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Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête! et tête de liste aux prochaines élections européennes, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de sa proposition aux chefs de partis de droite, du manque de fermeté de Gérald Darmanin et des élections européennes.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00 Et place à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:08 Bonjour à vous Marion Maréchal.
00:09 Bonjour.
00:10 Et bienvenue, vous êtes tête de liste Reconquête, c'est le parti d'Éric Zemmour aux européennes.
00:15 Marion Maréchal, tandis que le projet de loi immigration est en débat au Sénat,
00:19 vous avez proposé un référendum d'initiative partagée sur l'immigration
00:23 en appelant les partis de droite à se mobiliser, à mobiliser leur électorat.
00:27 À l'instant, réponse d'Éric Ciotti qui dénonce une proposition, je cite,
00:31 qui n'est pas réaliste, qui n'est pas sérieuse et qui serait même anticonstitutionnelle.
00:35 Alors cette initiative a au moins le mérite de faire tomber les masques.
00:39 C'est-à-dire, de quoi parlons-nous ?
00:40 Aujourd'hui, nous avons 65% des Français qui veulent un référendum sur l'immigration
00:44 et entre 60 et 80% selon les sondages d'opinion, qui veulent réduire l'immigration.
00:48 Et malgré ça, le peuple français, disons-le, n'est pas entendu, n'est pas écouté.
00:51 Le président ne veut pas s'engager à faire un référendum sur le sujet.
00:54 Même si, pardonnez-moi, hier, il a envoyé une lettre en indiquant sa volonté
00:58 d'ouvrir le champ du référendum en question de société.
01:00 Il tourne autour sans jamais expliciter clairement, en effet, qu'il souhaite ce référendum.
01:04 Il ne s'y est pas engagé malgré les demandes de certains partis.
01:06 Aujourd'hui, l'ensemble des États-majors à droite appellent ce référendum depuis longtemps.
01:10 Donc moi, j'en ai tiré la conclusion que plutôt que d'attendre la bonne volonté d'un président
01:14 qui se refuse à écouter les Français, donnons-nous les moyens d'organiser, d'imposer ce référendum.
01:18 Il y a un moyen dans la Constitution qui s'appelle le référendum d'initiative partagée.
01:21 Pour cela, il faut quoi ? 185 parlementaires. Ils existent entre les députés RN et LR.
01:26 Il faut 4,8 millions de signatures. Ce qui est un seuil évidemment très élevé.
01:31 Mais je pars du principe qu'en l'état actuel de la situation,
01:34 vu l'état de l'opinion publique et la gravité de la situation migratoire,
01:37 si tous les partis RN reconquêtent Nicolas Dupont-Aignan,
01:40 qui a d'ailleurs, lui, pour le coup, salué cette initiative,
01:43 et les Républicains travaillent ensemble à l'obtention de ces 4,8 millions de signatures, c'est possible.
01:50 Pourquoi ils ne le veulent pas ?
01:52 Eric Ciotti dit non, du côté du RN de Jordan Bardala.
01:57 On vous dit "mais nous allons proposer justement et apporter cette proposition le 17 novembre".
02:01 Les électeurs en tireront toutes les conclusions.
02:03 Mais je pense que derrière ça, il y a un réflexe politicien.
02:06 Et je le regrette parce que je crois qu'on devrait, sur un sujet aussi essentiel et aussi vital,
02:09 mettre de côté les petits esprits de boutique.
02:11 Et moi, ce qui me désespère avec Eric Ciotti, c'est que j'ai retrouvé des déclarations de lui pas très lointaines.
02:19 Je pense à des déclarations en août, dans un meeting à Canet,
02:22 où il disait lui-même qu'il fallait un référendum sur l'immigration.
02:26 Il a manifestement changé d'avis.
02:28 Quant à Jordan Bardala, il n'a pas eu encore de réponse officielle.
02:31 Vous ne vous faites pas beaucoup de doute, à mon avis.
02:33 Oui, mais ce que je trouve regrettable, c'est que nous avons Jordan Bardala
02:38 qui a demandé au président de la République un référendum.
02:40 Moi, j'ai davantage confiance dans la capacité du peuple français à se mobiliser pour avoir ce référendum
02:45 que dans ce président de la République, qui jusqu'ici n'a jamais voulu aller dans cette direction.
02:51 Donc, j'ose espérer que les choses peuvent encore changer.
02:55 Je ne peux pas croire aujourd'hui que même Eric Ciotti se cantonne à cette posture,
02:58 alors que dans son propre électorat, 80% des LR veulent ce référendum.
03:03 À un moment donné, il faut être quand même capable de mettre ses actes en accord avec ses grandes déclarations.
03:07 Ou alors, les masques tomberont, les électeurs en tireront toutes les conclusions.
03:10 Est-ce qu'ils ne sont pas, Marianne Maréchal, en train de vous dire non à ce que vous essayez de faire,
03:13 c'est-à-dire l'union des droites, à travers un sujet d'importance qui est l'immigration ?
03:18 Or, ils n'en veulent pas, ni ORL, ni FLR.
03:20 Ça va au-delà de l'union des droites.
03:22 En l'occurrence, nous sommes d'accord, puisque chacun a dit qu'il voulait un référendum.
03:26 Très bien. Les Français sont majoritaires.
03:28 Il faut savoir que sur l'immigration, c'est l'un des rares sujets consensuels dans notre pays.
03:31 On n'a quand même pas 50.
03:33 Nous vivons les drames que nous connaissons aujourd'hui,
03:36 à la fois sur le plan sécuritaire et sur le plan de l'islamisme et du terrorisme,
03:40 qui a duré des années et de manière très exacerbée depuis quelques semaines.
03:44 Donc, moi, je veux simplement nous donner les moyens d'agir.
03:48 Ce projet de loi qui arrive à l'Assemblée nationale m'apparaît et apparaît à beaucoup.
03:52 Au Sénat d'abord et à l'Assemblée.
03:54 Tout à fait. Il m'apparaît insatisfaisant.
03:56 Il y a, selon moi, un manque de réalisme et de crédibilité de la part de Gérald Darmanin,
04:01 qui, pour moi, n'est absolument pas légitime à pouvoir se présenter devant les Français
04:04 et porter ce projet de loi, quand on a le bilan qui est le sien en matière sécuritaire,
04:07 en matière migratoire. Je rappelle quand même le record d'entrée légale et illégale
04:11 historique dans notre pays sous son ministère.
04:13 Le ministre de l'Intérieur n'est pas légitime à porter un projet de loi sur l'immigration ?
04:16 Ah non, il n'est pas légitime.
04:18 Indéniablement, aujourd'hui, il a un bilan, Gérald Darmanin.
04:21 C'est le ministre de l'accueil du bateau de clandestin de l'Océan Viking à Toulon.
04:25 C'est le ministre qui était en exercice lorsque ce migrant clandestin tunisien
04:30 passé par l'Ampédouza est allé frapper et tuer des personnes dans la Basilique à Nice.
04:34 C'est celui également de l'affaire Lola. Rappelons quand même cette jeune fille
04:37 tuée par une femme qui était sous obligation de quitter le territoire français.
04:40 Donc, il y a de multiples défaillances. Il se refuse à démissionner.
04:43 Lui, il dit que c'est le ministre qui, aujourd'hui, fait beaucoup d'expulsions
04:47 de délinquants étrangers. Il dit que c'est le ministre qui porte le projet de loi
04:50 des plus fermes et qui, justement, permet de supprimer les protections d'éloignement,
04:55 notamment pour ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans, d'être plus ferme
04:58 pour toutes ces expulsions. Tout ça n'est pas écrit dans le projet de loi ?
05:01 Le problème, si vous voulez, c'est que M. Darmanin a un bilan de 3 ans,
05:04 pas seulement de 2 semaines. En effet, il s'agit de beaucoup
05:07 depuis que ce professeur Dominique Bernard a été assassiné.
05:10 J'imagine qu'il sent que sa grande perspective présidentielle en 2027
05:14 est peut-être ébranlée par ce qui est en train de se passer.
05:16 Donc, il s'agit de beaucoup. Il fait un projet de loi dans lequel,
05:18 pour le coup, il y a un certain nombre de choses intéressantes.
05:20 Quand on va, typiquement, réduire les restrictions pour expulser
05:25 un certain nombre de personnes, moi, je dis bravo.
05:27 La seule chose que je dis aux Français, c'est que ne vous faites pas
05:31 beaucoup d'illusions. C'est-à-dire que le grand réflexe français
05:33 chaque fois qu'il y a un événement, c'est de durcir la loi.
05:35 Mais rappelons quand même que ce ministre de l'Intérieur n'est déjà pas capable
05:38 d'appliquer efficacement la loi qui existe.
05:41 C'est intéressant, M. Marchand. Vous reconnaissez quand même
05:43 certaines avancées. Alors, est-ce que vous dites comme Marine Le Pen,
05:46 d'accord, c'est insuffisant, mais c'est mieux que rien ?
05:48 Si j'étais à l'Assemblée nationale, de toute façon, tout ce qui va
05:51 dans le bon sens, je le vote. Mais ce que je constate aujourd'hui,
05:53 je m'en remets aux déclarations du préfet des Alpes-Maritimes,
05:56 qui lui-même expliquait qu'il y avait, en l'état actuel du droit,
05:58 un sens qu'on ait besoin de changer la loi. Rien que dans les Alpes-Maritimes,
06:01 non seulement des centaines de fichiers S, mais des dizaines et des dizaines
06:04 de personnes expulsables et qui ne sont pas expulsées en l'état actuel du droit.
06:08 Donc, je dis juste aux Français, ne vous faites pas beaucoup d'illusions.
06:10 Du droit et du droit européen.
06:12 Et du droit européen, tout à fait, en l'état actuel du droit.
06:14 Alors, même un référendum, Marion Maréchal, n'aurait pas permis
06:17 de sortir de la jurisprudence européenne.
06:19 Pourquoi je vous dis ça ? Parce qu'aujourd'hui, ce projet de loi,
06:22 le problème de ce projet de loi, c'est qu'il prend la question migratoire
06:25 par le petit bout de la lorgnaise. C'est-à-dire qu'il va faciliter légalement
06:28 un certain nombre de cas d'expulsion, et en cela très bien,
06:31 mais il ne s'attaque pas au carburant de l'immigration, aux raisons
06:34 pour lesquelles les personnes viennent massivement, légalement d'ailleurs,
06:37 et illégalement sur le territoire français. Et en cela, il n'y a rien,
06:40 par exemple, sur ce qui serait notre souhait, la suppression du droit du sol.
06:43 Il n'y a rien sur la réforme du Code de la nationalité pour permettre
06:47 d'avoir un accès beaucoup plus dur à la nationalité française.
06:50 Il n'y a aucune remise en cause aujourd'hui de la largesse des politiques
06:53 sociales accordées aux personnes étrangères, en situation d'ailleurs légale
06:57 ou illégale. Nous, nous sommes même pour la priorité nationale.
07:00 A voir si l'aide médicale d'État peut évoluer.
07:02 Ça, c'est un soin d'une partie du Sénat, en effet, mais par exemple,
07:05 le fait de réserver les aides sociales aux Français pour les aides sociales
07:08 non contributives, il n'y a rien, par exemple, sur la réforme du droit d'asile,
07:12 qui pourtant est un sujet central.
07:14 - C'est un sujet central, mais vous l'auriez quand même voté.
07:17 - Qui en tout cas n'apportera pas de solution sur le moyen terme,
07:20 parce qu'une fois de plus, ça n'empêchera pas l'arrivée massive d'entrées.
07:23 Ça ne fera que chercher à régler de manière très partielle
07:26 ceux qu'on peut expulser s'il y a de la volonté politique derrière.
07:29 - Je voudrais vous faire réagir, Marion Maréchal, à cette photo
07:32 que je vais décrire à nos auditeurs d'Europe 1 et nos téléspectateurs
07:35 de CNews vont la voir à l'aéroport de Roissy, où il y a eu une prière
07:39 collective dans un terminal de l'aéroport.
07:43 Cette photo a fait polémique sur les réseaux sociaux.
07:46 Le PDG d'aéroport de Paris, Augustin Dromanet, a affirmé
07:50 que c'était une situation singulière, qu'elle ne se répétait pas souvent
07:54 et qu'il ne valait pas mieux en parler en ce moment dans un contexte aussi inflammable.
07:58 - Ne parlons de rien, ne parlons pas des offensives islamiques régulières
08:02 dans notre pays qui cherchent à mettre à l'épreuve notre modèle social
08:06 et notre modèle de vivre ensemble, comme on dit, parce que la réalité,
08:09 c'est que ce genre d'initiative n'est pas anodine.
08:12 Ce cher monsieur rappelle qu'il y a des lieux de prière dédiés,
08:15 donc il y a manifestement une volonté d'affichage dans l'espace public
08:20 et ça n'est pas anodin parce que dans notre pays, vous savez,
08:23 il y a parmi les nombreux courants islamistes, un courant qui s'appelle
08:27 "Les frères musulmans" et je le corrèle à cela parce que c'est intéressant.
08:30 Ce courant a une doctrine politique qui consiste non seulement à faire en sorte
08:34 que les musulmans ne s'assimilent pas, ils le disent explicitement,
08:36 au moins ils ont un projet qui est très clair,
08:38 donc que les musulmans ne s'assimilent pas,
08:40 donc ne renoncent en rien à leur pratique religieuse
08:42 et surtout de mettre à l'épreuve la société française par des offensives régulières
08:46 pour que notre société s'adapte aux pratiques islamiques
08:50 et donc n'empêche pas la pratique publique d'un certain nombre de choses
08:55 comme la prière ou le port du voile.
08:57 Donc il ne faut pas croire qu'on est là face à des phénomènes anecdotiques ou isolés.
09:02 C'est vraiment des choses concertées, de la même manière d'ailleurs
09:04 qu'à l'école avec la Baïa, nos propres services de renseignement
09:07 avaient quand même indiqué qu'il ne s'agissait pas là de crise d'ado isolée
09:10 mais véritablement d'offensives organisées.
09:12 Alors dans ce cas, est-ce que vous reconnaissez justement, j'allais dire,
09:15 la lucidité ou la prise de conscience ?
09:18 Vous choisirez les mots, Marian Maréchal, de Gabriel Attal sur la Baïa
09:21 ou de Gérald Darmanin face à ces événements
09:25 ou face par exemple à la haine qui déferle de l'antisémitisme.
09:29 Gérald Darmanin affirme que ça ne passera pas
09:31 et que toute manifestation où il y aura des slogans de haine et des slogans anti-juifs,
09:35 eh bien évidemment il y aura sanctions. Est-ce que c'est une fermeté ?
09:38 Alors deux choses. La première en ce qui concerne Gabriel Attal,
09:41 nous avons salué le fait qu'il ait interdit la Baïa.
09:44 Très bien, le seul problème c'est que depuis manifestement il se repose.
09:46 Il a interdit la Baïa, il ne se passe plus grand-chose depuis
09:48 et pourtant l'école aurait besoin de beaucoup de réformes.
09:51 Mais dont acte, évidemment on lui donne ce point et c'est très positif.
09:56 En ce qui concerne l'influence aujourd'hui islamiste
09:59 qui participe d'ailleurs de cet antisémitisme d'atmosphère,
10:02 si on devait utiliser cette expression dans notre pays,
10:05 je n'ai pas le sentiment que les choses sont prises à bras-le-corps.
10:07 Moi j'aurais aimé par exemple que Gérald Darmanin s'inspire du modèle autrichien.
10:11 En Autriche, les frères musulmans ont été interdits.
10:14 Donc toute détention et programmation et diffusion de leurs pensées,
10:19 leurs slogans, leurs doctrines, leurs auteurs, est interdite et poursuivie.
10:24 Aujourd'hui dans notre pays on est très loin de cela puisque les frères musulmans...
10:27 Interdire l'idéologie des frères musulmans.
10:29 ...et leurs penseurs et leurs auteurs et leurs maîtres à penser bien sûr.
10:32 En l'occurrence on est très loin de ça dans notre pays
10:35 puisque les frères musulmans sont extrêmement puissants.
10:37 Ils ont des associations, ils ont des mosquées, ils ont des centres culturels.
10:40 Ils sont même très souvent...
10:41 - Entre lesquels on ne l'est pas du tout dans notre pays ?
10:43 - Excusez-moi mais nous avons aujourd'hui une organisation
10:46 qui s'appelle les musulmans de France,
10:48 qui est l'héritier si je puis dire de l'ex-UOIF,
10:52 qui est quasiment un interlocuteur officiel du gouvernement.
10:55 Le monsieur le ministre de l'Intérieur lui-même s'est rendu à plusieurs reprises
11:00 dans un certain nombre de sites proches des frères musulmans.
11:03 Je pense au lycée AVEROS qui fait beaucoup parler de lui ces derniers temps.
11:07 - Vous allez jusqu'à faire un lien entre le ministre de l'Intérieur et des relais islamistes en France ?
11:11 - Non mais ce que je dis c'est qu'il y a à minima une naïveté.
11:15 Alors j'espère qu'on commence enfin à ouvrir les yeux.
11:20 Mais en ce qui concerne la lutte contre ces courants,
11:23 malheureusement je ne vois pas encore la réponse.
11:25 Et j'aimerais quand même dire que si nous sommes aujourd'hui face à une explosion
11:28 de l'antisémitisme en France, il faut indéniablement le lier
11:32 aux conséquences de la politique d'immigration depuis des années.
11:36 - Et le lien est-ce que vous le faites aussi avec l'extrême gauche ?
11:38 Comment vous qualifiez à ce sujet Jean-Luc Mélenchon ?
11:41 - Je trouve que "idiot utile" c'est presque un peu faible.
11:45 Je trouve qu'il est d'un cynisme électoral absolument ignoble.
11:50 Je pense qu'il fait un calcul démographique, je vais vous parler très froidement.
11:54 Aujourd'hui nous savons d'ores et déjà qu'à peu près 69% de l'électorat musulman
11:58 vote pour Jean-Luc Mélenchon.
12:00 Peut-être espère-t-il à travers cette opposition Israël-Palestine
12:04 pouvoir gagner encore davantage d'un vote communautaire
12:09 et en faisant un calcul démographique sur le moyen terme,
12:13 se dire que finalement l'histoire fera que cette masse électorale
12:17 pourra le tirer à son bénéfice dans les années à venir.
12:20 - Il n'est pas antisémite lui-même si je vous entends bien.
12:23 Il fait un calcul cynique électoral mais vous ne lui reprochez aucune parole antisémite.
12:28 - Je ne sais pas si lui directement a tenu des propos antisémites.
12:31 En tout cas il a souvent des propos ambigus malgré tout.
12:34 Et il ne semble pas outré par aujourd'hui les ambiguïtés de la défense de la Palestine
12:41 qui s'exprime dans un certain nombre de manifestations
12:44 avec des propos douteux si ce n'est même carrément condamnables.
12:48 Donc non, je trouve quand même qu'il y a une ambiguïté douteuse.
12:51 - Et est-ce que vous dites, comme votre adversaire aux Européennes,
12:54 Jordan Bardella, qui est président du RN,
12:56 je cite ce qu'il a dit Marion Maréchal,
12:58 Jordan Bardella a dit "je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen soit antisémite".
13:02 - Non mais je vais vous dire, depuis 48 heures ou 72 heures,
13:06 il se passe quelque chose d'assez amusant si on peut dire ça comme ça.
13:10 C'est-à-dire que depuis maintenant 2-3 semaines,
13:12 le visage de l'extrême gauche s'est révélé.
13:15 On a vu que dorénavant, l'extrême gauche avait fait le choix...
13:19 - Vous en avez parlé.
13:20 - Oui, je viens d'en parler, avait fait le choix électoral et douteux
13:24 à travers sa prise de position sur le Hamas...
13:26 - Mais on peut quand même poser la question sur Jean-Marie Le Pen, ça n'empêche pas.
13:29 - ... d'un vote communautaire frôlant avec l'islamisme et l'antisémitisme.
13:33 Et donc qu'est-ce qui se passe depuis 72 heures ?
13:35 Eh bien, certaines parties de journalistes sont paniquées
13:40 et donc essayent de revenir à leur vieille lune
13:43 pour expliquer que finalement, non, la grande menace qui pèse sur les Français, c'est l'extrême droite.
13:46 Donc on ravive, on rappelle un certain nombre de propos de Jean-Marie Le Pen,
13:50 qui je rappelle aujourd'hui a 95 ans, il n'est plus en politique.
13:52 - On rappelle des condamnations.
13:53 - Des propos d'ailleurs dont moi, j'ai jamais eu le complexe de dire que j'étais en désaccord.
13:56 Donc je suis très à l'aise avec vous.
13:57 Maintenant, ce que j'aimerais quand même rappeler,
13:59 c'est que ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a attaqué l'école juive de Toulouse.
14:01 Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a attaqué l'hyper-Kécher.
14:03 Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a tué Miraï Knoll. Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a tué Ilan Halimi.
14:08 Voilà, donc ce que j'aimerais simplement dire, c'est que, ce dont je suis sûre,
14:12 c'est que si on avait davantage écouté Jean-Marie Le Pen sur l'immigration et l'islamisation il y a de ça 40 ans,
14:17 il y aurait très certainement moins d'antisémitisme aujourd'hui dans notre pays.
14:19 - On vient d'entendre votre explication, Maria Maréchal.
14:21 Néanmoins, j'ajoute et je vous demande encore une fois de me préciser,
14:25 parce qu'il a dit "je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen soit antisémite".
14:28 C'était ma question. Et vous ?
14:29 - Bah, moi c'est très simple.
14:30 Vous savez, c'est mon grand-père. J'ai eu l'occasion de le fréquenter, y compris sur le plan personnel.
14:36 Et je n'ai jamais entendu de propos antisémites de sa part dans le cadre privé.
14:42 - Mais vous parlez des discours publics, à l'échec mondial.
14:44 - Je l'ai dit, je l'ai une fois plus, je lui ai même dit en face.
14:46 Et je l'ai dit quand il faisait encore de la politique et où il pouvait encore répondre.
14:49 Il y a eu un certain nombre de choses que je ne partageais pas du tout, sur lesquelles j'étais en profond désaccord.
14:54 Maintenant, j'essaye d'être juste.
14:56 - Mais vous ne répondez pas à la question.
14:58 - Je vous réponds. J'essaye d'être juste. Jean-Marie Le Pen, c'est un homme qui a 50 ans de vie politique.
15:02 Donc j'essaye d'être juste. Il y a des choses, en effet, que je ne partage pas et qui sont condamnables.
15:07 Mais il y a eu aussi beaucoup. Il a été, à certains égards, un visionnaire.
15:11 Et une fois de plus, je vous le redis, s'il avait été écouté, probablement, il y aurait moins d'actes antisémites aujourd'hui dans notre pays.
15:16 - Une question pour conclure sur les Européennes. Vous êtes tête de liste reconcote.
15:20 On a vu les sondages très favorables à Jordan Bardella, qui ici même affirme que c'est le vote utile.
15:25 Le ERN aux Européennes, le vote utile. Est-ce que ça existe, le vote utile aux Européennes ?
15:30 - Non, ça n'existe pas pour une raison simple. C'est que c'est un scrutin proportionnel à un tour.
15:34 Donc chaque voix compte. Et moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que déjà, c'est les Français qui décident de l'utilité d'un vote ou pas.
15:40 Jordan Bardella a l'assurance d'être élu aux prochaines élections européennes et très bien.
15:45 Maintenant, la question se pose, c'est est-ce que Jordan Bardella va tout seul au Parlement européen
15:48 ou est-ce qu'il y va avec d'autres mouvements, dont celui de Reconquête, qui viendront porter une voix complémentaire au Parlement européen
15:57 pour défendre l'identité européenne et française ?
16:01 - Et vous seriez quel vote, par rapport au vote utile ?
16:03 - Je crois que c'est utile. C'est un vote déjà singulier, puisque c'est un vote non seulement pour la défense de l'identité,
16:09 mais aussi pour la défense d'une vision économique qui n'est pas celle du ERN, je le rappelle quand même,
16:13 qui est probablement moins étatiste, plus tournée vers le travail et moins vers la citana.
16:18 Un vote également contre la propagande woke et LGBT.
16:22 Et puis aussi un vote pour justement la défense de cette union des droites, de cette idée majoritaire à droite,
16:26 et que nous sommes pour l'instant les seuls à porter, mais dont je ne doute pas que les élections européennes permettront peut-être demain,
16:31 justement si Reconquête fait un bon score, d'aboutir, je l'espère, dans les années à venir.
16:36 - Merci Marion Maréchal, c'était votre grande interview ce matin sur CNews Europe 1. A bientôt.

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