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Pierre de Vilno reçoit le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos

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00:00Bonjour, bonjour à tous, bienvenue sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1, c'est News Les Echos.
00:05Bonjour Manuel Bompard, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche, vous êtes député à l'Effit des Bouches-du-Rhône et coordinateur de la France Insoumise.
00:12Au moment où François Bayrou vote un grand débat sur l'identité française, au moment où Jean-Luc Mélenchon parle de grand remplacement.
00:20Les députés ont cette semaine voté le durcissement du droit du sol à Mayotte.
00:25Gérald Darmanin voulait ouvrir le débat à tout le territoire, mais le Premier ministre veut désormais voir plus loin en posant cette question.
00:31Qu'est-ce que c'est qu'être français ? Pas tabou, dit de son côté Olivier Faure, nous parlerons aussi budget, imposition de l'entreprenariat en France,
00:40de l'imposition, de la méritocratie avec également les derniers développements à Gaza et Outre-Atlantique.
00:46Pour vous interroger ce matin, Stéphane Dupont des Echos, bonjour Stéphane.
00:49Bonjour.
00:50Et Yoann Huzaï de CNews, bonjour Yoann.
00:53Manuel Bompard, pour vous, qu'est-ce que c'est qu'être français ?
00:56Être français, c'est d'abord respecter un contrat politique avec cette maxime qui est inscrite sur nos mairies, liberté, égalité, fraternité.
01:06Être français, ce n'est évidemment pas une religion.
01:09Il y a différentes religions en France et il y a des gens qui n'en pratiquent pas.
01:12Ce n'est évidemment pas une couleur de peau.
01:14Il y a différentes couleurs de peau en France.
01:16Ce n'est même pas une langue puisque notre langue est en partage avec d'autres pays dans le monde.
01:21C'est d'abord, en tout cas, c'est comme ça que la nation française s'est constituée.
01:24Elle s'est constituée sur un contrat politique depuis la Révolution française.
01:29Et donc, je ne vois pas pourquoi on aurait besoin de lancer un débat qui est en fait une sorte de manière de masquer la réalité du vrai sujet que François Bayrou veut reprendre,
01:39c'est-à-dire continuer à se tourner vers le rassemblement national pour essayer d'obtenir par la même sa survie.
01:47Et donc, je trouve ça extrêmement regrettable, puisque vous avez cité ses propos,
01:52que le premier secrétaire du Parti socialiste, en quelque sorte, donne du crédit à cette initiative de François Bayrou.
01:58Comment est-ce que vous l'avez interprété ce pas tabou d'Olivier Faure ?
02:01Déjà, je trouve l'expression pas habile.
02:05Personne ne pense qu'il y ait des sujets tabous dont on ne peut pas parler.
02:08La question, c'est est-ce que...
02:09Ce que veut dire Olivier Faure, c'est que ce débat, il est légitime ou qu'on peut l'ouvrir.
02:14Vous, vous considérez que ce n'est pas un débat, ce n'est pas le sujet du moment ?
02:18Je ne crois pas que ce soit y compris la priorité qui émerge des discussions que je peux avoir avec les Françaises et les Français,
02:24des enquêtes d'opinion qu'on peut faire, y compris sur les sujets prioritaires.
02:28Moi, je préférerais qu'on fasse un grand débat sur le pouvoir d'achat.
02:32Je préférerais qu'on fasse un grand débat sur la justice fiscale dans notre pays.
02:36Je préférerais qu'on fasse un grand débat sur comment on fait face au grand défi du siècle,
02:41qui est le défi de la transition écologique, dont tout le monde sait aujourd'hui que ça va être la grande question du XXIe siècle.
02:47Plutôt que d'aller encore une nouvelle fois alimenter les fractures que sont instillées de près dans la société française.
02:53Et quand Olivier Faure dit qu'il n'y a pas de tabou, vous interprétez comment ces propos ?
02:57Il n'est plus du tout en raccord avec ce que vous dites.
02:59À gauche, là, c'est le grand écart.
03:04Si vous voulez m'interroger sur la position du Parti socialiste, je pense qu'Olivier Faure cherche à peu près tous les prétextes qu'il peut trouver
03:10pour essayer de ne pas censurer un gouvernement qui, en vérité, mérite la censure.
03:15Et donc, dès qu'il y a un sujet qui pourrait, du côté du Parti socialiste, contraindre enfin à changer de position,
03:22puisqu'ils n'ont pas censuré la semaine dernière le gouvernement, et qu'il y aura de nouvelles motions de censure dès demain, d'ailleurs, à l'Assemblée nationale,
03:27en quelque sorte, il couvre l'initiative de François Bayrou pour éviter la censure.
03:31Mais qu'est-ce que vous pensez de la phrase de Bruno Retailleau ce matin dans le JDD ?
03:34« L'extrême-gauche méprise l'attachement des Français à des réalités immatérielles, le patrimoine culturel, un mode de vie.
03:42Chaque peuple a le droit à une continuité historique, à préserver son être. »
03:46Qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:46D'abord, je réponds à Bruno Retailleau que je ne suis pas à l'extrême-gauche, pour commencer, puisque vous m'interrogez sur la gauche,
03:54la gauche, si vous voulez, la gauche radicale, c'est-à-dire la gauche qui pose et qui essaye d'apporter des questions en les prenant.
04:03C'est ça le sens du terme « radical » à la racine.
04:06Pour le reste, Bruno Retailleau a une vision de la culture française qui est une vision qui ne correspond pas à la réalité de la culture française.
04:14Est-ce qu'il existe une culture française, selon vous ?
04:16Évidemment qu'il existe une culture française qui est le résultat d'une forme de créolisation.
04:22La France, elle n'est pas figée dans une culture ou dans une identité qui n'aurait pas bougé depuis des siècles et des siècles,
04:28contrairement à ce qu'essaye de nous faire croire Bruno Retailleau.
04:32La culture française est le résultat de cette créolisation.
04:35Le résultat de ce mélange aussi des cultures, et c'est une bonne chose.
04:38On ne peut pas le voir comme une attitude.
04:40Est-ce que cette culture française, il faut, selon vous, la préserver ?
04:42Mais elle bouge, la culture française.
04:44À partir du moment où vous posez la question de sa préservation, c'est que vous rentrez dans le schéma sur lequel est aussi M. Retailleau.
04:51C'est l'idée d'une forme de culture qui serait figée, statique, depuis des siècles et des siècles.
05:00Ça ne correspond pas à la réalité, c'est une vision idéologique de la culture française.
05:03Sur la créolisation, on comprend qu'il y a l'idée du mélange des cultures dans la créolisation.
05:09Est-ce que, du coup, on garde, je ne sais pas moi, les Mérovingiens, les Carolingiens, le siècle des Lumières, etc. ?
05:15Ou est-ce que, c'est comme le dit Jean-Luc Mélenchon, le grand remplacement, donc en fait on oublie plutôt cette partie ?
05:22Je vous pose la question.
05:24Non, Jean-Luc Mélenchon n'a pas dit ça. Ne lui faites pas dire ce qu'il n'a pas dit.
05:27Il a utilisé le mot, donc je cherche.
05:29Il n'a pas utilisé le mot pour le sens que vous voulez lui donner.
05:31Donc j'attends des explications.
05:33Vous n'attendez pas des explications, vous me posez des questions et je vais vous répondre comme j'ai envie de vous répondre.
05:39Comme vous avez envie de répondre au téléspectateurs.
05:43Évidemment. La créolisation n'est évidemment pas une substitution.
05:47Elle est une culture qui naît de différentes cultures qui se mélangent.
05:53Pardon, encore une fois, tu parles de Nouvelle-France. Nouvelle-France, c'est une substitution.
05:57Mais pas du tout, monsieur.
05:59Vous avez une vision qui consisterait à faire croire que ce que nous portons comme projet politique viserait à effacer l'histoire de France.
06:09Alors qu'au contraire, c'est précisément parce que l'histoire de France est faite de cette créolisation
06:13que ceux qui veulent l'effacer, l'histoire de France, c'est ceux qui veulent donner ce mythe d'une culture figée
06:18qui n'aurait jamais bougé depuis les Carolingiens ou les Mérovingiens.
06:22C'est absurde. La France, ce n'est pas ça.
06:25Je parle d'un patrimoine culturel et historique.
06:27Mais personne ne conteste que dans l'histoire de France, il y a la révolution française,
06:32que dans l'histoire de France, il y a la monarchie. Personne ne le conteste.
06:36Pourquoi est-ce que Jean-Luc Mélenchon appelle de ses voeux cette Nouvelle-France ?
06:39Pourquoi est-ce qu'il tient ce discours ?
06:41Lui, en plus, qui est attaché à l'histoire de France. Quand on connaît bien Jean-Luc Mélenchon, c'est quelqu'un qui est très instruit.
06:46Mais pourquoi vous voulez donner l'impression que l'un serait opposé à l'autre ?
06:49Parce que ça y ressemble quand même.
06:52Mais pas du tout. C'est une vision extrêmement idéologique de ce que nous disons.
06:56C'est vous qui nous parlez d'idéologie.
06:59Oui, je pense que vous êtes un petit peu idéologique dans les questions que vous me posez.
07:03Je pense que c'est factuel. On essaie juste de comprendre.
07:06Non, ce n'est pas factuel. Vous venez d'attribuer, par exemple, à Jean-Luc Mélenchon,
07:11une vision comme s'il s'agissait de remplacer une culture par une autre.
07:15On vous a posé la question, Manuel Montparn. On ne vous dit pas que c'est comme ça.
07:20Très bien. Je vous remercie de cette précision.
07:25Évidemment qu'il ne s'agit pas de parler du remplacement d'une culture par une autre.
07:31Il s'agit de parler d'une nouvelle France, c'est-à-dire l'émergence d'une culture nouvelle,
07:36issue de la tradition et de la culture historique française,
07:40et issue de ce qu'est le peuple français aujourd'hui, qui a bougé, qui a changé.
07:44Mais vous reprochez à François Bayrou de mettre ce débat sur ce qu'est être français sur la table.
07:49Et dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon lui-même aborde cette question en parlant de cette nouvelle France.
07:54Il n'y a pas une contradiction.
07:55Mais la nouvelle France, dans les propos qui sont les nôtres,
07:59elle n'est pas qu'une création ou une identité culturelle.
08:03Elle est de savoir si la France aujourd'hui voit cette créolisation comme une menace,
08:09comme une inquiétude, ou au contraire, est-ce qu'elle le voit comme une source d'opportunité
08:12pour faire face aux défis qui sont devant nous.
08:14Et vous avez le sentiment que les Français voient ça comme une opportunité ou comme une menace, cette créolisation ?
08:18Non, les Français, quand on regarde les études à long terme,
08:23pas un sondage par-ci, par-là, lié à des faits parfois dramatiques.
08:27Quand vous regardez, par exemple, les travaux d'un universitaire comme Vincent Tiberi,
08:32vous voyez que depuis 40 ans, les Français, par exemple, dans leur rapport à l'immigration,
08:36ont beaucoup plus de tolérance aujourd'hui qu'ils l'avaient les 40 dernières années.
08:39Tous les sondages montrent que les Français veulent beaucoup moins d'immigration.
08:42Précisément, non, en fait, monsieur.
08:44Tous ?
08:45Non, précisément, je viens de vous citer des travaux universitaires que peut-être vous n'avez pas regardés,
08:49qui disent exactement l'inverse de ce que vous êtes en train de dire.
08:51Les sondages de tous les instituts disent que les Français veulent moins d'immigration, c'est un fait ?
08:54Monsieur, invitez monsieur Tiberi, qui travaille avec...
08:58Et invitez les présidents, les directeurs d'instituts de sondage qui vous diront la même chose que moi ?
09:02Les instituts de sondage ne font pas des études de long terme, de 40 ans,
09:06sur la base des statistiques de l'INSEE, c'est-à-dire un travail sérieux.
09:09Moi, c'est de ça dont je suis en train de vous parler.
09:11Vous voulez dire que les instituts de sondage ne sont pas sérieux ?
09:13Ah non, ils ne sont pas sérieux, évidemment.
09:15Aucun ?
09:16Écoutez, je ne sais pas.
09:17Normalement, quand on est censé faire des prévisions de résultats électoraux,
09:24on n'est pas censé se tromper.
09:25Je dois vous rappeler qu'au moment des dernières élections législatives,
09:2827 sondages ont été publiés.
09:3127 sur 27 disaient que l'extrême droite allait avoir le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale.
09:3727 sondages sur 27.
09:40Vous êtes en train de vous dire que les Français veulent plus d'immigration ?
09:44C'est ce que vous nous dites, les Français veulent plus d'immigration ?
09:46Non, là, on m'a interrogé précisément sur la question des sondages.
09:48Non, mais sur la question des sondages.
09:49Vous me dites est-ce que c'est sérieux ? Je vous dis non.
09:52Les sondeurs qui essayent d'avoir une image.
09:54Vous parliez justement de la Nouvelle France.
09:56Les sondeurs qui essaient d'avoir une image de la France à l'instant T, à l'instant d'aujourd'hui.
10:01C'est ça aussi qui vous intéresse.
10:03Si je comprends bien les dernières déclarations de Jean-Luc Mélenchon,
10:07c'est à quoi ressemble la France aujourd'hui et pas il y a 1500 ans.
10:12Donc, si on prend les sondeurs qui regardent la situation d'aujourd'hui,
10:15c'est l'instant T, c'est ce que font les sondeurs.
10:17Que ce soit l'IFOP, que ce soit CXAS, que ce soit Odoxa, que ce soit tous les sondeurs.
10:20Là, vous dites en gros, tout ce qu'ils font, ce n'est pas très intéressant.
10:23Ils se sont trompés ou ils ne se sont pas trompés aux dernières élections législatives ?
10:26Les Français ont le droit aussi de changer d'avis dans la dernière ligne droite avant de se rendre aux urnes.
10:29Est-ce que ce que je viens de vous dire est faux, les Français ?
10:31Est-ce que oui ou non, 27 sondages sur 27 disaient que l'extrême droite allait gagner les élections législatives ?
10:36C'est vrai ou c'est faux, ce que je suis en train de vous dire ?
10:38Répondez-moi, juste pour que je le sache.
10:40Si je me suis trompé, je veux bien le reconnaître, mais est-ce que c'est faux ?
10:42Les sondeurs n'avaient effectivement pas vu le résultat des élections législatives.
10:46C'est vrai.
10:47Néanmoins, vous dites, vous, les Français veulent plus d'immigrants.
10:50Je ne suis pas en train de vous dire ça.
10:52Je suis en train de vous dire que quand vous prenez des études robustes,
10:56la part de Français qui considèrent qu'il y a trop d'immigrants en France a chuté de 17 points en 40 ans.
11:01Peut-être que vous pouvez le contester, peut-être que ça ne correspond pas à votre propre vision des choses,
11:05mais ce sont des éléments chiffrés, précis, sur la base d'études statistiques.
11:10Mais ça ne me surprend pas que vous me posiez cette question,
11:12parce que j'ai vu, par exemple, M. Retailleau, vous m'interrogiez sur lui, sur un plateau de télévision.
11:16Est-ce qu'on peut parler de M. Retailleau après la pause ?
11:19Oui, mais je termine en deux secondes.
11:21J'ai vu que M. Retailleau disait que quand les chiffres ne correspondent pas à son idéologie,
11:24c'est que les chiffres avaient tort et que c'est son idéologie qui avait raison.
11:27Donc, cette manière, si vous voulez, de travailler sur une forme de post-vérité,
11:31forcément, après, je ne suis pas très surpris qu'on vienne contester des chiffres qui, pourtant, sont vérifiés.
11:36A tout de suite sur le plateau du Grand Rendez-Vous.
11:41Retour sur le plateau du Grand Rendez-Vous Europe 1C News Les Echos avec Emmanuel Bompard,
11:44coordinateur de la France Insoumise.
11:46Si Gérald Darmanin construit des prisons pour les narcotrafiquants
11:50et voudrait étendre à tout le pays un durcissement du droit du sol,
11:52Bruno Retailleau, lui, continue sa lutte contre l'immigration illégale.
11:57Au sein de l'école, Elisabeth Borne dit « Je ne laisserai rien passer ».
12:01Et vous, quelles sont vos propositions ?
12:04Mes propositions sur quel sujet, de manière générale ?
12:06Sur les propositions pour le pays, aujourd'hui, vous voulez dire ?
12:09Les propositions pour le pays, alors que vous voyez que vous avez un ministre de l'Intérieur
12:12qui, lui, se concentre sur l'immigration illégale.
12:15Gérald Darmanin, lui, qui construit des prisons pour la violence, le narcotrafic, l'hyperviolence des jeunes.
12:22Madame Borne, qui dit « Je ne laisserai plus rien passer »
12:24également sur les histoires de violence.
12:26La violence, l'hyperviolence revient toujours. Qu'est-ce que vous proposez ?
12:28Moi, j'ai des propositions à faire sur chacun de ces sujets, monsieur.
12:32Donc, si vous voulez, on va les prendre les uns après les autres.
12:37Sur la question, par exemple, de ce qu'on appelle le narcotrafic,
12:40moi, je préfère parler de lutte contre la criminalité organisée, de manière générale,
12:44parce que ça ne concerne pas que le trafic de drogue,
12:47mais aussi le trafic d'êtres humains, mais aussi le trafic d'armes.
12:50Nous avons présenté, il y a deux mois, une proposition très précise, très sérieuse,
12:54avec 60 propositions, pour essayer de faire face, justement, à l'augmentation de l'impact,
12:59du poids et des conséquences dramatiques, malheureusement, des réseaux de criminalité organisés.
13:04Et précisément, quand cette semaine, le budget a été imposé en force par 49.3,
13:10avec la bénédiction, évidemment, des macronistes, mais aussi du Rassemblement national,
13:15mais aussi du Parti socialiste,
13:17personne n'a dit, par exemple, que dans ce budget, on supprimait 5000 postes dans la police judiciaire,
13:22alors que si vous voulez lutter contre les réseaux de criminalité organisés,
13:26vous avez précisément besoin d'avoir davantage d'effectifs
13:29qui ont comme fonction, comme mission, de remonter des filières,
13:33et ça, c'est précisément le rôle de la police judiciaire.
13:36Vous voyez, moi, je sais, il ne va pas être hypocrite,
13:38je pense qu'il faut plus d'effectifs dans la police judiciaire,
13:40donc je ne laisse pas un budget qui supprime 5000 postes dans la police judiciaire.
13:44– Sur le narcotrafic, M. Bompère, à un moment, vous défendiez à la France insoumise
13:47la légalisation du cannabis, vous êtes toujours sur cette position,
13:50ou est-ce que vous avez évolué ?
13:51– Oui, non, je suis toujours sur cette position.
13:53Écoutez, vous avez en France aujourd'hui une législation
13:56qui fait partie des législations les plus répressives au monde
13:59sur la question de la consommation du cannabis.
14:01Et vous avez un Français sur deux qui dit qu'il a déjà fumé du cannabis.
14:05Donc il y a une forme d'hypocrisie qui est une hypocrisie totale.
14:08Et moi, je pense effectivement qu'il faut sortir de la logique de la prohibition,
14:12qui ne fonctionne pas, et précisément parce que le cannabis est un produit
14:16qui est un produit dangereux, qui provoque des addictions.
14:19Si vous voulez lutter de manière efficace contre le cannabis,
14:23je crois que ça passe par des politiques de santé publique
14:25et pas par une politique d'interdiction qui ne fonctionne pas.
14:29– Qu'est-ce que vous pensez de la campagne de Bruno Retailleau
14:31qui cherche également à culpabiliser les consommateurs ?
14:33– Précisément, elle s'inscrit toujours dans cette même logique,
14:36dans cette même vision des choses.
14:38J'entendais M. Alain Boer récemment sur un plateau télévision,
14:42dont on ne peut pas dire que ce soit un insoumis,
14:44qui disait des choses assez proches des miennes.
14:46C'est-à-dire qu'il disait mais en fait les consommateurs,
14:48ils sont dans des addictions, donc en fait il faut les soigner,
14:51donc il faut des politiques de santé publique.
14:53Et précisément…
14:54– Mais qu'est-ce que la légalisation n'encourage pas la consommation ?
14:57– Le cannabis thérapeutique, ça existe déjà, à faible dose.
15:00– Non mais ce n'est pas de ça dont je suis en train de vous parler.
15:02Je suis en train de vous dire que je pense précisément que la logique
15:06de la prohibition de l'interdiction ne produit pas les résultats escomptés,
15:09y compris dans la baisse de la consommation.
15:10– Parce que tout le débat est là,
15:11est-ce que la légalisation conduit à une augmentation de la consommation ?
15:13– Je ne crois pas, il y a un certain nombre de pays,
15:15on pourrait regarder l'exemple au Portugal par exemple,
15:17où il y a eu une légalisation du cannabis, encadrée évidemment,
15:21pas pour les mineurs évidemment, je veux dire il y a des…
15:24– Quand vous regardez les pays d'Europe, il y a l'Allemagne et puis voilà, c'est tout.
15:27– Mais partout, c'est-à-dire…
15:29– Et en Espagne ils sont plus…
15:31– C'est légalisé en Allemagne, mais il n'y a pas qu'en Allemagne.
15:33– En Portugal c'est le cas.
15:35– Sous conditions.
15:36– Après avec des… pas toujours les mêmes.
15:38– Voilà, en Espagne c'est ça.
15:39– En Espagne ils sont revenus en arrière.
15:41– Le plus simple c'est en Allemagne.
15:42– Mais il y a peut-être des endroits où ils sont revenus en arrière,
15:44mais en l'occurrence, je pense qu'il faut sortir de cette logique de prohibition,
15:47qu'il faut pouvoir concentrer les moyens de police
15:50contre les réseaux de criminalité organisés,
15:52et cette politique absurde de culpabilisation, de répression du consommateur,
15:58mais ça ne fonctionne pas, ça ne produit aucun résultat.
16:00Moi j'aimerais bien que sur ce sujet aussi on sorte deux minutes de l'idéologie
16:04et on essaye de regarder les politiques qui sont efficaces et celles qui ne le sont pas.
16:08Ça fait des années et des années…
16:10– Là ça commence, donc on verra si c'est efficace ou pas.
16:11– Non, ça ne commence pas maintenant.
16:12– Les spots sont diffusés à partir d'aujourd'hui.
16:14– D'accord, mais…
16:15– Donc on verra si ça fonctionne ou pas.
16:17– Les amendes forfaitaires contre les consommateurs, ça ne commence pas,
16:20ça a plusieurs années, ça n'a pas produit de résultats
16:22en termes de la baisse de consommation de drogue, ce n'est pas vrai.
16:25Donc à un moment je me permets de dire que je pense qu'il y a des solutions
16:28qui sont des solutions plus intelligentes, plus efficaces que celles-ci
16:32qui sont à mon avis éminemment des solutions communicationnelles.
16:36– Mais est-ce que vous êtes d'accord sur le constat ?
16:38Est-ce que quand le ministre de l'Intérieur dit un joint il a le goût du sang,
16:43est-ce que vous êtes d'accord ?
16:44– Mais non, ça s'inscrit dans cette logique de culpabilité.
16:46– Mais c'est une réalité, pourquoi pas ?
16:48Vous dites que ça culpabilise le consommateur, mais c'est une réalité ou pas ?
16:51– Non mais un joint, puisque c'est le terme qui est employé,
16:54c'est-à-dire un joint de cannabis, provient normalement,
16:58pas toujours d'ailleurs, mais souvent, de ventes illégales de drogue
17:04et donc alimente et finance des réseaux de criminalité organisés
17:08qui sont évidemment des réseaux dans lesquels il y a de la violence,
17:11dans lesquels il y a des assassinats, dans lesquels il y a des meurtres.
17:14– Donc c'est bien de le dénoncer peut-être ?
17:15– Et Lud Marseille, mais la responsabilité de ces violences
17:21elle n'est pas la responsabilité du consommateur.
17:23– Le consommateur n'a aucune responsabilité ?
17:25– Elle est la responsabilité des réseaux de criminalité organisés
17:28et c'est contre les réseaux de criminalité organisés qu'il faut lutter,
17:31sinon ça ne sert à rien, ça ne fonctionnera pas.
17:33– S'il n'y a pas de consommateur, il n'y a pas de réseau de criminalité.
17:35– Et donc, parce que vous pensez que vous allez faire ça,
17:37il n'y aura plus de consommateur ?
17:38Précisément si vous voulez qu'il n'y ait plus de consommateur,
17:40il faut essayer de sortir les gens des addictions, il faut les soigner,
17:43et ensuite il faut concentrer les moyens de police,
17:48les moyens judiciaires vers le démantèlement des réseaux.
17:51Quand vous passez votre temps à aller chasser des petits consommateurs,
17:54c'est autant de moyens que vous ne mettez pas
17:56dans la lutte contre les réseaux de criminalité organisée.
17:59Et si vous voulez réduire l'emprise de ces réseaux de criminalité organisée,
18:03qui effectivement est pour moi une source de préoccupation,
18:05vous devez concentrer les moyens policiers et les moyens judiciaires
18:09vers le travail d'enquête, le travail de renseignement,
18:12vers la lutte contre le blanchiment d'argent,
18:14vers la lutte contre la corruption,
18:16qui sont des sujets dont on ne parle jamais,
18:18excusez-moi, on n'en parle jamais.
18:20Le gel des actifs des trafiquants, Bruno Le Maire,
18:23on en a parlé il y a deux ans à l'Assemblée nationale,
18:25nous avait annoncé qu'il allait déposer une proposition de loi sur ce sujet,
18:28on n'en a jamais vu la couleur.
18:30Juste pour être… là on sort du cannabis, je passe sur la cocaïne,
18:33quand le président colombien Gustavo Petro dit que la cocaïne,
18:36ce n'est pas plus mauvais que le whisky, là vous n'êtes pas d'accord avec lui quand même ?
18:39Mais je ne savais pas que le président colombien avait dit ça,
18:43donc je ne crois pas que ce soit plus meilleur que le whisky, mais si vous…
18:47Il dit qu'en gros c'est aussi nocif l'un que l'autre.
18:49Mais je ne pense pas qu'on puisse…
18:51Enfin moi je ne suis pas un expert en termes de santé,
18:54je ne crois pas qu'il y ait équivalence des effets des uns et des autres,
18:57mais pour autant, oui, il a raison de pointer le fait que l'alcool aussi
19:01est un sujet d'addiction en France, évidemment,
19:04et que si vous voulez lutter contre les addictions, il faut lutter contre les addictions.
19:07Il fallait parler de la Colombie.
19:08D'accord, mais je peux me permettre de vous dire que,
19:11par ailleurs si on veut lutter effectivement contre les addictions de manière générale,
19:14évidemment la drogue en fait partie, l'alcool en fait partie,
19:17les médicaments en font partie, un certain nombre d'usages médicamentaux aujourd'hui,
19:21et qu'une vraie politique de santé publique…
19:23Est-ce que vous êtes d'accord avec le patron du renseignement territorial
19:27qui dit qu'il y a deux menaces existentielles pour la France,
19:29le narcotrafic et l'islamisme ?
19:31Non.
19:32Qu'est-ce que vous contestez dans son constat ?
19:34Je pense qu'il y en a d'autres.
19:35Il dit les deux menaces existentielles pour la France,
19:38c'est l'islamisme et le narcotrafic.
19:40D'accord, mais ça c'est son point de vue, ce n'est pas le mien.
19:41Qu'est-ce que vous contestez dans son point de vue ?
19:42Je dis qu'il y a d'autres menaces pour la France.
19:47Les réseaux de criminalité organisés ?
19:49Oui, je peux vous confirmer.
19:51Et l'islamisme ?
19:52C'est-à-dire ?
19:53Est-ce que l'islamisme est une menace existentielle pour la France,
19:55comme le dit le patron du renseignement territorial ?
19:57C'est-à-dire l'islamisme de manière générale ?
19:58Oui.
19:59C'est-à-dire que le terrorisme, oui, c'est…
20:01L'islamisme.
20:02L'entrisme des frères musulmans, par exemple.
20:03Ça, non.
20:04Alors le terrorisme, oui, c'est une menace pour la France,
20:06et ce terrorisme, il peut parfois avoir des motivations religieuses, c'est vrai.
20:10L'islamisme, ce n'est pas.
20:12L'islamisme n'est pas une menace pour la France.
20:14Et parfois, s'il vous plaît, ne faites pas les réponses à ma place,
20:16parce que moi, vous me posez des questions, et moi, je vous réponds avec mes mots,
20:19et je n'ai pas besoin de reprendre les mots des autres
20:21pour dire ce que j'ai envie de dire, d'accord ?
20:23Donc si vous me posez la question de savoir
20:25si le terrorisme peut être une menace pour la France,
20:27et vous me posez la question que vous voulez,
20:29et moi, je vous réponds à la manière avec laquelle j'ai envie de vous répondre.
20:32Mais si vous ne répondez pas à ma question, c'est embêtant.
20:33Ma question, c'est genre, je réponds.
20:35Vous avez vos questions, je m'y réponds.
20:36Exactement.
20:37Et moi, je vous réponds précisément avec les mots qui sont les miens.
20:39Donc si vous me posez la question de savoir
20:41si le réseau de criminalité organisé est un problème pour la France,
20:43je vous le confirme.
20:44Si vous me posez la question de savoir
20:45si la menace terroriste est un danger...
20:47Non, la menace socialiste.
20:48Oui, mais moi, je vous parle de la menace terroriste.
20:49Et moi, je vous parle de la menace islamiste.
20:50Eh bien, vous parlez de ce que vous voulez,
20:51mais vous n'êtes pas à ma place,
20:52ce n'est pas vous qui posez les questions.
20:53L'islamisme, ça ne vous intéresse pas.
20:54L'islamisme, c'est moi qui réponds,
20:55vous, vous posez les questions,
20:56et moi, je réponds de la manière avec laquelle j'ai envie de le voir.
20:58L'islamisme, ça ne vous inquiète pas.
20:59Mais derrière ce mot-là, vous mettez des choses
21:01qui sont des choses extrêmement différentes,
21:03et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas envie de le reprendre à mon compte.
21:05D'accord ?
21:06Donc, quand il y a des motivations religieuses
21:09qui produisent, par exemple, des actes terroristes,
21:11oui, c'est un problème contre la France,
21:12et il faut lutter contre, évidemment...
21:14Ce qu'on appelle les prêches illégaux, quoi.
21:16Non, mais ne faites pas des mélanges de tout...
21:18Non, on va mettre ça dans une catégorie
21:20pour ensuite aller pointer du doigt
21:22une partie de la population française
21:24qui n'a strictement rien à voir avec les actes...
21:26Est-ce que les frères musulmans sont une menace pour la France ?
21:28Alors, je précise ma question.
21:29Monsieur, je ne sais pas.
21:30Moi, je suis venu pour parler des sujets d'actualité,
21:32pas de vos obsessions.
21:33L'islamisme, c'est un grand sujet d'actualité, quand même.
21:35Donc, si vous voulez parler de vos obsessions,
21:36parlez de vos obsessions avec ceux avec qui vous avez envie d'en parler.
21:38C'est le patron du renseignement territorial
21:40qui est une menace existentielle.
21:42Et j'ai répondu à votre question.
21:43Sur le dossier algérien, je pose la question
21:45et vous répondrez après la publicité, parce qu'elle arrive.
21:47Si vous voulez.
21:48Mais franchement, je ne sais pas.
21:49Moi, ça serait peut-être bien qu'on parle de l'actualité.
21:51Mais c'est l'actualité, précisément.
21:52Non, l'actualité, aujourd'hui.
21:53C'est un budget qui vient de passer en France par ce bon pas.
21:56C'est une motion de censure, demain,
21:58sur le budget de la Sécurité sociale.
22:00C'est le fait que Mme Le Pen...
22:02Et l'actualité, ce sont les menaces.
22:04Laissez-moi répondre aux questions.
22:06Vous répondez à des questions qui ne vous sont pas posées.
22:09Oui, moi, j'ai envie de parler de ces sujets-là,
22:10et donc, je vais en parler.
22:11Moi, j'ai envie de poser des questions, monsieur Bompard.
22:12Mais vous me posez les questions que vous voulez.
22:14Encore une fois, je vous parle aussi des sujets...
22:16Alors, vous savez quoi ?
22:17On va marquer une pause.
22:18... sur lesquels je pense que c'est important de répondre.
22:19Oui, on se retrouve dans un instant,
22:21sur le plateau du Grand Rendez-Vous Européen,
22:23CNews, Les Echos, à tout de suite.
22:26Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise,
22:29est sur le plateau du Grand Rendez-Vous CNews Européen,
22:33Les Echos, avant de passer à la motion de censure.
22:35Une question courte, une réponse courte,
22:37c'est juste, ça concerne Bruno Retailleau,
22:39qui s'exprime ce matin dans le JDD,
22:41à propos de l'affaire d'Ouallem, l'influenceur algérien.
22:46Il dit, dans cette affaire,
22:48l'état de droit a été dévoyé au point que la règle de droit
22:51ne protège plus la société française,
22:54désarme l'état régalien.
22:56Quand une règle ne protège plus les Français, il faut la changer.
22:58Qu'est-ce que vous lui répondez, de manière courte ?
22:59Que quand on est ministre, on respecte justement l'état de droit,
23:02et on ne l'attaque pas.
23:03Et que monsieur Retailleau a fait n'importe quoi,
23:06et qu'à partir de ce moment-là, la justice l'a rappelé à l'ordre,
23:09parce qu'il a fait n'importe quoi.
23:10Dans la procédure, vous voulez dire ?
23:11Évidemment.
23:12Et donc, plutôt que de s'en prendre à la justice,
23:15il devrait reconnaître ses torts,
23:18reconnaître le fait qu'il n'a pas respecté les procédures,
23:21qu'il n'a pas respecté un certain nombre de règles élémentaires
23:24de l'état de droit, c'est-à-dire aussi, y compris,
23:26le droit de se défendre,
23:27et des droits qui sont garantis à la défense,
23:30et que quand on est pris la main dans le sac,
23:32le mieux, c'est de reconnaître ses torts,
23:34plutôt que de s'attaquer à ceux qui rappellent
23:36les principes de l'état de droit.
23:37Est-ce que cet influenceur d'Ouallem a, selon vous,
23:40sa place dans notre pays ?
23:42Ou est-ce qu'il doit être expulsé ?
23:43Mais monsieur, s'il a tenu des propos qui sont des propos
23:45contraires à la loi, il doit donc être jugé en raison
23:48des propos qu'il a tenus, et si ensuite, il est condamné
23:51pour les propos qu'il a tenus, alors la justice peut décider
23:55de prendre des mesures, et y compris des mesures
23:57d'éloignement du territoire national.
23:58Mais ce n'est pas à monsieur Retailleau de le décider,
24:00parce qu'en France, il y a quelque chose qui s'appelle
24:03la séparation des pouvoirs, et donc il y a l'exécutif,
24:06et le pouvoir judiciaire.
24:07Et ce qui a été reproché à monsieur Retailleau,
24:09c'est de ne pas avoir respecté ces principes.
24:11Et donc monsieur Retailleau devrait les respecter.
24:13Voilà, tout simplement.
24:14Le tribunal administratif a une interprétation du droit,
24:18sous la libre interprétation du juge.
24:20Ben oui, mais c'est celle qui s'applique aujourd'hui.
24:21Comme il y a eu un autre juge du droit administratif
24:23juste avant, qui était contraire à l'autre interprétation du juge.
24:27Et il y a des possibilités de recours, et il y a,
24:30dans la justice française, c'est toujours comme ça
24:32que ça se passe, sur n'importe quelle affaire,
24:34jugement en première instance, il y a des possibilités d'appel,
24:36il y a des pourvois de cassation.
24:37Il y a un juge qui pense pas, il y a un juge qui pense pas.
24:38Il y a des pourvois de cassation, oui, mais à la fin,
24:40c'est la dernière décision qui s'applique.
24:41Des fois ça vous arrange, des fois ça ne vous arrange pas,
24:43mais c'est comme ça.
24:44De toute façon, l'histoire n'est pas finie.
24:45Demain, la France insoumise présente une motion de censure
24:48contre le PLFSS, sur les deux motions de censure
24:50contre le budget.
24:51La semaine dernière, les insoumis se sont retrouvés bien seuls,
24:54128, puis 122 votes.
24:57Est-ce que vous accusez le coup ?
24:59Vous avez l'impression d'être senti abandonné,
25:02notamment par les socialistes ?
25:03Les insoumis n'étaient pas bien seuls, puisque les motions de censure
25:05ont été votées par la France insoumise, par les communistes
25:08et par les écologistes.
25:10C'était des motions de censure sur le budget de l'État.
25:12Et évidemment, vous avez raison, les socialistes, d'un côté,
25:15le Rassemblement national, de l'autre, ne l'ont pas voté.
25:18Donc, pour les gens qui nous écoutent,
25:19parce que c'est important qu'ils le sachent,
25:20cela veut donc dire qu'aujourd'hui, par exemple,
25:23le Rassemblement national est responsable du fait
25:26que l'indemnisation des arrêts maladie,
25:29qui jusque-là était à 100%, va passer à 90%.
25:32Cela concerne les policiers, cela concerne les militaires.
25:35Je pense que c'est intéressant qu'ils le sachent,
25:37que si cette mesure a pu passer, c'est notamment parce que
25:39le Rassemblement national a décidé de ne pas voter la motion de censure.
25:42Tout comme le PS ?
25:43Oui, et le Parti socialiste.
25:44Est-ce que vous les mettez sur le même plan,
25:46le Parti socialiste et le Rassemblement national ?
25:48Parce qu'il y a eu toute une polémique cette semaine sur le fait que...
25:50C'est une polémique ridicule.
25:52Non, ridicule, mais qui existe.
25:53Ce n'est pas une polémique ridicule, il y a eu des visuels.
25:55On a mélangé, on a fait des marionnets entre Olivier Faure et...
25:59J'y réponds, au moins, et Marine Le Pen.
26:02Mais je trouve cette polémique ridicule.
26:04Évidemment que le Parti socialiste et le Rassemblement national,
26:06ce n'est pas la même chose, évidemment.
26:08Pour autant, ils ont eu la même position de vote.
26:10Vous dites qu'ils sont un peu complices, quand même.
26:12Ils ont eu la même position de vote.
26:13On les voit à l'écran, là, les visuels.
26:15Deux censures non votées par le PS et le RN, les nouvelles alliants.
26:18Ils ont tous deux décidé de ne pas voter la motion de censure.
26:21Et donc, ils ont tous deux une responsabilité
26:23dans le fait que ce budget soit passé.
26:25Et donc, j'ai parlé des jours de carence.
26:27Mais on peut, par exemple...
26:28Parce que j'ai vu qu'après, une fois que le budget était passé,
26:32il y avait des gens qui se réveillaient
26:33et qui se rendaient compte de ce qu'il y avait dans le budget
26:35et qui disaient, quand même, c'est un problème qu'il y a ça dans ce budget.
26:37Mais ils sont complices, ils les ont laissés passer.
26:39Par exemple, l'augmentation de la TVA pour les petits artisans
26:42et les micro-entrepreneurs.
26:44Moi, j'ai alerté en début de semaine sur ce sujet.
26:46L'abaissement du seuil, vous voulez dire.
26:47L'abaissement du seuil.
26:48En fait, des micro-entrepreneurs ou des artisans vont devoir payer la TVA
26:52alors qu'ils ne la payaient pas pour l'instant.
26:53Moi, j'ai alerté sur ce sujet, dès le début de semaine.
26:56Vous avez des gens qui n'ont rien dit,
26:58qui n'ont pas voté la motion de censure
27:00et qui, maintenant, viennent dire,
27:01c'est quand même un problème qu'il y a ça sur ce budget.
27:03Mais le parti socialiste vous dira,
27:04oui, mais nous avons obtenu, entre autres,
27:06qu'on renégocie la réforme des retraites.
27:08Mais ils n'ont rien obtenu du tout, vous le savez bien.
27:10Elle va être renégociée, cette réforme.
27:11Mais non, elle va être renégociée.
27:12Il y a un compte Clave qui a été mis en place.
27:15Ne faites pas comme ça.
27:16Tout ça, c'est de l'enfumage pour vous ?
27:18C'est évidemment de l'enfumage.
27:19Ils n'ont rien obtenu, les socialistes ?
27:21Mais non.
27:22Rien du tout ?
27:23Non.
27:24À partir du moment où vous dites qu'il ne peut y avoir,
27:26puisque le sujet de la réforme des retraites…
27:28François Bayrou dit qu'il leur a lâché 5 milliards.
27:30Vous vous dites qu'ils n'ont rien obtenu.
27:31On pourra prendre les chiffres en détail si vous voulez.
27:33Mais sur la question des retraites,
27:36puisque c'est le sujet que vous venez de me poser,
27:38le préalable initial qu'avait fixé le parti socialiste
27:40dans la discussion avec François Bayrou,
27:41c'était l'abrogation de la réforme des retraites.
27:43Ensuite, ils ont dit qu'on pourrait se contenter d'une suspension.
27:46Il n'y a eu ni abrogation, ni suspension.
27:49Il y a eu une forme de conclave.
27:50Et on dit que si vous êtes tous d'accord à la fin,
27:52peut-être qu'on va pouvoir en parler.
27:53Or, vous savez très bien que les représentants du patronat
27:56qui sont autour de la table se sont toujours opposés
27:59au fait qu'on puisse revenir en arrière,
28:02c'est-à-dire revenir à l'âge de départ à 62 ans
28:04et revenir sur la réforme avec 64 ans.
28:06Pourquoi est-ce que le PS n'a pas voté la censure ?
28:08Ils cherchent des excuses, selon vous,
28:10mais pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont pas votée ?
28:12C'est à eux qu'il faut poser la question.
28:14Demain, ils ne vont pas la voter non plus.
28:17Je ne sais pas, je l'ai mais je leur dis franchement,
28:20je leur dis demain, parce que ça aussi c'est important,
28:23que les gens sachent ce qu'il y a dans le projet de loi de finances
28:25et de la sécurité sociale,
28:26pour qu'après ils ne se réveillent pas après.
28:28Demain, vous laissez leur chance aux socialistes
28:30de vous rejoindre sur la motion de censure.
28:32Évidemment.
28:33Évidemment, ça va mieux en le disant.
28:35On a parlé de divorce, on a vu les visuels
28:37qui étaient outranciers.
28:39Je vais vous parler du parti socialiste dans un instant.
28:41Mais demain, c'est une motion de censure
28:43sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale.
28:46Pour que les gens, y compris du Rassemblement national,
28:49puisque ne se réveillent pas le lendemain en disant
28:51on n'avait pas vu qu'il y avait ça.
28:52Je veux que tout le monde soit bien alerté.
28:54Dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale,
28:56il y a une coupe de 3,7 milliards d'euros
28:58dans les dépenses de santé.
28:593,7 milliards d'euros en moins
29:01pour les dépenses de santé.
29:03Dans le budget de la sécurité sociale,
29:05il y a le fait que les apprentis,
29:07ça concerne plusieurs centaines de millions de personnes
29:09en France, des jeunes,
29:10que les apprentis qui gagnent moins que le SMIC
29:12vont devoir payer désormais la CSG.
29:14C'est-à-dire que pour un apprenti
29:16qui gagne à peu près 1 000 euros par mois,
29:18on va lui enlever 30 euros par mois, chaque mois.
29:20Ça c'est dans le budget de la sécurité sociale.
29:22Donc je dis les choses très simplement.
29:24Tous ceux qui ne voteront pas la motion de censure demain
29:26seront complices de cette mesure pour les apprentis.
29:29Qu'est-ce qui se passe si les socialistes
29:32ne votent pas la motion de censure demain ?
29:34Qu'est-ce qui se passe ?
29:35Qu'est-ce que devient le NFP ?
29:36C'est terminé ?
29:37Cette divorce, c'est terminé ?
29:39Nous avons dit de manière très simple
29:41qu'en ne votant pas la motion de censure sur le budget,
29:44le parti socialiste avait interrompu
29:46le Nouveau Front Populaire
29:48qui restait quelques jours,
29:49avec notamment la motion de censure
29:51sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale
29:53qui est examinée demain,
29:54pour revenir dans le camp de l'opposition.
29:56Et s'ils ne reviennent pas ?
29:57Évidemment, ils auront interrompu définitivement
30:00le Nouveau Front Populaire.
30:01C'est la fin du Nouveau Front Populaire ?
30:02Ce n'est pas la fin du Nouveau Front Populaire.
30:04C'est ce que vous venez de nous dire.
30:05Si ils ne votent pas demain, c'est terminé.
30:07Du Nouveau Front Populaire,
30:08je suis clair moi,
30:09du Nouveau Front Populaire,
30:10dans sa forme actuelle,
30:11pour autant, il y aura un rassemblement
30:14qui va se poursuivre
30:16avec tous ceux qui resteront
30:17dans l'opposition à ce gouvernement,
30:19évidemment.
30:20Mais qu'est-ce que ça veut dire
30:21qui resteront dans l'opposition ?
30:22Vous considérez que le parti socialiste
30:23a rejoint le socle commun ?
30:24Il a rejoint.
30:25Sa position, c'est un soutien
30:27sans participation au gouvernement
30:29puisqu'il a laissé passer le budget.
30:31Quand vous laissez passer le budget,
30:32dans toutes les collectivités du monde,
30:34au moment du vote du budget,
30:36vous savez qui est dans la majorité,
30:37qui est dans l'opposition.
30:38Ils ne l'ont pas voté.
30:39Ils n'ont pas voté le budget.
30:40Oui, mais d'accord,
30:41mais ils l'ont laissé passer.
30:42Vous êtes d'accord ?
30:43S'ils voulaient pas que le budget passe,
30:44il fallait voter la motion de censure.
30:45Sinon, vous laissez passer le budget.
30:47Donc vous êtes complice
30:48de l'application du budget en France.
30:49Donc vous êtes complice
30:50de la baisse de l'indemnisation
30:51des arrêts maladie.
30:52Donc vous êtes complice
30:53des coupes de 200 millions d'euros
30:55dans le budget de l'éducation nationale.
30:56Ils sont complices ?
30:57Est-ce qu'ils sont des traîtres ?
30:58Vous reprenez ce terme-là ?
30:59C'est le terme de Jean-Luc Mélenchon.
31:01Laissez-moi utiliser mes propres termes.
31:04Mais je vois que vous êtes
31:05très focalisé sur le Parti socialiste.
31:07Je comprends d'un certain point de vue pourquoi,
31:09mais il y en a d'autres qui sont complices.
31:11C'est le Rassemblement national.
31:13Ils ont laissé passer ce budget ?
31:14Ils ont laissé passer un budget ?
31:16J'ai entendu le représentant
31:17du Rassemblement national
31:18à l'Assemblée nationale mercredi,
31:20pendant toute son intervention,
31:21il a dit le budget n'est pas bien,
31:22il n'est pas bien, il n'est pas bien.
31:23Mais à la fin, il le laisse passer ?
31:24Ils sont complices ?
31:25Est-ce qu'on n'est pas dans
31:26une situation compliquée
31:27où il faut des compromis ?
31:29Je n'ai pas dit que c'était même combat.
31:30Je vous dis que le Rassemblement national
31:32a une complicité directe
31:33dans maintenant les ravages,
31:36les dégâts que va faire ce budget.
31:38Et vous ne pouvez pas vous présenter
31:40au moment des élections
31:41en disant nous sommes l'opposition
31:43au macronisme,
31:44nous allons faire en sorte
31:45qu'Emmanuel Macron,
31:46sa politique arrête de s'appliquer
31:48et une fois que vous avez été élu,
31:50vous laissez la politique
31:51d'Emmanuel Macron s'appliquer.
31:53Et je pense que les électrices
31:54et les électeurs
31:55qui se sont tournés
31:56vers le Rassemblement national
31:57ont été trahis, ont été floués,
32:00ont été manipulés.
32:01Et je pense que c'est important
32:02qu'ils se rendent compte.
32:03Ce qui ne vous embête pas au fond,
32:04est-ce que ce n'est pas le fait
32:05de sentir qu'une élection présidentielle
32:07anticipée est en train de s'éloigner ?
32:08Non, ce qui m'embête,
32:09pour être très simple,
32:11c'est que ce budget,
32:12il va avoir des conséquences
32:13dramatiques pour le pays.
32:14Et comme moi,
32:15j'essaie de vouloir le mieux possible
32:18pour mon pays,
32:19je pense que c'est une énorme...
32:21Vous auriez préféré pas de budget
32:23plutôt que ce budget-là ?
32:24Mais on avait un budget.
32:25En fait, ça, c'est le grand mensonge.
32:26C'est la loi spéciale qu'on a.
32:27Ce n'est pas un budget, la loi spéciale.
32:29Si on reconduit
32:30ce qui avait été voté l'année d'avant...
32:31Mais en 2024,
32:32ce n'était pas un budget qu'on avait, monsieur ?
32:33Mais il n'était pas adapté à 2025.
32:35Pourquoi ?
32:36Il y avait notamment
32:37l'augmentation du barème
32:38de l'impôt sur le revenu.
32:39Alors attendez,
32:40pour que les gens qui nous écoutent
32:42le comprennent,
32:43c'est faux de dire
32:44que s'il n'y avait pas eu ce budget,
32:45il n'y avait pas de budget du tout.
32:47On a voté à l'Assemblée nationale
32:49une loi spéciale
32:51qui reconduisait pour 2025
32:53les lignes budgétaires de 2024.
32:55Et si il y a eu...
32:56Je n'ai pas dit que ça me convenait.
32:57J'ai dit que c'était
32:59cette manière de faire du chantage
33:00qui consistait à dire
33:01si vous n'acceptez pas
33:02ce très mauvais budget,
33:03à la fin, la France va être...
33:05En gros, on ne pourra plus payer
33:06les fonctionnaires, etc.
33:07C'est un mensonge pur et simple.
33:08Et en fait,
33:09ce qui s'est produit
33:10dans cette situation,
33:11c'est qu'il y a eu des circulaires
33:12qui ont été pris par le gouvernement
33:13de monsieur Barnier
33:14au moment de son départ,
33:15dans lequel il a dit
33:16c'est vrai, il y a la loi spéciale,
33:17mais on va quand même bloquer les crédits.
33:19C'est eux qui ont été responsables
33:20des difficultés.
33:21Donc, il y avait tout à fait
33:22moyen de faire autrement.
33:23Et en tout cas,
33:24il n'y avait aucune raison
33:25d'accepter un aussi mauvais budget.
33:27Une nouvelle pause
33:28et on se retrouve sur le plateau
33:29du Grand Rendez-Vous.
33:30A tout de suite.
33:33Dernière partie du Grand Rendez-Vous
33:34Europe 1C News Les Echos
33:35avec Manuel Bompard,
33:36le coordinateur de la France Insoumise.
33:38La défaite de Louis Boyard
33:40à Ville-Neuf-Saint-Georges
33:41face à une candidate LR.
33:43Ça donne quoi comme signe,
33:44Manuel Bompard ?
33:45Ça dépend par rapport à quoi
33:47on la compare.
33:48En l'occurrence,
33:49sur les dernières élections municipales
33:50qui avaient eu lieu dans cette commune
33:51à Ville-Neuf-Saint-Georges
33:52en 2020,
33:53la gauche toute rassemblée
33:55au deuxième tour
33:56avait réalisé 27% des voix.
33:57La droite,
33:58il y avait déjà deux candidats
33:59de droite au deuxième tour
34:00la dernière fois,
34:01avait réalisé plus de 70%.
34:03Cette fois,
34:04Louis Boyard réalise
34:05près de 40%,
34:0638% pour être exact.
34:08Donc,
34:09est-ce que ça me satisfait ?
34:10Non,
34:11j'aurais préféré gagner,
34:12évidemment.
34:13Mais je vois plutôt
34:14ce résultat
34:15comme une progression
34:16par rapport à la dernière
34:17élection municipale.
34:18Et donc,
34:19l'idée que,
34:20puisqu'il y aura
34:21des élections municipales
34:22à l'échelle nationale
34:23l'année prochaine,
34:24c'est plutôt une bonne préparation.
34:25Ce n'est pas très encourageant,
34:26quand même.
34:27Il était donné grand favori
34:28avec toutes les voix de la gauche.
34:29Avec toutes les voix de la gauche,
34:30si on faisait
34:31après le premier tour,
34:32il devait gagner l'élection.
34:33Ah bon ?
34:34Il n'y a pas eu
34:35un espèce de front anti...
34:36Et les filles,
34:37ils comptaient la gauche ?
34:38Vous partiez des fétistes, vous ?
34:39Non,
34:40je ne partais pas des fétistes.
34:41Mais je sais que c'est très difficile
34:42de gagner une élection municipale,
34:44dans laquelle la droite a fait
34:45plus de 70%
34:46à la dernière élection municipale.
34:47Vous savez,
34:48ce n'est pas si facile que ça
34:49de remonter.
34:50Il fallait remonter
34:51quasiment 20 points
34:52sur la droite.
34:53On a remonté 10 points
34:54sur la droite,
34:55on n'a pas réussi à remonter
34:56les 20 points.
34:57Ce n'est pas un très bon présage,
34:58quand même,
34:59pour les élections municipales
35:00de l'année prochaine.
35:01Moi, je trouve au contraire
35:02que la France Insoumise,
35:03d'abord,
35:04qui au premier tour
35:05était seule,
35:06alors que l'ensemble
35:07des autres formations politiques
35:08de gauche avaient constitué
35:09une liste concurrente.
35:10La France Insoumise
35:11est sortie en tête
35:12et ça,
35:13c'était un résultat
35:14remarquable.
35:15Au deuxième tour,
35:16la gauche progresse
35:17par rapport
35:18à l'élection municipale
35:19de 2020.
35:20Pas suffisamment,
35:21je suis d'accord avec vous.
35:22Vous avez fortement reculé
35:23par rapport aux élections législatives.
35:24Ah, parce que vous comparez
35:25les élections législatives
35:26et les élections municipales.
35:27C'est une comparaison
35:28qui vous appartient,
35:29mais qui ne correspond pas
35:30du tout à la réalité.
35:31Tout le monde sait
35:32que les ressorts de vote
35:33ne sont pas les mêmes,
35:34que dans une élection législative,
35:35vous votez en raison
35:36de préoccupations nationales,
35:37en raison de programmes nationaux,
35:38que pour une élection municipale,
35:39vous n'avez pas
35:41que pour une élection municipale,
35:42vous votez,
35:43vous prenez en compte
35:44un contexte local.
35:45C'était une élection
35:46municipale partielle.
35:47Je ne suis pas en train
35:48de vous dire que je suis très content.
35:49J'aurais préféré gagner,
35:50évidemment,
35:51mais je ne suis pas d'accord
35:52avec la lecture qui est donnée
35:53de ce scrutin,
35:54qui consisterait à dire
35:55qu'en quelque sorte,
35:56ce serait une catastrophe.
35:57Ça ne correspond pas à la réalité.
35:58Quels sont vos objectifs
35:59pour les municipales
36:00de l'année prochaine ?
36:01Combien de villes
36:02de plus de 30 000 habitants,
36:03puisque c'était le cas
36:04avec Villeneuve Saint-Jean,
36:05vous comptez conquérir ?
36:06Mais nos objectifs
36:07ne sont pas politiciens.
36:09Non.
36:10Quand on rentre
36:11dans une échéance électorale,
36:12notre objectif,
36:13c'est d'abord d'apporter
36:14des réponses
36:15et des solutions.
36:16Quand on vous présente
36:17une élection,
36:18c'est pour la gagner.
36:19On va commencer par parler
36:20un petit peu du fond,
36:21du programme,
36:22avant de parler,
36:23de savoir l'étiquette
36:24des maires à venir.
36:25Moi, je souhaite
36:26qu'on puisse défendre
36:27aux élections municipales.
36:28Par exemple,
36:29pour vous donner des exemples,
36:30le retour en régie publique
36:31de l'eau,
36:32parce qu'aujourd'hui,
36:33dans toutes les villes,
36:34parce qu'aujourd'hui,
36:35ce n'est pas normal
36:36que vous ayez
36:37des grandes multinationales
36:38qui se font de l'argent
36:39sur l'accès à l'eau
36:40dans un certain nombre
36:41de très grandes communes
36:42en France.
36:43Je suis pour qu'on défende
36:44aux élections municipales
36:45le fait que le petit-déjeuner
36:46à l'école soit gratuit
36:47et que tout le monde
36:48puisse avoir
36:49tous les enfants de ce pays,
36:50puisqu'on parlait
36:51des difficultés,
36:52tout à l'heure,
36:53liées à l'école,
36:54on l'a évoqué très rapidement,
36:55de faire en sorte
36:56que tous les enfants
36:57de ce pays
36:58puissent aller
36:59suivre leur éducation
37:00le ventre plein,
37:01pas le ventre vide,
37:02parce que vous ne pouvez pas
37:03bien apprendre
37:04quand vous avez
37:05le ventre vide.
37:06Voilà quelques mesures
37:07qu'on va défendre
37:08et ces mesures,
37:09on va les porter,
37:10évidemment,
37:11avec des listes
37:12dans lesquelles la France insoumise
37:13aura des candidats,
37:14avec l'objectif
37:15de remporter
37:16les élections municipales
37:17dans un certain nombre de villes.
37:18Je ne vais pas vous donner
37:19un résultat
37:20ou un pronostic chiffré
37:21à ce stade,
37:22on est encore
37:23à la phase des préparations,
37:24mais voilà quelques-uns
37:25des marqueurs politiques
37:26qu'on va porter
37:27dans cette élection.
37:28Je voudrais juste
37:29une réflexion
37:30sur l'audition de Luca Demeo
37:31qui est toujours,
37:32d'ailleurs,
37:33le directeur général de Renault,
37:34qui était en commission
37:36qui a été interrogé
37:37par Benjamin Luca lundi.
37:39Il a justifié
37:40son salaire de patron.
37:41Il dit qu'il apporte
37:42une expérience,
37:43qu'il crée de la valeur,
37:44qu'il crée de l'emploi,
37:45qu'il travaille 70 à 80 heures
37:46par semaine.
37:49Quel est votre point de vue
37:50là-dessus
37:51sur cette justification ?
37:52C'est indécent.
37:53C'est indécent ?
37:54Oui, c'est indécent.
37:55Écoutez,
37:56je veux dire,
37:57aujourd'hui,
37:58vous avez,
37:59je prenais le PDG,
38:00le mieux payé
38:01du CAC 40,
38:02il gagne 2800 fois
38:03le SMIC.
38:05Donc,
38:06qu'il y ait
38:07des qualifications différentes,
38:08je ne le conteste pas,
38:10mais,
38:11qu'est-ce qui justifie ?
38:12Donnez-moi juste un argument
38:13qui justifie.
38:14Ce n'est pas moi
38:15qui les ai donnés,
38:16c'est M. De Méo
38:17qui vous a interpellé.
38:18Il a dit,
38:19je crée de la valeur.
38:20Pour le bonheur
38:21de notre échange.
38:22Mais,
38:23franchement,
38:24qu'est-ce qui peut justifier
38:25le fait qu'un individu
38:26gagne 2800 fois plus
38:27qu'un autre individu ?
38:28Mais ça devrait être proscrit.
38:29Strictement rien.
38:30Moi, je suis favorable,
38:31ça fait partie des mesures
38:32qui sont dans notre programme,
38:33c'est-à-dire qu'on encadre
38:34par la loi
38:35les écarts de salaire.
38:36Par exemple,
38:37qu'on dise qu'il ne puisse pas
38:38y avoir d'écarts de salaire
38:39supérieurs de 1 à 20
38:40dans les entreprises.
38:41Mais ça veut dire que
38:42tous les grands patrons compétents
38:43iront travailler ailleurs,
38:44là où on ne les paiera plus.
38:45Mais si des grands patrons
38:46ne sont pas patriotes,
38:47veulent partir ailleurs,
38:48eh bien,
38:49on en trouvera d'autres
38:50pour les remplacer.
38:51Vous savez,
38:52contrairement à ce que
38:53vous êtes en train de dire,
38:54oui,
38:55contrairement à ce que
38:56vous êtes en train de dire,
38:57la richesse,
38:58la valeur produite
38:59par ces entreprises,
39:00ce n'est pas le patron
39:02Quand Renault vend des voitures,
39:04il y a des gens qui ont été
39:06sur des chaînes de production
39:07pour les produire,
39:08ces voitures.
39:09Mais Renault,
39:10justement,
39:11puisqu'on en parle,
39:12Renault fermait il y a encore
39:134 ou 5 ans.
39:14Monsieur Deméo est arrivé,
39:15il a fait son slogan
39:16qui était la Renolution.
39:17Je ne fais pas du tout
39:18de défendre le PDG de Renault,
39:19il n'y a pas de problème.
39:20Non,
39:21mais les résultats sont là.
39:22Donc après,
39:23il dit voilà,
39:24je travaille 70 heures par semaine
39:25comme beaucoup de capitaines
39:26d'industrie.
39:27Mais vous savez,
39:28je connais plein de gens
39:29qui travaillent 70 heures
39:30par semaine
39:31et qui ne gagnent pas
39:32de 1800 SMIC.
39:33Vous savez,
39:34quand vous êtes aujourd'hui
39:35à la caisse du supermarché
39:36et que vous êtes
39:37en horaire fractionné
39:38et que vous êtes obligé
39:39de partir à 5h du matin
39:40de chez vous
39:41et qu'au milieu,
39:42peut-être que vous n'êtes pas
39:43sur du temps de travail
39:44et que vous ne pouvez pas
39:45rentrer chez vous,
39:46eh bien oui,
39:47mais ils ne gagnent pas
39:481800 SMIC.
39:49Donc peut-être qu'on peut
39:50quand même se dire
39:51que rien ne justifie
39:52que depuis qu'Emmanuel Macron
39:53est arrivé au pouvoir,
39:54vous avez les 0,1%
39:55des plus riches
39:56qui ont vu leur fortune
39:57augmenter de manière significative
39:58et qu'en bas de l'échelle sociale,
39:59puisque c'est comme ça
40:00qu'on dit,
40:01même si je n'aime pas
40:02cette expression,
40:03vous avez des gens
40:04qui sont tombés encore plus
40:05dans la pauvreté.
40:06Comment vous pouvez
40:07accepter que des PDG
40:08du CAC 40
40:09gagnent beaucoup d'argent ?
40:10La mesure que vous proposez,
40:11monsieur Bompard,
40:12ce serait une mesure
40:13qui ne s'appliquerait qu'en France.
40:14C'est-à-dire que dans
40:15les pays voisins,
40:16ça ne s'applique pas,
40:17donc les patrons en question
40:18pourraient partir
40:19dans les pays voisins travailler.
40:20D'abord,
40:21on peut tout à fait avoir,
40:22ça existe sur la fiscalité
40:23des entreprises,
40:24des discussions
40:25pour essayer que ces standards
40:26se développent.
40:27Et vous savez comme moi,
40:28peut-être que vous ne le savez pas
40:29et si vous ne le savez pas,
40:30je vous l'apprends,
40:31qu'en fait,
40:32il y a déjà
40:33un secteur de l'économie,
40:34c'est l'économie sociale
40:35et solidaire,
40:36dans lequel il y a déjà
40:37des limitations,
40:38des écarts de salaire
40:39à l'intérieur de l'entreprise.
40:40Et d'ailleurs,
40:41souvent,
40:42ce n'est pas 1 à 20,
40:43c'est plutôt 1 à 10
40:44ou 1 à 5.
40:45Et pourtant,
40:46ces entreprises,
40:47elles se portent très bien.
40:48Donc,
40:49pourquoi ce ne serait pas impossible ?
40:50En plus,
40:51ça serait un cercle vertueux.
40:53Donc voilà,
40:54une mesure par exemple.
40:55Juste pour un exemple de mesure.
40:56Sur un point précis,
40:57vous n'êtes pas contre
40:58la méritocratie.
40:59Vous n'êtes pas contre...
41:00Mais ce n'est pas de la méritocratie,
41:01ça monsieur ?
41:02Pour travailler
41:03dès le plus jeune âge,
41:04pour faire des études,
41:05pour ensuite gagner
41:06une grande école,
41:07je ne sais pas si vous avez
41:08des enfants,
41:09est-ce que vous les encouragez
41:10à avoir plutôt 20 sur 20
41:11ou vous les encouragez
41:12plutôt à dire
41:13bah,
41:14de toute façon...
41:15Quelle question vous me posez ?
41:16Vous pensez que j'en...
41:17Est-ce qu'on peut être
41:18méritocrate
41:19en se disant
41:20tiens d'accord,
41:21moi je retiens votre argument
41:22de faisons 1 à 20
41:23mais est-ce qu'on garde
41:24la méritocratie ?
41:25Est-ce que ça existe ?
41:26Mais le système
41:27dans lequel on est aujourd'hui
41:28n'est pas un système
41:29de méritocratie.
41:30Ah bon ?
41:31Mais non,
41:32certainement pas.
41:33L'essentiel des grandes fortunes
41:34en France,
41:35d'ailleurs vous pouvez là aussi
41:36consulter les études
41:37qui sont faites depuis
41:38une cinquantaine d'années
41:39sur ce sujet,
41:40c'est qu'aujourd'hui
41:41l'essentiel des grandes fortunes
41:42en France doivent
41:43leurs grandes fortunes
41:44à l'héritage,
41:45certainement pas
41:46à leur activité à elles,
41:47que d'ailleurs aujourd'hui...
41:48Ça n'empêche pas
41:49et cet héritage
41:50est d'ailleurs
41:51le principal facteur
41:52aujourd'hui de transmission
41:53des inégalités
41:54entre les générations
41:55donc c'est certainement
41:56pas la méritocratie.
41:57Donc il n'y a pas d'égalité
41:58de fortune.
41:59On nous parle,
42:00on nous a parlé
42:01la semaine dernière
42:02de Bernard Arnault
42:03en nous essayant
42:04d'expliquer que
42:05Bernard Arnault
42:06a forgé lui-même
42:07sa fortune
42:08mais enfin vous avez
42:09oublié l'histoire
42:10du groupe de Bernard Arnault,
42:11vous avez oublié
42:12qu'il a repris une entreprise
42:13avec des aides publiques,
42:15qu'il s'était engagé
42:16à cette époque
42:17à laisser tout l'emploi
42:18et qu'en attendant
42:19il avait un défilé
42:20et qu'il a défilé
42:21une partie de l'emploi.
42:22On a parlé de Michelin
42:23tout à l'heure,
42:24on a parlé dans ce débat
42:25de Michelin
42:26mais Michelin touche
42:27de l'argent public,
42:28du crédit impôt recherche,
42:29des plans de soutien
42:30à la filière automobile
42:31et supprime
42:32des emplois.
42:33Ça n'a rien à voir
42:34avec la méritocratie.
42:35Manuel Pompa,
42:36quand on vous entend
42:37parler de Bernard Arnault,
42:38on a l'impression
42:39qu'il faut le considérer
42:40comme un ennemi.
42:41Est-ce qu'il est un ennemi
42:42pour vous ?
42:43Non mais vous avez peut-être
42:44une impression
42:45mais c'est votre impression
42:47Mais moi je n'ai pas
42:48d'ennemi en France, monsieur.
42:50Est-ce qu'il fait du mal
42:51à la France ?
42:52C'est le sentiment que j'ai
42:53en vous écoutant parler.
42:54Non, il ne fait pas du mal
42:55à la France
42:56mais la captation,
42:58l'accumulation
43:00des richesses du pays
43:02dans les mains
43:03de quelques individus
43:04au détriment
43:05du plus grand nombre
43:06fait beaucoup de mal
43:07à la France.
43:08Ça fait beaucoup de mal
43:09à la France.
43:10Comment vous pouvez justifier
43:11qu'une personne
43:12qui travaille aujourd'hui
43:13gagne le SMIC,
43:14c'est-à-dire qu'elle n'est pas
43:15nécessitée de finir
43:16les fins de mois
43:17et que de l'autre côté
43:18de la chaîne,
43:19vous avez des personnes
43:20qui gagnent 2000 ou 3000 fois plus ?
43:21Les salariés se battent
43:22pour travailler pour Bernard Arnault.
43:23Pardon ?
43:24Oui.
43:25Mais les salariés de Bernard Arnault,
43:26ils se battent pour...
43:27Parce qu'ils sont
43:28très très bien payés.
43:29Ils se battent pour
43:30leur augmentation de salaire.
43:31Ils sont à 95% en CDI.
43:34Et ?
43:35Non, je vous dis,
43:36les salariés se battent
43:37pour rentrer dans
43:38les groupes de Bernard Arnault.
43:39Et vous pensez qu'ils sont
43:40suffisamment rémunérés ?
43:41Moi non.
43:42Vous pensez qu'en France
43:43aujourd'hui, il n'y a pas
43:44suffisamment augmenté
43:45alors que les prix
43:46ont augmenté ?
43:47Moi si.
43:48Vous pensez que les salariés,
43:49y compris qui travaillent
43:50pour Bernard Arnault,
43:51ont des vies
43:52qui sont des vies
43:53paisibles,
43:54qu'ils arrivent à finir
43:55les fins de mois ?
43:56Je ne le crois pas.
43:57Vous pensez qu'en France
43:58aujourd'hui,
43:59il n'y a pas de problème
44:00lié à le prix du logement,
44:01le prix de l'inflation
44:02sur les produits alimentaires ?
44:03Tout le monde fait ce constat.
44:04Et vous pensez donc
44:05qu'il ne faut pas
44:06augmenter les salaires ?
44:07Donc moi, excusez-moi,
44:08je pense qu'il faut
44:09augmenter les salaires.
44:10Et pour pouvoir
44:11augmenter les salaires,
44:12c'est la seule option,
44:13il faut encadrer
44:14les écarts de salaire.
44:15Parce que sinon,
44:16il y a une forme
44:17d'indécence dans lequel
44:18notre pays ne peut pas
44:19se retrouver.
44:20Évidemment.
44:21Et la hausse du SMIC
44:22anticipée,
44:23elle avait été évoquée
44:24un moment pendant
44:25le débat budgétaire.
44:26Pour qu'elle soit avancée,
44:27on n'en parle plus trop.
44:28Vous la réclamez ?
44:29Évidemment que je la réclame.
44:30Mais je ne réclame pas
44:31seulement une hausse
44:32du SMIC anticipée.
44:33Je réclame un coup de pouce
44:36significatif pour que le SMIC…
44:38Aujourd'hui,
44:39on ne peut pas vivre
44:40dignement avec le SMIC,
44:41tout le monde le sait.
44:42Mais en l'occurrence,
44:43vous avez raison,
44:44ce sujet a été évoqué.
44:45C'est encore une bataille
44:46qui a perdu le Parti socialiste
44:47puisqu'il avait fixé
44:48comme condition à la non-censure
44:49le fait d'obtenir un geste
44:50sur le pouvoir d'achat
44:51des Français.
44:52À la place,
44:53il a obtenu une augmentation
44:54du prix de l'électricité
44:55pour 10 millions de personnes.
44:56Parce qu'il y a
44:5710 millions de personnes
44:58qui vont voir le prix
44:59de l'électricité augmenter
45:00dans les prochains mois.
45:01Et ça aussi,
45:02ça sera de la faute
45:03du Rassemblement national
45:04et du Parti socialiste.
45:05Et on suivra le dépôt
45:06de votre motion de censure
45:08Très bon dimanche
45:09sur nos deux antennes.

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