Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reçoivent Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise.
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00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1218h39, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:16Manuel Bompard est notre invité, bonsoir à vous, merci d'être là.
00:19Louis de Ragnel est aussi avec nous.
00:21Il y a un climat de violence dans cette fin de campagne des législatives.
00:25Manuel Bompard, des agressions de candidats presque à Thévenaud,
00:27une candidate du Rassemblement National à La Rochette en Savoie.
00:32Est-ce que vous condamnez toutes ces violences ?
00:33Et surtout, comment est-ce que vous expliquez ce climat
00:37d'exacerbation dans cette deuxième partie de la campagne ?
00:41À votre première question, je réponds bien évidemment oui.
00:44Je crois qu'on est dans une campagne électorale et dans une campagne électorale,
00:48c'est une confrontation des projets, des idées,
00:51mais pas des personnes.
00:51Ça doit rester dans le cadre démocratique.
00:54Et j'observe qu'effectivement, il y a eu des situations de violence.
00:58Je sais que des candidats de la France Insoumise ou du Nouveau Front Populaire
01:02en ont aussi été victimes.
01:04Et donc, je pense qu'il faut que cette campagne puisse se dérouler dans le calme
01:07jusqu'au bout. Après, oui...
01:08Quel que soient les candidats, que ce soit du Rassemblement National,
01:11de droite, de gauche...
01:12Moi, vous le savez, je suis un opposant acharné au Rassemblement National.
01:16Je continuerai à l'être, mais je crois qu'il faut mener ce débat,
01:20bien évidemment, argument contre argument.
01:23Et comment je l'explique ?
01:24C'est sûr qu'il y a une tension dans cette campagne depuis le début.
01:28Sans doute que les conditions d'organisation de la campagne aussi,
01:31avec cette dissolution, cette campagne extrêmement courte,
01:34produit un enjeu qui est un enjeu très important
01:37et peut malheureusement conduire à ce type de situation.
01:39Moi, je dis à tout le monde de rester dans le cadre du débat démocratique.
01:44Je pense qu'on s'en grandira.
01:46Vous le dites à vos militants en particulier ?
01:48Pas à mes militants en particulier, parce que je crois que mes militants...
01:51D'abord, ils ne m'appartiennent pas.
01:53Mais en tout cas, les militants qui défendent les candidats
01:55de Nouveau Front Populaire,
01:57je crois qu'aucun d'entre eux n'est impliqué dans ce type de violence.
02:00Oui, d'un régnel.
02:00Manuel Bompard, depuis qu'Emmanuel Macron a évoqué la possibilité
02:04d'un gouvernement de coalition allant des Républicains au Parti communiste,
02:08vous n'êtes pas...
02:09L'offre ne vous est pas faite à la France insoumise.
02:12On voit que les trois partis de gauche, Parti communiste,
02:14Europe Écologie Les Verts et le Parti socialiste,
02:16sont traversés par des divisions.
02:19Que faire ? Est-ce qu'on soutient ? On soutient pas.
02:20On y va, on n'y va pas.
02:22Est-ce que, ma question est simple, est-ce que le Nouveau Front Populaire
02:25peut survivre au lendemain des élections législatives ?
02:28D'abord, la première chose que je veux vous dire,
02:29c'est qu'on est dans l'entre-deux-tours de cette élection législative
02:33et que moi, personnellement, je mène campagne avec mes amis
02:36pour essayer de faire en sorte de remporter une majorité
02:39du Nouveau Front Populaire à l'Assemblée nationale.
02:42Ça, c'est mon objectif.
02:43Avec un gouvernement du Nouveau Front Populaire
02:45pour appliquer le programme du Nouveau Front Populaire
02:47et donc changer immédiatement la vie des gens
02:50on reviendra sans doute sur les différentes propositions du programme.
02:52Vous pensez sincèrement que vous pouvez atteindre la majorité ?
02:54Vous savez, on a gagné 32 sièges au premier tour
02:58et si on compte les circonscriptions de l'Hexagone,
03:03les Français de l'étranger et les Outre-mer,
03:05nous sommes qualifiés dans 320 ou 330 sièges.
03:07Manuel Bompard, du coup, raisonnons par l'absurde.
03:09Mathématiquement, c'est bien évidemment possible.
03:11Alors, si on raisonne par l'absurde.
03:12Mais pour ça, ça nécessite qu'il y ait une mobilisation encore plus importante.
03:16Il y a un tiers des Français qui n'ont pas voté
03:18au premier tour de l'élection législative.
03:20Et je profite de ma présence ici sur ce plateau
03:23pour les inviter à se saisir de ce deuxième tour.
03:25Et du coup, si on raisonnait dans l'autre sens,
03:26une hypothèse que vous n'envisagez pas,
03:27mais imaginons que soit un autre parti qui ait la majorité absolue
03:30ou que personne n'ait la majorité absolue.
03:32Si je repose ma question,
03:34si Emmanuel Macron propose un gouvernement de coalition
03:36avec certains partis du Nouveau Front Populaire,
03:38est-ce que le Nouveau Front Populaire peut survivre ?
03:41Franchement, vous faites un petit peu de la politique fiction là.
03:44Donc, c'est pour ça que je vous dis, moi, je suis engagé dans cette campagne
03:47et je ne peux répondre que sur la position
03:50qui est celle de la France insoumise,
03:52que j'ai déjà exprimée cette semaine et qui est très claire,
03:56qui est que les insoumis ne participeront à un gouvernement
03:58que pour appliquer le programme du Nouveau Front Populaire,
04:02le programme sur lequel on s'est engagé dans cette campagne.
04:04Et j'ai ajouté, je le redis ici,
04:06rien que le programme, mais tout le programme.
04:09Avec des mesures très, très claires, très précises sur le pouvoir d'achat,
04:14bien sûr, sur la sécurité aussi.
04:16Vous avez des mesures sur la sécurité ?
04:17Mais bien évidemment, sur le pouvoir d'achat,
04:21je pense que j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises
04:23et les candidats du Nouveau Front Populaire aussi,
04:26de dire que bien évidemment, il faut une action,
04:28notamment sur les prix, le plus rapidement possible.
04:30On a connu ces dernières années une augmentation du pouvoir d'achat,
04:33une augmentation des prix, pardon, une baisse du pouvoir d'achat
04:37extrêmement importante.
04:39Et je vois que le gouvernement ne fait rien.
04:40Donc, l'une des premières mesures que nous mettrions en place,
04:43c'est d'utiliser un article du Code du commerce
04:45qui permet de bloquer les prix pour les ramener
04:48aux prix auxquels nous étions avant cette période inflationniste.
04:51Il faut une action sur les salaires.
04:52C'est l'augmentation du SMIC à 1 600 euros.
04:55C'est l'indexation des salaires sur l'inflation.
04:57Ça, c'est des mesures très concrètes en termes de pouvoir d'achat.
05:00Et j'observe que j'entends nos concurrents dans cette élection
05:04abandonner petit à petit.
05:06C'est le cas du Rassemblement national qui a abandonné
05:09quelle proposition ? Le Rassemblement national.
05:11Oui, laquelle des propositions ?
05:12Par exemple, ils disent que sur la retraite,
05:16j'ai entendu pendant des années et des années,
05:17le Rassemblement national dire
05:19on va revenir à la retraite à 60 ans.
05:20Et puis, finalement, maintenant,
05:21on ne comprend plus trop ce qu'ils veulent dire.
05:23Je peux prendre cet exemple-là sur la question de la baisse de la TVA,
05:28qu'est la proposition du Rassemblement national.
05:32Ils excluent déjà un certain nombre de secteurs et ça ne concerne plus,
05:35par exemple, les prix sur l'alimentation.
05:37Ça se concentre sur l'énergie.
05:38Or, c'est une mesure qui a déjà été expérimentée en France.
05:40La baisse de la TVA, on l'avait fait, notamment,
05:42vous savez, sur la restauration.
05:44Et ce qu'on avait observé, c'est que ça avait coûté très cher.
05:46Exactement, ça avait assez peu d'impact sur les prix.
05:49Donc, je pense que tout le monde doit comprendre que si votre priorité
05:53dans cette élection, c'est la question du pouvoir d'achat,
05:56c'est certainement pas pour les députés du Rassemblement national
05:59qu'il faut voter, mais au contraire, pour des députés du Nouveau Front populaire,
06:01parce que là, on a des mesures précises, concrètes
06:03qui, elles, vont changer votre vie immédiatement.
06:04Sur les sujets régaliens, Louis de Raguenel.
06:06Moi, je voulais vous parler.
06:07Je sais que c'est une question,
06:08vous avez déjà répondu plein de fois,
06:10mais je voulais quand même vous reposer cette question.
06:12Aujourd'hui, il y a beaucoup de Français juifs qui sont blessés,
06:15peinés et même maintenant très en colère lorsqu'ils voient des candidats
06:18à la France insoumise.
06:20Ils se souviennent des propos de Mme Obono,
06:22ils se souviennent de propos de Mme Pannot
06:25sur Rescapé, à propos d'Elisabeth Borne.
06:27Franchement, la question que je voulais vous poser,
06:29est-ce que vous comprenez que ça peut susciter des blessures de la peine
06:35et que ça puisse se transformer aussi parfois en violence intérieure ?
06:39Alors, pour l'instant, c'est de la violence intérieure.
06:42Mais est-ce que vous comprenez cette exaspération ?
06:44La première chose que je veux vous dire, c'est que je comprends
06:47que des gens, au bout d'un moment, puissent croire aux mensonges
06:50qui sont proférés à l'égard de la France insoumise.
06:52Depuis maintenant, des mois et des mois à longueur de journée,
06:56c'est antisémite.
06:57Je veux dire, vous pouvez ne pas être d'accord.
06:59Moi-même, je n'ai jamais utilisé cette expression.
07:00Mais vous, vous avez été clair.
07:01Mais est-ce que c'est antisémite de dire ça ?
07:03Donc, soyons un petit peu sérieux et un petit peu raisonnable.
07:06Je pense qu'il faut que vous compreniez une chose,
07:09c'est que la France insoumise et, de manière plus générale,
07:12le Nouveau Front Populaire est composé de militantes et de militants
07:16qui ont chevillé au corps, depuis le début de leur engagement politique,
07:21la lutte contre le racisme, la lutte contre l'antisémitisme,
07:24la lutte contre toutes les formes de discrimination.
07:26Et se faire calomnier, injurier, insulter,
07:29comme on l'a été sur l'ensemble des plateaux de télévision depuis...
07:32Mais ce n'est pas vrai.
07:32Il y a aussi des propos qui ont été tenus, Manuel Bombard.
07:34Et tout simplement insupportables.
07:37Dans cette victime de ces attaques ?
07:40D'une forme de calomnie, d'ailleurs, qui...
07:43Qu'Emmanuel Macron lui-même vous a adressé,
07:45puisqu'il dit, elle et fille, ce sont des gens qui ont assumé
07:47très clairement de ne pas condamner l'antisémitisme.
07:49Mais c'est complètement faux.
07:50Et d'ailleurs, ce mensonge apparaît au grand jour dans ce deuxième tour.
07:55Parce que comment vous pouvez sinon justifier qu'Emmanuel Macron,
07:59après avoir fait toute sa campagne de premier tour,
08:01en dénigrant le Nouveau Front Populaire,
08:03en faisant ses accusations honteuses d'antisémitisme,
08:05arrive au deuxième tour de l'élection et dit finalement...
08:08Sur l'antisémitisme, il y a un sujet à la presse insoumise.
08:10Il y a un sujet.
08:11Il n'y a aucun sujet, monsieur.
08:12Il n'y a aucun sujet.
08:13Il n'y a aucun sujet.
08:13Mon engagement contre l'antisémitisme, contre le racisme...
08:17Vos propos ne sont jamais pointés du doigt.
08:19C'est le propos de Mathilde Pannot, Madame Obono et bien d'autres.
08:22Aucun d'entre eux n'a eu quelques propos antisémites que ce soit.
08:25Aucun d'entre eux n'a jamais été.
08:26Je vous rappelle que l'antisémitisme est un délit en France.
08:28Heureusement, d'ailleurs.
08:29Et c'est d'ailleurs la gauche qui a notamment condamné ou mis dans la loi...
08:35Aucun d'entre eux n'a jamais été ni poursuivi pour antisémitisme,
08:39ni condamné pour antisémitisme.
08:41Donc ça veut dire que ça n'existe pas ?
08:42Si on n'est ni condamné, ni poursuivi ?
08:44Je veux vous dire que les attaques qui sont faites à l'égard
08:49de telle ou telle personne de la France assoumise
08:51sont tout simplement inacceptables, insupportables, infamantes et mensongères.
08:55Mais est-ce que vous êtes conscient que s'il n'y avait pas de sujet,
08:59il n'y avait pas d'ambiguïté dans les propos qui ont été tenus par certains d'entre vous,
09:02pas vous, il n'y aurait pas de sujet ?
09:04Il y a des parties pour lesquelles on ne pose pas la question.
09:06Vous êtes le seul parti même dans lequel on pose des questions.
09:09Mais vous pensez que quand un candidat du RN fait des blagues sur le gaz et les juifs,
09:15c'est bizarre que vous ne lui posiez pas la question.
09:17On lui pose la question, aucun problème.
09:19J'ai entendu un candidat du RN en Alsace dire que la phrase de Jean-Marie Le Pen
09:25sur le détail de l'histoire, cette phrase complètement odieuse et inacceptable,
09:29n'était pas antisémite.
09:30Donc je veux dire aux gens, ne vous trompez pas,
09:32ce qui est le ressort de la question de l'antisémitisme,
09:38elle occupe le rejet de l'autre, la haine de l'étranger,
09:41elle occupe aussi une place centrale dans le logiciel politique d'une formation politique en particulier,
09:46ce n'est certainement pas de la France Insoumise, mais bien du Rassemblement National.
09:48Manuel Montparn, aujourd'hui, François Ruffin, qui fait partie jusqu'à présent de votre mouvement politique,
09:54a annoncé qu'il ne siégerait pas dans votre groupe
09:56s'il était réélu dimanche dans sa circonscription de la Somme.
09:59On va juste écouter les mots qu'il a employés, et je vous fais réagir ensuite.
10:03On a vécu trois semaines dures, parce qu'on a un boulet.
10:08Vous regardez, vous l'avez entendu, c'est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon, comme obstacle au vote.
10:14J'ai des désaccords qui sont connus, qui sont importants, qui sont profonds avec Jean-Luc Mélenchon.
10:22Et donc, il y avait un divorce qui était en cours.
10:27Je souhaite que le divorce se passe à l'amiable, et que ça ne se passe pas avec du bruit de vaisselle, d'accord ?
10:31Mais, pour moi, il y a eu un choix d'abandonner les bourgs populaires,
10:40d'abandonner les campagnes populaires, et de ne pas chercher à unir la France des bourgs et la France des tours.
10:45De ne pas chercher à faire rassembler la France, à la réunir, à rassembler la France du travail,
10:50mais au contraire, parfois davantage à la diviser. Et moi, je veux la rassembler.
10:55Voilà, pour les propos de François Ruffin, Manuel Bompard, le boulet Mélenchon, c'est un obstacle au vote. Que lui répondez-vous ?
11:01D'abord, moi, je veux vous dire, comme je l'ai dit en introduction de cette interview, que moi, je suis engagé dans la campagne
11:05avec l'objectif de faire en sorte qu'il y ait un maximum de députés du Nouveau Front Populaire qui soient élus dimanche.
11:10Et donc, je ne vois pas et je ne comprends pas l'intérêt, et je regrette qu'on occupe, en quelque sorte, en raison de ces déclarations,
11:17une partie de notre temps de parole à trois jours du scrutin, à devoir répondre à telle ou telle attaque ou accusation.
11:23Je trouve cela vraiment très contrepris.
11:25Néanmoins, Jean-Luc Mélenchon est-il un obstacle au vote, comme le dit François Ruffin, de vos rangs, M. Bompard ?
11:32François Ruffin, vous savez...
11:33Non, non, je vous pose la question à vous.
11:34Attendez, attendez, je vais vous dire quelque chose.
11:37François Ruffin, il y a deux semaines, il distribuait un tract à Amiens dans lequel il s'affichait à côté de Jean-Luc Mélenchon.
11:43Donc, manifestement, à ce moment-là, ce n'était pas un boulet pour lui.
11:47Donc, je dis attention, parce que les responsables politiques...
11:50Pourquoi il fait ça, alors, François Ruffin ?
11:52Je vais y répondre, je pense, par cette phrase.
11:54Attention, parce que les responsables politiques qui, au deuxième tour, oublient tout ce qui s'est passé avant
11:59et essayent de donner un autre visage ou de donner l'impression que, finalement,
12:03on n'est plus tout à fait le même qu'au premier tour en espérant, comme cela,
12:06finalement, arriver à remporter le deuxième tour de l'élection législative,
12:09je pense que c'est une erreur de faire ça, je ne suis pas d'accord avec.
12:12Et je regrette qu'il le fasse, contrairement à ce qu'il dit dans l'extrait,
12:16justement, en cassant de la vaisselle, parce que s'il ne voulait pas casser de la vaisselle,
12:19le mieux, c'était d'éviter d'ajouter à sa décision des propos aussi infamants
12:25à l'égard de Jean-Luc Mélenchon que ceux qu'il a tenus.
12:27Et qu'est-ce que ça dit ?
12:28C'est la guerre de succession qui est ouverte pour Jean-Luc Mélenchon ?
12:31Ben non.
12:32François Ruffin dit qu'il...
12:35Si j'entends ce qu'il dit, il dit qu'il n'est plus membre de la France insoumise, donc...
12:40Oui, mais il y a sans doute l'idée, derrière lui, de rallier à lui d'autres parlementaires de la France insoumise.
12:45C'est son droit d'essayer.
12:48Donc, j'en déduis qu'il n'est pas candidat à être, au nom de la France insoumise,
12:53candidat à quelque élection que ce soit.
12:55Donc, Jean-Luc Mélenchon n'est pas un boulet pour vous ?
12:57Pas du tout, écoutez.
12:58Franchement, Jean-Luc Mélenchon a fait 22% des voix à l'élection présidentielle il y a deux ans.
13:03Dans de nombreuses zones de France, je pense que nos candidates et nos candidats
13:08se sont revendiqués de son soutien et ont eu raison de le faire.
13:11Après, on est dans une coalition.
13:13Moi, je veux mettre tout le monde à l'aise dans cette coalition.
13:15Il peut y avoir des gens qui sont plus ou moins à l'aise avec Jean-Luc Mélenchon.
13:19Et puis, il y a aussi des gens comme moi qui sont plus ou moins à l'aise
13:21avec d'autres figures de cette coalition.
13:23Et si on s'est regroupés, je pense que je ne vais pas vous surprendre en vous disant
13:27que le fait que François Hollande soit candidat du Nouveau Front populaire,
13:30ce n'est pas spécialement ma tasse de thé.
13:32Mais néanmoins, on a considéré qu'à un moment, dans une période
13:35qui était une période particulièrement dangereuse, critique pour l'histoire de France,
13:39que tout le monde avait envie de tourner la page du macronisme
13:42et en même temps qu'il y avait le risque de l'arriver au pouvoir de l'extrême droite,
13:44il fallait être en capacité de se rassembler largement
13:47à partir du moment où on le faisait sur un programme clair.
13:50Ce programme clair, c'est celui du Nouveau Front populaire
13:52et nous l'avons fait.
13:53Et cette coalition, je pense qu'elle a d'autant plus de force aussi
13:56qu'elle regroupe des figures qui ne sont pas d'accord sur tout.
14:00Et je trouve ça tout à fait contre-productif,
14:02y compris pour le succès de notre coalition,
14:06de se livrer à ce type d'attaque les uns contre les autres.
14:08Vous avez vu que, personnellement, ce n'est pas ce que j'ai fait
14:11et je n'ai pas l'intention de le faire.
14:12Manuel Bompard, il y a beaucoup de questions aussi
14:14à propos de votre programme sur la sécurité.
14:16Beaucoup de problèmes sur le fait que vous voulez désarmer
14:19une partie de la police municipale.
14:21Clarifiez les choses avec nous.
14:23Non, mais c'est bien que vous me posiez la question.
14:26Je sais que le Rassemblement national, M. Bardella...
14:29Qu'est-ce que vous proposez ?
14:31D'abord, je veux dire quand même que ça serait bien
14:33en parlant du climat de la campagne, qu'on fasse une campagne
14:36sur les propositions réelles des uns et des autres.
14:38Mais moi, ma proposition, elle est très claire.
14:40Mes propositions, elles sont très claires.
14:42Elles sont dans le programme du Nouveau Front populaire.
14:44Si demain, il y a un gouvernement du Nouveau Front populaire
14:47qui dirige le pays, la première chose qui va être faite,
14:49c'est de redéployer des effectifs de police de proximité.
14:52C'est quelque chose qui a plutôt bien fonctionné.
14:54Ensuite, j'assume tout à fait de dire
14:56qu'en ce qui concerne la gestion du maintien de l'ordre,
14:58c'est-à-dire dans les manifestations,
15:00aujourd'hui, pour le maintien de l'ordre en France,
15:03on utilise des instruments, des armes,
15:06qui sont des armes qui sont dangereuses,
15:08qui ont conduit, par exemple,
15:10pendant la mobilisation des Gilets jaunes,
15:12à ce que des manifestants rentrent chez eux le soir
15:14avec un oeil en moins ou avec une main en moins.
15:16Ils ont déjà pu utiliser en manifestation,
15:18mais vous voulez les interdire définitivement ?
15:20Il y a l'utilisation d'armes type LBD, par exemple.
15:23Et oui, j'assume de dire qu'on peut faire du maintien de l'ordre autrement.
15:26C'est ce que font d'ailleurs de nombreux pays en Europe.
15:28Ça ne se passe pas plus mal que ce qu'il se passe en France
15:31et ça évite de mettre en danger l'intégrité physique
15:34et la santé des manifestantes et des manifestants.
15:36Mais est-ce que ça irait au-delà le désarmement de la police ?
15:39Mais certainement pas. Là, on parle précisément des manifestations.
15:43Ensuite, bien évidemment que personne n'a l'intention,
15:46je ne sais pas, de désarmer la police antiterroriste.
15:49Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
15:51Là, on parle de la police du quotidien aussi.
15:53Moi, je n'ai jamais dit ça.
15:54Quant aux polices municipales,
15:55ce n'est pas la loi qui décide de les armer ou pas,
15:57c'est les collectivités.
15:59Je ne vais pas rentrer dans un débat technique sur le LBD,
16:01mais pour les lanceurs de balles de défense,
16:03si vous retirez ce qu'on appelle les armes de force intermédiaires aux policiers,
16:06ils n'auront pas d'autres alternatives
16:08que soit se battre avec leurs mains ou se défendre avec leurs mains,
16:11soit leurs armes automatiques.
16:12Vous ne voulez pas rentrer dans un débat technique,
16:14mais c'est précisément ce que vous faites.
16:15J'ai envie de vous répondre.
16:16Pourquoi, par exemple, en Allemagne,
16:18dans laquelle on n'utilise pas des armes de type LBD,
16:20pourquoi le maintien de l'ordre se déroule plutôt bien ?
16:22Il y a des scènes extrêmement violentes.
16:24Il y en a, bien évidemment, mais on n'utilise pas ça.
16:27Donc, il y a des pays...
16:28Ils tapent à la matraque.
16:29Est-ce que vous savez, par exemple, que la police britannique...
16:33C'est la police la moins armée au monde.
16:34Oui, bien sûr.
16:35Il n'y a que des effectifs particuliers qui sont armés.
16:38Et quand vous posez la question aux policiers britanniques,
16:40il y a des sondages qui ont été faits,
16:41les policiers britanniques, ils ne souhaitent pas avoir plus d'armes.
16:44Ça dépend quelle police...
16:45Non, mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il ne faut pas être démagogique sur ce sujet.
16:48Donc, oui, bien sûr qu'il faut garantir la sécurité des Françaises et des Français.
16:52Pour ça, il faut réinstaller des effectifs de police de proximité.
16:55Moi, je crois qu'il faut faire des investissements très importants
16:58dans le développement de la police judiciaire.
17:00Il faut revenir sur la réforme d'Armanin qui a mis en danger la police judiciaire
17:03parce que beaucoup de situations aujourd'hui,
17:05trafic de drogue, trafic d'armes, sont dues au fait qu'on favorise
17:09de la police de contact sur de la police d'enquête.
17:11Moi, je pense qu'il faut mettre plus de moyens dans la police d'enquête
17:13pour démanteler les réseaux, démanteler les mafias.
17:15Voilà, c'est ça qu'il faut faire de mon point de vue.
17:17Et ça, ça nécessite de renforcer les effectifs de la police judiciaire.
17:21Voilà, pour vous donner deux solutions très concrètes en matière de sécurité.
17:24Manuel Montparn, merci beaucoup d'être venu ce soir dans Punchline.
17:27C'est News et Europe.
17:28Dans un instant, Pierre De Villeneau sur Europe 1 pour Europe 1 soir.
17:31Bonsoir Pierre.
17:32Bonsoir Laurence.
17:33La violence dans la campagne, la violence dans les tractations,
17:35parfois les mots plus hauts que les autres.
17:37On recevra Patrick Vignal de Renaissance,
17:39Mathieu Vallée du RN et Hervé Marseille de l'UDI.
17:42Merci beaucoup Pierre De Villeneau.
17:44Demain à 8h10, l'interview de Romain Desarbres sera Marine Le Pen.
17:47Et tout de suite, c'est Christine Kelly sur CNews.
17:49Pour passer à l'info, bonne soirée.
17:51Nous sommes de deux emplois.