• il y a 11 mois
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Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du mouvement des agriculteurs, de la hausse de l'électricité, des baisses d'impôts, de la crise du Logement et des élections européennes.

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Transcription
00:00 On passe donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bienvenue et bonjour Priska Tevno.
00:04 Bonjour Sonia Labrouk.
00:05 Et merci de votre présence. Vous êtes la porte-parole du gouvernement, également en charge du renouveau démocratique.
00:11 Gabriel Attal reçoit donc aujourd'hui le syndicat agricole de la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
00:16 Bruno Le Maire en a appelé hier, Priska Tevno, à des propositions faites par les agriculteurs.
00:21 Le ministre de l'Agriculture de son côté a été contraint de reporter le projet de loi pour y ajouter le volet de simplification.
00:28 On a l'impression que vous avez été rattrapé par une crise, que vous ne l'aviez pas anticipée.
00:33 Déjà, rappelons effectivement que ce qui s'exprime en ce moment dans le pays de la part de nos agriculteurs,
00:39 de la part de ces hommes et de ces femmes engagés chaque jour dans un travail extrêmement dur, éprouvant.
00:45 Pourquoi ? Pour que nous puissions nous alimenter sainement, pour que nous puissions continuer à faire vivre nos territoires.
00:51 Et je pense que c'est aussi important de le rappeler.
00:53 Eh bien oui, ils expriment une colère. Cette colère, elle est légitime parce que c'est l'expression d'incompréhension,
01:00 mais également de revendication. Et ces revendications, nous devons être capables de les entendre.
01:05 Elles ne sont pas nouvelles. Et pourquoi je dis ça ? C'est parce que notre travail à cet endroit n'est pas nouveau non plus.
01:11 Nous ne partons pas d'une feuille blanche. Un certain nombre de dispositifs ont déjà été mis en place.
01:16 Et je ne vais pas ici vous faire l'enfance de les rappeler en permanence.
01:19 Parce que vous savez qu'ils sont déjà insuffisants ?
01:21 Exactement, mais je ne veux dire que nous ne partons pas de la feuille blanche.
01:24 Nous avons travaillé sur cela, sur la protection de la rémunération de nos agriculteurs,
01:29 mais également sur la protection face aux dérèglements climatiques avec la réforme de l'assurance récolte,
01:35 et puis également la capacité de répondre à des crises comme la maladie qui touche les bovins en ce moment,
01:39 et dont le ministre de l'Agriculture sur lequel s'est prononcé hier.
01:42 Mais nous devons accepter que nous devons aller plus loin.
01:44 Alors c'est très intéressant Prisca, nous vous dites que ces revendications ne sont pas nouvelles.
01:48 Effectivement, on connaît les doléances des agriculteurs.
01:51 Trop de charges, une frénésie normative, trop d'injonctions contradictoires.
01:55 Alors qu'est-ce que vous attendez pour agir ? Pourquoi demander les propositions aux agriculteurs ?
01:59 De continuer à travailler.
02:02 Les lois EGalim 1, 2, 3 qui ont été mises en place, la loi des cross-drives l'année dernière...
02:06 Ce n'est pas toujours appliquée.
02:07 Eh bien, vous avez raison.
02:09 Nous avons aussi cette nécessité d'aller vérifier que ces lois sont parfaitement appliquées.
02:15 Et c'est tout l'enjeu qu'a rappelé Bruno Le Maire la semaine dernière.
02:18 Parce que voter des lois, c'est bien.
02:20 Faire en sorte qu'elles s'appliquent correctement, pour protéger justement ces femmes et ces hommes
02:24 qui font en sorte que nous puissions être fiers d'être français.
02:27 Eh bien oui, nous devons le faire.
02:29 Ça s'appelle justement ce continuum que nous devons assurer.
02:32 Maintenant, soyons clairs aussi, oui, il y a un projet de loi qui a été mis en place
02:37 sur la base de concertation lancée par Marc Fesneau en fin d'année.
02:40 Reporté, pour y ajouter un volet simplification.
02:43 Pourquoi ne pas avoir pensé à cela avant ?
02:45 Justement.
02:46 Regardons plutôt le verre à moitié plein.
02:48 Nous allons nous servir de ce texte législatif, de cet outil législatif,
02:52 pour répondre le plus rapidement possible aux attentes de nos agriculteurs.
02:56 C'est un choc de simplification, j'allais dire.
02:58 L'expression est un peu galvaudée, mais on va faire ça.
03:01 Il est nécessaire.
03:02 Est-ce que vous craignez, Prescatep, un mouvement éruptif ?
03:05 On a vu il y a quelques semaines ces mouvements impressionnants en Allemagne.
03:09 Il y a le blocage de l'A64 entre Toulouse et Bayonne.
03:11 Il y a peut-être d'autres blocages de villes et de routes.
03:14 Est-ce que c'est votre crainte aujourd'hui, et celle du gouvernement ?
03:16 Je pense que la position en responsabilité, quand on est responsable politique,
03:21 ce n'est pas d'anticiper les scénarios du pire,
03:23 surtout quand on est autour de la table pour dire que nous voulons continuer à travailler ensemble.
03:28 Et j'insiste sur le "continuer".
03:29 Effectivement, le président de la République a rappelé que les préfets devaient se mobiliser
03:32 la semaine dernière pour aller à la rencontre de ces femmes et de ces hommes
03:35 directement sur le terrain.
03:37 Le ministre de l'Agriculture était sur le terrain aussi ce week-end.
03:40 Aujourd'hui, à Matignon, Gabriel Attal, le Premier ministre, reçoit les syndicats de la FNSEA.
03:45 Oui, ils sont tous sur le pont. On a compris que...
03:47 On n'est pas simplement sur le pont. On est au travail, mais pas simplement entre nous.
03:50 Avec celles et ceux qui expriment une colère.
03:52 Et c'est ça qui est important.
03:53 Moi, j'ai écouté ce matin votre chaîne CNews.
03:56 Et si je ne me trompe pas, entre 6h et 7h, vous avez reçu sur votre antenne
04:00 le secrétaire général de la FNSEA.
04:02 Il le dit de façon très simple.
04:04 L'enjeu n'est pas de bloquer, mais c'est de trouver ensemble des solutions.
04:07 Et ils vont se rendre à Matignon ce soir pour travailler sur cela.
04:10 Sans totem ni tabou, mais avec une seule ligne.
04:13 Faire en sorte que ces femmes et ces hommes puissent vivre dignement de leur travail.
04:16 Et plus encore, qu'ils puissent se projeter pour transmettre le fruit de leur travail
04:21 à leurs enfants quand il y en a.
04:22 Est-ce qu'à Thévenaud, ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
04:24 on entend bien évidemment que vous êtes à l'écoute, et plus que cela,
04:27 par rapport aux agriculteurs, même, j'allais dire, compatissant à Paris.
04:31 Et certains disent complaisant à Bruxelles.
04:33 Est-ce que le problème n'est pas là ?
04:35 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté ?
04:37 Est-ce que Bruxelles n'impose pas des normes environnementales trop contraignantes ?
04:40 Fait venir d'autres régions du monde de Chine des produits
04:43 qui ne sont pas imposés à des normes comme celles de nos agriculteurs ?
04:47 Le problème n'est-il pas là, justement ?
04:49 Deux choses.
04:51 Premièrement, je pense que c'est facile ici, lundi matin, à 8h10, au chaud dans un plateau,
04:56 de venir pointer du doigt Bruxelles.
04:58 C'est vrai que ce sont les nations, ce sont les gouvernements qui votent.
05:02 C'est pour cela que, rappelons ce qu'est Bruxelles.
05:04 Cette année, pour le monde agricole, pour 400 000 bénéficiaires du monde agricole,
05:08 c'est quoi ? C'est 9 milliards d'euros.
05:10 9 milliards d'euros, justement, pour répondre à un certain nombre d'injonctions contradictoires.
05:16 Environnementaux, économiques, sociaux.
05:19 Nous devons bien évidemment continuer à avancer dans ce sens-là,
05:22 mais aussi à lever des tabous.
05:24 Est-ce qu'il y a un certain nombre de sujets sur lesquels la contrainte est trop importante ?
05:27 - Harcèlement normatif, disent les agriculteurs.
05:30 Est-ce qu'il n'y a pas une forme de schizophrénie, très sincèrement prise en compte ?
05:32 Votre groupe de la majorité Renew vote ces injonctions contradictoires.
05:37 Et en même temps, vous nous dites ce matin avec conviction, il ne faut pas aller dans ce sens-là.
05:41 - Il y a deux choses. Est-ce que nous devons continuer à protéger nos agriculteurs ?
05:46 Oui. Est-ce que nous devons continuer à avancer sur les enjeux environnementaux et sanitaires
05:51 qui sont les nôtres et sur lesquels nous pouvons être fiers en tant que Français ?
05:53 Parce que oui, notre agriculture est l'une des plus vertueuses au monde.
05:58 - On peut aller sur ce ? - On peut. Pardon. On doit.
06:03 On doit, aussi bien pour les agriculteurs, mais pour l'ensemble des Français
06:07 et pour ce que nous représentons en tant que France.
06:09 Je suis désolée, je le redis ici. Le président de la République l'a rappelé à très juste titre.
06:13 Faisons de cette année 2024 l'année des fiertés.
06:16 Retrouvons un peu cette capacité à être fiers en tant que Français.
06:19 Fiers de ce que nous sommes, fiers de ce que nous avons été,
06:21 et fiers de ce que nous devons continuer à être ensemble.
06:23 Un peuple résilient, mais un peuple combatif,
06:25 capable de regarder les difficultés qui sont face à nous,
06:28 non pas de s'apitoyer dessus, mais d'y travailler ensemble.
06:30 Et c'est bien ce qui va se passer aujourd'hui à Matignon,
06:32 entre le Premier ministre et les représentants syndicaux sur le sujet agricole.
06:35 Les agriculteurs sont résilients.
06:37 Une partie du monde agricole s'est malgré tout tournée vers le vote du Rassemblement national,
06:41 Prisca Téveneau. Ce sera d'ailleurs l'un des enjeux de ces élections européennes.
06:44 Vous avez vu le président du RN et tête de liste, Jordan Bardella,
06:48 qui a exhorté le gouvernement à voter une loi sur le patriotisme économique.
06:52 Et lui, il dit que l'Europe d'Emmanuel Macron, justement,
06:55 elle est en train d'organiser la mort de notre agriculture.
06:58 Qu'est-ce que vous lui répondez à ça ?
07:00 On parle du RN, le parti du mensonge et de la paresse ?
07:04 Pardon, on va être très clairs.
07:05 Si on sait ce qu'est le RN, regardons peut-être ce qu'ils font.
07:09 Et ça, on n'en parle pas assez.
07:11 Ils passent leur temps, en permanence, à aller devant les caméras pour nous dire
07:14 "défendre l'intérêt des Français".
07:16 Mais très bien, grand bien leur face.
07:18 Mais plutôt que de leur dire, peut-être, "devrait-il le faire ?"
07:20 Regardons le quotidien des Français, le bouclier tarifaire,
07:23 dont on vient de parler en début d'interview.
07:25 Ils ne l'ont pas voté et aujourd'hui, ils réclament le maintien de ce bouclier tarifaire.
07:28 Par rapport aux entreprises françaises, il y a quelques semaines, dans l'hémicycle,
07:32 ils se sont alliés avec la France Insoumise pour venir mettre à mal la compétitivité
07:36 et l'attractivité de notre TPE et de notre PME française.
07:39 Ils sont en train de s'aborder les intérêts de la France, c'est ce que vous dites ?
07:42 Mais de façon très claire, soit par paresse, soit par méconnaissance des dossiers qu'ils travaillent.
07:47 Sur l'agriculture, pareil.
07:50 Exercer une loi sur le patriotisme économique, ce n'est pas franchement aller contre les intérêts de la France.
07:55 Et en parallèle, demander à sortir de l'Union Européenne, je le redis encore.
07:58 Sortir de l'Union Européenne ?
08:00 Soyons très clairs, ils n'ont jamais changé sur ce sujet.
08:02 C'est toujours un projet de Frexit ?
08:03 Ils n'ont jamais changé sur ce sujet.
08:05 Les beaux sourires n'en changeront rien.
08:07 Regardons ce qu'ils font.
08:09 Cassons cette démarche de simplement regarder les gens sourirent devant la télé.
08:13 Ils sont aux responsabilités.
08:14 Ce n'est que ça, Jordan Bardel a un sourire...
08:16 Je vais vous le dire de façon assez simple.
08:19 Je suis conseillère régionale d'Île-de-France, d'opposition à Valérie Pécresse.
08:25 Et nous sommes présents.
08:26 Certes, l'opposition minoritaire, mais nous sommes présents.
08:29 En plus d'un an de mandat, j'ai vu deux fois Jordan Bardel.
08:33 Donc encore une fois, je pense que faire campagne, c'est bien.
08:37 Quand on est élu, siégé, c'est mieux.
08:39 Alors sur le fond, parce que vous avez parlé, vous les avez critiqués sur le bouclier tarifaire.
08:44 Dans ce contexte, je le rappelle à nos auditeurs et téléspectateurs,
08:46 Prescat et Venot, il y a une hausse de moins de 10% qui a été actée et confirmée hier par Bruno Le Maire.
08:51 C'est la fin du quoiqu'il en coûte.
08:53 Mais quand même, le prix de l'électricité a déjà connu une augmentation au record de 31% l'an dernier.
08:59 Est-ce que vous êtes en train d'acter d'une taxe en réalité, cette hausse de l'électricité ?
09:03 C'est une taxe pour les Français ?
09:05 C'est une asphyxie fiscale pour les plus modestes ?
09:07 Il faut déjà rappeler effectivement d'où on vient.
09:09 Je pense que c'est aussi important pour pouvoir commenter, encore une fois, sans tabou, où on va.
09:16 Face à l'agression de Vladimir Poutine en Ukraine, nous avons dû faire face, en Europe, à une crise énergétique sans précédent.
09:24 Le prix de l'électricité aurait été multiplié par deux pour l'entièreté des Françaises et des Français.
09:31 Très rapidement, nous avons mis en place des mesures, dont le bouclier tarifaire.
09:35 Effectivement, nous l'avons toujours dit, il s'agit d'une mesure importante mais exceptionnelle.
09:42 Qui dit exceptionnelle, c'est qu'elle a une date de début, une date de fin.
09:45 Maintenant, soyons très clairs aussi.
09:47 Face et à côté de ces mesures exceptionnelles qui ont été mises en place, il y a aussi un travail de longue haleine qui est mis en place.
09:52 Pour justement sortir de la dépendance et de la volatilité aux énergies fossiles.
09:56 Vous nous expliquez, mais le court terme, parce que nous sommes dans des crises croisées.
09:59 Vous dites, la guerre en Ukraine, évidemment un impact, mais est-ce que Poutine n'a pas, pardonnez-moi, un dos trop large ?
10:04 Est-ce que le prix d'électricité n'a pas aussi augmenté du fait de choix énergétique et nucléaire erratique ces dernières années de zigzag ?
10:12 En fait, est-ce qu'on n'est pas en train de payer une politique énergétique aléatoire ?
10:15 La trajectoire est pourtant très claire.
10:17 Elle est devenue, reconnaissez-le.
10:19 Elle l'est, nous nous sommes en train de le dire.
10:21 On peut effectivement venir chicailler sur la sémantique.
10:25 Je pense que les Français attendent, et vous l'avez très justement dit, des mesures concrètes pour leur quotidien.
10:30 Et oui, nous avons besoin d'aller vers une énergie décarbonée.
10:33 Avec un mix énergétique assumé.
10:35 Avec le développement des énergies renouvelables et avec l'attractivité autour d'une capacité française, d'un savoir-faire français qui est le nucléaire.
10:42 Nous avons voté deux lois majeures sur ce sujet l'année dernière.
10:46 Nous devons continuer aussi en européen.
10:48 Et il y a quelques semaines, c'est un peu passé sous silence, mais le Parlement européen et le Conseil de l'Union ont trouvé un accord justement autour d'un texte pour réformer le marché européen de l'électricité.
10:58 Vous dites en européen, mais pourquoi est-ce qu'on n'est pas sortis même temporairement du marché européen de l'électricité ?
11:05 Pourquoi ? On dirait que c'est un totem auquel il ne fallait pas toucher.
11:09 Sortir des traités, c'est sortir de l'Union européenne.
11:11 Même temporairement ?
11:13 On ne sort pas temporairement, vous le savez très bien.
11:16 Certains pays l'ont fait.
11:17 Regardons à notre niveau. Vous avez un contrat de travail.
11:21 Vous signez un contrat de travail avec votre employeur.
11:23 Puis à un moment, vous êtes avec un CDD ou un CDD, et vous dites "écoute, là juste là, je veux sortir temporairement de la clause de telle ou telle ligne du contrat de travail".
11:32 Il va dire "en fait, tu fais quoi ? Tu es en train de démissionner ? Tu veux une rupture conventionnelle ?"
11:35 Il faut parler concrètement.
11:37 On est pied et point lié à ce point ?
11:38 Il ne s'agit pas d'être pied et point lié.
11:40 Rappelons ce que nous apporte l'Europe.
11:42 Aujourd'hui, alors où les grandes puissances mondiales se réaffirment, nous avons la guerre qui revient, est-ce que nous avons d'autant plus besoin de cette Europe ?
11:48 D'autant plus qu'il y a 5 ans.
11:50 Oui et encore oui.
11:51 C'est ma position, je l'affiche et je la revendique.
11:53 Peut-être que d'autres positions existent, je suis prête à en débattre, mais ce que je dis aujourd'hui, c'est que nous devons faire avec l'Europe.
12:00 Parce que c'est ainsi que nous pourrons réaffirmer cette fierté d'être français et de pouvoir avoir notre destin entre nos mains.
12:06 Chris Katamni, on va continuer sur des sujets très concrets.
12:08 Je voudrais vraiment vous poser une question pour nos téléspectateurs et auditeurs ce matin sur le logement.
12:12 Une crise dont malheureusement le président n'a pas dit un mot lors de la conférence de presse, mais c'est l'occasion d'en parler ce matin avec vous.
12:20 Sur quelle piste vous travaillez ? Est-ce que vous nous confirmez que vous êtes prêt à revoir votre copie concernant le fameux diagnostic de performance énergétique
12:27 qui détermine, je le rappelle, le bilan énergétique d'un logement et qui est considéré, il faut le dire par certains, comme étant déloyal pour les petites surfaces ?
12:35 J'entends tout à fait. Encore une fois, là je pense que c'est du bon sens. Il faut dire la vérité.
12:39 Est-ce que nous devons pouvoir avoir cette trajectoire écologique environnementale dans le quotidien des Français ?
12:45 Bien évidemment, pour déjà respecter notre trajectoire environnementale, mais aussi et surtout pour pouvoir protéger le pouvoir d'achat des Français.
12:52 Habiter dans une passoire thermique, surtout quand il s'agit de petites surfaces, on sait souvent que ce sont des foyers fragiles,
12:58 eh bien ça a une conséquence directe, en fin de mois, sur la facture d'électricité.
13:02 Donc oui, nous devons continuer à avancer dans ces deux directions, mais gagner en souplesse et en agilité.
13:07 Donc j'aimerais simplement rappeler qu'il y a un certain nombre de locataires dans des petites surfaces qui peuvent s'inquiéter en se disant
13:12 qu'ils seront peut-être mis dehors de leur logement au regard effectivement de ces DPE.
13:17 Non, il ne sera pas question qu'ils soient mis dehors. Et par ailleurs, je serai après notre entretien avec le ministre Christophe Véchu,
13:25 justement pour pouvoir échanger sur les différents dispositifs et le travail qu'il est en train d'engager en ce moment.
13:31 Bien, autre sujet très concret également, Priska Thévenot, l'école. Suite à la polémique autour de la ministre de l'Éducation nationale,
13:37 beaucoup ont vu une forme de guerre scolaire réactivée entre le public et le privé. Et puis, il y a eu toute cette affaire autour de l'établissement privé Stanislas.
13:45 Est-ce que vous estimez qu'il y a une forme de, comment dire, une tentative de déstabilisation de cet établissement ?
13:50 On a vu beaucoup de, comment dire, de critiques à son égard. Le directeur d'établissement s'en est défendu. Est-ce qu'il y a une forme d'attaque de l'excellence ?
13:59 Il faut être fier de l'excellence. L'excellence pour notre pays, pour nos enfants, pour ce que nous sommes capables de transmettre.
14:05 Et c'est la maire que je suis qui vous le dit. Nous voulons le meilleur pour nos enfants. Et c'est heureux.
14:10 Maintenant, effectivement, il y a peut-être une volonté de venir mettre en place à nouveau une guerre larvée qui existe depuis longtemps entre le public et le privé.
14:18 Non, il ne doit y avoir qu'un seul combat, celui de l'excellence, comme vous l'avez très justement dit, pour l'école, pour nos enfants, pour notre pays.
14:26 Et donc, nous devons nous attacher à faire en sorte que cette école continue à porter ses belles lettres de noblesse, qu'elles soient privées ou publiques,
14:32 et que nous avancions sur des sujets concrets. La revalorisation des enseignants, notamment en début de carrière, mais également des dispositifs pour aller vers l'égalité des chances,
14:40 les dispositifs de voir-fait, la mise en place des cités éducatives qui sont extrêmement plébiscitées et qui marchent concrètement, notamment dans les QPV.
14:49 Nous devons continuer à faire cela. Maintenant, les autres polémiques, je pense que quand elles sont utiles pour nourrir le débat, allons-y.
14:57 Et quand elles sont vaines pour simplement flatter quelques égaux, passons.
15:00 L'école, la culture et donc la littérature à ce sujet, Prisca Thévenot.
15:04 Sylvain Tesson a reçu le soutien de nombreuses personnalités.
15:06 Rappelons qu'une tribune, dans Libération, s'oppose à la nomination de l'écrivain en tant que parrain du printemps des poètes, car les signataires estiment,
15:14 quand même, je le lis, je le dis à nos auditeurs et téléspectateurs, qu'il est une icône de l'extrême droite.
15:20 Sylvain Tesson a reçu le soutien de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.
15:23 D'abord, est-ce que vous lui apportez votre soutien ? Et surtout, qu'est-ce que vous pensez d'une telle polémique et d'une telle tribune ?
15:29 - Regardons les choses concrètement. - Dites-moi.
15:31 - La seule question à poser est est-ce que Sylvain Tesson a les qualités littéraires pour pouvoir être le parrain du printemps des poètes ?
15:39 La réponse est oui, un oui clair et franc.
15:42 Il est un esprit libre, un créateur de talent, une personnalité littéraire reconnue, mais reconnue par ses pairs, aussi par des prix littéraires qu'il a reçus,
15:52 et par les nombreux Français et Françaises qui le lisent quotidiennement.
15:56 Donc je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais, plus que jamais, la littérature, la poésie doit retrouver cette capacité d'être libre et de vivre pleinement.
16:04 - On peut encore être libre avec parfois une forme de police de la pensée par certains.
16:08 - On le doit. - On le doit.
16:10 Bon, si j'ai bien compris, vous êtes une lectrice fervente de Sylvain Tesson.
16:14 - J'ai lu quelques ouvrages, et notamment sur la navigation, je me souviens.
16:17 - Ça permet de s'échapper aussi parfois de l'actualité. - Ça fait du bien.
16:20 - Merci Priska Thévenot. C'est votre grande interview ce matin sur CNews Europe 1. Je vous dis à bientôt.

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