• il y a 8 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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Transcription
00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans Soir Info Week-end.
00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit.
00:06 Nous allons décrypter toute l'actualité du jour à partir de ce que vous avez pu voir dans nos différentes émissions tout au long de la journée.
00:14 Et pour vous accompagner ce soir, l'ancien magistrat Georges Fenech.
00:18 Bonsoir mon cher Georges.
00:19 Bonsoir.
00:20 Mathieu qui est également là pour nous accompagner.
00:22 Bonsoir Mathieu.
00:23 Bonsoir Olivier.
00:24 Secrétaire général le millénaire.
00:25 La parole à vous dans un instant, mais avant.
00:28 Maureen Vidal est également avec nous.
00:30 Le Flash Info, un point sur les toutes dernières actualités.
00:33 Et nous parlerons ensuite de la découverte de ces ossements, ceux du petit Émile bien évidemment.
00:39 À vous Maureen.
00:40 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:47 Plus de 200 évacuations en Indre-et-Loire et dans la Vienne.
00:51 Et une disparition inquiétante en Haute-Vienne suite aux fortes crues des rivières ce week-end.
00:56 Des villages inondés, des routes barrées ou encore des cultures agricoles submergées.
01:00 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré l'état de catastrophe naturelle dans ces trois départements.
01:06 L'Indre-et-Loire reste placée en vigilance rouge jusqu'à demain soir.
01:10 La trêve hivernale prend fin aujourd'hui.
01:13 Les associations sont inquiètes et redoutent un nombre record d'expulsions locatives sous l'effet d'une nouvelle loi
01:19 accélérant les procédures en cas de loyer impayé.
01:22 En ce moment, 140 000 personnes sont menacées d'être expulsées de leur logement en 2024 par les forces de l'ordre.
01:28 Enfin, des ossements du petit Émile ont été retrouvés dans le Auvergnay à proximité du Hameau, selon le procureur d'Aix-en-Provence.
01:36 Le mystère autour des conditions de sa disparition reste entier.
01:39 Neuf mois après, une nouvelle déchirante qui était redoutée selon l'avocat des parents.
01:44 Retour sur cette triste découverte avec notre journaliste sur place Thibault Marcheteau.
01:48 C'est ce dimanche et après l'expertise de la gendarmerie nationale que l'on a appris que les os qui ont été retrouvés par des randonneurs ce samedi
01:55 appartiennent bien au petit Émile qui avait disparu le 8 juillet dernier.
01:59 Les recherches sont donc reprises directement dans le secteur où ces ossements ont été retrouvés
02:03 avec une trentaine de gendarmes qui vont essayer de chercher de nouveaux indices, de nouvelles preuves
02:07 pour essayer de comprendre la disparition de ce jeune garçon.
02:11 Dans le même temps, les os retrouvés vont aussi être analysés pour essayer de comprendre les circonstances de la mort du petit Émile.
02:18 La zone dans laquelle les os ont été retrouvés avait été fouillée, nous dit la porte-parole de la gendarmerie nationale.
02:25 Les prochaines heures vont être déterminantes pour comprendre les circonstances de la mort de ce jeune garçon
02:31 qui avait échappé à la vigilance de ses grands-parents le 8 juillet dernier.
02:35 Merci Maureen, nous vous retrouvons à 23h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
02:41 Et justement, à ce soir, un fou weekend largement consacré ce soir à l'affaire du petit Émile
02:48 puisque vous le savez, ce dimanche de Pâques, tristement marqué par la découverte des ossements
02:53 du petit garçonnet à proximité du hameau du Vernet.
02:57 Nous allons donc revenir sur cette actualité à travers des séquences que vous avez pu vivre en direct sur notre antenne tout au long de la journée.
03:03 Émile, je vous le rappelle, était porté disparu depuis le 8 juillet dernier.
03:07 Il avait deux ans et demi et neuf mois après sa disparition, donc une promeneuse a fait la macabre découverte.
03:13 L'annonce a été faite ce matin par le parc Edex en Provence.
03:17 Ce soir, bien évidemment, nos pensées vont vers ses parents, ses proches, ses frères, ses sœurs avant tout.
03:22 Et c'est dans l'émission de Lionel Rosso, cet après-midi, dans 180 minutes info, que l'information a été dévoilée sur notre antenne.
03:29 Et très vite, une interrogation puisque des fouilles avaient déjà eu lieu sur le lieu de la découverte des ossements. Regardez.
03:38 C'est un endroit très fréquenté là où les ossements ont été retrouvés, que ce soit des chasseurs, il y a eu des travaux forestiers.
03:44 C'est un endroit de passage incroyable. Il y a eu des enquêteurs qui sont passés avec des moyens assez importants pour rechercher des éléments,
03:53 des preuves pendant des semaines, voire des mois. Et on tombe sur les ossements par hasard. C'est tout de même insensé.
04:02 C'est insensé peut-être, troublant assurément, puisque lorsqu'on fait une opération de ratissage, celle-ci est formalisée en procédure.
04:12 On est capable de notifier les gendarmes, les citoyens qui ont participé sur la parcelle précisée à la battue,
04:20 avec une limite gauche et une limite droite, mais également une limite de profondeur.
04:24 Et on est capable de restituer en procédure ce qui a été fait, formalisé techniquement et tactiquement sur le terrain.
04:31 Si le maire, et je lui laisse la priorisation de ses propos, indique que ce compartiment de terrain a été moult fois visité,
04:42 examiné et fréquenté par différents acteurs locaux, on peut imaginer deux alternatives.
04:51 A-t-il eu un trou dans la raquette ? Est-ce que c'est toujours possible ?
04:55 Ou alors ce corps a-t-il été rapporté a posteriori à l'issue des investigations au terrain ?
05:00 Effectivement. En tout cas, une terrible découverte. Hier, Georges Fenech parlait militaire de la gendarmerie nationale.
05:07 En tout cas, par une promeneuse, les gendarmes sont ensuite arrivés. Une découverte qui ouvre plusieurs pistes.
05:14 Aujourd'hui, en tout cas, on peut dire qu'une nouvelle enquête commence, puisqu'il y avait une information judiciaire pour enlèvement et séquestration.
05:21 Mais a priori, cela devrait évoluer, en tout cas.
05:25 Oui, nous avons la malheureuse information de la mort de ce petit Émile.
05:31 Et donc, le parquet va devoir évidemment revoir sa qualification d'enlèvement et séquestration,
05:39 qui est déjà une qualification criminelle, dont ont été saisies deux juridictions d'Aix-en-Provence,
05:45 qui est une juridiction spécialisée, soit en enlèvement et séquestration, suivi de mort.
05:53 Ça ne veut pas dire que la piste criminelle est forcément la bonne.
06:01 Pour l'instant, les juges ne savent pas encore, en réalité, s'il s'agit d'un accident ou d'un crime.
06:08 Le procureur adjoint d'Aix-en-Provence avait bien communiqué là-dessus, en disant que cette qualification d'enlèvement et séquestration
06:16 allait lui donner un cadre procédural plus large, parce que les juges peuvent vraiment tout faire, et ils le font.
06:23 Perquisition, expertise, déplacement sur les lieux, on a vu une situation reconstituée.
06:31 Donc, c'est le cadre procédural.
06:34 Maintenant, vous savez, le temps médiatique n'est pas le temps judiciaire.
06:39 Les gens qui pensent qu'on va, d'ici 48 heures, comprendre ce qu'il en est vraiment, se trompent.
06:46 À moins, véritablement, que l'examen anthropologique du crâne révèle une fracture provoquée par un objet contendant,
06:57 en tout cas une intervention extérieure, là, on saura effectivement que c'est criminel.
07:02 Et ça, on le saura assez vite, ça, effectivement, d'ici 48 heures.
07:06 On ne trouve pas de traces d'agression sur le crâne.
07:10 Les hypothèses accidents ou crimes restent totalement ouvertes.
07:14 Il n'y a pas de raison d'en privilégier une aujourd'hui par rapport à l'autre.
07:18 Donc, il faut rester extrêmement prudent et faire confiance à l'IRCGN, qui sont très qualifiés, ces hommes en blanc, vous savez,
07:26 qui vont maintenant quadriller tout un secteur qui est fermé pour éviter une pollution de la scène de découverte des restes.
07:35 Ils vont passer au peigne fin, centimètre carré par centimètre carré, pour tenter de retrouver les restes du corps
07:43 et tenter de retrouver aussi les vêtements, les chaussures, qui peut-être portent des traces d'ADN d'un tiers, on n'en sait rien.
07:50 Donc, il faudra aussi un peu de chance aux enquêteurs, mais ils ne laisseront rien au hasard.
07:56 Toujours est-il que les ossements ont été retrouvés à plus d'un kilomètre de la maison,
08:01 à une distance effectivement que le petit garçonnet aurait pu parcourir à pied.
08:06 Pourtant, je l'évoquais il y a un instant, il y a des interrogations, des questionnements,
08:10 puisque des chiens avaient été utilisés, il y avait aussi d'autres matériels.
08:14 C'est ce qu'a souligné, toujours chez Lionel Rousseau, l'avocat spécialiste des disparitions, Bernard Boulud. Écoutez.
08:21 Il y a eu énormément de recherches, ça a été quadrillé avec des moyens extrêmement modernes,
08:27 beaucoup de forces de l'ordre, d'enquêteurs qui ont essayé de le retrouver,
08:31 déjà de retrouver le petit Émile vivant dans un premier temps,
08:34 et aucun corps n'a été découvert manifestement à cette époque-là.
08:38 Et là, par hasard, hier en effet, un randonneur, une randonneuse tombe sur ses ossements. Êtes-vous surpris ?
08:46 Alors, je ne suis pas surpris que ce soit un randonneur, un chasseur,
08:50 qui retrouve les corps après autant de temps qui a passé,
08:54 parce que dans le cas des disparitions, en tout cas celles que je traite,
08:58 j'en ai de nombreuses au cabinet, c'est souvent un randonneur ou un chasseur qui retrouve le corps.
09:06 Moi, si les informations que je connais à travers la presse sont avérées,
09:13 si le corps a bien été retrouvé à un kilomètre du lieu de résidence de l'enfant,
09:19 c'est une distance qu'il a pu parcourir à son âge.
09:23 Après, ce qui m'étonne, c'est quand même que les chiens ne l'aient pas retrouvé,
09:31 n'aient pas pisté l'enfant et qu'il se soit arrêté à un endroit bien précis,
09:36 c'est-à-dire le lavoir, comme si à partir du lavoir,
09:39 il était monté par exemple dans un véhicule ou qu'on l'avait mis dans un véhicule.
09:43 Il est vrai, Mathieu, que c'est évident.
09:47 Ce soir, nous pensons également à la piste criminelle,
09:50 ce que nous entendons Bernard Bouloud qui s'exprimait cet après-midi sur notre antenne.
09:54 Oui, bien sûr, nous sommes une civilisation qui sacralise la vie,
09:57 contrairement à certaines autres civilisations dans le monde.
10:00 Et donc forcément, lorsque ce type d'affaires qui a pu avoir lieu,
10:04 avec notamment l'affaire Grégory, intervient dans le débat public,
10:08 on est tous touchés, on a tous un choc, une attention,
10:11 une affection toute particulière envers les proches du petit Émile
10:16 et puis envers évidemment sa propre personne qui est montée au ciel.
10:20 Ensuite, après, une fois que l'on dit cela, la question qui se pose,
10:24 c'est comment on peut expliquer que les haussements ont été trouvés,
10:28 entre guillemets, si tardivement.
10:30 Le point qui est quand même donné, c'est que d'une part,
10:33 c'est dans une zone reculée, très très reculée,
10:36 dans cette France un peu reculée, qui est plus difficile d'accès.
10:40 Et d'autre part, c'est aussi la question qui avait été posée
10:43 par un certain nombre de représentants de la profession de la police judiciaire,
10:46 de la gendarmerie judiciaire, c'est la question des moyens.
10:49 Là, la France met tous les moyens pour retrouver les haussements du petit Émile,
10:54 néanmoins, ça met beaucoup de temps.
10:57 Et les différents représentants de la profession avaient déjà alerté
11:01 sur le fait qu'il y avait un manque de moyens.
11:03 Quand on compare les moyens de la police judiciaire
11:05 et les moyens de la gendarmerie judiciaire française par rapport à l'Allemagne,
11:08 il y a un écart de 20 à 25 % en termes de montants financiers,
11:11 tant sur le niveau d'équipement des matériels
11:14 et d'autre part sur la question de la rémunération des différentes personnes
11:18 qui enquêtent, puisqu'en France on est à 2 000 €,
11:20 alors qu'en Allemagne ça va jusqu'à 2 700, 3 000 €.
11:23 Et donc ça, ça pose quand même un problème,
11:25 c'est est-ce que la France aujourd'hui est en capacité
11:27 de pouvoir traiter toutes les affaires telles que peuvent l'être
11:31 l'affaire du petit Émile ou l'affaire Grégory,
11:34 dans un temps qui sera le temps, évidemment, comme disait Georges, de la justice.
11:37 Mais rappelons-le, Georges, très vite, il y a eu des moyens déployés
11:40 par les enquêteurs, par la gendarmerie,
11:43 la section de recherche de Strasbourg, qui dirige l'enquête,
11:46 finalement, n'a pas lâché depuis neuf mois,
11:49 même s'il y a des interrogations, il y a eu un travail considérable de fait,
11:53 on peut penser à la téléphonie notamment.
11:55 Ce qu'on peut noter tout de même, c'est que dès que l'alerte a été lancée,
11:59 les moyens ont été mis en œuvre pour rechercher le petit Émile.
12:02 Oui, je pense que là, dans cette affaire-là,
12:04 la question des moyens, elle existe bien sûr,
12:06 mais dans cette affaire-là, on n'a pas lésiné sur les moyens.
12:09 Et à l'heure où nous parlons, si j'ai bien compris,
12:11 tout à l'heure, j'ai appris qu'il y avait déjà une centaine de gendarmes.
12:15 - Oui. - In situ.
12:16 Oui, c'est quand même des moyens colossaux.
12:18 Maintenant, vous savez, quand vous regardez toutes les affaires criminelles,
12:23 les disparitions dans le passé, c'est malheureusement pas rare
12:27 qu'on ne retrouve pas des corps, je pense par exemple
12:31 à l'affaire des disparus de l'Isère ou bien des disparus de l'autoroute A6,
12:36 qui sont d'ailleurs ce qu'on appelle des affaires de cold case,
12:39 qui sont maintenant transmises à un nouveau pôle qui a été créé,
12:42 le pôle des cold case de Nanterre, où on travaille différemment
12:47 et ils arrivent à élucider des très, très vieilles affaires
12:50 grâce à la nouvelle technologie que nous avons avec l'ADN parentel,
12:55 l'ADN portrait robo-génétique, enfin, on a des moyens aujourd'hui
12:59 qui n'existaient pas il y a 20 ans.
13:01 Donc, il y a des corps qu'on n'a jamais retrouvés.
13:03 Et Lucas Tronche, qu'on a retrouvé, le jeune de 15 ans,
13:06 qu'on a retrouvé 6 ans plus tard au pied d'une falaise, voyez-vous.
13:11 Donc, qu'il soit passé à côté du corps, peut-être que ce corps
13:18 était enterré, qu'on n'a pas vu.
13:20 Le fait que nous sommes dans une région de montagne escarpée,
13:24 il y a pu y avoir des événements météorologiques
13:26 qui ont fait bouger la Terre et faire sortir une partie du squelette,
13:30 c'est possible. Je n'imagine pas, moi, l'hypothèse que j'entends aussi
13:35 que s'agissant d'une affaire criminelle, avec les guillemets bien sûr,
13:39 l'auteur aurait pris le risque de venir déposer, pour quelle raison,
13:43 une partie du squelette à cet endroit-là.
13:46 Non, je pense qu'ils ont dû passer à côté, même les chiens.
13:49 – Et aujourd'hui, vous le disiez, vous parliez des colcaises,
13:52 aujourd'hui il y a l'IRCGN, est-ce que les ossements,
13:56 qui aujourd'hui sont dans les mains des gendarmes,
13:58 peuvent parler grâce aux nouvelles technologies ?
14:00 Est-ce que justement ces technologies vont nous permettre,
14:03 selon vous, de connaître la vérité ?
14:05 – Ah oui, ils ont aujourd'hui des techniques exceptionnelles,
14:09 de mise en 3D, donc il va y avoir un examen avec des microscopes
14:14 à balayage électronique, on a des technologies
14:16 avec de l'intelligence artificielle, il faut visiter le laboratoire
14:21 de poli-scientifique d'Ecully par exemple, ou bien celui de Sergi Pontoise,
14:26 donc on a les meilleurs experts du monde, d'ailleurs on exporte
14:30 beaucoup de nos technologies, nos experts dans les pays étrangers.
14:33 Donc si quelque chose peut être retrouvé, ils le retrouveront,
14:39 ça prendra le temps qu'il faudra, plusieurs jours, plusieurs semaines,
14:43 plusieurs mois peut-être, mais ils y arriveront,
14:46 moi je pense que maintenant nous savons l'endroit
14:49 où le corps a été retrouvé, on a des éléments, on a des grands experts,
14:55 je pense que les juges sont totalement concentrés sur ce dossier,
14:59 il n'y a pas de raison que tôt ou tard la vérité ne se fasse pas jour.
15:03 – Vous parliez Mathieu, qu'il y a un instant peut-être
15:05 du manque de moyens des enquêteurs, mais c'est vrai qu'il y a eu un bond
15:09 qui a été fait au niveau technologique, peut-être que cette fois effectivement
15:12 la technologie va permettre de connaître la vérité à partir
15:16 de ces ossements du petit Émile qui ont été retrouvés,
15:19 ça peut être une perspective également.
15:21 – Tout à fait, effectivement, mais ce que je voulais rappeler
15:23 ce n'était pas de dire que sur cette affaire-là précisément
15:27 il n'y avait pas de moyens faits, c'était de rappeler notamment
15:30 le fait qu'on a une société qui est malgré tout de plus en plus violente,
15:33 on a des faits divers qui deviennent des faits de société,
15:36 on a des phénomènes d'ultra-violence partout,
15:39 on a des affaires aussi familiales, criminello-familiales,
15:42 sans faire de lien avec l'affaire du petit Émile en tout cas,
15:46 à présent on a de plus en plus d'affaires,
15:48 il y a une violence, une augmentation de la violence dans la société
15:51 et aujourd'hui la Cour des comptes avait justement alerté le fait
15:55 que les moyens de la police judiciaire et de l'enquête judiciaire
15:59 et de la gendarmerie judiciaire étaient sous-évalués
16:02 par rapport à d'autres pays allemands.
16:04 Le problème n'est pas la question de "est-ce qu'on a des technologies ou pas ?"
16:07 on en a effectivement, comme Georges l'a rappelé,
16:09 on a des très bonnes technologies mais c'est un problème d'échantillonnage.
16:11 Aujourd'hui on n'a pas suffisamment en termes de nombre
16:15 les technologies qui vont bien pour pouvoir justement résoudre toutes les affaires
16:18 et demain malheureusement, on peut tous évidemment s'en prémunir,
16:22 mais il y aura de nouveaux petit Émile et qu'il faudra traiter
16:25 et il y en aura davantage de plus en plus en fait,
16:27 à mesure que la société devient de plus en plus violente.
16:30 En effet, en 20 ans on a fait des progrès considérables.
16:34 Souvenez-vous de l'affaire Guy Georges à la fin des années 90,
16:37 le tueur en série, le violeur en série, vous vous souvenez ?
16:41 C'est à la suite de cette affaire qu'on a créé dans les années 2000
16:45 le fichier national automatisé des empreintes génétiques
16:49 qui n'existait pas avant, voyez-vous.
16:51 Et on y est allé modérément parce qu'atteinte aux libertés individuelles.
16:54 Aujourd'hui on se rend compte que c'est un fichier
16:56 qui permet de résoudre de nombreuses affaires criminelles
16:58 et qui est alimenté par des millions d'empreintes aujourd'hui.
17:01 C'est pour ça que si la chance permettait aux enquêteurs
17:05 de découvrir un ADN quelque part,
17:08 que ce soit dans la nature ou sur un vêtement ou sur une chaussure,
17:12 vous pouvez être certain que tôt ou tard cet ADN sera identifié.
17:15 Cela a été évoqué d'ailleurs par la porte-parole
17:17 de la Gendarmerie nationale qui était sur plateau.
17:19 Nous l'entendrons tout à l'heure, mais avant,
17:21 tout au long de la journée, des fins connaisseurs de l'affaire
17:24 se sont succédés autour de ce plateau,
17:26 comme Julie Rigolèze, elle est rédactrice en chef du Nouveau Détective.
17:30 Elle est revenue cet après-midi sur l'hypothèse d'un rôdeur.
17:33 Effectivement la piste avait été étudiée,
17:36 mais au vu de la configuration des lieux,
17:38 un mot reculé où tout le monde se connaît,
17:40 cette piste, selon la journaliste, est peu probable.
17:44 Compte tenu des lieux, du passage peu fréquenté,
17:51 on avait un peu du mal à penser à ça.
17:54 Après, tout était possible, mais imaginez qu'un rôdeur
17:59 ait enlevé cet enfant aujourd'hui avec ce qu'on sait
18:02 et qu'il vienne redéposer le corps ici huit mois après,
18:06 ça paraît probable. Si vraiment le corps a été déplacé
18:10 bien après sa disparition, on peut plutôt penser
18:15 à quelqu'un du village qui n'est pas véhiculé,
18:17 parce que dans ce cas-là, quand on déplace un corps,
18:20 on va le mettre beaucoup plus loin.
18:22 Donc le rôdeur, le crime opportuniste comme ça,
18:25 c'est plus trop d'actualité.
18:27 Le crime opportuniste qui n'est plus trop d'actualité,
18:30 ce qui est intéressant, Georges Fenech,
18:32 c'est qu'il y a eu une mise en situation jeudi dernier.
18:35 Une précision, une mise en situation,
18:37 ce n'est pas une reconstitution, et c'est d'ailleurs assez rare,
18:40 me semble-t-il. Éclairez-nous sur ce sujet-là.
18:42 Une reconstitution, on reconstitue un fait, un crime.
18:47 Là, on ne peut pas reconstituer ce qu'on ne connaît pas.
18:52 On ne sait pas s'il s'agit d'un crime,
18:54 on ne sait pas s'il s'agit d'un accident,
18:56 et au moment de cette mise en situation,
18:58 on n'avait pas encore découvert les restes de l'enfant.
19:02 Ce que les enquêteurs voulaient vérifier,
19:06 c'est la concordance des déclarations des uns et des autres
19:10 dans le temps et dans l'espace.
19:12 Est-ce que certains disent, j'étais à cet endroit-là,
19:16 à telle heure, etc., j'ai passé un coup de fil,
19:19 moi, je regardais une émission à la télévision,
19:21 j'étais à cet endroit, j'ai vu passer un véhicule.
19:24 Tout ça va être mis en perspective et mouliné, sans doute,
19:26 avec des logiciels, vous savez, maintenant,
19:28 on a des logiciels aussi très performants,
19:30 pour voir où il pourrait y avoir peut-être une incohérence
19:33 dans une déclaration.
19:35 On va à la recherche, en fait.
19:37 Ce sont des espèces de filets qu'on lance comme ça,
19:40 et ensuite, on exploite tous les éléments
19:42 pour voir s'il n'y a pas une déclaration
19:44 qui ne tient pas la route.
19:46 Et s'il y a une déclaration qui ne tient pas la route,
19:47 c'est qu'il y a un problème.
19:49 Et donc, on va s'intéresser à cette personne
19:51 qui n'a pas dit forcément la vérité.
19:53 Elle s'est peut-être trompée, mais peut-être qu'elle cache
19:55 autre chose dans son emploi du temps.
19:57 C'est ça, une mise en situation, voyez-vous.
19:59 Moi, je n'en ai jamais fait.
20:00 J'ai fait des reconstitutions, une mise en situation.
20:02 Je ne sais pas, peut-être qu'elle donnera quelque chose.
20:04 Peut-être qu'elle donnera quelque chose.
20:06 - Le lien entre cette mise en situation
20:08 et le fait d'avoir retrouvé...
20:10 - Non, moi, je n'y crois pas du tout.
20:12 Une coïncidence.
20:13 Je ne crois pas du tout qu'une mise en situation
20:15 a pu amener l'hypothèse d'un auteur criminel
20:20 à vouloir déposer dans quel but.
20:22 Je veux dire, ça ne tient pas la route.
20:24 - Sans tant que l'étau se resserrerait sur lui.
20:26 C'est ce qui a pu être évoqué ici ou là, Mathieu.
20:28 - Non, effectivement.
20:30 Par contre, ce qui peut être intéressant,
20:33 un point à souligner sur cette affaire-là,
20:37 c'est que la mise en situation qui a été faite jusqu'à présent,
20:43 elle s'intègre dans une dynamique
20:46 où les Français cherchent à savoir et à vouloir la vérité.
20:49 C'est ça qui est aussi un point qui est important.
20:52 Et surtout, qui est un point qui est à la lisière
20:54 entre le fait qu'une immense majorité des Français
20:56 veulent savoir quelle est la vérité sur cette affaire-là.
20:59 Parce que forcément, on a tous des craintes
21:01 que ça arrive dans notre entourage, dans notre ville,
21:03 dans notre village, dans les prochaines semaines,
21:05 dans les prochains mois, dans les prochaines années,
21:07 pour ce qui peut être le plus long et le plus grave.
21:10 Mais par contre, en revanche, on peut aussi se dire
21:13 est-ce que ce n'est pas aussi un sujet de voyeurisme
21:16 qui peut être posé sur cette affaire-là ?
21:20 Or, on voit qu'il y a une partie du public
21:23 qui a réagi, une infime partie,
21:26 notamment sur les réseaux sociaux,
21:28 et qui, justement, avec cette mise en situation,
21:30 se pose beaucoup de questions sur le déplacement du corps, etc.
21:34 quitte à alimenter les fantasmes complotistes
21:36 les plus fous et les plus délirants.
21:38 Et c'est quelque chose qui est un point à souligner
21:40 dans l'époque dans laquelle nous vivons.
21:42 Justement, avant de vous donner la parole, Georges,
21:44 il était 18h ce soir, lorsque l'avocat des parents du petit Émile
21:49 a publié un communiqué.
21:51 Maître Jérôme Trion, enfin, qui demande à ce que la douleur,
21:54 le chagrin de la famille d'Émile soit respecté.
21:57 Éliott Deval est revenu sur ce communiqué.
22:00 Il l'a lu à l'antenne ce soir avec ses invités
22:02 au début de l'émission de Face à Face.
22:04 Regardez.
22:05 Je vais vous proposer d'abord le communiqué de la famille
22:09 par la voix de l'avocat de la famille
22:11 qui évoque une nouvelle déchirante,
22:13 qui était redoutée.
22:15 L'heure est au deuil, au recueillement et à la prière.
22:18 Marie et Colomban savent désormais, en ce dimanche de la résurrection,
22:22 qu'Émile veille sur eux dans la lumière et la tendresse de Dieu.
22:27 Marie et Colomban tiennent à remercier l'ensemble
22:30 de ceux qui les ont aidés et soutenus,
22:32 ainsi que les juges d'instruction et les enquêteurs
22:34 pour leur travail, leur professionnalisme,
22:37 leur engagement personnel et leur humanité.
22:40 Il n'y a rien qui touche plus que la disparition d'un enfant
22:44 avec sa belle petite bouille de deux ans et demi.
22:47 C'est très touchant.
22:48 J'étais aussi très touché par le communiqué.
22:50 En ce dimanche pascal, je sais que les parents d'Émile
22:56 sont des catholiques pratiquants.
22:59 Donc tout ça est très touchant.
23:01 Effectivement, Georges Fenech, un communiqué très touchant.
23:04 C'est un peu ce que vous soulignez à l'instant, Mathieu Hoque.
23:07 Cela nous oblige à un juste équilibre au fond
23:09 entre la recherche de la vérité,
23:11 la communication des faits, je parle pour nos journalistes,
23:14 le respect de la famille également
23:16 et puis permettre aussi aux enquêteurs de continuer à travailler
23:20 sans polluer les différentes zones de recherche.
23:24 Oui, ce vœu émis très légitimement par la famille
23:29 oblige surtout la presse à une certaine retenue.
23:33 Il ne faut pas aller au devant de cette famille en ce moment-là.
23:36 Il faut la laisser vivre son deuil, si je puis dire.
23:40 Elle n'a pas encore procédé à d'inhumation.
23:42 Quand le pourra-t-elle ?
23:43 Il faudra que les juges autorisent la remise des restes de l'enfant
23:46 pour pouvoir procéder à l'inhumation.
23:48 Donc c'est une plate extrêmement douloureuse pour la famille.
23:51 Pour autant, je comprends parfaitement que les médias parlent de cette affaire
23:55 parce que toute la France a été,
23:57 même au-delà, dans les pays étrangers, on en parle aussi.
24:00 Je crois que la mort d'un enfant, la disparition,
24:04 l'énigme autour des circonstances de la mort d'un enfant,
24:07 ça bouleverse tout un pays.
24:09 Qui n'a pas entendu parler de l'affaire Grégory
24:12 38 ans après, on continue à en parler, à s'émouvoir.
24:16 Il y a de nouvelles expertises qui viennent d'être ordonnées,
24:19 ADN sur les cordelettes à la demande de la famille.
24:22 Ce sont des affaires qui marquent durablement les consciences.
24:27 C'est très difficile de ne pas connaître la vérité.
24:31 C'est pour ça qu'il faut véritablement respecter aussi le secret de l'enquête.
24:36 Je comprends parfaitement, parce que moi je suis convaincu
24:38 que les enquêteurs ont d'autres éléments, bien entendu,
24:41 que nous n'avons pas. Et c'est normal.
24:43 Parce que si vous voulez protéger les investigations,
24:47 il ne faut pas mettre la puce à l'oreille, si vous permettez cette expression,
24:50 à un suspect. Donc ils ont sans doute d'autres éléments,
24:54 ne serait-ce que pour avoir ordonné cette mise en situation,
24:56 il y a des choses qui ne collent pas. Donc ils le savent.
24:59 Et je pense qu'il faut à la fois protéger le secret de l'instruction,
25:04 bien entendu, respecter et attendre les communications officielles
25:08 du parquet, qui pourra délivrer un certain nombre d'informations,
25:11 qui ne préjudicient pas l'enquête, et respecter la douleur
25:15 et le deuil de cette famille. C'est un équilibre pour la presse,
25:19 pour les médias, qui est difficile.
25:21 On peut noter effectivement que le procureur de la République,
25:24 le parquet en tout cas d'Aix-en-Provence, a publié un communiqué.
25:27 Il n'y avait eu d'expression rale, il n'y a pas eu de conférence de presse
25:30 comme il peut se faire, ce qui indique aussi ce soir
25:33 que tout est bien réverrouillé, ce qui est tout à fait normal
25:37 comme le disait Georges Fenech. L'enquête est bien verrouillée
25:40 encore ce soir et nous aurons des éléments, peut-être,
25:43 nous l'espérons, le plus rapidement possible.
25:45 Oui, et puis les pouvoirs publics aussi ont quand même une mission
25:48 qui est que dans ce type d'affaires-là, lorsque l'on a une affaire
25:51 qui traumatise comme ça un village, une région, on se rend compte
25:55 après, des années après, que ça désincite les gens de vouloir
25:58 venir s'installer dans ces territoires-là, parce qu'il y a forcément
26:02 le drame qui reste présent dans une région-là.
26:06 Et donc, en fait, les pouvoirs publics sont aussi tenus de préserver,
26:09 on va dire, l'image d'un village, l'image d'un territoire,
26:12 l'image d'une partie d'une région pour pouvoir justement éviter
26:15 que des commerces ferment, que des bureaux de tabac ferment
26:19 et que justement les gens puissent aussi, c'est difficile à dire,
26:22 mais reprendre une vie à peu près normale et surtout égale
26:26 à celle que vivent leurs concitoyens.
26:28 Mais c'est très dur parce que c'est vrai qu'il y a des villages,
26:31 Georges, le passé l'a montré, qui ne se sont jamais relevés
26:34 d'un tel drame. - Bien sûr.
26:36 - Oui. L'éponge, donc, affaire Grégory.
26:38 Et on pourrait citer encore plus ancienne l'affaire de Bruy-en-Artois,
26:42 qui était le viol et l'assassinat d'une jeune fille, Brigitte Devers.
26:47 On avait soupçonné à un notaire, donc à un notable, de Bruy-en-Artois,
26:51 qui ensuite a été innocenté. On n'a jamais découvert l'auteur, d'ailleurs.
26:55 Bruy-en-Artois a changé de nom, la commune.
26:57 Ça s'appelle Bruy-en-Blucière, aujourd'hui.
26:59 Pour se détacher de cette image terrible d'un crime horrible
27:05 qui n'a jamais pu être lucidé, et dans ces villages,
27:08 continuer à peser la suspicion, une génération, deux générations après.
27:12 Vous voyez à quel point, surtout dans des endroits isolés,
27:15 comme ça où tout le monde se connaît, j'imagine le poids qu'il doit y avoir
27:19 en ce moment sur ce village, après la découverte des restes du petit Émile.
27:23 - D'ailleurs, un village inaccessible ce soir,
27:25 nous relayait notre envoyé spécial Thibault Marcheteau,
27:28 sur place, qui montre aussi la douleur, l'atmosphère très lourde,
27:31 pour les habitants aussi, qui doit être absolument terrifiante et difficile.
27:35 - Oui, très compliqué pour les habitants.
27:37 Moi, je me souviens, j'ai grandi à Angers,
27:39 dans une ville où, effectivement, il y avait eu l'affaire des réseaux pédophiles
27:43 à la fin des années 90, début des années 2000,
27:45 qui avait littéralement traumatisé toute une ville entière.
27:48 Et des parents et des familles, des années après encore,
27:52 avaient du mal avec l'idée de laisser sortir seuls leurs enfants dans la rue,
27:57 sortir seuls leurs enfants, alors que la ville est plutôt tranquille.
28:01 Et il y avait eu une véritable désattractivité de cette ville-là,
28:06 jusqu'au milieu des années 2010, et même jusqu'en 2014, pour être plus précis.
28:11 Et ce n'est qu'après, ce n'est que 15, 20 ans après,
28:14 dans une ville qui est pourtant une ville très grande,
28:17 avec quasiment 150 000 habitants, ce n'est que 20 ans après
28:20 que la ville a commencé à se sortir de ce marasme,
28:23 de cette psychologie qui avait été générée dans toute la ville.
28:27 - Oui. Alors cette découverte des ossements,
28:29 eh bien, reste un tournant dans l'enquête.
28:32 Après neuf mois de mystère, où de nombreuses pistes ont été explorées,
28:36 les premiers éléments de l'enquête vont peut-être s'avérer crucials.
28:39 Dès le départ, les enquêteurs ont saisi des objets,
28:43 notamment dans les familles, et vont pouvoir être mis en comparaison
28:46 avec les ossements retrouvés.
28:47 C'est ce qu'a expliqué la porte-parole de la Gendarmerie nationale,
28:50 la colonnelle Marie-Laure Pesan, qui s'exprimait cet après-midi
28:53 dans "Punchline Weekend". On l'écoute.
28:55 - Bien sûr, quand on fait une enquête pour disparition inquiétante,
28:58 on va explorer l'ensemble des éléments.
29:00 On va étudier la téléphonie.
29:02 Il faut qu'on puisse reconstituer la chronologie des faits,
29:06 qu'on puisse avoir une photographie de tout ce qui s'est passé
29:10 sur une zone bien particulière.
29:12 On va aussi prélever des éléments au niveau de la famille,
29:16 des objets, des éléments qui vont nous permettre
29:18 cette comparaison ADN.
29:20 Vous m'avez tout à l'heure parlé des ossements qui étaient ceux des milles.
29:23 Comment on peut savoir s'il s'agit d'ossements et à qui ils appartiennent ?
29:28 C'est justement l'intérêt du début de l'enquête,
29:31 quand on va relever un certain nombre d'objets
29:33 qui appartiennent à la famille ou à la personne qui est recherchée.
29:36 On va pouvoir avoir des profils ADN dans notre enquête.
29:39 Et lorsqu'on découvre des ossements ou d'autres éléments,
29:42 ça va nous permettre de faire une comparaison
29:44 et de vérifier l'identité, de confirmer une identité.
29:49 C'est surtout comme cela qu'on travaille
29:51 quand on a une disparition inquiétante.
29:53 Nous comprenons que les prochaines heures vont être cruciales.
29:57 Nous en parlons dans un instant.
29:59 Mais avant, il est 23h29.
30:02 Maureen Vidal est avec nous.
30:04 Nous faisons un point sur les toutes dernières actualités.
30:11 Des négociations compliquées en vue d'une trêve à Gaza.
30:15 Un responsable du Hamas a estimé que les positions
30:18 de son mouvement et celles d'Israël étaient encore trop éloignées.
30:21 De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
30:24 a accusé le Hamas d'avoir durci sa position dans les négociations,
30:28 alors qu'Israël a fait preuve de souplesse, selon ses mots.
30:31 A l'occasion des célébrations de Pâques au Vatican,
30:35 le pape François appelle à la paix à Gaza,
30:38 citant plus d'une dizaine de pays en proie à la guerre
30:41 lors d'un vaste tour d'horizon des conflits internationaux.
30:44 Il a renouvelé son appel à la libération des otages israéliens
30:47 et à un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave palestinienne.
30:50 Et en cette fête de Pâques, le roi Charles III s'est offert
30:54 un bain de foule ce matin après avoir assisté
30:57 au traditionnel office religieux à la chapelle Saint-Georges
31:01 à l'ouest de Londres.
31:03 Une présence rassurante pour les Britanniques
31:05 deux mois après l'annonce de son cancer.
31:08 - Merci beaucoup, Maureen.
31:10 Et ce dimanche de Pâques, nous allons l'évoquer dans un instant
31:13 avec vous, Georges Fenech et Mathieu Hoque.
31:16 Mais avant, peut-être pour clore cette page,
31:19 cette triste page après la découverte des ossements du petit Émile,
31:22 nous venons d'entendre, Georges Fenech,
31:24 la porte-parole de la gendarmerie dire que, effectivement,
31:27 maintenant, les recherches vont être cruciales
31:29 ou en tout cas, il va y avoir des avancées.
31:31 On peut rappeler qu'il n'y a pas eu une garde à vue
31:33 depuis neuf mois de mystère.
31:35 Les prochaines heures vont être cruciales.
31:37 Je le disais, il faut tout de même s'attendre à des avancées.
31:40 Peut-être rapide ou non, on ne sait pas encore.
31:42 - Déjà, là, c'est un vrai tournant.
31:45 Nous savons que le petit Émile est décédé.
31:48 Maintenant, il reste aux enquêteurs à nous dire.
31:51 Et nous attendons vraiment qu'ils réussissent.
31:53 Je crois qu'il y a tout un pays qui sont derrière eux, là.
31:56 On a besoin de savoir si l'enfant a été tué
31:59 ou si l'enfant est mort accidentellement.
32:02 Je crois qu'aujourd'hui, les enquêteurs,
32:05 qui sont des hommes d'expérience,
32:07 savent quelle est l'importance de leur travail.
32:10 Et les juges aussi. Et le parquet aussi.
32:12 Je peux dire que toute la France est derrière cette famille,
32:15 derrière cette mort absolument tragique.
32:18 Et tout sera mis en œuvre.
32:20 Moi, j'en suis vraiment convaincu.
32:22 Je me mets à la place des juges qui ont cette enquête.
32:25 Ils vont y travailler sans compter leur temps,
32:28 sans compter l'énergie qu'ils passeront à tout passer en rue
32:33 jusqu'à ce qu'on obtienne, comme on dit en termes juridiques,
32:36 la manifestation de la vérité.
32:38 On a besoin de cela pour la mémoire de ce petit garçon
32:41 qui représente l'innocence
32:43 et qui a vraiment choqué, bouleversé toute la France.
32:47 Et pour cette famille et pour toute cette région, effectivement.
32:50 Il faut que nous sachions.
32:52 Et je ne doute pas que nous y arriverons.
32:55 Ce qui est intéressant, c'est cette phrase de Georges Fenech.
32:58 Toute la France est derrière, est avec,
33:01 pousse cette famille pour connaître la vérité,
33:03 puisque c'est ça, au fond, l'enjeu.
33:05 Et les enquêteurs, effectivement, vont être mobilisés.
33:08 Ils le savent.
33:09 Et que c'est tout un pays, ce soir,
33:11 qui partage la douleur de ses parents.
33:13 Et c'est la majorité des Français qui sont donc derrière ses parents.
33:18 C'est aussi ça que nous pouvons rappeler ce soir,
33:21 même si, effectivement, certains...
33:24 jouent un certain voyeurisme.
33:26 C'est ça.
33:27 Le pays entier veut que la vérité se fasse
33:31 et que justement, on puisse tourner la page
33:33 pour la famille, pour la commune, pour l'entourage
33:36 et même pour le pays.
33:38 Et puis, principalement pour la famille,
33:40 qu'on puisse véritablement passer à autre chose
33:43 et que le deuil du temps du recueillement
33:46 sera fait, bien évidemment.
33:48 Par contre, quand vous dites tout le pays est derrière,
33:51 il y a aussi une partie, quand même, il faut le dire.
33:53 L'été dernier, il y avait quand même une partie
33:55 d'une presse malveillante qui s'était introduite
33:58 dans les éléments du dossier,
34:00 qui avait justement essayé de justifier le fait
34:02 que la pratique religieuse catholique de cette famille-là
34:05 était un problème et donc, justement,
34:07 qui attaquait la religion catholique
34:09 à travers cette affaire-là.
34:11 Et donc, il y a quand même ces gens-là
34:13 qui utilisent des affaires qui sont vraiment des affaires tragiques
34:16 pour pouvoir justement véhiculer une image négative de la religion,
34:19 une image justement terrible de ce que peut être le catholicisme
34:22 dans le but d'un agenda idéologique que l'on connaît bien
34:25 et qui est l'agenda idéologique de l'extrême gauche.
34:27 - Et pour l'heure, respectons le deuil de cette famille
34:30 et puis laissons les enquêteurs travailler,
34:34 les juges, encourageons-les, bien évidemment.
34:36 Nos envoyés spéciaux sont arrivés sur place.
34:39 Nous reviendrons largement demain sur cette découverte,
34:42 bien évidemment, tout au long de la journée.
34:44 Georges Fenech, vous serez là, d'ailleurs, demain matin,
34:47 à 9h peut-être, aura-t-on des nouveaux éléments.
34:50 Nous suivons tout cela de très près, bien évidemment.
34:53 Dans l'actualité, également, la fête de Pâques,
34:56 célébrée aujourd'hui par des milliards de catholiques dans le monde.
34:59 Et en France, également, dans une atmosphère,
35:01 il est vrai, particulière cette année,
35:03 avec une forte menace terroriste sur le pays.
35:05 Pour preuve, un Égyptien de 62 ans a été interpellé le 5 mars dernier.
35:10 Nous ne l'avons appris que ces dernières heures.
35:12 Il a été interpellé à Paris,
35:14 alors qu'il voulait cibler la cathédrale Notre-Dame.
35:16 Cinq individus ont été interpellés ces dernières semaines
35:19 dans des affaires de terrorisme,
35:21 tous liés à l'État islamique.
35:24 Guillaume Bigot livrait ce matin son analyse dans La Matinale.
35:28 Écoutez.
35:29 Un attentat des jouets qui porteraient donc la marque
35:32 de l'État islamique au Khorassan,
35:33 une branche de Daesh implantée en Afghanistan.
35:36 C'est un groupe réputé ultra-violent déjà sur place en Afghanistan.
35:39 Deux éléments intéressants qui nous sont donnés
35:41 par le journaliste du JDD ce matin.
35:43 Sa capacité à exploiter nos failles en matière d'immigration
35:46 et la force de sa propagande.
35:49 On voit d'ailleurs que dans cette affaire,
35:50 il y a aussi un jeune de 14 ans qui a été interpellé.
35:53 Alors au Khorassan, ça veut dire effectivement
35:56 l'État islamique en Afghanistan.
35:57 Ce qui est intéressant, rapidement,
35:59 c'est de se rappeler que le djihad, finalement,
36:02 contemporain est né en Afghanistan.
36:04 D'ailleurs, bien avant que la CIA n'aide les combattants
36:07 contre l'Union soviétique,
36:09 ça a été un des premiers foyers, ça s'est propagé partout.
36:11 Et là, il y a une sorte de retour au point de départ.
36:14 Même si, il faut dire que l'Afghanistan n'est pas contrôlé
36:16 par l'État islamique, mais il est contrôlé par les talibans
36:18 qui sont des rivaux ethniques, disons, de ce groupe au Khorassan
36:22 qui est pour le coup vraiment lié à l'État islamique.
36:25 Et donc, ces combattants du Caucase jusqu'à l'Afghanistan,
36:30 d'Asie centrale, disons, se baladent dans tous les territoires de djihad.
36:34 Il y a quelque chose de caractéristique des djihadistes,
36:36 c'est qu'ils sont des points de fixation.
36:38 Souvenez-vous, le World Trade Center,
36:40 ils ont essayé une fois, puis deux fois, jusqu'à ce qu'ils y arrivent.
36:43 Notre-Dame, en 2016, a déjà été visée.
36:45 Et là, c'est dans leur viseur, en quelque sorte.
36:49 Et les spécialistes expliquent que c'est parce qu'il y a aussi
36:51 une dimension un peu religieuse.
36:53 Une fois qu'une cible a été désignée, ils tendent à y revenir
36:56 aussi pour des raisons religieuses.
36:57 Parce que c'est un peu idiot.
36:59 Une fois qu'une cible a été ciblée, on peut se dire qu'elle va être bien protégée.
37:02 Mais non, dans leur idéologie à eux, d'une certaine façon,
37:04 c'est Allah qui a voulu, donc on y...
37:06 Voilà, jusqu'à ce que ça marche, on recommande.
37:08 – Alors, il est vrai, Mathieu, qu'après l'attentat de Moscou,
37:11 et donc la France a été ciblée par l'État islamique,
37:13 on entend souvent cette crainte d'un loup solitaire.
37:15 Mais au fond, le loup solitaire, aujourd'hui, il n'existe pas.
37:19 Quand on entend l'exposé fait par Guillaume Bigot,
37:23 non, c'est bien effectivement l'État islamique, aujourd'hui,
37:25 qui veut s'en prendre à la France.
37:27 – En fait, il y a deux temporalités sur ce sujet-là.
37:29 Ce qui reste, le principe global, c'est de se dire que la civilisation française
37:33 et la civilisation occidale a comme ennemi principal le totalitarisme islamique,
37:36 comme le rappelait François Fillon dans son ouvrage, en 2016,
37:39 "Vaincre le totalitarisme islamique".
37:42 Depuis les années 2010, on a eu un basculement de la menace.
37:47 C'est-à-dire qu'au départ, à partir de 2010, 2012, 2015,
37:51 donc jusqu'à 2015, c'était des combattants, des Français issus de l'immigration,
37:55 combattants à Daesh, donc à l'État islamique, au Levant,
38:00 c'est-à-dire en Irak, en Syrie, qui justement étaient recrutés, formés là-bas,
38:04 et qui revenaient ensuite par les filières d'immigration
38:07 pour pouvoir semer la mort et le chaos à Charlie Hebdo,
38:10 mais également lors des attentats du Bataclan.
38:14 Or, depuis que l'État islamique au Levant a été vaincu,
38:18 ou du moins quasiment vaincu, par les armées occidentales
38:21 et l'armée de Russie, de Vladimir Poutine en Syrie,
38:24 la menace était beaucoup plus isolée de la part des djihadistes.
38:29 Donc on était vraiment sur un djihadisme, ce que la plagiatique appelle
38:32 le djihadisme d'atmosphère, c'est-à-dire des gens, ou plutôt des jeunes,
38:35 qui passaient à l'acte pour des raisons qui leur étaient propres,
38:39 c'est-à-dire un mauvais regard, un professeur qui faisait une mauvaise remarque, etc.
38:43 Et c'est pour cela que le gouvernement a eu du mal à appréhender
38:46 cette nouvelle menace du djihadisme islamique.
38:49 En revanche, là, ce que l'on voit, c'est que depuis les attentats du 7 octobre
38:53 et les attentats de Moscou récemment, on voit justement l'État islamique
38:58 qui reprend du poids, notamment sur la scène géopolitique,
39:03 dans toutes ces régions-là, dans tout le Moyen-Orient,
39:06 et qui justement peut se permettre de menacer la France et l'Europe
39:10 par des attentats, des nouveaux attentats.
39:12 Alors dans ce contexte, justement, Gérald Darmanin s'est réjoui ce week-end
39:15 sur les réseaux sociaux de l'expulsion d'un Marocain déchu de la nationalité française
39:18 après une condamnation pour terrorisme.
39:21 Il s'agit de Rashid Aïd el Hadj. Il avait été condamné en 2007.
39:25 Il était surveillé pour ses liens persistants avec la mouvance djihadiste.
39:29 Et dans la matinale ce matin, c'est le délai entre la condamnation
39:32 et l'expulsion qui faisait débat. Je vous interroge dans un instant,
39:36 Georges Pénèque. On regarde d'abord cette séquence.
39:39 Je suis tout de même surpris par la temporalité de l'affaire.
39:42 C'est-à-dire qu'on a un homme condamné pour terrorisme en 2007,
39:45 déchu de sa nationalité en 2015. On est en 2024 aujourd'hui.
39:49 Donc on est 9 ans plus tard. Entretemps, il est soupçonné d'avoir eu des liens
39:52 avec Sid Ahmed Glam, qui a tenté de faire un attentat contre l'Église
39:58 de Villejuif en 2015. Il a eu des contacts avec Larossi Abala,
40:02 qui était l'auteur de l'attentat de Magnanville, où deux policiers
40:05 ont trouvé la mort. C'était en 2016, un couple de policiers.
40:09 Donc on peut se réjouir, certes, mais quand même,
40:12 2015 déchu de sa nationalité, 2024. Il était toujours, depuis lors,
40:16 présent sur le territoire.
40:17 Oui, et l'attentat initial, 2007, il y a 17 ans. C'est extrêmement grave.
40:23 Je me souviens, sauf Nounou, de François Hollande,
40:27 qui au lendemain des attentats de 2015 avait proposé de déchoirer
40:31 la nationalité des terroristes. Il y avait eu un vent de fronde,
40:36 notamment dans sa majorité, qui avait empêché de le faire.
40:39 Effectivement, la justice est beaucoup trop lente.
40:41 Déchoirer les terroristes de leur nationalité, puis les expulser ensuite, peut-être.
40:44 Évidemment, mais le problème, c'est que la temporité de la justice
40:47 n'est pas celle de la sécurité de nos concitoyens.
40:51 Je pense que ça doit interroger beaucoup de magistrats,
40:54 dont il faut respecter, évidemment, l'indépendance, mais tout de même.
40:58 Effectivement, Georges Fenech, sur des dossiers aussi lourds
41:01 que des dossiers terroristes, on peut s'interroger sur ce délai,
41:04 2007, la condamnation, et puis l'expulsion et la déchéance de nationalité aujourd'hui.
41:09 Quel est votre regard sur ces délais ?
41:11 Écoutez, je ne connais pas le dossier en particulier.
41:15 Il faut poser la question au ministère de l'Intérieur.
41:17 Pourquoi, effectivement, ce délai ? Ce qu'il faut savoir, quand même,
41:20 c'est qu'on n'expulse pas un national. Un État n'expulse jamais un national.
41:25 Il se trouve que là, l'individu est binational.
41:28 Donc, il faut d'abord le déchoir de sa nationalité française.
41:32 On n'en fera pas à la patrie, puisqu'il a la double nationalité marocaine.
41:36 Et il est expulsé après une procédure de déchéance qui prend du temps.
41:40 Alors, je ne connais pas la procédure en l'espèce,
41:42 mais il y a une décision de justice. Il y a un arrêté qui est pris.
41:45 Il y a une décision de justice. Il y a un appel possible.
41:48 Il y a des recours possibles qui prennent du temps.
41:51 Mais là, ça paraît long, effectivement.
41:54 On ne peut qu'évidemment souligner, quand même, le fait qu'il ait été expulsé,
41:59 puisqu'il présentait un danger pour notre pays.
42:02 Mais ça, c'est la question, la réponse ne peut venir que du ministère d'Intérieur.
42:05 Et en tout cas, les forces de l'ordre, les militaires fortement mobilisés aujourd'hui
42:10 pour permettre aux fidèles de se rendre prier pour la fête de Pâques,
42:15 se rendre à la messe de Pâques ou à la Vigile Pascale hier.
42:19 Et bien, ce dimanche, c'est la fête de Pâques qui a fait la une du journal du dimanche
42:25 avec le visage d'un adulte baptisé. Voilà, rien d'étonnant.
42:29 Sauf que Jean-Michel Apathy, l'éditorialiste, s'est moqué de cette une sur les réseaux sociaux.
42:36 Vous le voyez, j'avoue, j'ai ri. Étonnant, non.
42:39 Eh bien, cette réaction de Jean-Michel Apathy a fait réagir Gilles-William Gollenadel et Julien Drey
42:46 ce soir dans l'émission Face à Face. Regardez.
42:48 Jean-Michel Apathy a préféré rire, se moquer de la une du journal du dimanche,
42:54 une assez sobre, joyeuse Pâques. J'avoue, j'ai ri. Étonnant, non.
43:00 C'est quelqu'un qui méprise profondément la France et les Français.
43:04 Il aime beaucoup moquer la France, les Français, leurs traditions, leurs racines, leur culture.
43:10 Il n'y a pas grand risque à moquer Pâques, à moquer ceux qui célèbrent Pâques,
43:16 qui se congratulent pendant Pâques. Je ne vois pas monsieur Jean-Michel Apathy
43:23 moquer ceux qui se congratulent pendant le ramadan.
43:28 Vous voyez, je ne vois pas moquer les Algériens se congratulant pendant le ramadan.
43:33 Et d'ailleurs, s'il le faisait, il prendrait bien plus de risques.
43:37 Donc cette fausse rébellion intellectuelle, ce faux courage intellectuel,
43:45 très sincèrement, je le méprise.
43:47 Est-ce que c'est idéologiquement de la nature de ce que décrit Gilles-William ?
43:51 Je n'en suis pas sûr, en le connaissant un peu.
43:53 Alors après, je vais être avec vous, parce que je vais aller jusqu'au bout.
43:56 Moi, je n'ai pas tweeté, parce que j'estime que je n'ai pas tweeté,
43:58 mais c'est vrai que je me suis permis un SMS à Geoffroy Michel, tard dans la nuit.
44:03 - A Geoffroy Lejeune. - A Geoffroy Lejeune, excusez-moi.
44:05 Tard dans la nuit, mais c'était plus un SMS amitial en disant "mais tu fais un bulletin par voicial"
44:11 et j'ai eu droit à mon retour, espèce d'antique caricat.
44:14 - Alors que toujours, Michel Apathy se moque de la religion.
44:17 On le rappelle, ce n'est pas interdit, c'est son droit au fond.
44:20 Mais bon, c'est vrai que le problème, c'est de ricaner systématiquement la même religion,
44:25 puisque là, il n'y a ni risque, ni menace, ni fatwa, ni protection policière derrière.
44:31 - Pardon pour mon ami Julien Dray, mais il ne dit pas autre chose, finalement.
44:36 Il a l'honnêteté, en tout cas, de le dire, en traitant cette une de journal par voicial.
44:42 - De bulletin par voicial. - De bulletin par voicial.
44:45 Est-ce que ça veut dire à notre pays, un grand quotidien ou un grand hebdomadaire,
44:48 comme le JDD, ne puisse pas mettre à sa une ce qui représente la première fête religieuse
44:54 de la chrétienté, Pâques, devant Noël même, à la une de son magazine,
44:59 parce que c'est un fait de société, un fait religieux qui appartient totalement à notre société,
45:04 qui est des sens chrétiennes.
45:07 Je ne crois pas qu'on puisse ou qu'on doive, quand on a un responsable politique
45:12 ou un grand journaliste comme le monsieur Apathy, se moquer ou ironiser
45:18 en blessant inutilement tous ceux qui sont attachés au respect des religions.
45:25 - Oui, parce qu'il n'y a rien d'étonnant, contrairement à ce que souligne Jean-Michel Apathy,
45:30 que le jour de Pâques, un grand hebdomadaire fasse une une sur la fête de Pâques.
45:36 - Puis il y a un fait quand même qu'il faut relever, c'est qu'effectivement,
45:40 il y a de plus en plus de baptêmes d'adultes.
45:42 Je pense que ça aussi, c'est une enquête intéressante.
45:44 - Très révélateur, effectivement, Mathieu.
45:46 - Oui, c'est l'actualité du jour et c'est évidemment normal qu'un journal hebdomadaire
45:50 le traite de cette manière-là, d'autant plus que l'on est dans une situation,
45:55 un petit peu comme l'explique Sonia Magrouk dans son livre, de perte du sacré,
45:59 notamment dans les sociétés occidentales, mais d'autant plus en France,
46:03 avec un fort mouvement de déchristianisation.
46:06 Il faut rappeler, et on dit souvent que la société a été bouleversée ces dernières années,
46:11 la perte du sacré est un des facteurs qui, justement, justifie ce bouleversement de la société.
46:16 Un chiffre, j'en veux pour preuve, c'est qu'en 1970, il y avait 30 millions de Français
46:21 qui allaient encore à la messe dominicale.
46:23 Aujourd'hui, il y en a moins de 2 millions.
46:25 Donc, ça démontre quand même que la perte du sacré dans la société,
46:29 ça a aussi des conséquences qui sont majeures en termes de liens sociaux,
46:33 en termes de cohésion sociale.
46:36 Et je trouve que célébrer le jour de Pâques est une manière, en soi,
46:42 de rappeler les racines chrétiennes de la France,
46:44 mais également de donner un sentiment de cohésion nationale autour d'une fête religieuse.
46:51 Il nous reste un peu plus d'une minute, peut-être une note un peu plus légère pour terminer.
46:55 L'actualité, je vous le rappelle, qui est lourde aujourd'hui,
46:58 après cette découverte, la découverte des ossements du petit Émile,
47:00 qui a été annoncée ce matin.
47:02 Je vous propose de parler des œufs, puisque c'était la journée où nous dégustions des œufs en chocolat.
47:09 C'était justement l'objet de la chronique royale de Bertrand Décker.
47:12 Ce matin, il est revenu sur l'origine des œufs, alors non pas au chocolat, ni même à la coque,
47:16 non l'origine des œufs de Fabergé. Regardez.
47:19 On a parlé beaucoup d'œufs en chocolat, ça n'a échappé à personne.
47:23 Alors les œufs, il y en a pour tous les goûts, n'est-ce pas ?
47:25 Il y a des œufs battus, il y a des œufs mollets, il y a des œufs à la coque.
47:28 Moi, si je peux me permettre, je vais parler des œufs à la russe.
47:31 Je vais vous parler des œufs à Fabergé, qui sont les œufs les plus fabuleux, les plus chics, les plus chérimaux.
47:37 On ne les casse pas ceux-là.
47:38 On ne les casse pas ceux-là, en effet.
47:40 Qui dit absolument œufs à Fabergé, dit Romanov, vous savez, les tsars de Russie.
47:46 Anthony, la très satirante histoire que je vous raconte aujourd'hui va débuter en 1885, à l'occasion des fêtes de Pâques.
47:52 C'est le rendez-vous le plus important du calendrier orthodoxe.
47:55 Et le tsar, à l'époque, Alexandre III, offre à son épouse, Maria Feodorovna, à l'occasion de ces fêtes, un petit écrin.
48:02 Alors, ce n'est pas traditionnel.
48:04 Normalement, on offre en diade, en collier, en bracelet, pas du tout.
48:08 Qu'est-ce que cet écrin renferme ?
48:09 Il renferme un œuf.
48:11 Alors, pas un œuf cuit mollet ou un œuf à la coque, n'est-ce pas ?
48:14 Un œuf signé de Pierre-Carles Fabergé, qui est absolument sublime, qui est recouvert de pierres précieuses.
48:19 Et cet œuf, en système de poupée russe, il va s'ouvrir, il va cacher un jaune d'œuf, qui va lui-même s'ouvrir, qui va cacher une poule,
48:29 qui va elle-même s'ouvrir et qui va cacher une couronne impériale, la réplique en miniature, en tout cas parfaite, de la couronne impériale.
48:37 D'emblée, on dit que l'impératrice est absolument séduite par ce jeu très drôle et ça devient vraiment une véritable collection qui va naître.
48:46 C'est donc avec cette anecdote passionnante, un peu plus légère, ça fait du bien aussi de temps à autre, que nous terminons cette émission.
48:53 Un grand merci Georges Fenech, nous vous retrouvons demain à 9h dans l'heure des proies avec Pascal Praud.
48:58 Vous reviendrez bien évidemment sur cette tragique découverte, les ossements, je vous le rappelle, du petit Émile.
49:03 Merci à vous Mathieu Hoque, à très bientôt, l'actualité continue.
49:07 Michael Losantos, l'édition de la nuit, dans un instant, il revient sur toute l'information du jour et bien évidemment à la une,
49:15 la découverte des ossements du petit Émile et l'enquête qui prend un tout autre tournant.
49:20 Excellente nuit sur notre antenne, à très vite.
49:22 [Musique]

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