutefois le conclure de manière définitive,
01:01:59 selon un rapport du département d'État sur la situation
01:02:02 dans le territoire palestinien.
01:02:03 Déjà hier, l'ONU a mis en garde
01:02:05 contre une catastrophe humanitaire colossale
01:02:07 dans la ville surpeuplée de Rafah, à la frontière égyptienne.
01:02:11 Emmanuel Macron espère que Kylian Mbappé
01:02:13 participera aux Jeux olympiques.
01:02:14 Dans une vidéo publiée aujourd'hui,
01:02:16 le président de la République a redit
01:02:17 "compter sur le Real Madrid"
01:02:19 pour libérer le capitaine de l'équipe de France
01:02:20 pendant les Jeux.
01:02:21 Le probable futur club de l'attaquant
01:02:24 a déjà annoncé qu'il ne libérerait pas ses joueurs
01:02:26 à cette échéance.
01:02:27 Kylian Mbappé qui a officialisé hier son départ
01:02:30 du Paris Saint-Germain.
01:02:31 On connaît le grand gagnant du concours Lépine,
01:02:33 le concours qui récompense la meilleure invention de l'année
01:02:36 pour cette édition 2024.
01:02:37 C'est Rémi Duchalard qui a été primé parmi les 250 inventeurs.
01:02:42 Il a créé un système d'aide aux déficients visuels,
01:02:44 des lunettes équipées d'une caméra
01:02:46 et connectées à une ceinture
01:02:48 pour aider les personnes malvoyantes.
01:02:49 Elles permettent aux malvoyants justement
01:02:51 de percevoir les reliefs pour mieux se déplacer.
01:02:55 Merci beaucoup Elisa.
01:02:56 Nous connaissons donc le gagnant du grand concours Lépine.
01:02:59 On ne connaît pas encore le grand gagnant de l'Eurovision.
01:03:03 Est-ce que vous savez si...
01:03:04 Puisqu'on me posait la question.
01:03:05 Elisa, reste avec nous.
01:03:07 Est-ce que vous savez si le chanteur français
01:03:10 a fait sa prestation à cette heure ?
01:03:12 Pas encore, Slimane n'a pas encore fait sa prestation.
01:03:13 Il est 25e à passer.
01:03:15 Ah il l'a fait, me dit-on.
01:03:17 Bon, je n'ai pas suivi.
01:03:18 C'est incroyable, me dit-on dans l'oreillette.
01:03:20 Voilà, c'était la petite parenthèse Eurovision.
01:03:24 Mais les répétitions étaient très très bonnes.
01:03:26 Voilà, et d'ailleurs Slimane
01:03:28 qui a tenu à chanter un message de paix
01:03:31 puisqu'on l'a vu, il y a eu aussi
01:03:33 également une petite polémique à son sujet.
01:03:35 Merci Elisa Lukavski.
01:03:36 Je vous souhaite une excellente nuit.
01:03:37 On vous retrouve avec grande joie
01:03:39 vendredi prochain pour recevoir Info Weekend.
01:03:42 Excellente nuit, ma chère Elisa.
01:03:44 Nous continuons de parler de ce NIM,
01:03:46 refus d'obtempérer.
01:03:48 Cela s'est passé à Toulouse.
01:03:50 Si vous nous rejoignez, un homme âgé de 37 ans
01:03:53 sous l'emprise d'alcool, de stupéfiants,
01:03:55 dans un véhicule non assuré, a foncé sur les policiers.
01:04:00 Trois policiers blessés à Mulhouse, pardonnez-moi.
01:04:03 Trois policiers blessés et donc
01:04:07 trois policiers à l'hôpital et une enquête ouverte
01:04:11 pour tentative d'homicide volontaire.
01:04:13 Un cas concret avec vous, Vincent de la Morandière,
01:04:14 puisque je vous demandais il y a un instant
01:04:16 si effectivement vous aviez défendu un auteur
01:04:18 de refus d'obtempérer,
01:04:21 savoir ce qu'avait requis le parquet.
01:04:24 Et au final, combien...
01:04:26 - Ce qui a été prononcé.
01:04:27 - Et ce qui a été prononcé.
01:04:28 - Alors, pour répondre, il y a moins d'un mois,
01:04:33 j'ai défendu quelqu'un qui a fait un refus d'obtempérer
01:04:36 sans que personne ne soit blessé.
01:04:37 Il n'y a pas eu d'accident, il n'y a pas eu de personne blessée.
01:04:40 Il a été interpellé deux heures après.
01:04:42 Il n'avait pas le droit de conduire, c'est sûr,
01:04:43 et son permis de conduire était suspendu.
01:04:46 Il avait déjà plusieurs condamnations
01:04:48 dans son casier judiciaire.
01:04:50 Pour être honnête, plusieurs est un petit mot,
01:04:53 il en avait beaucoup.
01:04:55 Mais les réquisitions du parquet ont été extrêmement élevées.
01:04:58 Ils ont demandé quatre ans ferme avec mandat de dépôt,
01:05:01 c'est-à-dire maintien imminent en détention.
01:05:04 - C'est quoi le maximum ?
01:05:05 - Je crois que pour un refus d'obtempérer aggravé,
01:05:08 c'est sept ans en courrue.
01:05:10 Donc on est quand même sur une peine très lourde,
01:05:13 mais quatre ans, si vous voulez,
01:05:14 c'est des peines qui sont prononcées souvent
01:05:16 pour des délinquants d'habitude,
01:05:17 qui sont enracinées dans la délinquance,
01:05:20 la délinquance choisie.
01:05:21 - C'est équilibré pour cet homme ?
01:05:23 - Alors, je pense que le problème est ailleurs.
01:05:26 Je pense qu'il y avait une dimension psychologique,
01:05:28 peut-être psychiatrique.
01:05:29 La peine qui a été prononcée m'a semblé assez juste,
01:05:32 en réalité, assez en tout cas incontestable.
01:05:35 Nous, on n'a pas fait appel de cette peine-là.
01:05:38 Deux ans ont été prononcés,
01:05:40 un sursis probatoire renforcé de deux ans,
01:05:42 avec six mois ferme et mandat de dépôt.
01:05:45 - Donc le parquet demande quatre ans ferme et...
01:05:49 - Les juges du siège ont considéré
01:05:51 que c'était trop élevé.
01:05:52 - Les juges donnent six mois ferme.
01:05:53 - Ils ont fait deux ans de prison
01:05:55 avec six mois ferme et mandat de dépôt,
01:05:58 donc la personne est restée en détention.
01:06:00 Il y a eu un appel du parquet.
01:06:01 Donc en fait, cette affaire est toujours en cours,
01:06:04 va faire l'objet d'un examen par la cour d'appel.
01:06:07 Mais toujours est-il qu'on ne peut pas dire
01:06:10 que ce soit des peines qui ne soient pas élevées.
01:06:13 C'est des peines qui sont conséquentes.
01:06:15 - Mais alors, vous avez certainement
01:06:16 très bien fait votre travail,
01:06:17 puisqu'il devait prendre quatre ans,
01:06:19 il ne prend que six mois.
01:06:20 Néanmoins, voilà, c'est ça, Raphaël Stainville.
01:06:22 Peut-être aussi...
01:06:23 - Je suis surpris que Vincent à la fois
01:06:28 semble dire que la justice se montre sévère,
01:06:33 alors même que six mois, compte tenu du péligré,
01:06:36 de l'indédu que vous défendiez,
01:06:39 et compte tenu des faits qui lui étaient reprochés,
01:06:41 quand bien même il n'y a pas eu de blessés,
01:06:42 quand bien même...
01:06:43 Mais peu importe, il y a quand même
01:06:46 cet état d'esprit, ce refus non tempéré.
01:06:50 Et finalement, ces six mois fermes,
01:06:54 ça ne me semble pas si cher payé.
01:06:56 Et heureusement que le parquet
01:06:57 a fait appel à cette décision.
01:07:00 - Lucas Jakubowicz, effectivement,
01:07:02 c'est aussi la perception de beaucoup de Français,
01:07:04 puisque beaucoup de sondages
01:07:07 montrent que beaucoup de Français
01:07:09 trouvent la justice trop laxiste.
01:07:11 Et lorsque c'est vrai,
01:07:12 vous nous dites quatre ans fermes requis
01:07:14 et six mois de...
01:07:15 - Sauf quand c'est un frère ou un fils
01:07:17 qui se retrouve devant la juridiction pénale.
01:07:19 Et les 500 000 prévenus
01:07:22 qui se retrouvent devant les juridictions
01:07:23 correctionnelles en France chaque année,
01:07:26 je vais vous dire un secret,
01:07:27 ont des parents, ont des frères, ont des enfants.
01:07:29 - Et les victimes aussi, maître.
01:07:31 - Et c'est vrai, mais même quand...
01:07:32 - Les victimes aussi.
01:07:33 - L'exemple que je vous donnais,
01:07:34 on parle de quatre ans,
01:07:35 aller chercher quatre ans d'emprisonnement
01:07:37 pour un dossier où il y a eu zéro blessé.
01:07:40 Et c'est ça qui me pose un question.
01:07:42 En tout cas, je ne peux pas dire
01:07:43 qu'on soit dans un pays laxiste.
01:07:45 Ce n'est pas vrai, on ne peut pas dire ça.
01:07:46 - Et il y a débat, Eliott Mamann,
01:07:48 Lucas Jakubowicz peut-être pour conclure.
01:07:50 - Non, mais simplement,
01:07:51 ce sera très court, donc ensuite,
01:07:52 je cède ma parole à Lucas Jakubowicz.
01:07:54 Mais en droit pénal, par exemple,
01:07:56 il me semble qu'il n'y a pas besoin
01:07:58 de la matérialisation d'une fraude,
01:08:00 mais simplement de la matérialisation
01:08:01 de l'intention de commettre une fraude
01:08:04 pour qu'une peine particulièrement sévère
01:08:06 soit retenue à l'entre-encontre.
01:08:08 On l'a vu dans certaines affaires Sarkozy,
01:08:10 par exemple.
01:08:11 On le voit aux États-Unis à l'heure actuelle
01:08:13 avec le procès à New York de Trump
01:08:17 sur le paiement pour faire taire Stormy Daniels.
01:08:20 Donc, d'une certaine manière,
01:08:22 la justice est là pour juger également une intention.
01:08:25 - Et pas des pensées.
01:08:26 Il n'y a pas de délits de pensée en France.
01:08:28 - Quand on réunit les conditions
01:08:30 pour commettre un crime,
01:08:32 ce n'est pas uniquement une pensée,
01:08:33 c'est qu'on a essayé,
01:08:34 mais qu'on n'y est pas parvenu.
01:08:36 Je veux dire, une tentative d'assassinat
01:08:37 est condamnée de la même manière,
01:08:39 enfin non, pas de la même manière,
01:08:40 mais de manière particulièrement sévère,
01:08:42 même si personne n'est en définitive mort.
01:08:45 Donc, quand on essaye de s'en prendre à des policiers,
01:08:47 je ne suis pas surpris qu'il y ait une peine sévère.
01:08:49 - Lucas Jakubowicz pour conclure.
01:08:51 Et puis, nous allons ensuite parler des Jeux olympiques,
01:08:54 si vous le voulez bien.
01:08:55 - Pour conclure, ce n'est pas vraiment le rôle
01:08:57 d'un journaliste politique
01:08:58 de commenter une décision de justice.
01:08:59 En revanche, il peut réagir sur l'état de l'opinion,
01:09:03 en l'occurrence, le fait que beaucoup de Français
01:09:04 effectivement trouvent la justice trop laxiste.
01:09:07 Ce qu'il faut rappeler,
01:09:08 c'est quand même que les prisons en France,
01:09:10 même si des places se construisent,
01:09:11 sont quand même surremplies.
01:09:13 Je crois que dans certaines prisons,
01:09:15 il y a un taux d'occupation de 120%.
01:09:17 Donc, il est tout à fait logique que quand la justice
01:09:20 prend une décision,
01:09:21 elle va peut-être privilégier d'incarcérer sur long terme
01:09:25 quelqu'un qui, entre guillemets,
01:09:26 a causé plus de dommages à la société
01:09:29 qu'un refus d'obtempérer.
01:09:31 Donc, il y a aussi des décisions, on va dire, logistiques,
01:09:33 je pense, dans la justice.
01:09:37 - Bien. Alors, un dernier mot.
01:09:39 Pour finir, très rapidement,
01:09:41 on va parler des Jeux olympiques.
01:09:43 Le fait criminel, en fait, clive la société.
01:09:46 Et en fait, ça fait une séparation entre les gens.
01:09:50 Et je crois que c'est ça qu'il faut quitter.
01:09:52 C'est-à-dire, l'œuvre de la justice,
01:09:54 c'est juger quelqu'un de manière mesurée,
01:09:56 mais en rétablissant les liens sociaux.
01:09:58 C'est ça, notre œuvre, l'œuvre judiciaire.
01:10:01 - Gros chantier.
01:10:02 - Gros chantier.
01:10:03 - Autre gros chantier, les Jeux olympiques.
01:10:06 En attendant, la police, les cheminots
01:10:08 ou encore les conducteurs de métro,
01:10:10 eh bien, tous négocient en ce moment même.
01:10:12 Et depuis plusieurs semaines,
01:10:14 avantages et primes en vue des Jeux olympiques 2024.
01:10:18 Beaucoup seront mobilisés.
01:10:19 Les menaces de perturbation des Jeux,
01:10:21 effectivement, eh bien, elles planent.
01:10:23 Les JO, devenus un moyen de pression,
01:10:26 finalement, pratique,
01:10:27 un moyen de pression facile pour les syndicats.
01:10:28 On regarde ce sujet de Charles Pousseau.
01:10:31 On en parle ensuite.
01:10:32 Emmanuel Macron leur faisait confiance.
01:10:34 Et pourtant, les syndicats n'ont pas hésité
01:10:36 à faire pression avant les JO.
01:10:38 Des Jeux devenus une poule aux œufs d'or
01:10:39 pour les employés, un moyen de pression efficace
01:10:42 pour faire entendre leurs revendications.
01:10:44 Les syndicats savent très bien que le rapport de force
01:10:46 à cause des JO ne peut que leur être favorable.
01:10:49 Les enjeux sont tels que le pouvoir politique
01:10:51 ne peut se désavouer à cause d'incidents.
01:10:53 Une pression qui a porté ses fruits.
01:10:55 Nombreux syndicats ont obtenu gain de cause
01:10:57 et recevront une prime lors des Jeux.
01:10:59 Jusqu'à 1900 euros pour les policiers et gendarmes d'Ile-de-France,
01:11:03 1777 euros pour les agents d'accueil des gares et stations RATP.
01:11:07 Les conducteurs de métro, eux, auront un avantage
01:11:09 allant de 1600 à 2500 euros.
01:11:12 Du côté de la SNCF, aucune entente autour des JO n'est encore trouvée,
01:11:15 mais un accord a été obtenu sur les pré-retraites.
01:11:18 Même si ces négociations ont commencé largement avant les JO,
01:11:21 les syndicats avaient déjà les Jeux dans leur ligne de mire
01:11:23 pour faire pression.
01:11:24 Grands perdants du secteur public, les blouses blanches de la PHP,
01:11:27 restreintes dans leurs moyens de pression,
01:11:29 n'auront droit qu'à des primes limitées.
01:11:32 Lucas Jacobovitch, finalement, ce chantage,
01:11:35 il va durer aussi longtemps que l'État le permettra, finalement.
01:11:39 Est-ce qu'on peut parler de lâcheté de l'exécutif ?
01:11:42 Moi, je vais vous dire très honnêtement,
01:11:44 si j'étais un membre des syndicats, j'aurais fait grave aussi,
01:11:47 puisque visiblement, c'est un moyen de pression.
01:11:48 Et en plus de ça, si l'État cède à, on va dire,
01:11:52 un, une revendication d'un métier particulier,
01:11:55 il sera obligé de le faire pour tous les autres.
01:11:57 Vous savez, c'est comme, entre guillemets,
01:11:59 un parent qui cède aux caprices d'un enfant.
01:12:02 Forcément, ensuite, il est voué à céder à tous les caprices.
01:12:05 Si on cède une fois, on est obligé de céder sur toute la ligne.
01:12:07 Donc effectivement, oui, les syndicats savent que là,
01:12:10 ils ont un immense moyen de pression,
01:12:12 parce que l'État ne peut pas se permettre
01:12:14 d'avoir des grèves pendant les jours,
01:12:15 même si ce serait très français en fin de compte.
01:12:18 Mais donc du coup, chacun avance les pions.
01:12:19 Et ce qu'on observe, c'est qu'effectivement,
01:12:21 ceux qui ont, entre guillemets, le plus de pouvoir de nuisance
01:12:23 sont ceux qui obtiennent le plus.
01:12:25 En l'occurrence, les soignants ne peuvent pas trop bloquer les urgences
01:12:29 et risquent de ne pas obtenir grand chose.
01:12:31 Et il y a tous ceux qui travaillent dans le privé aussi, Raphaël Steinbil,
01:12:33 c'est-à-dire que tous ces efforts,
01:12:36 ils ne s'appliquent pas aux travailleurs dans le privé.
01:12:39 C'est là où je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette vision
01:12:43 qui voudrait qu'il faille absolument en vouloir
01:12:48 aux syndicalistes de la RATP, la SNCF et des forces de police
01:12:55 qui ont obtenu pour certains des primes compte tenu de l'engagement
01:13:01 qui va leur être demandé pour les JO.
01:13:03 Je pense qu'il ne faut pas tout confondre.
01:13:05 Ce que la SNCF a obtenu s'agissant des pré-retraites
01:13:09 venant finalement mettre à mal une grande partie du travail
01:13:14 qui avait été effectué et consenti lors des débats sur les retraites,
01:13:20 ça, je trouve ça scandaleux.
01:13:21 En revanche, toutes les discussions autour des primes
01:13:24 obtenues par les policiers pour leur travail pour les JO
01:13:28 et de la même manière pour les agents de la RATP,
01:13:31 honnêtement, qu'y a-t-il de scandaleux à cela ?
01:13:34 C'était effectivement quand j'interrogeais,
01:13:36 je me posais la question de la justice du gouvernement,
01:13:38 c'était par rapport à la SNCF.
01:13:39 Non mais y a une sorte de facilité parce que effectivement,
01:13:43 un certain nombre de syndicats ont ces dernières années
01:13:48 tellement agacé les Français qu'ils en sont devenus
01:13:51 des têtes de Turcs évidentes, des boucs émissaires
01:13:54 de notre ras-le-bol lorsque quelque chose ne va pas bien.
01:13:57 Mais pour autant, dans la période qui s'ouvre
01:13:59 et compte tenu du taux d'engagement qui leur est demandé,
01:14:02 moi, ça ne me choque pas.
01:14:04 Taux d'engagement demandé effectivement,
01:14:05 mais en ce qui concerne la SNCF, là encore ce cas précis,
01:14:09 qu'est-ce qui va financer tout cela ?
01:14:10 C'est le secteur privé au fond,
01:14:12 et c'est pour ça qu'il y en a un petit peu ras-le-bol,
01:14:13 il faut m'asseoir de la mort en dire.
01:14:15 Oui, mais alors, moi, dans ce que j'ai vu là,
01:14:18 il faut le dire quand même que dans le secteur,
01:14:20 en ce cas police-justice,
01:14:21 il y a beaucoup de fonctionnaires qui comptent pas leurs heures.
01:14:24 C'est-à-dire, on voit des magistrats qui finissent,
01:14:28 des greffiers qui finissent les audiences à 2h du matin
01:14:31 après avoir jugé 25 personnes dans l'après-midi.
01:14:35 Les policiers, c'est pareil, ils sont épuisés, on le voit aussi.
01:14:38 Et c'est sûr que pendant les JO,
01:14:40 ils vont avoir un surcroît d'activité.
01:14:42 Il n'y a pas de débat sur ce point-là.
01:14:44 Donc moi, j'avoue que pour, en tout cas,
01:14:46 pour ce secteur-là que je connais de l'activité,
01:14:48 je ne vois rien de choquant en tout cas.
01:14:50 Pour beaucoup, ils ont renoncé à leurs vacances.
01:14:52 Ils ont été obligés de différer à septembre, octobre.
01:14:54 Donc honnêtement, il y a…
01:14:56 Ce qui n'est pas toujours simple lorsque vous avez une famille,
01:14:59 vous le savez bien mon cher Raphaël.
01:15:00 À la moindre 80 jours des JO,
01:15:02 je ne sais pas si vous serez à Paris,
01:15:03 si vous couvrirez cet événement.
01:15:06 Avec vous Olivier.
01:15:07 Exactement, je serai présent.
01:15:09 Malgré les 7500 chantiers actuellement en cours à Paris,
01:15:12 alors la mairie assure que le nombre de ces chantiers va diminuer.
01:15:16 Les riverains, eux, on va le constater
01:15:18 dans ce reportage de Maxime Lavandier,
01:15:20 eh bien ils sont partagés, regardez.
01:15:23 Il y a ceux qui n'y voient pas d'inconvénients.
01:15:26 Ça ne me dérange pas.
01:15:28 Ça me semble nécessaire, il faut bien moderniser la ville.
01:15:30 Si c'est les bons, je suis pour.
01:15:32 Et ceux pour qui c'est devenu insupportable.
01:15:35 Faire des détours, il y a des grilles, il y a des barreaux.
01:15:41 Ça nous gêne mais c'est pour les JO.
01:15:44 On n'a pas notre mot à dire.
01:15:46 Voir un enfer comme l'atteste cette dame.
01:15:49 Les trottoirs, il y a des trous.
01:15:52 Et donc, j'ai mis le pied dedans et hop,
01:15:56 je suis tombée, je me suis cassée la chemise.
01:15:58 À moins de 80 jours de l'ouverture des JO,
01:16:01 les chantiers dans la capitale sont encore présents en très grand nombre.
01:16:05 Selon le Figaro,
01:16:07 7533 chantiers sont recensés dans Paris-Intramuros au 6 mai,
01:16:11 soit une hausse de 12% par rapport au mois de mars,
01:16:15 où 6000 travaux étaient dénombrés.
01:16:17 4051 concernent des travaux dans le secteur privé,
01:16:20 2534 sont liés à la rénovation des réseaux électriques,
01:16:23 gaziers ou de chauffage urbain,
01:16:25 et 948 sont menés par la ville.
01:16:27 La mairie de Paris assure qu'une grande partie des chantiers
01:16:30 seront terminés et livrés d'ici le 15 juin.
01:16:32 Le rythme des travaux devrait se calmer après les Jeux Olympiques
01:16:36 pour laisser souffler les Parisiens,
01:16:37 mise à rude épreuve pour la tenue de cet événement.
01:16:41 Alors effectivement, enfer pour rien ou nécessité.
01:16:45 Eliott Mamann, on précise pour les téléspectateurs qui n'habitent pas Paris,
01:16:47 que c'est un enfer, mais pas seulement depuis quelques mois.
01:16:50 Je veux dire, des travaux, ça fait depuis plusieurs années
01:16:53 qu'ils existent à Paris et conséquence,
01:16:56 une circulation du bruit, une circulation impossible.
01:16:59 Bref, une vraie galère, on peut le souvenir.
01:17:01 Oui absolument, d'ailleurs ce matin,
01:17:02 le Figaro faisait sa une sur le chantage des syndicats.
01:17:04 Peut-être serait-il le temps que les consommateurs, à leur tour,
01:17:07 fassent moyen de leur fonction de moyen de pression, pardon,
01:17:12 puisque je pense qu'il y a un véritable manque à gagner tout de même
01:17:15 pour les entreprises de services publics
01:17:18 qui font face tout de même à des consommateurs de moins en moins satisfaits.
01:17:22 Ils ont plutôt raison de contester le service qu'il aurait proposé.
01:17:26 En amont de ces Jeux olympiques, on voit en effet un certain nombre d'artères
01:17:29 qui sont totalement fermées pour, par exemple,
01:17:32 préparer l'installation de tribunes où pourront se rassembler les spectateurs des épreuves.
01:17:38 Il y a une multiplication de travaux, comme on l'a dit.
01:17:41 Il y a des stations de métro dont la fermeture est préparée.
01:17:45 Et d'ailleurs, je trouve que cela entre d'une certaine manière en contradiction
01:17:48 avec le message du gouvernement qui entend se servir de ces Jeux olympiques,
01:17:52 notamment pour présenter la plus belle des images que possible de la France à l'international.
01:17:56 Or, Emmanuel Macron avait fondé l'une de ses missions de son mandat en 2017
01:18:02 autour de la notion très internationale et l'ossi de Startup Nation.
01:18:06 Tout le temps qui est perdu par les actifs dans les travaux,
01:18:10 les transports en commun qui ne fonctionnent plus,
01:18:13 l'impossibilité, par exemple, de sortir de Paris en moins d'une heure
01:18:17 sur une autoroute, c'est du temps qui est perdu pour la production et pour la productivité.
01:18:22 Il faut aussi le prendre en compte.
01:18:24 Paris n'est plus la plateforme internationale qu'elle a pu être
01:18:26 parce que les hommes d'affaires qui atterrissent à Paris
01:18:29 savent qu'ils seront dans l'incapacité totale de quitter leur domicile étranger,
01:18:34 européen le matin pour rejoindre avant midi une réunion dans Paris.
01:18:39 Et ces travaux en sont une représentation, un exemple assez symptomatique.
01:18:45 Donc c'est aussi une contradiction avec la volonté affichée du gouvernement.
01:18:49 Effectivement, nous allons nous projeter dans un instant,
01:18:52 dans l'actualité de demain, avec la une du JDD et avec vous, rappelle Stainville,
01:18:55 mais avant Lucas Lajacubovic, sur ces travaux, seront-ils finis,
01:18:59 oui ou non, avant les Jeux olympiques ?
01:19:01 On en doute, on en doute, nous l'espérons, mais nous en doutons.
01:19:04 On en doute forcément.
01:19:05 Après, ce qui est important à regarder, c'est effectivement,
01:19:07 il y a le désagrément pour les Parisiens,
01:19:09 mais aussi quelque chose qu'il faut mesurer et qui, pour l'instant,
01:19:12 n'a pas été fait de façon efficace.
01:19:13 C'est ce qu'en économie, on appelle les externalités négatives.
01:19:16 C'est-à-dire, en fait, c'est ce que disait Eliott il y a quelques minutes,
01:19:21 quelles sont les externalités négatives de ces travaux massifs ?
01:19:24 Et effectivement, il y a des commerces qui ferment,
01:19:27 il y a des familles qui ne peuvent plus circuler,
01:19:28 il y a des gens qui ne peuvent plus venir à Paris,
01:19:30 il y a des visiteurs qui écourtent leurs visites.
01:19:33 Et donc, ce serait intéressant de faire un coup, un équilibre,
01:19:37 coût des travaux, bénéfice des travaux.
01:19:39 Et à mon avis, les travaux font plus de mal que de bien,
01:19:43 d'autant plus que l'article du Figaro que vous mentionniez tout à l'heure
01:19:46 montre que finalement, il y a un risque de village Potemkin,
01:19:48 c'est-à-dire des travaux qui sont faits, mais vraiment très rapidement.
01:19:51 C'est de la cosmétique, c'est du nifani à faire.
01:19:54 C'est parfois le but, c'est justement de végétaliser Paris.
01:19:57 Mais pour ça, on coupe des arbres.
01:19:58 En fait, tout a été fait un peu n'importe comment.
01:20:01 Et d'ailleurs, certains chantiers ont été terminés.
01:20:04 Donc certains sont plutôt pas mal faits.
01:20:05 Je pense, par exemple, aux tramways Portemayo.
01:20:08 Mais il y en a, on dirait que c'est encore pire qu'avant.
01:20:12 On voit des trottoirs plus longs que d'autres.
01:20:14 Enfin, c'est peut-être fait à la va vite.
01:20:16 Effectivement, c'est ce que vous soulignez ce soir.
01:20:19 L'actualité de demain dimanche, donc, eh bien, ce sera à la une du JDD.
01:20:25 Et déjà, vous allez pouvoir découvrir cette une avec vous, Raphaël Stainville.
01:20:30 Et on le voit, Gabriel Attal, Gabriel Attal, qui monte au front.
01:20:34 Sa relation avec Emmanuel Macron, son duel contre Jordan Bardella,
01:20:38 qui va rencontrer d'ailleurs le 16 mai, Jordan Bardella à Matignon.
01:20:41 Une confidence de campagne dans le JDD à découvrir.
01:20:44 Oui, nous avons suivi Gabriel Attal lors d'un de ses nombreux déplacements.
01:20:51 C'était hier à La Rochelle et il s'est très largement ouvert à Antoine André,
01:20:57 qui l'a suivi pendant cette journée.
01:21:00 C'est intéressant parce qu'effectivement, il revient sur sa relation très particulière avec Emmanuel Macron.
01:21:07 Il revient également sur ce duel à distance avec Jordan Bardella.
01:21:12 C'est aussi pour ça qu'Emmanuel Macron l'avait choisi.
01:21:15 C'était l'arme anti Bardella.
01:21:17 Pour l'instant, ce n'est pas vraiment suivi d'un défait, comme on peut le voir dans les sondages.
01:21:24 Mais ce qui est nouveau, c'est que jusqu'à présent, il était très en retrait dans cette campagne
01:21:30 et peut être sous le coup des injonctions présidentielles.
01:21:34 Son Premier ministre aujourd'hui s'est bien décidé à passer la première, la seconde et la troisième
01:21:40 et s'investit plus que de raison dans cette campagne des Européennes.
01:21:43 Et nous en parlions en début d'émission.
01:21:45 Vous revenez également à l'Eurovision de Sciences Po.
01:21:48 A l'Eurovision, la question de l'offensive islamiste, de l'antisémitisme également.
01:21:53 Oui, tout à fait, notamment parce que je le rappelais tout à l'heure, cette ville de Malmaud
01:21:59 est finalement peut être la ville qui était la moins bien choisie pour pouvoir accueillir
01:22:05 cette finale de l'Eurovision compte tenu du contexte, compte tenu des événements du 7 octobre,
01:22:12 parce que depuis des années, elle est devenue une sorte de miroir de toutes les déviances de l'Europe,
01:22:19 avec une population immigrée qui impose sa loi dans un certain nombre de quartiers de la ville.
01:22:25 Et on le voit et c'est une démonstration malheureusement affligeante à travers les manifestations
01:22:30 qui se produisent depuis quelques jours contre cette chanteuse israélienne.
01:22:35 Et puis, cette autre actualité, demain soir, Kylian Mbappé, ce sera son dernier match au Paris Saint-Germain.
01:22:42 Alors, je ne sais pas si les uns et les autres vous suivez de près le football.
01:22:46 En tout cas, il a annoncé cet officiel.
01:22:48 Il quitte le Paris Saint-Germain.
01:22:50 Il l'a annoncé hier soir dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
01:22:54 Il dit partir avec beaucoup d'émotion du plus grand club français.
01:22:57 Il a remercié notamment les supporters et ça a provoqué beaucoup de réactions.
01:23:02 Je vous propose d'écouter ces quelques Français que nous avons interrogés.
01:23:06 Il a marqué l'histoire du club quand même, meilleur buteur.
01:23:09 Toute l'énergie qu'il a donnée pour Paris.
01:23:11 Vraiment, on est vraiment content.
01:23:12 On aimerait bien avoir des gars comme ça, comme Mbappé, toujours dans nos pays.
01:23:16 C'est vraiment une fierté pour la France en tout cas.
01:23:18 Niveau des trophées, il manque la Ligue des champions, c'est sûr.
01:23:20 Ça reste du positif quand même.
01:23:22 Ce n'est pas négligé, 200 buts.
01:23:24 Il a fait énormément pour le club.
01:23:25 Il mérite largement d'être célébré pour ce qu'il est aussi comme personne.
01:23:29 Je pense que c'est une belle personne.
01:23:30 Les Français plus globalement, je pense, apprécient beaucoup sa personnalité.
01:23:34 C'est vrai que le Paris Saint-Germain, le championnat de France,
01:23:38 plus généralement, perd tout de même un très grand joueur.
01:23:41 Alors, je ne sais pas si vous suivez le foot,
01:23:44 mais même si on ne suit pas Kylian Mbappé, on le connaît.
01:23:46 On l'a vu jouer au moins une fois dans sa vie en équipe de France.
01:23:49 Oui, c'est vrai que je pense que pour le championnat de France,
01:23:52 c'est une perte considérable.
01:23:54 Aujourd'hui, il était quasiment le seul attaquant à faire rêver les Français.
01:24:01 Non pas qu'il n'y ait pas d'autres talents dans d'autres clubs et même au PSG,
01:24:05 mais c'était lui vraiment qui électrisait, qui passionnait les foules.
01:24:09 Reste que son bilan en France et au PSG est mitigé
01:24:13 parce qu'il était venu dans ce club pour pouvoir reporter la Ligue des champions
01:24:18 et il part une nouvelle fois sur un échec.
01:24:20 Mais il reste tout de même un très grand joueur
01:24:23 et un très grand personnage sur le terrain, mais pas seulement en dehors aussi.
01:24:27 Il a quand même un charisme particulier, Lucas Jakubowicz, Kylian Mbappé.
01:24:32 Alors, par rapport à d'autres joueurs de foot,
01:24:34 je trouve qu'il n'a pas un immense charisme.
01:24:35 Il est très politiquement correct.
01:24:38 Ça a l'air d'être quelqu'un de fondamentalement bon,
01:24:41 mais il n'a pas le charisme que pouvait avoir, par exemple, Ibrahimovic
01:24:45 ou quand il entrait dans une pièce.
01:24:46 Oui, dans ce sens-là, que tout le monde se taisait.
01:24:49 Alors écoutez, je ne me suis jamais retrouvé dans la même pièce
01:24:52 que Kylian Mbappé, donc ni d'Ibrahimovic,
01:24:55 mais effectivement, la France, on retrouvera Kylian Mbappé avec le maillot bleu,
01:25:01 mais le PSG, son dernier match au Parc des Princes sera demain soir.
01:25:06 Donc voilà, suivons ce dernier match avec...
01:25:09 On sent l'émotion.
01:25:10 Et intérêt, on sent l'émotion.
01:25:13 On sent aussi l'émotion parce qu'il est l'heure que nous nous quittions, les amis.
01:25:17 Nous arrivons en fin d'émission.
01:25:19 C'était un plaisir, une nouvelle fois, de passer ce samedi soir en votre compagnie.
01:25:24 Merci à tous les quatre.
01:25:25 Merci à vous. Merci.
01:25:26 Vous êtes libres, mais l'actualité continue, tout de même sur CNews.
01:25:30 Dans un instant, c'est l'édition de la nuit avec Miquel Dos Santos.
01:25:33 Merci à Sabrina Slimani de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:25:36 Un grand merci à toutes les équipes techniques.
01:25:37 Henri de Meyerendol à la réalisation.
01:25:40 Je vous retrouve demain à 17h pour Punchline Weekend.
01:25:44 Excellente nuit sur notre antenne.
01:25:46 À très vite.
01:25:46 [musique]