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Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête!, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la polémique autour des propos d’Amélie Oudéa-Castera, de la droitisation de la ligne du gouvernement, des élections européennes et de la grande conférence de presse d'Emmanuel Macron.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête!, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la polémique autour des propos d’Amélie Oudéa-Castera, de la droitisation de la ligne du gouvernement, des élections européennes et de la grande conférence de presse d'Emmanuel Macron.
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NewsTranscription
00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bienvenue et bonjour Maëlle Marshall.
00:06 Vous êtes la tête de liste Reconquête aux Européennes et également vice-présidente exécutive du parti.
00:11 Le président de la République va donc tenir conférence de presse ce soir.
00:16 Est-ce que vous pouvez être encore surprise par une telle prise de parole ? Et sur quel domaine, dans quel sujet ?
00:22 Sincèrement, je n'en attends rien. Ça fait 7 ans que ce président est à la tête du pays.
00:27 Nous avons vu différents gouvernements. Si j'avais dû attendre quelque chose, c'était au moment du remaniement éventuellement.
00:32 Sauf que ce que je constate, pour ne prendre qu'un des exemples, c'est qu'au moment même où étaient sortis les chiffres de l'insécurité
00:38 qui démontraient que depuis 2016, donc depuis l'arrivée quasiment d'Emmanuel Macron au pouvoir,
00:42 nous avions une explosion de la violence et de la criminalité dans notre pays.
00:45 Je rappelle quand même plus de 140% de violences sexuelles, plus de 31% d'homicides, plus de 68% de coups et blessures volontaires.
00:51 Le lendemain de ces chiffres, qui ont été totalement occultés par le remaniement, sont reconduits à leur poste à la fois Gérald Darmanin,
00:58 ministre de l'Intérieur, et M.Dupond-Moretti, ministre de la Justice, qui sont tous les deux co-responsables du fait de leur inaction
01:04 ou de leur mauvais choix de cette situation. Quand on voit cela, on pourrait d'ailleurs dérouler, quand je vois qu'il nomme par exemple M.Séjourné,
01:11 qui n'a aucune expérience en matière diplomatique et qui s'est déjà illustré d'ailleurs ces derniers jours de manière étonnante
01:18 à un poste aussi important que le ministère des Affaires étrangères et qui est un homme qui a pris position au Parlement européen
01:24 pour un État fédéral européen. Quand on voit qu'on nous explique que la grande cause nationale, c'est l'éducation nationale
01:30 et qu'on nomme à ce poste une fois de plus une femme qui n'a pas d'expérience en la matière et qui aussi et surtout est en charge des sports et des JO,
01:37 qui sont quand même un grand sujet. Quand je vois tout cela, comment pouvez-vous imaginer que je puisse attendre quelque chose de cette conférence de presse ?
01:43 Il n'y a pas de changement ? Vous n'attendez aucun moment de vérité ? Pas de précision sur un cap, un tournant, une ligne, une vision ?
01:49 Non. Le problème d'ailleurs avec ce président de la République, c'est qu'il n'a pas de vision. Il en a fait la démonstration une fois de plus à de maintes reprises
01:54 sur des sujets stratégiques fondateurs. On en a beaucoup parlé. La question du nucléaire est probablement l'une des plus édifiantes.
02:00 On réduit d'abord, puis finalement on réinvestit. Il nous a fait perdre 15 ans avec cette histoire et nous le payons tous les jours.
02:06 Après avoir finalement changé justement de cap et des directions.
02:10 Donc moi je n'en attends plus rien. Je pense que nous allons subir ce mandat jusqu'à la fin, cette espèce de fin de règne.
02:17 Maintenant, le seul espoir que j'ai, c'est les prochaines européennes qui ont lieu dans cinq mois.
02:22 Tout le monde veut enjamber ses élections et pense déjà aux élections présidentielles. On fait des sondages présidentiels.
02:26 Mais certainement qu'il leur parlera.
02:27 Voilà. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que le prochain grand rendez-vous, c'est celui des européennes, qui va avoir un enjeu
02:31 qui va être central pour les Français dans leur quotidien. Et donc c'est là où je porte mes espoirs.
02:35 Je vais y venir évidemment en détail. Le président de la République s'exprime ce soir, Marion Maréchal, dans un contexte aussi de première polémique pour sa ministre.
02:41 Vous en avez parlé de l'éducation, Amélie Oudéa, qui va se rendre aujourd'hui dans l'école dont elle a parlé par rapport à ses enfants et sa progéniture.
02:52 Justement, la polémique ne retombe pas. Est-ce que pour vous c'est une polémique justifiée ou bien hypocrite,
02:57 à s'offusquer comme ça que les ministres mettent leurs enfants dans le privé ?
03:01 Je pense que c'est une polémique qui révèle la colère des Français. C'est-à-dire qu'ils ont quand même le sentiment que depuis des années maintenant,
03:08 les ministres, parce que disons-le, tous les ministres, tous les ministres de l'éducation nationale en particulier ces dernières années,
03:12 ont tous leurs enfants dans les écoles privées. Donc ils ont le sentiment...
03:15 - Presque tous, vous ne le savez pas. - Oui, le sentiment légitimiste...
03:18 - Vous-même, vous avez eu... - Non, mais moi, je n'ai pas de problème avec ça.
03:20 - Vous avez dit vous-même que vous en prenez dans le privé. - La grande différence avec ces ministres, c'est que là, on a quand même des ministres
03:23 qui depuis des années mettent en place des politiques, ou en tout cas ne font rien pour contrer la faillite de l'éducation nationale,
03:28 et préservent leurs enfants et leurs progénitures de toutes les politiques qu'ils mettent en place ou qu'ils ne mettent pas en place en l'occurrence.
03:35 Donc il y a quand même une forme d'hypocrisie et de colère à l'égard des Français.
03:37 Et eux ont les moyens de le faire. Ils choisissent des établissements qui sont les plus élitistes de France.
03:41 On parle de Stanislas, on parle de l'école alsacienne pour d'autres. C'était le cas pour Papadien qui avait mis ses enfants à l'école alsacienne.
03:48 Donc qui sont l'archétype des écoles méritocratiques, élitistes, voilà.
03:53 Autant de politiques éducatives qu'ils refusent à l'éducation nationale et qui a d'ailleurs contribué à détruire la censure sociale.
04:00 Donc les Français ont un sentiment d'injustice profondément terrible.
04:03 Moi j'ai fait le choix du privé en effet, mais ma cohérence veut que cette réussite du privé à certains égards,
04:10 qui a en effet des chiffres de réussite sur les différents examens, brevets, baccalauréat, plus importants, avec des méthodes spécifiques,
04:16 je veux pouvoir les appliquer au public. Donc je ne veux qu'il n'y ait pas de discrimination par l'argent.
04:21 Sans doute que la ministre également, ou alors vous lui faites un procès d'intention qui est de dire peut-être qu'elle ne veut pas réparer ce qui ne va pas dans le public.
04:27 On verra ce qu'il en est. Jusqu'ici, une fois de plus, après 7 ans d'exercice de pouvoir d'Emmanuel Macron,
04:31 j'ai vu plutôt des embardés sur le sujet une fois de plus avec des ministres qui n'avaient pas du tout les mêmes visions.
04:36 Et à la fin, pas grand-chose qui se soit passé. Moi ce que je crois fondamentalement d'ailleurs,
04:40 que si nous sommes dans une situation sur l'éducation nationale, c'est parce qu'évidemment on n'a pas des ministres là où ils doivent être
04:45 et on n'a pas fait les réformes nécessaires, mais c'est aussi parce que l'éducation nationale est selon moi en situation quasi monopolistique,
04:50 tenue par une administration de gauche et une partie d'ailleurs, disons-le, d'un grand syndicalisme de gauche au sein des enseignants.
04:58 Donc c'est ça le vrai défi de la ministre Amélie Odéa-Casper.
05:00 Je crois qu'il y a deux sujets. Il y a un évidemment la réforme de l'éducation nationale, la fin du collège unique par exemple,
05:06 on pourrait développer, mais aussi me semble-t-il, une bulle d'oxygène donnée au privé, la possibilité d'ouvrir davantage de classes.
05:13 Aujourd'hui les ouvertures sont très contraintes, la possibilité par exemple pour les collectivités de financer les écoles hors contrat
05:18 ou de pouvoir toucher la taxe d'apprentissage, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
05:21 Sachez-le, des dispositifs qui aujourd'hui ne sont pas accordés par exemple aux écoles hors contrat,
05:26 comme le financement des AVS qui accompagnent les enfants handicapés dans ces écoles.
05:31 Voilà, tout à fait. Donc moi je crois qu'il y a un certain nombre de mesures aujourd'hui pour ouvrir la concurrence au sein de l'éducation nationale
05:38 et ainsi forcer l'éducation nationale à faire son droit d'aventure.
05:41 Ça c'est la feuille de route que vous souhaitez.
05:43 Mais la petite condition, et j'en finis par là, c'est qu'il ne faut pas qu'il y ait discrimination par argent,
05:47 donc il faudrait mettre en place, et ça c'est un point de vue très personnel, un chèque éducation ou une défiscalisation
05:52 pour le coût que représentent ces écoles pour les Français qui évidemment travaillent.
05:55 Ce sont des débuts en tous les cas pour le moins compliqués pour cette ministre,
05:58 et ce sont des débuts sous les feux des projecteurs pour la ministre de la Culture, Rachida Dati.
06:03 Hier le président des LR, Eric Ciotti, a affirmé que la politique n'était pas la Starac, qu'on n'y entre pas, qu'on n'y sort pas comme ça.
06:09 François Baroin a dénoncé le manque de lucidité de Rachida Dati, qui serait montée sur le Titanic, et avec le sourire.
06:15 Est-ce que vous pensez, Marion Maréchal, que Rachida Dati va faire du Dati, ou qu'elle va se fondre dans ce gouvernement ?
06:21 La conclusion que j'en tire décidément, je le savais, c'est que maintenant voter LR, c'est donc voter pour les futurs ministres d'Emmanuel Macron.
06:27 Parce qu'on parle de Rachida Dati qui est la dernière prise, si je puis dire, côté LR,
06:31 mais la moitié du gouvernement, près de 8 ministres de mémoire, viennent des LR.
06:34 Et, je vous l'annonce, ça n'est pas fini. Parce qu'au lendemain des européennes, je prends date avec vous,
06:39 les trois quarts de l'état-major des Républicains rejoindront la Macronie.
06:43 Ça n'est évidemment qu'une question de temps.
06:46 Je ne m'attends pas à grand-chose, parce que j'ai regardé la première interview de Rachida Dati,
06:50 dans Le Parisien, tout à fait, où j'ai vu une interview que j'aurais pu entendre de la part du ministre de l'Éducation de gauche,
06:56 donc une femme qui nous explique...
06:57 Venant d'une femme de droite.
06:58 Ah bah, vous savez...
06:59 Aux dernières nouvelles, Rachida Dati est une femme de droite comme vous.
07:01 Vous savez, ce ne sont pas forcément les cartes d'adhésion des partis qui font les positionnements,
07:05 ce sont les actes et ce sont les paroles.
07:06 Moi, j'ai vu une femme dans cette interview, j'invite les téléspectateurs à aller lire cette interview,
07:10 qui explique qu'il n'y a pas de vote communautaire dans le banlieue,
07:13 qui explique qu'elle va sanctuariser et défendre le budget de l'audiovisuel public 4 milliards.
07:17 Moi, je suis plutôt pour le réduire et privatiser l'audiovisuel public,
07:20 qui défend le régime des intermittents du spectacle, que moi je considère aujourd'hui illégitime,
07:25 qui explique le rôle central de...
07:27 L'éducation, c'est de lutter contre les cris d'offrande, contre les discriminations.
07:31 Lutter contre les discriminations, pour faire passer Rachida Dati pour une femme de gauche, voire même Alexandre Mollepin.
07:35 Je constate que, en tout cas, la ligne conductrice en tant que ministre de la Culture,
07:40 c'est des propos, c'est des actes que j'aurais pu retrouver dans une interview.
07:43 Parce qu'elle a quand même des lignes ou des positions parfois "conservatrices", comme Catherine Vautrin.
07:47 De femmes de gauche, voilà, c'est tout.
07:49 Donc après, on verra les actes, c'est toujours pareil.
07:51 Moi, ce que je crois, c'est qu'on efface simplement un débauchage de calcul.
07:54 Il y a eu, tout le monde le dit, on a compris, il y a eu un accord sur la ville de Paris.
07:58 Très bien. On a vu les propos passés de Rachida Dati sur la Macronie, qui était celle des traîtres.
08:03 Je pense que tout ça contribue à dégoûter les Français.
08:05 Et une fois de plus, moi c'est ce que j'ai envie de dire à l'électeur LR,
08:09 qu'il doit se poser une seule question,
08:11 c'est que, est-ce qu'il a envie, en continuant de voter pour ce parti,
08:14 de continuer d'alimenter le banc des remplaçants de la Macronie ?
08:17 Ça c'est une vraie question, parce que c'est la tectonique politique des plaques.
08:20 Hier, Jordan Bardella, à l'occasion de ses voeux, a appelé justement les sympathisants LR
08:24 à rejoindre le Rassemblement National.
08:26 Et Éric Zemmour, lors du grand rendez-vous Europe 1/CNews du ZECO,
08:29 a appelé ces mêmes sympathisants à rejoindre Reconquête.
08:32 Mais j'allais dire, quel est l'intérêt des sympathisants LR à rejoindre Reconquête plutôt que l'ARN ?
08:36 La ligne politique. La ligne politique, tout simplement.
08:39 Il ne suffit pas d'appeler, encore faut-il pouvoir répondre à cet électeur orphelin.
08:42 Il me semble que ces Français de droite ont des attentes fortes sur les questions identitaires,
08:46 bien évidemment, mais aussi sur les sujets économiques.
08:48 Ils attendent une économie de droite qui soit responsable sur le plan budgétaire.
08:52 Est-ce que ça peut donner votre grande différence avec le Rassemblement National ?
08:54 C'est l'une des grandes différences.
08:56 On a quelques exemples récents, notamment dans l'actualité parlementaire.
08:59 On sait que le Rassemblement National, par exemple, a refusé de voter
09:02 des durcissements de conditions d'accès au RSA en demandant des activités aux personnes qui les touchent.
09:06 Nous, nous y sommes favorables.
09:08 On sait que le RN est peu ou prouve, c'est assez fluctuant, pour la retraite à 60 ans.
09:11 Nous, nous étions pour une réforme, pas forcément celle d'Emmanuel Macron,
09:14 mais une réforme des retraites qui nous apparaissait indispensable pour sauver ce système.
09:18 Le RN refuse de baisser les dépenses sociales dans ce pays.
09:21 Nous, au contraire, nous voulons lutter contre la cistana.
09:23 Une autre différence qui n'est pas que symbolique,
09:26 le RN défend un délai de carence pour les étrangers qui toucheraient les aides sociales non contributives.
09:32 Nous, nous considérons qu'il n'y a pas un délai de carence,
09:33 c'est qu'il faut réserver exclusivement ces aides aux Français.
09:36 Donc, il y a des différences.
09:37 Et sur les sujets économiques, en effet, notamment,
09:39 je pense que ces électeurs de droite retrouveront davantage ce qu'ils attendent chez Reconquête qu'au Rassemblement National.
09:46 Maintenant, la campagne, je l'espère, révélera ça dans les mois à vie.
09:49 Dans un tel contexte, évidemment, ces élections européennes sont un rendez-vous important,
09:53 voire essentiel pour les Français.
09:55 Hier, Éric Ciotti a désigné sa tête de liste à l'air sans surprise, François-Xavier Bellamy.
09:59 D'ailleurs, comment, on va arriver à l'essentiel, c'est la bataille des idées,
10:02 mais comment vous qualifiez cet adversaire politique dont vous partagez malgré tout de nombreuses idées ?
10:07 Oui, sur le plan personnel avec François-Xavier Bellamy, mais comment je le qualifierais ?
10:12 Incohérent. Voilà, incohérent, parce que je ne comprends pas aujourd'hui
10:15 comment il peut rester chez Les Républicains en regard de ce qu'il dit, pensé.
10:20 Je ne comprends pas comment il a pu soutenir Valéry Pécresse jusqu'à la dernière minute
10:23 qu'il a appelé à voter Emmanuel Macron à 20h02.
10:25 Je ne comprends pas comment il peut être aujourd'hui la tête de liste d'un parti
10:27 qui, je le rappelle, dans les régions, les départements, siège aujourd'hui avec les élus macronistes.
10:31 C'est le cas des élus siotistes en Provence-Alpes ou Côte d'Azur, par exemple, qui, au niveau national...
10:35 Parce que les LR ne sont pas un parti d'opposition ?
10:38 Les LR, dans la plupart des collectivités territoriales, je vous prends l'exemple de la PACA,
10:41 on a bien d'autres, siègent aujourd'hui avec les élus macronistes dans ces majorités.
10:45 Oui, ça s'appelle une opposition qui n'est pas pavlovienne ni systématique.
10:48 Ah non, non, ce n'est pas une opposition. Ils votent l'intégralité ensemble et ils sont dans les mêmes majorités.
10:53 C'est vrai au niveau local, au niveau européen, M. Bellamy ainsi que son groupe
10:59 siègent dans un groupe qui s'appelle le PPE, qui est allié au groupe Renew des macronistes,
11:03 qui est allié aux écologistes et aux socialistes et qui vote, entre autres choses,
11:07 je tiens à vous le dire quand même, pour la facilitation de l'installation des maires porteuses en Europe,
11:13 qui vote pour le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande...
11:16 François-Xavier Bellamy... Pardonnez-moi, le continuum entre François-Xavier Bellamy et cette idée...
11:20 Tu finis juste là-dessus, tu votes pour la partie audacieuse.
11:22 Non, mais une fois plus, c'est l'incohérence. C'est-à-dire que François-Xavier Bellamy a des prises d'opposition personnelles,
11:26 mais je constate que son groupe ne vote pas comme lui,
11:28 que le groupe auquel il appartient au Parlement européen ne vote pas pour lui,
11:31 et qu'il est aujourd'hui, donc, de fait, malgré lui, le candidat de Valérie Pécresse,
11:35 de Gérard Larcher et d'un certain nombre d'autres personnes.
11:39 Et donc, je ne vois pas la cohérence. Je vous le dis tout simplement, et je pense qu'il le sait,
11:44 j'ai déjà eu l'occasion d'en parler et de le dire publiquement,
11:46 je ne comprends pas aujourd'hui comment il peut accepter d'être le porte-voix des Républicains,
11:49 et donc, d'être le porte-voix, j'ai envie de dire, l'écran de fumée, finalement,
11:54 alors même qu'au lendemain des européennes, une fois plus, je prends date avec vous,
11:57 les Républicains se fonderont totalement dans la Macronie. C'est une question de temps.
12:00 En tous les cas, au-delà des enjeux d'image de Gabriel Attal, ou de Jordan Bardella,
12:05 et la jeunesse que vous avez tous en commun, et vous avez dit ces derniers jours,
12:08 et je crois qu'on est tous d'accord qu'elle passe assez vite,
12:10 l'important pour les Français, ce sont les idées.
12:12 Selon vous, Mariam Marchald, qu'est-ce qui va se jouer lors de ce scrutin des européennes ?
12:17 Un potentiel changement de rapport de force au Parlement européen,
12:21 c'est-à-dire que ça n'est pas neutre. L'enjeu aujourd'hui qui se dessine,
12:24 c'est que le groupe des conservateurs auxquels nous aspirons de participer,
12:27 dans lequel vous retrouverez demain Orban, et dans lequel se trouvent déjà,
12:31 par exemple, les Italiens de Fratelli d'Italia, mais aussi les Suédois,
12:35 les Finlandais qui sont aujourd'hui au gouvernement, proches du gouvernement,
12:39 c'est que ce groupe puisse passer devant le groupe Renew de Macron.
12:43 C'est là où se joue le duel, et si ce groupe des conservateurs,
12:45 et nous pouvons y contribuer avec nos quelques députés, je l'espère, demain,
12:49 puisse passer devant, ça veut dire que le rapport de force politique change,
12:52 ça veut dire que le Parlement est tiré vers la droite et non plus vers le centre.
12:55 Donc concrètement, ça veut dire qu'on peut potentiellement changer la présidence
12:59 de la commission et donc changer la ligne politique.
13:01 Et c'est-à-dire que cette ligne politique de Madame van der Leyen,
13:04 dont la majorité, je le rappelle une fois de plus, est composée aussi du groupe des LR.
13:07 Je vous en ai parlé à l'instant, qui met en place le Green Deal,
13:10 qui vote des traités de libre-échange, qui met en place la répartition des migrants,
13:13 qui refuse de réformer le droit d'asile, nous pourrions agir sur cela.
13:17 Et donc c'est tout à fait fondamental dans le quotidien des Français.
13:20 Et une fois de plus, il n'y aura pas de réponse, c'est important que les Français le sachent,
13:23 ils le savent déjà d'ailleurs, il n'y aura pas de réponse efficace à l'immigration
13:26 si nous n'avons qu'une réponse nationale.
13:28 La réponse nationale est prioritaire et essentielle,
13:30 mais elle doit aussi être complétée par une réponse européenne.
13:32 Vous avez démarré, Marion Maréchal, personnellement, votre campagne assez tôt,
13:36 ça fait déjà quelques semaines, voire quelques mois.
13:38 Gabriel Attal, on le sait, va s'impliquer dans cette campagne des Européennes.
13:41 Jordan Bardella vole, ou survole, les sondages.
13:44 François-Xavier Bellamy va tout faire pour rattraper son retard.
13:47 Et vous, est-ce que vous allez adapter, ajuster votre stratégie ?
13:51 La stratégie, vous savez, c'est déjà de parler aux Français, de faire connaître notre ligne.
13:55 Nous sommes un jeune mouvement.
13:57 Moi, je suis heureuse de constater que dans le dernier sondage, nous sommes donnés à 7%.
14:00 7%, c'est 7 députés européens.
14:02 Je rappelle que les élections européennes, c'est un proportionnel à un tour.
14:05 Donc, un point égal à un député européen.
14:07 Notre chance, c'est que si nos électeurs, ceux qui nous font confiance,
14:10 se lèvent le matin, vont voter, ils auront des élus.
14:12 Et ils auront des élus qui pourront, comme je vous le dis, contribuer à la recomposition de la majorité.
14:15 Vous avez un objectif, justement, à ce sujet ?
14:17 Je ne me fixe pas d'objectif chiffré. Nous voulons des élus.
14:19 Vous en avez certainement en tête, mais vous ne voulez pas vous lier.
14:22 Nous voulons des élus. Je pense que c'est le premier objectif raisonnable qu'on peut se donner
14:26 et qui, à l'heure actuelle, peut être atteint.
14:29 Maintenant, il reste cinq mois de campagne.
14:31 Attention, gardons-nous des jugements définitifs parce que beaucoup de choses peuvent encore changer.
14:35 Et je crois que les Français peuvent trouver en reconquête une voie,
14:38 notamment pour les Français de droite aujourd'hui, orphelins.
14:41 Dernière question, elle est importante.
14:42 Les Européennes vont en grande partie se jouer sur le sujet de l'immigration.
14:45 En Europe et plus singulièrement en France,
14:47 Marian Maréchal, certains pensent que l'immigration peut venir désormais résoudre la crise de la natalité.
14:52 Vous avez vu ces chiffres inquiétants, véritablement.
14:55 Que répondez-vous à l'argument, justement, de l'immigration ?
14:58 Ce n'est pas certains.
14:59 C'est la quasi-intégralité de nos gouvernants depuis 30 ans qui pensent cela et organisent cela, d'ailleurs.
15:05 Ils détricotent méthodiquement l'ensemble de la politique familiale,
15:08 en particulier sous François Hollande, qui avait fait l'exception française.
15:11 Et en parallèle de ça, ils font venir une immigration de masse en substitut.
15:15 Moi, je m'oppose totalement à cette vision.
15:17 Je considère aujourd'hui que le coût de l'immigration est beaucoup trop lourd
15:20 sur le plan culturel, identitaire, sécuritaire et même économique.
15:24 Et donc, la seule solution, c'est de reconstruire une politique familiale,
15:28 et donc d'accompagnement et de famille.
15:30 C'est très long terme.
15:31 C'est long, mais enfin, on trouve beaucoup d'argent quand il s'agit de faire de la transition écologique.
15:36 J'aimerais qu'on en trouve pour faire de la transition démographique,
15:38 parce que ça, c'est un enjeu vital.
15:40 Et c'est un enjeu d'autant plus vital, je le dis, excusez-moi très crûment,
15:43 que demain, le peuple historique français pourrait être minoritaire sur son propre sol,
15:47 du fait de l'immigration et de l'évolution démographique de l'immigration sur le sol français.
15:52 Et donc, le jour où ce peuple historique est minoritaire sur le sol,
15:55 la France ne sera plus la France.
15:57 Merci, Marie-Marie Maréchal.
15:59 Vous serez devant votre poste de télévision ce soir ?
16:02 Ah bah oui, quand même, par responsabilité professionnelle.
16:06 Pas par plaisir.
16:07 Merci à vous.
16:08 C'était votre grande interview ce matin sur Europe 1 et C News.