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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la loi immigration en examen dès ce matin, de la motion de rejet si le Rassemblement national et Les Républicains ne votent pas cette version, de la dissolution du groupe cato traditionnaliste, de l'ensauvagement de la société et du racisme anti blanc.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la loi immigration en examen dès ce matin, de la motion de rejet si le Rassemblement national et Les Républicains ne votent pas cette version, de la dissolution du groupe cato traditionnaliste, de l'ensauvagement de la société et du racisme anti blanc.
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:05 - Place donc à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:08 Bonjour à vous Gérald Darmanin. - Bonjour.
00:10 - Et bienvenue, vous êtes le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:12 Cet entretien intervient alors qu'une journée décisive démarre pour le projet de loi immigration.
00:17 Une motion de rejet déposée par les écologistes pourrait mettre le gouvernement en grande difficulté ?
00:22 Si, et seulement si elle est soutenue par l'URN et les LR.
00:25 Hier, Gérald Darmanin au grand rendez-vous.
00:27 Marine Le Pen a dit "encore réfléchir".
00:29 A des arguments pour et des arguments contre.
00:31 Éric Ciotti, lui, veut absolument débattre du texte tel que sorti du Sénat.
00:36 Donc les LR menacent de voter cette motion.
00:38 Est-ce que vous vous préparez, Gérald Darmanin, ce matin à toutes les éventualités,
00:43 y compris que ce soit la fin avant même le début pour ce projet de loi ?
00:47 - Nous avons une majorité relative à l'Assemblée nationale.
00:50 Mathématiquement, les oppositions réunies, quand elles s'opposent à la majorité au gouvernement, gagnent.
00:56 Donc mathématiquement, la motion de rejet est adoptée cet après-midi.
01:00 Ça, c'est la logique classique.
01:02 Maintenant, il y a la politique.
01:04 Ce sera un déni de démocratie que de ne pas débattre de l'immigration.
01:06 Parce que c'est quoi la motion de rejet ?
01:08 C'est le rejet du débat.
01:09 C'est-à-dire que les oppositions qui ne pensent pas du tout pareil,
01:12 les Verts qui vont porter cette motion de rejet, comme les FI,
01:15 ils sont pour la régularisation totale des sans-papiers,
01:18 ils sont pour lutter contre les étrangers délinquants sans les expulser peut-être.
01:23 Ils sont dans un champ radicalement différent de ce qu'on pense,
01:26 et radicalement de ce que pensent les LR par exemple.
01:29 C'est normal qu'ils ne veulent pas débattre de l'immigration, ça les dérange.
01:34 Mais les LR ou le RN, ce serait quand même très particulier
01:37 qu'on ne puisse pas, à l'Assemblée nationale, pendant 15 jours,
01:40 débattre d'un sujet qui passionne les Français,
01:42 qu'il soit pour ou contre le projet du gouvernement.
01:45 Donc ce sera un déni de démocratie.
01:46 Déni de démocratie ?
01:47 Oui, ce sera un déni de démocratie.
01:48 Vous utilisez ce mot-là, c'est possible.
01:50 En démocratie, il est possible de voter pour une motion de rejet.
01:53 Je suis député ministre pendant le temps que je le suis,
01:57 mais j'ai été élu par mes électeurs pour débattre des sujets qui intéressent les Français.
02:01 Qu'est-ce qu'ils vont dire à leurs électeurs, tous ces gens,
02:03 en disant l'immigration c'est très important, il faut des mesures très fermes,
02:06 mais dès que le gouvernement vient avec un texte, bon ou mauvais d'ailleurs,
02:08 on est là pour l'amender, pour en discuter, pour voter pour ou pour voter contre.
02:11 Ah non, non, cachez-moi ce texte que je ne saurais voir.
02:14 Bon, c'est pas très sérieux.
02:15 Donc je suis sûr que quand même, il y a des esprits dans les oppositions
02:20 qui se disent qu'il faut débattre d'un sujet si important.
02:23 Il y a des mesures très fortes dans ce texte.
02:25 On va en parler un instant.
02:26 Mais si ces mesures fortes ne sont pas adoptées,
02:28 et que demain, après-demain ou après-après-demain, il y a un drame,
02:32 une personne qui était un criminel ou un radicalisé étranger
02:36 qui aurait pu être expulsé grâce à cette loi qui ne l'aura pas été,
02:38 quelle sera la responsabilité des parlementaires
02:40 qui n'ont même pas voulu débattre de ce sujet ?
02:42 Vous faites porter la responsabilité d'éventuels actes criminels
02:45 qui pourraient être effectués par ces délinquants étrangers
02:48 sur des élus de la nation ?
02:49 C'est quand même une menace lourde.
02:51 Mais c'est la vérité.
02:52 Moi, je suis quelqu'un qui prend ces responsabilités.
02:54 J'ai, à la demande du président de la République,
02:56 présenté un texte gouvernemental.
02:57 Il a été adopté par le Sénat, qui ne soutient pas le gouvernement.
03:00 Et pourtant, il a accepté de débattre.
03:02 Le Sénat lui-même, nous n'avons que 23 sénateurs
03:04 qui nous soutiennent au Sénat sur 320, a accepté de débattre.
03:07 Et je remercie M. Retailleau, M. Marseille et M. Larcher.
03:10 On a réussi à avoir un texte.
03:12 On l'a présenté en commission des lois à l'Assemblée.
03:14 Nous étions minoritaires.
03:15 Bon, ben voilà, on a réussi à passer ce texte malgré tout.
03:18 Là, on débat avec l'Assemblée.
03:19 Ma main est tendue, notamment auprès des LR,
03:21 pour dire, prenons les dispositions que vous proposez
03:23 pour le bien de la nation, pour le bien d'intérêt général.
03:26 Travaillons ensemble.
03:27 Si la politique du pire est celle des oppositions,
03:30 si vraiment, ils ne veulent débattre d'aucun sujet,
03:32 s'ils ne veulent pas qu'on parle d'immigration,
03:34 alors que je crois que c'est une des préoccupations des Français,
03:37 je crois qu'en effet, c'est mes parlementaires
03:39 qui auront cette responsabilité.
03:41 Gérald Darmanin, la majorité relative à l'Assemblée
03:43 vous pousse au compromis, on l'a compris,
03:45 mais jusqu'où vous venez de parler du texte sur le Sénat.
03:47 Le texte au Sénat, vous l'avez salué,
03:49 alors qu'il a été profondément modifié
03:51 par rapport à la version originale.
03:53 Et puis, vous avez salué aussi ce qui s'est passé
03:56 en commission des lois à l'Assemblée.
03:58 En fait, on se demande avec quel Gérald Darmanin vous êtes d'accord.
04:00 Je suis d'accord avec le texte tel que proposé par le gouvernement,
04:03 qui a été validé intégralement par le Sénat
04:05 à deux articles près,
04:07 et intégralement par l'Assemblée nationale
04:09 avec tous ses articles cette fois-ci.
04:11 J'ai présenté 27 articles.
04:13 Sur ces 27 articles, il y a trois grands sujets.
04:15 Un, la simplification des recours.
04:17 Aujourd'hui, il y a 12 recours pour expulser un étranger.
04:19 Je propose de passer à trois.
04:21 On met deux ans et demi aujourd'hui à dire à quelqu'un de partir,
04:23 demain on mettra neuf mois.
04:25 Ça, le Sénat l'a voté, l'Assemblée en commission des lois l'a voté,
04:27 c'est très important pour appliquer les fameuses EQTF.
04:29 Deux, les étrangers délinquants.
04:31 Il y en a 4000 par an que l'on peut expulser en plus
04:33 et je ne peux pas expulser parce que la loi m'en empêche.
04:35 Le Sénat l'a voté, la commission des lois de l'Assemblée l'a voté,
04:39 c'est ce que j'ai proposé, tant mieux, c'est la sécurité des Français.
04:41 Et trois, l'intégration.
04:43 Il faut passer un examen de français pour avoir un titre de séjour.
04:45 Le Sénat l'a voté, l'Assemblée l'a voté.
04:47 Après, vous savez...
04:49 - Monsieur le ministre, c'est difficile ce matin quand même d'assurer
04:51 que c'est le même texte qui a été durci au Sénat,
04:53 détricoté... - Si, il y a eu 60 articles
04:55 qui ont été rajoutés au Sénat. - Alors pourquoi les LR ne veulent pas y aller ?
04:57 - Je ne suis pas membre des LR, il faut leur poser la question,
04:59 moi je leur tends la main.
05:01 Travaillons ensemble à la sécurité des Français.
05:03 - Pourquoi ils ne l'apprennent pas ? Imaginons Gérald Darmanin,
05:05 que tout à l'heure à 16h, le RN s'abstienne sur la motion de rejet
05:07 et qu'Éric Sautier et Olivier Marlex
05:09 appellent à voter une telle motion de rejet.
05:11 - Je n'imagine pas que les LR,
05:13 qui ont un grand parti de gouvernement,
05:15 qui ont un parti gaulliste, qui regardent, j'imagine,
05:17 l'intérêt général avant les questions politiques-poéticiennes,
05:19 soient moins constructifs
05:21 que pourrait être le rassemblement national
05:23 et surtout ne veulent pas y débattre de l'immigration.
05:25 Madame Mabrouk,
05:27 si dans quelques heures,
05:29 la droite
05:31 refuse de débattre de l'immigration dans l'hémicycle,
05:33 est-ce que ce serait bien sérieux ?
05:37 Moi, je n'ai pas peur du débat.
05:39 On dit depuis le début, le gouvernement,
05:41 le texte, va-t-il passer ? Le gouvernement a peur.
05:43 Monsieur Macron n'ose pas parler d'immigration.
05:45 - Vous n'êtes pas fébrile ce matin ? Vous jouez gros vous-même,
05:47 personnellement, le gouvernement aussi.
05:49 - Ça n'a pas beaucoup d'intérêt, les aventures personnelles,
05:51 quand il ne s'agit pas de l'intérêt général du pays.
05:53 On n'arrête pas de dire,
05:55 depuis le début du quinquennat du président de la République,
05:57 il est naïf sur l'immigration,
05:59 il ne prend pas des mesures. Là, nous présentons des mesures très fortes.
06:01 - Très fortes, dites-vous ?
06:03 - Ce n'est pas le président qui a peur du débat,
06:05 ce n'est pas le gouvernement qui a peur du débat.
06:07 Nous, on est là pour débattre, même dans une majorité relative.
06:09 Ce serait l'opposition qui aurait peur de débattre ?
06:11 Ce serait la droite qui aurait peur de débattre aujourd'hui ?
06:13 - Vous transformez une opposition en peur ?
06:15 Peut-être que vous répondrez ainsi.
06:17 Gérard Darmanin, vous dites ce matin
06:19 "Votre main est tendue". Jusqu'où pouvez-vous aller ?
06:21 - Discutons-en.
06:23 - Par exemple, vous avez dit que vous pourriez vous engager
06:25 à rétablir le délit de séjour irrégulier.
06:27 Vous vous engagez, c'est une chose, mais est-ce que vous avez
06:29 les moyens de tenir votre promesse avec l'aile gauche ?
06:31 - Vous savez, la majorité a suivi
06:33 le gouvernement,
06:35 et c'est le texte que j'ai proposé intégralement.
06:37 J'ai entendu beaucoup de choses pour dire la majorité.
06:39 Non, la majorité est courageuse.
06:41 La majorité sait qu'il faut des mesures fortes
06:43 contre l'immigration irrégulière
06:45 et pour l'intégration.
06:47 Moi, j'ai proposé d'accepter la proposition en DLR
06:49 de délit de séjour irrégulier.
06:51 Discutons-en. Il y a un vote,
06:53 c'est la démocratie. On va avoir 15 jours de débat.
06:55 Les LR proposent un débat
06:57 chaque année au Parlement, obligatoire.
06:59 Je suis d'accord. Modifions le texte
07:01 pour que chaque année il y ait un débat. Il faudrait qu'il y en ait un
07:03 cet après-midi, déjà, ce serait une bonne chose.
07:05 Les LR disent "il faut encadrer
07:07 l'article régularisation, on a peur d'un appel d'air".
07:09 Encadrons-le. - Quotas.
07:11 - Pourquoi pas ? - Combien par an
07:13 vous en débattrez s'il y a débat ? - Il y a plusieurs débats.
07:15 Les LR proposent plusieurs choses différentes.
07:17 Selon les députés LR qui y proposent,
07:19 il n'y a pas une position unanime à ma connaissance
07:21 aujourd'hui. Il y a l'idée que le texte
07:23 régularisation s'arrête aujourd'hui, en 2028.
07:25 Ils disent "avançons la date,
07:27 on l'arrête en 27 ou 26, discutons-en".
07:29 Il y a des gens qui veulent des quotas, en effet.
07:31 Pas plus de 7 000, 10 000 par an.
07:33 Discutons-en. - Ça peut être une mesure, comme dit par
07:35 Edouard Philippe au Journal du Dimanche. - Oui, j'ai vu ce qu'a dit
07:37 le Premier ministre Edouard Philippe et je remercie du soutien
07:39 sur le texte. D'abord pour le délit de séjour
07:41 irrégulier également, mais il faut en débattre.
07:43 Si vous ne débattez pas de ce sujet.
07:45 - Donc on a compris qu'aujourd'hui, tout se joue.
07:47 En réalité, pour la suite.
07:49 Vous demandez au moins qu'il puisse y avoir un débat.
07:51 - Le gouvernement n'a pas peur de débattre.
07:53 La question est
07:55 est-ce que l'opposition a peur de débattre ?
07:57 C'est la seule chose. Que les Verts,
07:59 que l'EFI soient contre le texte immigration
08:01 et contre l'idée même de parler d'immigration, c'est normal.
08:03 Ils sont par nature totalement
08:05 opposés à ce qu'on essaye de faire.
08:07 Mais que la droite puisse se dire
08:09 aujourd'hui que pour faire un petit coup politique,
08:11 il voudrait empêcher les Français.
08:13 - Vous croyez que c'est la raison ?
08:15 Ils veulent simplement vous nuire, j'allais dire, personnellement
08:17 et au président de la République.
08:19 Qu'Olivier Marlec se saisisse des lains en tête.
08:21 - C'est possible que ce soit des questions personnelles.
08:23 J'espère qu'elles seront écartées au moment où l'essentiel est en jeu.
08:25 Comme disait le général.
08:27 Donc l'important c'est de débattre.
08:29 - Déni de démocratie quand même. Je reste sur ce sujet.
08:31 La main à vous qui avez souvent, vous, je veux dire le gouvernement
08:33 a souvent utilisé le 49.3.
08:35 Souvent j'ai d'ailleurs brocardé pour le déni de démocratie.
08:37 Vous l'employez vous-même aujourd'hui contre l'opposition.
08:39 - C'est à fait. On ne pourrait même pas débattre une minute
08:41 de l'immigration dans l'ensemble de l'Assemblée nationale.
08:45 - Les Français le comprendraient selon vous s'il n'y a pas de débat ?
08:47 - Ah non, je pense qu'ils ne le comprendraient pas.
08:49 Vous savez, la différence avec les Français est assez forte
08:53 entre le pouvoir politique et les Français.
08:55 Ils ont l'impression qu'on ne parle pas des sujets qui les intéressent,
08:57 qu'on ne prend pas nos responsabilités et qu'on n'est pas courageux.
08:59 Le gouvernement sur un sujet qui n'est pas facile.
09:01 L'immigration ce n'est pas facile comme sujet.
09:03 C'est des femmes, des hommes, c'est des difficultés humaines très très fortes.
09:07 Qu'il s'agisse de personnes immigrées régulières ou de Français
09:10 qui subissent une immigration qui est trop importante
09:12 ou dérégulée dans certains endroits.
09:15 Là, c'est un acte fort que dit le président de la République.
09:18 Parlons-en, prenons des mesures, discutons-en.
09:20 - Mais qu'est-ce qu'on dit-il ? Parce qu'on ne sait pas en réalité
09:22 ce que pense Emmanuel Macron.
09:23 Beaucoup estiment que parce que votre projet de loi
09:25 ne porte pas sur les frontières européennes,
09:27 ne porte pas sur Schengen, ne porte pas sur une réforme constitutionnelle,
09:30 ne parle pas de l'immigration légale,
09:32 eh bien ça ne s'attaque pas véritablement à l'entièreté du sujet.
09:34 - Non, c'est tout à fait faux.
09:35 D'abord, est-ce qu'on veut ou pas expulser les étrangers délinquants ?
09:38 Voilà, moi c'est une question simple que je pose.
09:40 Je propose dans le texte à un an du président
09:42 d'expulser, d'éloigner les étrangers délinquants.
09:44 Aujourd'hui, j'en expulse, j'en éloigne 2500 par an,
09:47 je pourrais faire 4000 étrangers délinquants de plus grâce à ce projet de loi.
09:50 - Vous avez pu le faire en dehors du projet de loi.
09:53 - Non, ce n'est pas vrai.
09:54 Il y a des modifications législatives à apporter.
09:57 - Vous n'auriez pas pu modifier le CZA, le Code d'Entrée d'Asie ?
10:00 - C'est la loi, le CZA.
10:01 - Vous avez pu le faire en dehors du projet de loi immigration.
10:03 - Non, c'est la loi.
10:04 Pour changer la loi, il faut la loi.
10:05 Il faut que les parlementaires la votent.
10:07 Si la loi ne modifie pas le texte des étrangers,
10:10 je ne peux pas expulser les étrangers délinquants.
10:12 C'est la loi.
10:13 Le ministère de l'Intérieur respecte la loi.
10:14 Les policiers et les gendarmes, vous savez,
10:15 ils ont énormément de moyens grâce à cette loi de main.
10:18 Ils vont pouvoir prendre les empreintes des étrangers irréguliers.
10:20 Aujourd'hui, ils n'ont pas le droit de le faire.
10:21 Ils vont pouvoir inspecter les voitures aux frontières.
10:23 Ils n'ont pas le droit de le faire.
10:24 Ils vont pouvoir mettre les passeurs devant des cours criminels
10:27 alors qu'aujourd'hui, c'est un simple délit.
10:28 - C'est très important.
10:29 Mais comment l'avez-vous fait avant ?
10:30 - Non, mais attendez.
10:31 Nous proposons quelque chose aujourd'hui.
10:32 La question est de savoir si les parlementaires de droite
10:35 donnent des moyens aux policiers et aux gendarmes.
10:37 Sinon, c'est une trahison pour les policiers et les gendarmes
10:39 qui, tous les jours, sont à la frontière à Menton,
10:41 qui sont à la frontière à Calais,
10:42 qui sont à la frontière dans les Alpes.
10:43 - Vous ne répondez pas sur les migrations légales.
10:45 Est-ce que, en fait, vous assumez une différence de projet
10:47 avec la droite et le RN ?
10:49 Hier, Marine Le Pen disait
10:50 "Vous avez un projet migrationniste.
10:52 Vous acceptez une immigration légale en augmentation", dit-elle.
10:55 - Non, mais il y a une différence, évidemment,
10:56 entre le RN et nous, ça c'est certain.
10:58 Bon, sur l'immigration légale, nous, on est content
11:00 d'avoir des étudiants étrangers qui viennent en France.
11:02 Voilà, on est heureux d'avoir une immigration économique,
11:04 des ingénieurs, des personnes qui apportent à notre pays.
11:07 Madame Le Pen pense l'inverse.
11:08 Bon, mais ça, c'est l'immigration légale.
11:10 On peut toujours en discuter.
11:11 D'ailleurs, on propose un débat pour en discuter.
11:12 Donc, ce serait étonnant qu'on n'en discute pas,
11:14 sauf sur notre plateau de télévision.
11:16 Mais c'est l'immigration irrégulière la difficulté.
11:19 Nous sommes tous d'accord, me semble-t-il,
11:20 pour dire qu'on doit arrêter l'immigration irrégulière.
11:22 Pourquoi ? Parce que ce sont des femmes, des hommes, des enfants,
11:25 exploités par des passeurs qui sont des criminels.
11:27 Dans ce texte, il y a un arsenal juridique sans précédent
11:30 pour lutter contre les passeurs, ces marchands de mort.
11:33 Et le débat, alors qu'il y a des femmes, des enfants,
11:35 des vies des hommes en jeu,
11:37 ne pourrait pas avoir lieu à l'Assemblée nationale.
11:39 Donc, il faut être sérieux.
11:40 J'espère qu'il y aura ce débat.
11:42 Et nous verrons si, au bout de 15 jours,
11:43 le gouvernement arrive à trouver un compromis avec les oppositions.
11:46 - Sinon, votre phrase est importante ce matin,
11:47 "déni de démocratie".
11:48 Gérald Darmanin, après Edouard Philippe au journal du dimanche,
11:50 vous-même avez reconnu hier sur Brut
11:52 l'existence d'un racisme anti-blanc
11:55 après le meurtre de Thomas Akrepol.
11:57 Cela a agité le débat public.
11:59 Est-ce que c'est la fin d'un tabou, aujourd'hui ?
12:01 - Moi, j'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme
12:03 et qu'il touchait tout le monde.
12:04 Il touche les Arabes, il touche les Noirs, il touche les Juifs,
12:07 il touche la communauté asiatique
12:08 et il touche évidemment les Blancs, bien évidemment.
12:10 Le racisme, par nature, c'est la peur de l'altérité,
12:13 c'est le refus de l'altérité et c'est la haine de l'altérité.
12:16 Donc, évidemment qu'il y en a un contre les personnes de couleur blanche.
12:18 Personne ne dit le contraire.
12:20 J'ai été élu pendant 15 ans et je le suis toujours.
12:22 - Personne ne dit le contraire ?
12:23 - J'espère bien.
12:24 - Une grande partie de la gauche ?
12:25 - Je ne sais pas.
12:26 - Beaucoup disent le contraire.
12:27 - Ils sont dans le déni.
12:28 J'ai été élu local pendant très longtemps.
12:30 J'ai vu des choses comme maires,
12:32 des duracifs qui touchaient les Maghrébins,
12:34 qui touchaient les Noirs
12:35 et qui touchaient bien évidemment aussi les Blancs.
12:37 Et ne pas le dire, ce n'est pas dire la vérité.
12:39 - On peut le dire dans notre débat public sans être menacé.
12:41 À cette même place, il y a quelques jours,
12:43 c'est la maire de Romance-sur-Isère,
12:44 Mme Marie-Hélène Thoraval,
12:46 qui a évoqué ce racisme anti-blanc,
12:48 qui a par ailleurs dénoncé une minorité,
12:50 a-t-elle dit, qui fait la loi dans le quartier de Lamonnet ?
12:52 Vous le savez, elle a été menacée de décapitation.
12:54 Et puis après des prises de parole dans la média,
12:56 elle a aussi été menacée en lui intimant de ne plus parler.
12:59 Je trouve que c'est fait dans une relative indifférence aujourd'hui
13:02 dans le débat public et politique.
13:04 Comment réagit le ministre de l'Intérieur ?
13:05 - D'abord, elle est très courageuse, Mme le maire.
13:07 Nous avons eu des contacts avec elle.
13:08 J'ai constaté d'ailleurs qu'elle avait dit
13:10 que j'avais eu raison de parler d'en sauvagement.
13:12 Nous avons regardé sa sécurité.
13:15 Aujourd'hui, l'évaluation de sécurité montre
13:17 qu'elle n'a pas à être protégée par des services de police 24/24.
13:20 Mais oui, nous la protégeons, au sens où des consignes très strictes
13:22 ont été données à M. le préfet pour pouvoir la protéger.
13:25 C'est une maire très courageuse.
13:26 Et elle doit évidemment pouvoir dire ce qu'elle souhaite.
13:28 C'est vrai pour n'importe qui d'ailleurs,
13:30 sur des plateaux de télévision, au nom de sa population.
13:32 Moi, vous savez, j'étais maire de Tourcoing,
13:34 dans une ville qui est difficile également.
13:37 Les élus, ils reçoivent des menaces tous les jours.
13:39 Parce qu'il y a une forme d'en sauvagement contre eux.
13:42 Et moi, je veux dire qu'ils soient du Rassemblement national à El-Effi,
13:45 les élus de la démocratie, ils ont le droit de dire ce qu'ils souhaitent
13:47 et la police sera toujours là pour les protéger.
13:49 - Vous assumez le mot "en sauvagement" quand il y a encore quelques jours,
13:51 Elisabeth Borne a parlé d'un sentiment de la violence qui augmente.
13:54 Reconnaissez-vous que l'on en même temps vit au grand écart sur cette diagnostique ?
13:58 - Non, mais on n'a pas les mêmes sensibilités.
14:00 - Alors vous n'avez même pas la même vision du monde des choses ?
14:03 - Non. Vous savez, quand on regarde les choses depuis 15 ans,
14:06 on s'aperçoit qu'il y a à peu près le même nombre de meurtres chaque année,
14:09 attentats terroristes à part, en France, à 5 ans de près.
14:12 Ce que je constate en tant que ministre de l'Intérieur, en revanche,
14:14 c'est la sauvagerie que nous constatons.
14:17 - Les attaques au couteau, comme ce qu'on a vu à Barenton ?
14:19 - La sauvagerie que nous constatons de plus en plus forte.
14:21 Je vois la réelle.
14:22 - Mineurs, très très jeunes.
14:23 - La rajeunissement de la violence, des auteurs comme des victimes,
14:26 il faut le dire aussi, des auteurs comme des victimes.
14:28 Et quand à 14-15 ans, on donne des coups de couteau à un autre adolescent de 14-15 ans,
14:32 ce n'est pas de la faute de la police.
14:33 Je crois qu'il y a une question de parents, une question de société,
14:36 il y a une question d'éducation, il y a peut-être aussi une question d'illusion,
14:40 d'intégration, une question de réponse pénale.
14:42 - On n'est pas à la hauteur parfois ?
14:43 - Voilà, de réponse pénale.
14:44 Mais je pense qu'elle a fait beaucoup d'efforts, la justice,
14:46 elle doit encore beaucoup en faire pour une réponse pénale beaucoup plus forte.
14:48 Mais moi, ce que je regarde, c'est le réel.
14:50 Ce qui m'intéresse, ce n'est pas l'idéologie.
14:51 En tant que ministre de l'Intérieur, je vois le réel tous les jours.
14:53 Et oui, il y a des actes de sauvagerie et il faut les dénoncer comme tels.
14:56 - Vous avez annoncé hier, Gérald Darmanin, la dissolution du mouvement Academia Christiana,
15:01 présenté comme un mouvement catholique traditionnaliste.
15:04 Est-ce que vous pouvez nous dire ce matin, quelles menaces il représente ?
15:07 Est-ce qu'ils avaient un projet de violence qui était prévu ?
15:11 - Alors, vous l'avez vu cet été, ils ont notamment fait l'apologie de l'antisémitisme,
15:15 puisque là, vos émissions de télévision en ont beaucoup parlé,
15:17 avec des personnes qui considéraient que les juifs n'étaient pas des hommes comme les autres.
15:22 Un très grand soutien à la collaboration au maréchal Pétain.
15:26 Donc, ce n'est pas une association qui correspond, nous semble-t-il, aux valeurs de la République.
15:30 On va la dissoudre au Conseil des ministres et puis le Conseil d'État donnera son avis.
15:33 Moi, vous savez, je me bats tous les jours pour lutter contre les séparatismes.
15:36 D'abord, l'islamisme radical.
15:38 - Certains font une hiérarchie et se demandent pourquoi vous ne visez pas d'abord, justement,
15:42 les frères musulmans, l'islamisme radical, avant de vous attaquer à l'islamisme ?
15:46 - Vous le savez bien, madame Mamouk ?
15:48 - Le mouvement catholique, traditionnaliste.
15:49 - Excusez-moi, je n'ai pas de leçons à recevoir de ce point de vue.
15:52 J'étais le ministre de l'Intérieur qui, depuis quatre ans, a proposé le plus de mosquées,
15:56 d'associations, de commerces qui sont dans l'islam radical à être dissous ou fermés.
16:01 Ce sont des centaines de structures que nous avons fermées.
16:05 Et donc, en premier lieu, c'est l'islam radical le problème.
16:07 Et puis, il y a l'ultra-gauche et l'ultra-droite qui sont aussi des menaces.
16:10 Si je prends l'exemple des attentats, c'est 43 attentats déjoués de l'islam radical.
16:14 Donc, c'est le plus important, la menace la plus forte.
16:16 C'est 13 attentats d'ultra-droite.
16:18 - Vous faites une hiérarchie claire ?
16:20 - Non, c'est pas ça.
16:21 - Vous dites d'abord la menace, mais non la menace islamiste.
16:23 - Ah oui, bien sûr.
16:24 Les services de renseignement évoquent que la première des menaces, c'est l'islam radical.
16:27 Mais il y a aussi une menace d'ultra-droite et d'ultra-gauche.
16:31 Donc, il faut la combattre.
16:32 Quand on est républicain et démocrate, même quand on a des envies de fermeté,
16:36 comme je pense que les Français l'ont,
16:38 on doit regarder que tous ceux qui attaquent la démocratie et la république
16:42 doivent être écartés, me semble-t-il, d'un point de vue administratif,
16:45 et poursuivis pénalement.
16:46 - C'est une question que je vous pose, qui parle à la fois de démocratie
16:50 et de justice, Gérald Darmanin.
16:51 Il y a deux personnalités politiques aux convictions très différentes,
16:54 François Bayrou et Marine Le Pen, qui font face à un procès
16:57 quasiment similaire sur les affaires dites des assistants parlementaires
17:01 au Parlement européen, de détournement, soupçons de détournement de fonds publics.
17:05 François Bayrou, lui, il attend son verdict pour janvier.
17:08 Il s'est défendu pendant cinq semaines.
17:10 Et Marine Le Pen attend son procès pour début 2024.
17:13 Je vous pose la question directement.
17:15 Est-ce que c'est à la justice de décider du destin politique de ces personnalités,
17:19 dont l'une, fais pas de doute, elle sera candidate pour 2027 ?
17:23 - D'abord, je veux apporter mon soutien à François Bayrou.
17:25 C'est un camarade, évidemment, politique, et lui dire qu'évidemment,
17:28 je souhaite que la justice reconnaisse son innocence.
17:31 J'aime beaucoup François Bayrou et je veux vraiment lui dire mon soutien.
17:34 Pour Madame Le Pen, je suis en désaccord avec Madame Le Pen, chacun le sait,
17:37 mais je pense qu'on bat Madame Le Pen dans les urnes, dans les campagnes,
17:40 pas dans les prétoires.
17:41 J'aime pas trop, la justice fait son travail, elle est indépendante, bien évidemment,
17:44 mais je n'ai pas le principe de "chouette, chouette, elle pourrait être inéligible,
17:47 elle pourrait pas se présenter avec son présidentiel".
17:49 Moi, je pense que ce serait pas quelque chose de positif, bien évidemment.
17:52 Madame Le Pen, elle représente un courant d'opinion très important,
17:55 qu'il faut combattre, que je regrette.
17:57 C'est pour ça que je vais à un débat à la semaine nationale avec elle,
18:00 cet après-midi notamment, mais je considère pas que ce soit la justice
18:03 d'empêcher les électeurs de voter.
18:05 Donc je respecte les décisions de justice,
18:07 je veux simplement dire que j'aime pas cette façon de faire de la politique,
18:10 quand je vois que des gens peuvent se réjouir de ça,
18:12 et donc j'aimerais que nous battions Madame Le Pen dans les urnes,
18:15 à la loyale, et que les Français croient en leur démocratie.
18:17 - Projet contre projet, donc. - Exactement.
18:19 - Merci Gérald Darmanin. - Merci à vous.
18:21 - Merci, c'était votre grande interview ce matin.
18:23 - Merci Sonia Mabrouk, merci Gérald Darmanin.
18:25 Restez avec nous sur Ropin, dans un instant, vos signatures.