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Transcription
00:00 - Absence totale d'empathie, ça veut dire déchaînement parfois de barbarie,
00:04 mais alors dans de telles conditions, je ne vais pas être caricaturale,
00:06 il y a sans doute beaucoup de solutions qui seront apportées ou de premières pistes du gouvernement,
00:10 mais une circulaire qui prévoit des mesures d'intérêt éducatif pour des minaires de 13 à 16 ans,
00:15 sur le modèle un petit peu des travaux d'intérêt général pour les majeurs,
00:19 telle qu'elle a été annoncée par le garde des Saoulières,
00:21 dit-il pour endiguer la violence, est-ce que ça vous paraît être un bouclier aujourd'hui
00:27 face à ce que vous venez de décrire ?
00:28 - Non, ce n'est pas du tout un bouclier, mais on voit très bien qu'on est dans l'urgence
00:31 de trouver des solutions et de faire des annonces.
00:34 Ce qui est important aujourd'hui, et le Sénat d'ailleurs l'a dit,
00:36 mais il n'y a pas que le Sénat, c'est qu'il faut réinvestir intellectuellement ce champ-là,
00:40 c'est-à-dire qu'il faut arrêter de sortir des recettes
00:43 ou d'avoir des idées simplices ou réductionnistes sur les causes de la violence.
00:47 Elles sont complexes, elles sont multiples, et elles sont toujours celles d'un parcours individuel,
00:51 mais ça ne nous autorise pas à ne pas travailler non plus sur ce que la société produit,
00:58 sur le délitement sociétal, sur ce qu'est une cellule familiale,
01:03 comment aider une cellule familiale, sur la place de l'éducation,
01:05 sur la place des réseaux, sur la place de la pornographie, etc.
01:09 Mais le ministère de la Justice, et ce n'est pas du fait de ce ministre-là,
01:15 c'est depuis des années, n'a pas investi le champ intellectuel pour comprendre ce qui se passe.
01:20 - Donc, conclusion... - Il n'a pas investi quand même.
01:23 - C'est ce que dit le Sénat. - Oui, d'accord.
01:25 C'est-à-dire que...
01:26 On a le fameux rapport qui est extrêmement détaillé.
01:28 Extrêmement, qui est un rapport d'octobre 2021 sur la prévention de la délinquance.
01:31 Ils disent non seulement les chiffres, les statistiques ne sont pas fiables,
01:35 c'est une photographie partielle, voire partielle, ça c'est déjà un problème,
01:39 c'est-à-dire que ceux qui s'appuient sur les chiffres pour dire "non, regardez, ça n'augmente pas"
01:43 ou "oui, ça augmente", en fait, ces chiffres ne sont pas fiables,
01:46 ce sont de vagues indicateurs, ils ne sont pas complets,
01:49 donc ça ne suffit pas, et en plus, intellectuellement,
01:52 on ne fait pas d'évaluation des politiques publiques,
01:55 on légifère à l'aveugle, on vient encore de réformer,
01:58 il y a à peine deux ans, le Code de justice des mineurs...
02:02 - En deux temps. - Et en plus, on n'arrête pas de le réformer.
02:05 Donc on légifère à l'aveugle, il n'y a pas d'analyse criminelle.
02:08 C'est important ce que vous dites, parce que pour répondre à un problème,
02:12 si on n'a pas la bonne base, si on n'a pas le bon diagnostic, c'est un sujet quand même.
02:16 Nous, on a tiré la sonnette d'alarme,
02:17 le problème de la justice des mineurs, particulièrement de la justice des mineurs,
02:22 c'est qu'on est sur des totems et des tabous en permanence.
02:25 C'est-à-dire qu'il y a des idées toutes faites,
02:27 il y a des espèces de tabous, de dénis,
02:30 et on a l'impression qu'il faut toujours faire la même chose.
02:33 Or, faire toujours la même chose produit ce que l'on constate aujourd'hui,
02:37 c'est-à-dire une délinquance des mineurs qui est de plus en plus violente,
02:40 qu'on n'arrive pas à stopper, des juges des enfants qui sont débordés,
02:43 et en plus, on a légiféré, en tout cas, c'est ce que nous pensons
02:47 dans notre syndicat, à contre-temps et à contre-sens.
02:50 Avec la fameuse justice à deux temps, c'est bien ça.
02:52 C'est ce que dit d'ailleurs notre consultant et ancien magistrat Georges Fenech.
02:56 Il parle quand même d'une justice là, contre-productive.
02:59 Oui, parce qu'en fait, la construction d'un mineur a quelque chose d'encore plus d'important
03:04 dans la construction de l'interdit, c'est qu'il faut,
03:07 et c'est ce que dit encore le pédopsychiatre Maurice Berger,
03:10 qu'il rencontre la réalité de la sanction.
03:12 Les paroles n'ont aucune importance.
03:14 On est par exemple sur aussi un présupposé
03:16 que la première fois c'est gratuit.
03:17 Vous savez ce qu'on appelle une forme de sursis qui fout une progressivité.
03:20 Il dit non, c'est faux.
03:21 Si les faits sont très graves, au contraire, le mineur a besoin de ce qu'il appelle la butée.
03:25 La butée, c'est la rencontre physique avec une vraie sanction.
03:28 Donc c'est pour ça que nous on dit que toutes les mesures
03:33 qui ont été prises sont contre-productives.
03:35 Parce qu'on a coupé en deux.
03:37 En fait, c'est quoi la césure ?
03:39 C'est qu'on a fait deux audiences au lieu d'une audience.
03:42 Donc on dit plus vite, vous êtes coupable,
03:44 mais on attend plus longtemps la sanction.
03:46 Et donc ça ne va pas parce qu'un mineur,
03:48 un an, c'est passé depuis très longtemps,
03:52 il ne comprend pas et on confond le temps judiciaire et le temps éducatif.

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