Une valise contenant un cadavre et qui un jour de l'été 2011, refait surface dans les eaux grises de la rade de Lorient. Une nouvelle histoire de "malle sanglante" donc, comme en connaît la chronique criminelle. Sauf que dans celle-ci on va aller de surprise en surprise. On pensait qu'on ne découvrirait jamais l'identité de cet homme au visage masqué recroquevillé dans ce bagage. Mais une toute petite clé. La clé de l'énigme. Va au propre comme au figuré, permettre d'ouvrir toutes les portes conduisant au meurtre du dénommé Farid Ouzzane.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 19 juin 2024
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 19 juin 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:0014h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL, Jean-Alphonse Richard.
00:06Imaginez la stupeur de ce plaisancier.
00:08Il aperçoit une lourde valise à la dérive, entre ouvertes, des morceaux de chair dépassent.
00:13Plus aucun doute, il y a un cadavre à l'intérieur.
00:16C'est celui d'un homme âgé d'au moins 40 ans.
00:18L'autopsie révélera qu'il a séjourné longtemps dans l'eau.
00:20Il est mort asphyxié et non noyé.
00:22Le mystère est total, car aucune disparition n'a été signalée dans la région.
00:27Bonjour, un jour de l'été 2011.
00:31Une valise contenant un cadavre refait surface dans les eaux grises de la rate de l'Orient.
00:36Une nouvelle histoire de malle sanglante, donc, comme la chronique criminelle en compte quelques-unes.
00:42Sauf que dans celle-ci, on va aller de surprise en surprise.
00:46On pensait qu'on ne découvrirait jamais l'identité de cet homme au visage masqué recroquevillé dans ce bagage.
00:53Mais une toute petite clé, la clé de l'énigme, va au propre comme au figuré
00:58permettre d'ouvrir toutes les portes conduisant au meurtre du dénommé Farid Ouzane.
01:04En suivant cette clé, les enquêteurs vont voyager de la Bretagne jusqu'à Paris,
01:09dans le milieu interlope et poisseux des noctambules, des salons de massage et des indics de la police.
01:15Deux femmes vont se retrouver sur le devant de la scène, inquiétées, soupçonnées, accusées.
01:19Mais qui est la meurtrière ? Une seule ou toutes les deux ?
01:22Et pourquoi avoir décidé de tuer cet homme à coup de chandelier, aux premières lueurs de l'aube ?
01:28Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:31Farid Ouzane, le mystère de la momie dans la valise.
01:36Le mort est surnommé Mickaël, il tient un salon de massage et c'est un indic de la police.
01:41L'enquête de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers, à tout de suite sur RTL.
01:49L'heure du crime sur RTL, Jean-Alphonse Richard.
01:58Dans l'heure du crime aujourd'hui, l'affaire Farid Ouzane.
02:00Il va falloir du temps pour identifier cet homme, retrouvé dans une valise qui flotte à l'été 2011,
02:06dans l'un des ports de l'Orient, dans le Morbihan.
02:09Aucun signe distinctif pour savoir qui est cet individu, vêtu de façon chic, le visage masqué.
02:16Mercredi 13 juillet 2011, aux alentours de 11h15 du matin,
02:20deux plaisanciers qui naviguent dans la rade de l'Orient,
02:23aperçoivent une grosse valise qui semble dérivée entre deux eaux.
02:27Elle est ficelée par un cordage pour filet de pêche et lestée de trois altères.
02:32Le bagage étant rouvert, en essayant de le manipuler,
02:35les plaisanciers ont la stupeur d'apercevoir un pied blanchâtre qui dépasse.
02:41La police est alertée. La valise repêchée, transportée à la morgue de l'Orient.
02:45Le légiste ouvre la coque en plastique.
02:48A l'intérieur, emballé dans une bâche, le corps d'un homme habillé, mais pieds nus.
02:53Il est en position fétale.
02:55Les poignets, genoux, chevilles, solidement attachés avec de l'adhésif blanc.
03:00Le visage est lui aussi enrubané du menton jusqu'au front avec le même adhésif, le malheureux.
03:05Fait penser à une momie égyptienne.
03:08Le légiste indique que cette espèce de masque mortuaire a exercé une telle pression
03:14qu'il a empêché l'apparition de lividités cadavériques.
03:18Le visage demeure donc bien dessiné.
03:21L'homme aurait entre 40 et 45 ans, 1m79, 70 kg.
03:25L'autopsie dénombre de nombreux hématomes survenus avant le décès.
03:30Un coup violent a été porté à la droite du front.
03:33Le décès, intervenu probablement un mois auparavant, est dû à une asphyxie par suffocation.
03:39L'homicide ne fait aucun doute.
03:43Les gendarmes de la brigade maritime de l'Orient tentent d'identifier le mort de la rade.
03:47Les comparaisons ADN et les relevés d'empreintes, rendus difficiles en raison du séjour dans l'eau salée, ne donnent rien.
03:54Aucun résultat non plus du côté des cordages, de la valise, de la bâche, des vêtements de la victime.
04:00Un blouson en cuir serrouti et une ceinture griffée Dolce Gabbana.
04:05L'institut de recherche de la gendarmerie procède à une reconstitution faciale de l'individu.
04:11Ce portrait, celui d'un homme de type méditerranéen, cheveux noirs, corpurance moyenne,
04:16âgé entre 36 à 56 ans, est diffusé dans les journaux.
04:20Mais il ne suscite aucun témoignage.
04:23Dans les poches de la victime, les enquêteurs ont trouvé quelques euros, mais aussi un trousseau de clés.
04:29Une clé de sécurité de marque Vachette retient leur attention.
04:33Elle est destinée à ouvrir une porte d'entrée blindée.
04:36Cette clé n'a été produite qu'à 399 exemplaires.
04:41Pendant des mois, les gendarmes vont interroger un lassablement grossiste, détaillant serrurier.
04:49Vendredi 12 octobre 2012, 15 mois après la découverte du corps dans la valise,
04:54un serrurier parisien fait savoir qu'il a ouvert récemment une porte blindée avec ce type de clé.
05:00Il avait été appelé aux 41 rues Boissy-Danglas, les beaux quartiers à proximité de la place de la Concorde,
05:07pour un dégât des eaux.
05:09Le locataire était depuis des jours introuvable.
05:12Le serrurier a donc forcé le bloc serrure et par chance, il l'a conservé dans sa boutique.
05:18La clé du cadavre est bien celle qui correspond à cette serrure.
05:22Le résident de l'appartement est un certain Farid Ouzane, 55 ans.
05:27Il payait en avance ses loyers la police parisienne, connaît très bien l'individu, qui a plusieurs alias.
05:33Il se présente souvent sous le prénom de Michael.
05:36Jusqu'au 28 novembre 2011, date de sa démission, il exploitait un salon de massage, non loin de Pigalle.
05:44En réalité, un lieu de prostitution où officiaient deux femmes, Laila Idassine et Elodie Le Toulec.
05:50Farid Ouzane est un informateur régulier de la brigade de répression du proxénétisme, la BRP.
05:57La police confirme que l'homme qui vivait entre Paris et Agadir, au Maroc, travaille pour eux.
06:03La dernière fois qu'il a donné de ces nouvelles, c'était le 20 juin 2011, moins d'un mois avant qu'il soit retrouvé mort.
06:11Et avec cette identification, évidemment, l'enquête va pouvoir accélérer,
06:16vu le profil de la victime proxénète, indique un homme qui voyage sans cesse entre la France et le Maroc.
06:23Les pistes vont se multiplier, on s'y perd même un peu,
06:26parce qu'il y aurait peut-être beaucoup de mobile pour attenter à la vie de cet homme.
06:31Le crime a plutôt l'air d'un règlement de comptes.
06:35Est-ce qu'on a voulu faire taire cet homme qui ne savait pas tenir sa langue ?
06:40C'était un indique, il renseignait la police.
06:43Pourquoi pas ? Mais il faut revenir tout de suite à cette découverte de la valise.
06:47Parce que là, c'est là où tout se passe.
06:49C'est là qu'il va y avoir le déclic pour les gendarmes et ces recherches qui vont s'engager.
06:53Bonjour Yvan Duvivier.
06:55Bonjour Jean-Ralphons.
06:56Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui au Téléphone de l'heure du crime.
07:00Alors, je l'ai dit, Yvan Duvivier, vous êtes journaliste à la rédaction de l'Orient du journal Ouest France
07:07et vous avez suivi cette affaire dès le début.
07:09Je l'ai dit, il faut qu'on revienne à cette découverte de la valise et puis la mort de cet homme à l'Orient.
07:17Qu'est-ce qu'on sait finalement de ce décès ? Il est mort étouffé cet homme ?
07:21On sait peu de choses parce qu'un corps comme ça qui est dans une valise,
07:26qui est au fond de l'eau avec des altères pour la lestée, qui remonte.
07:29Les origines peuvent être multiples en fait.
07:31Donc c'est criminel, ça ne correspond pas du tout à la type de criminalité qu'on peut avoir dans la région.
07:37Mais voilà, pour l'instant, et on s'aperçoit que la justice locale est aussi perdue que nous,
07:42aucune idée sur l'origine.
07:44Et puis rapidement, on va apprendre qu'effectivement dans sa tenue elle-même,
07:47certains éléments laissent à penser que c'est quelqu'un qui peut venir d'extérieur.
07:51En tout cas, c'est quelqu'un qui prend soin de lui.
07:53Et les premiers éléments qu'on va avoir via la fameuse réquisition de la juge d'instruction,
07:57c'est qu'on a le détail de toute sa tenue.
07:59Et puis il y a notamment cette ceinture Dolce & Gabbana.
08:03Je me souviens d'un pantalon de jean qui est de marque Energie, etc.
08:07Enfin vraiment, ça c'est très précis.
08:08Et surtout, il y a cette fameuse clé de marque Vachette.
08:11Ça c'est le point de départ pour l'enquête.
08:13Mais s'il y a cette réquisition qui est aussi élargie,
08:16c'est que la justice locale à l'époque était un petit peu désemparée.
08:20Et oui, elle est désemparée cette justice.
08:22Alors vous avez raison de le signaler cette clé.
08:24Parce que la clé, c'est formidable cette histoire.
08:26Parce qu'il y a cette petite clé qui va mener à une grande résolution,
08:29comme vont dire les gendarmes.
08:32À l'époque, les enquêteurs cherchaient à tout prix, évidemment,
08:35de savoir qui est cet homme.
08:36Et ils veulent aller vite.
08:37Au point même, je crois, c'est ça.
08:40Ils vont du vivre.
08:41Les enquêteurs vont venir vous voir dans votre journal.
08:44Ce qui est très rare, en fait, pour la presse quotidienne régionale
08:47que Westminster présente,
08:49on fait l'objet d'une réquisition de la France du Sud
08:51qui intervient une douzaine de mois après la découverte de cette fameuse valise,
08:56qui lance comme une espèce d'appel à témoins
08:58pour savoir si quelqu'un est au courant de qui est à l'intérieur de cette valise.
09:03On sait que les enquêtes ont été élargies.
09:05Parce qu'il manque, il n'y a toujours pas d'empreinte digitale.
09:08Il n'y a pas d'ADN.
09:09Donc on ne sait pas, en fait, quelle est la victime.
09:11Et ça a été élargi à Interpol.
09:13On pense aux pays de l'Est.
09:15On pense surtout aux gros trafics maritimes
09:17qui passent au large de l'Ile-de-Groix.
09:20La thèse qui a été souvent soutenue,
09:23c'est le fait que cette valise aurait été basculée
09:26par-dessus un bateau de commerce,
09:28aurait dérivé jusqu'à l'Arabe de l'Orient.
09:30Il va s'avérer, effectivement, qu'il n'en est rien.
09:33Mais à cette époque-là, nous, on reste simplement avec des éléments très succincts.
09:37Et on est dans l'expectative.
09:39Oui, c'est très troublant ce que vous dites, Yvan Duvivier.
09:42Vraiment, je n'avais pas pensé à ça.
09:43Effectivement, une valise qu'on projette depuis un bateau de commerce
09:48qui serait passé dans le coin,
09:49ça va être une piste qui va être creusée.
09:52Bonjour, Maître Nicolas Ligneul.
09:54Bonjour, Jean-Alphonse.
09:55Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui au Téléphone de l'Ordre du Crime.
09:59Vous êtes avocat au barreau de Paris.
10:00Vous êtes dans cette affaire l'avocat de la maman de Farid Ouzane
10:05et puis aussi d'un de ses frères et de sa sœur.
10:08Vous êtes donc du côté de la victime, du côté de la partie civile,
10:11comme on dit lors des procès.
10:13La disparition de Farid Ouzane, est-ce qu'elle est signalée à l'époque ?
10:18Alors, pas du tout.
10:19Au départ, il n'est absolument pas recherché.
10:22La famille a gardé un contact très distant avec Farid.
10:28Il a grandi dans le milieu de Pigalle.
10:30Il a vécu sa vie.
10:33C'est quelqu'un qui était extrêmement discret
10:36et qui donnait des nouvelles à sa famille de façon très distendue
10:41et pas de façon très régulière.
10:43C'est quelqu'un qui menait sa vie tout seul.
10:45Donc, ce n'est pas sa famille qui s'est spécialement affolée
10:48de ne plus avoir de ces nouvelles.
10:50Il n'y avait pas de difficultés au sein de la famille,
10:53mais il était simplement éloigné de la famille pendant ce temps-là.
10:57Alors, Farid Ouzane, alias Michael, on peut le dire, cher maître,
11:01mais il a un profil un peu particulier, ce garçon.
11:04Oui, c'est quelqu'un qui a un profil tout à fait particulier.
11:07C'est quelqu'un qui a grandi à Pigalle, qui vient du milieu de Pigalle,
11:11qui connaît très bien le milieu de Pigalle,
11:14qui est un informateur habituel de la police
11:17et qui donc, dans ce contexte, a une sorte d'accord avec la police.
11:22Farid Ouzane exploite un salon de massage
11:25dans lequel on pratique la prostitution,
11:27dans des conditions qui sont encadrées, prévues, acceptées
11:31par la brigade mondaine, en échange de quoi
11:34il fournit un certain nombre d'informations.
11:36C'est ça, c'est un indique, c'est un informateur.
11:38Yvan Duvivier, un mot sur cette petite clé.
11:41C'est vraiment un travail de fourmi qui a été fait
11:44pour la faire parler, cette toute petite clé.
11:46Ce qu'il faut bien se mettre en tête, c'est que ce sont
11:48les gendarmeries maritimes de Lorient et de Brest
11:50qui sont chargées de l'enquête.
11:52Pourquoi ? Parce que le corps a été découvert
11:54dans le domaine maritime.
11:56Donc c'est eux qui ont chargé d'écouter
11:59les préconisations de la juge d'instruction.
12:01Ils vont donc se rendre dans nombre de serrureries
12:04pour rechercher le barillet qui correspond à la clé
12:09qui a été trouvée dans la poche de M. Ouzane.
12:12Je les avais croisés et ils nous racontaient
12:15qu'effectivement, ça s'est passé un soir
12:18où ils sont arrivés dans un local en fin d'après-midi
12:20alors qu'ils passaient des nuits à chercher.
12:22Ils étaient à l'hôtel, ils revenaient le week-end.
12:24C'était vraiment l'aiguille dans la botte de foin.
12:27Ça a fonctionné, ils ont pu retrouver le bon barillet
12:31et donc forcément l'appartement qui correspondait
12:33et ainsi pouvoir identifier le nom, le visage de la victime
12:38et après pouvoir commencer plus précisément
12:41à cerner l'activité délictueuse qui était la sienne.
12:44On va remonter la piste grâce à cette petite clé.
12:47Deux employés vont être placés longtemps sous surveillance
12:50avant qu'un coup de fil interpelle les gendarmes.
12:53Farid Ouzane, le mystère de la momie dans la valise.
12:56Il ne se débattait pas mais j'ai été incapable
12:59de tirer sur le câble et de l'étrangler
13:01car j'ai aperçu son visage dans un miroir.
13:04L'enquête de l'heure du crime.
13:05On se retrouve dans un instant sur RTL.
13:1414h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:18Jean-Alphonse Richard.
13:20Heure du crime consacrée aujourd'hui au meurtre de Farid Ouzane.
13:23Il a fallu un an et demi aux enquêteurs pour identifier cet homme
13:26dont le corps flottait en juillet 2011 en rate de l'Orient dans une valise.
13:31Un proxénète parisien, informateur de la police,
13:34son entourage est mis sur écoute.
13:37Lundi 27 mai 2013.
13:39Alors que les enquêteurs surveillent de près les deux anciennes employées
13:43au salon de massage de Farid Ouzane, Elodie Le Toulec et Laila Idiassine,
13:47une écoute téléphonique retient leur attention.
13:50On y entend un jeune homme prévenir Elodie
13:53qu'un journal vient de publier le nom du cadavre dans la valise.
13:57Farid Ouzane.
13:58Elodie paraît affolée.
14:00Le jeune homme est interpellé.
14:02Il raconte qu'Elodie est une amie d'enfance.
14:04Il l'a retrouvée il y a un an.
14:06Elle était fragile.
14:07Elle sortait d'un séjour en psychiatrie.
14:10Elle lui a raconté avoir travaillé dans un salon de massage.
14:13La fille qui était avec elle, elle a dirigé, Laila Idiassine,
14:17qu'on appelle aussi Sabrina.
14:19Cette fille aurait un soir étranglé un homme.
14:22Le corps avait été transporté jusqu'à l'Orient.
14:25Je savais qu'elle avait des tendances mythomanes.
14:28Je n'ai pas cru un mot de ce qu'elle disait
14:30jusqu'à ce que j'ai vu l'article dans le journal, indique le témoin.
14:35Mardi 28 mai, Elodie Le Toulec, 26 ans, est placée en garde à vue.
14:39Elle confirme avoir travaillé dans le salon de la rue Montsé
14:43sous la coupe de Laila, 29 ans.
14:4510 à 15 clients par jour, dans un endroit mytheux, de temps à autre.
14:50Farid Ouzane, le patron, leur rendait visite.
14:53Laila le décrivait comme un monstre
14:56qui lui faisait vivre un enfer et qui prenait tout l'argent du salon.
14:59Le 21 juin 2011, autour de minuit,
15:02Ouzane est passé.
15:04Il a tiré derrière lui le rideau métallique.
15:06Il a commencé à parler avec Laila dans le bureau.
15:09Des questions d'argent, le ton est monté.
15:11Après cette altercation, Farid Ouzane s'est levé.
15:14Il a fait savoir qu'il partait.
15:16Laila m'a demandé d'aller chercher deux chandeliers dans une chambre.
15:19Elle m'en a donné un.
15:21Elle a frappé Ouzane à la tête alors qu'il se faufilait sous le rideau,
15:25raconte la jeune femme.
15:27Elle raconte que Laila a fait rasseoir l'homme dans le bureau.
15:30Il était à moitié sonné.
15:32Il saignait à la tête.
15:33Laila est allée chercher un câble.
15:35Elle l'a enroulé autour du cou de la victime.
15:37Elle lui a donné un bout à elle pour tirer dessus.
15:41J'ai été incapable d'aller plus loin
15:43car j'ai aperçu le visage de Farid Ouzane dans un miroir.
15:46Il ne s'est jamais débattu.
15:48Je me suis réfugié dans un couloir.
15:50Elodie Le Toulec dit que Laila Idiassine
15:53a mis du temps à sortir du bureau.
15:56Puis elle lui a demandé, je crois qu'il est mort.
15:59Crois-tu qu'il faut que je lui entaille les veines ?
16:03Laila Idiassine est également placée en garde à vue.
16:06Elle affiche le plus grand calme.
16:08Elle dit tomber des nus.
16:10Elle présente Elodie Le Toulec comme une fille instable
16:14qui lui voue une jalousie maladive.
16:16Laila conteste toute implication dans le crime.
16:19Elle en ignore tout.
16:20Elle se souvient simplement qu'en juillet 2011,
16:23elle a eu des problèmes avec Elodie.
16:25Elle lui avait demandé de quitter le salon.
16:27Peut-être Elodie cherche-t-elle à se venger ?
16:30A propos de Farid Ouzane,
16:32Laila estime qu'il a sans doute été tué à cause de sa double vie.
16:36C'était un homme qui fréquentait les voyous,
16:38qui renseignait la police.
16:39Il avait des comptes bancaires au Maroc, en Suisse.
16:42Il craignait constamment d'être suivi
16:44en faisant son possible pour passer inaperçu, dit-elle.
16:49Et voilà donc pour ces gardes à vue.
16:51L'enquête s'éclaire avec toutefois une double déclaration
16:54qui ne concorde absolument pas.
16:56Effectivement, celle d'Elodie et celle de Laila
17:00ne concordent absolument pas.
17:02L'une dit ce qui s'est passé ce jour-là.
17:04Moi, je n'ai pas tué, mais j'ai assisté à cette atroce meurtre.
17:07Quant à Laila, elle dit, moi, je n'y suis pour rien du tout.
17:10Cette fille est folle et elle raconte n'importe quoi.
17:12Donc, il va falloir éclaircir tout ça.
17:15Yvan Duvivier, vous êtes l'un de nos invités aujourd'hui
17:17dans l'heure du crime.
17:18Journaliste à l'Orient pour le journal West France.
17:22Vous avez suivi cette affaire dès le début
17:24et vous êtes avec nous depuis le début de cette heure du crime.
17:26Yvan, sans cette écoute téléphonique,
17:29les gendarmes seraient sans doute passés à côté
17:32de la résolution de l'affaire.
17:34Clairement.
17:35Au début, on a la découverte de la clé.
17:37À partir du moment où ils ont réussi à loger,
17:39M. Ouzane, ils comprennent rapidement
17:42que c'est lui qui tient ce lieu de prostitution.
17:44Là, les personnes qui y travaillent,
17:46les deux femmes et d'autres personnes,
17:48sont mises sous écoute.
17:49Dès lors que la justice fait savoir
17:53qu'effectivement, ils savent que c'est M. Ouzane
17:55qui était dans la valise,
17:57forcément, ça réagit au niveau des personnes
17:59qui l'entouraient.
18:00Il y a des discussions qui sont entendues,
18:02qui sont mises sous écoute.
18:03L'interpellation, je crois,
18:04après parution des articles dans West of France
18:06et le Télégramme,
18:07l'interpellation de mémoire se fait dès le lendemain.
18:10Oui, ça va assez vite.
18:11Effectivement, vous avez raison.
18:12Les gendarmes, comme les policiers d'ailleurs,
18:14ils travaillent toujours de la même manière.
18:16C'est-à-dire qu'on cherche à écouter les uns et les autres
18:18et à savoir si ça réagit à des informations
18:20qui peuvent apparaître dans la presse
18:21ou qui sont diffusées.
18:22C'est assez malin.
18:23Mais souvent, très souvent, ça marche.
18:25Et là, ça a marché dans ce coup-là.
18:27Yvan Duvivier, Elodie Le Toulec,
18:30évidemment, on ne fait pas un dessin,
18:32mais c'est elle le maillon faible,
18:34parce qu'elle a beaucoup de problèmes psychologiques, cette fille.
18:36Elle est fragile.
18:38C'est une femme, effectivement,
18:39dont on va comprendre qu'elle est très très fragile.
18:42Elle a été victime d'une agression sexuelle
18:45dans sa jeunesse, adolescente.
18:47Une famille peut-être pas suffisamment présente.
18:50Elle a l'air assez perdue.
18:52Elle a eu une relation,
18:53ce qui est un objet aussi d'une déposition assez abominable,
18:58alors que, franchement, on était déjà dans le bloc,
19:01d'un ancien professeur de théâtre de son lycée,
19:03à Lorient,
19:04avec qui elle avait eu une relation sexuelle.
19:08Il avait 30 ans de plus qu'elle.
19:10C'est une jeune femme qui arrive déjà très perturbée à Paris.
19:15Abîmée.
19:16L'expérateur du théâtre.
19:17On voit où ça l'a bené.
19:19Finalement, c'est elle qui va avoir le discours le plus constant,
19:24le plus fiable sur lequel vont pouvoir s'appuyer les enquêteurs.
19:27C'est ce qu'elle tiendra comme ligne aussi pendant le procès.
19:31Elle ne va pas changer de ligne dans ses déclarations,
19:35même si, effectivement, Elodie est fragile.
19:38Maître Nicolas Lignel,
19:39vous êtes également avec nous dans l'heure du crime,
19:40avocat à Paris,
19:41avocat de la mère de Farid Ouzane
19:43et de ses frères et de sa sœur.
19:46Elodie, on l'a dit,
19:48elle est très fragile.
19:49Elle fait un récit,
19:50certes qui est assez précis,
19:52mais toujours entrecoupé de flash.
19:54Il y a des souvenirs disparates.
19:56Elle ne se souvient pas très bien, c'est ça ?
19:58En réalité, la position qui est celle d'Elodie,
20:01c'est une position qui consiste d'abord à être extrêmement floue.
20:06Elle est dans une situation très difficile.
20:08Psychologiquement, c'est quelqu'un qui ne va pas bien,
20:11qui n'est pas équilibré.
20:12Qui a tendance à affabuler régulièrement,
20:15qui est régulièrement sujet à des problématiques psychiatriques.
20:19Et puis, elle raconte cette histoire.
20:21Elle la raconte à plusieurs reprises,
20:23dans un contexte un peu particulier.
20:25Et à la fin,
20:26elle exprime quelque chose de façon assez constante,
20:29ce qui permet de poser les choses,
20:31ce qui permet de comprendre quelle est la vérité,
20:33ce qui permet à la famille de la victime de comprendre les choses,
20:37d'essayer de passer outre,
20:39de passer de l'autre côté du deuil de la victime.
20:42Je vous coupe, Maître Lignol,
20:44parce que juste un petit mot quand même.
20:46Il y a l'autopsie.
20:47Elle montre quand même une mort très violente, cette autopsie.
20:51Il a été roué de coups.
20:53Il a des traces de coups partout sur le corps.
20:55Il a ensuite fait l'objet d'un masque avec du plastique sur son visage,
21:02ce qui a eu comme conséquence qu'il ait mort soit avant,
21:05soit tout juste avant d'être mis dans la valise.
21:09Soit il était encore agonisant quand on l'a mis dans la valise.
21:12Ces circonstances,
21:14personne ne les souhaiterait à son pire ennemi.
21:17Yvan Duvivier, on le voit bien,
21:19dans ce climat très particulier,
21:21deux femmes qui sont face à face,
21:23c'est parole contre parole,
21:25deux profils très différents.
21:27Oui, ce ne sont pas du tout les mêmes profils.
21:29Effectivement, Leyla vient des mureaux.
21:31Elle a eu une enfance aussi,
21:33on imagine, très, très mouvementée.
21:35Et lorsqu'elle est prostituée dans ce salon de massage,
21:39effectivement, elle dit que c'est un métier qui lui plaît.
21:42Son but, c'est de faire de l'argent,
21:45toujours plus d'argent.
21:47Et on peut penser qu'effectivement,
21:49c'est ce côté un peu vénal qui a fait
21:51qu'elle a poussé peut-être un petit peu loin
21:53Elodie et Farid Ouzane pour en gagner toujours un peu plus.
21:58Et Ouzane, voyant qu'effectivement,
22:00elle détournait de l'argent,
22:02aurait demandé des comptes ce fameux soir-là.
22:04Et on serait arrivé à ce qu'il est advenu.
22:07C'est étonnant, cette garde à vue Yvan Duvivier,
22:09parce que Leyla Yassine,
22:11elle va étonner les enquêteurs.
22:13Elle va même les surprendre parce qu'elle ne bronche pas.
22:15Elle reste droite, elle est sûre d'elle, elle dément.
22:18C'est vrai qu'elle a toujours tenu ce comportement
22:21devant les enquêteurs, devant les juges.
22:24Elle n'a jamais dérogé de sa position.
22:26Ou effectivement, ce n'est pas elle.
22:28Elle disait même au début qu'elle ne savait même pas qui était ce monsieur.
22:30Ensuite, ce n'était pas possible que ce soit Farid Ouzane.
22:33Toutes les éléments ont été apportés,
22:35mais elle est restée arc-boutée sur sa position.
22:38C'est ça, elle reste vraiment droite dans ses bottes,
22:40comme on pourrait dire.
22:41Mais effectivement, elle ne bouge pas.
22:43Maître Nicolas Lignel, après tout,
22:45on peut penser à...
22:46Bon, il y a ses femmes qui sont dans le décor,
22:48mais on peut penser à un règlement de compte.
22:51Un règlement de compte est possible dans ce type de contexte ?
22:54Un règlement de compte est toujours possible ?
22:56Est-ce qu'en l'occurrence, c'est un règlement de compte qui a eu lieu ?
22:59Non, clairement, je pense que ce n'est pas le cas.
23:01C'est ce qui a été définitivement jugé.
23:04Laquelle des femmes dit donc la vérité ?
23:06Toutes les deux ont fait le voyage jusqu'en Bretagne.
23:10Farid Ouzane, le mystère de la momie dans la valise.
23:13Elles m'ont dit qu'elles transportaient de la vaisselle en Bretagne pour un salon.
23:17L'enquête de l'heure du crime, la valise au cadavre était très lourde.
23:21N'étaient-elles pas trop de deux pour la porter ?
23:24C'est à suivre dans un court instant sur RTL.
23:31Jean-Alphonse Richard.
23:33L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard.
23:36Jusqu'à 15h30 sur RTL.
23:38L'audience, elles vont se présenter exactement comme elles étaient pendant toute l'instruction.
23:42C'est-à-dire que Sabrina se présente, je caricature, mais comme la tombe, le caïd.
23:47C'est-à-dire, je n'ai rien fait, moi je suis innocente, c'est à vous de prouver ma culpabilité,
23:50je n'ai rien à vous dire.
23:51C'est peut-être un règlement de compte du milieu, c'est peut-être un vol qui a mal tourné,
23:55moi je n'en sais rien, en tout cas, j'y suis pour rien.
23:58Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur le meurtre de Farid Ouzane.
24:01Ce proxénète parisien, patron d'un salon de massage, a été retrouvé en juillet 2011,
24:06flottant dans une valise à l'Orient.
24:08Deux femmes qui travaillaient pour lui sont interrogées,
24:11l'une avoue, l'autre se dit étrangère au crime.
24:15Devant les enquêteurs, Elodie Le Toulet, qui a du mal à se souvenir de ce qui s'est passé
24:19après le meurtre de Farid Ouzane.
24:22Elle ne se voit pas en train de placer le corps dans une valise.
24:26Elle se souvient juste que la victime avait un sac en plastique blanc sur le visage.
24:31Le lendemain du crime, elle raconte avoir accompagné Layla Idiassine
24:35chez Castorama pour acheter de la soude.
24:38La valise a été achetée dans l'après-midi sur les Champs-Elysées.
24:41Dans la soirée, Layla a appelé un taxi.
24:44Toutes les deux tiraient la lourde valise.
24:46Elles ont dit au chauffeur qu'elle transportait de la vaisselle pour un salon en Bretagne.
24:51Le chauffeur, entendu, confirme qu'il a entendu un bruit de vaisselle dans le bagage.
24:58Elles ont pris le train jusqu'à Lorient.
25:00Le père d'Elodie, Pierrick Le Toulet, est venu les attendre.
25:03En garde à vue, il indique que les filles étaient dans un état second.
25:07Elodie lui a alors avoué qu'elles avaient fait une grosse bêtise.
25:11Elle lui a confié qu'elles-mêmes n'avaient rien fait,
25:15mais qu'un individu était mort et que cet individu leur voulait du mal.
25:21Pour éviter des ennuis à sa fille,
25:23Pierrick Le Toulet s'est alors chargé de faire disparaître la valise en la jetant dans l'eau.
25:30Layla et Yacine restent impassibles.
25:33Elle admet avoir effectivement accompagné Elodie deux fois en Bretagne pour des visites dans sa famille.
25:38La dernière fois, Elodie dit qu'elle avait une grosse valise,
25:42mais elle ignore ce qu'elle contenait.
25:45Layla précise qu'Elodie s'est isolée avec son père lors de leur arrivée.
25:49Ensuite, elle n'a plus vu la valise.
25:51Pierrick Le Toulet assure de son côté que Layla savait très bien ce qui se passait.
25:57Elle ne pouvait pas ne pas entendre ce que j'ai dit,
26:00car j'ai expliqué que j'allais trouver un bateau pour jeter la valise, assure-t-il.
26:04Mais Layla reste sur ses positions.
26:06Selon elle, Elodie souffre de troubles psychiques, des hallucinations,
26:10notamment causées par la prise de cocaïne.
26:12Hallucinations qui lui font confondre réalité et fiction.
26:18Et on est toujours à ce point d'achoppement entre deux versions qui s'affrontent.
26:22Yvan Duvivier, vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
26:27Vous êtes journaliste à Ouest France et vous suivez cette affaire.
26:31Il y a, je l'ai dit, le récit d'Elodie, mais on ne sait pas tout.
26:36Il y a encore beaucoup de questions qui se posent.
26:39Une dispute pour une histoire d'argent.
26:42Un coup de lampe, je crois, sur le visage.
26:47Il tombe au sol, il est un petit peu groggy.
26:50Un sac plastique qu'il a mis sur la tête du malheureux, on ne saura jamais.
26:55Après, ce fil de l'imprimante qu'il a mis autour de son cou.
26:58Layla qui insiste pour dire qu'Elodie a tiré d'un côté.
27:01Elodie qui en convient, mais dit qu'elle était dans l'état second.
27:04Et puis voilà, la mort est donnée.
27:06Après, comment on se débarrasse du corps?
27:08Et c'est là qu'effectivement, c'est peut-être là que c'est le plus difficile à intégrer de l'extérieur.
27:15C'est-à-dire de se dire que le corps de cet homme a pu être plié ainsi dans cette valise.
27:21Juste par ces deux jeunes femmes qui ne sont pas forcément plus fragiles que d'autres.
27:25Mais techniquement, on a l'impression que c'était un travail peut-être de deux gens de le faire.
27:30L'enquête n'a pas prouvé d'intervention autre que la leur.
27:34Oui, alors il n'y a effectivement que les deux filles qui auraient placé ce corps dans cette valise.
27:38On ne trouve pas d'autres intervenants.
27:40Puis il y a le papa aussi, le père d'Elodie.
27:43Justement, Maître Nicolas Lignel, vous êtes avocat au barreau de Paris.
27:47Vous êtes dans cette affaire l'avocat de la mère de Farid Ouzane et puis un de ses frères et de sa sœur.
27:52Maître Lignel, le père d'Elodie, lui ce qu'il va dire, c'est qu'il voulait aider sa fille, c'est tout.
27:58Il a pris cette valise, mais en fait, c'était pour alléger sa culpabilité, sa douleur et sa peine.
28:05C'est exact. L'intervention du père dans l'équation, c'est difficile de dire sympathique,
28:11mais on comprend la position de ce père au fond et la position de mes clients,
28:16enfin de nos clients parce qu'on était deux appelés des associés.
28:20Avec mon associé, la position de nos clients, c'était de considérer que cet homme est un père de famille,
28:27sa fille lui dit voilà, on a fait une bêtise très grave.
28:31Il aide sa fille à la fin de l'histoire dans des circonstances qui sont évidemment extrêmement tristes
28:39et on lui reproche un recel de cadavres parce qu'en réalité, il a caché la conséquence du meurtre.
28:47Mais au fond, c'est un homme qui a essayé d'aider sa fille.
28:51Oui, c'est ça, il a aidé, on le comprend bien, effectivement.
28:54Alors, on ne va pas revenir là-dessus parce qu'effectivement, les deux versions, les deux filles,
28:58elles sont contraires l'une à l'autre, mais il y a quand même deux témoins dans cette affaire.
29:02Il y a le père, on vient d'en parler, le père d'Elodie, et puis le taxi.
29:06Alors, pour ces deux hommes, les filles, c'est sûr, elles étaient ensemble.
29:10Cette valise, elles l'ont transportée ensemble.
29:14Alors, c'est vrai, oui. C'est d'ailleurs assez symptomatique.
29:19La version du taxi, c'est une version qui sent le vrai, on ne le voit pas mentir.
29:25En réalité, les deux femmes, après avoir tué Farid Ouzad,
29:31elles décident qu'elles vont l'emmener et donc elles le mettent dans cette fameuse grande valise.
29:37Et puis, elles décident qu'elles vont l'emmener en taxi jusqu'à Lorient.
29:41Et quand elles l'emmènent en taxi jusqu'à Lorient, le taxi leur dit mais qu'est-ce que c'est que cette énorme valise ?
29:47Qu'est-ce que vous transportez, deux femmes, comme ça, depuis Paris jusqu'à Lorient ?
29:51Et elles répondent, c'est de la vaisselle parce que nous allons participer à une manifestation relative à la vaisselle.
29:59C'est pour ça que c'est très lourd.
30:01Ça, relaté par le taxi, ça ressemble à une explication qui est tellement énorme qu'elle paraît vraie.
30:08Oui, c'est ça. Oui, oui, mais tout est énorme dans cette histoire, effectivement, et ça paraît vrai.
30:12Yvan Duvivier, qu'est-ce qu'elles disent, les analyses psychiatriques et psychologiques de ces deux femmes qui, encore une fois, ne se ressemblent vraiment pas ?
30:20Elles sont plus axées sur Elodie, effectivement, ou pour elle, ça va être vraiment quelque chose qui va la servir, entre guillemets.
30:30Et ce sur quoi vont jouer beaucoup ses avocats.
30:33Leïla reste toujours une part de mystère qui entoure cette jeune femme.
30:37Dans son positionnement, dans son histoire, elle oppose une certaine fermeté.
30:43La façon dont elle parle au président est assez saisissante.
30:48Deux femmes qui vont être renvoyées devant la cour d'assises.
30:53Farid Ouzane, le mystère de la momie dans la valise.
30:57C'était évident que tout ça remonterait à la surface, pas la valise, mais toute cette histoire.
31:02L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
31:08L'heure du crime.
31:11L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
31:15Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, l'enquête sur le meurtre de Farid Ouzane,
31:19patron d'un salon de massage parisien étouffé et jeté dans une valise dans la rate de Lorient en juillet 2011.
31:25Cinq ans après les faits, deux femmes, ses ex-employées, sont jugées.
31:29L'une a tout raconté, l'autre continue à nier.
31:34Jeudi 8 décembre 2016, Laila Idiassine, 32 ans, cheveux bouclés en chignon,
31:39gilet couleur crème et Elodie Le Toulec, 29 ans, trench coat beige,
31:44sont devant la cour d'assises de Vannes, dans le Morbihan,
31:47accusée du meurtre du proxénète et indique de police Farid Ouzane.
31:51Le père d'Elodie, Pierrick Le Toulec, 54 ans, est également jugé pour recel de cadavre.
31:57Il avait jeté la valise à l'eau.
31:59C'était évident que tout ça remonterait à la surface, pas la valise, mais toute cette histoire, indique-t-il.
32:06Les deux femmes ne se regardent pas.
32:08Ma position n'a pas changé, je suis innocente, martèle Laila,
32:11ajoutant qu'elle est certaine que ce n'est pas Farid Ouzane qui était dans la valise.
32:16Elodie répète en revanche qu'elle a fait une bêtise.
32:19Elle est prête à raconter à nouveau, sans omettre aucun détail, la mort de Farid Ouzane,
32:24une histoire qui l'a fait sombrer dans la dépression.
32:28Les enquêteurs de la gendarmerie maritime de l'Orient décrivent Laila Id Yassine.
32:33Elle n'a pas montré d'émotion lors de son interpellation.
32:36Elle semblait y être préparée, raconte le gendarme Patrice Mazier.
32:40Il ajoute, ses réponses m'ont scotché.
32:43J'avais l'impression qu'elle était le pendant du ministre Jérôme Cahuzac devant l'Assemblée nationale,
32:48vu son emploi et son assurance.
32:51L'avocat général la considère comme la principale instigatrice du crime,
32:56son mobile, l'argent.
32:58Rester seule aux commandes d'un business qui rapportait 90 000 euros par mois.
33:04Son avocat Pierre Lembroso déplore que l'enquête repose sur la seule version d'Elodie.
33:09Selon lui, la piste du grand banditisme d'un règlement de compte n'a jamais été explorée.
33:1416 décembre, le verdict.
33:1612 ans de prison pour Laila Id Yassine.
33:196 ans pour Elodie Le Toulec.
33:211 an avec sursis pour Pierrick Le Toulec.
33:26Et on retrouve dans cette heure du crime l'un de nos invités,
33:28c'est Yvan Duvivier, journaliste à West France,
33:31à la rédaction de West France, à l'Orient,
33:34et qui, évidemment, vous êtes intéressé à cette affaire
33:36puisque cette valise avait été retrouvée dans le port de votre ville.
33:41Gros procès à l'époque, ce procès devant la Cour d'Assise.
33:47Alors tout faut situer parce qu'on est sur une affaire qui date de 2011,
33:51on arrive au procès, on est en 2016, 4 ans et demi plus tard,
33:55et comme tout chroniqueur judiciaire, on a projeté plein de choses sur cette affaire,
34:01et là on se retrouve avec des gens, entre guillemets, normaux, comme vous et moi,
34:05qui viennent devoir répondre de leurs actes, qui sont quand même assez abominables,
34:10et c'est toujours une bascule énorme qu'on arrive en Cour d'Assise,
34:13et on va passer près de deux semaines avec eux,
34:16c'est une affaire qui sort complètement de l'ordinaire,
34:18d'ailleurs aujourd'hui, encore dans les couloirs du tribunal,
34:20chacun se souvient de cette histoire et de la valise à tout jamais.
34:25Et effectivement, Yvan Duvivier, elles ont quelle attitude ces deux accusés ?
34:31Pas une fois vont se regarder, on sent que chacune va camper sur sa position,
34:36il y a là aussi le père de La Lorientaise, qui est proche d'elle,
34:41mais voilà, il y a vraiment une vraie césure entre les deux jeunes femmes,
34:45entre leur position et leur façon d'appréhender ce procès.
34:50L'une campe sur sa position, il leur dit « question, j'ai rien fait »,
34:53l'autre qui dit « j'ai fait un peu, mais c'était surtout Leïla,
34:57sur laquelle j'étais en emprise, qui m'a dit d'agir »,
35:01donc là-dessus elles ne vont pas déroger.
35:04Pour autant, on sent qu'il y a un mystère qui perdure entre elles,
35:09une vérité qu'elles ne sortiront pas,
35:12malgré les efforts de la présidente Lebonois pour que la vérité surgisse enfin,
35:16mais ça n'arrivera jamais.
35:18C'est compliqué parce qu'effectivement, on fait du sur place dans ce procès,
35:21chacune reste sur sa position.
35:26Maître Nicolas Lignel, vous êtes avec nous invité dans l'heure du crime,
35:31avocat à Paris et puis avocat dans cette affaire de la mère de Farid Ouzane
35:35et puis un de ses frères et de sa sœur, vous êtes évidemment à ce procès,
35:39vous avez accompagné vos clients pendant toute cette enquête qui a été douloureuse
35:44parce qu'on ne sait pas vraiment très bien comment est mort cet homme finalement,
35:48il y a une seule version et c'est un peu compliqué de le savoir.
35:51Quelle ambiance règne sur ce procès ?
35:54Pour moi, ce qui a été le plus difficile,
35:57ça a été le climat et l'ambiance à la cour d'assises,
36:02les relations avec la défense ont été parfois extrêmement difficiles,
36:07les avocats de Leïla étaient particulièrement agressifs,
36:11il y a eu vraiment des comportements qui étaient très durs,
36:15révélateur d'une volonté à tout prix de détourner le débat.
36:19Pour moi, les choses étaient extrêmement claires,
36:22la position d'El Odime paraissait assez claire et puis digne.
36:27Digne comparé à celle de Leïla, c'est ça que vous voulez dire maître ?
36:32La position de Leïla était beaucoup plus complexe de ce point de vue
36:36parce que lorsqu'il y a une dénégation très ferme comme ça,
36:39c'est difficile, mettez-vous à la place de la mère, du père, de la soeur
36:43qui ont perdu quelqu'un qu'ils aimaient.
36:45Il n'était pas forcément très recommandable dans tous les domaines
36:49mais ils ont quand même perdu quelqu'un qu'ils aimaient
36:51pour un certain nombre de choses.
36:53On est flou, on ne leur dit pas clairement, voilà ce qui s'est passé,
36:56ça ressemble à quelqu'un qui n'assume pas complètement ce qu'il a fait.
36:59Yvan Duvivier, il y a effectivement ce verdict et des condamnations
37:03mais on a l'impression que la vérité n'a pas vraiment jailli lors de ces audiences,
37:07on n'a pas beaucoup avancé.
37:09Voilà, on a toujours eu l'impression pendant ce procès qu'il manquait
37:12une parole définitive parce que l'une et l'autre se rejetaient un petit peu la balle
37:17mais finalement au bout du compte, on ne sait toujours pas ce qui s'est vraiment passé
37:21dans ce salon de massage entre guillemets.
37:24Sauf qu'un homme est mort, il est mort asphyxié mais il y a eu des coups
37:29qu'il a reçus sur la tête qui tenaient les fameux fils de l'imprimante
37:32et qui ont permis de lui serrer le cou et de conduire à son décès.
37:37L'une dit qu'elle a agi seule, l'autre dit qu'elle avait l'aide de l'autre femme qui était présente.
37:43Il y a toujours ce flou.
37:44Oui, c'est le sentiment qu'on en retire de ce procès, il y a ce flou.
37:49On ne voit pas vraiment la balle mais il y a beaucoup de silence et de non-dit mettre Nicolas Lignel.
37:55Il y a des condamnations, je l'ai dit, elles ne sont pas moindres,
37:58ces condamnations sont même assez lourdes.
38:01Est-ce que vos clients ont été satisfaits de ce verdict ?
38:06Non, mes clients n'ont absolument pas été satisfaits des peines rendues par la cour d'assises.
38:13Mais vous savez, très souvent les clients ne sont pas satisfaits
38:18quand ils sont victimes des peines qui sont rendues.
38:21Parce que pour une mère, pour un frère et pour une sœur,
38:26il n'y a pas de peine assez lourde pour celui qui a tué, celui qui était votre fils ou votre frère.
38:33Et j'ajoute à ça qu'effectivement, Elodie Le Toulec a écopé six ans de prison
38:38mais parce qu'on avait reconnu l'altération de son discernement, c'était important de le souligner.
38:43Seule Laila va faire d'ailleurs appel de sa condamnation.
38:46Farid Ouzane, le mystère de la momie dans la valise.
38:49Ça fait cinq ans que je me demande pourquoi elle m'accuse.
38:53L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
39:05Dans l'heure du crime aujourd'hui, le meurtre de Farid Ouzane, un proxénète parisien,
39:09retrouvé dans une valise flottant dans la Rade de l'Orient en juillet 2011.
39:13Deux ex-employés d'un salon de massage ont été condamnés aux assises en 2016.
39:18L'une d'elles clame son innocence, elle fait appel.
39:23Mardi 6 novembre 2018, Laila Id Yassine, 34 ans,
39:28est devant la cour d'assises d'appel des Côtes d'Armor à Saint-Brieuc.
39:32Seule dans son box, elle répète qu'elle n'est pour rien dans cette sombre histoire.
39:36Ça fait cinq ans que je me demande pourquoi elle m'accuse,
39:40dit-elle en parlant d'Élodie Le Toulec.
39:43Laila Id Yassine est à nouveau condamnée à 12 ans de prison.
39:48Lors des procès, les deux femmes avaient raconté leur souffrance de prostituées.
39:52Laila, jusque-là, maître d'elle-même, avait pleuré en prononçant ces mots.
39:57Ce n'est pas normal de traiter les femmes comme des objets et de les obliger à fuir la violence.
40:05Le récit n'est pas le même dans la mesure où Élodie Le Toulec,
40:09elle a une version de quelque chose qu'elle aurait vue, qu'elle aurait observée,
40:12auquel elle aurait un peu participé selon ses dires.
40:15Et pour ma cliente Laila Id Yassine, elle ne peut rien dire
40:18puisqu'elle dit qu'elle n'était pas présent, qu'elle est arrivée vers 20h au salon de massage.
40:24La voix de maître Pierre Lambroso, avocat de Laila Id Yassine,
40:28c'était sur RTL avec cette double version qui se sera affrontée jusqu'au bout.
40:33Puisque Laila Id Yassine a fait appel, elle a continué à clamer son innocence.
40:37On lui donne la parole, elle a été entendue cette parole,
40:40mais cette femme a été condamnée une nouvelle fois à 12 ans de prison.
40:45Yvan Duvivier, vous êtes avec nous dans cette heure du crime,
40:48l'un de nos invités, journaliste à West France, à l'agence de Lorient.
40:52Évidemment, Lorient c'est la ville où on avait retrouvé cette fameuse valise.
40:55Et vous vous êtes intéressé à cette affaire dès le début.
40:59Qu'est-ce qu'elles sont devenues ces deux femmes,
41:02les deux femmes qui ont mis ce corps, qui ont été reconnues coupables,
41:06qui ont mis ce corps dans cette valise ?
41:09Les deux jeunes femmes ont purgé leur peine aujourd'hui.
41:13L'une est repartie, je crois, travailler dans le sud de la France,
41:17ce qui concerne Laila,
41:19et je crois que la réinsertion d'Élodie est aujourd'hui aboutie,
41:23dans l'ouest de la France.
41:25La prison est derrière elles, derrière ces deux femmes.
41:29Elles ont payé leur dette à la société,
41:31et effectivement, c'est une nouvelle vie qui s'ouvre à elles.
41:35Maître Nicolas Lignel, vous êtes avec nous depuis le début de cette heure du crime,
41:40dans cette affaire avocat de la mère de Farid Ouzane, la victime,
41:43et puis aussi avocat d'un de ses frères et de sa sœur.
41:47Il y a une question qui reste en suspens.
41:50On ne l'a pas tranchée, cette question.
41:52Est-ce que c'est l'argent ? Est-ce que c'est la passion ?
41:55Est-ce que c'est la colère ?
41:57Pourquoi est-ce qu'on est arrivé à tuer cet homme ?
42:00Alors, ce n'est pas très clair, cet aspect-là du dossier.
42:04Ce qu'on sait quand même, c'est qu'il y a une somme de 260 000 euros
42:08qui a été récupérée par l'EILA,
42:10et ça, ça résulte de la procédure.
42:12Elle en a donné 10 000 à Elodie,
42:15elle en a donné 10 000 à quelqu'un d'autre,
42:17et donc, il me semble que quand même,
42:20il y avait peut-être une explication qui tenait au fait
42:24qu'on a voulu tuer le patron pour prendre sa place.
42:27Une question qui me trouble beaucoup,
42:30et il faut en dire un mot quand même.
42:32En filigrane de cette affaire,
42:34il y a la prostitution, il y a la violence.
42:37Il y a ce salon de massage très grasseux à Paris, etc.
42:40Mais on ne peut pas traiter cette affaire
42:43sans parler de cet aspect de l'histoire ?
42:46Alors, ça, c'est une excellente question.
42:49Moi, je ne suis pas sûr qu'on puisse dire
42:53que ça résulte seulement de la violence et de la prostitution.
42:56Après, est-ce que quand on est souteneur
42:58et qu'on gère un salon de massage qui pratique la prostitution,
43:01on est dans un contexte de violence ?
43:03Oui, bien sûr.
43:04Est-ce que quand on fait ça,
43:06on fait quelque chose qui est pardonnable ou qui est acceptable ?
43:09Non, bien sûr.
43:10Mais il faut aussi se souvenir que cet homme
43:12qui avait un accord avec la police,
43:14il avait une famille,
43:15et que la famille, elle a perdu quelqu'un
43:17qui n'était pas très recommandable,
43:19intervenait dans un milieu violent,
43:21mais qui était aussi un fils et un frère.
43:24Oui, effectivement.
43:25Puis c'est la victime.
43:26Farid Houzan était proxémète,
43:27peut-être peu recommandable, comme vous le dites, maître.
43:29Mais effectivement, c'est la victime.
43:31Mais effectivement, dans cette affaire,
43:33c'est de lui dont on parle.
43:34Farid Houzan, c'est lui qui était dans la valise.
43:36Yvan Duvivier,
43:38il y a quelque chose qui frappe aussi,
43:40c'est la détermination de Laila,
43:41parce qu'elle n'a jamais cessé de clamer son innocence.
43:43Après tout, elle aurait pu baisser les bras.
43:45Mais ça, c'est très étonnant, son attitude.
43:48Oui, jusqu'à lorsque le verdict a été rendu,
43:53le premier verdict.
43:55Rapidement, elle a dit qu'elle faisait appel.
43:57Elle a fait appel seule.
43:58On retrouve, lors d'un second procès en 2018,
44:01devant la cour d'assises de Saint-Brieuc,
44:03avec de nouveaux avocats,
44:04puisqu'on l'a changé plusieurs fois.
44:06Sa position sera la même.
44:08Je crois que sa peine variera de peu.
44:10C'est ce qu'on retrouve souvent dans ce genre de positionnement
44:15de gens qui sont dans le délit, dans les affaires criminelles.
44:18C'est difficile, une fois qu'on a pris une position
44:20devant les inquéteurs, devant un juge d'instruction,
44:22de revenir en arrière.
44:23C'est rarissime qu'on les voit, lors d'un procès,
44:27revenir en arrière et passer aux aveux.
44:31Revoir une position qu'ils ont tenue, mordicus,
44:33pendant des mois et des années de détention.
44:36Oui, c'est ça, c'est difficile de faire marche arrière.
44:38On se persuade qu'on a raison, à un moment donné,
44:41et on n'en sort pas de ce chemin.
44:43Il y a encore une question.
44:46Les histoires de malsanglantes, il y en a beaucoup,
44:48dans la chronique criminelle.
44:50Ce n'est pas la seule.
44:52Mais là, c'est étonnant,
44:53parce qu'on aurait pu tout miser sur l'ADN.
44:55On dit l'ADN, l'ADN, ça résout tout, etc.
44:57Effectivement, c'est grâce à ça qu'on va obtenir la vérité.
45:00Mais là, c'est étonnant.
45:02On a cherché une petite clé,
45:03et c'est une enquête sur le terrain,
45:05une enquête à l'ancienne, finalement.
45:07Oui, puis comme je vous le disais,
45:09ce sont aussi des gendarmes maritimes, au départ,
45:12qui vont intervenir en milieu urbain.
45:14Ce n'est pas forcément là où ils sont le plus à l'aise.
45:16Ils sont gendarmes, évidemment.
45:17Mais ils se retrouvent dans un contexte,
45:19à rechercher un serrurier,
45:20parce que c'est quand même, entre guillemets,
45:22pour faire un mauvais jeu de mots,
45:23c'est la clé de l'énigme.
45:25Ils nous racontaient qu'ils se retrouvaient
45:28dans des hôtels, des motels, le soir, à dormir,
45:31et le matin, refaire des serruriers,
45:33avec des plans, on se partage.
45:35Tu vas ici, je vais là.
45:36C'était franchement un travail.
45:38Ils ont eu beaucoup de flair,
45:40et surtout beaucoup d'opinâtreté dans leur enquête.
45:44C'est une affaire qui a marqué Lorient, Yvan Duvivier.
45:47Oui, Lorient, c'était ce qu'on appelait, nous,
45:50l'affaire du corps dans la valise.
45:52Ça parle à tout le monde, même la valise tout court.
45:55Des affaires criminelles comme celle-là,
45:57on en rencontre peu dans une décennie,
46:00dans une carrière de journaliste, c'est clair.
46:03Et puis celle-là avait un relief particulier.
46:06Il y avait le côté loquissime de la découverte d'un corps
46:09en décomposition dans une valise qui flotte dans la rave.
46:12Il y a tous ces clichés.
46:14Aujourd'hui, on peut se dire que c'est du passé.
46:17La justice est passée,
46:19et que les personnes ont purgé leur peine,
46:22qu'aujourd'hui, elles sont entrées dans une nouvelle vie,
46:24qu'elles ont choisi pour toutes les deux.
46:26Je crois que l'essentiel est bien là.
46:28Merci infiniment à Yvan Duvivier et Maître Nicolas Ligneul
46:31d'avoir été aujourd'hui les invités de L'Heure du Crime.
46:33Merci à l'équipe de l'émission,
46:35rédactrice en chef Justine Vignot, préparation Marie Bossard,
46:38Marie-Lou Goyer.
46:39Réalisation en direct de Jonathan Griveaux.