• il y a 8 mois
Cela fait huit ans que les parents d'Anne-Charlotte Poncin ressassent inlassablement tous les scénarios qui auraient pu conduire à la mort de leur fille, Anne-Charlotte, 30 ans au moment de sa disparition, au tout début de l'année 2016. D'elle on n'a retrouvé qu'un crâne et des ossements. Ses parents ont songé à l'accident mais n'ont jamais cru au suicide. Jusqu'à ce que la thèse d'un possible crime commis par la timide et fragile épouse de leur fille, Margaux Olivier, prenne de l'épaisseur.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 28 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.

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Transcription
00:00 -Quatorze heures trente, quinze heures trente,
00:02 l'heure du crime sur RTL.
00:04 Jean-Alphonse Richard.
00:06 -Quand elle est partie, elle avait son sourire rassurant.
00:10 Elle m'a dit qu'elle m'aimait.
00:12 Elle m'a dit qu'elle revenait.
00:14 Et puis...
00:16 Et puis voilà, comme un jour où elle va chercher du pain,
00:21 ou un jour où elle va travailler.
00:23 C'était un jour normal.
00:25 -Bonjour.
00:27 Cela fait huit ans qu'Eliane et Bernard Ponssin
00:31 ressassent inlassablement tous les scénarios
00:34 qui auraient pu conduire à la mort de leur fille,
00:37 Anne-Charlotte, 30 ans.
00:38 Elle avait disparu au début de l'année 2016
00:41 dans une petite ville de Lens.
00:43 Sept ans plus tard, on retrouvait son crâne et quelques ossements.
00:47 L'enquête s'est orientée vers un accident.
00:49 Puis la thèse a émergé d'un possible crime
00:52 commis par l'épouse de leur fille, Margot Olivier.
00:55 La dernière personne à avoir vu vivante la victime, Margot,
00:59 a avoué, puis s'est tout de suite rétractée.
01:01 L'enquête n'a depuis cessé de s'étirer en longueur
01:04 pour s'engouffrer dans de tortueuses méandres judiciaires.
01:08 Bien difficile de savoir ce qui s'est réellement passé
01:11 au sein de ce couple de femmes fraîchement mariées
01:14 qui paraissaient filer un bonheur parfait.
01:17 Margot a-t-elle tué Anne-Charlotte ?
01:19 Ou bien, comme elle l'affirme, n'a pas touché à un seul de ses cheveux ?
01:23 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:25 L'affaire Ponsaint, le secret des mariées d'Emberieux en Bugé.
01:29 "Elle devait aller acheter mon cadeau d'anniversaire.
01:32 "Elle a disparu sans aucune raison. Nous n'étions pas brouillés."
01:35 L'enquête de l'heure du crime,
01:37 la seule émission radio 100 % fait d'y verra tout de suite sur RTL.
01:52 Dans l'heure du crime, l'affaire Anne-Charlotte Ponsaint.
01:55 Au tout début 2016, cette jeune femme disparaît
01:58 soudainement de son domicile, dans une petite ville de Lens.
02:01 Ni dépressive, ni suicidaire,
02:03 elle venait de se marier avec une femme,
02:06 une épouse qui apparaît plongée dans la plus totale incompréhension.
02:10 Mardi 5 janvier 2016, 20h25,
02:14 une femme téléphone à la gendarmerie d'Emberieux en Bugé,
02:17 près de Bourg-en-Bresse.
02:19 La voix est celle d'une personne inquiète.
02:21 Elle s'appelle Margot Olivier, 33 ans.
02:24 Elle signale la disparition de son épouse,
02:26 Anne-Charlotte Ponsaint, 30 ans.
02:29 Le couple, mariés depuis seulement huit mois,
02:31 loue un appartement en plein centre d'Emberieux.
02:34 Margot explique qu'Anne-Charlotte a quitté l'appartement
02:37 ce matin vers 10h.
02:38 "Elle cherche du travail.
02:40 "Elle est allée démarcher les agences d'intérim.
02:42 "Depuis, elle n'est pas revenue", indique-t-elle au gendarme.
02:45 Margot précise qu'Anne-Charlotte n'a pas voulu qu'elle l'accompagne
02:49 car elle voulait lui acheter son cadeau d'anniversaire.
02:52 Elle est partie avec le chien.
02:53 L'épouse dit avoir appelé son portable plusieurs fois,
02:56 mais elle est tombée sur la messagerie.
02:58 Les gendarmes se rendent sur place.
03:00 Aucun désordre dans l'appartement.
03:02 La Peugeot 309 du couple est garée à 200 mètres du domicile.
03:06 Les portières ne sont pas verrouillées.
03:08 Aucune trace suspecte remarquée.
03:10 Au journal Le Progrès, Margot va confier.
03:13 "Anne-Charlotte a disparu sans aucune raison.
03:15 "Nous ne nous étions pas brouillés."
03:19 Mercredi 6 janvier.
03:20 Les gendarmes commencent à quadriller la ville et les environs.
03:23 Selon Margot, Anne-Charlotte souffre de la maladie de Menière
03:27 qui provoque des vertiges.
03:28 Elle a peut-être eu un malaise.
03:30 L'épouse fait le tour des boîtes d'intérim
03:32 où aurait pu se présenter Anne-Charlotte,
03:34 visite les bureaux de tabac, se renseigne dans des cafés, en vin.
03:39 Personne n'a croisé Anne-Charlotte.
03:41 Les parents de la disparue, Eliane et Bernard Ponsain,
03:45 enfin prévenus, arrivent sur place
03:47 pour participer aux recherches pour Margot Olivier.
03:50 Son épouse a disparu volontairement.
03:52 Elle craint qu'elle ait mis sa vie en danger.
03:55 Les parents ne croient pas à eux en tel scénario.
03:58 Ils sont très proches de leur fille.
04:00 Ils disent qu'elle est amoureuse de Margot
04:02 et n'avait aucune raison de claquer la porte.
04:04 Les deux filles se sont rencontrées il y a trois ans
04:07 au camp militaire de la Valbonne, dans l'Ain.
04:09 Anne-Charlotte Ponsain,
04:11 servait dans les rangs du 68e régiment d'artillerie Margot Olivier,
04:15 était institutrice à l'école militaire.
04:17 Deux ans plus tard, elles se sont mariées à la mairie d'Ambérieux.
04:21 Vendredi 8 janvier, trois jours après la disparition,
04:25 Margot Olivier rapporte le téléphone portable d'Anne-Charlotte.
04:28 Elle l'a retrouvée, coincée sous les coussins du canapé.
04:33 Le téléphone était bien resté sur le mode sonnerie,
04:36 mais Margot indique n'avoir rien entendu.
04:39 Les parents d'Anne-Charlotte sont intrigués.
04:42 Selon eux, leur fille ne se séparait jamais de son portable.
04:46 Comment aurait-elle pu l'oublier
04:47 alors qu'elle sortait pour aller chercher du travail ?
04:50 L'enquête passe en revue plusieurs pistes.
04:52 L'addiction aux jeux de poker de la disparue,
04:55 sa présence sur certains réseaux de rencontres,
04:58 ou encore deux images de nœuds de pendu retrouvés sur sa tablette,
05:03 pourraient signifier une envie suicidaire.
05:05 Mars 2018, la piste Nord-Allemand est examinée.
05:09 Aurait-il pu s'en prendre à Anne-Charlotte Ponssin, ancienne militaire comme lui ?
05:14 Piste écartée par les gendarmes.
05:16 Eliane et Bernard Ponssin restent dans le doute.
05:19 Ils ont une seule certitude, leur fille ne s'est pas suicidée.
05:23 Une certitude qui va les poursuivre et les animer.
05:28 Eliane et Bernard Ponssin, ils ne vont cesser de se poser des questions
05:31 et tout faire pour que le dossier ne soit surtout pas refermé,
05:34 même si le corps reste alors introuvable.
05:37 Les investigations vont discrètement s'orienter sur Margot Olivier,
05:41 qui depuis a refait sa vie. Que va-t-elle raconter ?
05:44 Ce sera dans la suite de l'heure du crime.
05:46 On revient tout de suite au début de cette enquête,
05:49 ces premières heures, premières journées,
05:51 où on le sait par expérience, tout se joue en matière de disparition.
05:56 Bonjour Anthony Soudani.
05:58 Bonjour Jean-Alphonse.
05:59 Merci infiniment d'être avec nous en direct au Téléphone de l'heure du crime.
06:03 Vous êtes journaliste et chef d'édition du site internet
06:06 Actu.fr Lyon et Grenoble.
06:09 Vous connaissez très bien cette affaire,
06:10 puisque vous avez donné beaucoup d'informations
06:13 sur le déroulé de cette enquête.
06:15 Alors, revenons Anthony, si vous voulez bien, au tout début.
06:18 Les gendarmes sont alors plutôt sur la piste d'un suicide.
06:22 Peut-être était-elle déprimée ?
06:23 Elle a claqué la porte et elle a mis fin à ses jours quelque part.
06:26 Anne-Charlotte ?
06:28 En effet, il semble que la piste du suicide a été privilégiée au début.
06:33 Il faut savoir aussi, de ce qu'on retient,
06:35 c'est qu'en fait, il y a eu des recherches qui ont été débutées,
06:38 mais rien de très coordonné, rien d'ampleur.
06:42 Même si les gendarmes ont vérifié des cours d'eau, etc.,
06:45 ça n'avait pas été transmis au procureur de l'époque.
06:49 Donc, les recherches ont commencé,
06:51 et je pense que ça devait s'orienter sur la piste d'un suicide.
06:53 En tout cas, à ce moment-là, Margaux Olivier n'était pas suspecté.
06:57 Un mot encore, Anthony Soudani, il y a beaucoup de recherches dans le coin.
07:01 Tout de suite, la région est quadrillée,
07:03 il y a du monde sur place, beaucoup de gendarmes.
07:05 Oui, il y a du monde.
07:07 Une fois que les parents sont avertis, vraiment, les battues commencent.
07:10 Et oui, il y a quand même beaucoup de gendarmes dans la région,
07:13 en Berlieu, qui se situe à une heure de Lyon, à peu près en voiture.
07:16 La région commence vraiment à être quadrillée,
07:18 même si, comme je l'avais dit, il n'y a pas vraiment de coordination
07:20 entre les gendarmes, il y a quand même beaucoup de monde,
07:23 mais rien n'est trouvé jusque-là.
07:25 Bonjour, Bernard Ponssin.
07:27 Bonjour, monsieur Richard.
07:28 Merci infiniment d'avoir accepté l'invitation de l'heure du crime.
07:32 Alors, vous êtes le papa d'Anne-Charlotte Ponssin
07:34 et ça fait des années que vous essayez de savoir ce qui s'est passé
07:38 dans cet appartement d'en Berlieu, en Bugé.
07:40 Comment allait votre fille quand vous l'avez vue la dernière fois, Bernard Ponssin ?
07:46 Il n'y avait aucun souci.
07:48 Nous, on l'avait vue pour Noël.
07:50 Ça avait l'air d'être très bien se passer avec sa compagne.
07:54 On n'avait pas d'a priori sur quelque chose.
08:00 Est-ce que vous vous inquiétez tout de suite
08:03 quand vous apprenez cette disparition ?
08:06 Oui, on y trouve un peu bizarre,
08:07 parce que ce n'est pas son habitude de partir comme ça.
08:12 Ce qu'on nous indique, le premier truc,
08:15 c'est qu'elle est partie sans raison valable.
08:19 Sans raison valable.
08:21 Bonjour, maître Bernard Boullou.
08:23 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui
08:24 dans le studio de l'heure du crime.
08:26 Vous êtes avocat au barreau de Grenoble,
08:28 pénaliste, vous connaissez bien beaucoup d'affaires.
08:30 Vous aviez traité le dossier Arthur Noyer
08:33 avec Nordal Lelandais.
08:34 Dans cette affaire, vous êtes l'avocat des parents
08:36 d'Anne-Charlotte Ponssin.
08:38 Ce dossier, vous l'avez lu et relu.
08:40 Vous continuez d'ailleurs à le feuilleter,
08:41 puisque l'affaire n'est pas terminée.
08:44 Bernard Boullou, qu'est-ce qui cloche tout de suite
08:47 dans cette disparition ?
08:48 Qu'est-ce qui ne va pas ?
08:49 Ce qui ne va pas, tout d'abord,
08:52 votre collègue journaliste de Lyon l'a rappelé,
08:56 c'est le dysfonctionnement au niveau de l'enquête.
08:59 Les gendarmes ont fait des investigations,
09:01 ont mené des investigations,
09:02 mais pas de manière orchestrée,
09:04 notamment avec le parquet.
09:05 Si bien qu'au bout de quatre années,
09:08 la famille, quand elle m'a saisi,
09:11 s'aperçoit, lorsque je pose la question
09:13 au procureur de la République,
09:15 que le parquet n'avait pas reçu,
09:18 on va dire, une copie de l'enquête,
09:22 des éléments de l'enquête.
09:23 Pendant quatre ans,
09:25 les investigations n'ont pas été orchestrées.
09:27 Il y a eu des choses qui ont été faites,
09:29 il y a eu beaucoup de choses,
09:30 mais pas de manière orchestrée.
09:31 C'est ça qui a dysfonctionné,
09:33 dès le départ, pendant quatre ans.
09:35 - Alors, on le disait, et je le disais,
09:37 Maître Boullou,
09:38 dans une disparition, ce qui compte,
09:40 c'est les premières heures,
09:40 presque les premières minutes, on a envie de dire.
09:42 - J'ai pour l'habitude de dire
09:43 que ce sont les 48 premières heures qui comptent,
09:46 contrairement à ce qui est prodigué
09:48 comme conseil aux familles des proches de disparus.
09:51 On leur dit, attendez 48 heures,
09:53 le majeur reviendra.
09:54 C'est faux, il faut agir tout de suite.
09:56 Maurice Cusson, qui est un grand criminologue canadien,
09:59 a pour habitude de dire
10:01 que l'enquête a pour tirant le facteur temps.
10:04 Ça veut dire qu'il faut aller très vite
10:05 dans ce genre d'investigation.
10:07 Ce n'est pas ce qui a été fait dans ce dossier.
10:09 - C'est-à-dire qu'il y a des vérifications
10:10 qui n'ont pas été faites au début ?
10:11 - Oui.
10:12 - Alors lesquelles, par exemple ?
10:14 - Il y a tout de suite le bornage
10:15 qui n'a pas été fait tout de suite.
10:16 - Téléphonique, c'est ça ?
10:17 - Le bornage téléphonique.
10:18 Ensuite, il y a peut-être eu des vidéos
10:21 qui n'ont pas été prises,
10:22 notamment dans la ville d'Emberieux,
10:25 pour voir la circulation à toute heure de la journée
10:28 ou de la nuit,
10:29 pour voir si, par exemple,
10:31 la personne mise en examen ou une autre personne
10:34 a pu circuler de tel endroit
10:37 jusqu'à la direction du lac bleu
10:40 où on a retrouvé en 2023 les restes d'Anne-Charlotte.
10:44 - C'est ça.
10:45 Effectivement, ces vérifications
10:46 qui sont élémentaires, en quelque sorte,
10:48 elles n'ont pas été faites.
10:49 C'est vrai que c'est une majeure
10:50 et qu'on ne se soucie pas vraiment des majeures, c'est ça ?
10:53 - Exactement, on ne se soucie pas vraiment de...
10:55 Alors, ça n'est pas tellement dans l'esprit
10:58 des enquêteurs à l'époque.
11:00 Maintenant, ça a changé.
11:02 Mais ça n'était pas à l'époque,
11:03 dans l'esprit, en tout cas, des enquêteurs.
11:05 - Il n'y avait pas ce réflexe.
11:06 Bernard Ponsin,
11:08 elle n'a pas pris son téléphone, votre fille Anne-Charlotte,
11:11 et ça, tout de suite, vous trouvez ça bizarre ?
11:13 - Qu'elle n'a pas pris son téléphone, déjà,
11:15 et puis qu'on nous avertisse le lendemain de la disparition,
11:18 ça, c'est un peu bizarre aussi.
11:20 C'est Margot Olivier qui appelle le lendemain
11:23 vers les 9h pour nous dire que Charlotte n'était pas rentrée la veille.
11:26 C'est un puce d'explication au téléphone.
11:28 - Anthony Soudani, elle raconte quoi,
11:31 l'épouse d'Anne-Charlotte,
11:34 qui a vu, effectivement, son épouse partir ?
11:37 Elle raconte quoi, Margot Olivier ?
11:39 - Elle dit qu'elle est partie chercher du travail,
11:43 visiblement, dans une agence d'intérim, ce jour-là.
11:47 Jusque-là, elle ne fait pas
11:51 d'aucune révélation de manière à ce qu'elle a pu faire
11:54 ou de ce qu'elle aurait pu tenter de faire.
11:56 Mais en tout cas, pour elle, sa compagne est juste partie.
12:01 Elle paraît très triste, très touchée au début,
12:04 avec les traits tirés, comme on a pu le voir dans le journal Le Progrès.
12:09 Elle n'a pas rémarqué, au début.
12:12 - Elle n'a pas rémarqué, effectivement, mais on le saura moins,
12:14 puisqu'elle, son épouse, est partie, donc on peut s'interroger.
12:19 Maître Bernard Boullou, ce couple, il marche bien ?
12:22 Ces deux femmes sont mariées depuis quelques mois, elles s'aiment ?
12:25 Les parents le disent, en tout cas, les parents d'Anne-Charlotte.
12:28 - Les parents, en tout cas, c'est le sentiment et l'image qu'ils avaient
12:32 de ce couple, que ça avait l'air de bien se passer.
12:34 Alors, est-ce qu'après, entre eux, ça allait, il y avait des tensions ?
12:38 Ce qu'on sait, c'est que la veille de sa disparition,
12:41 en tout cas pour le réveillon de Noël,
12:44 le réveillon a été fait séparément, Margot chez ses parents
12:47 et Anne-Charlotte chez ses parents.
12:50 Est-ce qu'il y avait des tensions ? On ne le saura peut-être jamais,
12:53 mais dans le cadre de la procédure, on a pu comprendre
12:57 qu'il y avait des tensions quand même sur un sujet
13:00 qui est très personnel aux deux femmes.
13:03 - Et dont on va parler.
13:05 Six ans après la disparition, Margot va être à nouveau réinterrogée.
13:09 L'affaire Ponsaint, le secret des mariées d'Emberieux en Bugé.
13:12 "J'ai trouvé Anne-Charlotte dans le canapé, morte.
13:15 J'ai paniqué, j'ai jeté le corps par-dessus un pont dans une rivière."
13:19 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
13:22 - 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:27 Jean-Alphonse...
13:28 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:33 Jean-Alphonse Richard.
13:34 - Heure du crime consacrée à l'affaire Anne-Charlotte Ponsaint.
13:38 Une jeune femme de 30 ans disparue en janvier 2016
13:41 à Emberieux en Bugé, dans l'Ain.
13:43 Recherche vaine, enquête stérile,
13:45 jusqu'à ce que les gendarmes s'intéressent de plus près
13:48 à la femme qui partageait sa vie.
13:49 Mardi 14 janvier 2020,
13:52 quatre ans après la disparition de leur fille,
13:55 l'avocat des parents d'Anne-Charlotte Ponsaint
13:58 dépose plainte contre X pour enlèvement et séquestration.
14:01 La famille estime que de nombreux éléments troublants doivent être vérifiés.
14:05 Et Liane Ponsaint, la maman,
14:07 rapporte que quelques semaines avant la disparition,
14:10 sa fille s'est disputée avec Margot.
14:12 Elle voulait changer de sexe, alors que son épouse s'y opposait.
14:16 Elles ont passé Noël séparément, chacune dans leur famille respective.
14:19 Les enquêteurs s'interrogent sur le comportement de Margot.
14:23 L'après-midi de la disparition, apparemment peu inquiète,
14:25 elle a posté une recette de cuisine sur son compte Facebook.
14:29 À 22 heures après avoir appelé les gendarmes,
14:32 elle a envoyé un autre message indiquant qu'elle cherchait une voiture
14:35 car sa Peugeot 309 était en panne.
14:38 Les gendarmes savent encore que juste après la disparition,
14:41 Margot a insisté.
14:42 Elle a demandé à deux reprises à des amis d'ouvrir le coffre de la 309
14:47 pour voir si son épouse ne s'y trouvait pas.
14:49 Les enquêteurs sont enfin surpris qu'aucun témoin n'ait vu
14:52 Jeanne-Charlotte dans les rues d'Amberieux,
14:54 une petite ville, au matin de la disparition.
14:57 Mercredi 5 janvier 2022, 6 ans, jour pour jour après la disparition,
15:02 Margot Olivier, 39 ans, est interpellée à Carpentras,
15:05 où elle a refait sa vie avec une femme gendarme.
15:08 En garde à vue, elle maintient ses premières déclarations.
15:11 Le 5 janvier 2016, elle a vu Jeanne-Charlotte
15:13 qui sortait de l'appartement.
15:15 Elle lui a dit qu'elle rentrerait dans l'après-midi.
15:17 Elle n'a effectivement réagi que tard le soir,
15:20 car à cette heure-là, elle aurait eu une espèce de pressentiment.
15:25 « Elle est partie se suicider,
15:27 et peut-être à ce moment-là, j'en suis consciente », répond-elle.
15:30 On l'interroge sur ce document retrouvé sur l'ordinateur du couple,
15:33 intitulé « Chronique des meurtres parfaits ».
15:37 Il est écrit « Qui m'attrapera ? Est-ce que cette personne est née ? »
15:41 Pas dit.
15:42 Le document évoque aussi un jeu du chat et de la souris
15:45 avec les autorités.
15:46 Margot indique qu'Anne-Charlotte a sans doute écrit ces mots.
15:50 Après de longues heures de garde à vue, l'épouse déclare
15:52 « J'ai trouvé Anne-Charlotte dans le salon, sur le canapé.
15:55 Elle avait pris des médicaments.
15:57 J'ai vu qu'elle était morte. J'ai paniqué.
15:59 J'étais complètement perdue.
16:00 J'ai pris la décision d'enlever le corps.
16:02 Je le tirais. Il était lourd.
16:05 Je l'ai mis dans le coffre de la voiture.
16:06 Margot dit avoir roulé 30 ou 45 minutes.
16:10 Elle a jeté le cadavre dans une rivière ou un lac,
16:13 par-dessus un pont, aveu éphémère.
16:17 Devant le juge, Margot Olivier se rétracte.
16:19 « Je n'ai vraiment rien à voir avec la disparition,
16:22 je vous l'assure », dit-elle.
16:23 Elle dénonce la pression des gendarmes,
16:25 mais elle part en prison.
16:27 Trois mois après son incarcération, Margot Olivier est libérée.
16:31 Son avocat, maître Ronald Gallo, estime que la garde à vue
16:34 est entachée d'irrégularité.
16:36 Les gendarmes, selon lui, auraient fourni à sa cliente
16:38 des versions clés en main pour un possible scénario.
16:42 Elle aurait donc raconté n'importe quoi sous la pression,
16:46 alors qu'elle n'avait même pas d'avocat.
16:48 Margot Olivier, qui reste mise en examen,
16:50 est placée sous contrôle judiciaire.
16:53 Et voilà donc pour ces rebondissements importants
16:57 qui surviennent six ans après les faits.
16:58 On a alors le sentiment que l'enquête a connu,
17:00 vient de connaître, pardon, un virage critique,
17:03 même si un autre rebondissement tout aussi spectaculaire
17:06 va se produire avec la découverte des restes du corps d'Anne Charlotte.
17:11 Mais ça, on va en parler dans la suite de l'émission.
17:14 Anthony Sodiani, vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
17:16 Journaliste, chef d'édition du site internet Actu.fr,
17:19 Lyon et Grenoble.
17:21 Site sur lequel vous avez suivi dès le début toute cette affaire.
17:25 Juste un petit mot, Anthony.
17:26 Pourquoi la garde à vue de l'épouse intervient si tardivement ?
17:30 On est là six ans après les faits, c'est beaucoup ?
17:33 Parce que finalement, ça a pris du temps
17:35 à ce que ça remonte au niveau des investigations.
17:38 Les investigations ont été menées finalement à Lyon.
17:41 Donc le temps que le dossier soit transmis,
17:43 vraiment, ça a pris beaucoup de temps.
17:44 Il faut que maître Boulou ait été saisi de l'affaire
17:47 pour que ça commence un peu à bouger.
17:50 Oui, c'est ça, parce que là, les parents vont dire,
17:51 ça ne va pas, il faut vraiment s'activer
17:54 parce qu'il y a beaucoup de choses et personne ne bouge, c'est ça ?
17:58 C'est ça. Les parents ne croient pas une seule seconde
18:02 à la piste du suicide.
18:03 Pour eux, ce n'est pas possible.
18:05 À partir de ce moment-là, ils veulent faire bouger les lignes.
18:07 C'est ça, donc ils sont accrochés à cette piste.
18:10 Ils ont raison, les parents, de persévérer,
18:12 parce que souvent, dans ce genre d'affaires,
18:13 les familles sont très seules.
18:15 On en fait beaucoup tous les jours, presque dans l'heure du crime.
18:17 On parle de familles qui se battent désespérément
18:20 presque contre des moulins judiciaires.
18:22 Maître Bernard Boulou, vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
18:25 Avocat des parents, Dan, Charlotte, Ponssaint.
18:28 Alors, il y a ces aveux, ces premiers aveux
18:32 de Margot Olivier,
18:34 qui est aujourd'hui présumée totalement innocente.
18:38 Donc, il faut bien le répéter.
18:39 Elle a fait des aveux, elle les a rétractés, c'est son droit.
18:43 Qu'est-ce qu'elle dit là-dedans ?
18:45 Est-ce qu'il y a des choses qui vous ont surprise ?
18:48 Est-ce que, sur le mode opératoire,
18:49 est-ce que ça peut correspondre à quelque chose
18:52 qui s'est passé dans cet appartement ?
18:55 Notamment ce corps qu'elle emporte ?
18:58 Nous, quand elle fait ses aveux,
19:00 d'abord, on n'est pas dans la salle d'audition.
19:04 - Avec les gendarmes. - Avec les gendarmes.
19:06 On ne fait que les lire après,
19:09 lorsque le dossier nous est communiqué.
19:12 Alors, les aveux, ce qu'elles nous disent,
19:15 ça nous paraît possible.
19:17 Peut-être qu'Anne-Charlotte s'est suicidée
19:20 pour une raison qu'on ne connaît pas encore.
19:22 Elle l'a retrouvée sur le canapé, morte.
19:27 Donc, ça paraît plausible que quelqu'un puisse se suicider.
19:31 Ce ne serait pas la première fois.
19:34 Ce qui nous semble un peu curieux, du côté de la famille,
19:38 c'est que si quelqu'un se suicide par médicament,
19:40 non seulement on retrouve les médicaments,
19:42 mais en plus de ça, on appelle les pompiers,
19:46 on appelle les secours, même s'il n'y a plus rien à faire,
19:49 on appelle en tout cas les pompiers pour qu'on puisse se dire
19:53 "Voilà ce qui s'est passé, faites quelque chose."
19:56 Et là, on n'a pas ce déroulé.
19:59 - Ces deux femmes sont militaires, elles connaissent un peu
20:01 la procédure à suivre ?
20:03 - Bien sûr. Les deux ont suivi une formation,
20:07 déjà pour transporter un corps, on y reviendra un peu plus tard,
20:11 mais ont suivi une formation spécifique,
20:14 notamment pour dégager un blessé d'une zone dangereuse
20:18 pour le ramener vers une zone moins dangereuse.
20:21 Donc, ce sont des gens à qui on a appris des mesures de sauvetage,
20:25 de sécurisation de blessés.
20:27 Donc, le premier réflexe de la part d'une telle personne
20:31 serait d'appeler les pompiers.
20:32 Et c'est ce qui choque déjà les parents dans ces déclarations.
20:36 - Qu'est-ce qu'on trouve dans cet appartement ?
20:38 Il y a une perquisition qui va être effectuée.
20:41 - Oui, alors la perquisition...
20:44 Oui, il y a eu des éléments qui ont été perquisitionnés,
20:48 mais pas tout. La preuve, c'est qu'on a retrouvé...
20:51 Le téléphone n'avait pas été retrouvé par les gendarmes.
20:54 - Il a été rapporté par Margot. - Il a été rapporté par Margot elle-même.
20:57 Donc, disons que ça a été fait un peu à la légère
21:01 de la part des enquêteurs. C'est ce que je disais tout à l'heure.
21:03 Si, à ce moment-là, on avait fait une véritable perquisition,
21:07 non seulement électronique pour tout ce qui concernait
21:10 les téléphones et les ordinateurs,
21:11 et ensuite une perquisition véritablement domiciliaire,
21:14 en fouillant tout de fond en comble,
21:16 on aurait retrouvé le téléphone.
21:18 On ne l'a pas retrouvé, c'est là encore la preuve
21:20 comme quoi ça n'a pas été fait de manière approfondie.
21:23 - Et puis, juste un petit mot, elle est partie avec son chien,
21:25 je crois, Anne-Charlotte, avec le chien du couple.
21:27 On ne le retrouve pas, ce chien.
21:29 Et on ne la voit pas dans cette petite ville d'Emberieux.
21:32 Emberieux, ce n'est pas très grand. Personne ne la voit.
21:34 - On n'a pas retrouvé le chien.
21:35 - Et personne ne la voit passer ce matin-là.
21:37 - Personne. - Ça, c'est important.
21:38 - C'est pour ça que si on avait capté et réquisitionné toutes les vidéos,
21:43 on aurait pu voir ce qui s'est passé depuis la sortie de l'appartement,
21:46 surtout à Emberieux, qui est une ville où il y a quand même des vidéos,
21:50 notamment des banques, des distributeurs automatiques de banques
21:52 et autres.
21:53 Bernard Ponssin, vous êtes le papa d'Anne-Charlotte Ponssin
21:57 et vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
21:58 Merci encore d'avoir accepté notre invitation.
22:01 Il s'est passé six ans avant ces aveux rétractés,
22:04 je dis bien, de Margot Olivier.
22:07 Est-ce que vous aviez auparavant, pendant ces six ans,
22:09 des doutes sur Margot ?
22:11 - Non. Pendant six ans, je n'ai jamais pensé
22:14 qu'elle pourrait être impliquée.
22:17 - Et quelle a été votre réaction lorsque vous apprenez
22:21 qu'elle a été arrêtée ?
22:23 - C'est un peu compliqué comme réaction.
22:26 Je m'en suis voulu, déjà, de ne pas avoir eu de doutes,
22:31 parce que je pense que si on avait eu des doutes tout de suite,
22:34 l'enquête n'aurait pas été faite comme elle a été faite.
22:38 Parce que là, comme nous, on n'avait aucun doute sur elle,
22:40 la gendarmerie d'Emberieux n'a pas trop insisté,
22:44 enfin, je veux dire, ils n'ont pas trop cherché.
22:46 - Et Margot Olivier, elle parle d'un suicide par médicament.
22:50 Vous, cette thèse, vous n'y accordez aucune importance,
22:53 parce que vous dites que votre fille n'était pas suicidaire.
22:55 C'est ça que vous dites depuis le début.
22:56 - Non, déjà d'une, ce n'est pas cohérent,
22:59 elle n'était pas suicidaire, et puis c'est prouvé
23:01 par l'enquête qui a été faite par la gendarmerie.
23:04 De ce côté-là, tout ça a été prouvé qu'elle n'était pas suicidaire.
23:08 Et puis, quand on y pense,
23:10 je ne sais pas, mais si je trouvais ma femme suicidée,
23:14 j'appelle les pompiers, je ne la charge pas dans le coffre
23:17 et je ne vais pas l'acheter dans les bois.
23:20 - Un an plus tard, dans un bois,
23:23 une macabre découverte fait basculer l'enquête.
23:26 L'affaire Ponsaint, le secret des mariés d'Emberieux embuggés.
23:30 La découverte du crâne de la malheureuse victime
23:32 ne fournit aucun indice supplémentaire.
23:35 L'enquête de l'heure du crime, un crâne, des ossements,
23:38 va-t-on savoir ce qui est arrivé à la jeune femme ?
23:40 - L'heure du crime,
23:42 Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.
23:46 - Au fond de moi, je pense qu'il lui est arrivé quelque chose.
23:48 Parce que c'est pas possible qu'elle nous ait laissé tomber comme ça
23:51 sans nous avertir.
23:53 Même si elle était partie, elle nous aurait téléphoné
23:55 pour nous dire qu'elle en a eu marre ou qu'elle cherchait autre chose.
23:59 - Retour aujourd'hui dans l'heure du crime
24:01 sur l'affaire Anne-Charlotte Ponsaint,
24:03 mystérieusement disparue en 2016 dans le Lhin.
24:06 Six ans plus tard, son épouse a été mise en examen,
24:08 corps introuvable jusqu'à la mort.
24:11 Elle a été décédée en 2016.
24:13 Elle a été mise en examen, corps introuvable,
24:16 jusqu'à l'hiver 2023.
24:18 Dimanche 19 février 2023, un chasseur appelle les gendarmes
24:22 pour leur signaler la découverte d'un crâne humain dans un bois
24:26 près du chemin de Grandchamps, à Embérieux-en-Bugé.
24:29 L'ADN confirme qu'il s'agit bien du crâne d'Anne-Charlotte Ponsaint,
24:33 qui reposait donc à seulement 1,3 km de son domicile.
24:38 Les causes du décès sont inconnues.
24:40 Aucune lésion ou séquelle d'un traumatisme
24:43 n'est présente sur ce crâne, notent les légistes.
24:45 7 avril, Margot Olivier est interpellée.
24:47 Elle est interrogée par la juge d'instruction de Bourg-en-Bresse
24:51 sur ce rebondissement.
24:52 Elle garde le silence. Elle retourne en prison.
24:55 Son avocat, Maître Gallo, s'insurge dans le journal Le Monde.
24:58 La découverte du crâne de la malheureuse victime
25:01 ne fournit aucun indice supplémentaire.
25:03 On l'incarcère pour exercer une pression.
25:05 C'est une stratégie honteuse.
25:07 Les parents d'Anne-Charlotte s'interrogent
25:10 sur les explications et les silences de Margot Olivier.
25:13 Pourquoi n'a-t-elle pas dit tout de suite
25:15 où était le corps, retrouvé dans un coin qui lui était familier ?
25:18 Selon les Ponssins, Margot y promenait leur chien
25:21 lors d'une battue.
25:22 Bernard Ponssin, accompagné de Margot,
25:24 était même passé tout près de cet endroit.
25:27 Le renvoi en prison de l'épouse suspecte
25:29 ne fait que raviver la douleur de la famille.
25:31 2 juin, 4 mois après la découverte du crâne,
25:34 l'épouse maintient qu'elle est étrangère
25:37 à cette disparition.
25:39 Dans cette heure du crime,
25:40 on retrouve l'un de nos invités, Anthony Soudani,
25:43 journaliste, chef d'édition du site internet Actu.fr,
25:46 Lyon et Grenoble.
25:47 Anthony Soudani, vous connaissez parfaitement ce dossier.
25:50 Qu'est-ce qu'il raconte, ce crâne ?
25:52 Et ces quelques ossements qu'on va retrouver un peu plus tard ?
25:56 - Oui, c'est ça.
25:57 Pour l'instant, le crâne a montré
25:58 que c'est celui d'Anne-Charlotte Ponssin.
26:01 Il n'a pas révélé tant de vérités.
26:03 C'est pour ça que maître Bernard Boullou
26:05 a demandé un complément d'expertise
26:07 pour examiner certains ossements
26:09 et essayer de trouver des révélations.
26:11 Ce qui révèle quelque chose,
26:13 c'est un peu le... "révèle quelque chose",
26:15 c'est l'endroit où il a été trouvé.
26:17 Il a été trouvé, comme vous le dites,
26:19 vers un endroit de balade habituel de Margaux.
26:22 C'est un endroit qui se trouve pas loin du lac bleu à Amberlieu,
26:25 qui peut être assez fréquenté par certains chemins de randonnée.
26:29 Il a été trouvé dans un bois un peu plus reculé,
26:32 mais d'un endroit fréquenté.
26:33 Voilà ce qui raconte cette trouvaille jusque-là.
26:36 - Vous êtes avec nous dans le studio de l'heure du crime.
26:39 Vous êtes au barreau de Grenoble et avocat des parents
26:42 Dan, Charlotte, Ponssin.
26:43 Ces ossements, ils parlent pas beaucoup.
26:46 - Oui, après autant d'années,
26:48 sept ans, les ossements, ça parle très peu.
26:52 - Il y a quelque chose d'important,
26:54 c'est que le crâne, il est intact ?
26:56 Il n'y a pas de coups sur la tête ?
26:58 - Il est intact au bout de sept ans.
27:00 On ne repère pas de traces de coups.
27:03 Il y a des coups qui sont portés sur des ossements
27:07 qu'on a pu retrouver à côté, le tibia, etc.
27:11 Mais on ne peut pas dire si ça provient d'un choc,
27:14 de l'action des animaux,
27:16 ou si ça provient d'un coup porté par un tiers.
27:19 Voilà, donc on est dans le doute.
27:22 - Du coup, ça ne renforce pas du tout les accusations
27:27 contre Margot Olivier, présumée innocente aujourd'hui.
27:30 Elle est toujours mise en examen.
27:32 Ça ne renforce pas les accusations.
27:34 Quels éléments suspects sont maintenus
27:39 dans ce dossier du côté de l'accusation ?
27:41 Et vous, partie civile ?
27:42 - Tout d'abord, ce que je voudrais bien rappeler,
27:45 c'est que la famille Ponsaint, à l'heure où je m'exprime,
27:48 continue à dire au FR
27:53 qu'elle n'accuse absolument pas la personne mise en examen.
27:56 Elle laisse la justice faire son oeuvre.
27:59 Aujourd'hui, la justice a rassemblé un certain nombre d'indices
28:02 qu'elle considère graves et concordants,
28:05 qui laissent penser que Margot Olivier
28:08 a pu commettre l'irréparable.
28:11 Je ne dis pas qu'elle a commis, je dis qu'elle a pu le commettre.
28:14 Qu'est-ce qui, parmi les indices, peut laisser penser ça ?
28:17 Il y a notamment son comportement, son attitude,
28:20 parfaitement détachée, d'abord lors de la disparition.
28:24 Il faut se rappeler que, quelque temps après la disparition de son épouse,
28:30 elle a envoyé un texto, par exemple, disons,
28:33 "Maintenant, je peux divorcer au bout de deux ans,
28:36 si elle ne réapparaît pas avant."
28:39 Trop contente !
28:40 Son épouse vient de disparaître, ça ne fait pas deux ans, loin de là,
28:44 et elle envoie des textos pour dire "Je suis trop contente,
28:47 je viens d'apprendre que je pourrais divorcer."
28:49 Ça a troublé les enquêteurs.
28:51 Ça trouble non seulement les enquêteurs, mais ça trouble aussi les parents,
28:54 ça trouble aussi l'avocat que je suis.
28:56 Il y a d'autres messages où on voit qu'elle est complètement détachée
29:00 de cette affaire.
29:01 Son comportement fait aussi qu'elle se rapproche d'une première campagne,
29:04 ensuite d'une seconde campagne.
29:06 Bon, ça, c'est son attitude.
29:08 - Oui, mais est-ce que ça ne fait pas pour autant une meurtrière ?
29:11 - Non, ça ne fait pas pour autant une meurtrière.
29:13 Ce qui, disons, interroge la justice, et nous interroge aussi,
29:19 c'est le fait que lorsqu'elle a fait ses aveux, qu'elle a rétracté.
29:22 Elle n'a pas avoué avoir tué, elle a simplement avoué
29:26 avoir pris le corps et transporté d'un point à un autre.
29:29 C'est ce que disait M. Soudani tout à l'heure,
29:32 c'est qu'elle a dit que je l'ai transporté de tel endroit à tel autre.
29:36 Il se trouve que le crâne a été retrouvé dans la zone géographique
29:40 qu'elle avait décrite.
29:41 Alors, elle ne l'a pas trouvé sous un pont, mais on l'a trouvé sur terre.
29:45 On ne l'a pas trouvé même enterré, il était sur terre.
29:47 Ça, c'est le premier élément.
29:49 Le second élément qui nous interroge, nous, juristes,
29:52 c'est le fait qu'elle ait consulté,
29:53 huit mois après la disparition, un site, le crime parfait,
29:59 où là, on se pose des questions.
30:02 C'est un peu comme le Landais,
30:05 dans le cadre de l'affaire du caporal Noyer,
30:07 où il avait consulté, effectivement,
30:09 ce n'est pas un site, mais il avait soi-disant revu une émission
30:13 sur les meurtres parfaits,
30:15 et effectivement, on se pose des questions.
30:18 Pourquoi toutes ces incohérences ?
30:21 Pourquoi tous ces doutes ?
30:25 - C'est ça ce qui s'accumule. - Ça s'accumule.
30:27 Tout ça ajouté peut faire penser qu'elle a commis.
30:30 On ne dit pas qu'elle l'a commis.
30:31 C'est ça qui m'accumule. Justement, Bernard Ponsein,
30:33 le papa d'Anne-Charlotte,
30:34 j'imagine que vous vous demandez pourquoi Margot Olivier
30:37 reste dans ce silence et qu'elle ne donne pas d'explication.
30:41 Oui, parce qu'on n'avoue pas...
30:44 Vous savez, il y a un proverbe qui dit
30:47 quand on dit quelque chose,
30:48 il y a toujours une sorte de vérité dans ce qu'on dit.
30:51 Donc, elle a avoué,
30:53 il y a une part de vérité dans ce qu'elle a avoué.
30:55 Maintenant, il faudrait qu'elle...
30:57 Je ne sais pas, pour libérer sa conscience,
30:59 parce qu'il n'y a pas de problème,
31:00 ça va la suivre toute sa vie,
31:02 si vraiment elle est responsable de quelque chose.
31:05 - 10 mois de détention
31:07 avant un nouveau placement sous contrôle judiciaire.
31:10 L'affaire Ponsein,
31:11 le secret des mariées d'Amberrieu en Bugé,
31:13 ce dossier est vide.
31:14 Les expertises n'ont montré aucune trace de violence
31:17 sur le crâne et les ossements.
31:19 L'enquête aujourd'hui de l'ordre du crime,
31:20 on se retrouve dans un instant sur RTL.
31:23 - Jean-Alphonse Richard sur RTL.
31:25 - L'heure du crime.
31:26 ...
31:28 - L'heure du crime,
31:30 présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
31:33 - Au programme aujourd'hui de l'heure du crime,
31:35 la disparition et la mort mystérieuse
31:37 d'Anne-Charlotte Ponsein, 30 ans, en janvier 2016,
31:40 dans l'Ain.
31:41 La femme avec qui elle vivait a été mise en examen
31:43 pour meurtre sur conjoint, remise en prison en 2023.
31:46 Elle est libérée après 11 mois d'incarcération.
31:50 Vendredi 17 février 2024,
31:52 Margot Olivier quitte la prison de Corbat,
31:55 placée sous contrôle judiciaire,
31:56 avec interdiction de se rendre dans l'Ain.
31:59 L'avocat de la famille Ponsein, Maître Boulou,
32:02 réclamait une reconstitution,
32:03 refusée par le juge d'instruction.
32:06 Il se désole pour les parents d'Anne-Charlotte,
32:08 qui ont du mal à comprendre
32:09 ses incarcérations et ses sorties successives.
32:12 L'avocat d'Anne-Charlotte Ponsein,
32:14 Ronald Gallo,
32:16 présente sa cliente,
32:18 comme très affaiblie et présentant toujours
32:20 un risque suicidaire sévère.
32:22 Il dénonce un dossier vide et des expertises
32:25 qui n'ont montré aucune trace de violence
32:27 sur le crâne et les ossements.
32:29 Jeudi 7 mars, la chambre de l'instruction de Lyon
32:32 rejette les nullités soulevées par la défense de Margot Olivier,
32:35 à savoir une garde à vue
32:37 où on aurait mis tout mis en oeuvre
32:39 pour faire avouer l'épouse.
32:41 Les gendarmes seraient même allés
32:43 jusqu'à la traitée de Tordesney,
32:45 où les femmes auraient été recrutées
32:47 pour la traitée de Tordu pour obtenir des aveux.
32:50 Mais les juges estiment que cette garde à vue
32:52 n'est pas entachée d'irrégularité.
32:54 Un mot là-dessus avec l'un de nos invités,
32:59 c'est Anthony Soudani, journaliste,
33:00 chef d'édition du site internet Actu.fr,
33:03 Lyon et Grenoble.
33:04 Anthony, le dossier a bien failli basculer
33:07 parce qu'il y a une guerre judiciaire et juridique
33:10 qui a été féroce.
33:11 Cette garde à vue est très contestée
33:14 par maître Ronald Gallo,
33:16 l'avocat de Margot Olivier.
33:18 - En effet, l'avocat de Margot Olivier
33:21 explique qu'il y a eu des pressions
33:24 qui ont été mises sur Margot Olivier.
33:26 L'avocat Bernard Boullou, lui, dit que non.
33:32 Donc oui, c'est assez disputé sur ce point-là,
33:35 surtout que ça reste un point-clé
33:38 où elle aurait plus ou moins fait des révélations.
33:41 Donc c'est vraiment un point-clé de ce dossier.
33:44 - Maître Bernard Boullou, vous êtes avec nous
33:46 dans le studio L'Ordre du crime.
33:47 Vous êtes l'avocat, on l'a compris,
33:49 des parents, Dan, Charlotte, Ponssaint.
33:52 Il y a quelque chose d'intéressant,
33:53 et c'est vrai qu'on peut se poser la question,
33:55 vous avez demandé une reconstitution.
33:57 Pourquoi est-ce qu'on vous l'a refusée ?
33:59 - On me l'a refusée, j'allais dire, à bon escient.
34:02 Je crois que le juge a eu raison.
34:04 Il faut savoir aussi reconnaître
34:07 le bien fondé des décisions qui sont rendues par les magistrats.
34:12 Le juge n'a pas refusé sur le principe.
34:14 Il a dit que c'était trop tôt.
34:16 Donc il y a des investigations qui sont encore en cours.
34:20 On arrive vers la fin.
34:21 Mais pour l'instant, le juge a estimé que c'était trop tôt.
34:26 Il ne dit pas qu'il ne redonnera pas cette reconstitution.
34:29 Je pense qu'elle le fera.
34:31 Mais je n'ai pas contesté cette décision
34:34 parce qu'effectivement, je trouve qu'elle a eu raison de me dire
34:37 "on ne va pas le faire maintenant, on le fera peut-être dans quelques mois".
34:40 - C'est trop tôt. Quelles sont les expertises qui sont en cours ?
34:42 Je vous en avais demandé, je crois, beaucoup.
34:45 Il y a toute une batterie d'expertises.
34:47 Vous avez fait beaucoup de demandes.
34:49 Un mot sur l'ADN, les ossements retrouvés.
34:52 C'est toujours en cours, ça ?
34:53 - Sur les ADN, c'est rentré.
34:56 Mais c'est surtout sur l'examen des ossements.
35:01 J'ai voulu... Je ne peux pas rentrer dans le détail
35:03 parce que c'est le secret de l'instruction.
35:05 Mais ce que je veux, c'est vérifier
35:09 qu'un charlotte a pu mourir par accident,
35:16 a pu mourir autrement que par accident.
35:19 Et ça, c'est par l'analyse des ossements qu'on peut le faire.
35:25 Donc j'ai fait faire... J'ai présenté des demandes très techniques
35:29 et ça a été accepté pour le coup, pour vérifier.
35:33 Si ces analyses reviennent en disant
35:36 qu'il n'y a pas d'anomalie, on en restera là.
35:41 Et s'il y a quelque chose d'anormal,
35:44 à ce moment-là, l'enquête reprendra un nouveau tour.
35:47 - C'est extraordinaire ce que vous racontez.
35:49 A partir des ossements, on peut déterminer beaucoup de choses.
35:53 - Par exemple, si vous retrouvez le fémur,
35:56 je vous donne un exemple, ce n'est pas forcément celui du dossier,
35:59 la manière dont le fémur est abîmé,
36:04 on peut savoir si la personne est tombée la tête première,
36:07 si on ne retrouve pas le crâne, par exemple,
36:09 ou si elle est tombée les pieds devant.
36:11 - Ah oui, donc ça parle. - Donc ça peut déjà avoir une incidence.
36:14 Donc ça, on l'a déjà vu dans d'autres affaires
36:17 et j'ai fait faire ce type d'analyse,
36:21 sur d'autres éléments, bien sûr,
36:22 mais c'est ce type de recherche que l'on fait dans ce cas de dossier.
36:26 - Et puis il y a tout le dossier qui a été mené
36:28 sur la personnalité de Margot Olivier.
36:30 - Tout à fait, sur la personnalité, voilà, mise en examen.
36:34 Et puis sur ses incohérences.
36:37 Vous savez, dans le dossier,
36:38 vous évoquiez tout à l'heure le dossier nord-hollandais à Chambéry,
36:43 j'avais moins d'indices que je n'en ai dans ce dossier.
36:46 - À ce point-là ? - Voilà.
36:47 - Donc là, vous estimez qu'il y a beaucoup de choses dans le dossier.
36:49 - Il y a beaucoup d'indices graves et concordants.
36:51 D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Chambre de l'instruction.
36:54 - Investigation qui ne sont donc pas terminées
36:56 et une famille qui attend des réponses.
36:59 L'affaire Ponsaint, le secret des mariés d'Amberieux en Bugé.
37:03 Maintenant, ce que l'on veut, c'est que Margot dise la vérité.
37:06 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime,
37:07 je vous retrouve tout de suite sur RTL.
37:09 - L'heure du crime, présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
37:13 L'heure du crime, présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
37:18 - Dans l'heure du crime aujourd'hui, l'affaire Anne-Charlotte Ponsaint,
37:22 disparue en janvier 2016 à Amberieux en Bugé.
37:25 Les restes de son corps retrouvés sept ans plus tard.
37:27 Son épouse, Margot Olivier, est mise en examen.
37:29 Une suspecte qui a rétracté ses aveux,
37:32 laissant sans réponse la famille de la victime.
37:35 Eliane et Bernard Ponsaint, les parents d'Anne-Charlotte,
37:38 attendent depuis huit ans de savoir ce qui a pu arriver à leur fille.
37:41 "On a accueilli Margot chez nous.
37:44 "Je ne regrette pas ce que j'ai fait.
37:46 "Maintenant, on veut que Margot dise la vérité",
37:49 témoigne Bernard Ponsaint dans le journal Actu Lyon.
37:53 Les parents se réjouissent que l'enquête se poursuive.
37:57 "C'est une excellente nouvelle.
37:58 "Nous croyons encore à la justice", disent-ils.
38:01 -Il n'y a rien sur le crâne
38:04 qui permette de dire que la personne a été violentée.
38:07 Mais surtout, est-ce qu'il y a une relation
38:09 entre ce crâne et ma cliente ?
38:11 Est-ce qu'il y a des éléments
38:12 qui permettent de faire le lien entre les deux ?
38:14 Non. Et on met ma cliente en prison
38:17 alors qu'on ne sait même pas si c'est un crime.
38:20 -C'est le cri de maître Ronald Gallo,
38:24 l'avocat de Margot Olivier,
38:25 qui défend avec rage sa cliente
38:29 et qui estime que le dossier est vide
38:32 et qu'on avance, on essaie d'incriminer Margot Olivier,
38:35 mais qu'il n'y a pas d'indices ni de preuves.
38:38 Anthony Soudani,
38:40 j'ai envie de résumer un peu avec vous cette affaire.
38:43 Vous êtes journaliste, chef d'édition du site internet actu.fr,
38:46 Lyon et Grenoble,
38:48 et vous connaissez bien cette affaire.
38:49 Donc vous pouvez aussi la résumer avec moi.
38:51 J'ai envie de dire un début d'enquête compliquée,
38:54 des constatations trop tardives,
38:56 et on arrive aujourd'hui à un point d'interrogation
38:59 c'est ça ?
39:00 -C'est ça, on arrive aujourd'hui à un point d'interrogation,
39:03 parce que voilà, début d'enquête compliquée exactement.
39:06 Il y a ce flou qui est lancé
39:09 par les aveux sur lesquels Margot reviendra,
39:13 c'est-à-dire qu'elle a trouvé Anne-Charlotte morte sur le canapé, etc.
39:16 C'est ça aussi qui jette beaucoup de doute aujourd'hui
39:19 dans l'esprit de tout le monde,
39:20 c'est qu'elle a fait des aveux sur lesquels elles se sont revenues,
39:23 la garde à vue n'a pas été annulée,
39:24 donc c'est bien dans le dossier,
39:26 mais aujourd'hui, on reste dans le flou.
39:28 On ne sait pas, il y a toujours la présomption d'innocence
39:30 sur Margot Olivier qui aujourd'hui se coudre du tiers
39:32 dans sa famille à Narbonne, donc très loin de l'Ain,
39:35 mais pour l'instant, on ne sait pas ce qui est arrivé
39:38 à Anne-Charlotte Ponsan.
39:39 -Juste un petit mot, son avocat,
39:43 il dit que Margot Olivier, elle est fragile, qu'elle est suicidaire,
39:46 c'est ce que dit maître Ronald Gallo,
39:49 c'est difficile de dire que cette femme
39:52 dira ce qu'elle pense, c'est un peu compliqué, non ?
39:56 -En effet, là, par exemple, à la libération de sa cliente,
39:59 il a dit qu'elle va pouvoir se soigner
40:02 suite à une grosse dépression faite en prison.
40:05 Donc voilà, elle a été hospitalisée pendant son séjour en prison,
40:10 on lui avait proposé, il me semble,
40:12 d'intégrer une cellule antisuicide,
40:14 ce qu'elle avait finalement refusé.
40:17 Voilà, elle était dans une santé un peu précaire,
40:22 l'avocat disait qu'elle a perdu 3 kg,
40:26 donc oui, apparemment, des grosses difficultés,
40:28 et il a ajouté que Margot est soulagée après sa libération,
40:32 pour elle, c'est un cauchemar qui s'arrête.
40:34 -Bernard Ponsan, vous êtes le papa de Anne-Charlotte Ponsan,
40:37 vous êtes dans quel état d'esprit aujourd'hui
40:39 avec tous ces rebondissements divers ?
40:41 -Je ne sais pas comment exprimer.
40:45 Il y a des jours où ça va très bien,
40:49 moi encore, j'arrive à supporter
40:51 parce qu'il faut que je me batte pour ma fille.
40:55 -Bernard Bouloud, vous êtes l'avocat des parents d'Anne-Charlotte Ponsan,
41:00 on arrive au bout dans cette affaire ?
41:02 Le dossier va être...
41:04 Vous dites qu'il y a encore des expertises,
41:05 mais... -Oui, il y a encore quelques expertises
41:07 qui vont arriver, mais on approche du bout.
41:09 Ce qui était important aussi à dire,
41:11 après ce que je viens d'entendre,
41:13 c'est que la Chambre de l'Instruction,
41:15 même si elle ne dit pas qu'il y a eu crime,
41:18 elle dit quand même que 1 10 + 1 10 + 1 10 =
41:23 la possibilité qu'il y ait eu crime.
41:25 Elle ne l'exclut pas.
41:26 Elle ne dit pas qu'il y a eu crime,
41:27 elle n'exclut pas qu'il y a eu crime.
41:29 Donc, voilà, pour le moment, c'est la juridiction.
41:33 Si la cour d'assises sera saisie, à mon avis, elle le sera,
41:37 ça sera la juridiction de dire s'il y a eu ou non crime
41:40 et qui est le responsable.
41:42 Mais pour le moment, ce dossier révèle des indices graves et concordants
41:47 qui permettent à la justice de conserver la personne mise en examen,
41:51 et bien mise en examen et sous contrôle judiciaire.
41:54 - Juste un mot, quand vous l'avez pris ce dossier en main,
41:56 3 ans après les faits, 4 ans après les faits,
41:58 donc ça fait beaucoup,
42:00 vous pensiez que ça serait aussi long ?
42:02 - Dans les affaires disparitions que je prends aussi tardivement,
42:05 oui, je préviens déjà tout le monde que ça va être très long,
42:09 puisque souvent, dans les matières disparitions,
42:11 c'est le fruit du hasard qui fait qu'on a un élément nouveau
42:14 qui arrive comme la découverte du crâne.
42:17 - Bernard Ponsain, on vous retrouve,
42:18 et puis je vais terminer cette émission avec vous.
42:20 Quand on l'a préparée justement, cette émission,
42:23 vous nous avez dit que vous vous y teniez,
42:25 vous aviez un message à faire passer.
42:27 Allez-y, faites-le passer, votre message.
42:30 - Alors, à la personne qui est responsable de la mort de ma fille,
42:33 parce que ce n'est pas un suicide, là on en est sûr,
42:36 où le corps a été retrouvé,
42:38 elle n'a pas pu se suicider dans les bois,
42:41 donc c'est bien par une tierce personne qu'elle y est arrivée,
42:44 donc à la personne qui l'a amenée à cet endroit,
42:47 je voudrais lui dire que si cette personne,
42:49 il lui reste un peu d'estime de sa personne,
42:51 qu'elle dise la vérité.
42:53 - Vous attendez quoi aujourd'hui, Bernard Ponsain, de la justice ?
42:57 - Maintenant, on va attendre qu'elle nous rende le corps de notre fille,
43:04 qu'on puisse se recueillir,
43:06 et après, suivant les éléments,
43:09 je voudrais qu'il y ait un procès et qu'on sache la vérité.
43:13 - Merci beaucoup, Bernard Ponsain.
43:16 Maître Bernard Boullou, qui était avec nous dans le studio de l'heure du crime,
43:19 et Anthony Soudani au téléphone,
43:21 d'avoir été les invités de l'heure du crime.
43:23 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignaud.
43:25 Préparation Marie Bossard, réalisation Jonathan Griveaux.
43:29 L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RT.

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