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Transcription
00:00 Gabriel Attal reçoit donc aujourd'hui le syndicat agricole de la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
00:05 Bruno Lemaire en a appelé hier, Prisca Teveneau a des propositions faites par les agriculteurs.
00:10 Le ministre de l'Agriculture de son côté a été contraint de reporter le projet de loi pour y ajouter le volet de simplification.
00:17 On a l'impression que vous avez été rattrapé par une crise que vous ne l'aviez pas anticipée.
00:23 Déjà, rappelons effectivement que ce qui s'exprime en ce moment dans le pays de la part de nos agriculteurs, de la part de ces hommes et de ces femmes
00:30 engagés chaque jour dans un travail extrêmement dur, éprouvant, pourquoi ? Pour que nous puissions nous alimenter sainement,
00:37 pour que nous puissions continuer à faire vivre nos territoires et je pense que c'est aussi important de le rappeler.
00:43 Eh bien oui, ils expriment une colère. Cette colère, elle est légitime parce que c'est l'expression d'incompréhension, mais également de revendication.
00:52 Et ces revendications, nous devons être capables de les entendre. Elles ne sont pas nouvelles. Et pourquoi je dis ça ?
00:57 C'est parce que notre travail à cet endroit n'est pas nouveau non plus. Nous ne partons pas d'une feuille blanche.
01:03 Un certain nombre de dispositifs ont déjà été mis en place et je ne vais pas ici vous faire l'enfance de les rappeler en permanence.
01:09 Parce que vous savez qu'ils sont déjà insuffisants ?
01:11 Exactement, mais je ne veux dire que nous ne partons pas de la feuille blanche. Nous avons travaillé sur cela, sur la protection et de la rémunération
01:18 de nos agriculteurs, mais également sur la protection face aux dérèglements climatiques avec la réforme de l'assurance récolte et puis également
01:25 la capacité de répondre à des crises comme la maladie qui touche les bovins en ce moment et dont le ministre de l'Agriculture s'est prononcé hier.
01:32 Mais nous devons accepter que nous devons aller plus loin.
01:34 Alors c'est très intéressant Prisca, vous dites que ces revendications ne sont pas nouvelles. Effectivement, on connaît les doléances des agriculteurs.
01:41 Trop de charges, une frénésie normative, trop d'injonctions contradictoires. Alors qu'est-ce que vous attendez pour agir ?
01:47 Pourquoi demander les propositions aux agriculteurs ?
01:49 De continuer à travailler, de continuer à travailler. Les lois EGalim 1, 2, 3 qui ont été mises en place, la loi des cross-drives l'année dernière.
01:56 Ce n'est pas toujours appliquée.
01:57 Eh bien, vous avez raison, vous avez raison. Nous avons aussi cette nécessité d'aller vérifier que ces lois sont parfaitement appliquées.
02:04 Et c'est tout l'enjeu qu'a rappelé Bruno Le Maire la semaine dernière, parce que voter des lois, c'est bien, faire en sorte qu'elles s'appliquent correctement
02:11 pour protéger justement ces femmes et ces hommes qui font en sorte que nous puissions être fiers d'être français. Eh bien oui, nous devons le faire.
02:18 Ça s'appelle justement ce continuum que nous devons assurer. Maintenant, soyons clairs aussi. Oui, il y a un projet de loi qui a été mis en place
02:26 sur la base de concertation lancée par Marc Fesneau en fin d'année.
02:30 Reporté pour y ajouter un volet simplification. Pourquoi ne pas avoir pensé à cela avant ?
02:34 Justement, regardons plutôt le verre à moitié plein. Nous allons nous servir de ce texte législatif, de cet outil législatif pour répondre le plus rapidement possible
02:44 aux attentes de nos agriculteurs.
02:45 C'est des vraies mesures, enfin un choc de simplification, j'allais dire. L'expression est un peu galvaudée, mais on va faire ça.
02:51 Il est nécessaire.
02:52 Est-ce que vous craignez, Prescatevno, un mouvement éruptif ? On a vu il y a quelques semaines ces mouvements impressionnants en Allemagne.
02:58 Il y a le blocage de l'A64 entre Toulouse et Bayonne, peut-être d'autres blocages de villes et de routes. Est-ce que c'est votre crainte aujourd'hui ? Et celle du gouvernement ?
03:06 Je pense que la position en responsabilité, quand on est responsable politique, ce n'est pas d'anticiper les scénarios du pire, surtout quand on est autour de la table
03:15 pour dire que nous voulons continuer à travailler ensemble. Et j'insiste sur le continuer.
03:19 Effectivement, le président de la République a rappelé que les préfets devaient se mobiliser la semaine dernière pour aller à la rencontre de ces femmes et de ces hommes
03:25 directement sur le terrain. Le ministre de l'Agriculture était sur le terrain aussi ce week-end.
03:30 Aujourd'hui, à Matignon, Gabriel Attal, le Premier ministre, reçoit les syndicats de la FNSEA.
03:35 Oui, vous êtes tous sur le pont. On a compris que...
03:36 Mais on n'est pas simplement sur le pont. On est au travail, mais pas simplement entre nous, avec celles et ceux qui expriment une colère.
03:42 Et c'est ça qui est important. Moi, j'ai écouté ce matin votre chaîne CNews. Et si je ne me trompe pas, entre 6h et 7h, vous avez reçu sur votre antenne
03:50 le secrétaire général de la FNSEA. Il le dit de façon très simple. L'enjeu n'est pas de bloquer, mais c'est de trouver ensemble des solutions.
03:57 Et ils vont se rendre à Matignon ce soir pour travailler sur cela, sans totem ni tabou, mais avec une seule ligne.
04:03 Faire en sorte que ces femmes et ces hommes puissent vivre dignement de leur travail et plus encore, qu'ils puissent se projeter pour transmettre
04:10 le fruit de leur travail à leurs enfants quand il y en a.
04:12 Est-ce qu'à Thévenot, ce matin, sur Europe 1 et sur CNews, on entend bien évidemment que vous êtes à l'écoute, et plus que cela, par rapport aux agriculteurs,
04:18 même, j'allais dire, compatissants à Paris, et certains disent complaisants à Bruxelles. Est-ce que le problème n'est pas là ?
04:24 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté ? Est-ce que Bruxelles n'impose pas des normes environnementales trop contraignantes ?
04:30 Fait venir d'autres régions du monde de Chine des produits qui ne sont pas imposés à des normes comme celles de nos agriculteurs ?
04:37 Le problème n'est-il pas là, justement ?
04:40 Deux choses. Premièrement, je pense que c'est facile, ici, lundi matin à 8h10, au chaud dans un plateau, de venir pointer du doigt Bruxelles.
04:47 C'est vrai que ce sont les nations, ce sont les gouvernements qui votent.
04:52 C'est pour ça que, rappelons ce qu'est Bruxelles. Cette année, pour le monde agricole, pour 400 000 bénéficiaires du monde agricole, c'est quoi ces 9 milliards d'euros ?
05:00 9 milliards d'euros, justement, pour répondre à un certain nombre d'injonctions contradictoires, environnementaux, économiques, sociaux.
05:08 Nous devons bien évidemment continuer à avancer dans ce sens-là, mais aussi à lever des tabous.
05:13 Est-ce qu'il y a un certain nombre de sujets sur lesquels la contrainte est trop importante ?
05:17 « Harcèlement normatif », disent les agriculteurs. Est-ce qu'il n'y a pas une forme de schizophrénie ?
05:21 Très sincèrement, Priscotte, votre groupe de la majorité Renew vote ces injonctions contradictoires, et en même temps, vous nous dites ce matin avec conviction, il ne faut pas aller dans ce sens-là.
05:30 Il y a deux choses. Est-ce que nous devons continuer à protéger nos agriculteurs ? Oui.
05:36 Est-ce que nous devons continuer à avancer sur les enjeux environnementaux et sanitaires qui sont les nôtres et sur lesquels nous pouvons être fiers en tant que Français ?
05:43 Parce que oui, notre agriculture est l'une des plus vertueuses au monde.
05:48 On peut aller sur ce point en même temps ?
05:50 On peut, pardon, on doit. On doit, aussi bien pour les agriculteurs, mais pour l'ensemble des Français et pour ce que nous représentons en tant que France.
05:58 Je suis désolée, je le redis ici, le président de la République l'a rappelé à très juste titre.
06:02 Faisons de cette année 2024 l'année des fiertés.
06:05 Retrouvons en peu cette capacité à être fiers en tant que Français, fiers de ce que nous sommes, fiers de ce que nous avons été et fiers de ce que nous devons continuer à être ensemble.
06:13 Un peuple résilient, mais un peuple combattif, capable de regarder les difficultés qui sont face à nous, non pas de s'apitoyer dessus, mais d'y travailler ensemble.
06:20 Et c'est bien ce qui va se passer aujourd'hui à Matignon entre le Premier ministre et les représentants syndicaux sur le sujet agricole.
06:25 Les agriculteurs sont résilients.
06:27 Une partie du monde agricole s'est malgré tout tournée vers le vote du Rassemblement national, prise qu'à Thévenot.
06:32 Ce sera d'ailleurs l'un des enjeux de ces élections européennes.
06:34 Vous avez vu le président du RN et tête de liste, Jordan Bardella, qui a exhorté le gouvernement à voter une loi sur le patriotisme économique.
06:41 Et lui, il dit que l'Europe d'Emmanuel Macron, justement, elle est en train d'organiser la mort de notre agriculture.
06:47 Qu'est ce que vous lui répondez à ça ?
06:49 On parle du Rassemblement national, le parti du mensonge et de la paresse.
06:53 Pardon, on va être très clair.
06:55 Si on sait ce qu'est le Rassemblement national, regardons peut être ce qu'ils font.
06:58 Et ça, on n'en parle pas assez.
07:00 Ils passent leur temps en permanence à aller devant les caméras pour nous dire "défendre l'intérêt des Français".
07:05 Mais très bien, grand bien leur face.
07:07 Mais plutôt que de leur dire peut être "devrait-il le faire ?"
07:10 Regardons le quotidien des Français, le bouclier tarifaire dont on vient de parler en début d'interview.
07:14 Ils ne l'ont pas voté et aujourd'hui, ils réclament le maintien de ce bouclier tarifaire.
07:18 Par rapport aux entreprises françaises, il y a quelques semaines, dans l'hémicycle,
07:22 ils se sont alliés avec la France insoumise pour venir mettre à mal la compétitivité et l'attractivité de nos TPE et de notre PME françaises.
07:29 Ils sont en train de s'aborder les intérêts de la France, c'est ce que vous dites ?
07:31 Mais de façon très claire, soit par paresse, soit par méconnaissance des dossiers qu'ils travaillent.
07:36 Interessant sur l'agriculture.
07:39 Exercer une loi sur le patriotisme économique, ce n'est pas franchement aller contre les intérêts de la France.
07:44 Et en parallèle, demander à sortir de l'Union européenne, je le redis encore.
07:48 Sortir de l'Union européenne ?
07:49 Soyons très clairs, ils n'ont jamais changé sur ce sujet.
07:51 C'est toujours un projet de Frexit ?
07:52 Ils n'ont jamais changé sur ce sujet.
07:54 Les beaux sourires n'en changeront rien.
07:57 Regardons ce qu'ils font.
07:59 Cassons cette démarche de simplement regarder les gens sourirent devant la télé.
08:02 Ils sont aux responsabilités.
08:04 N'est-ce que ça, Jordan Bardella, un sourire devant les caméras ?
08:07 Je vais vous le dire de façon assez simple.
08:09 Je suis conseillère régionale d'Ile-de-France, d'opposition à Valérie Pécresse.
08:15 Et nous sommes présents.
08:16 Certes, l'opposition minoritaire, mais nous sommes présents.
08:19 En plus d'un an de mandat, j'ai vu deux fois Jordan Bardella.
08:23 Donc encore une fois, je pense que faire campagne, c'est bien.
08:27 Quand on est élu, siégé, c'est mieux.

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