• il y a 8 mois
Cinq ans et demi que la famille de Tiphaine Véron, entre la France et le Japon, remue ciel et terre pour retrouver une trace de la jeune femme. Des proches qui ont arpenté à plusieurs reprises la région de lacs, de forêts profondes et de brumes autour de la petite cité de Nikko. Un décor tout autant somptueux que tragique dans lequel a disparu en une poignée d'heures la Française, à l'été 2018. Thiphaine Véron n'a pour l'heure jamais été retrouvée mais l'enquête est loin d'être au point mort. Les efforts et l'agitation incessante de la famille Véron ont permis que le dossier ne soit pas refermé.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 19 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Plus le temps passe, plus on se dit qu'elle a été séquestrée.
00:10 Est-ce qu'elle a été séquestrée et tuée ?
00:11 Séquestrée et maintenue en vie ?
00:12 J'espère qu'elle soit vivante, mais en même temps,
00:15 quand je me dis ça, je me dis "mais vivante, mais dans quelles conditions ?"
00:17 La disparition, c'est la chose la plus effroyable qui arrive à une famille.
00:20 Bonjour, 5 ans et demi que la famille de Tiffen Veyron,
00:25 entre France et Japon,
00:27 remue ciel et terre pour retrouver sa trace.
00:30 Des proches qui ont arpenté à plusieurs reprises cette région de lac,
00:33 de forêts profondes et de brume autour de la petite cité ancestrale de Nikko.
00:38 Un décor tout autant somptueux que tragique,
00:41 dans lequel a disparu en une poignée d'heures la Française à l'été 2018.
00:45 Tiffen Veyron n'a pour l'heure jamais été retrouvée,
00:49 mais l'enquête est loin d'être au point mort.
00:51 Les efforts et l'agitation incessante de la famille Veyron
00:55 ont permis que le dossier ne soit pas refermé
00:57 et que les autorités japonaises,
00:59 longtemps passives voire inertes,
01:01 prennent désormais la mesure de cette affaire.
01:03 Dans les mois qui viennent,
01:05 les juges du Paul Colquhais, chargé des investigations,
01:08 devraient ainsi accéder à des informations jamais communiquées jusque-là
01:12 par les autorités locales,
01:14 de précieux rapports de police,
01:16 des expertises scientifiques, des témoignages.
01:18 Va-t-on enfin savoir ce qui s'est passé ?
01:21 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:23 Tiffen Veyron, le mystère de la chambre Marche.
01:27 Je l'ai vu partir en marchant dans la rue.
01:31 Il était autour de 10h du matin.
01:32 Je me souviens que la pluie avait cessé.
01:34 Et puis je l'ai perdu de vue.
01:36 L'enquête aujourd'hui de L'Heure du Crime,
01:38 la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:40 À tout de suite sur RTL.
01:43 L'Heure du Crime, présenté par Jean-Alphonse Réchard sur RTL.
01:47 14h30, 15h30, Jean-Alphonse Réchard sur RTL.
01:52 L'Heure du Crime.
01:54 Dans L'Heure du Crime aujourd'hui,
01:55 les dernières avancées de l'enquête sur la disparition de Tiffen Veyron au Japon à l'été 2018.
02:01 Investigation toujours en cours et qui reviennent inexorablement sur le dernier endroit
02:06 où la jeune femme a été vue vivante.
02:09 Une auberge pour touristes à 150 km de Tokyo.
02:12 Samedi 28 juillet 2018, autour de 15h,
02:16 Tiffen Veyron, 36 ans, célibataire, assistante de vie scolaire à Poitiers,
02:21 arrive avec sa grande valise couleur Bordeaux à la petite gare de Nikko,
02:25 une cité ancestrale sur les berges bucoliques de la rivière Daya,
02:30 adossée à des montagnes couvertes de forêts où se dresse une multitude de temples.
02:35 Toute l'année, les touristes se pressent ici.
02:37 Ce jour-là, il pleut légèrement.
02:39 La française qui porte un poncho en plastique bleu
02:42 marche pendant 40 minutes jusqu'à son auberge, la Turtle Inn, un peu à l'écart du centre-ville.
02:49 Elle enregistre autour de 16h.
02:51 L'hôtelière lui donne la clé de la chambre, marche au rez-de-chaussée,
02:55 tout au bout d'un couloir qui débouche sur une issue de secours.
02:58 À 16h33, la voyageuse adresse des textos à sa famille et à ses proches.
03:02 Elle indique "l'hôtel est mignon, orange, corail, la propriétaire est adorable".
03:07 Elle mixe le japonais avec l'anglais.
03:09 Nikko est entourée de montagnes, villes plutôt traditionnelles.
03:12 Trop tard pour elle.
03:13 Pour aller visiter les temples, d'autant plus que la pluie redouble
03:16 et que le typhon Jongdari est annoncé.
03:19 "C'est dommage pour une ville qui s'appelle Lumière du Soleil", écrit-elle à une amie.
03:24 Dimanche 29 juillet, Tiffen Veyron se réveille vers 7h du matin,
03:28 horaire attesté par les relevés de téléphonie.
03:31 À 8h30, elle apparaît dans la salle des petits-déjeuners de la Turtle Inn.
03:35 Le propriétaire, Kinya Fukuda, se souvient de l'avoir vue vêtue d'un tricot blanc,
03:40 d'un short, les cheveux attachés.
03:42 Dans la salle, deux Français et un couple d'Allemands.
03:45 Les témoins vont raconter avoir échangé quelques mots avec elle.
03:49 Elle avait l'intention d'aller visiter les temples, les abords du lac Shuzhenji.
03:53 Elle portait son sac à main en bandoulière et consultait son téléphone, vont-ils préciser.
03:58 Tiffen Veyron apparaît dans la salle en arrière-plan d'une photo prise à 8h41 par un client japonais.
04:05 Elle aurait ensuite rejoint sa chambre, dans ses premières déclarations à la police.
04:10 Le patron de l'auberge assure que la Française a quitté l'établissement juste avant 10h du matin.
04:17 Il s'en souvient car il a été surpris qu'elle ne le salue pas.
04:21 Il lui a souhaité de son côté une bonne journée.
04:23 La cliente est sortie, il l'a vue partir en marchant dans la rue.
04:26 Il se souvient qu'à ce moment-là, la pluie s'était arrêtée.
04:30 L'hôtelier dit n'avoir plus prêté l'attention à la Française jusqu'au lendemain matin,
04:35 où il a été surpris par son absence.
04:38 À 10h30, il est allé frapper à la porte de la chambre March.
04:41 Pas de réponse.
04:42 Il a trouvé la pièce vide et bien rangée.
04:44 La valise et le passeport de Tiffen étaient là.
04:47 L'hôtelier n'est pas allé au commissariat.
04:49 Il a juste signalé l'absence à une patrouille de police qui circulait dans le quartier.
04:54 Dans les mois qui suivent la disparition, et bien que le téléphone portable de la Française n'est jamais été retrouvé,
05:01 la téléphonie contredit les déclarations de l'hôtelier.
05:04 Tiffen Veyron n'a jamais quitté l'hôtel aux alentours de 10h du matin.
05:08 Elle est restée bien plus longtemps dans la salle ou plus sûrement dans sa chambre,
05:12 branchée sur le Wi-Fi du Turtle Inn.
05:15 Ce matin-là, elle consulte des itinéraires pour se rendre de l'Auberge jusqu'à des temples.
05:20 Elle utilise aussi un convertisseur de devises.
05:22 Elle envoie un mail à son agence bancaire.
05:25 Le téléphone est coupé à 11h40.
05:28 Selon l'opérateur Free, qui a aidé la famille à retrouver les données,
05:33 l'appareil a été éteint brutalement.
05:36 A cette heure-là, Tiffen Veyron aurait donc été seule dans l'hôtel avec le patron, Kinya Fukuda.
05:43 Ce dernier réinterrogé va donner un autre horaire de la sortie de la cliente,
05:47 tout en précisant que sa fille était avec lui à ce moment-là.
05:52 Et voilà donc pour ces premières questions qui se posent lors des premières heures de la disparition,
05:57 derrière les murs de cette auberge et dans cette chambre,
06:00 où l'on va détecter quelques semaines plus tard du sang sur les murs.
06:04 La famille de Tiffen sur place va aller de surprise en surprise.
06:08 On va en parler dans la suite de l'heure du crime.
06:11 Bonjour Damien Veyron.
06:12 Bonjour.
06:13 Merci infiniment d'être aujourd'hui avec nous dans le studio de l'heure du crime.
06:17 Vous y êtes déjà venu plusieurs fois ici, et trop de fois j'ai envie de dire,
06:20 parce qu'on a envie que cette affaire avance et qu'on ait enfin quelques éléments pour avancer dans la vérité.
06:26 Vous êtes le frère de Tiffen Veyron, vous avez été omniprésent dans cette enquête depuis le début,
06:31 et vous êtes l'auteur avec Sybille Veyron, votre sœur,
06:35 du livre "Tiffen où es-tu à la recherche de notre sœur" qui a été publié il y a quelques mois déjà aux éditions Robert Laffont.
06:41 Je conseille ce livre parce que si vous avez envie d'aller plus loin dans cette affaire,
06:45 c'est ce livre qu'il faut lire.
06:46 Il y a toute l'enquête en fait qui est résumée dans ce livre.
06:49 Alors, il y a une seule certitude finalement dans cette affaire,
06:54 et c'est bien peu, et c'est bien maigre.
06:56 - Tiffen, on la voit entrer au Turtle Inn, mais personne ne la voit ressortir, c'est ça ?
07:01 - Mais tout à fait, vous avez raison, effectivement.
07:03 On sait d'ailleurs, vous l'avez dit, elle nous envoie tout de suite des messages lorsqu'elle arrive le samedi 28,
07:09 à Nico, au Turtle Inn,
07:11 et ensuite, dès le dimanche 29 juillet, nous n'avons plus de nouvelles.
07:16 Et vous l'avez dit, nous nous avons enquêté sur la téléphonie,
07:20 et effectivement, ce qu'on voit le dimanche matin, c'est qu'elle est bien dans son hôtel,
07:24 jusqu'à 11h40, et non pas...
07:26 - Ça c'est clair et net ?
07:27 - Oui, par rapport à l'application Google.
07:29 Ça c'est vraiment par rapport à l'application Google,
07:31 où on voit effectivement qu'elle est dans son hôtel jusqu'à 11h40.
07:36 Alors ce qui est troublant, c'est que, vous l'avez dit tout à l'heure,
07:38 l'hôtelier explique qu'elle est partie avant 10h.
07:40 Donc déjà, il y a une première contradiction.
07:42 - Alors l'hôtelier, encore une question, Damien Véran, l'hôtelier il peut se tromper.
07:44 Après tout, des clients, il en voit tous les jours,
07:47 il n'est pas censé prendre leurs entrées et leurs sorties,
07:49 c'est panoté dans un registre.
07:51 Il a pu se tromper, mais il est un peu ennuyé,
07:53 parce qu'il ne sait plus trop bien ce qu'il a raconté.
07:55 Il va fournir plusieurs versions,
07:57 même s'il n'a jamais été réellement interrogé sur le fond,
07:59 il faut bien le dire.
08:01 - C'est exactement ça. Parce qu'au début, effectivement, c'est confus.
08:03 Il dit "je pense qu'elle est partie vers 10h30,
08:05 je lui ai dit bonne journée",
08:07 c'est pas clair.
08:09 Ensuite, il change.
08:11 - Il dit "j'étais pas content parce qu'elle m'a pas dit bonjour".
08:13 Ça, il le fait remarquer.
08:15 - Alors oui, ce qui est plus troublant, c'est que
08:17 Tiffen a été au Japon pour parler japonais.
08:19 Donc il explique qu'elle lui a dit au revoir en anglais.
08:21 Ce qui est très étonnant.
08:23 - Elle aurait utilisé le japonais.
08:25 - Et surtout, il explique qu'elle est partie vers 10h30,
08:27 alors qu'en fait, non, après vérification,
08:29 c'est bien avant 10h, selon ce qu'il dit.
08:31 Selon ce qu'il explique. Sauf que
08:33 l'application Google montre qu'elle est bien
08:35 dans son hôtel, pratiquement jusqu'à 11h40.
08:37 Donc là, effectivement, vous avez déjà un décalage important.
08:39 - Ça pose déjà des problèmes.
08:41 Bonjour, maître Corrine Hermann.
08:43 - Bonjour. - Merci beaucoup d'être avec nous
08:45 aujourd'hui, également dans le studio L'Heure du Crime.
08:47 Vous êtes avocate au barreau de Paris
08:49 et vous traitez beaucoup, beaucoup
08:51 trop, encore une fois, de dossiers de
08:53 disparition de jeunes garçons,
08:55 de jeunes femmes. Et vous êtes dans cette affaire
08:57 évidemment l'avocate de la famille de Tiffen Veyron.
08:59 On a le sentiment,
09:01 maître Corrine Hermann, vous connaissez bien
09:03 le système judiciaire français,
09:05 peut-être sans doute un peu moins le système japonais,
09:07 qui a l'air un peu plus flottant, ou en tout cas pas du tout le même.
09:09 On n'a pas l'impression qu'il y a beaucoup
09:11 d'attention qui est menée dans l'enquête au début.
09:13 Notamment les auditions de la
09:15 dernière personne à avoir vu Tiffen, ce patron
09:17 d'hôtel,
09:19 il n'est pas interrogé, véritablement.
09:21 - Il est interrogé, mais
09:23 les questions sont très
09:25 succinctes, il n'y a pas de vérification
09:27 qui vont avec les questions. Ça peut aussi arriver
09:29 chez nous, parfois, c'est la problématique.
09:31 - On peut passer à côté. - Oui, parce que
09:33 on croit ce que dit la personne,
09:35 s'il a un petit peu de
09:37 présence, on croit ce qu'il dit,
09:39 on ne le met pas en doute,
09:41 on va considérer qu'il n'est pas l'auteur des faits,
09:43 on ne vérifie pas vraiment, il y a des
09:45 contradictions, même dans ses interrogatoires
09:47 à lui, on ne vérifie pas.
09:49 Mais c'est la seule chose qui est faite dans le dossier.
09:51 En fait, c'est qu'à part deux, trois
09:53 interrogatoires, il n'y a pas grand-chose de fait derrière.
09:55 - Et ce qu'il y a de très étonnant, alors là, moi je parle
09:57 côté français, mais en France
09:59 c'est plutôt en réflexe, Corinne Hermann.
10:01 On perquisitionne ?
10:03 On va voir la chambre, où était, peut-être on fait
10:05 des relevés d'empreintes, comme ça, parce que
10:07 c'est la mécanique habituelle. - On va aller
10:09 dans la chambre, mais on va regarder comme ça succinctement,
10:11 on ne va pas faire des expertises
10:13 tout de suite. En fait, le dossier
10:15 d'instruction qu'on reçoit du Japon, qui est probablement
10:17 incomplet, on a très peu de vérifications,
10:19 même si on nous dit qu'on en a fait beaucoup, qu'on a fait
10:21 des battues, etc., on fait peu
10:23 d'investigations dans l'hôtel.
10:25 - Damien Véron, il y a la téléphonie,
10:27 on sait qu'elle est précieuse, et vous avez travaillé
10:29 avec Xavier Niel, qui est le patron
10:31 de Free, et qu'on peut saluer, d'ailleurs, il faut le dire,
10:33 parce qu'il vous a beaucoup aidé dans cette affaire, et notamment
10:35 à retrouver des données.
10:37 Est-ce que tout a été fait, tout a été exploité
10:39 dans cette téléphonie, aujourd'hui ?
10:41 - Vous avez raison. Nous, on a pu avancer
10:43 sur l'application Google. Là, je le disais,
10:45 11h40, indique que Tiffen est probablement dans son hôtel,
10:47 et oui, Xavier Niel, il faut le remercier, puisqu'il nous a permis,
10:49 en nous mettant en contact avec l'un de ses
10:51 bords droits, qui s'occupe des réquisitions,
10:53 de montrer qu'effectivement, le téléphone de Tiffen
10:55 se serait cassé de manière irrégulière.
10:57 - Il s'est cassé ? Alors, il faut bien
10:59 expliquer à nos auditeurs,
11:01 d'un seul coup, on l'a éteint, c'est ça, brutalement ?
11:03 - Alors, il ne s'est pas éteint naturellement, donc il a été soit
11:05 cassé, soit abattu et arraché,
11:07 enfin, en tout cas, ce que montre
11:09 son expertise, c'est qu'il y a eu,
11:11 c'est ça... - Un geste brutal ?
11:13 - Il a été arrêté de manière brutale.
11:15 - Mais si ça se passe, c'est dans l'hôtel, on est d'accord ?
11:17 - Alors, c'est le problème, c'est que nous,
11:19 vous avez raison, ce qu'on sait,
11:21 c'est que le téléphone ne marche plus à partir
11:23 de 20h, le dimanche
11:25 29 juillet. Par contre,
11:27 justement, c'est pour ça que là,
11:29 les juges de l'institut vont essayer
11:31 de travailler sur la question du téléphone,
11:33 ce qui est assez compliqué, mais vous avez raison,
11:35 il nous manque des informations entre 11h40 et 20h.
11:37 - C'est compliqué, Corinne Hermann, d'avoir des informations,
11:39 surtout quand on est à des milliers
11:41 de kilomètres de distance, c'est parfois compliqué en France,
11:43 mais là, c'est un autre système,
11:45 il faut communiquer sans arrêt tous les jours, presque.
11:47 - Oui, c'est un autre système, mais c'est de la technicité,
11:49 la technicité, c'est quelque chose qui peut se
11:51 retracer, qui peut être retravaillé,
11:53 on a des experts dans le monde, on a des experts
11:55 en renseignement, et donc on va pouvoir utiliser
11:57 ces experts, il faut absolument qu'on fasse
11:59 ce travail, on peut le faire d'ici. C'est ce que j'essaye
12:01 toujours d'expliquer dans les dossiers internationaux,
12:03 on peut le faire d'ici, en tout cas des vérifications
12:05 basiques qui ensuite vont être exportées
12:07 dans le pays, où on demandera
12:09 évidemment la coopération de la justice
12:11 locale, mais nos
12:13 opérateurs, ils sont internationaux,
12:15 donc ils peuvent nous aider. - Et la clé est
12:17 peut-être effectivement dans ces téléphones.
12:19 La famille va arriver sur place, la police
12:21 japonaise va alors enfin se rendre
12:23 à l'auberge et trouver du
12:25 sang. Tiffen Veyron,
12:27 le mystère de la chambre Marche,
12:29 des éclaboussures apparaissent, très importantes,
12:31 impressionnantes, j'ai l'impression que
12:33 le point d'impact part du bas du mur,
12:35 le produit a révélé
12:37 du sang. L'enquête de l'heure du crime,
12:39 on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:41 14h30,
12:43 15h30, l'heure du crime
12:45 sur RTL.
12:47 L'heure du crime, présentée
12:49 par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
12:51 Au programme, aujourd'hui,
12:53 de l'heure du crime, une enquête toujours en cours,
12:55 la disparition en juillet 2018
12:57 dans la petite ville de Nikko,
12:59 Japon de la française Tiffen Veyron,
13:01 évaporée au lendemain même
13:03 de son arrivée. 4 jours plus tard,
13:05 la famille est sur place.
13:07 Samedi 4 août 2018, dans la soirée,
13:09 les frères et la sœur de Tiffen Veyron,
13:11 Damien, Stanislas et Sybille,
13:13 débarquent à Nikko. Ils ont
13:15 bon espoir d'avoir rapidement des nouvelles
13:17 de leur sœur et de savoir ce qui a pu se passer.
13:19 Les policiers locaux n'en sont qu'au début
13:21 de leurs investigations et n'ont pas beaucoup
13:23 d'éléments. Ils ont entendu,
13:25 semble-t-il, quelques témoins, mais c'est comme si
13:27 ces vérifications n'avaient pas beaucoup
13:29 d'importance. La police de Nikko
13:31 fait vite savoir que c'est la piste
13:33 de la disparition volontaire ou plus
13:35 certainement celle de l'accident
13:37 qui sont privilégiés.
13:39 Les enquêteurs pensent que Tiffen a pu se
13:41 noyer dans un lac ou dans la rivière
13:43 d'Aïa. Les mauvaises
13:45 conditions météo, le passage
13:47 du typhon Jongdari, auraient
13:49 rendu le cours d'eau dangereux. Selon eux,
13:51 son corps sera inévitablement
13:53 retrouvé. La famille,
13:55 incrédule, ne relâche pas la pression sur les
13:57 autorités. On leur assure que tout est
13:59 fait pour retrouver Tiffen. Une patrouille a
14:01 été envoyée sur chaque lieu
14:03 où la française aurait pu se rendre.
14:05 Le chef d'enquête de la police de Nikko
14:07 reste toutefois catégorique.
14:09 « Tant qu'il n'y aura pas de nouveaux indices,
14:11 nous ne ferons pas de recherche »,
14:13 affirme-t-il. Le dossier change
14:15 de main, confié au commissariat central de
14:17 Toshigi. Il faut attendre neuf
14:19 jours pour qu'un avis de recherche rédigé
14:21 en japonais et en anglais soit
14:23 affiché à Nikko.
14:25 Mercredi 8 août, pour prouver
14:27 sa bonne volonté et son souci de transparence,
14:29 la police invite Damien
14:31 Veyron à se rendre avec les
14:33 experts dans la chambre March du Turtle
14:35 Inn, là où Tiffen
14:37 résidait. Jusque-là, l'hôtelier
14:39 Kinya Fukuda n'a fait l'objet que d'une
14:41 audition de routine. Damien et Sibyl
14:43 étaient allés à sa rencontre.
14:45 Ils s'étaient renseignés pour savoir s'ils pouvaient
14:47 contacter les clients qui étaient à l'auberge
14:49 au moment de la disparition. L'hôtelier
14:51 leur avait répliqué « Non, non,
14:53 il ne faut surtout pas déranger
14:55 les clients ». Vêtus comme
14:57 les experts de la police, Damien Veyron,
14:59 combinaison blanche, entre dans la chambre.
15:01 La pièce est passée au luminol,
15:03 un produit qui permet de détecter les
15:05 traces de sang. Rien n'apparaît sur les
15:07 premiers murs, ni dans la salle de bain,
15:09 jusqu'à ce que le produit soit
15:11 projeté sur une cloison près de la porte
15:13 d'entrée et d'un banc où était posée
15:15 la valise de Tiffen.
15:17 Des éclaboussures bleues
15:19 apparaissent de manière très précise,
15:21 très importante, impressionnante.
15:23 « J'ai l'impression que le point d'impact
15:25 part du bas du mur », se souvient
15:27 Damien Veyron. Le produit a réagi
15:29 semble-t-il à la présence de sang.
15:31 Les policiers, tout d'abord surpris, se font
15:33 circonspercer. Ils vont parler de réaction
15:35 chimique, mais pas forcément de
15:37 présence de sang. Aucune analyse de ces
15:39 traces n'a, semble-t-il,
15:41 été menée.
15:43 Vendredi 10 août, une batture à
15:45 l'église de Tiffen. Une petite centaine de
15:47 policiers et de volontaires sont conduits sur
15:49 les sites des temples où voulaient se rendre
15:51 Tiffen. Les rives de la rivière
15:53 sont explorées sans résultat.
15:55 9 septembre,
15:57 Sybille lance un appel aux
15:59 touristes de Nikko.
16:01 Un mois plus tard, elle interpelle Emmanuel Macron
16:03 dans la cour de l'Elysée, lors de la visite du
16:05 premier ministre japonais Shinzo Abe.
16:07 Pas d'écho. L'enquête va
16:09 alors végéter.
16:11 Et la famille va continuer
16:13 presque toute seule, il faut bien le dire,
16:15 les investigations. Famille qui ne
16:17 peut pas croire à un simple accident et qui
16:19 va donc retourner au Japon
16:21 plusieurs fois. Où on va
16:23 découvrir d'ailleurs une liste de
16:25 disparitions inexpliquées, de crimes non
16:27 élucidés dans cette région
16:29 même de Nikko. On va s'interroger
16:31 même sur un tueur en série,
16:33 pourquoi pas un tueur itinérant.
16:35 Tout est possible. On va en parler de
16:37 cette possibilité, de cette hypothèse dans la suite
16:39 de l'heure du crime. On retrouve dans
16:41 cette émission aujourd'hui Damien Véron qui est l'un de nos
16:43 invités. Vous êtes le frère de Tiffen
16:45 Véron et vous enquêtez
16:47 au premier chef dans cette affaire.
16:49 Il y a ce premier voyage au Japon,
16:51 moi je le trouve très riche parce que vous allez apprendre plein de choses.
16:53 On va vous montrer beaucoup
16:55 d'ailleurs de choses que vous allez remagasiner
16:57 et ça va servir pour la suite de l'enquête.
16:59 Quel sentiment
17:01 vous avez lorsque vous rencontrez
17:03 la police japonaise ? On a l'impression
17:05 que ça leur fait un peu peur
17:07 cette histoire. C'est un peu vertigineux, ils n'ont pas
17:09 l'habitude d'être comme ça sollicités.
17:11 C'est exactement ça.
17:13 Surtout, c'est très clair. On arrive,
17:15 ils nous emmènent près d'un lieu touristique en disant
17:17 "Tiffen est tombé dans la rivière, elle est tombée..."
17:19 Ils sont affirmatifs. Oui, puis surtout ils leur donnent la valise
17:21 de Tiffen et le soir ils nous disent "bon bah vous pourrez
17:23 rentrer chez vous, il n'y aura plus d'investigation, c'est terminé."
17:25 C'est parce qu'on a mobilisé les médias
17:27 japonais et qu'il y a eu une vraie pression
17:29 qu'ensuite ils ont été contraints de
17:31 commencer à essayer de faire,
17:33 mais sans faire. Vous l'avez dit, c'est nous qui avons dû
17:35 contacter les témoins.
17:37 On a dû commencer à mener l'enquête.
17:39 Parce que ça ne bougeait pas sur place.
17:41 Pour eux c'était réglé, ils nous ont donné la valise de Tiffen,
17:43 c'était terminé. Ils nous ont dit "il n'y aura plus rien."
17:45 C'est par cette pression qu'ils ont commencé
17:47 à devoir bouger.
17:49 Maître Corinne Hermann, vous êtes également avec nous aujourd'hui dans le studio
17:51 de l'Or du crime, vous êtes l'avocate de la famille
17:53 de Tiffen Veyron.
17:55 Ça c'est terrifiant parce que ça s'appelle l'effet tunnel.
17:57 C'est-à-dire qu'on part
17:59 du principe que là, par exemple,
18:01 c'est un accident, elle est tombée à l'eau,
18:03 elle s'est noyée, le corps va
18:05 réapparaître. C'est ce que dit la police ?
18:07 Oui, c'est l'effet tunnel. C'est aussi l'effet
18:09 "je n'ai pas envie
18:11 d'investiguer, je n'ai pas envie d'avoir de meurtres
18:13 sur mon territoire, notamment
18:15 de personnes étrangères qui sont des touristes."
18:17 Parce que ça fait quand même une mauvaise image
18:19 du lieu. Et donc je vais trouver
18:21 une explication qui n'est pas forcément
18:23 qui va paraître, qui pourrait peut-être
18:25 calmer tout le monde, mais qui...
18:27 On l'entend tout le temps cette explication, même en France.
18:29 On l'entend "le corps va réapparaître,
18:31 il est tombé dans la rivière." Ça arrive peu.
18:33 En fait, en réalité, ça arrive très peu.
18:35 Et donc c'est juste "je n'ai pas envie
18:37 d'investiguer sur ce dossier, je n'ai pas
18:39 d'éléments pour investiguer, donc je ne le ferai pas."
18:41 Et là, à l'époque, vous n'êtes pas encore dans le dossier.
18:43 Non.
18:45 Vous connaissez bien ça aussi, cette mécanique
18:47 qui est écrasante pour les familles de victimes,
18:49 d'autant plus à l'étranger,
18:51 où on doit affronter les autorités,
18:53 on doit s'expliquer quasiment, et même s'excuser
18:55 parfois. C'est une sorte de
18:57 rouleau compresseur par l'autorité de la police
18:59 ou de la justice, d'écarter les familles
19:01 et de trouver des moyens
19:03 comme ça, d'écarter les familles en disant "bon, on va retrouver le corps,
19:05 repartez, soyez tranquilles."
19:07 On le connaît aussi, c'est une façon de les détourner
19:09 et de ne pas faire. Quand on n'a pas envie,
19:11 on ne le fait pas.
19:13 Damien Véron, je reviens vers vous, et vous en parlez
19:15 dans votre livre, il y a quelques pages qui sont consacrées
19:17 à cela, et j'ai cité d'ailleurs
19:19 vos propos dans ce livre.
19:21 Le livre, c'est "Tiffaine Véron,
19:23 où es-tu ?" que vous avez écrit avec
19:25 votre soeur Cybille, et qui est sortie
19:27 aux éditions Robert Laffont.
19:29 Damien Véron, racontez-nous
19:31 l'épisode du luminol, parce que ça, c'est très
19:33 spectaculaire, dans cette chambre.
19:35 On vous invite à cette
19:37 espèce de
19:39 test pour retrouver des traces
19:41 de sang. Tout le monde est persuadé qu'on ne va rien
19:43 trouver du tout, donc vous êtes le bienvenu.
19:45 Et là, il y a la surprise. - Oui, c'est exactement
19:47 ça. Pour remettre dans le contexte,
19:49 c'est que les japonais, finalement,
19:51 ont commencé à faire quelque chose,
19:53 à essayer de montrer qu'ils bougeaient devant les médias,
19:55 et notre maire de France a écrit
19:57 à Emmanuel Macron en disant "Vous devez
19:59 nous aider, puisque la police ne fait rien." Et les
20:01 policiers ont vu, qui avaient vu ce tweet,
20:03 ils ont été vexés. Donc le lendemain,
20:05 ils nous ont convoqués à l'hôtel, en disant
20:07 "Vous allez voir que nous aussi, on a des capacités
20:09 d'analyse, de faire
20:11 ce que vous demandez à Emmanuel Macron." C'est-à-dire
20:13 qu'il y ait des experts scientifiques
20:15 qui fassent des recherches. Donc je suis
20:17 effectivement convoqué.
20:19 On nous demande à Stan, Cybille et moi, qui veut
20:21 bien participer à la reconstitution.
20:23 Donc j'accepte. Et effectivement,
20:25 il m'habille en charlotte, et là on arrive dans la chambre,
20:27 et il me dit "On va faire un test luminol,
20:29 on va vous montrer qu'on est capable de le faire, et donc
20:31 il n'y a pas de sang à la chambre de Tiffen."
20:33 Je vois que c'est laborieux, ils mettent un ton fou
20:35 à fermer les rideaux pour qu'on soit dans l'obscurité.
20:37 Ils font pratiquement
20:39 toute la chambre
20:41 avec cette espèce de spray, et ensuite cette lumière bleue.
20:43 Sauf qu'à un moment donné, sur l'un des murs,
20:45 effectivement, il y a des éclaboussures qui apparaissent.
20:47 Et donc là, je me rappelle, je me rappelais
20:49 toujours que cette image, je suis interloqué.
20:51 Et donc je vois que l'officier
20:53 en face de moi est aussi interloqué que moi.
20:55 - Il y a le silence de tout à coup ?
20:57 - Il fait un "Ooooh !"
20:59 Vous savez, les japonais, quand ils sont surpris, ils ont un espèce
21:01 de petit cri aigu comme ça, et je le vois, on se regarde,
21:03 je vois que lui
21:05 est aussi surpris que moi.
21:07 - Et alors, il faut donner un petit élément
21:09 sur la suite, parce qu'on ne sait pas ce que sont devenus
21:11 ces analyses. Est-ce que vous en avez pris
21:13 connaissance, vous, de ces analyses ?
21:15 - 5 ans et demi après, on ne sait toujours pas.
21:17 Non, ça n'a jamais été communiqué, ça a été demandé.
21:19 Il y a eu deux CRI, il va y avoir une nouvelle CRI,
21:21 évidemment, ça va être demandé.
21:23 Il y a une opacité sur tout ce qui s'est passé depuis le début,
21:25 mais qui est terrible. - Parce qu'on peut y retourner aussi,
21:27 dans cette chambre, avec des experts. - J'imagine.
21:29 - On peut supposer qu'on peut retrouver encore des traces.
21:31 Aujourd'hui, on fait des merveilles en matière
21:33 de découverte de traces de sang, c'est très étonnant.
21:35 Maître Corry-Hermann, là,
21:37 on est face à un mur,
21:39 vous l'avez dit, c'est parfois compliqué.
21:41 Mais là, non seulement,
21:43 ça ne communique pas beaucoup,
21:45 mais en plus, on ne transmet même pas
21:47 les dossiers à la police française.
21:49 On cache des éléments, on ne les transmet pas.
21:51 Donc ça va être le but, avec le pôle Colquez,
21:53 d'avoir, au terme de la CRI
21:55 qui va être rendue, d'avoir au moins
21:57 déjà la copie des éléments
21:59 qui ont été travaillés par les japonais.
22:01 C'est une base sur laquelle on pourra s'appuyer ensuite,
22:03 pour faire des demandes, x et y.
22:05 On pourrait renvoyer des experts là-bas.
22:07 On pourrait, si on a l'autorisation des autorités
22:09 japonaises, de nous faciliter
22:11 des expertises sur place.
22:13 On peut projeter sur place des experts
22:15 qui pourront exploiter, en tout cas,
22:17 les traces qui pourraient rester, parce qu'il reste toujours des traces.
22:19 On peut venir 10 ans, 20 ans, 30 ans après,
22:21 on va retrouver des traces.
22:23 - On peut même nettoyer, on va trouver des traces.
22:25 - Oui, même nettoyer, on trouvera des traces.
22:27 - Mais lorsqu'on prend un prélèvement,
22:29 par exemple, je dis n'importe quoi,
22:31 sur le mur, sur la peinture,
22:33 on peut arriver à retrouver
22:35 qui appartient ce sang ?
22:37 - On peut trouver des traces génétiques,
22:39 on peut d'abord établir que c'est du sang,
22:41 parce que ça, c'est la première chose.
22:43 On peut avoir des matières qui réagissent
22:45 et qui ne sont pas du sang.
22:47 Donc, il faut déjà s'assurer que c'est du sang, du sang humain.
22:49 Et ensuite, on peut retrouver des traces génétiques.
22:51 Mais pour ça, il faudrait déjà savoir ce qu'ils ont fait,
22:53 et avoir les photos, ça nous aiderait bien.
22:55 - La famille va repartir
22:57 au Japon et découvrir une ville
22:59 pas si tranquille que cela.
23:01 Stéphane Véron, le mystère de la chambre Marche.
23:03 Il y a toute une liste
23:05 d'agressions à Nico,
23:07 des crânes, des corps démembrés, un cadavre
23:09 dans une valise. J'ai très peur que notre
23:11 soeur se soit fait agresser.
23:13 L'enquête de l'heure du crime, et si un tueur en série
23:15 rodait dans cette région en chanteresse.
23:17 C'est à suivre dans un court instant sur RTL.
23:19 - 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
23:21 Jean-Alphonse Richard.
23:23 - L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard.
23:25 - Jusqu'à 15h30 sur RTL.
23:27 - Elle a laissé son passeport, ainsi que son emploi
23:29 du temps dans la chambre d'Odell.
23:31 Ce qui indique qu'elle n'avait probablement
23:33 pas l'intention de disparaître.
23:35 Si elle était tombée dans la rivière,
23:37 des effets personnels auraient dû être trouvés.
23:39 Mais rien n'est apparu.
23:41 - Retour, on a une nouvelle
23:43 information sur la famille de Jean-Alphonse Richard.
23:45 - C'est un homme qui a été tué.
23:47 - Retour, aujourd'hui dans l'heure du crime
23:49 sur la disparition de Tiffen Veyron.
23:51 Juillet 2018 au Japon.
23:53 Quatre ans et demi d'enquête à rebondissement.
23:55 La famille suit et mène
23:57 souvent les investigations.
23:59 Et si la jeune femme avait été victime
24:01 d'un prédateur ?
24:03 Aout 2018, un mois après
24:05 la disparition de Tiffen Veyron,
24:07 un crâne est découvert à demi enfoui
24:09 dans une pelouse près des voies ferrées
24:11 de la gare de Nikko.
24:13 Il n'appartient pas à la française.
24:15 Deux femmes sont retrouvées sur un parking.
24:17 Toutes deux égorgées.
24:19 9 octobre, un corps non identifié
24:21 est trouvé à Nikko, sur une rive
24:23 de la rivière Daiwa.
24:25 Impossible d'identifier ce cadavre
24:27 en décomposition, ni même de savoir
24:29 s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.
24:31 En décembre et janvier 2019,
24:33 des ossements et un crâne sont
24:35 signalés dans l'une des grandes forêts
24:37 qui entourent Nikko.
24:39 19 janvier 2022, un cadavre
24:41 démembré est retrouvé dans une valise
24:43 sur un ancien parcours de golf
24:45 de la petite ville. Après analyse,
24:47 il ne s'agit pas de la touriste disparue.
24:49 Un enquêteur japonais privé
24:51 missionné par la famille pour examiner
24:53 le dossier recense entre
24:55 2018 et 2022, pas moins
24:57 de 15 corps retrouvés
24:59 et 33 agressions sexuelles
25:01 sur le territoire de la préfecture de Toshigi,
25:03 à laquelle appartient la cité
25:05 de Nikko. Il y a des choses
25:07 qui se passent à Nikko. Il y a toute une liste
25:09 d'agressions qui apparaissent.
25:11 "On a très peur que Tiffen se soit fait agresser
25:13 dans les environs de son hôtel",
25:15 déclare Damien Veyron.
25:17 "On n'est pas à l'abri d'un tueur en série
25:19 qui sévit dans la région", ajoute
25:21 Sibyl Veyron.
25:23 Lors des voyages sur place, la famille
25:25 avait appris qu'au moment de la disparition
25:27 de Tiffen, un faux guide s'est vissé
25:29 sur les chemins des temples. Il
25:31 harcelait les femmes et n'hésitait pas à poser
25:33 ses mains sur elles dans certains
25:35 passages isolés. Cet homme
25:37 postait sur les réseaux sociaux des photos,
25:39 des annonces, de coins à visiter.
25:41 L'une d'elles représente
25:43 une chute d'eau où la Française avait
25:45 justement l'intention de se rendre.
25:47 Mais la Française, Tiffen,
25:49 est-elle arrivée jusqu'à cet endroit ?
25:51 Et on retrouve dans "7 heures du crime" Damien Veyron,
25:55 le frère de Tiffen Veyron qui est aujourd'hui
25:57 dans le studio avec nous de "L'heure du crime" pour faire le point
25:59 sur cette longue enquête. 5 ans et demi
26:01 après la disparition de
26:03 Tiffen et les choses sont en train de bouger,
26:05 on en parle dans "7 heures du crime".
26:07 Damien Veyron, lorsque vous retournez au Japon,
26:09 lorsque vous vous renseignez,
26:11 lorsque vous mettez la contribution à certaines
26:13 personnes pour enquêter là-dessus,
26:15 la grande surprise c'est de découvrir
26:17 finalement toute cette lignée
26:19 de cadavres, d'ossements qui semblent
26:21 parsemer cette région, ô combien
26:23 tranquille. - Non mais tout à fait, et surtout
26:25 que Tiffen nous répétait avant de partir
26:27 en permanence que le Japon était le pays le plus sûr du monde.
26:29 Donc nous déjà, dès les premiers jours
26:31 après notre arrivée, on découvre qu'il y a un corps démembré
26:33 qui est découvert et puis après vous avez cité
26:35 - Il y a une longue liste, très longue, j'ai pas tout cité.
26:37 - Ah ouais, non, non, mais il y a une longue liste,
26:39 c'est terrible, sauf qu'il y a une opacité absolument sur tout.
26:41 Donc non, on est
26:43 complètement désespérés et très angoissés.
26:45 Puisque vous l'avez dit, soit Tiffen a été agressé
26:47 dans l'hôtel, mais si jamais, imaginons qu'elle soit sortie
26:49 de l'hôtel, dans les environs,
26:51 vous avez raison, il y a un faux guide qui a déjà agressé des femmes,
26:53 il y a un homme qui nous avait agressés en disant qu'il
26:55 savait où était Tiffen. Donc voilà,
26:57 plus on s'élargit de l'hôtel et plus on voit qu'il y a
26:59 de grandes possibilités. - C'est-à-dire que ces chemins sont dangereux,
27:01 cet environnement, il est dangereux,
27:03 manifestement, même si
27:05 pour Tiffen, c'est un peu compliqué, parce qu'on ne la voit pas
27:07 sur ces chemins, il faut bien le répéter.
27:09 - Mais oui, parce que vous n'êtes pas loin de Tokyo.
27:11 Donc si vous voulez, Tokyo, il y a une sécurité
27:13 à Tokyo qui est assez importante.
27:15 Donc quand des gens, d'ailleurs c'est un journaliste
27:17 japonais qui m'avait dit ça dans l'investigation, quand des gens
27:19 veulent faire des méfaits, effectivement, vous allez à Nikko,
27:21 c'est pas très loin, c'est plus facile,
27:23 vous êtes moins remarqué, vous pouvez vous délester d'un corps
27:25 dans les bois.
27:27 - Pour des prédateurs sexuels, c'est un terrain plus facile.
27:29 - En tout cas, on en retrouve énormément, donc oui,
27:31 probablement, oui, mais comme à chaque fois
27:33 que ces demandes sont faites à la police et qu'il n'y a pas
27:35 de réponse, il y a une opacité sur
27:37 tous ces corps retrouvés.
27:39 - Maître Corine Hermann, vous êtes avec nous également dans le studio
27:41 de l'heure du crime, vous êtes l'avocate
27:43 de la famille de Tiffen Véron.
27:45 Alors vous connaissez bien le phénomène de sérialité,
27:47 de tueurs en série en France. Est-ce qu'au Japon,
27:49 c'est la même chose ? Est-ce que c'est un phénomène qui est
27:51 envisagé ou pas ?
27:53 - En tout cas, la sérialité est mondiale. Elle existe
27:55 dans tous les pays du monde, selon des formes
27:57 différentes, parce que c'est en fonction d'une culture
27:59 et d'une façon de...
28:01 comment le pays est organisé,
28:03 comment culturellement on évolue, donc...
28:05 Mais évidemment qu'il y a des tueurs en série
28:07 au Japon, d'ailleurs il y en a qui sont même venus
28:09 sévir sur notre territoire.
28:11 Mais simplement, on ne sait pas comment
28:13 c'est traité là-bas, on ne sait pas comment le phénomène
28:15 est envisagé et traité par les policiers
28:17 ou par les magistrats
28:19 si tant est qu'ils puissent intervenir.
28:21 C'est plutôt les médias qui vont nous tenir
28:23 au courant de la découverte de corps,
28:25 mais on ne sait pas s'ils ont été reliés,
28:27 on ne sait pas ce qui a été fait. C'est une des demandes
28:29 qu'on va former, effectivement, de savoir
28:31 quels phénomènes peuvent exister autour
28:33 de Nikko. Je trouve que c'est inquiétant
28:35 parce qu'il y a beaucoup de touristes et que
28:37 ces criminels peuvent
28:39 perpétrer des crimes plutôt sur des touristes
28:41 parce qu'ils savent que ce sera moins investigué,
28:43 mais c'est aussi dangereux pour la population locale.
28:45 Donc ce serait bien qu'il y ait une analyse
28:47 globale des phénomènes autour
28:49 de Nikko. - Demande très importante
28:51 parce que c'est très opaque
28:53 finalement, les enquêtes au Japon,
28:55 la policière, ça ne communique pas,
28:57 on ne sait pas exactement comment ils travaillent,
28:59 ils gardent le secret là-dessus. C'est très
29:01 important parce qu'on ne sait pas si ce dossier Tiffen
29:03 par exemple, il a été rapproché d'autres dossiers.
29:05 - C'est la question qu'on se pose, c'est la question
29:07 qu'on a posée au juge d'instruction, à savoir
29:09 est-ce que ces corps sont tous identifiés,
29:11 est-ce qu'il y a des constantes de mode opératoire
29:13 et est-ce que parmi ces corps
29:15 peut se trouver également Tiffen, parce qu'on
29:17 ne sait pas quelles sont les analyses qui ont été
29:19 faites, on n'a pas
29:21 de réponse, en tout cas dans le dossier d'instruction, on n'a pas.
29:23 Et on n'est pas sûr
29:25 des réponses qui sont données même oralement
29:27 ou même aux médias. - Juste un petit
29:29 mot là-dessus, Damien Véron, il y a des policiers
29:31 français qui étaient allés sur place, ils n'ont
29:33 rien appris, ils ont été observateurs, c'est ça ?
29:35 Simplement on ne leur a pas
29:37 donné accès au dossier. - Non mais c'est exactement
29:39 ça, oui, vous avez raison, on a montré
29:41 alors il y a la voix officielle qui
29:43 expliquait qu'ils avaient quand même pu
29:45 discuter avec les officiers japonais
29:47 et en fait un petit peu en off, on a découvert
29:49 qu'ils se heurtaient au refus
29:51 des japonais de coopérer.
29:53 On est chez nous, voilà. - On n'a rien
29:55 à dire. - Voilà, c'est ça, on est souverains.
29:57 La famille ne relâche pas la pression,
29:59 le Japon va pour la première fois
30:01 admettre ses erreurs.
30:03 Tiffen Véron, le mystère de la chambre marche,
30:05 je vous présente nos excuses
30:07 officielles, désolé que votre soeur n'ait pas
30:09 été retrouvée. L'enquête de l'heure du crime,
30:11 on se retrouve dans un instant sur RTL.
30:13 L'heure du crime,
30:15 Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30
30:17 sur RTL.
30:19 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard,
30:21 jusqu'à 15h30 sur RTL.
30:23 L'heure du crime consacrée
30:25 aujourd'hui aux dernières avancées de l'affaire
30:27 Tiffen Véron ont disparu en 2018
30:29 dans l'un des coins les plus touristiques du Japon.
30:31 Enquête locale bâclée,
30:33 piste négligée, 5 ans après
30:35 les autorités vont recevoir la famille
30:37 pour faire leur mea culpa.
30:39 Mardi
30:41 14 novembre 2023,
30:43 Tomikazu Fukuda, gouverneur
30:45 de la province de Toshigi,
30:47 accueille devant la presse
30:49 Damien Véron. Le gouverneur présente
30:51 ses excuses au frère de Tiffen et à
30:53 une famille qui s'est trop longtemps heurtée
30:55 à l'immobilisme des enquêteurs locaux.
30:57 Pardon que Tiffen n'ait pas été
30:59 retrouvé, dit-il. Le gouverneur s'engage
31:01 à alerter son ministre de la justice
31:03 et à faire en sorte que l'intégralité
31:05 des documents d'enquête
31:07 soit transmise aux autorités
31:09 françaises. Quelques jours auparavant,
31:11 la famille et les proches de Tiffen avaient organisé
31:13 une marche dans les rues de Nikko.
31:15 L'objectif de ce rassemblement, c'est
31:17 de montrer aux autorités japonaises qu'on est
31:19 toujours là et qu'on ne lâchera rien.
31:21 Lundi 22 janvier
31:23 2024, la commission des droits de l'homme
31:25 de l'ONU confirme à la famille
31:27 Véron que leur demande d'intervention
31:29 pour débloquer le dossier judiciaire est
31:31 en cours. L'ONU répond avoir
31:33 officiellement demandé aux autorités
31:35 nippones de relancer l'enquête et de
31:37 collaborer avec la police française.
31:39 Les proches de la disparue avaient alerté
31:41 les Nations Unies sur l'absence totale
31:43 de réponse aux commissions regatoires
31:45 adressées par la France, notamment
31:47 sur l'expertise des traces de sang
31:49 dans la chambre de Tiffen.
31:51 Le vrai problème depuis le début, c'est qu'il n'y a
31:53 pas d'enquête criminelle
31:55 ouverte au Japon et pas de véritable
31:57 collaboration. Avez déploré
31:59 la famille.
32:01 Dans cette heure du crime, Damien Véron,
32:03 le frère de Tiffen Véron, est avec
32:05 nous. Damien, vous êtes sans doute
32:07 la personne qui connaît presque le mieux
32:09 cette affaire. Vous êtes allé plusieurs fois au Japon,
32:11 vous intervenez
32:13 dès qu'il le faut. Et là, vous avez
32:15 eu ce rendez-vous exceptionnel
32:17 avec le gouverneur de la province
32:19 de Toshigi,
32:21 qui gère évidemment
32:23 la petite ville de Nikko.
32:25 Il vous a présenté ses excuses. Ça, c'est
32:27 quasiment du jamais vu au Japon.
32:29 Au Japon, en général, quand vous avez des excuses publiques,
32:31 c'est qu'en fait, derrière, ils expliquent qu'ils n'ont pas été
32:33 à la hauteur. Donc, au Japon, ce
32:35 signal est très très très important.
32:37 Je pense qu'ils sont dans les cordes, oui. Parce que,
32:39 vous l'avez dit, l'ONU leur
32:41 a dit qu'ils devaient enquêter, qu'ils devaient
32:43 faire plus d'investigations et transmettre
32:45 les dossiers d'enquête.
32:47 Ça n'a pas été fait. Donc, si vous voulez, il y a une pression
32:49 qui est mise. Et puis surtout, ça fait 5 ans
32:51 qu'on a une communication plutôt positive
32:53 à l'égard des Japonais. Donc, l'opinion publique
32:55 nous rejoint maintenant. Donc, ils sont dans les
32:57 cordes. Donc, le gouverneur a fini
32:59 par me recevoir et donc de s'excuser publiquement.
33:01 Donc, j'espère qu'il va coopérer.
33:03 Et voilà, ça va plus loin que ça. C'est qu'il s'engage
33:05 sur son honneur. Il l'a dit publiquement.
33:07 Il avait convoqué la presse japonaise.
33:09 Donc, il s'engage à donner
33:11 tous les documents possibles, tout le dossier.
33:13 Enfin, j'ai envie de dire, 5 ans et demi
33:15 après, on va peut-être avoir
33:17 un début de commencement de réponse.
33:19 Mais oui, quelle honte que ça n'ait pas été fait avant.
33:21 Vraiment, c'est 5 ans de souffrance.
33:23 Parce qu'il suffisait au moins de transmettre.
33:25 Puisque là, ils ne donnent rien. Donc, finalement,
33:27 ils expliquent "non, tout a été fait sans rien donner".
33:29 Donc, c'est une stratégie comme ça de dire "on a fait ce qu'il fallait,
33:31 mais on ne vous le dit pas". Le fait de montrer,
33:33 forcément, c'est là où vous pouvez
33:35 pointer le doigt sur ce qui doit être fait,
33:37 vérifier, peut-être d'autres
33:39 gardes à vue ou des tests dans la chambre.
33:41 Mais ils ont toujours botté en touche.
33:43 - Ça sera lu, évidemment, par
33:45 les juges du pôle,
33:47 des col-case, par des gendarmes,
33:49 par des policiers, donc ils ont l'habitude de ça.
33:51 Ils vont pouvoir peut-être détecter des éléments.
33:53 Maître Corine Hermann, on voit bien le combat
33:55 de cette famille Véran que vous défendez.
33:57 Vous êtes avocate.
33:59 Et c'est très difficile pour les familles,
34:01 dès lors qu'un crime, dès l'heure est
34:03 commis à l'étranger, de pouvoir
34:05 non pas s'imposer, mais simplement
34:07 discuter, avoir des informations. Vous avez
34:09 plusieurs cas comme ça ? - Juste de se faire entendre,
34:11 mais déjà, il y a au départ
34:13 une difficulté technique. Un drame
34:15 vous tombe sur la tête à un moment X,
34:17 il faut trouver les moyens d'aller au Japon.
34:19 Ce n'est pas rien d'aller au Japon. - Tout est compliqué.
34:21 - Il faut trouver les moyens financiers, il faut structurer
34:23 des associations pour vous aider, pour que
34:25 les personnes vous aident à financer ça,
34:27 à trouver des interprètes, à comprendre
34:29 le droit japonais, ou en tout cas comment ça fonctionne.
34:31 Tout ça, c'est un parcours
34:33 d'horreur qui se rajoute
34:35 aux faits eux-mêmes. Donc déjà, c'est difficile.
34:37 Puis ensuite, il faut se faire entendre aussi ici en France.
34:39 C'est très important de se faire entendre en France
34:41 pour qu'on puisse activer les autorités judiciaires
34:43 françaises et qu'elles prennent contact
34:45 avec les autorités judiciaires japonaises.
34:47 Donc c'est un parcours du combattant.
34:49 Et les familles, elles ne sont pas prêtes à ça,
34:51 elles ne sont pas préparées à ça. Et donc c'est extrêmement
34:53 difficile. Elles ont besoin de soutien.
34:55 Soutien financier pour aller là-bas, de soutien
34:57 financier pour avoir des avocats, des interprètes
34:59 là-bas. Enfin, c'est un parcours du combattant
35:01 qui se rajoute à la douleur, à la
35:03 difficulté. On a l'habitude, on a travaillé
35:05 sur d'autres dossiers, on s'est rencontrés sur d'autres dossiers.
35:07 C'est toujours ce parcours terrible.
35:09 Les parents sont absolument abandonnés.
35:11 On a aussi ce problème ici
35:13 en France, qui est d'accompagner les familles
35:15 quand elles vivent des drames à l'étranger.
35:17 - J'ai envie de dire que la chance
35:19 de la famille Veyron, s'il y a une chance,
35:21 c'est d'avoir des enfants qui sont
35:23 dans la réalité
35:25 d'aujourd'hui et d'avancer
35:27 par Internet. - Mais qui font des sacrifices terribles.
35:29 - Oui, c'est ça. - C'est des sacrifices
35:31 terribles pour retrouver leur soeur.
35:33 C'est une angoisse permanente.
35:35 Il faut se faire entendre et, ben voilà,
35:37 on n'est pas les seuls non plus. Et c'est très
35:39 difficile même de se faire entendre au Japon.
35:41 Je voulais juste rajouter quelque chose sur le Japon.
35:43 C'est que quand même, c'est un pays de l'excellence
35:45 technologique et technique.
35:47 Et qu'on voit qu'on est devant une police
35:49 qui est vraiment du Moyen-Âge. On a l'impression du Moyen-Âge
35:51 parce qu'ils ont quand même les moyens
35:53 techniques, la technologie qu'ils ont,
35:55 auraient pu nous indiquer où était le téléphone
35:57 de façon beaucoup plus précise.
35:59 On pourrait avoir des remontées
36:01 de police technique beaucoup plus précises.
36:03 Moi, je suis très étonnée. Je découvre
36:05 comme la famille Veyron l'a découvert
36:07 aussi, cette difficulté qu'on a
36:09 avec des systèmes policiers
36:11 et un système judiciaire. - Un peu archaïque,
36:13 c'est ça ? - Oui, très archaïque. Et avec
36:15 quand même un pays qui est dans l'excellence technologique
36:17 et qui pourrait nous amener des réponses.
36:19 Dernière avancée, c'est désormais
36:21 le pôle des Colquays
36:23 qui va piloter l'affaire.
36:25 Stéphane Veyron, le mystère de la chambre marche.
36:27 Mais pourquoi ne viennent-ils pas
36:29 me chercher ? L'enquête aujourd'hui
36:31 de l'Heure du Crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
36:33 L'Heure du Crime.
36:35 Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30
36:37 sur RTL.
36:39 14h30, 15h30.
36:41 L'Heure du Crime sur RTL.
36:43 Jean-Alphonse Richard.
36:45 - Dans l'Heure du Crime aujourd'hui,
36:47 5 ans et demi de disparition pour
36:49 Stéphane Veyron au Japon au mois
36:51 de juillet 2018.
36:53 Le Japon, longtemps silencieux, promet une
36:55 accélération des investigations. Côté français,
36:57 le pôle des Colquays à Nanterre
36:59 s'est emparé du dossier.
37:01 Mercredi 18 janvier
37:03 2023, la famille Veyron est informée
37:05 que les juges du pôle Colquays
37:07 reprennent toute la procédure jusque-là instruite
37:09 à Poitiers. Les juges
37:11 Sabine Keris et Manuel Ducaux
37:13 vont s'efforcer de récupérer l'enquête
37:15 japonaise et de conduire de nouvelles
37:17 expertises, notamment en matière
37:19 ADN et en téléphonie.
37:21 Elle pourrait se rendre, ces juges,
37:23 prochainement au Japon.
37:25 La famille Veyron n'a jamais perdu
37:27 espoir de trouver une piste qui mène
37:29 à Tiffen. Longtemps,
37:31 ses proches ont pensé que la jeune femme
37:33 les attendait quelque part en se posant
37:35 cette question. Mais pourquoi
37:37 ne viennent-ils pas me chercher ?
37:39 - Depuis que le pôle a été créé,
37:41 plusieurs affaires ont été résolues
37:43 ou ont avancé. Donc pour nous, sachant
37:45 tout ce qu'il y a à faire dans l'enquête
37:47 sur la disparition de Tiffen, c'est certain
37:49 qu'on va avoir des avancées concrètes.
37:51 On a beaucoup de choses à faire ici aussi
37:53 et pas seulement au Japon. Donc oui, c'est
37:55 plus qu'un soulagement, c'est une victoire.
37:57 - Sybille Veyron, la soeur
37:59 de Tiffen, c'était en février
38:01 2023 sur BFM TV.
38:03 On est avec
38:05 Corinne Herrmann, aujourd'hui dans l'art du crime,
38:07 avocate au barreau de Paris et avocate dans
38:09 cette affaire de la famille de Tiffen Veyron.
38:11 On le dit toujours, le pôle Colquez,
38:13 c'est le dernier recours, mais c'est un
38:15 formidable espoir. Qu'est-ce que
38:17 peut faire le pôle Colquez dans cette affaire ?
38:19 Alors, il y a beaucoup de choses,
38:21 mais par exemple l'ADN.
38:23 On n'a pas l'impression qu'il y ait beaucoup de choses
38:25 qui aient été faites au Japon. - Alors, il n'y a pas eu
38:27 beaucoup de choses faites au Japon. En tous les cas, on ne les
38:29 connaît pas. Et c'est vrai que le pôle Colquez,
38:31 il a d'abord des moyens différents.
38:33 Il va pouvoir se projeter plus facilement
38:35 sur les lieux. Donc au Japon,
38:37 on a deux magistrats qui ont des moyens
38:39 pour intervenir, qui ont des moyens techniques
38:41 aussi très importants. La première chose,
38:43 c'est d'exploiter la procédure qui nous a
38:45 été transmise dans l'état dans lequel
38:47 elle est. Et on voit beaucoup de choses à retravailler.
38:49 Et qu'on peut retravailler en Europe,
38:51 puisqu'il y a des témoins qui peuvent se retrouver
38:53 dans divers pays occidentaux
38:55 en Europe. - Les entendre ou les
38:57 réentendre ? - Les entendre
38:59 pour certains, les réentendre pour d'autres, mais
39:01 ils n'ont pas vraiment été entendus. C'était
39:03 parfois juste un coup de fil. - La routine ? - Les policiers,
39:05 même pas. Un petit coup de fil, deux, trois
39:07 questions, alors qu'apparaissent déjà
39:09 dans ces auditions
39:11 des contradictions très importantes, notamment
39:13 avec l'hôtelier. Donc ça va être
39:15 aux policiers français de reprendre
39:17 ces éléments-là, de les analyser,
39:19 de les traiter, de retraiter cette
39:21 information avant de se projeter sur le Japon,
39:23 de demander des explications
39:25 aux Japonais, ou en tout cas des actes d'investigation
39:27 ou le droit de venir investiguer avec eux.
39:29 Mais en tous les cas,
39:31 il est évident qu'un pôle national qui a cette
39:33 force-là va pouvoir plus facilement
39:35 se faire entendre des autorités, déjà
39:37 consulaires
39:39 japonaises, pour obtenir des autorisations
39:41 et aller sur les lieux et
39:43 effectuer des vérifications. Mais il y a des vérifications
39:45 qu'on peut faire déjà en Europe, en Occident.
39:47 - Justement, Damien Véran, vous parliez tout à l'heure
39:49 de la valise de Tiffen. Les autorités
39:51 vous la donnent tout de suite.
39:53 Prenez ces affaires, de toute façon, on retrouvera
39:55 le corps et puis on vous tiendra au courant.
39:57 Là, on est au tout début. Cette valise,
39:59 elle a jamais été expertisée ?
40:01 - Véritablement.
40:03 - Elle est restée 5 ans dans un...
40:05 - Vous l'avez transmise... - Elle est restée 5 ans dans un placard
40:07 chez notre mère. Donc voilà, en fait,
40:09 c'était ça. On est passé près du fiasco judiciaire.
40:11 - Vous ne l'avez pas touchée ? Elle n'a pas été ouverte ?
40:13 - Non, non, non. On l'a gardée soigneusement. Mais c'est là, on est passé tout près
40:15 du fiasco judiciaire. C'est-à-dire que déjà,
40:17 vous l'avez bien évoqué, côté japonais, on n'avait pas de réponse.
40:19 Mais en France, un peu plus,
40:21 on allait avoir un non-lieu.
40:23 Donc on n'allait même pas avoir de réponse sur les choses
40:25 qui auraient pu être faites de France.
40:27 On est sauvés, Corinne Hermann nous a sauvés
40:29 avec le transfert du dossier de Tiffen
40:31 pour le Colquist, où là, au moins, ces choses vont être faites.
40:33 On sait que ça va être difficile au Japon.
40:35 On l'a évoqué tout à l'heure. Vous ne pouvez pas arriver
40:37 comme ça dans un pays et vous imposer.
40:39 Mais déjà, on va avoir des réponses
40:41 sur tout ce qui peut être fait. Pour nous, évidemment.
40:43 C'était une grande nouvelle.
40:45 - Corinne Hermann, il est nécessaire que les juges
40:47 et les enquêteurs se rendent
40:49 au Japon. C'est très important.
40:51 - C'est très important qu'ils se rendent au Japon pour constater,
40:53 pour voir les lieux, déjà. Rien que pour voir
40:55 ce qu'on appelle les scènes de crime.
40:57 On le fait en France. Il faut vraiment aller voir les lieux,
40:59 comprendre comment ça fonctionne. - Ce qui permet parfois d'éclairer tout de suite.
41:01 - Tout à fait. Ça permet d'avoir un regard différent.
41:03 Mais, effectivement, il faut traiter
41:05 avant un certain nombre d'éléments,
41:07 comme la valise, comme les vêtements.
41:09 Tout ça, ce sont des choses qu'on peut faire en France.
41:11 Entendre des témoins, entendre des touristes
41:13 qui ont croisé Tiffen.
41:15 Peut-être qu'il y en a d'autres qui peuvent nous envoyer des photos
41:17 ou des témoignages. Et après, quand on a
41:19 toute l'information, oui, il faut aller sur les lieux,
41:21 voir les lieux, rencontrer les autorités.
41:23 Parce que forcément, ça va donner,
41:25 ça va entraîner des réactions.
41:27 - Ça va nourrir le dossier, évidemment. - Oui, ça va entraîner des réactions.
41:29 Peut-être qu'on aura plus envie de collaborer
41:31 avec un juge qui se déplace.
41:33 Et puis, on sait que, probablement, il y aura aussi
41:35 de la presse qui va se déplacer. Donc, ça fera
41:37 forcément avancer les choses.
41:39 - Et vous espérez, ça c'est un peu une question
41:41 juridique, mais qu'ils auront les moyens
41:43 d'investiguer les Français là-bas ?
41:45 Plus que la dernière fois ? C'est-à-dire les moyens
41:47 de demander de nouvelles expertises,
41:49 d'y participer ?
41:51 - Bien sûr, si on se déplace, et si le juge se déplace,
41:53 ça va être avec les moyens nécessaires
41:55 pour demander les analyses qu'il faut,
41:57 en tout cas pour effectuer les prélèvements nécessaires.
41:59 Avec l'accord des autorités
42:01 japonaises, on espère qu'ils vont collaborer.
42:03 - Damien Véron, je vais terminer cette émission
42:05 avec vous, parce que,
42:07 chapeau d'abord à la famille Véron, parce que vous
42:09 vous êtes battus dans ce dossier, et que vous le portez
42:11 depuis le tout début, ce dossier. Si vous n'aviez pas
42:13 bougé, évidemment, on serait allé au non-lieu.
42:15 Puis le dossier serait perdu aujourd'hui,
42:17 parti dans les oubliettes.
42:19 Vous le portez toujours, ce dossier, en famille,
42:21 sur vos épaules, tous les jours,
42:23 vous y pensez, vous voyagez,
42:25 vous vivez pour Tiffen aujourd'hui.
42:27 - Oui, complètement. C'est un dossier qui est lourd.
42:29 Le fait déjà qu'il y ait le Pôle, c'est un soulagement,
42:31 puisque des choses vont être faites de France,
42:33 on aura des réponses, des pistes vont être fermées.
42:35 Après, nous, malheureusement,
42:37 on continue aussi à s'activer.
42:39 Les enquêteurs privés ont un rôle à jouer aussi.
42:41 - Bien sûr. - Parce qu'ils essayent de leur côté
42:43 de faire ce que la police ne va pas faire.
42:45 Mais oui, c'est un combat long.
42:47 Cibile, ma sœur, est journaliste,
42:49 donc elle nous a, dès le début, par sa rigueur journalistique,
42:51 à l'habitude des investigations,
42:53 nous a orientés, nous a appuyés.
42:55 Donc oui, c'est une véritable enquête qui est menée.
42:57 On travaille dur.
42:59 Donc on a été entendus par le Pôle.
43:01 C'est vraiment une grande nouvelle.
43:03 Alors maintenant, ce qui va être important aussi,
43:05 c'est qu'on compte sur nos élus.
43:07 Emmanuel Macron s'était engagé à ce qu'il fasse illicite
43:09 les déplacements, donc ça y est, on y est.
43:11 - Il faut le relancer, et j'espère que l'Elysée
43:13 écoute cette émission, et qu'ils sauront
43:15 qu'évidemment, on les attend au tournant, comme on dit.
43:17 Merci beaucoup, Damien Véron et maître
43:19 Corinne Hermann d'avoir été aujourd'hui
43:21 les invités de l'Heure du Crime. Merci à l'équipe de l'émission,
43:23 rédactrice en chef Justine Vignaud,
43:25 préparation Marie Beaussard, Priscille De Guéphier,
43:27 réalisation Nicolas Gauzet.
43:29 - Jean-Alphonse Richard sur RTL.
43:31 - L'Heure du Crime.
43:33 Créme-là.

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