Le député LFI des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard, était l’invité de Gauthier Le Bret dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 et place désormais à l'interview politique de Gauthier Lebret.
00:03 Vous recevez ce matin Manuel Bompard, député de la France Insoumise des Bouches-du-Rhône.
00:06 Bonjour Manuel Bompard.
00:07 Bonjour.
00:08 On attend la fumée blanche du côté de l'Elysée pour connaître le nouveau gouvernement.
00:12 Mais au fond, peu importe la nouvelle équipe, la politique ne changera pas.
00:15 Vos critiques sont déjà prêtes ?
00:17 Ce n'est pas qu'elles sont déjà prêtes.
00:19 Je préférerais pouvoir dire autre chose.
00:21 Mais effectivement, ça m'importe assez peu de savoir qui va monter sur le Titanic.
00:25 Je pense que la question qui est posée,
00:27 et je crois que c'est ce qu'attendent les Françaises et les Français,
00:30 c'est quel bilan on tire d'un an du gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:35 De mon point de vue, il est extrêmement négatif.
00:37 Sur le front social, le pouvoir d'achat,
00:39 les difficultés liées à l'augmentation des prix qui n'ont cessé d'augmenter.
00:43 Sur le front climatique où aucune politique d'ampleur n'a été mise en place
00:47 pour faire face à l'urgence climatique.
00:49 Sur le front démocratique, on a quand même connu une mobilisation
00:53 sans doute la plus puissante depuis 30 ou 40 ans
00:55 contre la réforme des retraites.
00:58 Et le président de la République et sa première ministre ont décidé de passer en force.
01:02 Et donc, je pense que les Françaises et les Français,
01:03 ils attendent des changements de politique.
01:05 Et manifestement, vous l'avez dit,
01:06 ce n'est pas ce qui semble être à l'ordre du jour.
01:09 Donc effectivement, je n'en attends pas grand-chose.
01:11 Vous faites la liste des échecs, vous n'avez pas cité le front sécuritaire.
01:13 Après la semaine des meutes qu'on a connue,
01:15 on peut sans doute aussi parler d'échecs sécuritaires, non ?
01:17 Je ne sais pas ce que ça veut dire l'échec sécuritaire.
01:20 S'il y a eu des révoltes populaires, si on veut parler de ça,
01:24 puisque vous posez le sujet sur la table,
01:26 la question qui nous est posée, c'est de savoir
01:29 si on considère que les enseignements de ce qui s'est passé ont été tirés
01:33 et si les politiques qu'il faut mettre en place
01:35 pour faire en sorte que ce type d'événement ne puisse pas se reproduire
01:38 ont été mises en place.
01:39 Et je dis non, manifestement, ce n'est pas le cas.
01:41 Parce que vous semblez tous avoir oublié
01:44 quelle a été la cause de cette explosion.
01:46 Mais je rappelle quand même que la cause de cette explosion,
01:48 c'est la mort, le meurtre d'un jeune homme de 17 ans
01:52 tué par un policier suite à un refus d'optopérés
01:56 ou à un contrôle routier.
01:58 Et c'est ça qui a déclenché cette vague de révoltés.
02:00 Donc si on veut faire en sorte que le retour au calme
02:04 soit un retour au calme durable,
02:05 il faut faire en sorte de s'attaquer aux causes de ces problèmes.
02:09 Et les causes de ces problèmes, c'est des rapports qui sont dégradés
02:11 entre la police et une partie de la population.
02:14 Et je crois que c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
02:15 Et effectivement, sur ce sujet, pour l'instant,
02:18 je pense que ça fait partie aussi des échecs.
02:19 Bien sûr, la mort du jeune Naël, disons-le.
02:22 Est-ce que vous ne pensez pas qu'au bout d'un moment,
02:23 après la semaine des meutes qu'on a connue,
02:26 ce n'était qu'un prétexte pour casser, piller,
02:28 aller s'en prendre à des commissariats, des mairies, des écoles ?
02:31 Non, je ne pense pas ça.
02:32 Ce n'était pas qu'un prétexte ?
02:32 Non, non, pas du tout.
02:33 Qu'il puisse y avoir dans une vague de révolte
02:36 des gens qui se soient greffés dessus avec d'autres motivations,
02:40 c'est une possibilité.
02:41 Mais si vous pensez qu'il n'y a aucun rapport
02:43 entre les événements qui se sont produits
02:45 et le meurtre de ce jeune homme Naël,
02:48 alors vous pourrez me dire pourquoi ça ne s'est pas produit
02:51 deux mois avant, trois mois avant ou quatre mois avant.
02:53 C'est bien qu'il y avait un rapport entre les deux sujets.
02:55 Que ce soit l'élément déclencheur, bien sûr.
02:56 Bon, donc, quand vous êtes rationnel, quand vous essayez de...
02:59 Et après, que ça devienne un prétexte pour les émeutiers
03:01 qu'il y a un rapport entre la mort du jeune Naël
03:02 et le fait d'aller incendier une école ou une mairie.
03:04 Je crois avoir répondu à votre question.
03:06 Moi, j'ai toujours dit que j'étais bien évidemment pas d'accord
03:08 avec le fait qu'on incendie des écoles ou des mairies.
03:10 Je dis qu'il y a eu un élément déclencheur qui a été celui-ci.
03:13 Et si vous voulez faire en sorte qu'il n'y ait pas un nouvel
03:14 élément déclencheur de cette nature dans plusieurs mois,
03:17 dans plusieurs semaines ou dans plusieurs années,
03:19 alors vous devez répondre à cette question.
03:21 Et cette question, elle est très simple.
03:23 Il y a eu 13 personnes qui sont mortes suite à des refus d'optopérer en 2022.
03:26 Il y en a eu une personne en 10 ans en Allemagne.
03:28 Donc, il y a un problème.
03:29 Et il faut s'attaquer à ce problème et pas faire comme s'il n'existait pas.
03:32 Pas faire comme M. Darmanin, comme si finalement,
03:34 circuler, il n'y a rien à voir.
03:35 Et sur ce sujet, sur la question du rapport entre la police
03:38 et la population, sur la question du racisme dans la police,
03:41 sur la question des réformes qu'il faut faire en profondeur
03:43 de l'organisation de la police aujourd'hui,
03:45 le président de la République, son gouvernement ne dit strictement rien.
03:48 Une dernière question sur les émeutes.
03:49 Pourquoi Jean-Luc Mélenchon n'a pas appelé au calme ?
03:52 Mais parce que vous avez mal lu ce que Jean-Luc Mélenchon,
03:54 moi-même ou l'ensemble des parlementaires de la France ont lu.
03:57 Il parle des chiens de garde qui l'obligent à appeler au calme.
03:59 Oui, voilà, exactement.
04:00 J'ai l'impression que vous avez envie de continuer à contribuer à cette image.
04:05 Mais je vais vous répondre.
04:06 Je vous pose une question sur le truc de Jean-Luc Mélenchon
04:08 qui a déclenché une polémique au sein même de la NUPES.
04:10 Non, pas du tout.
04:11 Mais je vais quand même répondre à cette question.
04:14 Nous avons dit les choses de manière très simple.
04:16 Nous avons dit, nous appelons à la justice pour permettre le retour au calme.
04:19 Nous demandons la justice.
04:21 Nous demandons qu'il y ait des réformes en profondeur de l'organisation de la police.
04:24 Nous demandons que la question des refus d'obtempérer soit attaquée.
04:27 Nous demandons que la question du racisme dans la police soit attaquée.
04:30 Nous demandons à ce que quand des syndicats de police publient un communiqué
04:34 qui parle de guerre civile et qui menace le pouvoir en place,
04:37 qu'il soit remis en place et qu'il soit remis en ordre.
04:39 Et tout ça n'a pas été fait.
04:41 Voilà, tout simplement.
04:41 Donc nous avons demandé la justice et nous continuons à demander la justice.
04:44 David Guiraud, député LFI, a refusé d'appeler au calme quand on lui a posé la question.
04:48 Il a refusé de le faire.
04:49 David Guiraud a dit les choses de manière très claire.
04:51 Maladroite.
04:52 Non, non, je ne sais pas ce que je suis en train de dire.
04:54 Claire et maladroite, ce n'est pas tout à fait la même chose.
04:55 Non, je sais, merci.
04:56 Mais ce n'était pas maladroit de refuser d'appeler au calme.
04:58 Mais attendez, pourquoi vous ne prenez qu'un bout de la phrase ?
05:02 Il a refusé d'appeler au calme.
05:03 On lui demande.
05:04 D'accord.
05:04 Moi, je vous ai répondu.
05:05 Si ça ne vous convient pas, c'est dommage pour vous, mais moi, je vous ai répondu.
05:08 Vous êtes le chef de ce parti.
05:09 Je vous ai dit très clairement.
05:11 De condamner les propos d'un député.
05:12 Mais je n'ai pas envie de condamner les propos, parce que peut-être que vous, vous avez envie de le faire.
05:15 Mais non, moi, je ne suis pas là pour ça.
05:16 Mais voilà, très clairement, vous n'êtes pas là pour ça.
05:18 Donc moi, je vous redis.
05:20 Nous avons demandé à ce qu'il y ait de la justice pour permettre un retour au calme,
05:24 qui soit un retour au calme durable.
05:25 Et nous continuons à demander ce qu'il y ait de la justice pour permettre un retour de calme,
05:29 qui soit un retour au calme durable, tout simplement.
05:31 Et maintenant, vous allez me dire pourquoi le président de la République,
05:34 pourquoi M. Darmanin, ministre de l'Intérieur, sont incapables de regarder en face
05:38 les difficultés qui sont posées par des rapports dégradés
05:41 entre la police et une partie de la population.
05:43 Ça, c'est le sujet majeur.
05:44 Vous savez qu'il y a une large majorité de la population qui soutient la police.
05:48 Oui, oui, je le sais.
05:49 Et puis je sais aussi que ce taux d'approbation ou de confiance en la police,
05:54 il a baissé de 20% depuis 25 ans.
05:56 Et donc ça, vous pouvez peut-être vous poser une question sur le sujet.
06:00 Mais ce n'est pas un problème.
06:01 Moi, je ne suis pas contre la police.
06:02 Ce n'est pas le sujet.
06:03 La question, c'est est-ce qu'on considère qu'une démocratie peut bien fonctionner
06:07 quand il y a 3 ou 4 personnes sur 10 qui n'ont pas confiance en la police de son pays ?
06:11 Non, c'est un problème.
06:12 Donc c'est un problème qui devrait nous interpeller tous.
06:14 Il n'y a pas les antipoliciers et les propoliciers.
06:16 Moi, je pose la question de comment on fait en sorte d'améliorer ces relations.
06:19 Et pour améliorer ces relations, il y a des problèmes qu'il faut regarder en face.
06:22 Il y a des problèmes de précarité pour les policiers.
06:25 Il y a des problèmes de suicide dans la police.
06:27 Il y a des problèmes de conditions de travail pour les policiers.
06:29 Il y a des problèmes de formation des policiers.
06:31 Il y a un problème de racisme dans la police.
06:32 Il n'y a pas que moi qui le dit.
06:33 L'ONU le dit également.
06:36 Il y a des problèmes d'une augmentation significative
06:38 multipliée par 5 depuis le changement de la loi en 2017
06:41 de personnes qui sont mortes suite à des refus d'obtempérer.
06:44 Et c'est toutes ces questions qu'il faut poser.
06:45 Parce que quand on est attaché à la République, à la démocratie,
06:48 on a besoin d'avoir des rapports entre la population et la police
06:51 qui soient des rapports sains et des rapports apaisés.
06:53 Et ce n'est pas le cas aujourd'hui.
06:54 Vous venez de dire qu'il n'y a pas les pros et les antipolices.
06:57 Vous êtes forcé de constater que quand vous échangez avec les policiers,
06:59 ils sont persuadés que la France Insoumise est un parti antipoliciste.
07:02 Peut-être que vous contribuez à longueur de journée à expliquer que...
07:06 Ce n'est pas votre discours.
07:07 Je peux vous faire si vous voulez la liste de vos bandeaux.
07:09 Ce ne sont pas les bandeaux de CNews, ce n'est pas le discours de la FI.
07:12 Je ne dis pas que ce ne sont que les bandeaux de CNews,
07:14 mais je pense qu'effectivement vous contribuez à donner une image
07:16 de notre programme ou de nos propositions qui ne correspondent pas à la réalité.
07:20 Quand vous avez des députés de la France Insoumise...
07:21 Mais attendez, laissez-moi répondre à votre question.
07:23 Non, parce que vous venez de mettre un mot sur la jambe.
07:25 Vous avez mis en cause mes positions et ça ne vous a pas dérangé.
07:28 Quand vous avez des députés de la France Insoumise au milieu d'une manifestation
07:31 qui ne fit pas la manifestation quand tout le monde crie "tout le monde déteste la police",
07:34 excusez-moi, ce n'est pas de ma faute.
07:35 Si les policiers pensent que vous êtes un parti antipoliciste...
07:38 Mais les policiers, vous n'allez pas parler à leur place, premièrement.
07:40 Non, je les entends tous les jours.
07:41 Et deuxièmement, je vais vous dire quelque chose.
07:43 Le seul groupe parlementaire qui, entre 2017 et 2022,
07:45 a déposé une commission d'enquête pour poser la question des suicides dans la police, c'est nous.
07:50 Les seuls groupes qui aiment tellement pas les policiers
07:53 qu'il faut en embaucher 10 ou 12 000 de plus, c'est nous.
07:55 Les seuls groupes politiques qui posent la question de la situation catastrophique
08:00 dans laquelle travaille un certain nombre de policiers, c'est nous.
08:02 Le seul groupe parlementaire qui pose la question de savoir
08:05 pourquoi on a de moins en moins de candidats au concours de policiers depuis maintenant 10 ans,
08:10 parce que les conditions de travail des policiers sont dégradées, c'est nous.
08:13 Donc vous n'allez pas me faire passer pour un antipolicier parce que vous n'y arriverez pas.
08:16 Si, vous essayez de le faire.
08:18 Je vous laisse répondre.
08:19 C'est après le discours que les policiers reçoivent.
08:21 Ils ont l'impression que c'est un discours antipoliciste.
08:22 Mais ne parlez pas à la place des policiers, ne faites pas des généralités.
08:25 On reçoit leurs représentants tous les jours et on les entend critiquer la France insoumise.
08:30 C'est pas ma faute.
08:31 C'est très bien.
08:32 Si certains que vous invitez critiquent la France insoumise,
08:34 ils en ont le droit puisqu'on est en démocratie.
08:36 Moi, j'essaye de les convaincre que s'ils pensent que la France insoumise est antipolice,
08:40 ils se trompent.
08:41 Mais par contre, nous disons qu'il y a un problème majeur dans la police
08:44 et qu'il faut la réformer en profondeur.
08:45 Et je pense que nous avons le droit de le dire aussi.
08:47 Et ensuite, vous avez raison, c'est les Françaises et les Français qui tranchent,
08:50 ça s'appelle la démocratie.
08:51 Exactement.
08:52 Je note quand même que c'est compliqué de parler de manière sereine de la police
08:54 avec la France insoumise.
08:55 J'en parle de manière très sereine, monsieur.
08:57 Mais si vous faites des attaques qui sont des attaques injustes,
09:00 ne vous étonnez pas.
09:01 Vous vous attaquez à M. Le Compart.
09:02 Si, si, vous dites antipolicier, etc.
09:03 Je dis que c'est le sentiment des policiers et des représentants de la police.
09:06 Mais ça, laissez les policiers ou les représentants de la police l'exprimer.
09:09 Vous n'avez pas besoin de l'exprimer à leur place.
09:11 Donc maintenant, vous avez le droit de dire ce que vous voulez, monsieur,
09:14 mais moi, j'ai le droit aussi de vous répondre comme je le souhaite.
09:16 Bien sûr.
09:17 Et donc, comme je réponds comme je le souhaite,
09:18 ne dites pas qu'il n'est pas possible d'avoir un débat serein sur le sujet
09:21 parce que ça fait cinq minutes qu'on parle de cette question
09:23 et je crois que j'ai mis sur la table un certain nombre de propositions
09:25 qui me paraissent être des propositions raisonnables.
09:27 Écoutez, je ne suis pas le seul à dire ça.
09:28 Par exemple, je ne suis pas le seul à dire qu'il y a un problème avec l'IGPN
09:32 parce qu'elle est sous la tutelle du ministre de l'Intérieur
09:34 et qu'il faut faire en sorte d'en faire une institution véritablement indépendante.
09:38 Non seulement, je ne suis pas le seul à dire ça,
09:39 mais en plus, c'est à peu près la norme dans un certain nombre d'autres pays d'Europe.
09:43 Donc, vous voyez, c'est des questions qu'on a le droit de poser sur la table
09:46 et qui sont raisonnables et qui font pas de moins un anti-flic.
09:48 L'IGPN qui enquête d'ailleurs sur cinq, même six policiers
09:52 placés en garde à vue dans votre ville à Marseille
09:55 après la nuit des meutes entre le 1er et le 2 juillet pour violences en réunion.
10:00 Donc, des fois, l'IGPN enquête, Emmanuel Boncourt.
10:02 Oui, c'est bien qu'ils enquêtent parce que les faits
10:04 dont sont soupçonnés d'avoir commis ces fonctionnaires de police
10:09 sont des faits qui, s'ils sont avérés, sont totalement inacceptables et scandaleux.
10:12 Donc, c'est bien d'enquêter.
10:14 Et puis, une fois qu'on a enquêté, c'est bien que l'enquête aille jusqu'à son terme
10:18 et que si les faits sont reconnus, que ça aboutisse réellement à des sanctions.
10:21 Et on sait que malheureusement, ce n'est pas toujours le cas
10:24 dans les dossiers qui sont ouverts par l'IGPN.
10:26 Juste une dernière question.
10:27 Si vous êtes dans une manifestation et que la foule se met à scander
10:31 "tout le monde déteste la police", vous partez ou vous restez ?
10:33 Franchement, vous trouvez que c'est une question très importante ?
10:35 C'est une question, oui, intéressante.
10:36 Alors, je pense que vous poserez la question, par exemple, de savoir à M. Darmanin
10:40 si quand il est dans une manifestation à l'appel d'alliance devant l'Assemblée nationale
10:44 et qu'il y a des policiers sur la scène qui crient
10:46 qu'il faut faire céder la digue de la Constitution,
10:48 peut-être que vous lui poserez la question.
10:49 Là, c'est Emmanuel Boucard qui est passé à moi, ce n'est pas Gérard Darmanin.
10:52 Oui, parce que je vous observe bien, vos questions à géométrie variable.
10:54 Donc, moi, que les choses soient très claires, monsieur,
10:59 je ne scande pas ce slogan pour une raison très simple,
11:01 c'est qu'il est factuellement faux.
11:02 Parce que vous l'avez dit vous-même, ce n'est pas vrai de dire
11:05 que l'ensemble des Français détestent la police.
11:08 Mais jusqu'à preuve du contraire, dire quelque chose de faux,
11:10 n'est pas encore un crime, sinon peut-être qu'un certain nombre d'entre vous
11:13 seraient déjà en prison.
11:14 Pardon, ça veut dire quoi ça ?
11:15 Bah que si mentir était un crime, peut-être qu'un certain nombre de journalistes
11:18 seraient déjà en prison, puisqu'un certain nombre d'entre eux, parfois,
11:21 ne disent pas tout à fait la vérité.
11:22 Allez-vous ?
11:23 J'ai dit les choses de manière très claire, monsieur.
11:26 Vous préférez répondre avec des attaques ?
11:29 Mais ce n'est pas une attaque, monsieur !
11:30 Contre les journalistes ou contre notre chaîne, c'est votre choix, Emmanuel Boucard.
11:32 Vous me posez la question sur un slogan, je vous dis ce slogan est factuellement faux.
11:35 Et ensuite, je vous dis, mais le fait de dire quelque chose de faux
11:37 n'est pas un crime, tout simplement.
11:38 J'ai pas participé à une manifestation interdite, par ailleurs.
11:41 Mais je n'ai pas dit que vous avez participé à une manifestation interdite.
11:44 Non, parce que vos députés ont participé, par plusieurs reprises, à des manifestations interdites.
11:45 Mais d'accord, mais si vous avez envie de régler des comptes avec mes députés...
11:47 Mais pas du tout, c'est vous qui me ciblez depuis le début d'une dernière fois.
11:50 Mais je ne vous cible pas, vous me demandez si c'est un crime de dire le slogan
11:54 "tout le monde déteste la police", je vous dis que ce n'est pas le cas.
11:56 Je vous dis que ce n'est pas le cas, tout simplement.
11:57 Je suis d'accord avec vous, ça sera plus intéressant.
11:59 Ça sera plus intéressant.
12:00 À partir du 1er août, hausse de l'électricité de 10%.
12:03 Vous avez accusé Bruno Le Maire d'avoir menti, pour le coup, sur votre compte Twitter.
12:07 Vous avez appelé Bruno "le menteur", puisqu'il avait dit qu'il n'y aurait pas de rattrapage.
12:11 Alors, il se défend, le ministre de l'Économie et des Finances,
12:14 et il dit que ce n'est pas un rattrapage, mais la fin progressive du boulier tarifaire.
12:17 Non, mais d'abord, il avait dit qu'il n'y aurait pas d'augmentation du tarif de l'électricité en 2023.
12:22 Donc, on peut prendre le problème par tous les bouts, il s'agit d'un mensonge, tout simplement.
12:26 Et il s'agit d'un mensonge face à un gouvernement qui ne fait rien sur le sujet,
12:29 parce que cette hausse de 10%, elle vient après une première hausse de 15%
12:33 qui a eu lieu cette année, en début d'année.
12:36 Donc, c'est une augmentation de plus de 25% du prix de l'électricité.
12:39 Je dis que c'est une augmentation qui est tout simplement intenable pour les Françaises et les Français,
12:42 et que ce gouvernement ne fait strictement rien sur le sujet.
12:45 Et que si le gouvernement avait écouté les propositions de la France Insoumise,
12:48 et notamment la mise en place de mesures de blocage du prix de l'énergie et de l'électricité,
12:53 alors on ne serait pas dans cette situation.
12:54 Et que, deuxièmement, a eu lieu hier un vote au Parlement européen,
12:58 parce que c'est intéressant de regarder ce qui se passe au Parlement européen,
13:00 il y a eu un vote hier au Parlement européen sur la poursuite du marché européen de l'électricité.
13:04 L'ensemble des groupes parlementaires, à l'exception du groupe dans lequel siège la France Insoumise, ont voté pour.
13:09 Donc je trouve qu'il y a beaucoup de tartufferies dans cette histoire.
13:12 - La sortie du marché européen de l'électricité.
13:13 - Mais bien sûr qu'il faut sortir du marché européen de l'électricité, qui est absurde.
13:16 L'augmentation du prix de l'électricité aujourd'hui n'a aucun rapport avec l'augmentation du coût de la production.
13:21 Le coût de la production d'électricité n'a pas augmenté de 25% depuis le début de l'année.
13:25 Et pourtant, le prix va augmenter de 25%. Pourquoi ?
13:27 Parce qu'au milieu, il y a des marchés, parce qu'au milieu, il y a des spéculateurs,
13:30 parce qu'au milieu, il y a des énergéticiens qui ont fait des profits gigantesques cette année
13:35 et qu'on ne met jamais à contribution.
13:36 Donc la proposition de la France Insoumise, c'est de bloquer les prix,
13:38 c'est-à-dire de faire payer la différence de prix par, tout simplement,
13:42 celles et ceux qui en profitent pour s'en mettre plein les poches.
13:44 - Une dernière question, Manuel Bompard.
13:46 Le président du CRIF est-il d'extrême droite ?
13:48 - Je ne sais pas, je ne connais pas ses opinions politiques.
13:52 - Vous ne savez pas ?
13:52 - Non, je ne peux pas savoir qu'est-ce qu'elle...
13:54 - Vous ne pouvez pas répondre par nom à cette question ?
13:55 - Je ne sais pas quel bulletin de vote le président du CRIF met dans l'urne au moment du vote.
14:01 Par contre, ce que je sais, c'est que ce qu'il a fait la semaine dernière,
14:04 c'est-à-dire utiliser une cérémonie d'hommage aux événements,
14:09 aux tristes et sinistres événements du Veldiv et, de manière plus générale,
14:13 une journée d'hommage aux morts victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français,
14:17 utiliser cette journée de commémoration et d'hommage pour s'en prendre à la France Insoumise,
14:21 je trouve que c'est indigne, je trouve que ça abjecte et je trouve que c'est odieux.
14:24 Et donc, puisque c'est sans doute la question que vous allez me poser derrière,
14:27 je trouve que Jean-Luc Mélenchon et les députés de la France Insoumise ont bien fait,
14:30 ont eu raison de dénoncer cette instrumentalisation honteuse d'une journée de commémoration.
14:35 - Même le jour de la commémoration de l'Araf du Veldiv,
14:37 c'est le bon jour pour qualifier le président du CRIF d'extrême droite ?
14:40 - Ah non, ce n'est pas le bon jour pour avoir une polémique politicienne,
14:43 ça je suis d'accord avec vous.
14:44 Mais la personne qui a décidé de détourner l'hommage et la commémoration de cette journée-là
14:50 pour s'en prendre à une formation politique, en l'occurrence la France Insoumise,
14:54 c'est le président du CRIF, ce n'est pas moi.
14:56 Donc je regrette qu'il ait fait ça et je pense qu'il aurait mieux fait de ne pas le faire
14:59 parce que je pense que dans les moments d'hommage et de commémoration,
15:02 il vaut mieux en rester à l'hommage et à la commémoration
15:04 et pas en profiter pour essayer de mener des petites polémiques politiciennes.
15:08 - Merci Emmanuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône.
15:10 C'est à vous Anthony Favali pour la suite et la fin de la matinale.
15:14 (Générique)