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Quand Joséphine Bernard, 27 ans, a été retrouvée morte à l'hiver 2018, pendue dans l'appartement qu'elle occupait dans une petite ville de Seine-et-Marne, l'histoire de sa fin tragique a aussitôt été écrite. Un suicide, sans doute sur fond de désillusion sentimentale. Les enquêteurs sont restés ancrés sur cette certitude, laissant derrière eux un dossier en friche, des investigations inachevées, incomplètes et même douteuses. La famille de Joséphine n'a pas cru une seconde à cette hypothèse.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 29 avril 2024

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Transcription
00:0012h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:04Jean-Alphonse Richard.
00:05La police, la justice nous dit
00:07on n'a pas les preuves qu'il s'agit d'un meurtre.
00:09Moi ma réponse c'est
00:10apportez-moi les preuves qu'il s'agit d'un suicide.
00:12Elle m'a dit si un jour tu me vois dans les faits divers
00:14il ne faudra pas t'étonner.
00:16Bonjour.
00:17Quand Joséphine Bernard, 27 ans,
00:19a été retrouvée pendue dans son appartement
00:22à l'hiver 2018,
00:23l'histoire de sa fin tragique a tout de suite été écrite
00:28Un suicide sur fond de désillusion sentimentale,
00:31nul besoin d'aller chercher plus loin.
00:33Les enquêteurs sont restés arrimés à leur certitude,
00:36laissant derrière eux un dossier inachevé,
00:38des investigations incomplètes et même douteuses.
00:41La famille de Joséphine,
00:43ses proches ne vont jamais croire à l'hypothèse du suicide.
00:46Les parents de la jeune femme vont ainsi mener leur contre-enquête,
00:50remontant le fil des témoignages et des relevés téléphoniques.
00:54Une autre piste va alors apparaître,
00:56celle d'un crime.
00:57Des parents qui ont eu raison de s'obstiner,
01:00car depuis quelques mois,
01:01c'est bien pour homicide volontaire que le dossier est rouvert.
01:05Mais qui pouvait donc en vouloir à cette jeune femme aux yeux bleus,
01:08qui rêvait de bonheur tranquille ?
01:10Qui gênait-elle ?
01:11Qui sont ces personnes qui auraient pu voir en elle
01:15une rivale ou un obstacle ?
01:17Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:19Joséphine Bernard, un impossible suicide.
01:22Elle n'aurait jamais fait un truc pareil,
01:24ne serait-ce que vis-à-vis de ses parents et de ses frères,
01:27qu'elle adorait.
01:28L'enquête de l'heure du crime,
01:29la seule émission radio 100% fait divers.
01:31A tout de suite sur RTL.
01:47Dans l'heure du crime aujourd'hui,
01:48la mort très mystérieuse de Joséphine Bernard.
01:50A l'hiver 2018,
01:52cette jeune femme qui travaille à Disneyland Paris
01:55est retrouvée pendue chez elle en Seine-et-Marne.
01:58Guerre de doute pour les policiers.
02:00Il s'agit très certainement d'un suicide.
02:03Samedi 13 janvier 2018 au matin,
02:06Sylvie et Richard Bernard, qui habitent près de Bordeaux,
02:09sont surpris de ne pas avoir de nouvelles de leur fille.
02:12Joséphine, 27 ans, qui vit à 600 km de chez ses parents,
02:16en région parisienne,
02:18n'est pas du genre à rester silencieuse.
02:20La dernière fois que la maman lui a parlé,
02:22c'était il y a deux jours.
02:24Joséphine lui disait qu'elle allait prendre un peu de congé
02:27pour partir avec son copain.
02:29Le papa finit par trouver le numéro de ce jeune homme,
02:32lequel indique que lui non plus n'a pas de nouvelles.
02:35Il va donc se rendre à l'appartement de Joséphine,
02:38en plein centre de la petite ville de Bailly-Romain-Villiers,
02:42à 40 minutes de Paris.
02:44A 20h26, le compagnon,
02:46entré dans le logement avec sa clé,
02:48appelle en urgence le commissariat de chez-si.
02:51Il vient de découvrir le corps inerte de Joséphine.
02:54Elle s'est pendue.
02:55Les secours et la police sont sur place.
02:57Un médecin constate le décès.
02:59Il estime que la mort remonte à au moins 24 heures.
03:03Les policiers constatent que le corps est allongé
03:06à proximité de la porte d'entrée.
03:08La jeune femme, qui mesure 1m72,
03:11se serait pendue en position presque assise
03:14à une petite patère installée à seulement 1m50 de hauteur.
03:18Un foulard de coton noir est noué autour du cou.
03:22Pas de trace de lutte, pas d'effraction,
03:24pas de vol dans le logement.
03:26Le petit ami, en état de choc,
03:28ayant du mal à parler, essoufflé et perdu,
03:30selon aux policiers,
03:31raconte qu'il devait passer le week-end à Center Park avec Joséphine.
03:35Il l'avait dû annuler au dernier moment.
03:37Elle l'avait très mal pris.
03:39Richard Bernard, le papa qui avait un sombre pressentiment,
03:42a pris la route depuis Bordeaux.
03:44Il arrive à Bailly-Romain-Villiers après la police.
03:47Il apprend alors que sa fille s'est suicidée.
03:50Elle n'a laissé aucun message.
03:53Dimanche 14 janvier,
03:54les parents Sylvie et Richard Bernard,
03:56abasourdis,
03:57ont bien du mal à croire que Joséphine a mis fin à ses jours.
04:00Tout le contraire de sa personnalité.
04:02Impensable qu'elle n'ait laissé aucune explication.
04:05Leur fille, qui travaillait à Disneyland Paris,
04:08était une femme joyeuse, pleine de projets,
04:11pas vraiment sujette à la dépression.
04:13Elle n'aurait jamais fait un truc pareil,
04:15ne serait-ce que vis-à-vis de ses parents et de ses frères,
04:18qu'elle adorait, indique Pauline, l'une de ses meilleures amies.
04:21Vendredi 12, veille de la découverte du corps,
04:24elle a fait des courses.
04:25À 16 heures, dans un supermarché,
04:27sac retrouvé intact dans l'appartement.
04:29Elle a conversé avec des copines sur une messagerie
04:32pour l'organisation de l'enterrement de vie de jeune fille
04:35d'une amie d'enfance.
04:36Elle a aussi adressé un message à une cousine
04:39pour savoir ce que sa fille souhaitait pour ses 10 ans.
04:42« Rien qui ressemble à quelqu'un qui veut en finir avec la vie »,
04:45indique la maman.
04:46Malgré les doutes de la famille et des amis entendus au commissariat,
04:49la police n'en démord pas.
04:51« Nous connaissons notre métier, c'est un suicide »,
04:54assure un fonctionnaire au père de Joséphine.
04:57Lundi 15 janvier, Sylvie Bernard, la mère,
05:00porte plainte contre X pour meurtre.
05:02La famille souhaite que des auditions soient menées,
05:05dont celle du petit ami.
05:06Le corps est transporté à l'hôpital de Meaux.
05:08Le parquet n'a, curieusement, pas ordonné d'autopsie,
05:12mais un simple examen.
05:13Le décès, remontré au vendredi 12 autour de 18h,
05:16soit juste après les derniers messages envoyés.
05:20Des traces rouges aux épaules ne sont pas expliquées.
05:23Quelques mois plus tard, la famille apprendra
05:25que le docteur qui a examiné Joséphine n'est pas du tout légiste
05:29et il n'est même pas inscrit à l'ordre des médecins.
05:32Pas d'enquête approfondie, pas de relevé ADN,
05:35pas d'expertise téléphonique.
05:37Trois jours seulement après la découverte du corps,
05:39toutes les affaires de Joséphine sont rendues aux parents,
05:42parmi lesquels ses téléphones et même l'écharpe qui lui serrait le cou.
05:47Les scellés apposés sur l'appartement sont levés.
05:52Trois jours, trois jours seulement pour boucler une enquête aussi compliquée,
05:57enquête ouverte et puis refermée, il n'y a pas d'autre terme,
06:00avec cette certitude absolue des enquêteurs et des policiers locaux.
06:03C'est un suicide.
06:05On va voir ce que vont donner tout de même les auditions,
06:07dont celle du petit ami et le couple très spécial
06:10que formait Joséphine Bernard avec cet homme,
06:12ce sera dans la suite de l'heure du crime.
06:14On va venir à l'enquête qui va continuer quand même,
06:17avec difficulté, mais qui va se poursuivre.
06:19Mais il faut reprendre l'affaire au début.
06:22Il y a cette scène de suicide selon les policiers,
06:25même si on n'est sûr de rien.
06:27Et on va voir que c'est une scène qui n'est pas tout à fait conforme
06:31à celle d'un véritable suicide.
06:33Bonjour Maître Corine Hermann.
06:34Bonjour Jean-Alphonse.
06:35Merci infiniment d'être aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
06:39Vous êtes avocate au Barreau de Paris
06:41et dans cette affaire vous êtes aujourd'hui
06:43l'avocate de la famille de Joséphine Bernard.
06:45On va entendre dans un instant Sylvie Bernard,
06:48la maman qui est également l'une de nos invitées
06:50aujourd'hui dans cette heure du crime.
06:52Alors je le disais Maître Corine Hermann,
06:54il y a cette jeune femme qui est pendue,
06:56quasiment derrière la porte d'entrée,
06:58à cette petite paterne.
07:00Elle est pendue avec une écharpe noire en tissu.
07:04Il n'y a rien qui va tout de suite dans cette scène ?
07:07On ne comprend pas très bien ?
07:08Ça pose beaucoup de questions.
07:10C'est vrai que la petite paterne n'a pas été testée.
07:12C'est vrai que l'écharpe, on se demande si elle est susceptible
07:16de permettre une pendaison parce qu'il y a certains tissus
07:19qui sont plus difficiles à entraîner une pendaison.
07:22C'est vrai que c'est une scène de crime qui peut être reconstituée.
07:25Ça peut être une mise en scène.
07:29Mais en tous les cas, le problème c'est que ça n'a pas été exploité et vérifié.
07:33On a conclu tout de suite et on a tout de suite finalement
07:36fait disparaître un certain nombre d'éléments.
07:38Comment expliquer ?
07:39Vous connaissez bien vous ce genre d'affaires pénales et criminelles.
07:43On peut se tromper au début de l'enquête.
07:45Mais là il y a une persuasion de la part des enquêteurs
07:49et des policiers locaux.
07:50Ils disent c'est un suicide, c'est un suicide.
07:52Ils n'en démordent pas.
07:53Eh bien on ne peut pas se tromper au début d'une enquête.
07:55On peut avoir une mauvaise évaluation.
07:57Interprétation.
07:58Mais en fait quand on est enquêteur,
08:00quand on est magistrat,
08:01on est là pour vérifier les choses.
08:02On n'est pas là pour avoir des convictions.
08:04On est là pour vérifier les choses.
08:06Et la première chose c'est de vérifier.
08:07Or ce n'est pas ce qui est fait.
08:09On est passé aux conclusions immédiatement.
08:11Et en trois jours tout est balayé.
08:13Et tout est modifié.
08:14Tout est, j'ai envie de dire, saboté.
08:16Parce que je ne vois pas d'autre mot.
08:17Et là effectivement c'est difficile.
08:19Vous le savez bien Corinne Hermann.
08:20C'est difficile ensuite de rattraper le temps perdu.
08:22Est-ce que les premières constatations sont capitales ?
08:25Alors les premières constatations sont capitales.
08:27Malheureusement il reste toujours un petit bout de quelque chose.
08:29C'est pour ça que je crois au Colquez.
08:31Vous le savez.
08:32C'est vraiment une religion pour moi.
08:34Toutes ces dossiers.
08:35Là ce n'est pas encore un dossier Colquez.
08:37Au sens 30 ans après on peut revenir sur une affaire et la résoudre.
08:406 ans après on peut revenir sur une affaire et la résoudre.
08:43C'est vrai que ce qui est un petit peu nouveau dans cette affaire,
08:45qu'on ne voit pas forcément dans ce type d'affaires habituellement,
08:48c'est qu'on a l'impression qu'on a fait disparaître
08:50ce qui pouvait nous permettre de travailler sur un homicide.
08:53Mais il y a du travail encore.
08:55Il y a du travail encore et on peut saluer la famille de Joséphine
08:58qui a vraiment fait le travail qu'auraient dû peut-être faire les enquêteurs.
09:02Ça arrive de temps en temps.
09:03Mais là cette émission est dédiée totalement à Joséphine Bernard
09:07parce que c'était la victime et on va essayer de comprendre
09:09ce qui a pu se passer.
09:11Bonjour Sylvie Bernard.
09:13Bonjour.
09:14Merci infiniment d'être avec nous au Téléphone de l'heure du crime.
09:18Je sais que pour vous c'est un moment qui est un petit peu cruel
09:21parce qu'on revient sur cette affaire.
09:23C'est important qu'on parle de Joséphine
09:25parce qu'il y a beaucoup de choses anormales
09:27qui se sont déroulées dans cette enquête
09:29et il est temps sans doute d'avancer sur le chemin de la vérité.
09:32Sylvie Bernard, tout de suite vous dites
09:36le suicide c'est impossible.
09:37Pourquoi vous dites ça tout de suite ?
09:41Au départ c'était clairement une intuition de parents
09:45parce qu'on connaît Joséphine.
09:48C'était un rayon de soleil, notre fille.
09:52Une joie de vivre absolue.
09:54Elle n'a jamais donné le moindre signe
09:58de la moindre, même pas un état dépressif.
10:02Rien, jamais.
10:03C'est une battante.
10:05Elle avait une force phénoménale.
10:07Elle adorait son travail.
10:10Elle était bien installée dans son appartement.
10:13Elle était loin d'être isolée
10:16aussi bien en termes de famille que d'amis.
10:21Au départ, c'était le profil de Joséphine.
10:25Par contre, je savais
10:28parce qu'elle m'avait parlé de sa liaison.
10:31Elle me l'avait présentée comme une liaison un peu compliquée
10:36parce qu'elle n'était pas acceptée par la famille de son petit copain.
10:40On va y revenir.
10:41Effectivement, ça vous fait tiquer la famille.
10:43Cette liaison qui est compliquée avec cette vie mouvementée.
10:46On va revenir dessus, Sylvie Bernard.
10:49Je voudrais quand même savoir.
10:51Lorsque vous allez au commissariat, vous racontez tout ça.
10:55Votre fille, elle donnait des nouvelles.
10:57Elle n'est pas suicidaire, etc.
10:59On ne vous croit pas ?
11:01Non, pas du tout.
11:04On ne croit pas.
11:06Je suis une maman dans le déni.
11:08C'est leur métier.
11:10Ils savent ce que c'est.
11:11C'est très difficile de maquiller un suicide en homicide.
11:18Ce n'est pas possible.
11:20Joséphine était trop déçue
11:22parce que son petit copain a annulé son week-end à la dernière minute.
11:27Ça ne tient pas.
11:30Les amis de Joséphine qui la connaissent moins que vous
11:33vont dire que ce n'est pas possible.
11:35Ce n'est pas du tout son genre.
11:37Encore une question.
11:39Allez-y, je vous en prie.
11:42Même pas que les amis, toute la famille.
11:47Toute notre famille.
11:50Ça ne correspond pas.
11:52Ça ne correspond pas au profil de Joséphine.
11:54Encore une question, Sylvie Bernard.
11:56Vous êtes surpris par le fait qu'on vous redonne,
11:58on est trois jours après,
12:00on vous donne toutes les affaires de Joséphine.
12:02Il n'y a plus de scellé sur l'appartement.
12:04On vous donne même l'écharpe avec laquelle elle se serait pendue.
12:08Je pense que pour une famille, c'est épouvantable.
12:10Je ne sais pas, j'ai rarement vu ça dans une affaire.
12:14Oui, tout ça nous a vraiment stupéfait.
12:19Mais ce qui nous a scotché aussi,
12:22c'est que même l'enquêteur en charge de ce qui était censé être l'enquête
12:29nous a ouvert les scellés, a ouvert la porte de l'appartement.
12:34Il nous a donné les clés en nous souhaitant bon courage.
12:37Et il est parti.
12:38Il n'est pas rentré dans l'appartement où a eu lieu le crime.
12:42Oui, parce que l'affaire pour eux était pliée.
12:47Voilà, c'est tout.
12:49C'est ça.
12:51On peut se poser quand même des questions sur ce départ d'enquête.
12:56Maître Corine Hermann, un mot sur cette autopsie qui n'en est pas une.
13:00Là aussi, il y a un mystère.
13:01Parce que dès lors qu'il y a un suicide, très souvent,
13:03je ne dis pas que c'est systématique,
13:05mais très souvent, il y a une autopsie qui est ordonnée.
13:08Parce qu'on ne sait jamais trop si la personne a pu être empoisonnée, etc.
13:11Non.
13:12Une mort violente, c'est automatiquement un obstacle médico-légal et une autopsie.
13:18Donc, c'est le minimum.
13:20Et quand on ne veut pas explorer,
13:22quand on a un biais d'analyse,
13:24qu'on part d'une hypothèse avant de la vérifier,
13:26on en arrive à tout faire de travers
13:29et avec des personnes qui ne sont pas professionnelles.
13:31Juste un mot avec un médecin qui n'est pas médecin.
13:33Alors, un médecin qui a quand même les compétences,
13:36mais un médecin qui n'est pas un médecin
13:38habilité à faire des levées de corps et à faire de l'autopsie.
13:41La famille veut des éclaircissements sur le petit ami.
13:44Il va donc être entendu.
13:46Joséphine Bernard a un impossible suicide.
13:49Avec cet homme, elle vivait une relation toxique.
13:51Il lui mentait.
13:52Il ne voulait pas qu'on découvre qu'il continuait à la voir.
13:55L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
14:09L'heure du crime, consacrée aujourd'hui à la mort controversée de Joséphine Bernard,
14:1327 ans, janvier 2018, dans son appartement en Seine-et-Marne.
14:17Suicide par pendaison, affirme la police.
14:20Enquête express, la famille et les amis penchent pour un crime.
14:23Le petit ami va être interrogé à trois reprises.
14:27Lundi 15 janvier 2018,
14:29celui qui est présenté comme le compagnon de Joséphine Bernard
14:32est entendu pour la première fois par les enquêteurs.
14:35Il fréquentait la jeune femme depuis quatre ans.
14:38Il s'était connu à Disneyland Paris,
14:40où il travaille comme agent de sécurité.
14:42Un coup de foudre !
14:43Joséphine était très amoureuse de lui,
14:45va témoigner une amie de la victime.
14:47Joséphine avait toutefois eu la surprise
14:50de découvrir un an plus tard
14:52que cet homme était marié et avait un enfant.
14:54Il lui avait caché cette double vie.
14:57Face aux policiers, le témoin indique que
14:59deux jours avant la découverte du corps,
15:01il s'est pris la tête avec Joséphine.
15:04Jeudi 11, elle l'a appelé pour lui dire
15:07qu'elle avait réservé un week-end en amoureux à Center Park.
15:11Il lui a annoncé qu'il ne pouvait pas venir.
15:13Ils se sont disputés.
15:14Elle l'a rappelé à 17h52 et lui a dit
15:17« Si t'es plus dans ma vie, je vais me suicider ».
15:20Selon le petit ami,
15:21Joséphine était familière de ce genre de menaces.
15:24Une fois dit-il,
15:25elle avait voulu se jeter par la fenêtre.
15:27Réentendu deux semaines plus tard,
15:29le témoin revient sur ses propos.
15:31Il ne se souvient plus vraiment du coup de fil de 17h52.
15:35Il ne fait plus allusion à de quelconques pensées suicidaires de la victime.
15:39Il se rappelle simplement que Joséphine insistait
15:42pour qu'il se libère car elle avait besoin
15:45de passer ce week-end de repos avec lui.
15:47Pour le vendredi 12, jour où la jeune femme est morte,
15:50il a un alibi.
15:51Il était à 3 dans l'aube avec sa femme et un couple d'amis.
15:55Ils sont rentrés le soir.
15:56Le père de Joséphine l'a alors appelé.
15:59Il s'est rendu à l'appartement et a découvert le corps.
16:03La famille de Joséphine Bernard et ses amis
16:05étaient au courant de cette relation sentimentale agitée
16:08entre la jeune femme et son collègue.
16:10Une quinzaine de ruptures éphémères et de réconciliations.
16:13Une copine de la victime explique que
16:15Joséphine était habituée aux absences imprévues de son compagnon.
16:19Elle se mettait toujours en colère
16:21mais jamais elle se serait suicidée pour un homme
16:24et encore moins pour un week-end fichu, dit-elle.
16:27Un ami de travail de Joséphine décrit une liaison toxique
16:31avec un individu peu fiable
16:33et qui a toujours cherché des excuses pour justifier ses absences.
16:37Des témoins expliquent que l'agent de sécurité mentait fréquemment
16:41en raison de sa situation d'homme marié.
16:43Il ne voulait pas que sa famille et sa belle-famille,
16:46qui n'appréciaient pas cette liaison,
16:48apprennent qu'il continuait à voir Joséphine.
16:53Mercredi 30 mai 2018,
16:54le procureur de Meaux annonce aux parents de Joséphine Bernard
16:57que le dossier est classé sans suite.
16:59La thèse du suicide est privilégiée.
17:01L'enquête n'a pas permis de dégager d'autres pistes.
17:04Entre-temps, les parents ont constaté
17:06que le compte Google de leur fille
17:09a été activé dans les heures suivant sa mort.
17:12Activation manuelle, selon eux.
17:14Un policier leur a confié, en tête à tête,
17:17que la scène de découverte du corps était très inhabituelle.
17:20Il les a encouragés à poursuivre leurs investigations.
17:23Les parents ont ainsi découvert
17:25que le podomètre de Joséphine a comptabilisé
17:2830 pas juste avant le décès.
17:31L'équivalent d'une descente du 3e étage
17:34jusqu'au rez-de-chaussée de son immeuble.
17:36Serait-elle descendue pour ouvrir la porte
17:38à quelqu'un qu'elle connaissait ?
17:4019 juillet, les parents déposent plainte
17:42avec constitution de partie civile
17:44pour homicide volontaire.
17:46Un juge d'instruction est désigné.
17:48Le corps de Joséphine est exhumé.
17:507 mois après la mort, l'autopsie
17:52ne permet pas de déceler un acte criminel.
17:54Le légiste maintient l'hypothèse du suicide
17:57même s'il note que trop de temps s'est écoulé
18:00pour réaliser cette autopsie.
18:02Un délai préjudiciable, écrit-il.
18:04Selon lui, seule l'enquête auprès des proches
18:07pourra dire si Joséphine Bernard s'est donnée la mort.
18:13Des proches des parents qui sont loin d'en avoir fini
18:15avec les surprises et les rebondissements.
18:17Des téléphones qui ont été vidés de leur contenu
18:19comme si aucun message n'avait été échangé.
18:21Ou encore une jeune femme
18:23qui ne se sentait peut-être pas vraiment en sécurité.
18:26On va se pencher sur ces mystères
18:28dans les prochains chapitres de l'émission.
18:30Le compagnon est entendu par les enquêteurs
18:32trois fois.
18:33Une première fois, il dit que Joséphine
18:35avait menacé de se suicider.
18:37Sylvie Bernard, vous êtes la maman de Joséphine Bernard
18:39et vous nous faites l'honneur aujourd'hui d'être avec nous
18:41dans l'heure du crime.
18:42On va essayer de vous aider.
18:43Encore une fois, cette émission est dédiée à votre fille,
18:45Joséphine.
18:47Cet homme, vous m'avez dit tout à l'heure,
18:49vous le connaissiez.
18:51Joséphine vous en parlait assez souvent
18:53de ce compagnon entre guillemets ?
18:55Alors, Joséphine m'en parlait
18:57et on l'a rencontré plusieurs fois, oui.
18:59Il est même venu à la maison.
19:01Qu'est-ce qu'elle vous disait
19:03sur ses relations avec lui ?
19:05C'était un peu compliqué ?
19:07Pas ses relations avec lui.
19:09Ses relations avec lui n'étaient pas compliquées.
19:11C'était les relations entre elle et la famille.
19:13Ils lui disent
19:15de ce que Joséphine me disait,
19:17c'est qu'elle ne pouvait pas rencontrer
19:19la famille de son petit ami
19:21parce qu'elle n'était pas
19:23la bienvenue.
19:27C'est difficile à dire,
19:29mais c'est une famille
19:31de religion musulmane.
19:33Joséphine était européenne,
19:35blanche,
19:37et non musulmane.
19:39Non musulmane, en tout cas.
19:47Elle n'était pas acceptée.
19:49Elle se sentait rejetée.
19:51Cette famille,
19:53ne la portait peut-être pas dans son cœur.
19:55Même pire que ça,
19:57elle recevait
19:59régulièrement,
20:01l'étude
20:03des fadettes de son téléphone le montre,
20:05des appels anonymes
20:07qui émanaient
20:09de personnes proches
20:11de la famille du petit ami.
20:15Elle a dû changer de numéro de téléphone
20:17deux fois.
20:19Son profil Facebook aussi,
20:21elle l'a modifié plusieurs fois.
20:23Quand je lui demandais pourquoi,
20:25elle me disait que c'était pour
20:27éviter les indésirables.
20:29Sans me préciser
20:31vraiment de qui
20:33il s'agissait.
20:35Est-ce qu'elle souffrait,
20:37Joséphine, de cette situation un peu compliquée ?
20:39Elle ne pouvait pas avoir
20:41sa belle famille.
20:43Cet homme était marié ou en couple
20:45avec un enfant. Ça faisait beaucoup pour elle, non ?
20:47Oui, oui.
20:49Forcément, je pense qu'elle en souffrait.
20:51C'est évident.
20:53Mais je pense aussi
20:55qu'elle se protégeait
20:57et qu'elle ne voulait pas
20:59s'engager davantage tant que
21:01les choses n'étaient pas
21:03réglées.
21:05En fait, cet homme
21:07n'était pas marié
21:09en s'administrativement
21:11parlant. C'était un mariage religieux
21:13là aussi.
21:15Mais
21:17l'analyse
21:19de messages entre elle et
21:21une de ses amies montre qu'en fait,
21:23elle explique bien qu'elle voulait absolument
21:25que quand elle a découvert ce mariage,
21:27la première chose qu'elle voulait c'est
21:29qu'il fasse le nécessaire pour que ce mariage
21:31soit annulé parce qu'elle savait bien
21:33l'importance que ça pouvait représenter
21:35de la communauté.
21:37Elle voulait que ce mariage
21:39soit annulé.
21:41Quand elle a appris qu'il avait un fils,
21:43elle a insisté, il fallait absolument
21:45qu'il lui présente son fils.
21:47Elle a donc rencontré plusieurs fois son fils.
21:49Donc, elle en souffrait.
21:51C'était une bataille
21:53pour elle. Mais justement,
21:55elle se battait.
21:57Elle n'était pas du tout du genre
21:59à se faire du mal à elle.
22:03Maître Corine Hermann, on entend
22:05Sylvie Bernard, la maman
22:07de Joséphine. Vous êtes avocate
22:09et vous défendez la famille
22:11de Joséphine.
22:13Je l'ai dit, parce que c'est important
22:15dans cette affaire. La famille mène l'enquête
22:17à sa façon et avec les moyens
22:19dont elle dispose. Il y a beaucoup
22:21de surprises qui apparaissent. Il y a ce téléphone
22:23qui a été activé après,
22:25normalement, l'heure de la mort de Joséphine.
22:27Le téléphone, on ne sait pas pourquoi, mais il est activé.
22:29Il y a l'étude du podomètre
22:31aussi. On sait qu'elle s'est déplacée.
22:33Alors là, c'est vraiment juste avant son décès.
22:35Ce qu'on sait exactement, c'est que
22:37le téléphone s'est déplacé.
22:39Ou en tout cas, que le podomètre a fonctionné
22:41et a marqué des pas.
22:43Mais vers où ?
22:45Même si ça a été reconstitué par la famille,
22:47qu'ils ont vérifié combien
22:49de pas pouvaient correspondre à l'ouverture de la porte
22:51de l'immeuble, etc.
22:53Ou de l'appartement.
22:55Ce qu'on sait, c'est qu'il s'est déplacé, qu'il y a des pas.
22:57Mais on ne sait pas vers où, on ne sait pas pourquoi.
22:59Parce que le papa a refait le trajet.
23:01Exactement.
23:03C'est étonnant, mais il a refait le trajet et on s'aperçoit qu'en
23:05descendant du troisième au rez-de-chaussée,
23:07en remontant, on arrive à ce chiffre.
23:09C'est l'hypothèse de la famille
23:11et ce qui est atterrant dans ce
23:13dossier, c'est que ça n'est pas vérifié par
23:15les enquêteurs, ça n'est pas analysé,
23:17que les appareils ne sont pas pris
23:19analysés de façon sérieuse
23:21et qu'on n'a pas évalué toutes les hypothèses
23:23qui auraient peut-être pu nous apporter une réponse.
23:25Donc c'est l'enquête des parents
23:27et elle a un sens, c'est un élément
23:29nouveau au dossier, mais ça
23:31n'est pas exploité ni par la justice, ni
23:33par les enquêteurs, comme ça devrait.
23:35Et c'est ça qui est inquiétant. Et souvent les familles,
23:37j'ai d'autres cas du même style,
23:39les familles vont
23:41à la pêche aux informations, ils font l'enquête
23:43elles-mêmes, avec les moyens dont elles disposent.
23:45Mais c'est quand même
23:47atterrant dans ce type d'affaires
23:49qu'on n'ait pas des enquêteurs qui tout de suite prennent les choses en main
23:51et vérifient les choses.
23:53Il y a un manque d'écoute et les parents ne sont pas reçus par le juge.
23:55Un manque d'envie.
23:57Il y a l'autopsie aussi,
23:59maître Corinne Hermann, ça c'est important,
24:01il faut en dire un mot.
24:03La vraie autopsie, j'ai envie de dire,
24:05parce qu'il y a eu une étude du corps qui n'a pratiquement rien donné,
24:07la véritable autopsie
24:09elle arrive, c'est trop tard ?
24:11Le corps a été exhumé, je l'ai dit.
24:13Oui, le corps a été exhumé, ça n'est pas trop tard,
24:15il y a des éléments à exploiter dont je ne peux pas parler
24:17aujourd'hui, parce qu'évidemment,
24:19on essaie de refaire des demandes
24:21et de faire avancer tout cela.
24:23Il y a des traces qui sont constatées quand même,
24:25puis il y a des traces qui sont absentes,
24:27qui devraient être présentes en cas de suicide ou de pendaison.
24:29Donc il y a des traces à réinterpréter.
24:31Une exhumation,
24:33ça n'est jamais trop tard, parce qu'on le demande,
24:35on a des dossiers, on a fait dans un dossier 36 ans après
24:37une exhumation et on a eu des réponses
24:39et des nouvelles plaies, des choses qui ont été constatées.
24:41Simplement, il faut avoir des spécialistes,
24:43il faut avoir des personnes qui connaissent
24:45les traces, en tout cas qui correspondent
24:47ou à une pendaison, à une strangulation
24:49ou en tout cas à une agression.
24:51Et il va falloir réinterpréter tout cela,
24:53mais il reste des traces.
24:55Simplement, elles n'ont pas été interprétées par les médecins
24:57ou par les experts qui ont regardé.
24:59Ils ne sont peut-être pas allés au bout des vérifications.
25:01Il y a peut-être encore des choses à faire.
25:03Donc il y a des choses à faire ?
25:05Oui, ça n'est jamais trop tard, parce que je le dis régulièrement à nos clients,
25:07dans des affaires qui ont plus que 6 ans,
25:09on fait des exhumations
25:11et on constate des choses. Encore, faut-il regarder
25:13avec soin les choses,
25:15le faire avec soin et être un peu spécialisée
25:17dans la matière.
25:19Enquête qui redémarre donc
25:21très tardivement avec toute une
25:23suite d'expertises et de vérifications.
25:25Joséphine Bernard, un impossible
25:27suicide. Elle vivait mal notre relation.
25:29Elle voulait être la compagne
25:31numéro 1. L'enquête de l'heure du crime.
25:33Mais pourquoi toutes les conversations téléphoniques
25:35ont-elles disparu ?
25:37Que fallait-il cacher ? C'est à suivre
25:39dans un court instant sur RTL.
25:41L'heure du crime.
25:43Jean-Alphonse Richard. Jusqu'à 15h30
25:45sur RTL.
25:47L'heure du crime. Jean-Alphonse Richard.
25:49Jusqu'à 15h30 sur RTL.
25:51Joséphine trouve une carte de mutuel
25:53à son nom, à lui, et dessus, il est bien noté
25:55qu'il a eu un enfant quelques mois
25:57auparavant. C'est là où il lui fait comprendre que oui,
25:59ça fait peut-être un an qu'ils sont ensemble,
26:01mais lui, ça fait quelques années qu'il est marié
26:03et il vient tout juste d'être papa.
26:05Retour aujourd'hui dans l'heure du crime avec l'étrange
26:07suicide de Joséphine Bernard en Seine-et-Marne
26:09à l'hiver 2018.
26:11L'enquête trop vite close, relancée
26:13par la famille qui penche pour un meurtre déguisé,
26:15enfin menée, les premières expertises
26:17ne vont que renforcer les doutes.
26:19Lundi 30 juillet
26:212018, le foulard noir qui
26:23en serrait le cou de Joséphine Bernard
26:25et dont elle se serait servi pour se pendre
26:27est enfin expertisé.
26:29Les policiers l'avaient touchée sans
26:31aucune précaution ni protection.
26:33Après la découverte du corps, aucun relevé
26:35ADN n'avait été effectué.
26:37Après ces multiples manipulations,
26:39les experts sont malheureusement incapables
26:41d'identifier le nombre de personnes
26:43qui ont touché le tissu.
26:45L'ADN est considéré comme
26:47inexploitable. Dans l'appartement
26:49de la victime, les policiers avaient
26:51également saisi deux couteaux
26:53qui se trouvaient sur une table.
26:55Ces pièces à conviction sont introuvables.
26:57Elles ont été détruites précipitamment.
26:59Le téléphone portable
27:01de Joséphine Bernard est lui aussi
27:03expertisé. Il a cessé d'être utilisé
27:05le 12 janvier au soir,
27:07après la mort de la jeune femme.
27:09Le spécialiste est bien incapable
27:11d'expliquer pourquoi l'appareil s'est
27:13connecté à Google ce même soir
27:15à 23h08, alors
27:17que la jeune femme était déjà morte.
27:19Il n'est pas exclu que cette connexion
27:21ait été faite depuis un autre appareil
27:23par quelqu'un qui avait enregistré
27:25le compte de la jeune femme.
27:27Mai 2019,
27:29soit plus d'un an et quatre mois après
27:31les faits, le téléphone du petit ami est
27:33enfin saisi. La famille ne sera
27:35informée de ses expertises que deux
27:37ans plus tard. Étrangement,
27:39on n'a retrouvé aucune conversation par
27:41SMS ou sur les messageries Snapchat
27:43ou WhatsApp entre le petit
27:45ami et la victime.
27:47Les relevés téléphoniques montrent que
27:49ces échanges ont bien existé,
27:51mais tout a été effacé. A l'heure
27:53de la mort de Joséphine, les enquêteurs notent
27:55que deux téléphones portables
27:57de deux proches du petit ami
27:59ont été éteints.
28:01Des amis de Joséphine indiquent pour leur part
28:03que des photos d'elle et de son petit
28:05ami étaient affichées dans
28:07l'appartement, mais personne ne les a retrouvées
28:09comme si elles avaient été
28:11emportées.
28:13Et il faut s'arrêter sur cette
28:15histoire de téléphone parce qu'elle est extrêmement troublante.
28:17Sylvie Bernard, vous êtes la maman de
28:19Joséphine Bernard et vous êtes en ligne avec nous
28:21dans l'heure du crime.
28:23Si je comprends bien,
28:25sur le téléphone du petit ami,
28:27et Dieu sait s'il y a eu des conversations entre votre
28:29fille et cet homme, il n'y a plus rien.
28:31Tout a été effacé.
28:33C'est ça.
28:35Non seulement tout a été effacé,
28:37mais même le journal
28:39d'appels, qui est donc
28:41juste sur un téléphone,
28:43les numéros
28:45qui sont échangés,
28:47le journal d'appels
28:49ne donne aucune trace
28:51des appels que Joséphine a pu faire
28:53depuis 4 ans
28:55de relation. Et chose
28:57encore plus étonnante, il n'y a plus non plus aucune
28:59trace de la double vie,
29:01à savoir des appels
29:03de sa compagne.
29:05Pourquoi ?
29:07Si on peut supposer
29:09qu'effectivement il a
29:11supprimé les appels de
29:13Joséphine
29:15vis-à-vis de sa femme,
29:17pourquoi avoir supprimé
29:19ceux de sa femme ?
29:21Visiblement,
29:23ça n'a jamais surpris ni les
29:25enquêteurs ni les magistrats.
29:27Sylvie Bernard,
29:29est-ce qu'il a été interrogé là-dessus, le petit
29:31ami, sur ces messageries
29:33qui sont vides et sur ces messages
29:35qui disparaissent ?
29:37Du tout. Pas jusqu'à présent.
29:39Et ça, c'est une demande
29:41que vous faites, je suppose.
29:43C'est une demande qui est en cours,
29:45oui, il y a la commission
29:47congregatoire qui est toujours en cours
29:49depuis le mois d'avril
29:512023.
29:53Et c'est une question
29:55dont on avait fait
29:57la demande d'acte à ce que
29:59cette personne soit interrogée,
30:01justement, sur
30:03la disparition de tous ces éléments
30:05sur son téléphone.
30:07Alors, Sylvie Bernard, je sais que
30:09vous vivez des moments
30:11compliqués et vous continuez à les vivre autant d'années
30:13après. C'est un parcours qui est
30:15très douloureux pour vous.
30:17Je sais que notamment au début
30:19des investigations, vous avez eu sans doute
30:21un mal fou à être en contact
30:23avec des enquêteurs, avec des responsables
30:25d'enquête et notamment avec le juge d'instruction.
30:27C'est exact ?
30:29Oui, c'est exact.
30:31On a dû beaucoup insister
30:33pour être reçus
30:35au tribunal.
30:37Vous aviez l'impression que
30:39vous géniez un petit peu, pardon de vous poser
30:41cette question, mais que vous n'étiez pas forcément les bienvenus.
30:43C'est ça ?
30:45Oui, c'est tout à fait
30:47ça. C'est-à-dire qu'on
30:49a eu vraiment une
30:51pression de mépris,
30:53on est dérangé
30:55et je suis
30:57à peu près persuadé
30:59que la volonté
31:01des enquêteurs et des magistrats
31:03était de classer au plus vite
31:05et
31:07qu'avec le recul
31:09ils avaient espéré
31:11qu'après le classement
31:13sans suite par la
31:15substitue en charge de l'enquête préliminaire
31:17en mai 2018, j'étais persuadé
31:19que
31:21ils pensaient qu'on allait
31:23arrêter, qu'on allait abandonner.
31:25Voilà, je pense qu'on
31:27les a beaucoup dérangés
31:29quand nous nous sommes finalement
31:31constitué parti civil.
31:33Plus on insiste à chaque fois
31:35pour obtenir
31:37plus d'informations.
31:39Mais on attendait que vous lâchiez, vous n'avez pas lâché
31:41le dossier, vous avez sûrement bien fait
31:43et puis vous aviez envie, vous aviez cette persévérance
31:45en vous et vous continuez
31:47d'ailleurs à vous battre pour la vérité.
31:49Dans ce dossier, Maître Corinne Hermann, vous êtes l'avocate
31:51de la famille de Joséphine Bernard.
31:53Encore une fois, vous les connaissez bien ces familles
31:55et vous en avez tellement fréquenté, j'en dirais malheureusement
31:57tellement fréquenté des familles
31:59comme ça qui sont dans le doute.
32:01C'est compliqué, lorsqu'on ne connaît pas
32:03la machine judiciaire
32:05comme ça, d'essayer de rentrer à l'intérieur
32:07et d'obtenir des réponses.
32:09C'est très compliqué de comprendre
32:11comment cette machine judiciaire
32:13qui va broyer les familles, parce que c'est
32:15la double peine pour les familles.
32:17Il y a le drame qui a été vécu
32:19mais il y a aussi cette justice qui les malmène
32:21qui les maltraite, dont ils ne comprennent pas
32:23le fonctionnement
32:25et lorsqu'ils posent des questions simples auxquelles on ne répond pas
32:27on essaye de les dissuader, de continuer
32:29à poser des questions et c'est une souffrance
32:31absolue, c'est-à-dire que
32:33je pense que souvent les familles sont plus détruites
32:35par les magistrats, les enquêteurs
32:37qui refusent d'entendre
32:39leurs cris, ce qu'ils ont à dire
32:41même leurs enquêtes.
32:43Mais elles attendent surtout qu'on entend ce qu'elles ont dit
32:45elles ont travaillé, elles ont investi du temps
32:47elles ont des choses à dire
32:49et on ne les entend pas. Cette histoire de téléphone
32:51où des données sont effacées
32:53on ne se suicide pas sur un coup de tête
32:55ou dans une colère
32:57et on n'efface pas avant son téléphone
32:59on ne le fait pas.
33:01Il y a ces photos qui ont disparu aussi
33:03C'est un indicateur
33:05fort de quelque chose
33:07qu'il faudrait creuser
33:09c'est le B.A.B.
33:11Le policier ou le juge pour le savoir
33:13Juste un petit mot encore, je sais que vous êtes optimiste
33:15dans les affaires, vous pensez qu'il y a toujours une solution
33:17et qu'on va finalement déboucher. Vous avez bien raison
33:19parce que vous avez pu aider à l'élucidation
33:21de beaucoup de dossiers. Là
33:23l'ADN n'est pas exploitable, notamment sur
33:25l'écharpe. Moi je n'ai pas fini
33:27l'audit du dossier, donc on verra
33:29et puis je ne vais pas trop dévoiler de choses
33:31parce qu'il y a encore certaines
33:33personnes qui peuvent nous entendre, ont tout intérêt
33:35à ce qu'on abandonne et
33:37on leur donne en tout cas peut-être des informations
33:39dont ils n'ont pas besoin, mais
33:41on a encore du travail.
33:43Avant de mourir, la jeune femme se sentait
33:45menacée. Joséphine Bernard
33:47un impossible suicide
33:49si je finis dans la page des faits divers
33:51tu sauras pourquoi. L'enquête de l'heure du crime
33:53on se retrouve dans un instant sur RTL
33:5514h30
33:5715h30 l'heure du crime
33:59sur RTL
34:0114h30
34:0315h30 l'heure du crime sur RTL
34:05Jean-Alphonse Richard
34:07Au programme aujourd'hui de l'heure du crime
34:09question autour de la mort mystérieuse
34:11en janvier 2018 de Joséphine Bernard
34:1327 ans, vendeuse à
34:15Disneyland Paris. La justice
34:17croit à un suicide, trop de
34:19zones d'ombre pour la famille, selon elle
34:21la jeune femme vivait sous la menace
34:23Dans les semaines précédant
34:25sa mort, Joséphine Bernard n'était pas tranquille
34:27à une amie, elle avait fini par
34:29se confier sur la relation entretenue
34:31depuis 2014 avec son petit ami
34:33une relation qu'elle tenait à
34:35préserver même si ça allait
34:37mal, disait-elle. Joséphine
34:39avait ainsi fait part de ses inquiétudes
34:41à propos de la famille, de son compagnon
34:43des proches qui n'acceptaient pas leur relation
34:45notamment à cause du fait que
34:47la jeune femme n'était pas de confession
34:49musulmane. Des témoins confirment
34:51les tensions entre la famille du petit ami
34:53et la victime. Joséphine
34:55avait fait part de tentatives
34:57d'intimidation en évoquant
34:59des coups de téléphone anonymes ou
35:01nocturnes. La jeune femme avait
35:03ainsi changé deux fois de numéro
35:05de téléphone portable. Une de ses
35:07collègues raconte avoir vu un jour
35:09débouler sur le lieu de travail la femme
35:11de son amant. Elle était venue à la
35:13rencontre de Joséphine mais sans la
35:15trouver car elle ne travaillait pas
35:17Devant une amie, Joséphine Bernard
35:19avait prononcé cette phrase
35:21Si je finis dans la page des
35:23faits divers, tu sauras pourquoi
35:25Elle avait même eu la même
35:27réflexion auprès de sa mère
35:29en concluant, faudra pas
35:31t'étonner
35:33Jeudi 21 janvier 2021
35:35saisie par les parents
35:37de Joséphine pour des demandes d'actes
35:39la cour d'appel de Paris revient sur ce
35:41contexte de menaces. Les juges
35:43écrivent que l'enquête ne peut pas
35:45ignorer l'hostilité de la famille du
35:47petit ami et de sa femme à l'encontre
35:49de la victime. Elle souligne
35:51l'attitude du petit ami, sa double vie
35:53ses dissimulations et certaines
35:55bizarreries dans son comportement
35:57le jour et le lendemain de la mort
35:59de la jeune femme. Septembre 2023
36:01un nouveau juge d'instruction est
36:03désigné. Quatre mois plus tard
36:05les experts confirment que le téléphone
36:07de Joséphine n'a jamais
36:09pu être débloqué et ne
36:11pourra pas parler
36:13Et dans cette heure du crime
36:15on retrouve Sylvie Bernard, c'est la
36:17maman de Joséphine Bernard et je rappelle
36:19que cette émission est totalement dédiée
36:21à Joséphine Bernard. On essaie d'avancer
36:23dans cette histoire qui a
36:25déjà beaucoup trop traîné et il faut maintenant
36:27avancer vers la vérité. Sylvie Bernard
36:29il y a cette phrase qu'elle prononce
36:31qui est terrifiante d'ailleurs, peut-être le disait
36:33elle sur le ton de la plaisanterie
36:35mais c'est pas sûr, Joséphine
36:37si je finis dans la page des faits divers
36:39tu sauras pourquoi. Elle vous a bien
36:41prononcé cette phrase votre fille ?
36:43Alors non, c'est pas à moi
36:45qu'elle l'a dit. A une amie c'est ça ?
36:47Oui c'est ça. Et moi j'ai
36:49appris qu'elle avait dit ça à cette amie
36:51le jour de ses obsèques en fait.
36:53Puisque c'est cette amie qui est venue me voir
36:55le jour des obsèques de ma fille pour me dire
36:57tu sais la dernière fois qu'on a déjeuné
36:59ensemble, Joséphine m'a dit ça
37:01c'était sur le ton de la plaisanterie
37:03évidemment, mais aujourd'hui
37:05je ne peux pas oublier cette phrase.
37:07Et voilà, donc moi non plus
37:09je ne peux plus oublier cette phrase.
37:11Est-ce que, Sylvie Bernard, quand vous
37:13voyez votre fille
37:15pour la dernière fois ou dans les
37:17semaines qui ont précédé le drame
37:19est-ce que vous sentez que votre fille elle est
37:21inquiète, que ça va pas très bien
37:23ou qu'elle se pose des questions
37:25ou pas du tout, elle n'a jamais changé
37:27d'attitude ?
37:29Alors en fait
37:31la dernière fois que Joséphine était
37:33venue à la maison c'était entre Noël et
37:35Nouvel An et elle allait très très bien puisque
37:37elle était
37:39en pleine forme au travail
37:41ça se passait super bien, elle prévoyait
37:43les sorties avec les
37:45collègues, avec sa team
37:47puisqu'elle était devenue team leader
37:49donc elle était fière de ça
37:51et par contre
37:53la fois précédente
37:55c'était une fois où ça n'allait pas trop
37:57parce qu'elle avait rompu
37:59avec son petit ami
38:01parce qu'elle en avait marre
38:03elle s'était bien rendue compte qu'elle n'était pas
38:05prioritaire à sa vie
38:07et que ça suffisait
38:09et donc là c'était
38:11terminé. Mais alors
38:13elle était évidemment
38:15triste
38:17plus que triste elle était surtout
38:19en colère
38:21et surtout
38:23moi à l'époque j'étais animatrice
38:25en Zumba et
38:27j'animais justement un stage
38:29c'était en fin octobre
38:312017
38:33j'animais un stage pour Halloween
38:35et Joséphine est venue danser
38:37avec un monstage
38:39et si vous voulez
38:41elle venait de rompre avec son petit ami
38:43elle vient danser un monstage
38:45deux mois après les enquêteurs
38:47m'annoncent que c'est parce qu'elle a rompu
38:49avec son petit ami qu'elle s'est suicidée
38:51j'ai beaucoup ça aussi
38:53ça aussi je leur ai dit
38:55mais comment voulez-vous que je vous croie
38:57qu'elle soit en colère, qu'elle soit triste
38:59tout ce que vous voulez, oui ça c'est évident
39:01mais qu'elle mette fin à ses jours
39:03pour ça, non.
39:05Non, ça marche pas. Effectivement
39:07on ne peut pas y croire et effectivement cette enquête
39:09d'ailleurs grâce à vous
39:11elle a été relancée
39:13vous avez plus de soutien
39:15aujourd'hui je suppose de la part
39:17de la magistrature, je citais la cour d'appel
39:19qui dit il ne faut pas oublier ce contentieux
39:21qu'il y a avec le petit ami
39:23et puis avec la famille du petit ami, c'est important
39:25Pour nous
39:27ça a été un très
39:29gros soulagement de lire
39:31cette conclusion du président
39:33de la chambre de l'instruction
39:35et
39:37c'était donc en mai 2022
39:39donc là on s'est dit ça y est
39:41enfin on va y arriver
39:43et ils vont mettre
39:45les moyens qu'il faut et on va réussir
39:47et en fait le problème c'est que
39:49c'est tout à fait ça, c'est que
39:51sans parler du chagrin
39:53qui est là, le manque qui est là tous les jours
39:55on a aussi cette impression
39:57d'être sur des montagnes russes
39:59émotionnelles depuis 6 ans
40:01notre état en fait aussi entre
40:03l'espoir et la désespérance
40:05en fonction de la manière
40:07dont est traité le dossier
40:09et pour nous franchement c'est une véritable torture
40:11on reprend espoir
40:13en 2020
40:15on reprend espoir en 2022
40:17puis après d'un seul coup derrière
40:19on apprend que finalement
40:21non, les téléphones
40:23n'ont rien donné, les nouvelles auditions
40:25ne sont même pas croisées
40:27Corinne Hermann
40:29encore une fois on l'entend, la maman
40:31vous la défendez cette maman et puis
40:33cette famille aussi
40:35vous êtes avocate au barreau de Paris
40:37il y a la famille
40:39du petit ami, là on sent bien que
40:41ce n'est pas un obstacle
40:43tout le monde ne s'entendait pas
40:45avec Joséphine pour des raisons diverses
40:47on ne va pas revenir là-dessus
40:49il faut les entendre
40:51à nouveau ou peut-être les entendre tout court
40:53parce qu'il y a certaines personnes qui n'ont pas été entendues jusqu'à présent
40:55il faut entendre tout le monde
40:57il faut croiser toutes les déclarations des uns et des autres
40:59manifestement aujourd'hui
41:01on a un dossier qui est fondé sur les déclarations
41:03de ce petit ami qui sont très
41:05variables, ça ne suffit pas
41:07pour construire un dossier et se construire une conviction
41:09et puis surtout ce que rappelait
41:11la maman de Joséphine
41:13c'est qu'il y a eu beaucoup d'appels
41:15menaçants ou anonymes au point qu'elle changeait
41:17de téléphone et je pense que quand même
41:19l'enquête aurait pu s'intéresser d'abord à ces éléments-là
41:21parce que ce sont des éléments matériels
41:23à vérifier et donc il y a des choses
41:25qu'il faut recomptabiliser
41:27et si ça nous amène vers la famille
41:29à ce moment-là effectivement il faut faire le nécessaire
41:31aujourd'hui on a le sentiment que
41:33comme on a décidé que c'était un suicide
41:35on bloque tout et on bloque toutes les vérifications
41:37surtout pas de vérification si ça nous amène
41:39sur une autre piste.
41:41Et vous avez le sentiment que c'est toujours l'état d'esprit aujourd'hui qui prévaut ?
41:43Oh mais c'est l'état d'esprit dans tellement de dossiers
41:45que je pense que c'est l'état d'esprit qui prévaut
41:47c'est un dossier classé, c'est un dossier qui est rangé
41:49c'est un dossier qui part aux oubliettes
41:51c'est le risque
41:53et c'est la problématique des Colquets
41:55c'est qu'un jour les familles continuent à se mobiliser
41:57et n'acceptent pas cette vérité judiciaire
41:59qui ne correspond pas aux éléments qu'objectivement
42:01ils ont constatés et donc
42:03ça ressort plus tard
42:05et ça ressort de façon plus difficile
42:07c'est beaucoup plus difficile à travailler
42:09donc profitons que ce dossier n'est encore pas trop ancien
42:11pour motiver les magistrats et les policiers
42:13mais ils ne le sont pas aujourd'hui
42:15c'est pour ça qu'il fallait un pôle spécialisé
42:17c'est pour ça qu'il faut qu'on remotive des magistrats et des enquêteurs
42:19qui fassent le travail nécessaire
42:21et à minima qui vérifient les choses
42:23quand on parle de photos qui ne sont pas là
42:25d'appels anonymes
42:27de modifications d'un téléphone
42:29on a quand même des indices forts
42:31c'est quelque chose d'inquiétant
42:33et il faut absolument regarder de près
42:35évidemment
42:37une justice trop lente qui va être sanctionnée
42:39Joséphine Bernard, un impossible suicide
42:41des négligences et fautes graves
42:43qui ont perturbé la recherche de la vérité
42:45l'enquête aujourd'hui de l'heure du crime
42:47je vous retrouve tout de suite sur RTL
42:49L'heure du crime
42:51Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30 sur RTL
42:53L'heure du crime
42:55Jean-Alphonse Richard
42:57jusqu'à 15h30 sur RTL
42:59Dans l'heure du crime
43:01aujourd'hui, la mort jamais élucidée
43:03en janvier 2018 en Seine-et-Marne
43:05de Joséphine Bernard, 27 ans, employée
43:07à Disneyland Paris
43:09Un suicide improbable, mais le meurtre
43:11est-il possible ?
43:13Plus de 6 ans après, la famille se bat toujours
43:15pour la vérité
43:17Mai 2022, le tribunal administratif
43:19de Paris condamne l'Etat
43:21pour négligence et fautes graves
43:23dans l'enquête Joséphine Bernard
43:25Le tribunal dénonce la destruction
43:27et la mauvaise protection du foulard
43:29de la victime. Tous ces événements
43:31ont perturbé les recherches
43:33des causes du décès et prolongé
43:35l'incertitude sur
43:37la réalité des faits, écrivent les juges
43:39Les parents
43:41de Joséphine qui déplore une enquête bâclée
43:43espèrent toujours un dénouement
43:45une longue attente
43:47qui pour la maman est comparable à une
43:49torture psychologique
43:51Je suis dans l'attente
43:53Je pense que cette attente durera
43:55jusqu'à ce qu'on puisse avoir une réponse
43:57et qu'on puisse savoir ce qui est arrivé à Joséphine
43:59puisque tant qu'on n'a pas de réponse
44:01on ne pourra pas rester les bras croisés
44:03ce n'est pas possible
44:05La voix de Benjamin Bernard
44:07c'est le frère de Joséphine
44:09et c'est une interview qui était passée
44:11dans un numéro d'enquête criminelle
44:13sur W9. Maître Corinne Hermann
44:15vous êtes avec nous dans l'heure du crime
44:17avocate au barreau de Paris et avocate
44:19de la famille de Joséphine Bernard
44:21à qui cette émission est dédiée
44:23Où est-ce qu'on en est aujourd'hui de l'enquête ?
44:25On s'y perd un peu
44:27J'avoue que ça a été clos
44:29c'est reparti. Où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
44:31Aujourd'hui le dossier est dans les mains d'un juge
44:33d'instruction au tribunal judiciaire
44:35de Meaux. Donc c'est une instruction
44:37qui est en cours. Dans le cadre d'une instruction
44:39les partis civils, les parents de
44:41Joséphine, les frères
44:43la famille de Joséphine s'est constituée
44:45partie civile. Donc ils sont partis au procès
44:47et avec leur avocat en l'occurrence
44:49moi et Sonia Kanoun
44:51on va pouvoir faire des demandes
44:53donc on va pouvoir renouveler les demandes d'actes
44:55dans ce dossier, faire des demandes au juge d'instruction
44:57essayer de le motiver à suivre
44:59nos demandes et à faire les vérifications que la famille demande
45:01ou qu'on va demander. J'ai l'impression que vous repartez
45:03un peu à zéro. Pas tout à fait quand même
45:05il ne faut pas exagérer. On repart avec un existant
45:07c'est le principe du colquet, c'est-à-dire qu'on a
45:09un dossier existant qu'on peut analyser
45:11et dans lequel on peut noter ce qui n'a pas
45:13été fait et ce qui explique qu'on n'a pas de réponse
45:15aujourd'hui. Donc
45:17qu'est-ce qui n'a pas été exploité, quelles sont les
45:19déclarations qui sont contradictoires et on va expliquer
45:21au juge que nous on veut des vérifications
45:23sur ces aspects-là. Et donc la famille peut pleinement
45:25faire des demandes devant le juge d'instruction
45:27donc c'est plutôt, on est encore
45:29dans une phase de l'instruction où on peut
45:31faire des choses. Et ça c'est important évidemment
45:33il faut le rappeler, c'est pas
45:35fermé, on continue à travailler
45:37et vous connaissant maître Corinne Hermann
45:39évidemment vous allez accélérer
45:41la marche de ce dossier. Sylvie Bernard
45:43vous êtes avec nous au Téléphone de l'Art du Crime
45:45et je vous remercie encore d'avoir accepté notre invitation
45:47vous êtes la maman de Joséphine Bernard
45:49c'est à vous qu'il faut
45:51remercier parce que c'est vous qui avez fait repartir
45:53cette enquête parce que sans la famille
45:55il n'y aurait même pas Corinne Hermann aujourd'hui dans le studio
45:57pour nous parler de ce dossier
45:59Sylvie Bernard
46:01comment vous avez vécu toutes ces années ? Vous parliez tout à l'heure
46:03de montagne russe
46:05un jour au plus bas, un jour avec de l'espoir
46:07c'est toujours comme ça aujourd'hui ?
46:09Oui
46:11Oui, oui, oui, tout à fait
46:13quand vous savez, ne serait-ce que pour les expertises
46:15de téléphone
46:17suite à la décision du président
46:19de la chambre de l'instruction
46:21de la cour d'appel de Paris
46:23les téléphones sont partis en contre-expertise
46:25là vous apprenez que
46:27le téléphone de Joséphine
46:29est parti dans un organisme
46:31qui s'appelle le CTA
46:33le Centre Technique d'Assistance
46:35je pense, quand vous regardez un peu
46:37vous renseignez, vous voyez sur Google
46:39que c'est le top du top en termes
46:41d'experts, donc vous vous dites super
46:43on va enfin savoir ce qu'il peut y avoir
46:45de supprimé
46:47dans le téléphone de notre fille
46:49et puis ça dure
46:51c'était en 2021
46:53et puis finalement en janvier 2024
46:55on apprend que même les experts
46:57du CTA n'ont pas réussi à débloquer
46:59le téléphone de notre fille
47:01un téléphone, tout ce qu'il y a de plus
47:03basique pour une utilisatrice
47:05tout ce qu'il y a de plus
47:07ordinaire
47:09c'est quelque chose qu'on n'arrive pas
47:11à comprendre
47:13et c'est ça
47:15pour tout
47:17on reprend espoir
47:19on se dit ça y est et puis d'un seul coup
47:21on retombe parce que
47:23finalement on n'a pas réussi
47:25c'est évidemment pour
47:27Joséphine que vous faites tout ça
47:29et que votre famille se bat
47:31je suppose que vous y pensez tous les jours
47:33à Joséphine et qu'elle anime votre combat
47:35tous les jours
47:37toutes les nuits
47:39parce que
47:41c'est important de se battre pour elle
47:45c'est important de se battre pour
47:47elle parce que moi je reste
47:49persuadée que des gens
47:51lui ont voulu et que
47:53quelqu'un lui a fait
47:55du mal voire même plus que
47:57mal puisque quelqu'un l'a
47:59probablement tué
48:01et pour moi c'est juste insupportable
48:03que cette personne ne
48:05soit pas devant
48:07devant un juge
48:09et je comprends bien et c'est important parce que
48:11vous êtes en direct aujourd'hui Sylvie Bernard
48:13sur RTL et il faut toujours le rappeler
48:15parce qu'on le fait toujours dans l'émission
48:17il faut dire aux gens qui ont peut-être vu
48:19ou qui savent quelque chose ou qui ont entendu
48:21des choses de se manifester
48:23ça vous pouvez faire une demande dans ce sens Sylvie
48:27tout à fait
48:29en fait aujourd'hui c'est moi qui suis là
48:31parce que c'est effectivement mon combat
48:33c'est viscéral c'est ma fille
48:35je ne suis pas seule bien entendu
48:37il y a Richard, le papa de Joséphine
48:39il y a aussi les trois frères de
48:41Joséphine et sa marraine, ma soeur
48:43qui sont partie civile eux aussi
48:45il y a tous les cousins, les cousines de
48:47Joséphine, les amis, les proches
48:49les moins proches, les collègues
48:51de nombreuses personnes qui nous connaissent de près
48:53ou de loin et ils sont
48:55tous avec nous et aussi
48:57je me permets de demander aux
48:59auditeurs si vous connaissez
49:01Joséphine, si vous vous souvenez
49:03quelque chose, quoi que ce soit
49:05si vous avez entendu quelque chose
49:07depuis son décès
49:09je ne vous remercierai jamais assez de prendre
49:11contact soit avec Maître Herman
49:13soit avec RTL
49:15et vous pouvez aussi nous soutenir
49:17j'ai créé un
49:19collectif, bon pour le moment c'est encore
49:21un collectif Facebook
49:23ça s'appelle Joséphine, on veut la vérité
49:27n'hésitez pas à venir
49:29nous aider, je pense qu'au plus
49:31on sera nombreux et au plus
49:33on aura peut-être des chances
49:35de mettre un peu de pression sur
49:37les juges, sur les enquêteurs
49:39et c'est très important de parler des
49:41affaires, Maître Corinne Herman est avec nous
49:43elle le sait, c'est très important
49:45de passer ce message qui sera
49:47répercuté, si on a quelque chose évidemment on vous en fera part
49:49merci infiniment Sylvie
49:51Bernard et Maître Corinne Herman d'avoir été
49:53aujourd'hui les invités de l'heure du crime, merci à l'équipe
49:55de l'émission, rédactrice en chef
49:57Justine Vignon, préparation Marie Bossard
49:59Marie-Lou Goyer, réalisation

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