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Jordan Bardella, président du Rassemblement national, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du résultat des élections européennes, de la dissolution, des élections législatives avec la nécessité d'obtenir une majorité absolue pour gouverner, d'un candidat triplement "fiché S" pour le nouveau Front populaire et du programme du Rassemblement national.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Jordan Bardella, président du Rassemblement national, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du résultat des élections européennes, de la dissolution, des élections législatives avec la nécessité d'obtenir une majorité absolue pour gouverner, d'un candidat triplement "fiché S" pour le nouveau Front populaire et du programme du Rassemblement national.
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NewsTranscription
00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
00:07Bonjour Jordan Bardella, on va parler de votre programme économique dont vous avez dessiné
00:12les grandes lignes, mais vous n'êtes pas sûr d'aller à Matignon en cas de majorité
00:15relative à l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire pas la majorité absolue, soit 289 députés.
00:20Vous refusez d'être Premier ministre, expliquez-nous ce refus.
00:24Non mais j'ai l'ambition d'être Premier ministre à la tête d'un gouvernement d'union
00:29nationale qui sera formé sur une majorité absolue.
00:33Si demain les Français plaçaient le pays dans une situation de majorité relative,
00:39c'est-à-dire dans une situation de blocage avec un Premier ministre qui n'aurait pas
00:41la majorité absolue à l'Assemblée Nationale lui-même en situation de cohabitation, alors
00:45on ne pourrait pas changer les choses.
00:47Donc moi je dis au peuple français, il y a une occasion historique d'inverser le cours
00:51de l'histoire, de changer la politique dans notre pays et de changer de cap, mais pour
00:55cela moi j'ai besoin d'avoir une majorité absolue et donc je n'envisage pas d'être
00:59le collaborateur du Président de la République.
01:01C'est un coup de pression que vous mettez aux électeurs, aux Dane Bardella ou au Président Macron ?
01:05Je suis le candidat de la vérité et je dis la vérité aux Français.
01:08Je ne vais pas dire aux Français, élisez-moi pour faire ajouter Premier ministre sur ma
01:12carte de visite.
01:13Je dis aux Français, je veux changer les choses, je veux être en situation d'agir
01:17et je ne mens pas à mes compatriotes, je leur dis si vous voulez que j'agisse dans
01:21un sens de moins d'immigration, de plus de paix fiscale, si vous voulez que nous défendions
01:25la France, nos valeurs et notre identité qui était considérablement abîmée depuis
01:30sept ans, j'ai besoin pour cela d'avoir une majorité absolue pour faire passer à
01:34la fois mes urgences et mes réformes.
01:35Mais si vous n'obtenez pas cette majorité absolue, que se passe-t-il ? Si vous refusez
01:39d'aller à Matignon, si vous êtes le premier groupe parlementaire, il y a une crise politique
01:44qui s'installe.
01:45Quelle est la solution de cette crise politique ?
01:46Je ne vais pas faire de politique fiction, Madame.
01:49Les Français ont placé le Rassemblement National en tête des élections européennes.
01:53Ça veut dire l'émission d'Emmanuel Macron ?
01:55Nous sommes aujourd'hui dans une dynamique qui est une dynamique incontestable.
01:59Pour précisément créer les conditions de cette majorité absolue, nous avons décidé
02:03avec Marine Le Pen de tendre la main à des formations patriotes, républicaines et notamment
02:07aux Républicains de droite avec Éric Ciotti pour bâtir la majorité la plus large possible.
02:12Je suis à la tête de cette coalition, mais je dis une vérité aux Français, c'est
02:16que pour agir, il me faudra une majorité absolue.
02:19Si nous sommes en situation de majorité relative, comme c'est le cas dans le pays depuis la
02:22réélection d'Emmanuel Macron en 2022, alors le Premier ministre ne peut pas agir.
02:26Je ne vais pas vendre aux Français des mesures ou des actions que je ne pourrais pas mener.
02:31Je leur dis la vérité.
02:32Et pour agir, j'ai besoin d'une majorité absolue.
02:34Est-ce que vous voulez réellement exercer le pouvoir ?
02:36Oui, je veux exercer le pouvoir, Madame.
02:38Je veux exercer le pouvoir et je veux agir.
02:40Mais là, vous m'avez dit non, si vous aviez une majorité.
02:42Mais Madame, je ne veux pas le pouvoir pour le pouvoir, je ne veux pas le pouvoir pour
02:45ma gloire personnelle.
02:46Je veux le pouvoir pour avoir la capacité de changer la politique dans notre pays, pour
02:52améliorer le quotidien de mes compatriotes.
02:55Si demain, à la tête de l'État, je n'ai pas une majorité absolue, eh bien je ne pourrais
02:59pas faire voter la baisse de la TVA sur le carburant, l'électricité ou le gaz que je
03:04souhaite impulser dès mon arrivée à Matignon.
03:07Si demain, je n'ai pas la majorité absolue, alors je ne pourrais pas réduire drastiquement
03:10l'immigration en France.
03:12Donc voilà, c'est un choix de vérité qui va se poser dans quelques jours et je demande
03:16aux Français de nous faire confiance.
03:18Voilà, il faut enfin se choisir à la tête du pays des gens qui respectent les Français,
03:23qui comprennent leur quotidien et qui surtout ont la volonté de changer les choses parce
03:26que nous nous apprêtons à irriter d'un pays qui est en situation de quasi-faillite
03:31sur le plan financier à cause des mauvais choix budgétaires qui ont été faits par
03:34Emmanuel Macron et avec une société qui connaît des records d'insécurité et d'immigration
03:38sans commune mesure.
03:39Donc notre pire ennemi, c'est le temps.
03:41J'appelle les Français à rester mobilisés et j'appelle tous les patriotes, tous les
03:45Républicains à aller voter parce qu'au fond dans cette élection, Mme Ferrari, peut-être
03:50un mot sur le contexte de cette élection pour conclure, le choix, il est très simple,
03:54c'est le saut dans le chaos avec l'extrême gauche, avec cette nupes 2.0 qui veut désarmer
04:00la police, qui veut toujours plus d'imposition pour accueillir toujours plus d'immigration,
04:05qui veut maintenant légaliser le squat.
04:06Ça, c'est la nouvelle mesure qui a été défendue le week-end dernier par cette alliance.
04:10On veut abolir la loi anti-squat.
04:11Ils veulent abolir la loi contre le séparatisme, c'est-à-dire une loi qui combat même à
04:15minima le fondamentalisme religieux et le fondamentalisme islamiste, soit effectivement
04:20la rupture raisonnable et responsable que je conduis avec, à mes côtés, notamment
04:24Éric Ciotti et les Républicains.
04:26Vous parlez du Nouveau Front Populaire.
04:28L'un des candidats de cette union de gauche, Raphaël Arnaud, a trois fiches S selon les
04:32informations d'Europe 1.
04:33Il se présente aux législatives dans la première circonscription du Vaucluse à Avignon.
04:37C'est un militant antifasciste de 29 ans, comportement violent, connu sous sept noms
04:41différents dans les fichiers de la police.
04:43Et pourtant, il se présente.
04:44Mais est-ce que vous vous rendez compte du danger et du péril qui est aujourd'hui aux
04:48portes de la République française ?
04:50On a une coalition qui réunit tous les partis de gauche, d'extrême gauche, qui a fait
04:56le choix de la radicalité, qui a fait le choix de l'insurrection, qui investit aux élections
05:02des gens qui sont fichés S, c'est-à-dire des gens qui sont suivis par nos services
05:05de renseignement, car ils représentent un danger pour la sécurité de l'État.
05:10La personne que vous mentionnez fait partie de la mouvance d'ultra-gauche, cette mouvance
05:14qui attaque nos forces de l'ordre, cette mouvance qui attaque nos commerces, cette
05:19mouvance qui piétine les champs de nos agriculteurs et cette mouvance qui utilise la violence,
05:23le chaos et le désordre comme méthode d'action politique.
05:26Donc, le choix, il est extrêmement simple et tous les Français qui nous regardent doivent
05:30avoir conscience que ce péril est aujourd'hui aux portes du pouvoir à cause de cette coalition
05:34de gauche dans laquelle on voit M. Hollande, qui a été le président, qui a fait face
05:41en 2015 aux attaques terroristes de Charlie Hebdo, du Bataclan, de l'Hypercachère et
05:46du Stade de France, et qui se retrouvent à côté dans la même coalition que M. Poutou,
05:51dont le mouvement politique, le NPA, est poursuivi pour apologie de terrorisme parce qu'ils
05:55ont applaudi aux atrocités du Hamas le 7 octobre dernier.
05:58Il y a dans cette coalition, madame, des gens qui nous expliquent que le Hamas, qui a commis
06:04des atrocités en Israël le 7 octobre dernier, est un mouvement de résistance et on a là
06:08des gens qui légitiment un antisémitisme dans notre société.
06:10Donc, attention, le danger, il est présent, ce danger, il est aux portes du pouvoir et
06:15le choix, il est très simple, au second tour de cette élection législative, ça sera
06:20soit l'extrême gauche, soit nous, soit M. Mélenchon, soit moi et j'en appelle évidemment
06:25à tous les Français et à tous les électeurs attachés aux valeurs de la République et
06:29à l'unité nationale à être extrêmement prudents parce qu'il y a face à nous une
06:33force politique qui menace la paix civile, qui veut détruire nos institutions et qui
06:37a fait de l'insurrection et de la bordélisation permanente une méthode d'action politique.
06:42Donc, vigilance et il faudra aller voter pour barrer la route à ces gens qui, moi, me font
06:46très peur et qui représentent un danger pour notre pays.
06:48Jordan Bardella, vous êtes l'invité de CNews et Europe 1, vous voulez redonner du pouvoir
06:51d'achat aux Français.
06:52Vous évoquez des mesures très généreuses, la baisse des taxes sur l'énergie de 20
06:55à 5,5, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, visiblement, n'est
07:00plus une urgence.
07:01Ce n'est pas important pour les Français ?
07:03D'abord, moi, j'ai fait du pouvoir d'achat l'une de mes priorités dans cette campagne
07:05parce qu'elle est une inquiétude aujourd'hui pour des millions de Français.
07:09La première mesure que je prendrai à mon arrivée à Matignon, ce sera la mise en place
07:13d'un projet de loi de finances rectificatif qui devra aboutir à la baisse de la TVA sur
07:18l'énergie et sur le carburant, parce qu'aujourd'hui, on a des millions de Français qui n'arrivent
07:22plus à se déplacer, qui sont contraints de limiter leur déplacement et qui ont vu
07:25depuis deux ans les factures d'électricité augmenter de 45 %.
07:29La première décision du gouvernement Attal a été, en février, d'augmenter de 10 % les
07:33prix de l'électricité.
07:34Et s'ils sont réélus début juillet, ils prévoient d'augmenter de 10 % les prix du gaz.
07:38Je mettrai fin à cette hausse ininterrompue des prix de l'électricité et par des baisses
07:44de TVA, je soulagerai le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
07:47Et comment vous finissez ?
07:48Comment vous finissez, MSA, par exemple, cette baisse de taxes sur l'énergie ?
07:51Mais quand aujourd'hui, des gens qui accusent tous les déficits, déficit public, record
07:57de déficit commercial, 1 000 milliards de dettes depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel
08:02Macron de manière supplémentaire et qui viennent nous dire aujourd'hui et nous reprocher une
08:07mesure qui coûte 12 milliards d'euros, pardon, mais pas de brevets d'incompétence.
08:11Donc, nous ferons des pistes d'économie extrêmement sérieuses sur la lutte contre la fraude.
08:15Je souhaite réduire drastiquement la voilure s'agissant de l'immigration parce qu'il y
08:19a un éléphant dans le salon que personne ne voit.
08:21On demande toujours des efforts au même, toujours des efforts à nos concitoyens.
08:25Et de l'autre, on continue d'offrir, par exemple, les soins gratuits aux étrangers
08:29irréguliers qui viennent sur notre sol.
08:30Avec moi, ça sera terminé.
08:32Voilà, je vais siffler la fin de la récréation.
08:33Il y aura les soins urgents vitaux, c'est ça ?
08:34Et pour vous donner...
08:35Vous maintenez les soins vitaux pour les étrangers ?
08:38Il ne sera plus possible, lorsque vous êtes un étranger en situation irrégulière qui
08:41vient en France, de pouvoir bénéficier de toute la palette de soins gratuits.
08:45Évidemment...
08:46Il faut prendre des soins d'urgence vitaux.
08:47Évidemment, si quelqu'un est en difficulté sur le trottoir, évidemment qu'il sera pris
08:49en charge.
08:50Mais le principe est celui-ci.
08:52La France n'a plus vocation, sur le plan migratoire, à être un guichet social ouvert à tous les
08:57peuples du monde.
08:58Et moi, je pense que les Français doivent pouvoir bénéficier, en premier lieu, de l'attention
09:02de l'État.
09:03La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, c'est une promesse de Marlène
09:07Le Pen.
09:08Vous dites plus tard, en fait ?
09:09Non.
09:10Je lis les urgences et les réformes.
09:11Cette suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, elle interviendra
09:16à la rentrée dans le vote du budget au mois d'octobre, sur l'année 2025.
09:20Mais il faut bien que les Français comprennent que si je deviens Premier ministre dans quelques
09:24jours, je vais hériter d'une situation financière de quasi-faillite.
09:29Par conséquent, mon devoir, ce sera de remettre de l'ordre dans les rues du pays, mais aussi
09:34de remettre de l'ordre dans les comptes de l'État.
09:36Et parce que je veux...
09:37Sans augmenter les impôts, M. Bardella ?
09:38Sans augmenter les impôts.
09:39Et parce que je veux que les Français puissent savoir ce qu'on fait avec leur argent.
09:43Les Français qui nous regardent ce matin ne comprennent pas que dans notre pays, on
09:47paye toujours plus d'impôts, toujours plus de taxes, et que de l'autre, on est de moins
09:50en moins de services publics.
09:51Donc je ferai, dès mon arrivée à Matignon, la transparence.
09:54Un audit sur les comptes publics, un audit sur les comptes de l'État, et je chargerai
09:58une commission indépendante, une commission du bilan, de faire un audit de tous les grands
10:03services de l'État, sous l'autorité de hauts fonctionnaires de la Cour des comptes, d'universitaires
10:07et aussi d'économistes, parce que les gens ne comprennent pas où passe leur argent.
10:11Et si cet audit montre évidemment qu'il y a des mesures que vous devez prendre qui
10:16seront impopulaires et qui nécessiteront une hausse des impôts, vous les prendrez,
10:19Jean-Tante Bardalet ?
10:20Quelles mesures ?
10:21Toutes celles que vous proposez.
10:22Baisse de la TVA sur les prix de produits de première nécessité.
10:27TVA sur l'énergie.
10:28Mais je ne ferai pas de la politique fiction, je veux rendre aux Français les fruits de
10:32leur argent et les fruits de leur travail.
10:34Donc je compte remettre de l'ordre dans les comptes publics, je compte mettre fin à l'immigration
10:39de guichets sociaux qui nous coûte beaucoup d'argent, je souhaite abaisser la contribution
10:43de la France à l'Union européenne, madame, parce qu'il n'y a aucune raison.
10:46Et je l'ai dit pendant toute ma campagne électorale, qu'on demande toujours aux Français
10:50de faire des efforts, toujours à nos collectivités, à l'État de faire des efforts.
10:53On reçoit aussi de l'argent de l'Union européenne, vous le savez parfaitement, de la PAC par
10:57exemple.
10:58On est contributeurs nets, donc on reçoit plus qu'on donne au budget de l'Union européenne.
11:00Donc je souhaite réduire un peu la voilure, parce que quand je vois que l'Union européenne
11:04finance par exemple le réseau d'eau à Gaza, si vous voulez, c'est très joli et ça fait
11:09sans doute plaisir à nos amis de la NUPES, entre guillemets.
11:11Mais quand je vois qu'à Mayotte et dans d'innombrables territoires d'outre-mer, il y a des milliers
11:16de nos concitoyens, de nos compatriotes qui n'ont pas accès à l'eau potable, moi, pardon,
11:20ça me pose un problème.
11:21Et je souhaite que mes compatriotes, chez eux, soient les premiers servis.
11:24On baisse cette contribution de la France au budget de l'UE de 2 milliards d'euros.
11:27C'est ce que vous proposez.
11:28Vous savez déjà que dans le projet de loi de finances 2024, il y avait une baisse de
11:313,3 milliards qui était prévue.
11:32Donc on rajoute vos 2 millions d'euros en plus ?
11:33Aujourd'hui, on est contributeurs nets à environ 10 milliards d'euros.
11:37Entre ce qu'on donne chaque année à l'Union européenne et ce qu'on reçoit, il y a 10
11:40milliards d'euros qui s'en vont dans le puissant fond de l'Union européenne.
11:42Moi, je souhaite réduire la voilure parce qu'il n'y a aucune raison que tout le monde
11:46fasse des efforts et que tout le monde fasse des économies, mais que, évidemment, l'Union
11:50européenne n'en fasse pas.
11:51C'était déjà prévu, donc on rajoute 2 milliards d'euros.
11:532 milliards.
11:54C'était sur le...
11:55Evidemment, c'est sur les premières semaines.
11:56Et je souhaite également m'intéresser aux niches fiscales qui sont accordées à de
12:00très grandes entreprises et qui ne se justifient pas au regard du climat social.
12:04Je vous donne un exemple.
12:05Aujourd'hui, sur les armateurs, par exemple, il y a des entreprises qui font 15, 20, 25
12:09milliards d'euros de bénéfices, un petit peu moins.
12:11Il y a une niche fiscale sur les armateurs qui coûte 5 milliards d'euros, 5,6 milliards
12:16d'euros à l'État.
12:17Je souhaite mettre fin à cette niche fiscale parce que je pense qu'il y a de très grandes
12:20entreprises qui font de très, très gros profits, mais qu'on est en période d'urgence
12:24sociale, de crise sociale et que cet argent doit bénéficier en priorité aux Français
12:28par des baisses de taxes pour permettre à tous nos concitoyens de respirer.
12:32Quand je vois des millions de Français, Madame, qui réduisent leur consommation, qui font
12:38des efforts, qui mettent des pulls l'hiver, qui limitent l'utilisation du chauffage et
12:42qui, malgré leurs efforts, malgré le fait de réduire la consommation, voient les factures
12:46augmenter, je trouve cette situation inacceptable.
12:48Jordan Bardella, est-ce que vous allez rétablir l'impôt sur la fortune qui avait été supprimé
12:53par Emmanuel Macron pour le transformer en IFI, impôt sur la fortune immobilière ?
12:57Vous le rétablissez, l'ISF ?
12:59Nous voulons transformer, on a une nouvelle mesure, Marine Le Pen l'avait défendue pendant
13:03l'élection présidentielle, l'impôt sur la fortune immobilière en un impôt sur la
13:07fortune financière, avec des taux qui seraient similaires, mais c'est une vraie philosophie
13:11politique parce que le choix qu'a fait Emmanuel Macron d'alléger la fiscalité sur les transactions
13:17financières, mais de l'alourdir sur le patrimoine immobilier, moi, ça me pose un problème de
13:22philosophie politique parce que je veux qu'on puisse transmettre la France, y compris dans
13:27son aspect le plus matériel, à ses enfants, à ses petits-enfants.
13:30C'est-à-dire que la résidence principale serait exclue de ça.
13:32Exactement. Et donc, je souhaite décharger la pierre et l'immobilier de fiscalité pour
13:36mettre cette pression fiscale avec les mêmes barèmes sur les transactions financières.
13:42Moi, je veux une fiscalité qui soit une fiscalité juste.
13:45Mais vous ne voulez pas taxer les riches pour taxer les riches ?
13:48Mais ça ne veut rien dire, c'est un slogan. Il faut que la fiscalité soit juste. Et effectivement,
13:54Emmanuel Macron, et c'est ce qui a choqué des millions de Français, a fait des cadeaux
13:57fiscaux considérables, non pas aux riches, mais aux très riches et aux hyper-riches dans
14:02notre société, alors que des millions de Français sont contraints de se serrer la ceinture.
14:05Donc moi, ma priorité et les choix budgétaires que je serai amené à faire se feront toujours,
14:10je le dis et je l'assume, en faveur des classes populaires et en faveur des classes moyennes.
14:13C'est de là d'où je viens. Et je peux vous dire qu'ayant grandi dans une cité modeste de Seine-Saint-Denis
14:18avec ma mère, je sais ce que c'est que le 15 du mois de ne plus avoir grand-chose sur le compte.
14:24Vous voulez toujours supprimer l'impôt sur le revenu pour tous les jeunes actifs jusqu'à 30 ans ?
14:27Madame, ça, c'était le projet de la campagne présidentielle. Ça reste nos mesures,
14:33ça reste notre projet. Mais juste, je dis aux Français, je ne vais pas faire en trois mois
14:37un projet présidentiel qui était prévu sur cinq ans. Donc toutes ces mesures restent d'actualité,
14:42mais chaque Français gère un budget, chaque Français gère un salaire. Je veux dire,
14:49avant de prendre des décisions et avant d'engager des dépenses, je ne dis pas aux Français,
14:53je vais faire ci, ça, ça et ça pour vous faire plaisir pendant la campagne électorale. Je dis,
14:56voici mes priorités, le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration, l'accès à la santé.
15:01Je vais regarder les comptes de l'État et je pense que nous allons découvrir beaucoup de cadavres
15:05dans le placard parce que quand on perd 0,6 points de déficit entre le mois de décembre et le mois
15:09d'avril, c'est soit que le gouvernement a été amateur dans ses calculs, soit qu'il a sciemment
15:14menti. Donc je veux rétablir de la raison budgétaire dans les comptes publics. Et avant
15:19de promettre tout et n'importe quoi, je dis aux Français, nous allons faire le point sur les
15:24comptes de l'État. Nous vous dirons en transparence ce qu'il en est et nous arbitrons en fonction. Et
15:28d'ici là, priorité à des baisses de taxes, rétablissement de la sécurité et lutte contre
15:33l'immigration aussi pour faire des économies. Jordan Bardella, sur la réforme des retraites,
15:37il y a un flou. Qu'est-ce que vous proposez exactement ? Vous allez l'abroger, cette réforme
15:41des retraites, comme celle sur la réforme de l'assurance chômage ? Oui, d'abord, moi, je suis
15:46opposé à la réforme de l'assurance chômage. Peut-être qu'on en parlera après. Et j'ai combattu
15:50cette réforme Macron sur les retraites. Pourquoi ? Parce que d'abord, je la trouve injuste socialement
15:54et qu'elle est inefficace sur le plan économique. Aujourd'hui, la réforme Macron coûte de l'argent
15:59à l'État. C'est plus de 400 millions d'euros qui ont été déboursés pour financer cette réforme en
16:042023. Et on sait, c'est avéré, ce sont les chiffres du ministère de la Santé, que deux tiers des
16:13actifs de plus de 60 ans sont aujourd'hui sans emploi. Ce qui veut dire qu'ils sont soit en
16:19invalidité, soit au chômage, soit au RSA. Donc, quand on dépare, on reporte l'âge de départ
16:26légal à la retraite, alors qu'on a un taux de chômage très important chez les seniors,
16:31on engage des dépenses sociales. 3,6 milliards d'euros supplémentaires d'après le ministère de
16:36la Santé, je le disais, en 2022. Et donc, elle nous coûte de l'argent. Cette réforme Macron est
16:40injuste socialement et inefficace sur le plan économique. Par conséquent, moi, je veux que ceux
16:45qui ont commencé à travailler très tôt, qui font des métiers difficiles, les carrières longues,
16:49puissent partir très tôt. Et donc, je propose que les Français qui ont commencé à travailler avant 20
16:56ans puissent partir avec 40 annuités et avec un âge de départ légal de 60 ans. Je veux que ces
17:03Français-là, que cette France qui travaille dur, qui a un métier exposant, puissent partir à la
17:07retraite sans avoir les bras cassés, sans avoir le dos cassé, pour pouvoir profiter, un temps soit
17:11peu, de sa retraite et de sa vie. C'est un coût d'un milliard 600 millions d'euros que nous
17:16engagerons. À partir de l'automne, encore une fois, il y a un premier temps qui va être mon temps
17:21des urgences, le temps de l'audit, le temps du pouvoir d'achat, de la sécurité et de l'immigration,
17:25et à compter de l'automne, j'engagerai avec ma majorité le temps des réformes.
17:28Une dernière question, Jordan Bardella. Il y a eu un certain nombre de réactions de personnalités
17:32publiques, sportives, culturelles, qu'il y a Nembapé notamment, qui appelle les jeunes à aller
17:38voter contre les extrêmes qui sont aux portes du pouvoir, Marcus Thuram également. Il est normal
17:43que ces sportifs utilisent leur liberté d'expression pour s'engager dans le débat politique actuel ?
17:48S'ils appellent à voter contre les extrêmes, je ne me sens pas visé.
17:50Alors Marcus Thuram, lui, vous vise précisément le Rassemblement national.
17:54Oui, mais vous savez, moi, j'ai beaucoup de respect pour nos footballeurs, et que ce soit
17:59pour Marcus Thuram ou pour Kylian Mbappé, qui sont des icônes du football et des icônes pour la
18:04jeunesse. Vous avez de l'admiration pour eux ?
18:05Bien sûr. Et pour le parcours sportif, comment ne pas en avoir ? Mais il faut respecter les
18:10Français, il faut respecter le vote de chacun. Et quand on a la chance d'avoir un très, très gros
18:15salaire, qu'on est multimillionnaire, qu'on a la chance de pouvoir se balader en jet privé,
18:21je suis un peu gêné de voir ces sportifs qui gagnent beaucoup d'argent donner des leçons à
18:26des gens qui gagnent 1400, 1500 euros, qui n'arrivent plus à boucler les fins de mois,
18:29qui ne se sentent plus en sécurité, qui n'ont pas la chance de vivre dans des quartiers surprotégés
18:33par des agents de sécurité et des digicodes, et qui ont parfois le sentiment de perdre leur
18:37valeur dans le pays. Donc, il faut respecter, évidemment, chacun. Et Kylian Mbappé dit,
18:44j'espère pouvoir porter un maillot... Le maillot français, avec fierté,
18:47après le 7 juillet. Je ne savais pas que le maillot de l'équipe de France était le maillot
18:51du gouvernement. Bon, je trouve ça un peu dommage. Mais bon, voilà, je pense qu'il faut vraiment
18:56respecter chacun. Et je ne suis pas certain que, dans la période très difficile que traverse le
19:02pays, que traverse les Français, ces leçons de morale soient très appréciées par les gens.
19:05Il y a un risque de violence pour vous, que ce soit le 30 juin, en cas de Rassemblement
19:11national en tête, tout comme le 7 juillet, des révolutions dans la rue. Il y a déjà
19:14des manifestations quasi quotidiennes dans notre pays. Non, il y a des manifestations de la part
19:18de l'ultra-gauche et de militants d'extrême-gauche, qui sont des professionnels de la manifestation et
19:24qui ont un problème avec le principe même de démocratie. Moi, dans ces élections, je défends
19:30la démocratie. Et si, demain, je suis Premier ministre, je serai le défenseur des libertés
19:35fondamentales. Je défendrai bec et ongles le droit pour tous les Français, y compris les
19:40Français qui ne votent pas pour le Rassemblement national, qui n'ont pas mes idées, et même qui
19:43me combattent, de manifester. Mais il faudra le faire pacifiquement, dans le respect de
19:49la démocratie et surtout dans le respect du vote des Français. Je trouve ça très paradoxal, madame,
19:53de la part de cette gauche, et j'ai évoqué ce péril que représente aujourd'hui l'extrême-gauche
19:57dans sa possible arrivée au pouvoir, de vouloir combattre, de vouloir défiler, de vouloir manifester
20:03contre le résultat des élections et de le faire au nom de la démocratie. Je trouve ça très étrange
20:08comme conception de la diversité de chacun. En tout cas, je vais vous dire, demain, si je suis Premier
20:11ministre, je respecterai tous les Français, et même des mouvements politiques qui n'ont pas ma
20:16sensibilité, et même ceux qui m'ont combattu, je les respecterai parce que je respecte tous les
20:19Français, y compris ceux qui n'ont pas mes idées. Jordan Martella, merci, c'était votre
20:23grande interview sur CNews et sur Europe.