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Transcription
00:00Toute autre actualité, Aurore Berger, le Président de la République a donc ouvert le débat sur la responsabilité des pères en avançant l'idée d'un devoir de visite pour les pères dans les familles monoparentales.
00:10Il y a eu énormément une avalanche de réactions et des inquiétudes de la part de certaines associations dénonçant une idée, pour elles en tous les cas, dangereuse,
00:18avec des pères défaillants et qui peuvent se révéler souvent, parfois, violents, nocifs pour les enfants et les mères. Est-ce que vous risquez d'instaurer ?
00:26Non, je crois que c'est un débat qui est très sain à avoir, parce qu'on s'est finalement accommodés à l'idée que des femmes pouvaient tout assumer toutes seules,
00:35et que ce n'était pas bien grave, et que les pères, finalement, se limitaient à une pension alimentaire que parfois, ils ne payaient pas,
00:41et que l'État, d'ailleurs, venait mettre en place, en lieu et place, d'ailleurs, de leurs responsabilités.
00:47Je crois qu'en fait, il ne faut pas s'y accommoder, parce que quand on parle de familles monoparentales aujourd'hui dans notre pays,
00:52quand on parle de la pauvreté qui est importante dans ces familles monoparentales, ce ne sont pas des familles monoparentales choisies.
00:58Quand c'est un choix libre, c'est formidable, mais malheureusement, très souvent, ce sont des familles qui subissent ça.
01:04Mais vous ne répondez pas sur la question. Et si elles subissent violence ?
01:07C'est toujours sous le contrôle d'un juge quand il y a droit de visite aujourd'hui et peut-être devoir de visite demain.
01:12Donc, évidemment, la question n'est pas de forcer une relation quand il y a un risque de violence.
01:18Je vous donne un exemple très clair. Combien de fois, moi, j'ai reçu des témoignages de femmes séparées qui me disent
01:24que le vendredi soir, j'ai un appel de mon ex-conjoint qui me dit que finalement, ce week-end, il ne prendra pas les enfants.
01:29Qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là ? Il ne se passe rien. Il n'y a pas de rappel à la responsabilité du père.
01:34Il n'y a pas de sanction pour le père qui ne vient pas. Par contre, c'est la mère qui doit tout assumer,
01:38qui doit réorganiser son week-end. Vous voyez bien qu'à un moment, ça, ça n'est pas normal qu'on dise
01:44De toute façon, à la fin, il y a la mère qui est là et c'est elle qui prendra en charge, qui prendra tout en charge.
01:49Vous allez instaurer quoi ? Un quota d'heures de visite ? Un livret de devoirs à remplir ?
01:56Ça peut être plein de choses. Est-ce que c'est des sanctions justement pour les pères qui devaient déjà assumer leur droit de visite
02:01et qui ne l'assument pas ? Alors qu'encore une fois, ça génère du trouble pour les enfants.
02:06Mais il n'y a pas de sanction. Il n'y a pas de sanction aujourd'hui. Encore une fois, un week-end, deux week-ends,
02:11trois week-ends, vous ne venez pas. Et inversement, j'ai beaucoup de mères qui m'alertent sur le fait que
02:16quand elles refusent la présentation d'un enfant parce qu'il y aura un risque de violence, elles par contre
02:20immédiatement leur rappellent la loi et on leur rappelle à leur responsabilité. Donc vous voyez, il y a un déséquilibre
02:25aujourd'hui de responsabilité. Et quand on est parent, en fait, on reste parent pour toute la vie de notre enfant,
02:31de nos enfants, même si on se sépare, même si le couple se sépare. Donc je ne dis pas que c'est un débat simple.
02:35Je pense que c'est un débat courageux. Je pense que c'est un débat sain à avoir parce que c'est un débat
02:40sur la responsabilité, sur le rôle des parents.
02:42Est-ce que c'est à l'État ? Parce que ce matin, nous avons une ministre qui nous parle finalement de responsabilité,
02:46de famille...
02:47Oui, parce que peut-être que ça passera par la loi. Si ça passe par la loi, c'est la responsabilité à un moment de l'État
02:51de s'engager.
02:52Est-ce que Big Brother est devenu Big Mother ? Est-ce que c'est le président ? C'est mis partout, y compris dans la chambre
02:55à coucher, justement.
02:56Non, justement, je pense que notre rôle, c'est qu'est-ce qui est bon pour nos enfants. Et qu'est-ce qui est bon pour
03:00nos enfants, c'est qu'on reste des parents tout au long de la vie de nos enfants et qu'on ne délègue pas
03:05systématiquement cette responsabilité en la faisant reporter, ni sur l'État, ni sur la mère qui serait seule à assumer
03:11cette responsabilité parce qu'à la fin, on voit aussi ce que ça génère dans notre société.
03:16Donc je pense que c'est pas un débat réac. Je pense que c'est un débat utile, que c'est un débat nécessaire et que oui,
03:21c'est un débat courageux à avoir, au bénéfice de nos enfants, au bénéfice des familles et au bénéfice de l'égalité
03:26entre les femmes et les hommes.

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