L'INTÉGRALE - L'affaire Audrey Texier : un été meurtrier sur l'île de Ré

  • il y a 5 mois
En ce mois d'août 2003, une tragédie dans le décor enchanteur de l'île de Ré, sous le soleil des vacances d'été. Une adolescente du coin, Audrey Texier, 16 ans, file d'ostréiculteurs, violée et étouffée en une poignée de minutes. Son meurtre va sidérer l'île et la France entière par sa soudaineté, sa surprise, sa brutalité. L'enquête va arpenter le petit territoire à la recherche de l'agresseur. On va alors découvrir la haute silhouette et le regard sombre d'un jeune homme de passage, le dénommé Frédéric Ramette.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 09 avril 2024

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00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Avec l'ADN, on ne triche pas, le meurtrier d'Audrey Texier a été identifié, interpellé
00:12 et il a tout avoué, complètement et rapidement.
00:15 Il a donc fallu un peu plus de 4 mois d'enquête pour mettre la main sur celui qui avait violé et tué Audrey,
00:21 une lycéenne de 16 ans, le 6 août dernier sur l'île de Ré.
00:26 Bonjour, en ce mois d'août 2003, dans le décor enchanteur de l'île de Ré,
00:32 une adolescente Audrey Texier, 16 ans, est retrouvée sans vie au bord d'un petit chemin.
00:36 Elle a été attaquée, violée et étouffée en plein jour.
00:39 C'était une fille du coin, sa maison était toute proche.
00:43 Un crime sous le soleil des vacances d'été qui sidère la France
00:47 et des enquêteurs qui arpentent le petit territoire à la recherche du meurtrier.
00:51 Une chasse à l'homme intense, mais longtemps sans résultat, jusqu'à ce que l'ADN livre enfin la clé du mystère.
00:58 On va ainsi découvrir la haute silhouette et le regard sombre d'un jeune saisonnier, le dénommé Frédéric Ramette.
01:04 C'est donc lui qui a brisé à jamais la vie de la famille Texier, de paisible ostréiculteur.
01:10 Les enquêteurs, les juges, les psychiatres vont se pencher sur ce garçon de 24 ans.
01:15 Comment s'est-il changé ? En violeur ? En meurtrier ?
01:18 Pourquoi était-il animé depuis si longtemps par cette colère et cette haine des femmes ?
01:23 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:26 L'affaire Audrey Texier a été meurtriée sur l'île de Ré.
01:30 J'ai vu un corps dans le fossé, dénudé, les cheveux épourriffés.
01:34 J'ai cru que c'était une poupée, puis je me suis rendu compte que c'était ma fille.
01:38 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:42 A tout de suite sur RTL.
01:44 14h30, 15h30.
01:47 L'heure du crime sur RTL.
01:49 14h30, 15h30.
01:52 L'heure du crime sur RTL.
01:55 Jean-Alphonse Richard.
01:56 Dans l'heure du crime aujourd'hui, nous revenons sur le viol et le meurtre à l'été 2003 sur l'île de Ré
02:02 d'une adolescente de 16 ans, Audrey Texier, cette fille d'ostréiculteur, a trouvé la mort en plein jour
02:07 sur un petit chemin fréquenté en cette saison par les vacanciers.
02:11 Mercredi 6 août 2003, Martine Texier est inquiète.
02:16 Il est 13h30 passé, sa fille Audrey, 16 ans, n'est toujours pas rentrée.
02:20 Les Texiers, un couple d'ostréiculteurs et leurs deux enfants, Audrey et son frère Boris,
02:26 habitent une maison de chaux blanches entourée de roses trémières sur l'île de Ré.
02:31 En cette période de vacances, l'adolescente donne un coup de main à son père
02:35 derrière l'étal du marché couvert de Saint-Martin-en-Ré.
02:39 Tous les jours, elle rentre à pied, 20 minutes de marche par le chemin du Verclos,
02:44 un ruban de terre bordé d'un côté d'un long mur en pierre sèche, de l'autre d'un prêt.
02:48 « Elle avait un peu de retard, alors j'ai pris la voiture pour aller à sa rencontre »,
02:53 racontera Martine Texier au journal Le Parisien.
02:56 « En roulant, j'ai vu qu'il y avait un corps dans le fossé, face contre terre, dénudé, les cheveux ébouriffés.
03:03 Au début, j'ai cru que c'était une poupée, puis je me suis rendu compte que c'était ma fille.
03:08 Je l'ai retournée, je l'ai prise dans mes bras, je me doutais qu'elle était morte,
03:13 mais je gardais quand même un espoir », dit la maman.
03:16 Les secours ne peuvent plus rien faire, le corps de l'adolescente au long,
03:20 cheveux bruns et à la peau claire est en partie dénudé, le pantalon a été baissé.
03:24 La maman a retrouvé sa fille avec un tissu ensanglanté enfoncé dans la bouche.
03:29 Deux médecins légistes concluent à un étouffement, une asphyxie provoquée par l'agresseur.
03:34 Selon eux, Audrey a subi des violences sexuelles.
03:39 Jeudi 7 août, des dizaines de gendarmes ratissent le chemin du Verclos et les champs avoisinants à la recherche d'indices.
03:44 Ils refont le chemin emprunté la veille par Audrey Texier.
03:48 Elle a quitté le marché couvert peu après 13 heures pour aller déjeuner chez elle.
03:53 Il y avait à ce moment-là une petite fête entre commerçants.
03:56 On trinquait au départ à la retraite d'un boucher, mais l'adolescente ne s'est pas attardée.
04:01 Elle n'avait l'air ni inquiète, ni préoccupée.
04:04 Elle a traversé les étals du marché, personne n'a vu si elle était suivie.
04:08 Après les douves et une marche le long de la piste cyclable, elle a bifurqué sur le chemin du Verclos,
04:14 un raccourci pour rejoindre la maison familiale.
04:17 Un témoin, qui habite à 150 mètres du lieu où le corps a été découvert, dit n'avoir rien entendu.
04:24 La famille Texier, bien connue sur l'île, est écrasée par le chagrin, tout le monde est sous le choc.
04:29 On se demande comment Audrey a pu être tuée en pleine journée sur une île peuplée de touristes,
04:34 dans un coin à découvert où on ne peut pas vraiment se cacher.
04:38 On est bouleversé et meurtri, confie Georgine Lafontaine, la mère de Saint-Martin-de-Ré.
04:44 Vendredi 8 août, les gendarmes présentent discrètement un portrait robot à des commerçants et des habitués du sentier.
04:51 Il s'agit du visage d'un homme, entre 20 et 25 ans, corpulence moyenne, en mètres 75 environ,
04:57 peau brune à très brune, cheveux bruns, coupés très courts.
05:01 Le suspect serait habillé de couleur claire.
05:04 C'est Dominique, une coiffeuse, qui vit sur l'île, qui a permis d'établir le portrait robot.
05:09 Chemin du verre clos, elle a croisé ce jour-là Audrey, qui était suivie par un jeune homme.
05:14 J'ai pensé qu'il s'agissait d'un jeune couple et qu'ils venaient de se disputer.
05:18 Lundi 11 août, un millier de personnes accompagnent le cercueil d'Audrey Texier
05:23 jusqu'à l'église Sainte-Catherine, à la flotte sur Ré, en Ré.
05:27 Trois semaines plus tard, le papa, Franck Texier, déclare à Sud-Ouest
05:32 « Je suis plein de haine. La haine, ça permet de patienter,
05:35 d'attendre que celui qui a fait ça à mon enfant soit pris. »
05:38 Les enquêteurs multiplient les auditions, les jeunes hommes sont ciblés.
05:42 Le dénommé Frédéric Ramette, 24 ans, serveur saisonnier,
05:45 employé à la pizzeria Le Marco Polo, est entendu.
05:49 Mais ni son attitude, ni ses propos, ni son visage ne retiennent alors l'attention.
05:56 Et bien sûr, ce Frédéric Ramette va revenir dans le champ de vision des enquêteurs,
06:01 mais il va falloir attendre quatre mois pour qu'il soit arrêté.
06:04 Et est-ce qu'il suit une confession ?
06:06 On va alors découvrir le parcours du suspect numéro un.
06:08 Et pourquoi il s'en serait pris à l'adolescente ?
06:11 Il faut revenir sur l'île de Ré, en ce début du mois d'août,
06:15 une journée de vacances ensoleillée.
06:18 Bonjour Philippe Demaria.
06:19 Bonjour.
06:20 Merci infiniment d'être aujourd'hui avec nous en direct dans l'heure du crime.
06:23 Vous êtes journaliste et notre correspondant RTL en région Nouvelle-Aquitaine.
06:27 Évidemment, on vous connaît parfaitement sur cette antenne.
06:30 Vous traitez de nombreuses histoires, dont évidemment les faits divers.
06:33 Et vous connaissez bien cette histoire parce que vous l'avez suivie de A à Z.
06:37 J'ai envie de dire, ce crime, il est tout aussi insoutenable qu'incompréhensible
06:43 parce qu'on est en plein jour sur une petite île de vacances.
06:47 Exactement.
06:48 Alors l'île de Ré, en été, c'est une population multipliée par dix.
06:52 C'est un cadre paradisiaque.
06:54 Vous le savez, des longues plages, des villages pittoresques comme Saint-Martin-de-Ré.
06:58 C'est un peu la pépite, cette commune.
07:00 Il y a un marché couvert, c'est l'épicentre de cette commune touristique.
07:03 Et la découverte du corps martyrisé d'Audrey arrive dans ce contexte estival.
07:07 C'est un coup de tonnerre dans un ciel bleu.
07:09 Alors personne, évidemment, peut rester indifférent.
07:11 Et lors de la messe pour les obsèques d'Audrey, l'ambiance est extrêmement lourde
07:15 et le curé de la flotte, Henri, aura ses mots.
07:18 La famille ne retrouvera la paix que quand le meurtrier sera retrouvé et puni par la justice des hommes.
07:25 Ça donne le ton de cette ambiance, le soir d'août 2023.
07:29 Oui, bien sûr, très lourde.
07:30 Oui, 2003, très lourde, très pesante, cette ambiance.
07:33 Philippe Demaria, encore une question.
07:35 Il y a cette famille, les texiers, ce sont des austréiculteurs, ce sont des locaux.
07:39 Ils sont implantés là depuis des années, ils ont leur petite maison.
07:42 C'est le papa qui va vouloir s'exprimer dans les médias
07:47 parce qu'il est en colère et c'est terrifiant de l'entendre, ce papa Philippe Demaria.
07:51 Oui, moi je le rencontre avec d'autres collègues, on a beaucoup à travailler sur cette histoire.
07:57 Il est dans sa cabane austréicole, il trie ses huîtres, il ne refoule pas les journalistes,
08:02 il nous parle, il me parle.
08:04 Et c'est vrai que c'est un homme en colère, c'est un euphémisme, il a la rage.
08:10 Il veut, il le dit très clairement, c'est difficile à dire, c'est difficile à exprimer à nouveau,
08:15 il veut tuer celui qui a tué sa fille, il le dit très clairement, sans fausse pudeur.
08:21 Moi je me souviens du regard de cet homme, un homme au regard perdu.
08:25 C'est un austréicuteur, c'est un homme de la mer, solide, costaud, avec une barbe,
08:30 je me souviens du portrait de cet homme.
08:32 Et encore une fois, son regard perdu d'homme, de père,
08:35 dont la fille lui a été arrachée dans les pires des circonstances.
08:40 - Tout à fait, Franck Texier, une famille qui n'habite pas très loin du lieu du crime.
08:46 Bonjour Margot d'Ademar. - Bonjour.
08:48 - Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
08:51 Vous êtes journaliste de Police Justice au journal Le Figaro,
08:54 et vous avez publié il y a quelques mois, et c'est toujours disponible sur le site du Figaro,
09:00 un long article sur le meurtre d'Audrey Texier.
09:03 On n'aurait jamais imaginé que cela puisse arriver ici, sur l'île de Ré,
09:07 la mort d'une adolescente sans histoire.
09:09 Ça c'est le titre de votre article.
09:13 Et effectivement, Margot d'Ademar, c'est troublant, parce qu'on en parlait avec Philippe de Maria.
09:18 Vous le connaissez bien ce chemin, vous êtes allé sur place.
09:21 - Tout à fait. - Il ne s'y passe rien, c'est un lieu tranquille et paisible.
09:25 - Oui, j'ai refait l'itinéraire d'Audrey Texier,
09:29 pour essayer de comprendre quel était le chemin qu'elle avait emprunté,
09:33 juste quelques minutes avant le drame.
09:36 C'est vrai, elle part du marché de Saint-Martin-en-Ré,
09:40 qui est extrêmement connu, il y a énormément de touristes.
09:44 Elle va longer des fortifications de Vauban,
09:47 elle va passer par une piste cyclable,
09:49 et ensuite elle va emprunter un petit chemin de terre,
09:52 qui est situé juste à côté d'une piste cyclable,
09:55 mais aussi de cabane à huîtres, avec énormément de personnes qui sont attablées.
10:00 Parce qu'il faut rappeler qu'on est en plein mois d'août.
10:03 - Il y a beaucoup de monde dehors, il fait très beau en plus.
10:05 - Il fait très beau, il est 13h,
10:07 il y a une canicule pas possible à cette époque.
10:10 C'est là où Frédéric Ramet l'aurait suivi,
10:17 et c'est là où son chemin s'arrête là,
10:21 à quelques mètres de son domicile,
10:23 où sa mère l'attend pour déjeuner.
10:26 Et il n'y aura qu'une seule personne qui aura aperçu.
10:31 - Oui c'est ça, c'est la fameuse coiffeuse,
10:33 qui a vu ce couple, qui ne comprend pas très bien,
10:36 et qui va regretter après, parce qu'elle va se dire "j'aurais dû intervenir".
10:39 Elle a pensé que c'était une dispute.
10:41 Mais encore une fois, Margaux d'Ademar,
10:44 on est là, ce n'est pas du tout en "no man's land", il faut bien le lire.
10:47 C'est le dernier endroit où on peut agresser quelqu'un.
10:50 - Il est 13h, tout le monde déjeune,
10:52 il y a énormément de familles sur l'île de Ré.
10:55 Il faut rappeler, comme le disait tout à l'heure Philippe de Maria,
11:00 il y a énormément de monde, il y a non seulement les insulaires,
11:03 mais il y a aussi toutes ces personnes qui ont des résidences secondaires à l'île de Ré.
11:07 Il y a aussi les touristes.
11:09 Il y a tout un tas de monde, surtout Saint-Martin
11:12 est quand même un lieu extrêmement fréquenté sur l'île de Ré.
11:16 C'est l'un des endroits les plus fréquentés d'ailleurs,
11:18 le plus touristique.
11:20 Et puis c'est vrai qu'il y a ces vélos qui passent, qui passent, qui passent,
11:23 et personne ne s'arrête.
11:24 - Et personne ne s'arrête, et effectivement, personne ne voit rien.
11:27 - On pense à une querelle d'amoureux, effectivement, ou de deux amoureux.
11:31 La fameuse cycliste dira plus tard,
11:33 je pensais que c'était deux amoureux qui s'embrassaient ou qui se disputaient,
11:36 ce n'est pas très clair,
11:37 mais il y avait quelque chose d'étrange quand même.
11:39 - Tout à fait, et ça c'est bon, ça c'est le premier étonnement sur cette histoire.
11:42 C'est pour ça que ça frappe aussi les imaginations,
11:44 parce que ça peut arriver n'importe où,
11:46 votre fille comme ça peut être agressée et tuée en plein jour.
11:50 Donc ça c'est très très brutal.
11:52 Philippe de Maria, très vite il y a un témoignage,
11:55 c'est celui de Dominique, une coiffeuse locale,
11:58 qui, on l'a dit, qui reconnaît ce couple,
12:01 qui a l'air de se disputer.
12:03 Il est jugé très fiable ce témoignage.
12:06 - Exactement, et très vite il y aura un portrait robot.
12:09 Alors, vous le dites souvent, d'ailleurs, dans l'heure du crime,
12:12 les portraits robots, les enquêteurs n'en aiment pas trop,
12:15 parce que les enquêteurs sont généralement sceptiques
12:18 sur des souvenirs immédiats de témoins potentiels
12:21 qui doivent retranscrire la forme d'un visage sur du papier.
12:25 C'est très compliqué, c'est très difficile.
12:27 Mais là, pour le coup, ce portrait robot,
12:29 on peut le voir encore, on peut retrouver ce portrait robot assez facilement,
12:32 on va se rendre compte, évidemment, au fur et à mesure,
12:35 et quand on aura le visage de Rameth à côté,
12:38 on voit que ce portrait robot, il y a quelque chose,
12:43 les cheveux coupés courts, les yeux, la forme du visage,
12:47 ça sera assez fidèle, c'est assez rare pour être souligné, je crois.
12:50 - Et juste un mot encore, Philippe de Maria,
12:52 il y a beaucoup de gendarmes tout de suite sur place,
12:54 je suppose que l'île et les quadriers,
12:56 quand vous, vous arrivez vraiment tout de suite après le drame,
12:58 vous croisez beaucoup de "bleus", comme on dit.
13:01 - Comme vous dites, oui, beaucoup de "bleus".
13:03 Dans tous les sens, il y aura des centaines d'auditions,
13:06 des dizaines, évidemment, au départ,
13:07 et des centaines, après, durant les quatre mois d'enquête.
13:09 Il y a une cellule homicide qui est montée,
13:11 cellule homicide 17, c'est un peu le début
13:13 de ces cellules de recherche dans la gendarmerie,
13:17 il y a 15 gendarmes-enquêteurs qui sont dessus,
13:19 donc ils ne perdent pas de temps, parce qu'ils se disent aussi,
13:21 les enquêteurs, le meurtrier est peut-être encore sur l'île.
13:24 - Sur l'île, et il faut aller vite.
13:25 Frédéric Ramette, laissé de côté par les enquêteurs,
13:28 va réapparaître à la faveur de l'ADN.
13:31 L'affaire Audrey Texier, elle n'était meurtrier sur l'île dorée.
13:34 Ma seule obsession est de retrouver le meurtrier de ma fille.
13:37 Pour lui, elle n'était rien, pour nous, elle était tout.
13:40 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
13:43 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:47 Jean-Yvon Sechard.
13:49 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:54 - L'heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Audrey Texier.
13:58 Une adolescente de 16 ans violée et tuée le 6 août 2003 sur l'île dorée.
14:02 Un homme jeune et recherché.
14:04 Les enquêteurs multiplient les vérifications.
14:07 Il va falloir attendre 4 mois pour qu'un suspect apparaisse.
14:11 - Mercredi 13 août, une semaine après le meurtre d'Audrey Texier,
14:14 un jeune éducateur est interpellé à la gare Montparnasse à Paris.
14:18 Il avait quitté précipitamment l'île dorée en confiant à un ami qu'il venait de faire une connerie.
14:23 Les gendarmes de La Rochelle viennent l'interroger.
14:25 Il est libéré le lendemain.
14:27 La cellule d'enquête spéciale enregistre au fil des semaines pas moins de 400 signalements
14:32 dont les trois quarts sont écartés.
14:34 Une trentaine d'hommes sont successivement interpellés
14:37 comme un ancien serveur du restaurant Le Bel-Aim sur le port de Saint-Martin.
14:41 La maman de la victime avait indiqué qu'il avait un jour importuné sa fille.
14:45 Autres interpellations.
14:47 Un individu présentant des griffures au bras
14:49 ou encore un criminel sexuel qui réside en Charente-Maritime.
14:53 150 000 personnes se trouvent sur l'île au mois d'août.
14:56 Population qui va et vient facilement.
14:58 C'est un travail de fond.
15:00 En espérant qu'une rencontre, qu'un témoignage nous permettent de rassembler les pièces du puzzle,
15:05 indique le capitaine Duvignaux, l'un des responsables d'enquête.
15:09 26 août, les textiers sont reçus par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
15:13 Trois mois plus tard, ils sont toujours dans l'inconnu.
15:16 "Je suis comme une bête blessée, meurtrie. Je n'attends plus rien de la vie.
15:20 Ma seule obsession est de retrouver l'assassin de ma fille.
15:23 Pour lui, elle n'était rien. Pour nous, elle était tout", confie Franck, le papa.
15:28 Mercredi 22 octobre 2003, deux mois et demi après le crime,
15:33 les enquêteurs lancent une campagne de tests ADN concernant 140 suspects potentiels.
15:38 Frédéric Ramet, 25 ans, qui vit alors chez son père à Nanterre, fait partie de la liste.
15:43 Il a été entendu une première fois le 11 août, une semaine après le meurtre.
15:48 Le patron de la pizzeria qu'il employait, le Marco Polo, qui est de Bernonville à Saint-Martin-de-Ré,
15:54 avait désigné au gendarme ce saisonnier.
15:56 Selon lui, il avait un comportement déconcertant, renfermé,
16:00 mais aussi capable d'axer de violences jusqu'à donner des coups de poing ou de tête dans les murs.
16:05 Le patron de l'établissement dira, mais bien plus tard que le samedi 9 août,
16:10 trois jours après le crime, le saisonnier est revenu travailler avec une plaie à la main droite.
16:16 "Ma fille et ma nièce pensaient que c'était lui l'agresseur", indiquera-t-il au journal Sud-Ouest,
16:21 ajoutant "il a été auditionné quatre ou cinq jours après les faits,
16:25 relâché au bout de trois heures, vu qu'il était relâché.
16:28 On s'est retiré tout ça de la tête, il ne correspondait pas au portrait robot".
16:34 Samedi 27 décembre 2003, quatre mois après le meurtre d'Audrey,
16:39 Frédéric Ramet est arrêté chez sa mère à Gonesse, dans le Val d'Oise.
16:43 Son ADN matche avec une trace génétique retrouvée sur le corps de la victime.
16:47 Il ne tarde pas à passer aux aveux, manifestement soulagé.
16:51 Le 6 août, il a croisé Audrey Texier en sortant de son travail.
16:54 Il ne la connaissait pas, il dit avoir été pris d'une pulsion.
16:58 Il a suivi de loin, puis l'a rattrapé sur le chemin du Verclos.
17:01 Il lui a demandé l'heure, il lui a sauté dessus, il lui a touché la poitrine, elle lui a mis des gifles.
17:07 Il lui a enfoncé un chiffon dans la gorge, l'a dénudé et l'a violée avec ses doigts.
17:11 Audrey a étouffé, il a laissé le corps dans le champ et est retourné dans la chambre
17:16 qu'il occupe au-dessus de la pizzeria.
17:20 Frédéric Ramette, 25 ans, arrêté donc 4 mois après le viol et le meurtre d'Audrey Texier.
17:25 Un jeune homme inconnu de la justice, mais qui cache apparemment une violence sourde.
17:29 Et on va le voir, une détestation des femmes.
17:32 Ses aveux sont là, évidemment, recueillis par les gendarmes,
17:37 mais ils sont insuffisants pour comprendre ce qui s'est passé.
17:40 On va voir dans la suite de l'émission quel portrait va être fait de cet homme.
17:44 Alors là, on est le 11 août, on est 5 jours après le crime, pardon.
17:49 Et Ramette est entendu pour la première fois.
17:51 Philippe Demarière, vous êtes journaliste et notre correspondant RTL en région Nouvelle-Aquitaine.
17:56 Vous nous apportez aujourd'hui vos lumières, parce que cette affaire, vous l'avez suivie depuis le début.
18:01 Alors, il y a cette première audition de Ramette.
18:03 Les gendarmes vont dire plus tard qu'il y avait des zones d'ombre, mais ils l'ont laissé repartir.
18:07 On peut se poser des questions quand même.
18:09 Oui, en fait, il ressort par manque d'éléments, en fait.
18:12 Parce que cette audition d'abord, elle est noyée, parce qu'il y en a des dizaines d'autres.
18:16 Il y a des dizaines d'autres procès-verbaux qui sont réalisés par les gendarmes.
18:18 Il n'y a pas d'éléments saillants qui permettent un placement garde à vue.
18:22 Ramette, c'est un jeune homme, il était dans le coin le jour du meurtre à Saint-Martin.
18:26 Mais il n'y a pas de démoine directe qui pourra le reconnaître.
18:28 Et sans aveu de sa part, les enquêteurs ne vont pas loin.
18:31 Il y a quand même cette blessure à la main.
18:32 C'est intéressant, parce que ce n'est pas commun.
18:36 Et en fait, on va se rendre compte, durant le procès, qu'il a un alibi pour cette blessure à la main.
18:43 Quelqu'un lui a fourni un alibi.
18:45 Et c'est quelqu'un d'assez intéressant.
18:48 C'est son dealer qui viendra témoigner lors du procès.
18:52 Et qui dira, oui, il affirme, il dit à la barre être le dealer "officiel" de Ramette.
19:00 Et il va couvrir Ramette en disant, j'ai dit aux enquêteurs que Ramette s'était blessé en tombant sur des rochers à la plage.
19:10 Et les enquêteurs se disent, Ramette, ils n'ont pas d'éléments saillants.
19:15 Ils ne peuvent pas le retenir, en tout cas, ils ne peuvent même pas le placer en garde à vue, puisqu'ils n'ont pas d'éléments suffisants.
19:20 Il y a quelque chose aussi qui m'a un petit peu étonné, mais j'ai peut-être mal lu, ou en tout cas ça a été mal exprimé.
19:26 C'est que les recherches ADN viennent assez tardivement, cette campagne ADN, qui va permettre de le confondre, Ramette.
19:32 Oui, je pense que c'est parce que c'est quand même difficile à mettre en place.
19:36 140 personnes, 140 prélèvements, nous ne sommes qu'en 2003, je ne dis pas que c'est le début de l'ADN,
19:43 évidemment c'est quelque chose qui était déjà en cours à l'époque, mais c'est peut-être en tout cas moins "facile" qu'aujourd'hui.
19:51 Ça demande plus de temps.
19:52 Et puis il y avait des va-et-vient entre l'île de Ré et le continent, c'est facile, on rentre, on sort, identifier tout ce monde, c'est compliqué, c'est ça Philippe ?
20:00 Exactement, vous l'avez dit, 140 000 personnes, 140 000, c'est une métropole qui se vide, qui se remplit au fil des semaines, au fil des week-ends.
20:12 Donc c'est quand même très compliqué de cibler finalement les personnes qui vont être intéressantes, qui vont être intéressantes de tester durant cette enquête.
20:22 Voilà, parce que ça permet d'éclairer peut-être des retards qu'on a imputés aux enquêteurs, mais ce n'est pas si simple que ça de conduire une enquête.
20:28 Margaux Dadémar, vous êtes journaliste police-justice au Figaro, vous connaissez bien cette affaire, vous avez fait un grand papier dans le Figaro là-dessus,
20:34 qui est disponible d'ailleurs sur le site de votre journal.
20:36 Je cite aussi votre dernier livre "Les reclus de Montflanquin, une famille sous emprise" qui a été publié aux presses de la cité.
20:42 On a traité cette affaire déjà dans l'heure du crime.
20:45 Alors Margaux Dadémar, il y a le patron du Marco Polo, c'est lui qui signale Frédéric Ramet au gendarme, parce qu'il ne comprend pas bien le comportement de ce garçon, c'est ça ?
20:54 Oui, alors il a accès au portrait déjà qui est diffusé par les forces de l'ordre, le portrait qui a pu être dessiné grâce à la fameuse cycliste qui avait vu les deux amoureux,
21:03 et il se dit "c'est étrange parce qu'il ressemble drôlement à mon serveur, à l'un de mes employés"
21:09 et donc il va le signaler au gendarme et puis il raconte un peu le comportement, les crises de ce serveur.
21:17 Alors paraît-il qu'il se tapait la tête contre les murs quand il commettait des erreurs, s'il renversait quelque chose, s'il se trompait de table par exemple.
21:26 On le voyait aussi parfois s'enfermer dans la chambre froide.
21:29 Donc il avait un comportement inadéquat.
21:33 Un peu erratique comme ça, c'est ça ?
21:35 Voilà, mais en fait les enquêteurs vont le prendre en compte, mais ils ont, comme vous le disiez tout à l'heure, il y a énormément de personnes qui sont interrogées,
21:41 notamment, et il faut le rappeler aussi, sur l'île de Ré à Saint-Martin-en-Ré, il y a cette fameuse maison d'arrêt de Saint-Martin-en-Ré,
21:47 et on se demande est-ce que potentiellement quelqu'un qui aurait été de permission par exemple de sortie aurait pu commettre ce crime ?
21:55 Donc il faut aussi vérifier les autostoppeurs, les hôtels, les campings, tout est passé au peigne fin,
22:01 donc finalement ce signalement-là du patron de la pizzeria Marco Polo va un peu être noyé dans le flux de témoignages.
22:10 - Oui c'est ça, et alors effectivement il n'est pas connu de la justice Frédéric Ramette, on ne peut pas lui reprocher quoi que ce soit jusque-là ?
22:18 - Non, il n'est pas connu de la justice, et puis même avec ses collègues il parle très peu, il est très renfermé sur lui-même,
22:26 et beaucoup plus tard on apprendra que peut-être c'était lié au fait que quelques mois avant de commettre ce crime,
22:32 il aurait appris que son père n'était pas son père biologique, et donc il était extrêmement troublé,
22:42 en tout cas c'est une des justifications qu'on a pu trouver.
22:46 - Philippe Demaria, il y a ce premier interrogatoire des gendarmes, garde à vue il avoue très vite,
22:51 et les gendarmes vont dire qu'il paraissait soulagé Frédéric Ramette, il dit qu'il a été emporté par une pulsion, c'est ça ?
22:58 - Oui, c'est ce qu'il dit, et quand même dans le déroulé, et Margot Adhemar en parlait tout à l'heure,
23:04 puisqu'elle a refait le trajet, il repère sa victime au marché, c'est loin quand même,
23:08 peut-être qu'il l'a repérée depuis longtemps, on ne saura pas trop ça au procès, on n'aura pas trop d'éléments là-dessus.
23:13 Il la suit, il l'agresse, c'est une pulsion qui dure longtemps quand même,
23:17 ce n'est pas le coup de poing qui part tout seul lors d'une intercation,
23:20 en tout cas c'est son explication lors de sa garde à vue.
23:23 - Et dans ce chemin, où on a dit que c'était très facile de se faire repérer éventuellement,
23:29 il est dans une espèce de bulle, c'est-à-dire qu'il va faire son acte très rapidement,
23:34 sans penser qu'il pourrait être vu, c'est ça ? C'est ce qui est étonnant.
23:38 - Malgré effectivement, malgré la "foule" de "estival" qu'il y a dans cette commune,
23:44 et en plus de ça, l'île de Ré, c'est une île, c'est plat, il n'y a pas du tout de relief,
23:48 on est quand même très très vite à découvert, à part dans les fossés ou dans les forêts,
23:52 mais sur place, il n'y a pas de forêt, il n'y a pas de bosquet en tout cas où se cacher.
23:56 - Frédéric Ramet ne va pas modifier ses aveux, l'enquête va se plonger dans sa personnalité.
24:02 L'affaire Audrey Texier en était meurtrière sur l'île de Ré,
24:06 dès qu'elle lui a donné une première gifle, c'était déjà fini,
24:09 toute la violence est enclenchée, l'enquête de l'heure du crime,
24:12 mais qui est vraiment ce garçon qui a violé et réduit au silence l'adolescente,
24:16 c'est à suivre dans un court instant sur RTL.
24:18 L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:23 - Selon Frédéric Ramet, il aurait croisé celle-ci fortuitement dans le village,
24:34 en sortant de son travail, et il aurait été pris d'une pulsion, dit-il,
24:39 qui l'a conduit à faire demi-tour et à la suivre d'abord de loin,
24:43 puis de plus en plus près pour la rejoindre finalement dans le chemin du Verclot
24:47 où les faits ont eu lieu.
24:48 - Au programme aujourd'hui de l'heure du crime, l'affaire Audrey Texier,
24:52 une adolescente de 16 ans violée et tuée sur l'île de Ré en août 2003,
24:55 quatre mois plus tard.
24:57 Un saisonnier de 25 ans, Frédéric Ramet a avoué,
25:00 mais comment en est-il arrivé à commettre le pire ?
25:03 Samedi 29 mars 2004, trois mois après son interpellation,
25:08 10h du matin, Frédéric Ramet participe à la reconstitution du crime.
25:14 Les parents d'Audrey Texier sont présents, tout comme le procureur de la Rochelle, Guy Etienne,
25:18 et le juge d'instruction, Xavier Roland.
25:20 Caché derrière des panneaux blancs, le suspect remonte le petit chemin du verbois.
25:26 Il refait ensuite les gestes qui ont ôté la vie à l'adolescente.
25:30 Reconstitution sous très haute surveillance, encadrée par un escadron de gendarmes mobiles.
25:35 Franck Texier, le père de la victime, n'a jamais caché sa haine.
25:38 Pour ce jeune homme, il avait reconnu avoir eu envie de le tuer, et de le tuer encore.
25:43 "Je ne peux chercher à comprendre ou justifier ce qu'il a fait, il a donné la mort,
25:49 mais lui, il est encore en vie", avait-il indiqué au journal Le Parisien.
25:53 Les témoignages accumulés sur le parcours de Frédéric Ramet décrivent un jeune homme
25:58 complètement introverti, mais explosif.
26:01 La patronne d'un restaurant de Bordeaux l'avait licenciée sur le champ,
26:04 après une altercation avec sa plongeuse.
26:06 "Il tapait dans les portes, il hurlait, il a arraché les boutons de son blazer",
26:11 dit la restauratrice, qui indique que le serveur avait la dent dure avec les femmes.
26:16 L'enquête établit que Frédéric Ramet, abandonné par sa mère, qu'il n'avait retrouvé
26:20 que récemment, semble avoir été élevé à la dure.
26:23 Sa mère recevait des hommes à la maison, il aurait été agressé sexuellement à deux reprises.
26:28 À 5 et 13 ans, les experts psychiatriques décrivent le jeune homme comme impulsif,
26:33 timide, mal à l'aise avec les filles.
26:35 Une psychologue évoque un individu en grande difficulté, très inhibé, refoulé,
26:40 qui ne dit pas ses sentiments à propos du meurtre d'Audrey Texier.
26:44 Un expert indique, dès qu'elle a donné une première gifle, c'était déjà fini.
26:49 Toute la violence refoulée et emmagasinée s'est enclenchée.
26:53 Et dans cette heure du crime, on retrouve Philippe Demaria, correspondant à RTL
26:59 en région Nouvelle-Aquitaine, qui connaît parfaitement cette affaire
27:02 et qui l'a suivi du début jusqu'à son dénouement.
27:05 Philippe Demaria, j'ai envie de vous demander, Frédéric Ramette, il a avoué,
27:11 on a du mal à le comprendre, ce garçon qui est très replié sur lui-même,
27:15 il ne parle pas beaucoup, il ne se livre pas, mais le fil rouge, on a le sentiment de sa vie,
27:21 de sa jeune vie, il n'a que 24 ans, 25 ans, c'est la violence.
27:25 Oui, il le dira aux assises qu'il a été violé, étant enfant,
27:30 ça a déclenché une bronca de la partie civile, notamment des parents d'Audrey,
27:34 parce que pour eux, le meurtrier de leur fille ne peut pas se poser lui-même en victime,
27:38 c'est toute la difficulté des procédats civils, c'est impossible à accepter.
27:41 Et puis il y a la drogue aussi, c'est un consommateur régulier, au moins de cannabis,
27:45 c'est d'ailleurs ce que viendra dire son dealer à la barre, dans son blouson en cuir,
27:49 qui donnera une scène assez surréaliste où un délinquant vient déposer contre un meurtrier,
27:53 un meurtrier qu'il a couvert en lui fournissant, je vous l'ai dit tout à l'heure,
27:57 un alibi pour sa fameuse blessure à la main.
28:00 La famille Texier sera en rage en sortant de la salle d'audience, ne comprenant pas du tout pourquoi.
28:04 D'ailleurs, pourquoi ce dealer ressort libre du tribunal de Sainte ?
28:08 - Oui, tout ça est étonnant, effectivement, on a bien du mal à le cerner,
28:12 même les psys tournent un peu autour de ce personnage, c'est complexe,
28:16 on ne comprend pas très bien ce qui a pu se passer dans sa tête.
28:19 Alors il y a cette fameuse pulsion, la pulsion sexuelle,
28:21 mais on voit ça presque dans toutes les affaires d'agression sexuelle, hélas.
28:25 Margot Dademar, vous êtes journaliste, police, justice, au Figaro,
28:28 vous connaissez bien cette affaire, vous avez fait un grand papier dans le Figaro là-dessus,
28:31 vous êtes revenu sur les pas du tueur et sur les pas d'Audrey Texier,
28:36 la victime, celle qui nous intéresse aujourd'hui.
28:40 Sur lui, Frédéric Ramet, on a l'impression qu'il est très obéissant dans son travail,
28:47 tous ses employés, l'employeur, vont le dire, il obéit à tout,
28:52 il ne fait pas de désordre, a priori,
28:55 et il est obéissant lors de cette reconstitution.
28:58 Oui, alors lors de cette reconstitution, il a a priori pas tout à fait le choix,
29:02 certains habitants que j'ai rencontrés l'année dernière se rappellent encore
29:08 de cette fameuse reconstitution qui avait marqué réellement de ré,
29:12 il y avait des hélicoptères, lui il était vêtu d'un gilet pare-balles,
29:16 il y avait énormément de gendarmes, parce que tous craignaient une seule chose,
29:20 c'est qu'il y ait une vengeance, que le père vienne se venger.
29:23 Le père avait annoncé "j'ai envie de le tuer, j'ai envie de le tuer".
29:25 Tout à fait, et que le père se venge et tue le meurtrier de sa fille.
29:29 Donc c'est vrai que lors de cette reconstitution-là, il y a eu énormément de moyens mis en place,
29:35 mais ce n'était pas tellement par rapport à sa personnalité à lui,
29:39 lui c'était quelqu'un d'assez docile, peut-être aussi lié à l'environnement
29:44 dans lequel il a grandi, avec un père assez absent,
29:49 une mère qui avait des enfants de plusieurs hommes,
29:53 et Philippe de Marière l'a très bien dit tout à l'heure,
29:56 c'est quelqu'un qui a vécu avec des carences affectives, éducatives et dans la violence.
30:02 - Philippe de Marière, juste un petit mot, la famille d'Audrey, là on est presque au procès,
30:07 est-ce qu'elle l'attend avec impatience ce procès, ou bien finalement elle ne se fait pas beaucoup d'illusions ?
30:12 - Oui, comme vous le dites, la famille ne veut pas forcément un procès,
30:16 ils le disent clairement, mais c'est difficile à retranscrire,
30:20 ils veulent la mort du meurtrier de leur fille,
30:22 donc le procès pour eux c'est une étape, ce n'est pas une fin en soi.
30:25 - Oui c'est ça, comme ça c'est brutal lorsqu'on l'entend,
30:27 mais sans se mettre à la place de cette famille, c'est un discours effectivement qu'on peut comprendre,
30:33 même si on ne l'admet pas, on peut le comprendre.
30:35 Deux ans et demi après le meurtre, Frédéric Ramette va comparaître aux Assises.
30:39 "L'affaire Audrey Texier a été meurtrière sur l'île de Ré,
30:42 tout ce que je veux c'est qu'ils crèvent, et de mes propres mains."
30:45 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
30:48 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur le viol et le meurtre,
31:00 en août 2003, d'Audrey Texier, 16 ans, fille d'ostériculteur de l'île de Ré.
31:05 Deux ans et demi plus tard, Frédéric Ramette, un serveur saisonnier qui a avoué le crime,
31:10 apparaît pour être jugé.
31:12 Mercredi 25 janvier 2006, Frédéric Ramette, 26 ans,
31:16 apparaît dans le box vitré de la cour d'assises de la Charente Maritime.
31:20 Asseinte, grand, costaud, blouson de cuir noir, peau brune, cheveux noirs coupés courts.
31:25 Il est comme prostré, la tension est extrême sur le banc de la partie civile.
31:29 Les parents d'Audrey, à bout de force, laissent régulièrement exploser leur colère.
31:33 "Pourriture, tu vas crever", ne peut s'empêcher de lui lancer Martine Texier.
31:38 Ramette raconte comment il a tué l'adolescente.
31:40 Il raconte l'irrésistible envie qu'il a submergée après l'avoir aperçue.
31:45 "Je ne me sentais pas dans mon état normal. J'étais chaud.
31:49 Je ressentais des sensations et j'avais envie de parler", dit l'accusé,
31:53 qui indique avoir pris ce matin-là un cachet d'ecstasie.
31:56 Il explique avoir été pris de panique quand Audrey s'est débattue.
32:00 Il l'a déshabillée et l'a violée sans savoir si elle était vivante ou morte.
32:04 "Je comprends le mal que j'ai fait", assure Frédéric Ramette.
32:07 Frank Texier, le papa, raconte "Audrey était une jeune fille bien.
32:11 Il l'a massacrée. Il ajoute que depuis le 6 août 2003,
32:15 tout le ramène au chemin du verre clos.
32:17 On était là, ma femme tenait Audrey dans ses bras.
32:20 Moi, j'étais à côté. On attendait."
32:23 Trois jours de procès où l'accusé garde la tête rentrée dans les épaules
32:29 et ne regarde personne, ni les parents d'Audrey, ni les témoins, ni les jurés.
32:33 Frank Texier l'a invectivée et insultée même pour croiser son regard.
32:37 Mais Ramette n'a pas bougé. "Tout ce que je veux, c'est qu'il crève."
32:41 "Et de mes propres mains", lance la mère de l'adolescente.
32:43 27 janvier, les jurés condamnent Frédéric Ramette à 30 ans de prison
32:48 avec une peine de sûreté de 20 ans.
32:50 "Je regretterai toute ma vie ce que j'ai fait", a dit l'accusé quelques heures auparavant.
32:54 Et dans cette heure du crime, on retrouve l'un de nos invités, c'est Philippe Demaria.
32:59 On le connaît bien sur RTL, vous êtes notre correspondant dans cette région nouvelle aquitaine.
33:02 Vous avez traité toute cette affaire, vous êtes à ce procès.
33:06 C'est un euphémisme, mais le moins qu'on puisse dire, Philippe,
33:09 c'est que l'ambiance est extrêmement lourde à ce procès.
33:13 Oui, plus que lourde, mais extrêmement tendue.
33:16 Je me souviens d'une scène où Frank Texier, le père d'Audrey,
33:19 se lève du banc de la partie civile qui est à gauche,
33:21 il se dirige vers le banc de la défense à droite,
33:24 et là il veut s'en prendre physiquement, mais physiquement,
33:27 à Maître Pelletier, l'avocat de Ramette.
33:29 Il faudra l'intervention de la police du GIPN qui s'interpose physiquement
33:32 pour empêcher l'austéritique de se saisir de l'avocat.
33:35 Maître Pelletier nous dira après que je comprends son chagrin,
33:39 mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre à tout le monde.
33:41 C'est une ambiance électrique que j'ai rarement observée dans une cour d'assises.
33:45 Maître Dupont-Moretti, qui défend la famille Texier,
33:48 dira qu'en fait, malgré ses efforts, il ne parviendra pas à calmer ses clients
33:53 durant toute quasiment la session d'assises.
33:56 A quoi il ressemble, Frédéric Ramette ?
33:59 Lorsque je lis les papiers de l'époque,
34:02 mais vous allez vous m'aider parce que vous y étiez,
34:04 on a l'impression qu'il est transparent, ce garçon.
34:08 Oui, il parle peu, il a la tête dans les épaules,
34:11 en même temps, il s'en remet à son avocat.
34:14 Il est encadré par les policiers du GIPN,
34:16 parce que justement, il est insulté et menacé régulièrement par la famille.
34:20 En fait, il a peu d'espace, il n'a quasiment pas de latitude
34:22 pour faire autre chose que profil bar, en fait.
34:25 Il ne peut pas trop faire autre chose dans sa "position".
34:29 Est-ce qu'on comprend mieux, Philippe Demaria,
34:31 ce qui s'est passé ce jour d'août sur ce sentier ?
34:35 Est-ce qu'il y a de nouvelles informations qui ont surgi ?
34:39 Est-ce qu'on comprend mieux les mécanismes de ce garçon ou pas ?
34:42 Je n'ai pas ce souvenir-là, justement,
34:44 que sorte du procès d'assises une vérité plus claire
34:48 sur ce qui s'est passé sur ce chemin de l'île de Ré.
34:53 Par contre, ce qui ressort quand même de l'ensemble de l'affaire,
34:57 c'est la rapidité de l'agression et du meurtre.
35:00 Il y avait beaucoup de monde autour, c'était plat.
35:04 Cette agression est extrêmement violente, extrêmement rapide.
35:08 C'est ce qui ressort, encore une fois, de ce procès.
35:13 Pas plus d'éléments que ça, si ce n'est cette rapidité.
35:16 Oui, c'est ça. Et même Rameth va dire qu'il ne savait pas
35:18 si sa victime était morte ou vivante lorsque, effectivement, il a violenté.
35:23 C'est dire dans quel état il devait se trouver à ce moment-là
35:26 pour ce meurtre d'une brutalité absolue.
35:28 Margot Dademar, vous êtes journaliste de Police Justice au Figaro,
35:31 est l'une de nos invitées aujourd'hui dans l'heure du crime.
35:33 Cette affaire, encore une fois, vous la connaissez bien.
35:36 Alors, évidemment, il y a ce verdict qui tombe.
35:39 Il est condamné, Rameth.
35:41 Il prend une lourde peine, 30 ans de prison, 20 ans de sûreté.
35:45 Ça fait beaucoup, c'est même le maximum.
35:48 Les parents, ils sortent de là, on a l'impression que
35:51 rien n'a été apaisé chez eux.
35:54 Et vous allez les retrouver, même des années après,
35:56 vous allez retrouver une famille qui est toujours brisée.
35:58 Tout à fait. Les avocats, souvent, disent que les procès
36:02 ne permettent pas de dépasser la peine, de faire son deuil.
36:05 Et c'est souvent l'espoir qu'ont les familles quand elles arrivent
36:08 au procès, quand ils ont perdu un proche, c'est là, dans cette affaire.
36:12 Et c'est vrai, j'ai rencontré, des années plus tard, l'année dernière,
36:15 ça faisait 10 ans qu'Audrey Texier avait disparu,
36:19 j'ai rencontré ses proches, notamment son frère, Boris.
36:23 Lorsqu'on commence à évoquer sa sœur,
36:27 et que je dis, voilà, Audrey Texier,
36:29 il s'effondre vraiment intérieurement,
36:31 on sent que la douleur est encore là.
36:33 C'est quelqu'un qui est très avif,
36:36 sa vie, finalement, est en suspens.
36:38 Ils ont continué à habiter au même endroit,
36:40 ils ont continué à travailler au même endroit,
36:43 on a l'impression que leur vie a été gelée à partir de ce moment-là.
36:49 Une famille qui va effectivement continuer à être habitée par cette tragédie.
36:54 L'affaire Audrey Texier a été meurtrière sur l'île de Ré.
36:57 Certains diront qu'il a payé sa dette à la société,
37:00 mais pas au papa, pas à la maman.
37:02 L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
37:06 Jean-Alphonse Richard sur RTL.
37:08 L'heure du crime.
37:10 Gamme professionnelle.
37:12 L'heure du crime, présentée par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
37:16 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, l'affaire Audrey Texier.
37:19 À l'été 2003, cette fille d'austréiculteur âgée de 16 ans a été tuée sur l'île de Ré.
37:23 Deux ans et demi plus tard, Frédéric Ramette, 26 ans,
37:26 est condamné à 30 ans de prison.
37:28 Un verdict qui n'a jamais apaisé la famille de l'adolescente.
37:33 Martine et Franck Texier, les parents d'Audrey, Boris, son frère,
37:38 sont toujours habités par cette tragédie qui a brisé leur vie.
37:42 En 2023, 20 ans après le meurtre, Boris Texier confie au Figaro.
37:47 Aujourd'hui, Audrey aurait 36 ans.
37:49 Certains diront que le meurtrier a payé sa dette à la société,
37:53 mais pas au papa, pas à la maman.
37:55 Lui, il a pris 30 ans.
37:57 Eux, ils ont pris perpète.
38:00 Frédéric Ramette arrive au terme de sa période de sûreté.
38:03 À ce jour, la famille n'aurait pas été avertie d'une demande de libération conditionnelle.
38:09 Qu'est-ce que vous feriez, vous ? Vous pardonneriez ?
38:12 Non ? Moi, peut-être que certaines personnes peuvent le faire, mais pas moi.
38:16 L'assassin de ma fille a laissé aucune chance à ma fille.
38:20 Si je l'avais devant moi, il n'en aurait aucune.
38:24 La voix de Franck Texier, c'est le papa d'Audrey.
38:27 Interviewé par vous, Philippe Demaria, c'était évidemment sur RTL.
38:31 Vous êtes notre correspondant dans cette région de Nouvelle-Aquitaine.
38:34 Cet homme, vous l'avez dit tout à l'heure, mais il faut le répéter, Philippe Demaria,
38:38 il vous a beaucoup marqué parce qu'il y a une espèce de constance.
38:42 Il n'a jamais, je pense qu'aujourd'hui encore, encaissé ce qui s'est passé.
38:47 Et comment l'encaisser d'ailleurs ? On peut se poser la question ?
38:49 Oui, évidemment.
38:51 Lors du procès, Maître Dupont-Moretti, qui défendait la famille Texier,
38:55 donc le père d'Audrey, il nous dira "Monsieur Texier ne comprend pas le sens du procès pénal.
39:00 La haine est interdite aux juges, elle n'est pas interdite aux victimes."
39:04 Et je crois que ça résume un petit peu tout le ressentiment que pouvait avoir la famille Texier
39:09 et particulièrement Franck Texier, qui était celui qui s'exprimait le plus avant et pendant le procès,
39:15 et après le procès.
39:17 Et quand j'entends effectivement ce que nous dit Margot Adhemar
39:21 sur le ressenti de la famille aujourd'hui,
39:25 c'est peut-être plus une peine qui est impossible à calmer,
39:29 peut-être plus qu'une rage, mais en tout cas, effectivement,
39:32 on a senti cette famille...
39:34 Enfin, c'était très compliqué de les voir vraiment dépasser,
39:40 submergés par cette colère qui venait tout simplement d'une peine,
39:44 la peine la plus terrible, c'est celle de parents qui perdent leurs enfants
39:48 dans des conditions d'une violence extrême.
39:50 - Oui, parce qu'il fait beau, Audrey est là, et puis d'un seul coup, elle n'est plus là, elle est morte.
39:55 Et ça, c'est terrifiant, à quelques mètres simplement de la maison familiale,
39:59 ça c'est très frappant dans cette histoire, c'est très troublant.
40:02 Margot Adhemar, vous êtes journaliste, police, justice, au Figaro,
40:06 vous connaissez bien cette affaire, vous avez rencontré d'ailleurs la famille d'Audrey Texier,
40:10 notamment Boris Texier, c'est le frère,
40:14 vous l'avez rencontré 20 ans après pour faire un reportage,
40:17 pour revenir sur cette affaire, un reportage dans une série d'été consacrée à des faits divers,
40:22 vous avez senti quelqu'un qui était encore brisé, 20 ans après ?
40:27 - Oui, 20 ans après, le frère d'Audrey Texier, donc Boris,
40:31 est un être encore brisé, qui semble, sa vie est gelée dans le passé,
40:36 on a l'impression que c'est quelque chose qui est indépassable,
40:38 et effectivement on peut se demander comment pourrait-on dépasser une horreur pareille.
40:42 Et quand je lui pose la question, d'ailleurs, est-ce que vos parents accepteraient aujourd'hui de parler,
40:48 c'est vrai qu'à l'époque effectivement ils parlaient librement aux journalistes,
40:51 je dis "mais non, ils ne peuvent plus, c'est plus possible, ça les tuerait".
40:55 - C'est ce qu'il vous a dit ?
40:57 - Ah oui, il ne peut plus, il m'a dit "c'est impossible, ils n'accepteront jamais,
41:02 je ne peux pas me permettre".
41:04 Il y avait un côté, si je vous emmène là tout de suite rencontrer mon père,
41:09 non seulement il va s'effondrer, mais il va être en colère, dans une rage folle.
41:14 Donc c'est quelque chose qui est encore présent dans la famille.
41:18 Et d'ailleurs quand on en parle aux insulaires, aux personnes qui connaissent encore la famille,
41:23 ils me disaient "mais non, n'allez pas voir le père, sinon vous allez vous attirer les foudres".
41:30 Donc il y a quelque chose quand même qui est encore présent, même 20 ans après.
41:34 Donc encore une fois, on n'est pas obligé d'adhérer à certains propos,
41:39 mais on comprend effectivement le désarroi, le terrifiant désarroi dans lequel se trouve encore aujourd'hui cette famille.
41:45 C'est très frappant ce que vous nous racontez, Margaux Dademar.
41:49 Philippe Demaria, en 2003 je crois, la famille avait rencontré le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy,
41:55 il va ensuite annoncer la création d'un fichier des délinquants sexuels.
41:59 On l'a oublié aujourd'hui, mais à l'époque cette histoire fait énormément de bruit.
42:04 C'est la France entière qui s'intéresse à cette tragédie.
42:10 Oui, c'est assez terrible à dire, mais durant les périodes estivales, il y a toujours comme ça,
42:13 souvent d'ailleurs, très souvent, très régulièrement, le fait d'hiver de l'été qui secoue tout le monde
42:20 parce que l'été c'est comme une trêve où rien ne devrait arriver de dramatique,
42:24 tout le monde est là pour reprendre de l'énergie et puis là, cette espèce de monstruosité arrive au milieu d'un soleil bleu.
42:31 C'est assez insupportable, mais comme vous dites, tout le monde en parlait
42:36 et je crois que comme l'a pu le constater Margaux sur l'île de Ré, tout le monde en parlera encore très longtemps sur l'île de Ré.
42:44 C'est un drame qu'on n'oublie pas malgré les saisons qui passent.
42:47 Philippe Demaria, c'est parce que c'est tout simplement aussi, vous l'avez très bien dit,
42:50 c'est l'histoire qui ne devait pas arriver.
42:53 Oui, parce que Audrey habite ici, elle est chez elle, elle n'est pas à des centaines de kilomètres, éloignée, isolée,
43:01 elle connaît tout le monde et encore une fois, c'est la trêve estivale, cette période de l'année où encore une fois,
43:09 tout devrait rouler, où on devrait tous se faire des apéros et là, tombe vraiment véritablement le pire du pire,
43:17 c'est encore une fois une enfant arrachée à sa famille dans des circonstances d'une violence extrême.
43:23 Merci beaucoup Philippe Demaria et Margaux Dademar d'avoir été aujourd'hui les invités de L'Heure du Crime.
43:27 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignaud, préparation Marie Bossart, réalisation Jonathan Griveaux.
43:33 - Les rivaux !
43:34 L'heure du crime présentée par Jean-Alphonse Richard

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