Pierre de Vilno reçoit Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour, bienvenue au Grand Rendez-vous Europe 1C News Les Echos.
00:04Bonjour Manuel Bompard.
00:05Bonjour.
00:06Vous êtes député des Bouches-du-Rhône, coordinateur de la France Insoumise.
00:10C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:11Vous allez nous expliquer ce matin si ou comment vous avez coordonné cette campagne d'affichage
00:16représentant notamment Cyril Hanouna pour votre marche contre l'extrême droite samedi prochain.
00:21Campagne ayant donné lieu toute cette semaine et de toute part à des réactions politiques
00:25outrées de la classe politique entière, y compris dans votre parti LFI.
00:30Vous allez nous dire comment vous comptez procéder maintenant en tant que responsable politique
00:34avec des sujets qui sont toujours là devant nous comme le narcotrafic, le voile islamique dans le sport,
00:40la guerre en Ukraine et bien d'autres.
00:42Pour vous interroger ce matin, Stéphane Dupont des Echos.
00:44Bonjour Stéphane.
00:45Bonjour.
00:46Et Mathieu Bocoté.
00:47Bonjour Mathieu.
00:48Bonjour.
00:49Vous avez à l'écran, pardon, trois visuels.
00:51Celui d'une photo de Cyril Hanouna non modifiée.
00:55Votre affiche qui représente donc le visage de Cyril Hanouna modifié sur un fond noir
01:01et une affiche nazi des années 30.
01:04Ma première question, Manuel Bompard, c'est qui a eu l'idée de fabriquer un tel visuel ?
01:08D'abord, je vais vous dire que la présentation que vous faites des informations, des éléments est mensongère.
01:14Mensongère, c'est-à-dire ? Allons-y.
01:16Je vais vous dire que dans cette campagne de communication qui a été initiée par la France Insoumise
01:21pour appeler à une manifestation qui va avoir lieu samedi prochain, le 22 mars,
01:25contre le racisme, contre l'extrême droite, nous avons fait le choix de représenter
01:30un certain nombre de personnalités qui sont pour nous des figures de l'extrême droite mondiale
01:35ou des relais médiatiques des idées de l'extrême droite.
01:38Et parmi ces personnalités, il y a Cyril Hanouna, mais nous en avons représenté d'autres.
01:44Il y avait M. Trump, il y avait M. Millet, il y avait Pascal Praud, pour prendre ces exemples-là.
01:49Et que l'ensemble de ces figures ont été représentées, identifiées avec les mêmes codes graphiques,
01:54avec les mêmes méthodes de conception de ces images,
01:56et évidemment sans aucune modification ultérieure de ces images,
02:00et évidemment avec aucune volonté de cibler quelques personnes que ce soit,
02:04en raison de sa confession religieuse.
02:06En quoi c'est mensonger ce que je viens de dire ?
02:08Parce que vous dites que l'image aurait été modifiée par nos soins.
02:11Non, non.
02:14Précisément qu'on ne l'a pas modifiée intentionnellement ou volontairement.
02:18C'est-à-dire que si vous utilisez de l'intelligence artificielle...
02:20Attendez, laissez-moi juste terminer, si vous voulez bien.
02:22Et que précisément, une fois que cette image a été générée par cet outil d'intelligence artificielle,
02:28cette image n'a ensuite pas été modifiée pour la faire correspondre
02:32avec un certain nombre de codes graphiques que vous représentez à l'antenne
02:35et que je trouve évidemment totalement inacceptable.
02:38Est-ce que vous avez utilisé Groc ? Est-ce que l'information qui a été donnée est juste ?
02:42Et je vais même vous dire que c'est une erreur de l'avoir utilisée,
02:44puisque précisément à La France Insoumise, nous avons normalement une règle
02:48qui est de ne pas utiliser les outils de l'intelligence artificielle pour de la conception graphique.
02:53Maintenant, je vais vous dire les choses franchement.
02:55La France Insoumise n'a jamais représenté, ciblé, visé, mis en valeur une personne
03:03en fonction de sa confession religieuse ou de son origine.
03:07Je vais vous répondre à vos questions.
03:09La France Insoumise, quand elle représente une personne sur cette campagne d'affichage,
03:14elle le fait en raison des opinions, des prises de position politique de cette personne
03:19et évidemment en raison d'aucun d'autre des paramètres.
03:22Maintenant, je vais répondre à votre question.
03:23Oui, s'il n'y a pas de problème, pourquoi est-ce que vous l'avez retirée ?
03:25Maintenant, je vais répondre à votre question, parce que cette campagne d'affichage a été élaborée,
03:29que cette affiche a été...
03:31C'est pas une affiche d'ailleurs, contrairement à ce que vous dites à longueur d'antenne depuis 4 jours,
03:35c'est un visuel sur les réseaux sociaux qui a été retiré.
03:37C'est une affiche, on est en 2025, il y a plus de visuels sur les réseaux sociaux que des affiches.
03:41C'est une affiche qu'on imprime pour ensuite la coller sur des murs et évidemment...
03:45On vit avec son temps.
03:46J'essaye de vivre moi aussi avec mon temps et évidemment ce n'est pas le cas.
03:50Pourquoi nous l'avons retirée ?
03:51Tout simplement parce qu'à partir du moment où elle a commencé à être publiée,
03:55elle a été comparée, comme vous le faites à nouveau à cet instant,
03:58à des visuels qui sont des visuels clairement antisémites des années 30
04:03et que puisque ce n'était certainement pas notre intention,
04:05nous avons voulu faire en sorte qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur ce sujet
04:09en retirant ce visuel tout simplement.
04:11Emmanuel Bompard, je vous entends, vous dites qu'il n'y avait aucune intention.
04:14J'entends tout ce que vous dites.
04:15Une fois que c'est dit, je suppose que la France Insoumise n'est pas composée d'un culte.
04:19Vous n'êtes pas composée d'un culte historique non plus.
04:21Vous n'êtes pas un culte politiquement.
04:23Vous voyez cette affiche quand elle sort.
04:24Avant de la diffuser, vous, je ne doute pas un seul instant que vous avez une culture historique,
04:27vous voyez cette image avant qu'elle ne soit diffusée.
04:30C'est une représentation nazie.
04:34Vous vous rendez compte qu'une intelligence artificielle a généré une image
04:38qui marque une proximité nette avec l'imaginaire nazi.
04:40Vous le constatez avant de la diffuser.
04:42Quand je le constate, c'est au moment où ces différents visuels sont mis en comparaison,
04:46que certains essayent de faire cette comparaison.
04:48C'est la raison pour laquelle nous avons retiré ce visuel.
04:51Maintenant, j'ai dit ce que j'avais à dire sur ce sujet.
04:53Je vais vous répondre franchement.
04:54Je trouve qu'il y a une hypocrisie incroyable sur ce sujet.
04:59Cela fait depuis maintenant cinq jours qu'à longueur d'antenne,
05:02on parle de ce visuel qui est resté quelques instants sur les réseaux sociaux
05:07et qui a été supprimé immédiatement.
05:09Pourquoi a-t-il été supprimé ?
05:10Je vais vous dire pourquoi.
05:11Je vais vous dire.
05:12Mais j'ai répondu à la question de pourquoi il a été supprimé.
05:14Attendez, attendez, attendez.
05:15Je vais vous dire quelque chose maintenant.
05:16Dites-moi.
05:17Je vais vous dire quelque chose.
05:18Il y a deux jours, sur votre antenne, vous avez invité une personne
05:22qui est déléguée générale du syndicat étudiant de l'Uni.
05:25Ce syndicat étudiant, sa section de Strasbourg, a publié,
05:29il y a quelques semaines, un jeu de cartes
05:31dans lequel les cartes représentaient des personnes de confession juive
05:35et faisaient des amalgames et des jeux de mots
05:37entre la religion des personnes et l'utilisation de l'argent, par exemple,
05:41c'est-à-dire des préjugés qui sont des préjugés clairement antisémites.
05:44Vous avez invité cette personne sur votre plateau il y a deux jours.
05:46Vous ne lui avez pas posé une seule fois la question de savoir
05:49si ça lui posait problème d'avoir publié ce jeu de cartes,
05:52s'il avait pris des mesures sur le sujet, etc.
05:55Je comprends la stratégie du contrefeu.
05:56Non, ce n'est pas du contrefeu.
05:57Je vous propose une question.
05:58Je mets juste en valeur votre hypocrisie sur cette question.
06:00Ma question n'est pas de mauvaise foi.
06:02Vous êtes un homme cultivé, je n'en doute pas.
06:03Vous voyez cette affiche ?
06:04J'ai répondu à votre question.
06:05Non, pas vraiment.
06:06Si je peux me permettre.
06:07Vous voyez cette affiche ?
06:08Vous voyez bien ce que tout le monde qui a un peu de culture historique voit,
06:11c'est-à-dire qu'on ne peut pas diffuser ça.
06:13C'est une référence involontaire, d'accord,
06:15mais c'est une référence à l'imaginaire nazi.
06:17Vous ne pouvez pas faire ça.
06:18Il n'y a aucune volonté dans cette affiche
06:22de faire une référence à quelque image que ce soit.
06:27Et à partir du moment où certains ont commencé à dire
06:31« Ah, regardez, on met les deux images côte-à-côte,
06:34ça veut dire que celle-là, elle peut… »
06:36Mais ils ne l'ont pas dit pour rien.
06:38Mais attendez, laissez-moi terminer.
06:40À partir du moment où ce parallèle commence à être fait,
06:44de mon point de vue, de manière totalement malhonnête,
06:47à partir de ce moment-là, nous retirons ce visuel
06:50de faire ce parallèle et de chercher à faire croire
06:52que nous aurions eu l'intention de reprendre les mêmes codes graphiques
06:56que ces affiches qui sont des affiches inacceptables.
06:58Même au sein de votre parti, il y a des gens qui disent
07:00que c'est inacceptable, que c'est une erreur, une défaillance.
07:03Je crois que j'ai dit assez clairement qu'il ne fallait pas utiliser
07:05l'outil de l'intelligence artificielle.
07:07Non, mais vous n'avez pas dit qu'il fallait utiliser cette affiche.
07:09L'image.
07:10Non, mais attendez.
07:11Tranquillement, ne vous inquiétez pas.
07:13Ça fait quatre jours sur ce sujet que vous aviez consacré
07:16à peu près dix heures d'antenne par jour à cette question.
07:18Mais parce que c'est grave, Manuel.
07:20Je vois que c'est une très grande priorité pour vous.
07:22C'est une priorité pour les Français.
07:24Je vous réponds sans aucune difficulté.
07:26Je vous dis que cette affiche a été supprimée à partir du moment
07:29où elle commençait à donner lieu à ce parallèle.
07:32Je peux même vous dire sans aucun problème, sans aucune difficulté,
07:39que manifestement, puisqu'elle a permis de faire ce parallèle,
07:41cette affiche n'aurait pas dû être publiée.
07:43Ce visuel n'aurait pas dû être publié.
07:45Mais vous, Manuel Bonpart, vous, en tant qu'humain, en tant que personne,
07:48sans être éléphi ou quoi que ce soit, qu'est-ce que vous en pensez
07:50de cette affiche ?
07:51Je pense qu'à partir du moment où elle peut faire référence
07:53ou donner l'impression d'avoir eu une intention qui visait une personne
07:58en fonction de sa confession religieuse, il ne fallait pas la publier.
08:00Donc, c'est pour ça qu'elle a été supprimée.
08:02Maintenant, je ne vais pas passer, si vous voulez, mon émission
08:05à parler de ce sujet.
08:07Vous voyez bien qu'il y a une différence entre le premier portrait
08:10de Cyril Hanouna et la photo retouchée.
08:13Mais pas du tout.
08:14Vous voyez bien qu'il y a une différence entre les deux.
08:16Il n'y a pas du tout de différence.
08:18Il n'y a pas du tout de différence.
08:19Non, mais c'est extrêmement malhonnête ce que vous faites.
08:21Mais non, ce n'est pas malhonnête, Manuel Bonpart.
08:23C'est extrêmement malhonnête.
08:24Vous comparez cette affiche avec une affiche complètement ignoble.
08:28Je ne parle pas de cette affiche.
08:29Je parle des deux premières.
08:30Vous voyez bien que là, c'est un portrait de Cyril Hanouna
08:32que vous trouvez sur Internet, qui n'est pas retouché.
08:35Mais elle n'a pas été retouchée.
08:36Cessez de dire des choses qui sont inacceptables.
08:38Mais vous venez de me dire qu'elle a été retouchée
08:39par l'intelligence artificielle.
08:40Mais non, elle n'a pas été retouchée.
08:41Elle a été produite par de l'intelligence artificielle.
08:43Ça n'a aucun rapport.
08:44Il n'y a pas de volonté de modifier volontairement
08:47des traits du visage.
08:48Mais qu'est-ce que vous répondez au député RN Philippe Schreck
08:51qui a fait la manip justement sur GROC lui aussi
08:53et qui a dit que pour faire cette affiche justement sur GROC,
08:57sur l'intelligence artificielle que vous avez utilisée,
08:59il fallait utiliser le mot juif.
09:01Mais ce n'est pas du tout vrai, enfin.
09:04Faites l'expérience vous-même.
09:06En fait, ce monsieur est un inculte de l'utilisation…
09:08Un peu comme celui qui a permis la diffusion de l'affiche.
09:11Calmez-vous, monsieur.
09:12Je suis calme, croyez-moi.
09:13Ah non, là, je n'ai pas eu l'impression que vous étiez calme.
09:15Trompez-vous.
09:16Mais ce monsieur est un inculte.
09:18Ce n'est pas parce que lui a utilisé cet outil d'intelligence artificielle
09:21avec une requête antisémite
09:23qu'on ne peut pas obtenir une image de cette nature
09:26avec une requête qui ne l'est pas.
09:27Et je peux vous le dire sans aucune difficulté,
09:29la requête ne l'était évidemment pas.
09:31Puisque c'est la même qui a été utilisée, par exemple,
09:33pour générer le portrait de Pascal Foucault.
09:36Justement, petite question sur ce sujet.
09:38Je comprends, vous vous combattez des idées, évidemment.
09:40Pourquoi vous m'interrogez déjà depuis dix minutes sur cette question ?
09:43Un instant, un instant.
09:44Mener des attaques personnelles contre des personnes comme ça,
09:46un présentateur de télévision, un animateur,
09:48n'est-ce qu'il n'y a pas quelque chose dans votre volonté
09:50de placer une cible sur le dos des gens en disant
09:53lui, c'est un ennemi public, lui, il faut en finir avec lui ?
09:56Mais, enfin, monsieur Bocoté, c'est un appel à une manifestation.
09:59C'est pas un appel à la haine contre Cyril Hanouna, ça ?
10:01C'est pas un appel à s'en prendre à qui que ce soit,
10:03de manière personnelle ou individuelle.
10:05Mais attaquer Pascal Foucault individuellement,
10:06attaquer Cyril Hanouna individuellement,
10:07c'est pas les attaquer individuellement.
10:09Ce ne sont pas des leaders politiques.
10:11C'est une plaisanterie ou c'est une question sérieuse ?
10:13Vous voulez qu'on fasse la liste ?
10:15Est-ce que ce sont des leaders politiques ?
10:17Vous voulez qu'on fasse la liste sur votre propre antenne
10:20de l'ensemble des fois où vous mettez en avant
10:23les prises de position de telle ou telle personne
10:25et est-ce qu'à ce moment-là, je suis en train de vous dire
10:27que vous lui mettez une cible dans le dos ?
10:29Soyez un petit peu sérieux, s'il vous plaît.
10:30Mais je suis sérieux, je vous disais,
10:31il y a une différence entre questionner les politiques
10:32et attaquer un présentateur de télévision,
10:34l'animateur, le désigneur, la vindicte publique.
10:37Mais Cyril Hanouna véhicule des idées
10:41qui sont des idées proches de l'extrême droite.
10:43Et si vous avez besoin d'en avoir la démonstration,
10:46il suffit de voir que sur sa propre émission,
10:49plus de 50% du temps d'antenne a été attribué
10:52à des figures issues de l'extrême droite.
10:54Donc je pense que c'est tout à fait factuel de dire ça.
10:56J'ai besoin de vous rappeler l'ensemble
10:58des condamnations par l'ARCOM
11:00auxquelles Cyril Hanouna a dû faire face.
11:03J'ai besoin de vous en parler.
11:05Je vais vous dire franchement,
11:08je vais vous dire les choses sincèrement.
11:09Si vous voulez qu'on passe l'émission sur ce sujet,
11:11on va le faire.
11:12Mais alors on va regarder vos propres responsabilités
11:14dans la propagation des idées racistes
11:16et antisémites dans ce pays.
11:17Et dans ce cas-là, je ne suis pas sûr
11:19que ce soit à votre avantage.
11:20On marque une pause et on se retrouve
11:22dans un instant sur le plateau du Grand Rendez-vous.
11:23A tout de suite.
11:27Retour sur le plateau du Grand Rendez-vous
11:31Europe 1C News, Les Echos,
11:32avec Manuel Bompard, coordinateur
11:34de la France Insoumise.
11:35Juste deux dernières questions,
11:36parce que ça n'a pas été totalement clair
11:38sur ces affiches.
11:39Et après on parle d'autres...
11:40Je crois que ça l'a été, mais allez-y.
11:42Les mots qui ont été utilisés dans GROC
11:45pour la...
11:47Je crois que j'ai répondu déjà à cette question.
11:49Et la validation, vous êtes coordinateur
11:51de la France Insoumise.
11:52Oui.
11:53Donc vous coordonnez les choses.
11:54Alors la première chose...
11:55Est-ce que c'est vous qui avez validé cette affiche ?
11:57Je vais donc répéter des choses
11:58que j'ai déjà dites.
11:59Puisque quand vous m'avez interrogé
12:01tout à l'heure sur M. Schreck, je crois,
12:03le député du Rassemblement National...
12:05Vous avez dit que Schreck était un inculte.
12:06Oui, c'est un inculte, parce que...
12:08Ce n'est pas parce que lui arrive à un résultat
12:10en utilisant telle ou telle requête
12:12dans un outil d'intelligence artificielle
12:14qu'on ne peut pas obtenir le même résultat
12:16ou un résultat proche par une autre requête.
12:19Bon, ça c'est la première chose
12:20que je vais vous dire.
12:21Donc évidemment que les requêtes
12:22qui ont été utilisées ont été les mêmes
12:23pour chacune des personnalités politiques
12:25qui ont été représentées dans cette campagne.
12:27Et évidemment qu'elles ne font aucune mention,
12:29aucune référence à la confession religieuse
12:31ou à l'origine d'une personne...
12:32Donc vous n'avez pas utilisé par exemple
12:33le mot « juif » en vos plaies
12:35dans l'IA de Elon Musk ?
12:36Évidemment que non.
12:37Évidemment que non.
12:38Qui s'appelle quoi ?
12:39Pour le reste, j'ai dit aussi
12:43qu'à partir du moment où cette affiche
12:45avait été mise en comparaison avec une autre,
12:47elle avait été supprimée.
12:49J'ai dit qu'elle n'aurait donc pas dû être publiée
12:51puisqu'elle a donné lieu à ce paramètre
12:53et à cette comparaison.
12:54Et j'en resterai là pour le reste.
12:56Parce que si maintenant vous voulez vous interroger...
12:57C'est une forme de regret, Emmanuel Macron.
12:58Mais maintenant, si vous voulez vous interroger
13:00sur les modalités et les procédures
13:02de fonctionnement de la France insoumise
13:04et sur les responsabilités des uns et des autres,
13:07alors moi par exemple je pourrais vous interroger
13:09pour savoir qui, à CNews, avait décidé
13:12de mener et de représenter...
13:14Mais moi je ne suis pas responsable politique.
13:15Attendez, non mais on va aller jusqu'au bout de la discussion.
13:17Non mais je ne suis pas responsable politique.
13:18Parce que vous voulez qu'on passe plus de temps
13:19sur ce sujet ?
13:20Non mais attendez, laissez-moi terminer, monsieur.
13:21J'ai devant moi le coordinateur de la France insoumise.
13:23C'est vous qui me laissez pas terminer.
13:24Attendez, laissez-moi terminer.
13:25Ah non, non, non, c'était moi qui étais en train de parler.
13:27Vous êtes en train de me couper.
13:28Vous êtes le coordinateur de la France insoumise.
13:29Et donc vous êtes celui qui décide.
13:31Alors, monsieur, quand vous avez, vous, CNews,
13:34publié un visuel dans lequel vous expliquez
13:37que l'avortement était la première cause de mortalité...
13:40On a parlé de ça.
13:41Ce sont des sujets qui ont été évoqués.
13:43Mais est-ce que vous avez dit
13:44qui avait été responsable de cette erreur ?
13:46Quelles étaient les mesures qui avaient été prises
13:50ou conditionnées en commission parlementaire ?
13:52Vous le savez très bien, on a parlé de ce sujet.
13:54Moi, je voudrais savoir.
13:55Mais je vous ai répondu.
13:56Je vais devant moi le coordinateur.
13:57Je vous ai répondu.
13:58Vous validez ou vous validez pas ?
13:59Mais je vous ai répondu.
14:01Quelqu'un d'autre valide.
14:02Je vous ai répondu qu'à partir du moment
14:05où ce visuel donnait lieu à des comparaisons
14:08qui sont des comparaisons odieuses,
14:10à partir de ce moment-là, il avait été supprimé.
14:12Et évidemment, ma responsabilité à ce moment-là,
14:15c'était d'obtenir et de faire en sorte
14:17qu'il ne figure plus sur les réseaux sociaux.
14:19Et c'est ce que j'ai fait.
14:20Et donc, en tant que coordinateur de la France Insoumise...
14:22Et je le suis.
14:23Et j'en assume toutes les responsabilités.
14:25Manuel Bonpart, Bruno Retailleau,
14:27dans Le Parisien, ce matin, dit ceci.
14:30Il y a une convergence des luttes
14:32entre l'islamisme et l'extrême-gauche.
14:34Qu'est-ce que vous lui répondez ?
14:36Je lui réponds que je trouve ça inacceptable, insupportable.
14:42Mais bon, ce n'est pas la première déclaration
14:44de M. Retailleau qui fait des sortes d'amalgames
14:47et de parallèles qui sont des parallèles
14:49complètement honteux.
14:50Enfin, écoutez, monsieur, à un moment,
14:52quand vous polémiquez avec une autre formation politique,
14:55vous devez le faire sur la base,
14:57pas de vos fantasmes,
14:59vous devez le faire sur la base
15:00des prises de positions politiques
15:01de cette organisation politique
15:03et de ces prises de positions programmatiques.
15:05Attendez, M. Bocoté.
15:06À quel moment, pouvez-vous me dire
15:08laquelle des mesures qui est dans notre programme,
15:11il y en a 800, il y en a plus de 800,
15:13laquelle des mesures qui est dans notre programme
15:15consisterait, par exemple, à distinguer les gens
15:19en fonction de leur confession religieuse ?
15:22Quelle mesure de notre programme
15:23serait contraire au principe de laïcité ?
15:25Laquelle ?
15:26Parce qu'à un moment, si vous jetez des accusations
15:28qui sont des accusations aussi graves,
15:29il faut être en mesure de les argumenter.
15:31Mais M. Retailleau n'argumente rien.
15:33M. Retailleau balaye, diffuse des fantasmes
15:36sans aucune argumentation.
15:37Qu'est-ce que vous voulez que je réponde à ça
15:39autre que ce monsieur dit n'importe quoi ?
15:42Sur la question de la laïcité, par exemple.
15:44Le ministre de l'Intérieur dit n'importe quoi.
15:45Précisément, dans cette interview,
15:47ce n'est pas la première fois.
15:48Vous donnez l'exemple de la laïcité.
15:49Par exemple, à ce que j'en sais,
15:50LFI n'est pas particulièrement favorable
15:52à l'interdiction du voile islamique à l'école
15:54et peut-être même dans l'espace public.
15:56Cela, selon vous, c'est conforme à l'esprit de la laïcité
15:58ou dans le sport ?
15:59Parce que pour vous, M. Boccoté,
16:01l'application de la loi de 1905,
16:03c'est l'interdiction du voile dans le sport.
16:05Vous aurez compris que la compréhension de la laïcité
16:06a évolué avec le temps.
16:07Par exemple, quand on veut interdire le voile,
16:09ce n'est pas de la laïcité.
16:11Interdire le voile islamique dans le sport,
16:13ce n'est pas de la laïcité.
16:14Mais précisément, la question,
16:15y compris même la manière
16:16avec laquelle vous êtes en train
16:17de me poser la question,
16:18démontre, pardonnez-moi M. Boccoté,
16:20que vous ne comprenez pas la laïcité
16:22et l'application de la loi de 1905.
16:24Je constate que...
16:25Attendez, laissez-moi répondre à votre question.
16:27Vous m'accusez d'une incompréhension.
16:28Ne nous trompez pas.
16:29Je vous pose la question.
16:30Est-ce que l'interdiction du voile islamique
16:32dans le sport, c'est de la laïcité ?
16:34C'est contraire à la laïcité.
16:35Mais regardez pourquoi vous ne comprenez pas la laïcité.
16:37Parce que vous m'interrogez sur la base
16:39d'une religion en particulier.
16:41Vous êtes en train de contribuer
16:44à ce qui est malheureusement
16:46une déformation de la défense de la laïcité
16:49à laquelle on assiste dans ce pays
16:50depuis des années et des années,
16:52à déformer, à transformer,
16:54à instrumentaliser la laïcité
16:56pour en faire un outil de stigmatisation
16:58des personnes qui pratiquent une religion en particulier
17:01Le voile, c'est de la stigmatisation.
17:02Attendez, laissez-moi terminer, s'il vous plaît.
17:04Parce que sinon, ça va être incompréhensible
17:06Vous lancez des accusations.
17:07Critiquer le voile, c'est de la stigmatisation.
17:08par les gens.
17:09Donc la question, ce n'est pas le voile,
17:11la croix ou le kippa.
17:13La question, c'est les signes religieux.
17:16C'est ça la question qui est posée.
17:18Si vous voulez qu'on parle de laïcité.
17:20Or, les signes religieux aujourd'hui ostentatoires
17:22sont interdits à l'école
17:24et personne à la France Insoumise
17:25n'a proposé de remettre en cause cette interdiction.
17:27C'est dans le sport.
17:28C'est dans le sport.
17:29Vous êtes pour ou contre dans le sport ?
17:31Je vais vous répondre.
17:33Faites attention avec votre verre d'eau.
17:34Je vais vous répondre.
17:35Je comprends que le sujet vous tende un petit peu.
17:37Ça s'appelle une noyade Stéphane.
17:39Voilà, un naufrage même.
17:41Un peu comme les questions que vous êtes en train de me poser.
17:43Mais c'était facile.
17:45Il fait des blagounettes.
17:47Alors maintenant, on va aller sur le fond du sujet.
17:49Le principe de la loi de 1905,
17:51c'est que les usagers
17:53ne sont pas astreints aux mêmes règles
17:55que les agents de la fonction publique
17:57et du service public.
17:58Les agents du service public
18:00ont un devoir de neutralité,
18:02de ne pas afficher leur appartenance religieuse.
18:04Elle ne s'applique pas aux usagers.
18:05Ça ne s'applique pas à l'espace public.
18:07Donc évidemment que je suis opposé
18:09à la loi qui a par exemple été examinée au Sénat
18:12et qui vise à dire
18:14qu'il ne peut y avoir aucun signe religieux
18:16dans la pratique sportive.
18:17Mais il n'y a pas un progrès islamiste dans le sport aujourd'hui ?
18:18Attendez, attendez, s'il vous plaît.
18:19Juste, je termine parce que c'est important.
18:21Je pense que ce sujet,
18:23il doit être de la responsabilité
18:25des fédérations sportives
18:26et le seul paramètre qui doit rentrer en ligne de compte
18:28c'est quelles sont les tenues
18:30qui sont adaptées à la pratique sportive en question.
18:32Pour vous, il n'y a pas d'antrisme musulman
18:34ou islamiste dans le sport ?
18:35Écoutez, j'ai vu qu'il y avait eu un rapport
18:37qui je crois a été réalisé.
18:39On ne peut pas dire que c'est par un de mes amis.
18:40C'est un député du Rassemblement national,
18:42M. Oudoul,
18:43et une députée macroniste, Mme Yadan.
18:46Dans ce rapport, on lit
18:48que pour 2,2 millions de licenciés dans le football,
18:51il y aurait eu l'année dernière 10 incidents.
18:5410 incidents sur 2,2 millions de licenciés.
18:58Si vous pensez que c'est effectivement
19:00la grande menace du moment,
19:02je vous laisse cette appréciation.
19:04Mais 10 incidents sur 2,2 millions,
19:06je ne vais pas faire le calcul ici
19:08parce que je pense que le pourcentage
19:09ne serait pas tout à fait à votre avantage.
19:10D'autres rapports disent tout à fait le contraire.
19:12Je ne sais pas, c'est un rapport
19:13qui a été fait par notre recherche politique.
19:15Et un sondage, Mathieu, si vous le permettez.
19:16Un sondage CSA pour Europe Insight News et le JDD.
19:1973% des Français sont favorables
19:21à l'interdiction du voile
19:22lors des compétitions sportives.
19:24Ça fait quand même trois quarts des Français.
19:26Mais ce n'est pas parce que vous avez un sondage
19:29qui dit telle position que je suis obligé
19:31d'être d'accord avec cette position.
19:33Parce que moi, je pense que ce n'est pas une bonne position.
19:34On comprend que vous êtes dans les 27%.
19:35Je pense que ce n'est pas une bonne position.
19:37Mais votre argument consiste à dire
19:38qu'il n'y a seulement 15 voiles,
19:39donc ce n'est pas grave.
19:40S'il y en avait 10 000, 100 000,
19:42n'est-ce pas un problème ?
19:43Mais ce n'est pas...
19:44Tant que c'est la réalité.
19:45Non, je ne suis pas en train de vous répondre.
19:46Je ne vous dis pas il y a 10 voiles, je ne sais quoi.
19:48Je suis en train de répondre à votre question
19:50qui laissait entendre qu'il pourrait y avoir
19:52une tentative d'emprise sur le sport, etc.,
19:55qui ne correspond pas du tout à la réalité.
19:57Pourquoi j'y suis opposé ?
19:58Ce n'est pas pour des questions...
20:00C'est pour une question très simple.
20:01C'est que je pense que cette loi,
20:03si elle devait être adoptée,
20:05va sortir de la pratique sportive
20:07un certain nombre de personnes.
20:09Alors que précisément, si on est interrogé
20:12et si on se pose la question de savoir
20:13comment on a une politique d'émancipation,
20:15pourquoi je pense que le sport...
20:17Si il y a très peu d'incidents,
20:18il ne va pas sortir le grand monde
20:19de la pratique sportive.
20:20Mais précisément, là, c'est des incidents
20:22dont vous êtes en train de parler.
20:23Mais en fait, le problème, c'est que vous...
20:24Vous partez du principe que
20:25s'ils ne peuvent pas porter le voile,
20:27ils n'iront pas au sport.
20:28Peut-être que, justement,
20:29ils le retireront.
20:30Non, non, c'est très grave
20:31ce que vous êtes en train de dire.
20:32Vous partez du principe
20:33qu'une personne qui porte le voile
20:34dans une pratique sportive,
20:35c'est un incident.
20:36Moi, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
20:38Je n'ai pas du tout dit ça.
20:40Vous avez dit que ça sortirait les gens
20:42de la pratique sportive.
20:43Il y a très peu de cas.
20:44C'est évident qu'il y a très peu de cas.
20:46Stéphane, s'il vous plaît.
20:47Ça a l'air évident pour vous.
20:48Mais j'ai l'impression que...
20:50Pour vous, ça a l'air évident.
20:51Oui, pour moi, ça...
20:52Dès lors que je ne peux pas porter
20:53un signe religieux, je sors du sport.
20:55J'arrête la compétition.
20:56J'arrête mes rêves d'enfant.
20:57Je crains que ça puisse, malheureusement,
21:00parfois, produire ce type de situation.
21:02Parfois, mais pas systématiquement.
21:03Et je ne le souhaite pas.
21:04Là, vous avez dit que tout le monde
21:05sortirait de la pratique sportive.
21:06Je ne le souhaite pas.
21:07Mais le point de départ de la question,
21:08excusez-moi, c'était mon rapport à la laïcité.
21:10En l'occurrence, je crois que par cette position,
21:12je suis extrêmement fidèle à la loi
21:15et à l'esprit de la loi de 1905
21:17qui garantit la séparation de l'Église et de l'État,
21:20qui garantit la neutralité des agents publics,
21:23mais qui ne s'applique ni aux usagers
21:25ni à la question des signes religieux dans la rue.
21:29Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise
21:32et l'invité du grand rendez-vous Europe 1 CNews.
21:35A tout de suite sur nos deux antennes.
21:39Manuel Bompard est l'invité du grand rendez-vous
21:42Europe 1 CNews Les Echos ce matin.
21:44Votez à l'unanimité par le Sénat la proposition de loi
21:46contre le narcotrafic qui arrive ce lundi
21:48à l'Assemblée nationale.
21:49Vous allez vous opposer ?
21:51Oui, parce que c'est un texte qui est inefficace et dangereux.
21:56Inefficace parce que la plupart des mesures,
21:59des annonces qui sont dans ce texte de loi,
22:01en fait, consistent essentiellement à de la communication.
22:05Je vous donne un exemple, on nous dit
22:07il va y avoir un parquet national sur les stupéfiants.
22:11Il existe déjà un office français sur les stupéfiants.
22:14Il existe déjà une juridiction nationale
22:16de lutte contre la criminalité organisée.
22:18Ce sont des outils qui existent déjà,
22:20qui par ailleurs malheureusement souffrent d'un manque
22:23assez criant de moyens pour pouvoir bien faire leur travail.
22:26Et ce n'est pas parce que vous en changez le nom
22:28que ça va apporter quelques réponses que ce soit.
22:31Et puis c'est inefficace de mon point de vue
22:33parce que ça ne se pose pas vraiment la question
22:38de comment cette question-là du trafic de drogue
22:41est imbriquée dans une logique plus large
22:43qui est la logique de la criminalité organisée.
22:45Et en se focalisant uniquement sur la question
22:48du trafic de drogue, ça met de côté
22:51un certain nombre de sujets qui sont des sujets décisifs
22:54si vous voulez lutter de manière efficace
22:55contre la criminalité organisée.
22:57C'est la question du blanchiment d'argent,
22:58c'est la question de la corruption,
23:00c'est la question des trafics des armes,
23:01c'est la question des trafics des êtres humains.
23:03Toutes ces questions-là ne sont pas traitées.
23:05C'est 100 morts chaque année le narcotrafic,
23:07c'est ce que précise Bruno Retaille.
23:08Oui, mais ces morts chaque année,
23:10ils sont bien par exemple tués avec des armes
23:13qui arrivent d'une certaine manière.
23:15Si on ne se pose pas la question de savoir
23:16comment on limite ou réduit
23:18et on lutte contre le trafic des armes par exemple,
23:21on ne va pas résoudre le problème.
23:23Est-ce que vous avez un plan pour le trafic des armes en France ?
23:26Je vous annonce, ou je vous réannonce,
23:28puisqu'il y a à peu près deux mois,
23:30qu'on avait présenté un plan avec 60 mesures
23:33de lutte contre la criminalité organisée
23:35de manière générale.
23:36Et qui consiste d'abord à s'attaquer
23:38à l'ensemble des paramètres
23:39et pas uniquement à la question de la drogue,
23:41premièrement.
23:42Deuxièmement, qui consiste à cibler le haut du panier.
23:45Et donc pour cibler le haut du panier,
23:48ça veut dire mettre des moyens, par exemple,
23:50dans la police judiciaire,
23:51qui est la police d'enquête,
23:53ce que feront les ministres de l'intérieur et de la justice.
23:55Mais monsieur, pardon, mais ce n'est pas vrai.
23:57Parce que dans le dernier budget
23:59qui vient d'être passé en force par 49.3,
24:02on supprime plusieurs milliers de postes
24:04dans la police judiciaire.
24:05Alors que c'est précisément la police en charge
24:08de l'enquête, de l'investigation et du démantèlement
24:10des réseaux de la criminalité organisée.
24:12Vous parliez du haut du panier.
24:14Dans ce texte, il est notamment prévu
24:16qu'il y ait des quartiers réservés dans certaines prisons
24:18pour les narcotrafiquants les plus dangereux.
24:20Vous êtes hostile ou favorable à cette mesure ?
24:22Je pense que c'est une mesure qui est contre-productive.
24:26Parce que si votre logique, c'est d'essayer de lutter
24:29contre les logiques de cartélisation,
24:31c'est-à-dire de réseaux de criminalité organisée
24:33qui s'associent, qui se mettent d'accord,
24:35je ne suis pas sûr que les mettre au même endroit
24:37d'un point de vue géographique
24:38soit la meilleure solution.
24:39C'est ça l'idée quand même.
24:41Oui, d'accord.
24:42Mais enfin, sauf erreur de ma part,
24:44ils sont déjà à l'isolement dans des prisons
24:46qui sont des prisons normales.
24:49Si aujourd'hui il y a un problème dans ces prisons
24:51qui permettent à des trafiquants de continuer
24:54par exemple à pouvoir communiquer vis-à-vis de l'extérieur,
24:56il faut se poser la question de savoir pourquoi c'est le cas.
24:59Parce que c'est contraire au règlement de ces prisons.
25:01Et donc peut-être de se poser la question
25:03avec les services pénitentiaires,
25:05de qu'est-ce qu'il faut améliorer ?
25:06Est-ce qu'il faut augmenter ?
25:07C'est de la com, selon vous ?
25:08Je pense que c'est de la com.
25:09En fait, vous savez, moi je suis député de Marseille
25:11et je suis assez bien placé pour le savoir.
25:13À chaque fois qu'il y a un ministre de l'Intérieur,
25:15il vient à Marseille et il fait des annonces
25:17qui sont des annonces de communication.
25:19Alors on a eu la DEA à la française,
25:21puis maintenant on a le quartier haute sécurité
25:23comme les prisons américaines.
25:25Mais vous savez, vous pouvez changer les noms,
25:27ça ne sert à rien en fait.
25:28Donc moi je dis, j'ai une logique tout à fait différente
25:31que je pense beaucoup plus efficace
25:32pour lutter contre ce problème.
25:34J'ai dit c'est taper le haut du panier,
25:36j'ai dit c'est prendre le problème dans toutes ses dimensions
25:38et je dis aussi c'est tourner la page d'une logique
25:41et une logique de prohibition sur le cannabis
25:43qui ne produit pas les résultats
25:45parce qu'elle ne fonctionne pas.
25:46Parce que depuis maintenant dix ans,
25:48on a augmenté quasiment 100% le budget de la répression
25:52vis-à-vis des consommateurs de cannabis
25:54et que ça ne fait pas baisser la consommation.
25:56Et que donc si vous voulez avoir une politique
25:58et une politique plus intelligente,
25:59il faut prendre le problème de la consommation du cannabis
26:02comme un problème de santé publique,
26:03il faut avoir des campagnes de santé publique
26:05et donc il faut obtenir et tourner le dos
26:08à une logique de prohibition
26:09qui ne produit pas les résultats.
26:10Revenons juste en essence sur le diagnostic.
26:12On parle beaucoup de la question de la drogue
26:14pour une raison simple,
26:15le narcotrafic aujourd'hui impose sa loi
26:17sur plusieurs quartiers,
26:18n'hésite pas à tuer,
26:19n'hésite pas à tuer des policiers,
26:21n'hésite pas à tuer des gendarmes,
26:22et ainsi de suite.
26:23Donc est-ce que vous reconnaissez
26:24que ça pose une question de souveraineté même,
26:26la question du narcotrafic aujourd'hui ?
26:27Évidemment, mais je ne veux surtout pas donner l'impression
26:31de nuancer la gravité du sujet.
26:33Il est évidemment dramatique
26:34et moi-même sur ma propre circonscription,
26:36j'ai eu malheureusement des gens
26:38qui sont morts par fusillade ou par assassinat
26:43150 magistrats en France qui sont sous protection
26:45liés au trafic de drogue.
26:46À cause du narcotrafic.
26:47Mais vous ne pouvez pas dire maintenant,
26:48malheureusement, les réseaux mafieux
26:50ont toujours eu à l'intérieur de la violence.
26:52Peut-être qu'elle s'est modifiée dans sa forme.
26:54Oui, je me demande s'il y a un basculement,
26:55c'est-à-dire d'essayer d'attaquer directement les policiers,
26:57les gendarmes, les forces de l'ordre.
26:58Il y a un basculement dans la violence ?
27:00Pardon, mais pareil, encore une fois,
27:02ce n'est pas du tout pour nuancer le problème,
27:04mais je veux dire,
27:05les réseaux mafieux tout au cours du XXe siècle,
27:07malheureusement, s'attaquaient aussi aux juges.
27:10On a eu des exemples dramatiques de ça.
27:13L'assassinat d'un juge à Marseille, en Italie,
27:15vous le savez comme moi.
27:16J'entends, mais il n'y a pas de radicalisation
27:18ces dernières années ?
27:19Je ne dispose pas, moi, aujourd'hui,
27:22d'éléments qui me permettent de dire…
27:23C'est ce que suggère le ministère de l'Intérieur.
27:25Je propose plutôt qu'on se pose la question
27:26de savoir comment on lutte sur ce sujet
27:28de la manière la plus efficace possible.
27:30Je pense que c'est plutôt ça
27:31qui doit nous intéresser.
27:33L'efficacité dépend de la qualité du diagnostic.
27:35Oui, mais précisément, M. Bocoté,
27:37je pense que si vous voulez lutter
27:38contre ces réseaux violents, meurtriers, assassins
27:41de la criminalité organisée,
27:43je pense que vous devez aussi
27:44leur couper les financements.
27:45Et pour leur couper les financements,
27:47je pense que le fait de sortir,
27:50de mettre un terme au fait
27:52que le trafic de cannabis soit utilisé aujourd'hui
27:54comme la principale source de financement
27:56de ces réseaux de criminalité organisée
27:58irait dans la bonne direction.
27:59Alors, M. Bocoté, de ce point de vue,
28:00il y a deux discours.
28:01D'un côté, certains disent le cannabis, d'accord,
28:03mais rien d'autre.
28:04Et certains disent le cannabis d'abord
28:05et ensuite les autres drogues.
28:06Quelle est votre position ?
28:07Mais moi, je pense que là, pour l'instant,
28:09c'est le cannabis qu'il faut attaquer.
28:11Mais est-ce qu'après-demain,
28:12vous seriez ouvert à la légalisation,
28:14à la banalisation des autres drogues ?
28:15Non, mais bon, d'abord, je précise,
28:18la drogue, c'est une addiction,
28:21c'est dangereux,
28:22et donc il faut avoir des politiques
28:23de santé publique pour lutter
28:25contre l'utilisation de la drogue.
28:26Non, mais parce que je ne veux pas
28:28laisser entendre que parce que vous dites
28:30qu'il faut tourner le dos à une logique
28:31de prohibition sur le cannabis
28:32et donc qu'il faut organiser
28:33la légalisation du cannabis,
28:34vous seriez pour encourager
28:35la consommation des drogues.
28:36J'entends, mais plus que partout ailleurs
28:37dans le débat.
28:38Quand on légalise le cannabis,
28:39la prochaine étape,
28:40ce sont les autres drogues.
28:41La question est partout,
28:42on en débat comme tel.
28:43Je vous pose votre position sur ça.
28:44Je trouve que...
28:45Après-demain, la cocaïne ?
28:46Non, je pense qu'il faut d'abord
28:49le faire sur le cannabis.
28:50D'abord, d'abord.
28:51Non, mais parce qu'y compris,
28:53il faut mesurer si ça fonctionne ou pas.
28:55Ce que je peux vous dire
28:56sur ce sujet...
28:57Il y a beaucoup de pays qui en reviennent,
28:58notamment en Allemagne,
28:59dans le camp de Genève, en Suisse...
29:00Oui, mais il y a d'autres pays
29:01où ce résultat, où cette politique,
29:04y compris qu'il n'a pas toujours
29:05été faite par la gauche...
29:06Si vous prenez le Portugal,
29:07c'est la droite qui a mis en place
29:08une politique et une politique...
29:09Attendez, attendez, attendez.
29:11Je précise ce point-là pour montrer
29:13que parfois, ça va au-delà
29:15des frontières politiques.
29:16Bien sûr.
29:17Au Portugal, par exemple,
29:18un gouvernement de droite
29:19a dépénalisé, y compris la consommation
29:21des drogues bio,
29:22et ça a produit plutôt la baisse
29:24de la consommation
29:25et la baisse de la mortalité.
29:26Mais vous, aujourd'hui,
29:27vous dites à mort le cannabis.
29:29La suite, c'est quoi ?
29:30J'ai donné ma position,
29:31notre position programmatique aujourd'hui.
29:33C'est la légalisation du cannabis
29:36et c'est des politiques
29:37de santé publique
29:38pour lutter contre la consommation
29:39de l'ensemble des drogues.
29:40Vous prenez le pouvoir
29:41cinq ans plus tard.
29:42Est-ce que les autres drogues
29:43sont légalisées ?
29:44Je vois bien.
29:45Vous voulez m'emmener, monsieur,
29:46à votre côté.
29:47Je veux comprendre votre logique.
29:48Ma logique, elle est très claire.
29:49Je crois que c'est important que ça.
29:50Je ne sais pas ce qu'il n'y a
29:51de pas clair en vous disant...
29:52Ma logique, c'est tourner le dos
29:53à la logique de prohibition,
29:54légaliser le cannabis
29:56et ensuite attaquer
29:57la consommation des drogues
29:58à travers des politiques
29:59de santé publique
30:01parce que je pense que c'est comme ça
30:02qu'on est plus efficace
30:03pour lutter contre
30:04la consommation des drogues
30:05et donc pour les conséquences
30:06aussi qu'induit
30:07cette consommation de drogue
30:08ensuite pour la vie des gens
30:10et le financement
30:11de ces réseaux
30:12de criminalité organisée
30:13extrêmement violente.
30:14Sur le dossier algérien,
30:15Bruno Retailleau,
30:16dans une interview au Parisien,
30:17dit pour la première fois
30:18qu'il serait prêt
30:19à lâcher son tablier
30:20si jamais on ne lui donnait pas
30:21tous les éléments
30:23pour aller jusqu'à son terme,
30:26justement,
30:27à régler cette affaire
30:28avec le...
30:29Ça serait une bonne nouvelle ?
30:30Ah oui, oui,
30:31je pense que si M. Retailleau
30:32n'était plus dans le gouvernement,
30:33ce serait une bonne nouvelle, oui.
30:34Non, pour la France,
30:35je pense...
30:36Parce qu'il ne faut pas
30:37dénoncer les accords de 1968 ?
30:39Alors, vous voulez dénoncer
30:41les accords de 1968 ?
30:42Vous allez avoir un problème,
30:43c'est que si vous dénoncez
30:44de manière unilatérale
30:45les accords de 1968,
30:46vous allez revenir
30:47aux accords précédents
30:48qui sont les accords déviants
30:49qui organisent la libre circulation
30:51entre l'Algérie et la France.
30:53Je ne suis pas sûr
30:54que ce soit la volonté
30:55de M. Retailleau.
30:56Non, non, mais parce qu'à un moment,
30:57il faut être sérieux
30:58quand on parle de ce sujet.
30:59On peut faire un nouveau traité.
31:00Ah oui, mais pour ça,
31:01il faut être deux, M.
31:02Donc, vous allez...
31:03On peut fixer le nouvel régime.
31:04Vous allez obliger
31:05la partie algérienne
31:06à faire un nouveau traité ?
31:07Non, mais vous pouvez le souhaiter,
31:08peut-être, mais...
31:09Moi, je ne souhaiterais rien
31:10à la position du gouvernement.
31:11Non, mais vous me regardez
31:12comme si je le souhaitais.
31:13Non, mais ce que je veux vous dire,
31:14c'est qu'à un moment,
31:15vous allez être un peu sérieux.
31:16C'est la bonne méthode
31:17avec l'Algérie,
31:18c'est le seul dialogue,
31:19mais le dialogue ou la diplomatie,
31:21Ah bon, on a essayé
31:22le dialogue et la diplomatie ?
31:23Avec un propos de Boilem-Sanssal,
31:24un peu, non ?
31:25Ça fait quelques semaines,
31:26quelques mois,
31:27qu'on dialogue pour Boilem-Sanssal.
31:28Pardonnez-moi,
31:29si vous voulez qu'on parle
31:30de ce sujet.
31:31Précisément, je pense
31:32qu'on ne s'y est pas pris
31:33de la bonne manière.
31:34Ça aurait été quoi,
31:35la bonne manière ?
31:36Madame Borne,
31:37qui est allée,
31:38quand elle était première ministre
31:39en Algérie,
31:40elle est revenue bredouille.
31:41M. Macron,
31:42qui était là-haut...
31:43Là, M. Bocoté me parlait
31:44de Boilem-Sanssal,
31:45en l'occurrence.
31:46Il n'était pas emprisonné,
31:47Boilem-Sanssal.
31:48Donc, il faut parler...
31:49Donc, c'est pas la bonne méthode
31:50pour avoir Boilem-Sanssal
31:51et le libérer ?
31:52Je crois que,
31:53de mon point de vue,
31:54quand on fait un point
31:55qui devient un point
31:56de polémique
31:57et de crispation
31:58entre la France
31:59et l'Algérie
32:00de ce sujet,
32:01je pense qu'en fait,
32:02c'est précisément
32:03la plus mauvaise méthode
32:04si on veut obtenir sa libération.
32:05C'est pas quoi,
32:06de crispation ?
32:07D'arrêter un équivalent
32:08et de l'enfermer ?
32:09Mais évidemment.
32:10Je suis évidemment opposé
32:11au fait qu'ils soient enfermés.
32:12Mais vu qu'il est élu
32:13Emmanuel Macron,
32:14il a multiplié
32:15les tests de bonne volonté
32:16vis-à-vis de l'Algérie.
32:17On va laisser répondre
32:18M. Bombard.
32:19Je vous donne juste un exemple,
32:20par exemple.
32:21Je ne vais pas donner son nom
32:22pour ne pas le mettre en difficulté
32:23mais il y a quelques mois,
32:24il y a eu un chercheur français
32:25qui a été emprisonné en Tunisie.
32:27Et à l'époque,
32:28il y a eu une action du...
32:30Moi-même,
32:31j'ai été saisi sur ce sujet.
32:32Et ce sujet a donné lieu
32:34à sa libération.
32:35Et a donné lieu à sa libération
32:36précisément parce que
32:37ce sujet n'a pas été posé
32:38sur la place publique
32:39comme étant un point de crispation
32:40si vous le faites.
32:41Alors, de l'autre côté,
32:42vous avez une partie,
32:43la partie algérienne,
32:44qui prend ce sujet
32:45comme un point de crispation
32:46et qui dit maintenant,
32:47si on lâche,
32:48on cède.
32:49Mais on a demandé
32:50la libération.
32:51Non, je ne dis pas
32:52qu'il ne faut pas
32:53en parler du tout.
32:54Je dis qu'il faut essayer
32:55effectivement,
32:56par la voie diplomatique,
32:57d'obtenir sa libération.
32:58Mais on a essayé.
32:59L'histoire des accords de 68...
33:01On en a fait un point
33:02de crispation public.
33:03Ça vient après.
33:04Non, ce n'est pas vrai.
33:05On a demandé la libération
33:06de Boilem-Sensal
33:07bien avant.
33:08Ce n'est pas vrai.
33:09Il est emprisonné
33:10depuis novembre.
33:11Excusez-moi de vous corriger
33:12sur ce sujet.
33:13Vous pouvez me corriger,
33:14mais c'est inexact.
33:15C'est le gouvernement
33:16Bayrou qui est arrivé
33:17sur la dénonciation
33:18du accord de 68.
33:19Excusez-moi,
33:20mais encore une fois,
33:21pardonnez-moi,
33:22parce que ce que vous dites
33:23est inexact.
33:24L'année dernière,
33:25il y a eu une niche parlementaire
33:26à l'Assemblée nationale
33:27dans laquelle, par exemple,
33:28ce sujet a été discuté.
33:29Ça a été discuté,
33:30mais ça n'a pas été...
33:31Vous n'avez pas eu
33:32le Premier ministre
33:33qui a dit publiquement
33:34nous allons peut-être
33:35dénoncer les accords
33:36de 1968.
33:38Ça n'a peut-être pas été
33:39la position du gouvernement.
33:40Là, en l'occurrence,
33:41on a demandé la libération
33:42de l'Etat.
33:43Mais c'est compris,
33:44mais ça ne sert à rien.
33:45Donc la diplomatie
33:46ne sert à rien.
33:47Non, ce qui ne sert à rien,
33:48c'est d'avoir une stratégie
33:49de montée en tension
33:50comme ça,
33:51qui fait que chacun
33:52ensuite se campe
33:53et se replie sur
33:54ses propres positions.
33:55Vous devez au contraire
33:56essayer...
33:57Tout le monde aurait dû
33:58se faire discret
33:59dans l'espoir de libération.
34:00Je ne dis pas
34:01que tout le monde
34:02aurait dû se faire discret.
34:03Je dis qu'il ne faut pas
34:04en faire un point
34:05de crispation public.
34:06Le but du sujet,
34:07c'est d'essayer d'obtenir
34:08pas à pas de faire
34:09de la politique intérieure.
34:10Ce n'est pas un point
34:11de crispation en soi.
34:12Arrêtez l'écrivain.
34:13Je suis étonné franchement.
34:14Mais bien sûr que si.
34:15À quel moment je suis
34:16en train de vous dire
34:17l'inverse ?
34:18Vous venez de le faire.
34:19On marque une pause.
34:20Je crois que j'ai été
34:21assez clair sur le sujet.
34:22On marque une pause.
34:23On marque une nouvelle pause.
34:24Dans Le Grand Rendez-vous
34:25on revient dans
34:26un petit instant.
34:27A tout de suite.
34:28Dernière partie
34:29du Grand Rendez-vous
34:30Europe Insight News.
34:31Les échos avec Manuel Bompard,
34:32le coordinateur
34:33de la France Insoumise.
34:34Mercredi, une partie
34:35des députés insoumis
34:36et communistes
34:37n'ont pas voté
34:38la résolution de soutien
34:39à l'Ukraine.
34:40Marine Le Pen a jeudi
34:41expliqué qu'une éventuelle
34:42adhésion de l'Ukraine
34:43à l'Union Européenne
34:44allait bouleverser
34:45les marchés agricoles français,
34:46notamment en mettant
34:47quasiment sur la paille
34:48les agriculteurs français.
34:49Est-ce que c'est cela
34:50qui a freiné les insoumis
34:51ou est-ce que c'est parce que
34:52vous êtes pro-Poutine
34:53comme le soutient
34:54Anne Hidalgo
34:55sur Public Sénat
34:56il y a deux jours ?
34:57D'abord, oui,
34:58ça fait partie évidemment
34:59des éléments.
35:04Le fait que dans cette résolution
35:07il y avait la perspective
35:08de l'adhésion de l'Ukraine
35:09à l'Union Européenne
35:10et nous y sommes opposés.
35:11Et contrairement
35:12à Mme Le Pen,
35:13contrairement à Mme Le Pen,
35:14quand on est opposé
35:15à quelque chose,
35:16nous on vote contre.
35:17Parce que je veux bien
35:18qu'on m'interroge sur mon vote
35:19sur ce sujet,
35:20je n'ai pas de problème,
35:21je l'assume totalement.
35:22Mais Mme Le Pen,
35:23elle dit qu'il ne faut pas
35:24que l'Ukraine adhère
35:25à l'Union Européenne
35:26mais elle laisse passer
35:27la résolution qui contient
35:28en son sein...
35:29C'est absenu.
35:30Oui, d'accord.
35:31Donc à un moment,
35:32il y a cette résolution
35:33qui ne me convient pas.
35:34Et donc c'est pour ça
35:35que je pense qu'il ne faut pas
35:36présenter ce texte
35:37ou ce vote
35:38comme étant un vote
35:39de soutien ou de pas soutien
35:40à l'Ukraine.
35:41Moi évidemment
35:42que je soutiens
35:43la résistance du peuple ukrainien
35:44face à une agression russe
35:45qui est inacceptable
35:46et qu'à chaque reprise
35:48j'ai dit que oui,
35:49la France devait être
35:50en soutien de l'Ukraine.
35:51Mais là, en l'occurrence,
35:52ce texte n'était pas
35:53un texte sur le soutien
35:54ou pas à l'Ukraine,
35:55c'était un texte notamment
35:56sur la perspective
35:57de l'adhésion de l'Ukraine
35:59Pour le reste,
36:00pour Mme Hidalgo,
36:01on va être très clair.
36:02La position de la France insoumise,
36:04s'il y a besoin de la redétailler,
36:06je la redétaille.
36:07La France insoumise,
36:08elle est pour une politique
36:10en matière étrangère
36:11qui est non alignée.
36:12Ça veut dire
36:13ni Trump,
36:14ni Poutine.
36:15Pourquoi ?
36:16Qu'est-ce qu'il reste ?
36:17La défense européenne ?
36:18Vous ne voulez pas
36:19la défense européenne non plus ?
36:20Mais il reste plein d'autres choses
36:21que la défense européenne, monsieur.
36:22Mais vous, vous pensez
36:23qu'on doit choisir
36:24entre Trump et Poutine ?
36:25C'est ça la question
36:26que vous êtes en train
36:27de me poser.
36:28Non, pas du tout.
36:29Alors, vous êtes bien d'accord
36:30avec moi qu'on peut être
36:31ni Trump, ni Poutine.
36:32Quelle est votre solution ?
36:33Je vais y venir à ma solution.
36:34Mais d'abord,
36:35vous m'avez demandé
36:36de réagir à Mme Hidalgo.
36:37Notre position,
36:38c'est ni Trump, ni Poutine,
36:39c'est la paix.
36:40Si je comprends bien,
36:41ni Trump, ni Poutine,
36:42mais évidemment,
36:43les Américains
36:44sont nos alliés
36:45et globalement,
36:46Trump et Poutine
36:47ne l'est pas.
36:48C'est une question.
36:49Ah bon ?
36:50Il n'y a pas d'alliance
36:51privilégiée néanmoins
36:52avec les États-Unis ?
36:53Mais moi, je ne sais pas
36:54ce que ça veut dire
36:55les mettre dans le même sac.
36:56À égalité.
36:57À égalité,
36:58je pense que ce serait faux
36:59de dire à égalité
37:00parce qu'ils ont chacun
37:01sans doute leurs différences,
37:02mais je pense que les deux
37:03sont un danger important.
37:04Enfin, pardonnez-moi,
37:05on dit de Vladimir Poutine
37:07et de la Russie
37:08qu'elles mènent,
37:09et c'est vrai,
37:10qu'elles mènent des campagnes
37:11de déstabilisation en France
37:12à travers les réseaux sociaux,
37:13des fake news, etc.
37:14Pensez que la nouvelle
37:15administration américaine
37:16ne mène pas des campagnes
37:17de déstabilisation en France.
37:18Et les anciennes aussi.
37:19Pardon ?
37:20Et les anciennes aussi,
37:22ne mènent pas des cyberattaques.
37:23On va aller au bout.
37:24La menace est du même niveau.
37:25Attendez,
37:26on va aller au bout.
37:27On dit de la Russie,
37:28et c'est vrai,
37:29qu'elle est agressive
37:30vis-à-vis de ses adversaires
37:31et de vis-à-vis de ses voisins
37:32d'un point de vue géographique.
37:33C'est vrai,
37:34elle est agressive.
37:35La guerre en Ukraine
37:36en est la démonstration.
37:37Vous avez l'impression
37:38que quand Donald Trump
37:39menace d'annexer le Canada
37:40ou le Groenland,
37:41il n'est pas agressif
37:42vis-à-vis de ses voisins.
37:43Donc, est-ce que c'est les mêmes ?
37:44Evidemment que ce n'est pas
37:45les mêmes,
37:46mais je pense que les deux
37:47projets politiques
37:48qui sont portés
37:49d'un côté par M. Trump
37:50et de l'autre côté par M. Putin
37:51sont tous les deux
37:52des projets politiques
37:53ou ce sont juste des annonces ?
37:54Est-ce que ce n'est pas
37:55l'art du deal
37:56pour dire,
37:57tiens, regardez,
37:58je suis un grand méchant
37:59et puis en fait,
38:00je ne le ferai pas ?
38:01Je crois que les annonces
38:02qui sont faites
38:03elles-mêmes
38:04sont déjà problématiques.
38:05Mais très concrètement,
38:06la prochaine étape
38:07se présente.
38:08Après, je vois bien,
38:09je sais bien,
38:10parce que souvent,
38:11ça me permet de répondre
38:12aux mauvaises informations.
38:13Evidemment que la France insoumise
38:14n'a pas le droit
38:15et évidemment que la France insoumise
38:16n'a aucun rapport
38:17avec Vladimir Poutine.
38:18Vous savez,
38:19la seule formation politique
38:20en France…
38:21Mauvaise information
38:22qui est venue d'Anne Hidalgo,
38:23pas de moi.
38:24Mais j'ai compris,
38:25j'ai compris, je réponds.
38:26Parce que comme vous avez l'habitude
38:27de dire que je suis mensonger
38:28dans mes présentations…
38:29Non, moi j'essaye d'être factuel,
38:30quand vous dites quelque chose de faux,
38:31je vous le dis,
38:32mais là, en l'occurrence,
38:33vous avez raison,
38:34je suis d'accord avec vous.
38:35Merci.
38:36C'est Mme Hidalgo
38:37qui a tenu ce propos
38:38tout à fait mensonger.
38:39Mais c'est bien,
38:40ça me permet de répondre
38:42Si on dit la vérité.
38:43Sur Trump et Poutine,
38:44je ne crois pas,
38:45mais ce n'est pas grave.
38:46C'est puisque vous venez,
38:47sinon vous ne viendriez pas.
38:48Bah si,
38:49je viens pour vous corriger
38:50la plupart du temps.
38:51D'ailleurs,
38:52j'ai dû le faire encore
38:53à plusieurs reprises aujourd'hui.
38:54On ne va pas polémiquer ensemble.
38:55C'est comme ça
38:56que vous répondez
38:57aux invitations.
38:58Vous avez une chaîne
38:59qui vous accueille
39:00pour donner votre point de vue.
39:01Si vous voulez qu'on vienne…
39:02Moi, j'allais parler
39:03de la guerre et de la paix,
39:04mais si vous voulez
39:05qu'on vienne sur ce sujet,
39:06pardonnez-moi,
39:07ça fait 4 jours
39:08qu'on vous racontait des mensonges
39:09sur la France insoumise.
39:10Pardonnez-moi de vous répondre
39:11quand je viens sur votre plateau.
39:12Maintenant,
39:13continuons sur le sujet.
39:14Ça me permet de répondre
39:15à un certain nombre
39:16de fausses informations.
39:17Donc non,
39:18nous ne sommes pas favorables
39:19à Vladimir Poutine.
39:20Et d'ailleurs,
39:21vous savez,
39:22la seule formation politique
39:23en France,
39:24il n'y en a qu'une seule
39:25qui a accueilli
39:26des réfugiés russes
39:27à Vladimir Poutine,
39:28qui les a accueillis,
39:29qui les a hébergés,
39:30qui les a pris en charge,
39:31c'est la France insoumise.
39:32Et vous savez
39:33que les amis de la France insoumise
39:34en Russie,
39:35ils sont en prison
39:36ou ils ont dû fuir le pays
39:37parce que c'était des opposants
39:38à Vladimir Poutine.
39:39Donc il ne faut pas raconter
39:40n'importe quoi.
39:41Est-ce qu'on peut revenir
39:42sur la question de la paix
39:43un instant,
39:44qui me semble assez importante ?
39:45C'est-à-dire la question qui se pose,
39:46si une paix se négocie,
39:47si on obtient une paix
39:48dans les prochains temps,
39:49l'enjeu qui se pose
39:50en ce moment,
39:51c'est présence ou non
39:52de forces européennes
39:53pour assurer la sécurité
39:54de la frontière nouvelle
39:55entre l'Ukraine
39:56et la Russie.
39:57La Russie dit
39:58que c'est absolument inacceptable,
39:59ce serait presque
40:00une déclaration d'hostilité
40:01Que pensez-vous
40:02de la présence éventuelle
40:03de forces européennes
40:04en Ukraine ?
40:05Moi, je pense que l'objectif,
40:06et je vais répondre par la même
40:07à votre question,
40:08c'est d'obtenir le plus rapidement
40:09possible la paix,
40:10et la paix dans le cadre
40:11d'un accord de paix
40:12qui soit juste,
40:13qui ne peut pas être
40:14la capitulation totale
40:15de l'Ukraine
40:16et qui doit être durable.
40:17Et donc,
40:18qu'est-ce qui est juste
40:19dans votre esprit ?
40:20Non mais attendez,
40:21j'allais venir plutôt
40:22sur la deuxième partie
40:23parce que ça répondait
40:24à votre question.
40:25L'accord durable,
40:26ça nécessite donc
40:27qu'il y ait des garanties
40:28de sécurité mutuelle,
40:30et ils n'ont pas
40:31de nouvelles motivations
40:32qu'on partage ou qu'on partage pas
40:33de redéclencher la guerre
40:34plus tard,
40:35parce que sinon,
40:36la paix,
40:37elle est précaire
40:38et ça ne sert à rien.
40:39Parmi ces garanties
40:40de sécurité,
40:41le fait qu'il puisse y avoir
40:42des forces d'interposition
40:43sous mandat de l'ONU,
40:44sous mandat de l'ONU.
40:45Des casques bleus.
40:46Des casques bleus
40:47ou sous mandat de l'ONU.
40:48Vous savez,
40:49parfois on peut te donner
40:50un mandat
40:51qui ne sont pas forcément
40:52des casques bleus.
40:53Alors,
40:54sous mandat de l'ONU,
40:55si ça permet de garantir
40:56le caractère durable
40:57de cette paix,
40:58oui,
40:59j'y suis favorable.
41:00Les casques bleus,
41:01là où ils sont,
41:02ça ne marche pas souvent.
41:03En général,
41:04là où on déploie
41:05des casques bleus,
41:06ça ne maintient pas vraiment
41:07la paix.
41:08Ça ne sera pas
41:09la seule solution.
41:10Mais je pense que si on parle
41:11de garantie de sécurité,
41:12ça peut participer.
41:13Pas de troupes européennes,
41:14comme ça a été proposé
41:15par Emmanuel Macron.
41:16Je pense que si on veut
41:17des garanties de sécurité
41:18qui soient les plus efficaces
41:19possibles,
41:20il vaut mieux
41:21qu'elles impliquent
41:22la communauté internationale
41:23dans son ensemble,
41:24parce que c'est ça
41:25qui sera le plus puissant,
41:26le plus fort
41:27parce que Poutine
41:28va redéclencher la guerre
41:29à l'Ukraine
41:30et il est obligé
41:31de s'opposer,
41:32en quelque sorte,
41:33à la communauté internationale
41:34dans son ensemble.
41:35Et ensuite,
41:36les garanties de sécurité,
41:37là,
41:38c'est mon désaccord principal
41:39avec la politique
41:40du président de la République
41:41aujourd'hui,
41:42enfin l'Inde,
41:43mais désaccord principal,
41:44c'est que pour lui,
41:45ces garanties de sécurité,
41:46elles passent par une course
41:47à l'armement
41:48de l'Europe,
41:49comme si on allait être
41:50dans une course à l'armement
41:51avec les Russes.
41:52Mais si à la fin,
41:53vous avez deux blocs
41:54qui sont surarmés,
41:55mais à la fin,
41:56ils sont surarmés,
41:57il faut faire quoi ?
41:58Je pense qu'il faut plutôt
41:59avoir une logique
42:00et une logique de désescalade
42:01et pas une logique d'escalade.
42:02Mais comment ?
42:03Eh bien, par exemple,
42:04vous avez des accords
42:05de non-utilisation
42:06d'un certain nombre
42:07de types d'armes
42:08qui ont été,
42:09à un moment,
42:10signés par la Russie
42:11et par l'Allemande
42:12il y a longtemps.
42:13Oui, mais qui, par exemple,
42:14les ont dénoncés.
42:15Il faut les remettre en place.
42:16Il y a des bases
42:17de lancement de missiles
42:18à la frontière russe
42:19qui nous menacent,
42:20y compris, potentiellement,
42:21nous, en tant qu'Européens.
42:22Et il y a des bases
42:24Vous croyez vraiment
42:25que Vladimir Poutine
42:26va désarmer ?
42:27Vous acceptez ça ?
42:28Vous croyez ça ?
42:29Mais attendez,
42:30un accord de paix,
42:31c'est un compromis.
42:32Et donc, évidemment,
42:33que si vous dites à Vladimir Poutine
42:34vous devez enlever
42:35vos bases de missiles
42:36mais en échange
42:37vous n'avez rien,
42:38évidemment que Vladimir Poutine
42:39va vous dire non.
42:40Et alors,
42:41qu'est-ce qu'on lui donne
42:42en échange ?
42:43D'abord,
42:44ce n'est pas tout à fait à moi
42:45de décider les conditions
42:46d'un accord de paix.
42:47Mettez sur la table
42:48jusqu'au bout.
42:49Je pense que,
42:50de toute façon,
42:51la condition,
42:52c'est le fait
42:53que l'Ukraine
42:54ne rejoigne pas l'OTAN.
42:55Je pense que ce sera
42:56une condition sine qua non
42:57si on veut un accord de paix.
42:58Avec des concessions territoriales.
42:59Et après,
43:00il y a la question du territoire.
43:01Si vous étiez balte,
43:02est-ce que vous redouteriez
43:03de l'invasion,
43:04si vous étiez balte ?
43:05Alors attendez,
43:06d'abord,
43:07je vais répondre
43:08si vous voulez bien
43:09cette question
43:10parce que j'essaie
43:11d'être précis sur le sujet.
43:12Évidemment,
43:13il y a des territoires
43:14qui sont des territoires
43:15aujourd'hui qui sont occupés
43:16par la Russie
43:17en violation du droit international
43:18puisque c'est une remise
43:19en cause des frontières.
43:21Tout le monde sait aujourd'hui
43:22que dans les discussions
43:23qui ont lieu
43:24entre les États-Unis
43:25et la Russie,
43:26la piste de travail,
43:27c'est de geler
43:28la ligne de front.
43:29Moi, personnellement,
43:30ça ne me convient pas.
43:31Je ne suis pas d'accord avec ça
43:32et je considère
43:33qu'il ne peut y avoir
43:34de concessions territoriales
43:36que par la consultation
43:37des populations
43:38qui sont les populations
43:39concernées.
43:40Comme je l'ai déjà dit
43:41à plusieurs reprises.
43:42Par référendum,
43:43en pleine guerre ?
43:44Par exemple, oui.
43:45Mais évidemment pas
43:46avec un référendum sous-autorité.
43:47Il y a eu un référendum
43:48en Crimée.
43:49C'est un accord de paix
43:50et si on veut que les choses
43:51soient sérieuses,
43:52s'il doit y avoir
43:53une consultation
43:54des populations concernées,
43:55elles ne peuvent l'être
43:56que sous supervision
43:57des autorités internationales.
43:58Mathieu, vous voulez vous mettre
43:59dans la peau d'un balte ?
44:00Si vous étiez balte aujourd'hui,
44:01si vous étiez estonien,
44:02si vous étiez néto,
44:03si vous étiez lituanien,
44:04est-ce que vous auriez peur
44:05de l'évasion russe ?
44:06Surtout, je me poserais la question
44:07de quelle garantie de sécurité
44:08cet accord de paix
44:09va m'offrir
44:10pour précisément
44:11qu'il ne puisse pas y en avoir
44:12plutôt que de jouer
44:13sur la peur.
44:14La question,
44:15c'est quelle politique
44:20ce que j'ai appelé
44:21des garanties de sécurité
44:22pour protéger effectivement
44:23l'ensemble du continent européen
44:24du risque d'une nouvelle guerre.
44:25Mais je dis attention
44:27à comment ce discours
44:29de la peur,
44:30de la menace
44:31est utilisé aujourd'hui
44:32en France
44:33avec la volonté
44:34d'imposer un programme
44:36de régression économique
44:37et sociale.
44:38Est-ce que dans la gradation
44:39des priorités de la France,
44:40l'Ukraine, c'est le premier
44:41ou pour Marine Le Pen,
44:42par exemple,
44:43la priorité, c'est la lutte
44:44contre l'islamisme radical ?
44:45Pour vous, la priorité,
44:46c'est quoi ?
44:47Sur n'importe quel sujet,
44:48c'est l'islam, l'islam, l'islam,
44:49l'islam, l'islam.
44:50Bon, on a compris.
44:51Pas vous.
44:52Non, non, pas moi.
44:53Ça, je vous le confirme.
44:54Pardonnez-moi,
44:55je pense que la priorité,
44:56c'est peut-être la question
44:57du pouvoir d'achat
44:58pour les Français.
44:59Peut-être que la priorité
45:00à l'échelle mondiale,
45:01plutôt que d'avoir des blocs
45:02qui rentrent dans une course
45:03à l'armement,
45:04ça serait la lutte
45:05contre le réchauffement climatique
45:06parce que vous savez
45:07que maintenant,
45:08on est sur des scénarios
45:09de 4 degrés
45:10de réchauffement climatique.
45:11Donc peut-être qu'aujourd'hui,
45:13Voilà, ça, c'est des vraies priorités.
45:14Avant les autres choses.
45:15Merci Emmanuel Bompard
45:16d'avoir été l'invité
45:17du grand rendez-vous
45:18de Très Bon Dimanche
45:19sur nos deux antennes.