Pierre de Vilno reçoit Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise, dans #LeGrandR
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00:00Bonjour, bonjour à tous, bienvenue sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1C News Les Echos.
00:05Bonjour Manuel Bompard, et merci d'être avec nous, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:09Vous êtes député LFI des Bouches-du-Rhône, coordinateur de la France Insoumise.
00:13Et avec vous ce matin, nous allons évoquer la niche parlementaire LFI qui n'a pas abouti,
00:18qui a suscité le désordre et la colère dans l'Assemblée.
00:21L'ultimatum fixé par Marine Le Pen à Michel Barnier, il a jusqu'à demain pour donner satisfaction aux doléances du RN, sinon c'est la censure.
00:29La légitimité du chef de l'État, LFI souhaite qu'il se retire avec des présidentielles anticipées.
00:36On a encore entendu Jean-Luc Mélenchon vendredi soir.
00:38L'état dans lequel se trouve notre pays, finalement soutenu économiquement par l'un des indicateurs majeurs, l'agence Standard & Poor's.
00:46L'immigration avec ce grand réseau de passeurs démantelés, et le sort de Boilem Sansal,
00:51otage, comme le titre nos confrères du point, otage des autorités algériennes,
00:56mais surtout des rapports conflictuels entre la France et l'Algérie.
00:59Pour vous interroger ce matin, je suis entouré de Stéphane Dupont des Echos.
01:02Bonjour Stéphane.
01:03Bonjour.
01:03Et de Mathieu Boquecôté.
01:04Bonjour Mathieu.
01:05Bonjour.
01:06Jeudi soir, la niche parlementaire LFI, c'est-à-dire les textes que votre formation présentait aux autres députés, s'est terminée en pugilat.
01:13Deux députés ont failli en venir aux mains.
01:15Le modem Nicolas Turcouat et le socialiste Mickaël Boullou.
01:19Des violences donc, des invectives aussi, dont apparemment aussi les vôtres.
01:24Manuel Bompard, à l'encontre de celle qui présidait la séance, Naïma Moutchou,
01:28elle s'est expliquée dans Punchline sur Europe 1 et sur CNews vendredi soir.
01:33On écoute, on regarde.
01:35Je suspends la séance.
01:37Je l'ai suspendue à plusieurs reprises.
01:38Il y a eu des rappels au règlement.
01:39Je descends du perchoir et Manuel Bompard vient vers moi, m'interpelle,
01:42et les yeux dans les yeux me dit à plusieurs reprises, tu vas le payer.
01:47Tu vas le payer, oui, tu le paieras.
01:49Tu es complice et tu le paieras, y compris électoralement.
01:53C'est une intimidation.
01:54Voilà, c'est une mise sous pression insupportable.
01:58Qu'est-ce que vous lui répondez ?
02:00D'abord, je veux dire dans votre présentation de ce qui s'est passé jeudi
02:04que vous avez une présentation des choses qui est assez euphémisante.
02:07Il n'y a pas eu un pugilat.
02:09Il y a eu de la part d'un député, membre du MoDem, monsieur Turquois,
02:12une tentative d'agression physique, d'abord contre un député socialiste
02:17et ensuite contre un député insoumis.
02:19Donc essayer de faire croire ou de faire penser que ce qui s'est passé dans l'hémicycle,
02:23c'était une bataille entre deux députés.
02:26Non, pas du tout.
02:27Il y avait un député qui a tenté une agression physique
02:30et d'autres députés qui en ont été victimes.
02:32Ça, c'est la première chose que je veux dire par rapport à la question que vous m'avez posée.
02:35Quant à Mme Moutchou, que j'ai effectivement pu entendre sur votre plateau,
02:39je vous confirme effectivement, lui avoir dit que sa participation au blocage
02:44organisé par les macronistes pour empêcher l'Assemblée nationale de voter
02:48sur la proposition de loi que nous avons déposée pour abroger la réforme des retraites,
02:52je vous confirme lui avoir dit qu'elle devrait rendre des comptes
02:56d'un point de vue électoral, effectivement, de son attitude.
02:58Vous avez dit que tu vas le payer.
02:59Non, je n'ai pas utilisé ce terme.
03:01Ça, effectivement, c'est un terme mensonger, y compris quand elle dit que j'aurais dit…
03:04Donc elle ment. Elle ment quand elle dit…
03:05Quand elle dit que j'aurais dit, y compris électoralement, bien évidemment,
03:09que je n'ai parlé que de conséquences électorales, évidemment,
03:12et vouloir faire croire en quelque sorte que j'aurais voulu la menacer
03:16ou l'intimider d'une autre manière…
03:19Elle parle d'intimidation.
03:20Oui, mais d'une autre manière que ce que j'ai toujours dit
03:23et ce que nous avons toujours dit, c'est qu'effectivement,
03:26les décisions politiques donnent lieu à des conséquences électorales.
03:29Enfin, excusez-moi, c'est quand même assez surprenant et assez hallucinant
03:32de considérer que ce serait un problème de dire à un ou une députée
03:36que les décisions qu'elle prend dans l'Assemblée nationale
03:39auront des conséquences électorales.
03:40Nous sommes en démocratie, n'en déplaise au macroniste,
03:42l'Assemblée nationale n'est pas un conseil d'administration,
03:45on y rend compte des décisions qu'on prend devant les électrices et les électeurs, point.
03:49J'ai bien vu qu'il y avait de la part de Mme Moutchou une tentative
03:52de créer un contre-feu pour masquer en vérité ce qui s'est passé jeudi,
03:55c'est-à-dire la violence qui a égréné toute cette journée.
03:58J'ai parlé de la tentative d'agression du député turcois,
04:02mais on a assisté aussi à une violence sociale,
04:05avec des gens qui venaient dire qu'à 64 ans, on est encore en forme,
04:08on peut continuer à travailler, et à une violence antidémocratique.
04:11Est-ce que vous savez que c'est la première fois dans l'histoire de la Ve République…
04:14Ce n'est pas une violence sociale de dire qu'à 64 ans, on est encore en forme.
04:17Pourquoi vous dites ça ?
04:18Parce que quand des députés de mon groupe prenaient la parole pour dire par exemple,
04:23voilà, moi, mon père, quand il est arrivé à 60 ans,
04:26il était déjà avec une situation en termes de santé qui était déjà très dégradée,
04:33voilà, il avait en face des députés macronistes qui ricanaient, qui rigolaient, qui…
04:37Voilà, j'ai trouvé que c'était effectivement très violent d'apprendre des sociétés.
04:40Ricaner et rigoler, il se peut que ce soit un discours toit,
04:42mais c'est de la violence sociale, le terme n'est pas un peu exagéré.
04:45Non, pas du tout, je trouve que quand on évoque une situation
04:48sur des situations personnelles qui sont dures d'un point de vue social,
04:50vous savez, quand vous arrivez à 60 ans et que vous n'avez en fait…
04:54vous ne pouvez pas profiter d'un peu de votre retraite en bonne santé,
04:57voir en face du mépris, des rires, des ricanements, je trouve ça très violent.
05:02Et puis il y avait une violence antidémocratique, enfin quand même.
05:05Alors quand même, Manuel Bompard, vous parlez de l'obstruction,
05:06que les macronistes ont fait de l'obstruction,
05:08mais vous, la France Insoumise, vous êtes le champion de l'obstruction à l'Assemblée Nationale.
05:11La dernière fois, quand la réforme des retraites a été examinée,
05:1519 000 amendements, et là, il n'y en avait qu'un millier.
05:17Alors, c'est intéressant que vous posiez cette question.
05:20Il ne faut pas être hypocrite.
05:22La vérité, c'est que l'obstruction parlementaire, c'est un outil parlementaire.
05:26– Vous en êtes le champion.
05:27– Qu'on peut utiliser.
05:28Mais en fait, l'obstruction parlementaire, c'est un contre-pouvoir.
05:31C'est-à-dire, face à un pouvoir, par exemple,
05:32c'était le cas lors de la bataille contre la réforme des retraites,
05:35qui veut passer en force une réforme qui est rejetée à l'époque par 90 % des Français,
05:40j'assume, si 92 % des actifs, vous pouvez retrouver les sondages de l'époque.
05:45Et peut-être 70 à 80 % des Français, si vous intégrez les retraités.
05:49Face à cette situation, j'assume de vous dire que je considère
05:52que notre groupe parlementaire, à l'époque, s'est honoré
05:55en essayant d'utiliser tous les moyens à sa disposition
05:57pour empêcher cette réforme d'être votée.
05:59D'ailleurs, elle n'a pas été votée.
06:01La réforme des retraites, elle est passée par 49-3.
06:04Là, en l'occurrence, ce qui est différent dans la journée de jeudi,
06:07c'est que c'est le gouvernement, c'est-à-dire le pouvoir en place
06:10qui utilise l'obstruction parlementaire contre l'initiative des députés.
06:14Le principe d'une niche parlementaire est garanti par la Constitution.
06:19Il y a une journée dans l'année dans laquelle un groupe d'opposition
06:22peut décider des textes qu'il inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
06:25Par son attitude, le gouvernement, en fait, a détruit ce principe constitutionnel.
06:28Puisque si dorénavant, vous ne pouvez plus décider du texte que vous mettez à l'ordre du jour,
06:32alors il n'y a plus de niche parlementaire.
06:33– Juste pour clore sur ce sujet des violences,
06:34et vous avez parlé de violences sociales, je vous entends, Manuel Bompard,
06:37est-ce que vous présentez vos excuses à Naïma Moutchou ce matin ?
06:40– Mais évidemment que je ne m'excuserai pas
06:43d'avoir simplement dit à une députée que son attitude…
06:46– Vous avez dit que tu valais l'attitude.
06:47– Non, je vous ai dit précisément l'inverse tout à l'heure.
06:51– Diriez-vous qu'elle est en train de se victimiser d'une sorte ou de l'autre ?
06:54– Certainement, oui, et je pense surtout qu'elle a tenté de faire une forme de contre-feu
06:57par rapport à l'agression dont c'est rendu coupable.
06:59Parce que ça, ce n'est pas parole contre parole, l'agression du député turcois.
07:03Il y a des vidéos, vous pouvez les montrer si vous voulez.
07:05Donc évidemment que je n'ai jamais menacé qui que ce soit d'autre chose que…
07:10– C'est par fréquence électorale.
07:11– C'est une adversaire politique ou c'est une ennemie ?
07:13Parce que de la manière dont vous lui parlez…
07:15– Mais comment je lui ai parlé ?
07:17Enfin, je ne sais pas, ça vous surprend tant que ça
07:20qu'un député quand il prend une position, quand il vote pour quelque chose,
07:25quand il participe à une manœuvre d'obstruction,
07:27qu'il en subisse des conséquences électorales,
07:30vous trouvez ça menaçant sincèrement de dire ça à un député ?
07:32Parce que je vous informe quand même que les votes à l'Assemblée nationale,
07:36ils sont publics sur le site de l'Assemblée nationale.
07:38Heureusement quand même que les députés, quand ils prennent des positions,
07:41ils les prennent devant les électrices et les électeurs.
07:44– Mais la question Stéphane Dupont est quand même fondée,
07:46c'est-à-dire vos adversaires, vous avez devant vous des macronistes, des lépénistes,
07:49est-ce que vous les considérez comme des adversaires ou comme des ennemis ?
07:51– Mais certainement pas comme des ennemis.
07:53Enfin, qu'est-ce que c'est que cette histoire, je ne suis pas moi dans…
07:55– Non parce que vu le climat d'hostilité qu'il y a à l'Assemblée,
07:58l'adversaire on le respecte, l'ennemi on le combat à tout prix.
08:02– Mais attendez, moi je respecte bien évidemment mes adversaires
08:05à partir du moment où leur attitude est respectable.
08:08En l'occurrence vous dites…
08:09– Ça n'a pas toujours été le cas quand il y avait le ballon de foot
08:11à l'effigie d'Olivier Dussopt sous le pied de Thomas Porte.
08:14– Je vais finir de répondre à votre deuxième question ensuite.
08:17Mais là, qu'est-ce qui s'est passé ?
08:19Qu'est-ce qui a produit cette scène où je suis allé voir Mme Moutchou ?
08:22C'est que Mme Moutchou a été la première présidence de séance jeudi
08:25et que pendant sa présidence, en deux heures de débat,
08:28nous avons eu quatre suspensions de séance qu'elle a accordées,
08:31dix rappels au règlement et qu'en deux heures de débat…
08:34– C'est fondé ça j'imagine ?
08:36C'est sur du désordre où elle n'a pas suspendu les séances ?
08:38– C'est l'arroseur arrosé, vous êtes spécialiste de ce genre de choses.
08:41– Je vais vous montrer à quel point ce n'est pas un problème d'adversaire,
08:44d'ennemi ou je ne sais pas quoi.
08:46C'est que les séances suivantes dans la journée,
08:48elles ont été présidées d'abord par M. Lescure,
08:51qui lui-même est macroniste aussi.
08:53Bon, et il n'y a eu aucun incident,
08:55parce que lui il a respecté une organisation du débat…
08:59Non, elle a, par son organisation partiale du débat,
09:02elle a participé des manœuvres d'obstruction
09:05qu'ont engagées un certain nombre de députés macronistes et le gouvernement.
09:09Et ça, si vous ne me croyez pas, je vous invite à re-regarder le débat
09:14et vous verrez la différence de présidence
09:16quand c'était Mme Moutchou au perchoir
09:18et quand c'était M. Lescure au perchoir.
09:20Et pourtant M. Lescure n'est pas de ma famille politique, vous voyez ?
09:23Donc oui, bien évidemment, ils ont participé d'une manœuvre d'obstruction
09:26et j'assume de dire que dans ces circonstances-là,
09:28on doit en assumer les conséquences d'un point de vue électoral.
09:31Alors, ça c'était jeudi soir, qu'est-ce qui se passe demain ?
09:34Est-ce que vous vous appelez Marine Le Pen à censurer ?
09:36Non, moi d'abord, avant de parler à Mme Le Pen,
09:39je vais d'abord dire que ce qui se passe demain,
09:41c'est que le gouvernement va venir devant l'Assemblée nationale
09:44avec un projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
09:46qui est un projet de loi de finances de la Sécurité sociale désastreux.
09:50C'est un projet de loi de finances de la Sécurité sociale
09:51dans lequel il y a, par exemple,
09:53le report de la revalorisation des pensions de retraite,
09:56l'introduction de trois jours de carence pour les fonctionnaires
10:00et que donc ce projet de loi, la baisse des remboursements,
10:03des consultations médicales,
10:04donc ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
10:06s'il devait être adopté, il aurait des conséquences désastreuses
10:10pour le pouvoir d'achat des Françaises et des Français.
10:12En particulier, par exemple, sur les jours de carence,
10:14pour tous les fonctionnaires,
10:15et j'en profite pour dire que les fonctionnaires appellent
10:17à une journée de mobilisation la semaine prochaine, le 5 décembre,
10:20et que je les soutiens pleinement
10:22et que je les appelle à se mobiliser.
10:23Donc sur cette base-là,
10:25puisque le gouvernement a l'intention d'utiliser le 49.3
10:28pour passer en force ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
10:31je vous confirme que nous déposerons une motion de censure
10:34et j'appelle l'ensemble des députés à l'Assemblée nationale
10:37de voter cette motion de censure
10:39pour faire tomber ce budget de la Sécurité sociale
10:41et par là même pour faire tomber le gouvernement, évidemment.
10:43Et on parlera de l'ultimum terme fixé par Marine Le Pen
10:46au gouvernement juste après une première pause.
10:53Retour sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1C News Les Echos
10:56avec le coordinateur national de la France Insoumise, Manuel Bompard.
11:00Demain, vous l'avez dit, effectivement, l'arrivée du PLFSS
11:03et puis quand même, cet ultimatum,
11:06va-t-il être rempli ou pas par Marine Le Pen à Michel Barnier ?
11:10Michel Barnier qui lui a répondu
11:12qu'il n'était pas dans l'état d'esprit d'un ultimatum
11:15mais dans le respect et le dialogue.
11:18Est-ce que tout cela va tenir, Manuel Bompard ?
11:20Non, je ne le crois pas.
11:21Je crois que la semaine prochaine, le gouvernement sera censuré.
11:24Le gouvernement sera censuré
11:26et je dénonce quand même l'hypocrisie de Mme Le Pen
11:29parce que je rappelle que si on en est là aujourd'hui,
11:31c'est-à-dire que si nous avons M. Barnier comme Premier ministre
11:34et si nous avons ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale
11:37et ce projet de loi de finances de ce qu'on appelle le PLF, le budget de l'État,
11:41si nous les avons sur la table, c'est bien parce que Mme Le Pen
11:44a décidé de laisser M. Barnier s'installer.
11:46Que quand nous, nous avons déposé une motion de censure au mois de septembre
11:50pour empêcher que ce gouvernement puisse voir le jour,
11:52parce que nous savions à l'époque que les budgets qui allaient être proposés
11:55allaient impacter en particulier le pouvoir d'achat des Français,
11:58à ce moment-là, Mme Le Pen n'a pas censuré le gouvernement.
12:01Et elle n'a pas dit que le budget de l'année d'avant
12:04pouvait s'appliquer comme elle l'a dit ces derniers temps.
12:07Effectivement, donc je dénonce quand même son hypocrisie, c'est-à-dire que…
12:11C'est du bluff ?
12:12Non, je ne dis pas que c'est du bluff.
12:14Je dis que dorénavant, elle nous dit qu'elle est la grande défonceuse du pouvoir d'achat, etc.
12:19Mais à l'époque, il suffisait de faire tomber ce gouvernement,
12:21alors vous n'auriez pas ce budget de la Sécurité sociale.
12:24Je vais même vous dire autre chose.
12:25Quand nous avons, à l'Assemblée nationale, eu le débat sur le projet de loi de finances,
12:29nous avons, nous, le Nouveau Front Populaire,
12:32la France Insoumise fait voter un certain nombre d'amendements pour dire
12:35qu'il ne faut pas que l'effort qui est nécessaire pour réduire le déficit
12:38repose sur tout le monde, il doit reposer sur les plus riches et les grandes entreprises.
12:43Nous avons réussi à faire voter des amendements sur ce sujet.
12:46Nous avions 75 milliards de recettes nouvelles, qui n'impactaient pas tout le monde,
12:49qui impactaient une minorité.
12:51A l'époque, Mme Le Pen s'est alliée avec les députés macronistes,
12:54et les députés macronistes et les députés du Rassemblement national ont rejeté notre budget.
12:58Donc, c'est un peu facile.
13:00On est vraiment surpris que le RN refuse un budget de gauche radicale.
13:05Je ne vous dis pas que j'en suis surpris.
13:08Je vous dis juste qu'à un moment, il faut un petit peu de cohérence.
13:11Vous n'avez pas la lecture de l'économie.
13:12Vous ne pouvez pas installer le gouvernement,
13:14empêcher que ce soit un budget dans lequel l'effort repose sur une minorité,
13:18et maintenant venir dire à M. Barnier, je ne suis pas d'accord,
13:21parce que votre budget frappe tout le monde.
13:23Oui, le budget de M. Barnier frappe tout le monde.
13:24C'est pour ça qu'il ne fallait pas que M. Barnier soit Premier ministre,
13:26et donc il fallait voter la motion de censure.
13:28Vous vous présentez comme les grands défenseurs du pouvoir d'achat,
13:30mais la niche parlementaire dont on vient juste de parler, sur les retraites,
13:34vous financez l'abandon de la réforme des retraites par une hausse massive des cotisations.
13:38Mais pas du tout, Monsieur.
13:39Mais si, mais qui vont toucher tous les Français.
13:41Mais vous avez lu notre proposition de loi ?
13:42Et qui vont réduire la feuille de paye de tous les Français.
13:44Mais est-ce que vous avez lu notre proposition de loi ?
13:45Mais oui, bien sûr.
13:46Alors qu'est-ce qu'est le gage, c'est-à-dire le financement,
13:48il s'appuyait sur quoi dans notre proposition de loi ?
13:49Sur du tabac, et sur ça.
13:50Non, pas du tout.
13:51Mais c'est dans votre programme de législative.
13:53Non, mais attendez, attendez, attendez.
13:54Là, je vous parle de notre proposition de loi dans notre niche parlementaire.
13:57Il y avait deux gages, un gage sur le tabac,
13:58et un gage par une taxe sur les super-profits des entreprises gazières et pétrolières.
14:02Ça ne fait pas les 20 ou 30 milliards du coût de la réforme.
14:04Mais ça ne coûte pas 20 à 30 milliards.
14:06Bien sûr que si.
14:07Mais alors ça coûte combien ?
14:08Les chiffres du gouvernement, les chiffres du gouvernement,
14:11pour l'année qui vient, l'abrogation de la réforme des retraites
14:14sur la base de notre proposition de loi, c'était 5 milliards.
14:16Pour l'année qui vient.
14:17Nous le financions, nous le financions.
14:20Ensuite, vous pouvez poser si vous voulez la question du financement à long terme.
14:23Ça, c'est autre chose.
14:24Et dans le cadre du financement à long terme,
14:26d'abord, il faut aussi prendre en compte dans le calcul du chiffrage,
14:29ce que la réforme a coûté.
14:31Est-ce que vous l'assumez, cette hausse des cotisations ?
14:34Non, nous, nous avons proposé une hausse des cotisations
14:37sur les gens qui gagnaient plus que deux plafonds de la Sécurité sociale.
14:40C'est-à-dire des gens qui gagnent plus de 8000 euros net par mois.
14:42Donc ne me dites pas que c'est une hausse de cotisation massive sur tout le monde.
14:45Ce n'est pas ce que nous avons proposé en l'occurrence.
14:47Mais imaginons, faisons un peu de spéculation politique.
14:49Imaginons que la censure fonctionne.
14:51Très bien.
14:52Le NFP existe encore ?
14:54Vous avez encore une candidate, Premier ministre ?
14:57Je ne vais pas vous raconter d'histoire.
14:58Nous, nous avons dit depuis le premier jour
15:00que la candidate que nous avions proposée, Lucie Castex,
15:02restait notre candidate et demeurerait notre candidate.
15:04Vous êtes conscient que ce n'est pas le cas pour tous vos partenaires ?
15:06Les socialistes, par exemple ?
15:08Précisément, c'est ce que j'allais vous dire.
15:09Je ne veux pas vous raconter d'histoire.
15:10Vous me posez la question sur la France insoumise.
15:12La France insoumise a dit depuis le début que Lucie Castex restait notre candidate.
15:15Maintenant, je dois observer, comme vous,
15:17que notamment le Parti socialiste a dit que ce n'était plus sa candidate.
15:21J'ai entendu M. Hollande, en particulier, dire que Lucie Castex n'était plus sa candidate.
15:25Pour moi, ça reste la candidate possible.
15:27D'accord, mais c'était intéressant dans la mesure où
15:29toutes les composantes bénéfiquent à la même candidate.
15:31Je comprends ce que vous êtes en train de dire.
15:33Maintenant, je vais vous dire les choses franchement.
15:35Je pense qu'en quelque sorte, on n'en est plus vraiment là.
15:39C'est-à-dire que si le gouvernement de Michel Barnier tombe,
15:41je pense que la question qui va être posée, en vérité,
15:44c'est celle du départ du Président de la République.
15:46Voilà. Je pense qu'on n'est plus au moment où la question…
15:49Donc Mme Castex, c'est du passé ?
15:51Non, je ne dis pas que c'est du passé.
15:53Je continue à lui apporter…
15:54C'est ce que vous dites.
15:55Je continue personnellement à dire que si M. Macron nommait Lucie Castex
15:59comme Première Ministre, nous serions prêts à constituer un gouvernement
16:03et à mettre en place une autre politique.
16:05J'ai observé que le Parti Socialiste avait tourné, lui, de son côté,
16:09la page de Mme Castex. Ce n'est pas mon cas.
16:11Et je dis qu'il me semble qu'on est dans une situation
16:14qui est de telle gravité politique et un tel blocage démocratique.
16:18J'observe les débats à l'Assemblée nationale
16:20que je pense que si on veut déverrouiller cette situation de blocage,
16:23la question qui est posée après la chute du gouvernement
16:25est celle du départ du Président de la République.
16:27Mais ce n'est pas d'un gouvernement technique.
16:28Ça pourrait être une autre option.
16:29Mais un gouvernement technique, ça ne veut rien dire.
16:31Vous pouvez, si vous voulez, remplacer Michel Barnier
16:35par un Michel Barnier de la société civile.
16:38Mais à la fin, quelle est sa base, son socle parlementaire ?
16:42Je voudrais remarquer qu'à la Commission des Finances,
16:44on a déjà une sorte de gouvernement technique
16:46puisque vous avez M. de Courson avec M. Coquerel
16:48qui s'entendent très très bien.
16:49Mais ce n'est pas un gouvernement, ça.
16:51C'est un président de la Commission des Finances
16:53et un rapporteur général.
16:54Mais vous savez bien que le socle du gouvernement
16:56et en attendant dans la situation actuelle,
16:58c'est de trouver un budget.
16:59Donc si ça commence par la Commission des Finances,
17:00il y a quand même une logique.
17:01Est-ce qu'on ne pourrait pas inventer un gouvernement technique
17:04autour justement, là je viens de citer deux noms,
17:07ce n'est pas complètement aberrant de se dire
17:09que ça pourrait continuer et former un gouvernement technique.
17:11Ça va être sur la table.
17:14Je ne vous reproche pas de me poser cette question.
17:16Avant même Barnier.
17:17Je vous dis juste que si on est…
17:18Vous ne vous en voulez pas.
17:19Vous le censureriez, un gouvernement technique.
17:21Mais ça dépend pour faire quoi.
17:22Mais si vous me dites un gouvernement technique
17:24du Nouveau Front Populaire,
17:25vous pouvez l'appeler technique si vous voulez.
17:26Mais à la fin, ce que je veux dire,
17:27c'est que technique ou pas,
17:28il y a des orientations politiques qui sont proposées.
17:30Donc je veux dire, moi si c'est un gouvernement technique
17:32pour proposer le même budget que M. Barnier,
17:34je peux vous dire que le résultat,
17:35ça sera aussi l'ascension.
17:36Donc vous voulez faire tabou le rasa
17:37et donc destituer le président.
17:39Non, attendez.
17:40Pour éviter ce que j'appelle souvent dans les émissions
17:42les trois couloirs de nage,
17:43c'est-à-dire le RN, le socle commun et le NFP.
17:47Moi je cherche…
17:48Effectivement, les équilibres politiques ne peuvent pas…
17:50Je cherche une solution.
17:51Je cherche une solution pour le pays.
17:53Je pense que…
17:54Vous n'êtes pas le seul.
17:55Vous n'êtes pas le seul.
17:56Je ne dis pas que je suis le seul,
17:58mais je cherche une solution pour le pays.
18:00Je dis qu'un gouvernement du Nouveau Front Populaire
18:02pourrait être effectivement une possibilité.
18:04Je vous ai dit comment je voyais les choses.
18:06Mais je dois aussi dire et observer
18:08que M. Macron avait fixé une condition
18:11qui était la condition de la non-censure
18:13pour nommer M. Barnier
18:15et que manifestement,
18:16on est en train de parler de la possibilité
18:17de la censure M. Barnier.
18:18Mais c'est-à-dire qu'entre vous et le RN,
18:19ou est-ce que vous vous parlez de temps en temps ?
18:21Là, par exemple, sur la censure,
18:22est-ce que vous êtes allé à la pêche aux infos ?
18:24Censure, pas censure ?
18:25M. Bardella a dit lors d'une dédicace en Moselle
18:28qu'il faudrait un miracle pour éviter la censure.
18:31Bon, on avance quand même sur le fait que,
18:33visiblement, plutôt censure que pas censure.
18:35Mais M. Bardella, Mme Le Pen,
18:36essayent maintenant de corriger leur complicité
18:39dans la mise en place du gouvernement de M. Barnier.
18:41Donc ils ossent le ton, etc.
18:42Mais encore une fois, sans eux, M. Barnier…
18:45Mais n'est-ce que le départ d'Emmanuel Macron est inévitable ?
18:47Vous auriez expliqué des grands mots,
18:48et là, vous empelez tout de suite les grands mots.
18:50La complicité…
18:51Écoutez, excusez-moi, mais si M. Barnier…
18:53Vous avez parlé d'assassinat…
18:55Mais je ne vous ai pas parlé d'assassinat,
18:56je vous ai parlé de complicité.
18:57Non, mais vous voyez bien.
18:58Enfin, excusez-moi.
18:59Je vous devance.
19:00Non, vous ne me devancez pas.
19:01Vous ne me devancez pas.
19:02Vous fantasmez.
19:03C'est deux choses différentes.
19:04Très bien.
19:05Vous savez, la complicité, en politique, ça existe.
19:07Et ce n'est pas un mot insultant
19:08de dire que si M. Barnier a pu être mis en place,
19:10c'est bien parce qu'il y a eu une complaisance
19:12et une complicité du Rassemblement national.
19:14Allons à la prochaine étape.
19:15Est-ce que le départ d'Emmanuel Macron
19:16est inévitable, selon vous ?
19:17Mais je le crois.
19:18Inévitable ?
19:19Je le pense, oui.
19:20Je le pense, et d'ailleurs, je dois observer
19:21que cette semaine, j'étais…
19:22Il n'y a pas que les dirigeants de la France insoumise
19:24qui l'ont dit.
19:25J'ai vu M. Copé,
19:26donc on ne peut pas dire que ce soit un ami politique…
19:28Vous n'avez pas grand-chose en commun avec M. Copé.
19:30Voilà.
19:31J'ai vu M. De Courson, vous parliez de lui,
19:39Barnier pense que c'est le président de la République
19:41qui doit partir.
19:42Mais vous ne comptez pas la légitimité
19:43d'Emmanuel Macron.
19:44Il demeure légitime.
19:45Son mandat demeure légitime.
19:46Il a été élu à la dernière élection présidentielle.
19:47Pour cinq ans.
19:48Par l'ensemble des Français.
19:49Ça ne m'a pas échappé.
19:50Mais maintenant…
19:51Et pour cinq ans.
19:52Mais ça ne m'a pas échappé non plus.
19:53Mais vous savez qu'il existe,
19:55puisque M. Macron a manifestement choisi,
19:57dans son mandat, de faire la liste
19:59de tous les articles de la Constitution.
20:01Et il y a un article qui permet
20:03et qui prévoit la possibilité
20:05de démettre, destituer
20:07ou que le président de la République
20:09démissionne.
20:10C'est aussi dans la Constitution.
20:11Et 62% des Français souhaitent
20:12la démission d'Emmanuel Macron
20:13en cas de censure du gouvernement Barnier.
20:15C'est un sondage CSA pour Europe 1,
20:17CNews, etc.
20:18Mais ça veut dire quand même
20:19que 38% des Français
20:20respectent les institutions
20:21et se disent
20:22on a un président jusqu'en 2027.
20:25Mais vous êtes quand même
20:26parfois assez incroyable.
20:27Je suis incroyable.
20:28Mais là, je ne vous le disais pas
20:30d'une manière…
20:31Je prends ça pour un compliment.
20:32Je ne vous le disais pas
20:33d'une manière très positive.
20:34Mais vous êtes d'accord
20:35qu'on peut souhaiter
20:36la démission du président de la République
20:38sans remettre en cause
20:39nos institutions.
20:40Pourquoi vous dites
20:41que ceux qui seraient contre
20:42sont les seuls à respecter
20:43nos institutions ?
20:44Vous poussez la démission quand même.
20:46C'est une forme de coup d'état institutionnel.
20:48Est-ce que oui ou non
20:49la démission du président de la République
20:51ou la destitution
20:52est prévue par la Constitution ?
20:53Mais bien sûr que oui.
20:54Mais ce n'est pas encore
20:55un droit constitutionnel.
20:56Mais c'est pour des situations…
20:57Ne me dites pas
20:58que c'est une remise en cause
20:59de la Constitution.
21:00Sachant que le Parlement
21:01restera le même
21:02en cas de démission du président
21:03puisqu'on ne peut pas
21:04dissoudre jusqu'à l'été prochain.
21:05Mais on peut changer la…
21:06Un nouveau président
21:07nouvellement élu
21:08peut aussi engager
21:09la possibilité
21:10de changer la Constitution
21:11pour par exemple
21:12changer le mode de scrutin
21:13et pouvoir organiser
21:14de nouvelles élections
21:15plus rapidement.
21:16Un nouveau président élu
21:17fort de la souveraineté populaire
21:18peut effectivement
21:19débloquer la situation politique
21:21et permettre au pays d'avancer
21:22parce que c'est ça le sujet.
21:23Le sujet ce n'est pas
21:24mes intérêts
21:25ou nos intérêts
21:26aux uns et aux autres.
21:27Le sujet c'est comment
21:28on peut faire avancer le pays.
21:29On continue le débat
21:30dans un instant
21:31sur Europe 1
21:32C'était Bruno Retailleau
21:33de l'Europe Insight News
21:34à tout de suite.
21:35Retour sur le plateau
21:36du grand rendez-vous
21:37Europe Insight News
21:38Les Echos avec Manuel Bompard.
21:39Manuel Bompard
21:40vous avez d'ailleurs
21:41en ce qui concerne
21:42la démission
21:43ou la destitution
21:44du président de la République
21:45envoyé une lettre
21:46à Bruno Retailleau
21:47pour lui demander
21:48de commencer à organiser
21:49des présidentielles anticipées.
21:50C'est un peu rapide
21:51comme…
21:52Non, je lui ai demandé
21:53de dire,
21:54de demander
21:55ou d'informer
21:56les formations politiques
21:57toutes les formations politiques
21:58sur quel point
21:59c'est important
22:01sur quelles seraient
22:02les modalités d'organisation
22:03d'une présidentielle anticipée.
22:04Vous savez que
22:05la Constitution
22:06dont on parlait tout à l'heure
22:07dit que dans l'hypothèse
22:08d'une destitution
22:09ou d'une démission
22:10du président de la République
22:11la nouvelle élection présidentielle
22:12doit avoir lieu
22:13dans un délai
22:14compris entre
22:1520 et 35 jours.
22:16Vous imaginez bien
22:17qu'organiser une élection
22:18aussi importante
22:19que l'élection présidentielle
22:20dans un délai
22:21de 20 à 35 jours
22:22ça nécessite
22:23un petit peu de préparation.
22:24Vous savez que par exemple
22:25il y a une règle en France
22:26qui est que
22:27pour présenter votre candidature
22:28vous devez
22:29remettre 500 parrainages
22:30d'élus.
22:31C'est l'État
22:32qui doit transmettre
22:33à chacun des élus
22:34les formulaires de parrainage
22:35puis les élus doivent
22:36compléter le formulaire
22:37de parrainage
22:38et le renvoyer.
22:39Mais qu'est-ce qui vous a répondu
22:40Bruno Rattayon ?
22:41Vous imaginez bien
22:42que dans un délai
22:43de 20 à 35 jours
22:44ça nécessite un peu
22:45de préparation.
22:46Qu'est-ce qui vous a répondu
22:47le ministre de l'Intérieur ?
22:48Pour l'instant
22:49il ne m'a pas répondu.
22:50Ah, ça vous étonne.
22:51Je lui ai envoyé le courrier
22:52jeudi soir
22:53j'attends sa réponse.
22:54Je pense qu'il serait normal
22:55que les formations politiques
22:57de savoir, j'imagine
22:58qu'au ministère de l'Intérieur
22:59on doit travailler
23:00sur toutes les hypothèses
23:01et notamment sur celles-ci
23:02sur comment dans ce cas-là
23:04quels seraient les délais
23:05pour remettre
23:06les parrainages d'élus
23:07est-ce qu'il y aurait
23:08de nouvelles inscriptions
23:09sur les listes électorales
23:10ou pas ?
23:11Comment s'organiserait
23:12la distribution de ce qu'on appelle
23:13la propagande électorale ?
23:14Enfin excusez-moi
23:15ce n'est pas des petits sujets.
23:16Moi il me semble que
23:17c'est important
23:18c'est une question majeure
23:19de savoir s'il y a
23:20une élection présidentielle
23:21pour qu'elle soit organisée
23:22dans des bonnes conditions
23:23que ça ne soit pas la pagaille.
23:25En ce qui concerne
23:26la propagande électorale
23:27je crois savoir
23:28qu'Alephia a distribué
23:29des affiches, des tracts
23:30en mode un peu wanted
23:32un peu comme dans les westerns
23:34américains
23:35avec des affiches
23:36où on voit Priska Tevno
23:38on voit Mark Fennow
23:40ce n'est pas un peu violent ?
23:42Alors là on ne parle pas
23:43de l'élection présidentielle
23:44on est revenu un peu en arrière
23:45mais il n'y a pas de problème
23:46je vais répondre à votre question
23:47c'est-à-dire on parle
23:48de notre niche parlementaire
23:49et je vous confirme effectivement
23:50que nous avons l'intention
23:51d'informer les électrices
23:52et les électeurs
23:53des circonscriptions concernées
23:54de quelle position
23:55a pris leur député
23:57pendant ce débat majeur
23:58pour l'abrogation
23:59de la réforme des retraites
24:00et qu'en particulier
24:01ceux qui se sont livrés
24:02à un blocage
24:03pour empêcher l'Assemblée nationale
24:04de voter
24:05alors qu'il y avait
24:06une majorité à l'Assemblée
24:07et ça a été démontré
24:08puisque tous les votes
24:09qu'ont demandé les macronistes
24:11ils les ont tous perdus
24:12pendant cette journée
24:13donc il y avait une majorité
24:14pour voter l'abrogation
24:15de la réforme des retraites
24:16certains s'y sont opposés
24:17ça me semble normal
24:18que les électrices
24:19et les électeurs
24:20soient informés de ça
24:21Vous écoutez Manuel Bompère
24:22la crise actuelle
24:23la crise politique actuelle
24:24tout est de la faute
24:25d'Emmanuel Macron
24:26c'est pour ça que vous réclamez
24:27son départ
24:28mais est-ce que le Parlement
24:29n'a pas aussi une forme
24:30de responsabilité ?
24:31Vous avez été incapable
24:32de travailler ensemble
24:33vous les grandes forces politiques
24:34du Parlement
24:35et comme LFI est un parti
24:36qui réclame
24:37la 6ème République
24:38et plus de parlementarisme
24:39c'est un peu contradictoire non ?
24:40Alors
24:41beaucoup de choses
24:42sont de la faute d'Emmanuel Macron
24:43ça vous avez raison
24:44d'abord c'est lui
24:45qui a dissous l'Assemblée nationale
24:46et c'est quand même lui
24:47qui est responsable
24:48de cette nouvelle situation
24:49à l'Assemblée nationale
24:50en ce qui concerne
24:51notre capacité
24:52à travailler avec d'autres
24:53que les choses soient claires
24:54M. Barnier a dit
24:55j'ai un budget
24:56je veux faire
24:5760 milliards d'euros
24:58d'économie
24:59il a mis ce budget
25:00dans le circuit parlementaire
25:02on a discuté de ce budget
25:03à l'Assemblée nationale
25:04nous avons fait voter
25:05des amendements
25:06par une majorité
25:07des députés
25:08j'en ai parlé tout à l'heure
25:09à la fin de ça
25:10si vraiment
25:11il y avait eu
25:12une volonté de la part
25:13de M. Barnier
25:14de travailler avec d'autres
25:15il aurait pu dire
25:16bon je vais reprendre
25:17tel ou tel
25:18des amendements
25:19que vous avez proposés
25:20et alors ?
25:21C'est interdit en France
25:22de décider par exemple
25:23je vous donne un exemple
25:24je ne vais pas faire
25:25toute la liste
25:26de deux amendements
25:27qui me paraissent
25:28par exemple importants
25:29on a fait voter
25:30à l'Assemblée nationale
25:31l'introduction d'une taxe
25:32qu'on appelle
25:33la taxe Zucman
25:34sur le patrimoine
25:35des milliardaires
25:36ça ne concerne pas tout le monde
25:37contrairement à ce que j'entends
25:38à longueur de journée
25:39ça concerne 147 personnes
25:40ça permet de rentrer
25:41entre 13 et 15 milliards d'euros
25:42dans les caisses de l'Etat
25:43c'est 25 %
25:44de l'effort demandé
25:45par M. Barnier
25:46ensuite on a proposé
25:47un dispositif
25:48pour permettre que les multinationales
25:49accueillent leurs impôts en France
25:50et ne pas accueillent
25:51des processus
25:52d'évasion fiscale
25:53ça rapporte
25:5425 milliards d'euros
25:55vous voyez
25:56les deux éléments
25:57dont je vous ai parlé
25:58ces 40 milliards
25:59c'est les deux tiers
26:00de l'effort demandé
26:01par M. Barnier
26:02peut-être qu'il aurait
26:03par exemple
26:04pu reprendre ces éléments
26:05et alors vous auriez pu dire
26:06M. Barnier a effectivement
26:07cherché un compromis
26:08M. Barnier a pris
26:09tous nos amendements
26:10qui ont été votés
26:11par une majorité
26:12des députés à l'Assemblée nationale
26:13il les a pris tous
26:14et il les a mis à la poubelle
26:15et après vous allez vous étonner
26:16que moi je vais chercher
26:17à censurer le gouvernement
26:18mais est-ce qu'on est simplement
26:19dans une crise ministérielle
26:20comme il y en a eu
26:21dans l'histoire
26:22de la 4e république
26:23un peu moins dans la 5e
26:24ou est-ce qu'on est dans
26:25une crise de régime
26:26c'est-à-dire un double cordon
26:27sanitaire contre vous
26:28d'un côté
26:29contre le RN de l'autre
26:30un socle commun
26:31de plus en plus étroit
26:32un gouvernement incapable
26:33de former une majorité
26:34est-ce que c'est une crise
26:35de régime
26:36comme on en a déjà connu
26:37en France ?
26:38Oui je crois qu'on est
26:39au-delà d'une simple
26:40crise gouvernementale
26:41parce qu'on est dans
26:42une situation
26:43de blocage
26:44et que ceux qui se maintiennent
26:45s'accrochent au pouvoir
26:47la légitimité populaire
26:48et non plus
26:49la légitimité parlementaire
26:50pour le faire
26:51c'est-à-dire
26:52qu'ils cherchent
26:53à imposer une politique
26:54à imposer un budget
26:55contre l'avis
26:56d'une très grande majorité
26:57des Français
26:58et contre l'avis
26:59d'une majorité des députés
27:00à l'Assemblée nationale
27:01vous savez il y a
27:02une formule assez célèbre
27:03qui dit
27:04la crise
27:05c'est au moment
27:06où en bas
27:07on ne veut plus
27:08et en haut
27:09on ne peut plus
27:10je crois qu'on en est là
27:11Vous avez fait
27:12en tout cas
27:13Jean-Luc Mélenchon
27:14qui était en réunion publique
27:15avec les militants
27:16ce week-end
27:17un rapprochement
27:18entre
27:19ce qui se passe maintenant
27:20et la situation
27:21de la démission
27:22du général de Gaulle
27:23en 1969
27:24est-ce que c'est
27:25vraiment comparable ?
27:26Par définition
27:27les situations
27:28ne sont jamais
27:29exactement comparables
27:30et évidemment
27:31que ce qui s'est passé
27:32à l'époque
27:33je n'étais pas né
27:34personnellement
27:35moi non plus
27:36j'ai consulté
27:37j'ai consulté
27:38un petit peu
27:39mes livres d'histoire
27:40c'est quand même
27:41un moment
27:42où le Président de la République
27:43parce qu'il demande
27:44l'avis aux Françaises
27:45et aux Français
27:46sur un sujet
27:47un sujet anodin d'ailleurs
27:48qui démontre
27:49qu'il n'est plus majoritaire
27:50donc qu'il n'a pas
27:51le soutien populaire
27:52de ce point de vue-là
27:53on est un peu
27:54dans la même situation
27:55c'est-à-dire qu'on a
27:56un Président de la République
27:57certes qui a été élu
27:58il y a deux ans
27:59dans des circonstances
28:00dont tout le monde
28:01peut se rappeler quand même
28:02c'est-à-dire qu'il est élu
28:03sans enthousiasme
28:04qu'immédiatement
28:05dans l'élection législative
28:06après
28:07dites ça
28:08à ceux qui croyaient
28:09en Emmanuel Macron
28:10au début
28:11je pense que
28:1258% des voix quand même
28:14vous ne pouvez pas ignorer
28:15que le vote
28:16la deuxième fois en particulier
28:17d'Emmanuel Macron
28:18au deuxième point de l'élection
28:19vous parlez de 2022
28:20cette fois-ci
28:21se fait en 2022
28:22se fait notamment
28:23par rejet
28:24de Mme Le Pen à l'époque
28:25il y a beaucoup de gens
28:26qui ont voté pour lui
28:27alors qu'ils ne croyaient pas
28:28à son programme
28:29et à son projet
28:30vous avez voté pour lui ?
28:31personnellement
28:32j'ai appelé
28:33avec Jean-Luc Mélenchon
28:34on a appelé
28:35à battre
28:36Marine Le Pen
28:37et je crois qu'on a bien fait
28:38en ce qui concerne
28:39ma position de vote individuelle
28:40vous savez
28:41je vais vous raconter
28:42il y a un truc
28:43avec le vote
28:44c'est que vous prenez un bulletin
28:45que vous le mettez dans une enveloppe
28:46vous rentrez dans un isoloir
28:47certains le disent
28:48certains le disent
28:49ils ont le droit de le dire
28:50vous n'avez le droit
28:51de ne pas le dire
28:52certains le disent
28:53certains n'hésitent pas
28:54à dire leur vote
28:55vous de votre côté
28:56vous ne dites pas
28:57pour qui vous avez voté
28:58je ne dis pas mon vote
28:59mais par principe
29:00parce que je pense
29:01que c'est important
29:02de garder un principe
29:03ce que je peux vous dire
29:04c'est certain
29:05c'est que je n'ai pas voté
29:06pour Mme Le Pen
29:07et j'en suis bien fier
29:08quand je vois
29:09y compris ce que fait
29:10Mme Le Pen aujourd'hui
29:11parce que ce à quoi
29:12Mme Le Pen est responsable
29:13aujourd'hui en quelque sorte
29:14c'est la même politique économique
29:15qu'Emmanuel Macron
29:16mais avec en plus
29:17des curseurs supplémentaires
29:19dans la haine et le rejet
29:20Et aujourd'hui
29:21vous pratiquez
29:22la même hiérarchie politique
29:23c'est-à-dire
29:24entre Emmanuel Macron
29:25et Mme Le Pen
29:26Mme Le Pen demeure
29:27l'ennemi principal ?
29:28Non mais moi
29:29je combats les deux
29:30et en l'occurrence
29:31aujourd'hui
29:32Vous avez du trancher
29:33vous vous trancheriez
29:34de la même manière
29:35aujourd'hui ?
29:36Mais attendez
29:37aujourd'hui
29:38la question qui nous est posée
29:39ce n'est pas Mme Le Pen
29:40qui gouverne ce pays
29:41c'est M. Macron
29:42qui gouverne la République
29:43et M. Barnier le Premier ministre
29:44La politique qui est mise en place
29:46aujourd'hui dans ce pays
29:47je la combats
29:48et je la combats
29:49sans aucune hiérarchie
29:50avec quoi que ce soit
29:51Justement
29:52Michel Barnier a suivi
29:53Marine Le Pen
29:54notamment en lui donnant
29:55des gages sur l'AME
29:56sur le sujet de l'immigration
29:57on se souvient de la phrase
29:58de Bruno Retailleau
29:59l'immigration n'est pas une chance
30:00pour la France
30:01On a appris
30:02cette fin de semaine
30:03qu'un réseau de passeurs
30:04a été démantelé
30:0526 interpellations
30:0611 millions d'euros
30:08d'actifs saisis
30:09des passeurs qui demandent
30:11entre 15 et 26 000 euros
30:14pour un trajet
30:15et qui fournissait
30:16visiblement des papiers
30:17etc.
30:18Mais en condamnant
30:19la politique menée
30:21contre l'immigration
30:22est-ce que vous encouragez
30:23les passeurs ?
30:24Evidemment non
30:26Au contraire en fait
30:28c'est le fait d'avoir
30:30depuis des années et des années
30:32voté des lois
30:33qui cherchent en fait
30:34à couper toutes les voies légales
30:36de migration
30:37qui poussent en vérité
30:39des gens à utiliser
30:41des voies illégales
30:42d'immigration
30:43et donc à partir de ce moment-là
30:44qui entretient
30:45qui favorise
30:46l'activité de réseau de passeurs
30:48qui exploitent des êtres humains
30:50et qui effectivement
30:51s'en mettent plein les bras
30:52Les français votent des lois
30:53pour stopper l'immigration légale
30:54des gens décident
30:55d'entrer illégalement
30:56et finalement vous donnez raison
30:57à ces gens qui entrent illégalement
30:58Non je ne donne raison
30:59à personne
31:00M. Boccoté
31:01Je vous dis seulement
31:02que si vous coupez
31:03toutes les voies légales
31:04de migration
31:05alors que en vérité
31:06tout le monde le sait
31:07n'en déplaise à M. Retailleau
31:08la France a besoin
31:09d'immigration
31:10d'un point de vue
31:11économique en particulier
31:13la France a besoin
31:14d'immigration
31:15et je ne veux pas
31:16réduire bien évidemment
31:17les gens qui sont
31:18sur le territoire français
31:19à un apport économique
31:20mais c'est une réalité
31:21d'un point de vue
31:22démographique également
31:23d'un point de vue
31:24démographique également
31:25et donc il y a une forme
31:26d'hypocrisie
31:27qui est une hypocrisie totale
31:28maintenant
31:29vous m'avez posé
31:30dans votre question
31:31vous m'avez parlé
31:32de la question
31:33de l'aide médicale d'Etat
31:34je veux vous dire quand même
31:35sur ce sujet
31:36à quel point M. Barnier
31:37essaye d'éviter
31:38la censure
31:39au prix du déshonneur
31:40et qu'en vérité
31:41il a le déshonneur
31:42mais il aura quand même
31:43la censure
31:44parce que
31:45participer
31:46participer
31:47de cette campagne
31:48qui dure depuis maintenant
31:49des mois et des mois
31:50pour essayer de faire croire
31:51pour essayer de faire croire
31:52que l'aide médicale d'Etat
31:53est une sorte de privilège
31:54indû
31:55et tout simplement
31:56scandaleux
31:57vous savez l'aide médicale d'Etat
31:58c'est un dispositif
31:59qui consiste à permettre
32:00à des gens
32:01qui sont sur le sol
32:02français
32:03en situation
32:04irrégulière
32:05de pouvoir disposer
32:06des soins minimums
32:07pour la santé
32:08et des soins maximums aussi
32:09de se refaire le nez
32:10de se refaire les oreilles
32:11mais vous savez
32:12que vous dites
32:13pardonnez-moi
32:14je suis désolé
32:15je ne veux vraiment pas
32:16m'en prendre à vous
32:17vous avez décidé
32:18de m'en prendre à moi
32:19non je ne veux pas
32:20m'en prendre à vous
32:21mais ce que vous êtes en train de dire
32:22est juste complètement faux
32:23je ne crois pas
32:24mais nous allons
32:25donnez-moi un exemple
32:26d'une personne
32:27qui s'est refait le nez
32:28avec l'aide médicale d'Etat
32:29on va en trouver
32:30non vous n'en trouverez pas
32:31je vais vous expliquer
32:32pourquoi vous n'en trouverez pas
32:33parce qu'il y a un panier de soins
32:34qui est assez largement défini
32:35sur l'aide médicale d'Etat
32:36et qui se concentre
32:37sur des soins urgents
32:38il peut arriver par exemple
32:39suite à des situations
32:40par exemple un cancer
32:41qu'il puisse y avoir
32:42effectivement dans le panier de soins
32:43une prise en charge
32:44d'opération par exemple
32:45pour se refaire les seins
32:46par exemple pour donner cet exemple
32:47suite à un cancer du sein
32:48est-ce que vous savez
32:49que l'aide médicale
32:50dans ce cas-là
32:51ne prend en charge
32:52que la part remboursée
32:53par la sécurité sociale
32:54c'est-à-dire à peu près
32:5510% de la dépense
32:56qui va compter
32:57comme tous les français
32:58si vous n'avez pas le mutuel
32:59exactement
33:00sauf que la différence
33:01c'est que les personnes
33:02dont vous êtes
33:03en train de parler
33:04n'ont pas de mutuel
33:05donc en l'occurrence
33:06vous allez m'expliquer
33:07qu'une personne
33:08mais il n'y a pas que les personnes
33:09qui ont l'AME
33:10qui n'ont pas de mutuel
33:11mais évidemment
33:12vous allez donc m'expliquer
33:13vous allez donc m'expliquer
33:14qu'une personne
33:15qui a droit à l'AME
33:16donc qui gagne
33:17moins de 850 euros
33:18par mois
33:19d'accord
33:20va être capable
33:21sur ses deux nids propres
33:22parce qu'elle n'a pas de mutuel
33:23une fois que les 10%
33:24d'une dépense
33:25qui va coûter
33:262000 ou 3000 euros
33:27vont être pris en charge
33:28par l'AME
33:29va être capable
33:30d'aligner la différence
33:32et qui est capable
33:33de mettre 2700 euros
33:34ou 2600 euros
33:35sur la table
33:36pour une opération
33:37suite à un cancer
33:38je veux bien que vous me la présentiez
33:39mais je vais vous dire
33:40vous ne la trouverez pas
33:41parce qu'elle n'existe pas
33:42Manuel Bompard
33:43est l'invité du grand rendez-vous
33:44on revient dans un instant
33:47Dernière partie du grand rendez-vous
33:48Europe 1C News
33:49Les Echos
33:50avec Manuel Bompard
33:51le coordinateur
33:52de la France Insoumise
33:53une question de Stéphane Dupont
33:54Oui vous nous avez expliqué
33:55Manuel Bompard
33:56que Lucie Castet
33:57restait votre candidate
33:58à Matignon
33:59si Michel Barnier
34:01Lucie Castet
34:02elle est pour la régularisation
34:03de tous les sans-papiers
34:04c'est aussi votre position ?
34:05Non Lucie Castet
34:06Si elle l'a dit
34:07Non attendez
34:08s'il vous plaît
34:09je crois qu'elle a précisé
34:10un petit peu ses propos
34:11si je peux me permettre
34:12en tout cas
34:13je peux vous dire
34:14qu'elle est la position
34:15du programme
34:16que nous avons défendu ensemble
34:17c'est la régularisation
34:18des travailleuses
34:19et des travailleurs sans-papiers
34:20et d'un certain nombre de personnes
34:21par exemple
34:22des parents
34:23qui ont des enfants scolarisés
34:24à l'école
34:25oui dans ce cas-là
34:26je pense que ça doit
34:27on doit sortir
34:28de cette forme d'hypocrisie
34:29des gens en France
34:30qui travaillent
34:31qui ont un emploi
34:32qui ont un contrat de travail
34:33qui payent des cotisations
34:34mais qui n'ont pas
34:35les papiers
34:36je trouve ça juste stupéfiant
34:37et ce qu'en a lieu
34:38donc oui je pense
34:39qu'il faut sortir
34:40de cette situation
34:41d'hypocrisie
34:42et régulariser
34:43l'ensemble des travailleuses
34:44et des travailleurs sans-papiers
34:45La même Lucie Castet
34:46aujourd'hui
34:47dans la tribune dimanche
34:48avec Marine Tondelier
34:49la responsable des Verts
34:50se déclare favorable
34:51à une candidature
34:52unique de la gauche
34:53à la prochaine présidentielle
34:54vous en pensez quoi ?
34:55Vous avez peut-être observé
34:56que Jean-Luc Mélenchon
34:57lui-même
34:58vendredi soir
34:59vous avez cité tout à l'heure
35:00sa prise de parole
35:01a proposé
35:02qu'effectivement
35:03il y ait une candidature
35:04commune
35:05en cas d'élection présidentielle
35:06mais nous nous avons dit
35:07une chose très simple
35:08nous avons dit que
35:09s'il y a une élection
35:10présidentielle anticipée
35:11c'est-à-dire un délai
35:12je vous l'ai dit tout à l'heure
35:13qu'entre 20 et 35 jours
35:14on ne va pas faire croire
35:15qu'on va rentrer
35:16dans 15 jours
35:17de palabres
35:18et de discussions
35:19pour essayer d'identifier
35:20laquelle
35:21donc nous ce que nous disons
35:22c'est que s'il y a
35:23une élection présidentielle
35:24anticipée
35:25nous les Insoumis
35:26qui quand même
35:27il y a deux ans
35:28avons fait 22%
35:29des voix
35:30à l'élection présidentielle
35:31et avons aujourd'hui
35:32le groupe parlementaire
35:33le plus nombreux à gauche
35:34nous ferons une proposition
35:35de candidature
35:36issue de nos rangs
35:37et nous espérons
35:38que cette candidature
35:39sur un programme de rupture
35:40puisse être
35:41une candidature commune
35:42de Jean-Luc Mélenchon
35:43je ne vous ai pas dit
35:44de Jean-Luc Mélenchon
35:45on l'a compris
35:46je vous ai dit
35:47que les Insoumis
35:48feront une proposition
35:49de candidature
35:50maintenant quant à Jean-Luc Mélenchon
35:51j'ai déjà répondu
35:52à cette question
35:53il me semble évident
35:54que si l'élection présidentielle
35:55anticipée
35:56comme on l'a dit tout à l'heure
35:57doit avoir lieu
35:58dans les prochaines semaines
35:59ou dans les prochains mois
36:00il me semble évident
36:01qu'il est aujourd'hui
36:02la personnalité
36:03la mieux placée à gauche
36:04pour permettre à la gauche
36:05d'être au deuxième tour
36:06et de gagner tout simplement
36:07autant la gauche
36:08est capable de s'unir
36:09pour les législatives
36:10autant pour la présidentielle
36:11ça risque d'être plus compliqué
36:12on voit en ce moment
36:13François Hollande
36:14annoncer à demi mot
36:15son possible retour
36:16on voit que la gauche
36:17est moins unie
36:18en ce moment
36:19qu'elle ne l'était
36:20il y a quelques semaines
36:21et quelques mois
36:22donc vous croyez
36:23une candidature unique à gauche ?
36:24je vois bien
36:25après avoir fait
36:26l'union du nouveau front populaire
36:27multiplie depuis maintenant
36:28plusieurs semaines
36:29des propos
36:30et des actes
36:31qui sont des actes de division
36:32je vous donne un exemple
36:33les sociotraites
36:34attendez
36:35je n'ai pas utilisé
36:36ce terme là
36:37je vous dis
36:38qui multipliait
36:39des actes de division
36:40c'est moi qui l'utilise
36:41non mais attendez
36:42juste
36:43regardez par exemple
36:44quand le candidat
36:45proposé par Annie Dalgo
36:46pour les prochaines élections
36:47municipales à Paris
36:48monsieur Ferro
36:49dit
36:50nous nous allierons
36:51avec les insoumis
36:52ni au premier tour
36:53ni au deuxième tour
36:54c'est ce qu'il a dit
36:55monsieur Ferro
36:56dans la presse
36:57vous pouvez
36:58comment vous pouvez dire ça
36:59et en même temps
37:00au niveau national
37:01faire comme si
37:02il y allait avoir
37:03une candidature commune
37:04avec les socialistes
37:05moi je ne suis pas hypocrite
37:06je dis les choses franchement
37:07si monsieur Ferro
37:08pense qu'il ne peut pas
37:09s'allier au premier tour
37:10ni au deuxième tour
37:11des élections municipales
37:12à Paris avec les insoumis
37:13j'imagine qu'il considère donc
37:14qu'il ne peut pas être allié
37:15avec les insoumis
37:16aux élections législatives
37:17aux élections présidentielles
37:18j'en prends acte
37:19je regrette la tentative
37:20et la volonté
37:21du parti socialiste
37:22de rompre
37:23avec l'univers et l'union
37:24que nous avons constitué
37:25aux dernières élections législatives
37:26et je dis à tous les autres
37:27continuons à avancer ensemble
37:28parce que c'est ce qui nous permettra
37:29d'avoir le plus de chance possible
37:30pour pouvoir gagner
37:31la prochaine élection présidentielle
37:32chacun ira sous ses couleurs
37:33si il y a une présidentielle anticipée
37:34chacun ira sous ses couleurs
37:35les socialistes et vous
37:36donc il y aura deux candidats
37:37c'est pas ce que j'ai dit
37:38j'ai dit que j'espérais
37:39j'avais l'intention
37:40de proposer
37:41une candidature commune
37:42mais je dois avoir
37:43l'honnêteté de vous dire
37:44que je vois bien
37:45que les signaux
37:46qu'on voit aujourd'hui
37:47les dirigeants socialistes
37:48sont plutôt des signaux
37:49de division
37:50vous, on parlait
37:51de François Hollande
37:52François Hollande
37:53qui était en place
37:54c'est en poste
37:55quand il y a eu
37:56les attentats du Bataclan
37:57votre parti souhaite
37:58abroger le délit
37:59d'apologie du terrorisme
38:00non
38:01quoi ?
38:02dites les choses franchement
38:03dites la vérité
38:04ne désinformez pas les gens
38:05alors dites la vérité
38:06à ma place
38:07qu'est-ce que j'ai dit ?
38:08vous dites que nous voulons
38:09abroger le délit
38:10d'apologie du terrorisme
38:11qu'est-ce qu'il y a écrit
38:12dans la proposition de loi
38:13que nous avons déposée ?
38:14qu'est-ce qu'il y a écrit
38:15dans la PPL ?
38:16qu'est-ce que vous avez écrit ?
38:17quel est le titre ?
38:18abroger le délit
38:19d'apologie du terrorisme
38:20du code pénal
38:21du code pénal
38:22pour le remettre
38:23dans le droit de la presse
38:24pour le remettre
38:25dans le droit de la presse
38:26il n'y a que de le dire
38:27comme ça quand même
38:28ça évite de désinformer
38:29les gens
38:30et de leur faire croire
38:31comme l'ont dit
38:32un certain nombre
38:33de responsables politiques
38:34depuis
38:35que nous voudrions
38:36autoriser l'apologie
38:37du terrorisme
38:38ce n'est pas du tout
38:39ce que nous avons proposé
38:40ce que nous avons proposé
38:41non mais les socialistes
38:42ceux qui disent ça
38:43disent n'importe quoi
38:44parce qu'il faut
38:45préciser précisément
38:46que c'est un menteur
38:47un manipulateur
38:48monsieur le ministre de l'intérieur
38:49est un menteur
38:50quand il dit ça
38:51oui évidemment
38:52c'est un menteur
38:53ou alors qu'il ne sait pas lire
38:54une proposition de loi
38:55et alors là je trouve ça
38:56très inquiétant
38:57pour un ministre de l'intérieur
38:58parce que s'il savait lire
38:59une proposition de loi
39:00et notamment l'exposer
39:01des motifs de cette proposition
39:02de loi
39:03nous disons une chose très simple
39:04depuis que la loi
39:05a été modifiée en 2014
39:06effectivement sous François Hollande
39:07le délit d'apologie
39:09du terrorisme
39:10a été instrumentalisé
39:11pour s'en prendre
39:12à des syndicalistes
39:13à des responsables
39:14à des responsables associatifs
39:15à des journalistes
39:16à des responsables politiques
39:17de LFP
39:18à des responsables politiques
39:19de la France Insoumise
39:20pour des faits
39:21qui ne s'apparentent
39:22bien évidemment pas
39:23à de l'apologie du terrorisme
39:24nous disons quoi ?
39:25il faut le remettre
39:26dans le droit de la presse
39:27pour éviter ces dérives
39:28et ces abus
39:29et nous ne sommes pas
39:30les seuls à le dire
39:31monsieur Trévidique
39:32ancien juge antiterroriste
39:33dit exactement
39:34la même chose que nous
39:35l'ancien défenseur des droits
39:36monsieur Toubon
39:37qui est là aussi
39:38issu de la droite
39:39dit la même chose que nous
39:40et monsieur Nombrial
39:41dit le contraire
39:42de monsieur Trévidique
39:43et monsieur Toubon
39:44c'est juriste contre juriste
39:45et d'accord
39:46mais donc on a le droit
39:47d'en débattre
39:48c'est pas une infamie
39:49de poser une question
39:50mais on est en train
39:51d'en débattre
39:52et la manière
39:53avec laquelle
39:54si la manière
39:55avec laquelle le débat
39:56a été présenté
39:57par vous
39:58peut-être si vous voulez
39:59dans les médias
40:00et sur votre chaîne
40:01en particulier
40:02depuis une semaine
40:03c'est de donner l'impression
40:04que les Insoumis
40:05veulent qu'on puisse
40:06faire l'apologie du terrorisme
40:07et monsieur Retailleau
40:08dit ça
40:09est-ce que vous savez
40:10parce qu'on parlait
40:11de notre niche parlementaire
40:13à déposer un amendement
40:14pour faire blocage
40:15dans lequel elle proposait
40:16d'infliger
40:17une taxe supplémentaire
40:18sur les terroristes
40:19vous trouvez pas ça
40:20honteux d'instrumentaliser
40:21les victimes du terrorisme
40:22pour faire de l'obstruction
40:23parlementaire
40:24moi je le trouve
40:25et personne en a parlé
40:26et personne en a parlé
40:27et personne en a parlé
40:28et personne en a parlé
40:29donc vous voyez
40:30nous on pose un débat
40:31qui est un débat sérieux
40:32comment on fait en sorte
40:33de pouvoir s'attaquer
40:34à l'apologie du terrorisme
40:35de manière intelligente
40:36et pas en dévoyant ça
40:37pour aller s'en prendre
40:38à des responsables politiques
40:39ou à des responsables associatifs
40:40à qui on peut reprendre
40:41leur position
40:42pas de problème
40:43mais à qui c'est absolument
40:44ignoble de faire croire
40:45qu'ils font l'apologie
40:46du terrorisme
40:47vous posez la question
40:48sur le plan juridique
40:49il y a aussi une dimension
40:50politique aussi
40:51d'un côté j'imagine
40:52je n'ai aucun doute
40:53quelqu'un qui dirait
40:54le Bataclan était nécessaire
40:55pour résister
40:56contre l'islamophobie française
40:57vous diriez
40:58c'est absolument condamnable
40:59je n'en doute pas
41:00le seul instant
41:01mais quelqu'un qui dit
41:02le 7 octobre
41:03est un acte de résistance
41:04nécessaire
41:05bien que malheureux
41:06est-ce que pour vous
41:07c'est de l'apologie du terrorisme
41:08je peux ne pas être d'accord
41:09avec ses propos
41:10ne pas considérer
41:11que c'est de l'apologie
41:12du terrorisme
41:13le 7 octobre
41:14était nécessaire
41:15c'est de l'apologie
41:16du terrorisme
41:17je ne suis pas juge
41:18nein je vous demande
41:19comme responsable politique
41:20évidemment que
41:21comme responsable politique
41:22je ne suis pas d'accord
41:23avec l'idée
41:24qu'on puisse considérer
41:25qu'un acte
41:26qui soit un acte terroriste
41:27soit nécessaire
41:28mais est-ce que c'est
41:29de l'apologie
41:30du terrorisme selon vous
41:31de dire quoi
41:32le 7 octobre
41:33était nécessaire
41:34c'est un acte
41:35de la résistance
41:36nationale palestinienne
41:37est-ce que c'est de l'apologie
41:38du terrorisme pour vous
41:39je ne sais pas si vous en faites l'apologie, mais en tout cas, vous donnez une appréciation positive,
41:43ça me paraît effectivement problématique, y compris d'un point de vue juridique.
41:46Mais en l'occurrence, personne n'a fait ça.
41:47Et il y a des gens, personne parmi les gens dont je vous ai parlé à cet instant,
41:52qui ont été poursuivis pour apologie du terrorisme, ils n'ont fait ça.
41:55Matipano, Rima Hassan, Daniel Obano...
41:57Non, elles sont sous le coup, effectivement, de plainte pour apologie du terrorisme.
42:03Donc vous voyez bien quel est le problème.
42:05C'est que des gens qui n'ont pas dit ce que vous êtes en train de dire
42:08sont poursuivis pour apologie du terrorisme.
42:10Je m'en fiche de gens qui pourraient dire ça, etc.
42:13Ce n'est pas mon sujet.
42:14Il y en a une d'elles qui a dit que c'était un mouvement de résistance.
42:17Non, elle n'a pas dit ça.
42:18Mais mon sujet, et pas celui-là, mon sujet est de savoir
42:21si le cadre légal tel qu'il est aujourd'hui permet ou conduit à des abus.
42:28Et oui, il conduit à des abus.
42:30Parce que le fait d'avoir mis ce délit dans le code pénal
42:32permet par exemple d'utiliser des comparitions immédiates,
42:35des mises sous surveillance, des surveillances téléphoniques.
42:38Parce que Mathilde Panot, qui est présidente d'un groupe parlementaire,
42:41en vertu de la poursuite contre elle sur la base du dévoiement de cet article,
42:45pourrait être mise sous écoute, sur écoute.
42:47Franchement, vous ne trouvez pas que c'est problématique d'un point de vue démocratique
42:50qu'une présidente d'un groupe parlementaire pourrait être mise sous écoute,
42:52sur écoute, sur la base du dévoiement de ce délit ?
42:56Tout ça n'a pas de sens.
42:57Il faut protéger les libertés individuelles
42:59si on veut lutter de manière efficace contre le terrorisme.
43:01Et certainement pas qu'au nom de la lutte indispensable et nécessaire contre le terrorisme,
43:05ça se traduise par une remise en cause de nos libertés fondamentales.
43:08Je veux même vous dire, en faisant ça, en quelque sorte,
43:10on donne raison aux terroristes parce que les terroristes, ce qu'ils veulent faire,
43:13c'est fragiliser notre cadre démocratique
43:15et le respect de nos droits fondamentaux et de nos libertés fondamentales.
43:18Donc je pense que c'est une grave erreur de rentrer dans cette voie-là,
43:21de s'entêter dans cette voie-là.
43:23Donc je pense que c'est un débat raisonnable de se poser la question
43:26de comment on lutte mieux contre l'apologie du terrorisme
43:28tout en protégeant nos libertés fondamentales.
43:30En tout cas, il y en a un qui est poursuivi pour terrorisme et subversion,
43:34c'est Boilem Sansal en Algérie.
43:36Est-ce que, comme Éric Coquerel, vous demandez sa libération ?
43:39Évidemment. Contrairement, d'ailleurs, j'ai lu un article du Point sur ce sujet.
43:43Éric Coquerel a demandé sa libération, j'ai demandé sa libération,
43:46Mathilde Panot a demandé sa libération.
43:48Qu'est-ce que vous reprochez au Point ?
43:49J'avais vu un article du Point hier qui disait que la France insoumise
43:51n'avait pas demandé sa libération, donc c'est complètement faux.
43:53Ça mérite d'être clair ce matin avec nous.
43:55C'était déjà suffisamment clair, j'ai pris la parole mardi matin,
43:57Éric Coquerel lundi matin.
43:59Enfin bon, bref, je ne sais pas pourquoi on cherche des noises
44:01à la France insoumise sur ce sujet.
44:03Peut-être parce que M. Coquerel a eu du mal à définir un islamiste
44:06cette semaine sur Sud Radio.
44:08Ça n'a rien à voir. Si vous voulez qu'on parle après de M. Coquerel,
44:10on en parle, mais en l'occurrence, là, vous étiez en train de me poser
44:12la question concernant M. Sansal.
44:14En ce qui concerne M. Sansal, évidemment qu'il n'est pas normal,
44:17qu'il est inacceptable qu'on puisse être arrêté en raison
44:20de ses écrits et de ses opinions politiques,
44:22qu'on partage ou qu'on ne partage pas, d'ailleurs,
44:24des opinions politiques qui ont pu être exprimées.
44:27Et j'aimerais que cette règle-là, on l'applique à tout le monde.
44:29C'est-à-dire qu'on ne peut pas être d'accord avec le fait
44:31qu'une personne soit arrêtée en raison de ses opinions politiques.
44:33Est-ce que diriez-vous, de ce point de vue, qu'aujourd'hui,
44:35M. Sansal, c'est le visage de la cause de la liberté d'expression aujourd'hui ?
44:39Mais le visage, pourquoi le visage ?
44:41Parce que c'est lui qui, pour l'instant, est menacé pour ses libertés.
44:44M. Boccoté, sans que les menaces soient de même nature,
44:47il y a une universitaire française qui s'appelle Mme Soumaoro
44:50qui avait prévu de faire une conférence au Parlement européen.
44:53Et Mme Maréchal-Le Pen a inventé des positions à Mme Soumaoro
44:56en disant qu'elle faisait, je ne sais pas quoi, du racisme anti-blanc.
44:58Et cette conférence a été interdite.
45:00Vous pensez peut-être aussi à Mme Bergeon-Blacler
45:02qui a été véritablement frappée d'hétéroglyphe au CNRS.
45:05M. Boccoté, est-ce que vous diriez aujourd'hui
45:07que Mme Soumaoro est le visage de la liberté d'expression en France ?
45:10Est-ce qu'il y a une distinction, selon vous,
45:12entre le fait de ne pas pouvoir faire une conférence
45:14et d'être frappée, d'être écrouée ?
45:16Évidemment qu'il y en a une et j'ai commencé par ça,
45:21si vous avez bien écouté ce que je vous ai dit.
45:23Merci Emmanuel Bompard, merci d'avoir été notre invité.
45:25Ce dimanche, très très bonne journée sur nos deux antennes.