• il y a 9 mois
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Jordan Bardella, président du Rassemblement National répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la colère des agriculteurs et de la panthéonisation de Missak Manouchian.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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News
Transcription
00:00 - Europ1, 7h, 9h.
00:02 - Lionel Gougelot.
00:03 - 8h12 sur Europ1, c'est la grande interview Europ1 C News.
00:06 Sonia Mabrouk reçoit Jordan Bardella, le président du Rassemblement National.
00:10 [Musique]
00:14 - Bienvenue et bonjour Jordan Bardella.
00:16 - Bonjour Madame Mabrouk.
00:17 - Et merci de votre présence, c'est votre grande interview ce matin sur C News et Europ1.
00:20 Vous êtes le président du Rassemblement National et bien sûr la tête de liste RN aux Européennes.
00:25 Marine Le Pen se rendra tout à l'heure à la cérémonie d'entrée au Panthéon du résistant communiste Misak Manouchian.
00:31 Vous y serez également Jordan Bardella et le tout malgré les réserves d'Emmanuel Macron
00:36 qui avait affirmé et estimé dans l'Humanité, je cite,
00:39 que les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes.
00:42 Alors pourquoi vous, vous y serez ?
00:44 Et plus largement, pourquoi le RN tient-il à être représenté ?
00:47 - Parce qu'à chaque fois que la République nous convoque, nous répondons à son appel.
00:52 La résistance française doit être honorée, elle fait partie de notre récit national,
00:58 elle fait partie de notre histoire et nous y serons évidemment pour commémorer
01:02 l'entrée au Panthéon de ceux qui ont lutté pour défendre une certaine idée de la France,
01:06 en tout cas une idée de la France libre.
01:08 Je déplore un peu que le président de la République utilise des moments
01:12 qui devraient être des moments d'unité nationale pour attiser des polémiques,
01:16 pour diviser les Français et pour opposer les Français les uns aux autres.
01:20 Emmanuel Macron doit accepter qu'il y ait en France des gens qui ne votent pas pour lui
01:23 et des gens qui, accessoirement, ont voté pour Marine Le Pen, pour le RN,
01:27 à près de 42% des voix lors de la dernière élection présidentielle.
01:31 Nous avons le premier groupe d'opposition à l'Assemblée
01:33 et il est bien normal que nous soyons présents
01:36 dans ce type de moment important pour la République française.
01:39 - Pour honorer, dites-vous, Jordan Bardella, cet esprit de la résistance,
01:41 ce symbole du patriotisme et aussi ce symbole des étrangers anonymes de la résistance,
01:47 que répondez-vous à ceux qui en appellent à la décence ?
01:50 À la décence et qui rappellent que parmi les fondateurs de votre parti,
01:53 il y avait des anciens vichystes ?
01:56 - Oui, on peut refaire l'histoire.
01:58 Il y avait aussi M. Bidot, qui a été le successeur de M. Moulin,
02:05 de Jean Moulin, à la tête de la résistance française.
02:07 Et il y avait notamment en France M. Mitterrand,
02:10 qui a été l'un des compagnons de route de M. Bousquet,
02:12 qui a été le président de la République française socialiste
02:15 et qui a reçu des mains du maréchal Pétain,
02:17 l'une des plus hautes distinctions du régime de Vichy.
02:20 La francisque, je dis que l'histoire est complexe
02:23 et que si on refait l'histoire de l'ensemble des mouvements politiques,
02:26 alors il faut la faire pour l'ensemble du spectre politique.
02:29 En tout cas, Marine Le Pen a rappelé que son grand-père avait son nom
02:34 sur le monument aux morts de la Trinité en Bretagne
02:38 et qu'une partie de sa famille a donné sa vie pour défendre la France libre
02:44 et pour défendre encore une fois une certaine idée de la France.
02:46 Moi, je déplore que le président de la République,
02:49 qui est le président de tous les Français,
02:51 qui est le garant de l'unité nationale de la République française
02:54 et de ses institutions, utilise l'histoire de France,
02:58 utilise l'histoire nationale... - Il vous a interdit.
03:01 Il vous a dit que vous seriez inspiré de ne pas y être.
03:03 - Il l'utilise quand on le lit. - C'est une utilisation,
03:06 une instrumentalisation ? - Oui, il instrumentalise
03:07 l'histoire de France pour faire de la politique politicienne
03:10 et je trouve ça assez indigne.
03:12 Vous vous souvenez que lors du second tour de l'élection présidentielle de 2017,
03:17 Emmanuel Macron s'était rendu à Auradour-sur-Glane
03:20 pour instrumentaliser l'horreur, le massacre qui a été commis
03:24 à Auradour-sur-Glane par les nazis, pour dresser un camp contre un autre
03:28 et venir agiter le spectre de la menace fasciste, de la menace nazie
03:33 pendant le second tour d'une élection présidentielle.
03:35 Tout ça relevait évidemment du théâtre,
03:37 mais de le faire avec l'histoire de France et avec les moments les plus douloureux
03:40 de ce que nous avons pu vivre par le passé.
03:42 Et je trouve assez indigne là où la mémoire appelle
03:45 au rassemblement, à l'apaisement et à l'unité.
03:47 Rassemblement, il n'en est pas question dans cette même interview justement
03:50 où Emmanuel Macron a estimé que le RN ne faisait pas partie de l'arc républicain.
03:54 Et ce matin, dans Le Figaro, Gabriel Attal propose un débat
03:57 à Marine Le Pen sur l'agriculture.
03:59 Avant de venir au débat, Jordan Bardella,
04:01 est-ce que vous voyez une contradiction entre le président qui dit
04:04 "vous ne faites pas partie de l'arc républicain"
04:06 et les premiers ministres qui proposent un débat à Marine Le Pen ?
04:09 On est dirigé par des gens qui passent leur temps à dire tout,
04:12 le contraire de tout, avec à chaque fois la conviction d'avoir raison.
04:17 Je veux dire, semaine A, Emmanuel Macron nous dit
04:20 que le RN est dans l'arc républicain.
04:22 Deux jours après, son premier ministre abonde.
04:24 Trois jours plus tard, le RN naît dans la bouche d'Emmanuel Macron,
04:28 plus considéré dans l'arc républicain.
04:30 Et pourquoi, selon vous ?
04:30 Je vais vous dire, parce qu'ils font de la politique.
04:33 Vous n'en faites jamais, vous ?
04:34 J'essaie d'en faire au service des Français.
04:36 Et pour moi, le combat politique ne passe pas systématiquement
04:39 par le dénigrement de mes adversaires.
04:41 Or, je pense que quand on est le chef de l'État,
04:43 on doit aussi respecter des gens qui ne votent pas pour soi.
04:46 Et je déplore qu'Emmanuel Macron ait trop souvent utilisé
04:50 l'outrance, l'injure, l'irrespect envers les Français
04:53 qui ne votent pas pour lui comme une méthode de gouvernement.
04:56 Moi, je suis en désaccord avec les gens qui ont voté
04:58 précisément pour Emmanuel Macron.
05:00 Je ne sais pas s'il serait autant à le refaire aujourd'hui,
05:01 mais ce n'est pas pour cela que je les considère
05:04 en dehors de l'arc républicain, ou que j'exprime à leur égard,
05:07 de l'invexible ou de l'irrespect.
05:09 À vos électeurs, à ces millions de citoyens
05:11 qui votent pour Marine Le Pen ?
05:12 Je ne me laisse pas diffamer de la même manière
05:15 que Marine Le Pen ne se laisse pas diffamer.
05:16 Diffamer, dites-vous, c'est une diffamation ?
05:18 Oui, parce que quand on diffame le Rassemblement national
05:20 en expliquant qu'on n'a rien à faire là,
05:21 qu'on est hors de l'arc républicain
05:23 et qu'on serait un danger pour la République,
05:25 en réalité, on cherche à mettre de côté
05:28 quasiment un Français sur deux qui, dans les sondages aujourd'hui,
05:31 voteraient en faveur du Rassemblement national.
05:33 Donc moi, j'appelle Emmanuel Macron au respect de sa fonction,
05:39 à de la dignité, surtout quand il s'agit d'évoquer
05:42 les passages les plus troubles de notre histoire.
05:44 Donc nous y serons.
05:45 Et encore une fois, je vais vous dire que
05:48 le couple Manouchion, soit étranger, n'est pas un sujet.
05:51 Parce qu'ils étaient étrangers, certes,
05:54 mais pour reprendre les mots de Peul et Loir,
05:56 ils savaient quelle était leur patrie.
05:58 Et en l'occurrence, ils se sont battus pour la France.
06:00 Sur le débat lui-même qu'a proposé
06:02 Gabriel Attal, Jordan Bardella, pourquoi Marine Le Pen
06:04 refusait une confrontation avec le Premier ministre ?
06:07 Marine Le Pen, est-ce qu'elle donne l'impression de se défiler ?
06:10 Il faut être un peu cohérent.
06:11 Gabriel Attal a été nommé, d'après les mots de la Macronie,
06:14 comme une arme anti-Bardella pour les élections européennes.
06:17 Alors il faut que Gabriel Attal vienne débattre avec moi.
06:21 Il n'est pas tête de liste aux européennes comme vous.
06:23 Il a été, et vous le savez, il a été mis en place
06:25 précisément à cinq mois des élections européennes
06:27 pour tenter de sauver, non pas le soldat,
06:30 mais le camp Macron lors de ses élections européennes.
06:32 Moi, je lui ai proposé de débattre.
06:33 Pour l'instant, il ne souhaite pas débattre avec moi.
06:36 Donc il faut être cohérent.
06:38 Je veux dire, j'ai proposé un débat à Gabriel Attal.
06:41 Gabriel Attal, il est engagé à cinq mois des élections européennes.
06:45 Dans cette bataille, tous les commentaires le disent.
06:48 Dans l'entourage de la Macronie, on dit
06:50 la nomination d'Attal, c'est l'arme anti-Bardella.
06:51 Donc il faut qu'il accepte de venir débattre avec moi.
06:54 Un certain nombre de propositions ont été faites par les chaînes de télé.
06:57 Et je pense que c'est l'occasion de confronter deux visions.
06:59 Est-ce que vous ne risquez pas de perdre une occasion de débat
07:01 sur un sujet important qui est celui de l'agriculture ?
07:03 Gabriel Attal, c'est quand même le chef de la majorité.
07:05 Et Marine Le Pen, reconnaissant qu'un tel débat
07:07 pourrait être très intéressant pour les Français.
07:09 Marine Le Pen a été, par deux fois,
07:12 par trois fois, candidate à l'élection présidentielle.
07:15 Par deux fois au second tour de l'élection présidentielle.
07:18 Peut-être une troisième fois au second tour
07:20 de la prochaine élection présidentielle.
07:22 Par conséquent, Marine Le Pen débat avec le président de la République,
07:27 qui a été son adversaire à deux reprises lors de l'élection présidentielle.
07:29 Vous estimez que ce n'est pas du niveau ?
07:31 J'estime que Gabriel Attal doit assumer ses responsabilités.
07:35 Il a été envoyé pour tenter d'éviter un accident électoral.
07:40 Ça semble très mal parti, mais tenter d'éviter un accident électoral
07:43 au camp de la majorité présidentielle.
07:45 Pourquoi refuse-t-il de débattre avec moi ?
07:46 Donc vous lui réitérez la demande ce matin.
07:48 Oui, mais le problème, c'est que personne ne veut débattre.
07:50 En tous les cas, c'est en débat.
07:51 Monsieur Moretti ne veut pas débattre, monsieur Darmanin ne veut pas débattre,
07:53 monsieur Attal ne veut pas débattre.
07:54 Ça paraît quand même très compliqué de faire de la politique
07:56 dans une démocratie où aucun des ténors de la majorité ne souhaite débattre.
08:01 Et Gabriel Attal propose ce débat avec Marine Le Pen,
08:02 sachant pertinemment qu'il n'y aura pas lieu.
08:04 Il ne débat pas avec vous, mais en tous les cas,
08:06 il vous cible très clairement ce matin dans le Figaro sur l'agriculture,
08:09 où il dit en cinq ans de Parlement européen,
08:11 le bilan de Jordan Bardella sur l'agriculture, c'est zéro,
08:13 zéro rapport, zéro résolution, zéro action, 100 % girouette.
08:17 Et il donne l'exemple, le RN a voté contre la PAC en 2019 pour en 2021.
08:21 Et maintenant, vous êtes de nouveau contre, ce qui est factuellement vrai.
08:25 Je voudrais préciser un peu plus ces dossiers, monsieur Attal,
08:26 parce que si les agriculteurs sont dans la rue aujourd'hui,
08:29 très en colère, et cette colère, elle est légitime,
08:32 ça n'est pas de la responsabilité du Rassemblement national.
08:35 C'est précisément parce que, depuis sept ans et plus,
08:39 nous sommes confrontés à des dirigeants en politique
08:41 qui multiplient, comme l'ont fait monsieur Attal et monsieur Macron depuis sept ans,
08:45 les accords de libre-échange qui mettent en concurrence notre agriculture...
08:49 N'êtes pas totalement contre tous les accords, en fait, Bardella.
08:52 Je vais vous répondre, avec des pays du bout du monde
08:55 qui ne respectent aucune des normes économiques, sociales, sanitaires,
08:59 environnementales qui sont imposées aux agriculteurs français.
09:01 Là, il parlait de la PAC.
09:03 Je vais vous répondre sur la PAC.
09:04 Monsieur Attal et monsieur Macron ont soutenu, à l'Union européenne,
09:07 la politique du Green Deal, dite du pacte vert,
09:10 qui prévoit dans les 20 prochaines années une baisse du nombre de cheptels,
09:14 une baisse des rendements agricoles,
09:16 des contraintes toujours plus difficiles sur les produits phyto
09:19 qui sont utilisés par les agriculteurs,
09:20 qui fait qu'aujourd'hui, nos agriculteurs n'arrivent plus à être compétitifs
09:23 et à vivre de leur travail.
09:24 Donc, il faut le patriotisme économique.
09:26 Deuxièmement, nous avons fait pression depuis cinq ans
09:29 sur la politique agricole commune au Parlement européen
09:31 pour que soient légalisés les aides d'État
09:33 et que les États puissent directement flécher les aides financières aux agriculteurs
09:39 vers les agriculteurs de leur État respectif.
09:41 La PAC a évolué.
09:42 Donc, elle n'est pas parfaite.
09:44 J'en conteste encore une fois la philosophie au niveau européen,
09:49 mais dans l'état actuel des choses,
09:51 cette PAC est nécessaire pour les agriculteurs.
09:53 Donc, je l'ai votée et je l'assume.
09:55 Quand ça va dans le bon sens,
09:56 vous pouvez voter avec la majorité présidentielle au Parlement européen.
10:00 C'est pas la majorité présidentielle,
10:02 mais en sous notre pression,
10:04 ils décident de revenir sur ce qu'ils ont fait depuis sept ans.
10:08 Puisque c'est nous qui avons inspiré ces décisions,
10:10 nous les soutenons.
10:11 Je vous donne un autre exemple qui n'a rien à voir.
10:13 Ça fait des années que le Rassemblement national
10:15 défend la brogation du droit du sol.
10:17 Lorsqu'à Mayotte, Gérald Darmanin,
10:18 qui a toujours soutenu le droit du sol,
10:20 vient au pied du mur dire "je suis contre le droit du sol",
10:23 merci de reprendre nos idées.
10:24 Il vient légitimer le combat politique que nous menons.
10:27 Mais voyez bien que sur l'intégralité des sujets,
10:29 en fait, il y a une convergence vers les analyses,
10:32 vers la lucidité et vers les solutions
10:34 que prône le Rassemblement national.
10:36 Et je crois que c'est de bonne augure,
10:37 évidemment, pour la suite,
10:39 parce qu'enfin, le bon sens peut se retrouver
10:41 à la tête de la politique.
10:42 Jordan Bardella, l'agriculture,
10:44 mais aussi, bien sûr, l'immigration
10:45 au cœur de la campagne des Européennes.
10:47 Vous avez d'ailleurs effectué un premier déplacement
10:48 dans les Alpes-Maritimes ce lundi,
10:50 en compagnie de l'ancien patron de Frontex,
10:52 Fabrice Leggeri, désormais numéro 3 sur votre liste.
10:55 Et on va en parler, mais tout d'abord,
10:57 sur ce déplacement à Menton,
10:58 vous avez rencontré les officiers de la CRS6
11:00 et vous avez reçu une médaille
11:02 des mains du commandant de cette compagnie.
11:04 Avec vidéo et photo,
11:06 le ministre de l'Intérieur a demandé un rapport,
11:08 une enquête à ce sujet.
11:09 Comment vous réagissez
11:10 et à quel titre avez-vous reçu cette médaille ?
11:13 J'ai visité une caserne,
11:16 un commandement de CRS.
11:18 En tant que parlementaire,
11:20 vous savez qu'en tant que parlementaire,
11:21 on a le droit de rendre visite à nos forces de l'ordre,
11:24 de se déplacer dans des établissements pénitentiaires,
11:27 dans des centres de rétention administrative,
11:29 mais cette polémique, elle est assez indigne, en fait.
11:32 Parce que moi, je pense que le ministre de l'Intérieur,
11:35 plutôt que de déployer son énergie
11:37 contre ses propres services,
11:39 devrait s'atteler à régler la question de l'insécurité,
11:42 de l'islamisation de notre société,
11:45 et à l'évidence, la question de notre immigration.
11:50 Parce que je suis effectivement allé à Menton
11:52 pour apporter mon soutien à nos forces de l'ordre
11:53 et à l'ensemble de ces fonctionnaires de police
11:55 qui sont confrontés à des afflux réguliers
11:58 entre la France et l'Italie,
12:00 et pour dénoncer une décision du Conseil d'État
12:02 qui s'appuie sur un avis...
12:04 J'explique pour que les Français comprennent bien.
12:06 La Cour de justice de l'Union européenne
12:09 a émis un avis qui a été mis en pratique
12:10 dans une décision du Conseil d'État au 2 février,
12:13 qui rend impossible les refoulements immédiats
12:16 de migrants à la frontière française.
12:18 Pas d'immédiateté.
12:19 Les policiers que je suis allé soutenir, visiter,
12:23 ils m'ont dit quoi ?
12:24 Ils m'ont dit "demain, si nous avons un afflux majeur
12:27 entre la France et l'Italie",
12:28 c'est-à-dire en fait à Lampedusa,
12:30 de gens qui arrivent et qui se retrouvent ensuite
12:31 à la frontière entre la France et l'Italie
12:33 pour rentrer dans l'Hexagone.
12:35 Nous ne pourrons pas faire face
12:36 et nous n'aurons pas les leviers juridiques
12:39 et administratifs pour les refouler.
12:41 Pour être totalement complet,
12:43 il faudrait vraiment s'entendre sur ces sujets-là
12:45 avec l'Italie et une fois qu'il y a accord avec l'Italie,
12:48 là, on pourra...
12:49 Mais c'est ingérable.
12:51 Les entrées en Méditerranée centrale
12:53 ont augmenté depuis juillet dernier de 300 %.
12:57 Moi, je dis une chose très simple,
12:59 c'est que ces élections européennes
13:00 revêtent aussi un enjeu de civilisation
13:02 et que l'immigration est peut-être le plus grand défi
13:06 qui va se poser à la France et à l'Europe.
13:08 Défi évidemment extérieur majeur
13:11 puisque la démographie fait l'histoire
13:13 et que nous sommes face à un continent, l'Afrique,
13:14 qui va passer d'un milliard de cent millions d'habitants
13:17 à deux milliards cinq cents millions d'habitants en 20 ans
13:19 et défi à l'intérieur de notre sol
13:21 où l'immigration entraîne sur le sol français
13:23 la constitution d'enclaves étrangères
13:26 où nos compatriotes n'ont plus le sentiment
13:28 d'être en sécurité ou de reconnaître leur pays.
13:31 Lors de ce déplacement, pardonnez-moi, Jordan Bardal,
13:33 c'est important parce qu'aussi les personnalités
13:34 qui vous entourent et qui peuvent apporter des solutions,
13:37 vous étiez, je le disais,
13:38 aux côtés de l'ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri,
13:40 numéro 3 sur votre liste.
13:42 J'ai souligné qu'à droite,
13:44 notamment François-Xavier Bellamy,
13:45 dénonce votre incohérence, dit-il,
13:47 soulignant que vous n'avez eu de cesse d'attaquer Frontex,
13:50 puisqu'on parle de l'immigration,
13:51 de la qualifier d'hôtesse d'accueil des migrants en 2019,
13:54 au même moment où M. Leggeri était le patron,
13:57 le directeur avait les manettes de Frontex.
13:58 Tout à fait, c'est la raison pour laquelle il a quitté Frontex.
14:02 Fabrice Leggeri, qui est un grand serviteur de l'État,
14:04 qui est un préfet français, était à la tête de Frontex,
14:06 qui est l'agence de garde frontière européenne.
14:08 Moi, j'ai dénoncé le rôle de Frontex.
14:10 Fabrice Leggeri, qui a été à la tête de Frontex,
14:12 il dit quoi ?
14:14 Il dit "J'ai été mis à la tête d'une agence
14:16 visant à protéger les frontières de l'Europe.
14:18 La Commission européenne et les ONG
14:20 m'ont empêché de faire mon travail."
14:22 Et il a été mis en cause par la Commission européenne elle-même,
14:26 par les institutions de l'Union européenne elles-mêmes,
14:28 qui sont ces supérieurs hiérarchiques,
14:30 pour avoir renvoyé et refoulé des bateaux
14:32 dans les pays de départ,
14:34 en tout cas au large des côtes européennes.
14:36 Donc, on a là un fonctionnaire européen,
14:38 qui est un grand serviteur de l'État français,
14:40 qui fait le choix du Rassemblement national,
14:42 parce qu'il dit que c'est le choix de la crédibilité sur l'immigration.
14:45 - Et qu'il dit précisément... - Vous aviez des mots très violents.
14:47 Exactement.
14:49 Et il dit "J'en suis parti, j'ai démissionné,
14:52 j'ai été poussé vers la sortie, il faut bien le dire,
14:55 parce que j'ai voulu faire mon travail
14:57 et que l'Union européenne est venue me dire
14:59 que mon rôle n'était pas de protéger les frontières,
15:01 mais d'accueillir les migrants."
15:02 Donc, Frontex était évidemment une hôtesse d'accueil pour migrants,
15:06 alors qu'elle devrait être un instrument
15:08 au service de la protection de nos frontières.
15:10 Moi, je crois en un principe très simple,
15:12 c'est la double frontière.
15:14 Il faut des protections aux portes de l'Union européenne,
15:17 en Grèce, en Italie.
15:19 Il faut rendre possible, par la loi et matériellement faisable,
15:23 le push-back, c'est-à-dire quand il y a des bateaux
15:26 qui arrivent sur les côtes européennes,
15:27 on les met en sécurité, on les raccompagne dans les pays de départ.
15:30 Et évidemment, il faut une dissuasion,
15:32 parce que tant que notre pays continuera d'être un guichet social
15:35 attractif sur le plan social, pour tous les peuples du monde,
15:38 alors nous organiserons les conditions de notre propre submersion.
15:41 Et moi, je dis une chose très simple,
15:43 Fabrice Leggeri dit "il faut mettre fin au temps de la naïveté",
15:47 et moi, je dis qu'il n'y a pas de droit inconditionnel à la France.
15:50 C'est ce dont vous parlerez certainement le 26 marche prochain à Paris,
15:54 puisque vous comptez organiser, Jordan,
15:56 des états généraux de l'immigration.
15:58 D'abord, avec qui ? C'est seulement le Rassemblement national,
16:01 parce qu'on a en tête, et je le rappelle aux plus jeunes,
16:04 aux auditeurs, aux téléspectateurs,
16:05 qu'il y avait eu ces états généraux également,
16:07 qui avaient été organisés par la droite,
16:09 je crois que c'était dans les années 90,
16:11 - une grande convention des états généraux. - Par le RPR.
16:13 Vous vous inspirez de ce qu'a fait la droite pour vos états généraux ?
16:15 Oui, je pense que le programme du RPR dans les années 90,
16:19 à l'époque où le RPR était réellement de droite,
16:21 est aujourd'hui le programme du Rassemblement national,
16:22 en tout cas sur la question de la sécurité et de l'immigration.
16:25 Moi, je pense que la sauvegarde de notre identité
16:28 et la défense de nos valeurs
16:29 est le sujet le plus fondamental de ces élections européennes.
16:33 Donc l'immigration a une place majeure dans cette campagne
16:35 et j'organiserai avec les parlementaires,
16:37 la force parlementaire du RN,
16:39 avec évidemment des personnalités de la société civile
16:42 dont je ferai connaître les noms.
16:43 - D'autres auront l'occasion... - Vous les avez déjà ?
16:44 ...de me rejoindre, j'ai ma petite idée,
16:46 d'autres auront l'occasion de me rejoindre sur la liste également
16:49 du Rassemblement national pour ces élections européennes,
16:51 parce que je souhaite faire l'union
16:52 et je souhaite faire le rassemblement
16:53 de tous les patriotes pour permettre la victoire.
16:56 Et nous ferons évidemment,
16:58 aujourd'hui, les états généraux de l'immigration
17:00 et nous proposerons, parce que l'enjeu n'est pas tant
17:02 de regarder aujourd'hui notre identité
17:04 et notre pays changé, mais de proposer des réponses
17:07 pour que la France demeure la France au XXIe siècle
17:10 et que les Français puissent évidemment être protégés.
17:12 La France, justement, Jordan Bardella,
17:13 après la mort de Navalny, d'Alexei Navalny,
17:15 opposant et adversaire numéro un à Poutine,
17:17 la France demande une enquête indépendante
17:19 sur la mort de l'opposant.
17:20 Vous, au pouvoir, vous l'auriez demandé ?
17:21 Oui, bien sûr.
17:22 Bien sûr, sans aucune hésitation ?
17:23 Bah, ça va de soi, le régime russe...
17:26 Ça va de soi, au nom de vous, je n'en suis pas si sûr.
17:28 Bah, vous m'interrogez, je vous réponds.
17:31 Alexei Navalny était le premier opposant au régime
17:34 et je crois qu'on reconnaît ou non la qualité démocratique
17:37 d'un État à la manière dont il considère ses opposants
17:39 et son opposition et enquête il doit y avoir.
17:43 Mais il est évident que le pouvoir russe a une part
17:45 de responsabilité dans le décès de son opposant, bien sûr.
17:49 Une part ?
17:49 Oui, c'est un euphémisme.
17:52 C'est-à-dire, donc, il est totalement responsable ?
17:53 Je pense qu'il a une très grande part de responsabilité,
17:56 évidemment.
17:56 Alors, pourquoi les eurodéputés RN, un an avant sa mort,
17:58 et la question avait été posée à Marine Le Pen
18:00 en février 2023 au Parlement européen,
18:02 n'ont-ils pas voté une résolution qui dénonçait
18:04 des conditions qui ont donc, si on vous entend bien,
18:06 conduit à cette mort ?
18:07 Parce qu'il ne faut pas se satisfaire du titre
18:09 des résolutions, il faut regarder ce qu'il y a
18:11 précisément dans ces résolutions.
18:13 Et moi, je...
18:15 Allez-y.
18:15 Non, non, non, mais c'est une longue résolution,
18:17 mais il décrit les conditions inhumaines de détention.
18:21 C'est une résolution peut-être symbolique pour certains,
18:23 mais qui dénonçait justement, eh bien,
18:25 les conditions d'enfermement de l'opposant.
18:26 Moi, je dénie le droit à l'Union européenne
18:29 de s'arroger des pouvoirs diplomatiques.
18:30 Voilà, donc on a toujours été extrêmement clairs
18:32 sur ce sujet.
18:33 À partir du moment où l'Union européenne
18:35 cherche à s'arroger les prérogatives diplomatiques
18:38 qui sont théoriquement celles des États,
18:39 eh bien, nous refusons ou nous abstenons
18:42 sur ce type de résolution.
18:43 Donc si c'était la France qui avait voté,
18:44 par exemple, au Parlement une telle, disons,
18:47 une sorte de résolution comme celle-là,
18:48 vous auriez voté ?
18:49 Probablement.
18:51 On est dans une dérive depuis, maintenant,
18:53 une décennie de l'Union européenne
18:55 qui, en matière diplomatique ou en matière de défense,
18:58 tente de s'arroger les prérogatives des États.
19:00 On l'a vu d'ailleurs sur les propos extrêmement ambigus
19:03 qu'a tenus Emmanuel Macron à l'égard
19:04 d'un éventuel partage de la dissuasion du système...
19:08 C'est pour ça que vous n'avez pas voté
19:09 pour dénoncer les conditions.
19:10 Oui, je pense qu'il faut mettre des lignes rouges.
19:12 Voilà, et je pense que l'Union européenne
19:15 doit être remise à sa place
19:17 et que l'Europe, moi, je crois dans l'idée européenne,
19:20 mais doit être d'abord une Europe des nations,
19:21 des coopérations entre États.
19:23 Et il y a des lignes rouges.
19:24 Je pense que la gestion de l'immigration
19:25 est une ligne rouge.
19:26 La défense et la diplomatie sont également
19:28 d'autres lignes rouges,
19:29 parce que si on écoute l'Union européenne,
19:30 il faut faire la guerre avec la terre entière.
19:32 Merci, Jordan.
19:33 Juste d'un mot, comment on appelle un régime
19:34 qui tue ses opposants ?
19:36 Un régime autoritaire, voire plus.
19:38 Plus, c'est quoi ?
19:39 Totalitaire.
19:40 C'est le cas de la Russie ?
19:41 Je ne distribue pas des brevets de...
19:44 Je ne sais pas, moi, Emmanuel Macron.
19:46 La Russie est une puissance nucléaire.
19:48 La France est une puissance nucléaire.
19:50 Par conséquent, je crois qu'il faut être
19:51 extrêmement vigilant, surtout en temps de guerre,
19:53 aux mots que l'on utilise,
19:54 mais c'est à l'évidence un régime autoritaire.
19:56 Merci, Jordan Bardella.
19:57 Merci à vous.
19:57 C'était votre grande interview ce matin, et à bientôt.
19:59 Merci Sonia Mabrouk, merci Jordan Bardella.
20:01 A tout de suite sur Europe 1.
20:02 Restez avec nous dans un quart d'heure,
20:04 la revue de presse de Jacques Serret,
20:05 puis juste après, le journal de Christophe Lamarre.
20:07 On retrouvera la chronique de Gaspard Pouste.
20:09 7h-9h, Heureux par Matin.

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