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Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise répond aux questions de Laurence Ferrari.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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NewsTranscription
00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Manuel Bompard.
00:07Bienvenue dans notre matinale. Le nouveau Front populaire est arrivé en tête à l'issue du scrutin du second tour de ses législatives en nombre de sièges de députés.
00:14Et pourtant, le président Macron a décidé de refuser la démission de son premier ministre, Gabriel Attal, pour lui demander de rester pour le moment afin d'assurer la stabilité du pays.
00:23Qu'est-ce qui vous choque là-dedans ?
00:24Non, ce qui me choque, c'est que le président de la République ne semble pas prendre acte du résultat de ses élections législatives.
00:31Ah non ? Il estime que les Français n'ont pas voté pour vous, mais qu'ils ont juste défait l'ERN dans les urnes et massivement choisi des députés de l'Arc-Republica.
00:39Je crois qu'au contraire, les résultats de ses élections législatives sont très clairs, que c'est bien le nouveau Front populaire qui est arrivé en tête, qui dispose du plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale.
00:48Et l'usage républicain, la logique institutionnelle, c'est que le président de la République se tourne vers le nouveau Front populaire et nous propose, nous demande de constituer un gouvernement, ce à quoi nous sommes prêts.
00:59Et donc, je pense que toutes les tentatives auxquelles on assiste depuis maintenant, dimanche soir, pour en quelque sorte essayer d'effacer le résultat de ses élections législatives, sont démocratiquement inacceptables.
01:10Comment est-ce que vous pensez qu'il pourrait nommer quelqu'un issu des rangs, peut-être, de la France insoumise, alors qu'il disait que vous avez un programme immigrationniste, que la France insoumise proposait une forme de communautarisme, il y a à peine quelques jours ?
01:22D'abord, que le président de la République ait dit à peu près n'importe quoi sur notre programme, malheureusement, c'est une certitude. Mais il faut qu'il apprenne quelque chose.
01:30Vous n'avez pas un programme immigrationniste ?
01:32On parlera de ça, j'imagine, dans le détail, mais il faut qu'il apprenne quelque chose. C'est qu'il est contraint, par le suffrage des électrices et des électeurs, parfois, à prendre des décisions qui ne lui plaisent pas.
01:44Mais il est contraint par rien dans la Constitution qui l'oblige à nommer quelqu'un du nouveau Front populaire.
01:48Mais quelle autre option a-t-il aujourd'hui sur la table qui lui permet de constituer un gouvernement ? Il y a une logique institutionnelle. Cette logique institutionnelle, ça a été le cas dans toutes les cohabitations.
01:58La raison, c'est que la formation politique qui dispose du plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale est celle à qui on confie la responsabilité de constituer un gouvernement.
02:06Et je pense que le président de la République ne doit pas rompre avec cet usage démocratique.
02:10Pour l'instant, il n'y a encore aucun nom que vous avez proposé au sein du nouveau Front populaire. Il y a beaucoup de dissensions. Vous avez beaucoup de noms, vous, à proposer.
02:20Jean-Luc Mélenchon dit, moi, je ne serai jamais le problème, toujours une partie de la solution. Il est toujours le candidat idéal pour vous.
02:26Je pense que Jean-Luc Mélenchon, il a des atouts pour pouvoir exercer cette fonction. Il est en adéquation avec le programme que nous avons défendu dans ces élections.
02:37Parce que c'est ça qui est important de dire, c'est qu'un gouvernement du nouveau Front populaire, s'il se constitue, il se constitue pour mettre en œuvre le programme du nouveau Front populaire.
02:46C'est le programme que nous avons défendu dans cette élection. Donc Jean-Luc Mélenchon, il est en adéquation avec ce programme.
02:50Il a une expérience gouvernementale, une pratique du pouvoir que personne ne peut lui enlever. Donc oui, bien sûr qu'il fait partie des options possibles pour être le futur Premier ministre du nouveau Front populaire.
03:03Il n'y en a pas d'autres ?
03:04Si, il y en a d'autres. On en a évoqué d'autres aussi. Et je pense que tout le monde doit entendre l'idée que, bien évidemment, nous sommes dans une coalition.
03:12Et que dans cette coalition, forcément, ça doit se faire dans la discussion entre les différentes composantes de cette coalition pour trouver un dispositif global qui convient à tout le monde.
03:20Manuel Bompard, discussion ou vote ? Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'il y ait un vote pour désigner au sein du nouveau Front populaire un candidat pour la campagne ?
03:27Un vote entre qui et qui ?
03:29Différentes composantes de ce nouveau Front populaire.
03:32Mais il y a aujourd'hui quatre composantes.
03:33C'est la démocratie.
03:34Attendez, aujourd'hui il y a quatre composantes qui vont constituer ce nouveau Front populaire.
03:37Ça ne nous a pas échappé.
03:38Évidemment, il faut que le package, le paquet global qui soit présenté, soit présenté en accord avec l'ensemble des composantes du nouveau Front populaire.
03:49Ce n'est pas trois composantes contre une.
03:52Non, mais est-ce que vous êtes d'accord avec le vote, tout simplement ?
03:54Mais encore une fois, je vous dis le vote de qui ? Vous me dites parmi les composantes.
03:57Alors, LFI, PS, Europe Écologie des Verts, PCF.
04:00Oui, mais là, vous parlez à l'Assemblée nationale.
04:03Il me semble que l'usage, là aussi, et la coutume, c'est que ce soit les différentes formations politiques qui se mettent d'accord.
04:09Donc, pas de vote.
04:10Je ne le crois pas. Je pense que c'est par consensus, entre guillemets, si vous voulez, ou en tout cas par accord entre les différentes composantes politiques,
04:16que cette équipe, parce que ça doit être une équipe, doit être présentée, travaillée, constituée, et j'espère que ça pourra être le cas dans les prochains jours.
04:22Encore un mot là-dessus, puis on avance, parce que ce n'est pas le plus important.
04:24Marine Tondelier dit qu'il faut une figure qui doit apaiser et réparer le pays.
04:28Elle avait, elle aussi, dit il y a quelques jours, Jean-Luc Mélenchon ne sera jamais Premier ministre.
04:31Qu'est-ce que vous dites à vos alliés, en fait ?
04:33Non, mais je leur dis que...
04:34Ils ont raison ?
04:35Non, je leur dis qu'il ne faut pas commencer une discussion de cette nature en commençant à poser des exclusives,
04:40parce que si tout le monde se met à poser des exclusives sur tout le monde, à la fin, il n'y a pas de solutions qui peuvent émerger.
04:46Pour le reste, réparer le pays, il y en a bien besoin, après malheureusement des années de destruction du pays par le pouvoir macroniste.
04:54Donc oui, bien sûr, le programme du Nouveau Front Populaire, c'est aussi un programme qui a vocation à réparer,
04:59à réparer nos services publics, par exemple, à faire en sorte que les gens puissent vivre de leur travail,
05:05à apporter des réponses en termes de pouvoir d'achat.
05:07Bon, il y a beaucoup de choses à faire, ça, je suis d'accord avec Marine Tondelier sur ce point.
05:10Manuel Bompard, il vous manque...
05:12Si jamais vous arriviez à avoir un Premier ministre,
05:14c'est lui de vous rendre plus de 100 voix pour arriver à une majorité absolue,
05:17et donc faire passer des textes.
05:19Avec qui vous alliez ?
05:20Puisque le NFP ne peut pas...
05:21Le Nouveau Front Populaire ne peut pas gouverner tout seul.
05:24Non, mais je pense que les différentes mesures qui sont celles du programme du Nouveau Front Populaire
05:28peuvent trouver des majorités à l'Assemblée nationale.
05:31Y compris avec les voix du RN ?
05:32Mais avec... Vous savez, il y a 577 députés, je ne vais pas commencer à dire que...
05:36À exclure l'un ou l'autre.
05:38Par exemple, le Nouveau Front Populaire constitue demain son gouvernement,
05:42et il présente devant l'Assemblée nationale une proposition pour abroger
05:47la réforme de la retraite à 64 ans d'Emmanuel Macron.
05:50Ce sujet, par exemple, n'a jamais...
05:53La réforme de la retraite à 64 ans d'Emmanuel Macron n'a jamais obtenu de majorité à l'Assemblée nationale.
05:57C'est donc bien qu'il y avait une majorité pour la rejeter.
06:01Donc, il est tout à fait possible de trouver une majorité pour abroger cette réforme.
06:05Donc, bienvenue aux voix du RN, on est d'accord.
06:07Mais il n'y a pas que le RN.
06:08Sur cette loi d'abrogation des retraites.
06:10Je vois bien où vous voulez m'en venir.
06:11Vous me posez la question.
06:12Non, mais moi, je vous réponds très tranquillement.
06:14Il me semble qu'il y avait, par exemple, aussi des députés Les Républicains,
06:17des députés du groupe Liott, par exemple, dans la mandature précédente,
06:21qui étaient opposés à la retraite à 64 ans.
06:24Donc, pourquoi vous ne me dites pas bienvenue aux voix du groupe Liott,
06:27ou aux voix du groupe Les Républicains ?
06:28Aux voix de droite, alors, à ce moment-là.
06:29Il y a 577 députés.
06:30Pour disposer d'une majorité sur un texte de loi, il faut en avoir plus de 289.
06:34Et ça s'adresse à l'ensemble des députés.
06:36Il y aurait toujours le risque d'une motion de censure
06:38qui plaindrait sur le gouvernement Nouveau Front Populaire,
06:40qui pourrait être renversée à tout moment.
06:41Parce que si on additionne les voix du bloc macroniste avec une poignée de LR,
06:44ça suffirait à renverser votre gouvernement.
06:46C'est une grande période d'instabilité, en fait, qui s'ouvrirait.
06:49De facto, le président de la République a mis tout le pays dans une situation d'instabilité,
06:54puisqu'aucune configuration, aujourd'hui,
06:56ne permet de garantir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
06:59Donc, nous, nous prenons nos responsabilités.
07:01Nous disons, étant arrivés en tête et étant la première force à l'Assemblée nationale,
07:06nous disons que nous sommes prêts à gouverner.
07:08Nous présenterons un programme,
07:09nous proposerons les mesures de ce programme à l'Assemblée nationale,
07:12et après, c'est la responsabilité de chacun des groupes à l'Assemblée nationale
07:16de prendre ses responsabilités.
07:18C'est-à-dire, soit de voter ses propositions,
07:20soit, effectivement, c'est la possibilité institutionnelle de nous renverser.
07:24Mais en tout cas, nous, nous sommes prêts à avancer,
07:25nous sommes prêts à commencer à mettre en oeuvre notre programme.
07:27Et si c'était un camarade socialiste ou écologiste qui était désigné pour Matignon,
07:31vous vous rangeriez derrière lui, face à l'homme ?
07:33Je ne vais pas commencer à...
07:35On peut évoquer, si vous voulez, tous les cas, mais...
07:37Non, là, on parle juste des socialistes.
07:38Moi, je pense qu'il y a une logique institutionnelle,
07:41c'est d'ailleurs celle qu'Olivier Faure lui-même avait défendue au début de cette campagne,
07:45qui était de dire que dans une coalition,
07:47le Premier ministre doit être issu de la formation politique
07:51qui dispose du plus grand nombre de parlementaires au sein de cette coalition.
07:54Et je crois qu'il faut rester fidèle à cet usage,
07:57parce que c'est ce qui permet la stabilité de cette coalition.
07:59Est-ce qu'en regardant la photo de famille du Nouveau Front Populaire,
08:02on note, des rocaillettes d'ailleurs, l'a noté hier aussi,
08:05qu'il y avait assez peu de diversité ?
08:06Ça veut dire que le Nouveau Front Populaire, Manuel Bompard,
08:08ne représente pas la diversité de ceux qui votent pour lui ?
08:11Oh, je ne le crois pas.
08:12Je pense que si vous regardez...
08:14Vous n'avez pas, en fait, de photo de famille, aujourd'hui, du Nouveau Front Populaire.
08:17Si on met les têtes des leaders de parti, c'est clair.
08:20Ah, ça, c'est vrai.
08:21Mais si vous regardez...
08:22Il y a trop de plans ?
08:23Mais je...
08:24C'est pas le sujet.
08:25Je vous dis juste que la représentation parlementaire
08:29qui doit être celle du pays, de manière générale,
08:31c'est pas que le Nouveau Front Populaire.
08:32D'ailleurs, je crois qu'elle doit être le plus possible
08:34à l'image de la société dans son ensemble et dans toutes ses dimensions.
08:38Je crois que vous accepteriez l'idée, comme moi,
08:40que s'il n'y avait que 3 % de députés femmes à l'Assemblée nationale,
08:44ça vous poserait un problème.
08:45Il y en a moins, d'ailleurs, des femmes, cette année, à l'Assemblée nationale.
08:47Malheureusement.
08:48Donc, vous voyez bien que je pense que c'est un enjeu
08:50pour toutes les formations politiques,
08:52pas seulement pour le Nouveau Front Populaire,
08:53de faire en sorte que notre représentation parlementaire
08:55soit effectivement à l'image de la société.
08:57Et j'admets que sur ce sujet, il y a encore beaucoup de travail.
09:00Notamment dans votre camp.
09:02Oui, mais dans notre camp, je considère qu'on fait plutôt le boulot.
09:05Par exemple, on a fait élire...
09:06Je vous donne un exemple en termes de représentativité.
09:08Il y a un nouveau député qui a été élu,
09:10Bérenger Cernon, qui est un cheminot syndicaliste.
09:14Je pense que c'est bien qu'il y ait des cheminots
09:16à l'Assemblée nationale, par exemple.
09:18Donc, vous voyez, cette représentativité,
09:20elle doit s'exercer sur tous les plans.
09:22Et je considère que le Nouveau Front Populaire fait plutôt partie,
09:24et notamment la France Insoumise en son sein,
09:26de ceux qui favorisent cette meilleure représentativité.
09:29Mais il y a encore du travail, j'en suis tout à fait conscient.
09:32Pourquoi faire un gouvernement au Nouveau Front Populaire ?
09:35Quelles seraient les premières mesures
09:36que vous feriez passer très rapidement
09:38si vous étiez à Matignon ?
09:39Je pense que l'enjeu,
09:40la priorité première des Français aujourd'hui,
09:42c'est la question du pouvoir d'achat.
09:43Et que sur ce sujet,
09:44on a mis des propositions fortes sur la table
09:46pendant la campagne.
09:47C'est le blocage des prix
09:48sur les produits de première nécessité,
09:50sur le carburant, sur l'énergie,
09:52pour permettre de faire en sorte qu'on revienne,
09:55on va dire, à des prix qui sont des prix raisonnables,
09:57ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
09:58On a connu une inflation qui est une inflation extraordinaire,
10:01et les revenus, les salaires en particulier,
10:03ne se sont pas alignés sur cette inflation.
10:05Donc, blocage des prix, augmentation des salaires.
10:08Donc, augmentation des salaires, c'est le SMIC,
10:10mais c'est aussi l'augmentation de 10%
10:12du point d'indice des fonctionnaires.
10:14Sur le SMIC,
10:15les petits patrons sont très inquiets,
10:16notamment les patrons de TPE.
10:17Ils se disent, nous, on se verse à peine un SMIC,
10:19comment on pourrait augmenter nos salariés de 14% ?
10:21Je crois qu'il faut regarder notre programme dans sa globalité,
10:23parce que si vous regardez notre programme dans sa globalité,
10:25je vous parlais, par exemple,
10:26du blocage du prix de l'énergie.
10:28Je sais que beaucoup de petites et de moyennes entreprises,
10:31elles souffrent beaucoup aujourd'hui
10:32de l'augmentation du prix de l'énergie
10:34qui a un coût extraordinaire pour eux.
10:36Si vous bloquez le prix de l'électricité,
10:38ils vont retrouver des marges de manœuvre financières.
10:40Ensuite, il faut bien sûr des dispositifs d'accompagnement.
10:42Vous savez, en Espagne, le SMIC a été augmenté de 30%.
10:45Contrairement à ce que dit Gabriel Attal,
10:47ça n'a pas détruit.
10:48Gabriel Attal invente un chiffre de 500 000 emplois.
10:50Personne ne sait d'où sort ce chiffre.
10:52En Espagne, ça a permis de créer 800 000 emplois.
10:54Donc oui, bien sûr qu'on a besoin d'augmenter le SMIC.
10:57Et il faut que tout le monde comprenne
10:59qu'aujourd'hui, à peu près 50% du PIB, du PI,
11:03est relié à la consommation populaire.
11:05Or, si vous augmentez le SMIC,
11:07c'est-à-dire que vous allez augmenter les salaires
11:09de gens qui ont peu aujourd'hui.
11:11Et donc, c'est de l'argent qui va tourner dans l'économie réelle,
11:13pas de l'argent qui va être placé en placement financier,
11:15en action ou sur des comptes en banque à l'étranger.
11:17Donc je pense que du point de vue de l'économie
11:19dans sa globalité,
11:21c'est une mesure qui alimente un cercle vertueux
11:23et qui fait du bien à nos petites et moyennes entreprises
11:26qui auront des carnets de commandes remplis,
11:28à nos artisans qui auront du travail.
11:30Bref, c'est une logique d'ensemble qu'il faut changer.
11:32Vous abrogez aussi la loi asile-immigration
11:34qui a été votée il y a quelques mois.
11:36Oui, bien sûr, c'est une loi que nous avons combattue,
11:38vous le savez.
11:40Et la logique pour nous, bien évidemment,
11:42c'est que cette loi que nous avons combattue, nous l'annulions
11:44et que sur cette question-là de l'immigration aussi,
11:46nous changions de logique.
11:47Par exemple ?
11:48Écoutez, ça fait depuis 30 ans,
11:50on a adopté à peu près 20 lois sur l'immigration,
11:53une loi tous les 18 mois.
11:55Et les flux migratoires ne s'arrêtent pas.
11:57C'est toujours dans la même logique,
11:58c'est une logique de plus en plus répressive.
12:00Et effectivement, ça ne produit pas de moins d'immigration,
12:04mais ça produit plus de morts.
12:06Je crois qu'il faut changer de logique.
12:08Et changer de logique, c'est s'attaquer aux causes des migrations
12:11pour faire en sorte que les gens n'aient pas besoin de partir,
12:14on ne part pas par plaisir,
12:15et puis faire en sorte que les gens qui arrivent
12:18soient accueillis dignement.
12:19On a été capable d'accueillir en France 110 000 réfugiés ukrainiens,
12:22ça s'est bien passé.
12:23On a des milliers, des centaines de milliers
12:26de salariés aujourd'hui, en particulier,
12:28de travailleurs sans-papiers qui cotisent,
12:30qui participent à la richesse du pays,
12:32et qui ne sont pas régularisés.
12:33Donc nous disons qu'il faut régulariser les travailleuses
12:36et les travailleurs sans-papiers,
12:37tous ceux qui ont un contrat de travail.
12:38Et ça, ça fait du bien à l'économie.
12:40Et les clandestins, ceux qui n'ont pas de contrat de travail,
12:42est-ce qu'il faut les expulser ?
12:43Non, mais je vous ai dit, d'abord,
12:44il faut s'attaquer aux causes des migrations.
12:46Ensuite, il y a...
12:47Vous régularisez ceux qui travaillent,
12:48et ceux qui ne travaillent pas.
12:49Oui, mais pas seulement ceux qui travaillent,
12:50aussi les familles.
12:51Il y a des régularisations qui...
12:53Le reste, tout le monde.
12:54Non, pas tout le monde.
12:55Je ne vous ai pas dit tout le monde.
12:56Ensuite, il peut y avoir des situations
12:58dans lesquelles il n'y a pas de régularisation.
13:00Dans ce cas-là, qui va vous proposer
13:01de ne pas respecter la loi ?
13:02Bien évidemment, dans ce cas-là,
13:03il faut respecter la loi.
13:04Donc expulser.
13:05Il faut respecter la loi
13:06avec les difficultés que vous connaissez comme moi.
13:08Les difficultés, c'est que vous pouvez dire
13:10qu'on va faire des OQTF, etc.
13:12Les services d'entrée, aujourd'hui,
13:13ne sont pas exécutés,
13:14donc il ne faut pas rentrer dans ces...
13:15Je crois que c'est une mauvaise logique.
13:17La logique, c'est faire en sorte
13:18qu'il n'y en ait pas besoin de partir,
13:19que les gens puissent rester là où ils sont
13:22parce qu'on ne part pas de son pays
13:23par bonheur ou par plaisir.
13:24Et ensuite, c'est garantir un accueil digne
13:26pour ceux qui arrivent sur le territoire.
13:27Manuel Bompartier, Emmanuel Macron,
13:28décidait de ne pas nommer quelqu'un
13:30issu des rangs du nouveau front populaire.
13:32Il décidait de trouver une autre personnalité
13:34qui ferait le consensus dans l'arc républicain
13:36qu'il désigne par ses propres mots.
13:38Qu'est-ce que vous feriez ?
13:39Est-ce que vous en appelleriez à la rue ?
13:41Mais en fait, c'est de la politique fiction, ça.
13:43Parce qu'aujourd'hui, j'observe que
13:45et les républicains et ceux dont on dit
13:48que dans le nouveau front populaire,
13:50ils seraient susceptibles de pouvoir participer
13:52de cet fameux arc républicain
13:54dont je n'ai toujours pas compris les contours.
13:56Aucun d'entre eux n'envisage cette possibilité.
13:58Donc moi, vous savez, les si qui s'accompagnent de si
14:00qui s'accompagnent de si.
14:02Moi, je regarde les choses telles qu'elles sont réellement
14:05et aujourd'hui, cette hypothèse, pour moi,
14:06elle n'est pas sur la table
14:07puisqu'elle n'a aucune réalité, tout simplement.
14:10Merci, Manuel Bompart.
14:11Merci à vous.
14:12C'est votre grande interview sur CNews et sur Europa.