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François-Xavier Bellamy, député européen, tête de liste LR aux Européennes et vice-président exécutif de LR, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'interview d'Emmanuel Macron dans La Croix et des élections européennes.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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François-Xavier Bellamy, député européen, tête de liste LR aux Européennes et vice-président exécutif de LR, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'interview d'Emmanuel Macron dans La Croix et des élections européennes.
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue et bonjour François-Xavier Bellamy.
00:10 Bonjour.
00:10 Et merci de votre présence, vous êtes le chef de file des Républicains pour les Européennes.
00:14 Bien sûr, nous allons parler de la campagne, mais tout d'abord, à la une de l'actualité,
00:18 dans une interview accordée à Libération à la Croix, Emmanuel Macron se prononce donc en faveur d'une aide à mourir.
00:24 François-Xavier Bellamy, sous des conditions strictement encadrées, dit-il, une sorte de ni-ni, ni euthanasie, ni suicide assisté.
00:31 Comment vous réagissez ce matin à ce que dit le président de la République ?
00:34 La question est évidemment d'une infinie de difficultés et elle touche la vie de milliers de personnes dans notre pays,
00:42 dans les moments les plus éprouvants.
00:44 On ne peut évidemment pas la traiter d'un revers de main comme si elle était simple.
00:48 Mais je voudrais dire simplement deux choses.
00:50 La première, c'est que malheureusement, je crois que personne n'est dupe du moment dans lequel cette annonce intervient.
00:55 Nous sommes à la veille d'une élection européenne.
00:57 On voit le président de la République qui engage le pays dans un débat infiniment complexe,
01:02 au moment où on devrait pouvoir se concentrer justement sur l'enjeu des trois mois qui viennent,
01:05 sur cet enjeu de l'Europe qui est absolument décisif.
01:08 On voit bien finalement que le président de la République, qui n'a plus la main sur rien,
01:12 a décidé de se réfugier dans les questions de société, parce que c'est peut-être le dernier endroit où il peut encore faire l'actualité.
01:18 - Fantastique de diversion pour vous ?
01:20 - Regardez, notre État est devant aujourd'hui des défis immenses.
01:24 Et d'une certaine façon, il est attendu par les Français,
01:27 là où il faudrait résoudre les problèmes immédiats de la vie quotidienne,
01:31 les problèmes les plus urgents.
01:33 Je pense à la question de l'école.
01:35 Aujourd'hui, on voit à quel point les professeurs se sentent abandonnés face aux pressions qui pèsent sur eux.
01:39 Je pense à la question de la sécurité, je pense à la question du pouvoir d'achat.
01:42 Je pense à la question de la santé.
01:44 - Oui, mais la réflexion... - Arrêtez-moi un instant là-dessus.
01:47 Aujourd'hui, vous avez en France, dans des dizaines de services d'urgence,
01:51 des soignants qui manquent de tout, qui manquent de place, qui manquent de temps,
01:55 qui manquent de moyens pour pouvoir soigner comme il le faut.
01:57 - Vous n'avez pas antinomique d'essayer de parer à cela, non ?
02:01 - Eh bien si, parce que si on vient au fond du sujet, je pense que les Français
02:05 aborderaient différemment la question de la fin de vie,
02:07 s'ils avaient la certitude que la France se donne les moyens
02:11 de soigner comme il le faut tous ceux qui en ont besoin.
02:14 - Attendez, vous pensez que ce n'est pas le cas ? Vous pensez que la couverture
02:17 et la possibilité d'avoir aujourd'hui toute la panoplie des soins palliatifs
02:22 n'est pas... - Mais ce n'est pas moi qui pense ça.
02:24 Ce sont les faits. Les faits, c'est qu'en France, aujourd'hui, tous les jours,
02:28 vous avez 500 personnes qui ont besoin de soins palliatifs
02:31 et qui n'y ont pas accès. Vous avez des gens qui souffrent
02:35 et qui ne sont pas soignés comme il le faudrait et comme on le pourrait,
02:39 parce qu'on sait soigner la souffrance aujourd'hui en France.
02:41 Le problème, c'est le manque de moyens pour cela.
02:44 Et le président de la République qui a dit qu'il ferait simultanément
02:47 un grand plan pour les soins palliatifs et la question de la fin de vie
02:50 annonce en réalité, d'une manière complètement asymétrique,
02:53 une hausse de budget dérisoire pour les soins palliatifs.
02:56 Ce qui explique, pardon, mais c'est un point important,
02:59 ce qui explique que les soignants, aujourd'hui, par la voix de leurs représentants,
03:02 sont 80 % à dire leur opposition à cette loi.
03:06 Les mêmes soignants qu'on a applaudis pendant la période du Covid,
03:09 aujourd'hui, tirent le signal d'alarme.
03:11 Votre avis ce matin ? Ni euthanasie, ni suicide assisté, selon le président,
03:14 avec des conditions strictes, des sortes de garde-fous.
03:18 Est-ce que ces garde-fous vous rassurent ou vous inquiètent ?
03:21 Est-ce que cette troisième voie, finalement, d'une aide à mourir,
03:24 est possible pour vous ? Est-ce que vous pourriez accompagner un tel projet ?
03:28 La vérité, c'est que le président renonce à la troisième voie.
03:30 Il renonce au modèle français.
03:32 Il dit qu'on va construire un modèle français de la fin de vie.
03:34 Mais le modèle français de la fin de vie, c'est celui qui avait été posé
03:37 par la loi Léonetti. Rappelons quand même que la loi Léonetti
03:40 a été approuvée à l'unanimité du Parlement sur une question aussi importante.
03:43 Et pourtant, elle n'est pas appliquée. Elle n'est pas appliquée en France.
03:47 Vous avez aujourd'hui de nombreux départements français
03:50 dans lesquels il n'y a pas un seul lit de soins palliatifs.
03:53 Vous avez dans tout le territoire national des gens qui ont besoin
03:56 de soins palliatifs et qui n'y ont pas accès.
03:59 Et redisons-le, si on apprenait qu'il y a en France, dans un département entier,
04:03 un territoire qui n'a pas un seul commissariat de police,
04:06 mais immédiatement, on réagirait en disant "mais c'est pas possible,
04:10 il faut absolument remédier à ce manque absolu".
04:13 Eh bien, aujourd'hui, on accepte, on tolère en France
04:16 qu'il y ait des milliers de personnes qui soient aujourd'hui
04:20 dans des zones blanches médicales, dans des zones où il n'y a pas de soins.
04:24 François-François Bellamy, si je prends par bien clair-obscur,
04:27 pardonnez-moi de ce moment existant.
04:28 Le président, plutôt que d'investir sur ce sujet fondamental,
04:31 décide d'adopter ce qui n'est pas le modèle français,
04:33 mais en fait le modèle belge. Et on voit très bien comment ça se passe.
04:36 Quand on parle de garde-fous, quand on parle de critères exigeants,
04:40 à la fin, évidemment, on ouvre la voie en réalité
04:43 à ce qui se joue partout, autour de nos frontières.
04:46 Et d'ailleurs, nos amis belges, je le vois au Parlement européen,
04:50 nos amis néerlandais, même chez ceux qui ont été parfois
04:54 les plus ardents promoteurs de l'aide active à mourir,
04:57 alertent aujourd'hui sur le danger que ça représente
05:00 en termes d'ouverture à des dérives.
05:02 C'est-à-dire quelles seraient les limites repoussées ?
05:05 Vers quoi on arriverait, par exemple, si on allait vers ce qui se passe
05:08 en Belgique, selon vous ?
05:10 En Belgique, aujourd'hui, je ne dis pas que, encore une fois,
05:13 on n'est pas là, heureusement, mais en Belgique, aujourd'hui,
05:15 vous avez la loi qui autorise l'euthanasie des mineurs.
05:20 Mais encore une fois, le sujet est aussi un sujet fondamental,
05:24 c'est comment est-ce qu'on répond à la souffrance ?
05:26 Et moi, je crois que la première urgence, et ça, j'en suis sûr,
05:29 ça nous réunit tous, tous les Français, tous les soignants,
05:32 tous les souffrants aussi, la première urgence pour répondre
05:35 à la souffrance, à la maladie, à l'épreuve qui font partie de la vie,
05:38 la première urgence, c'est d'abord le soin.
05:40 Et aujourd'hui, cette urgence-là, elle n'est pas honorée en France,
05:43 malgré le dévouement extraordinaire des personnels soignants,
05:46 faute de moyens et d'engagement constant de notre État.
05:49 Un exemple concret, celui de Charles Biettry, il est ancien président du PSG,
05:52 et il est journaliste. Il est atteint de la maladie de Charcot.
05:55 Il a réagi hier sur les réseaux sociaux.
05:57 On va montrer sa réaction, je vais la lire pour nos auditeurs d'Europe 1.
06:01 "J'ai réussi à bien vivre. Je n'ai pas envie de mal mourir.
06:04 La maladie de Charcot m'a déjà privé de l'usage des jambes et de la parole.
06:08 Bientôt, ce sera la respiration, accompagnée de souffrances pour moi et les miens.
06:11 Cette loi, un premier pas, peut nous offrir liberté et dignité. Merci."
06:17 Je respecte vraiment sur un sujet aussi important, d'abord chaque vie
06:21 et les épreuves qu'elle comporte, et surtout,
06:24 chaque regard sur la question de la fin de vie,
06:27 parce que c'est, encore une fois, je le redis, je commençais par là,
06:30 un sujet qui est infiniment complexe.
06:32 Mais il y a une chose que je ressens en lisant cette expression
06:39 et qui me paraît essentielle, et je crois qu'on doit tous partager,
06:42 c'est quand Charles Biettry dit que cette loi peut offrir liberté et dignité,
06:47 je voudrais lui répondre simplement que la loi ne peut pas offrir la dignité aux personnes
06:52 parce que toute personne est digne.
06:54 Il y a une expression qui m'a toujours choqué,
06:56 c'est l'expression de droit à mourir dans la dignité,
06:58 parce que moi, je ne crois pas qu'il y ait de personnes indignes,
07:01 je ne crois pas qu'on soit rendu indigne par la souffrance,
07:04 par la maladie, même par la dépendance.
07:06 Je pense qu'en revanche, ce qui peut être vraiment indigne,
07:09 c'est la manière dont une société traite les souffrants,
07:12 dont une société traite les personnes dépendantes, les personnes fragiles,
07:16 les personnes en fin de vie.
07:17 Et le grand sujet qui nous est posé aujourd'hui n'est pas
07:20 est-ce que nous voulons que les malades soient dignes ?
07:22 Mais la grande question qui nous est posée à tous,
07:24 comme société, comme pays, c'est
07:26 est-ce que nous voulons être dignes des plus faibles,
07:29 des plus malades, des plus dépendants que peut-être nous serons, nous aussi, un jour ?
07:34 Est-ce que nous voulons être à la hauteur du défi que représente
07:36 cette exigence d'humanité qui est impliquée dans l'acte de soins
07:40 envers ceux qui en ont le plus besoin ?
07:42 Et aujourd'hui, je le redis, dans un pays qui, chaque jour,
07:45 tolère que 500 personnes qui pourraient avoir accès aux soins palliatifs
07:48 n'ayant pas droit, et bien dans ce pays-là, je crois,
07:51 nous ne sommes pas à la hauteur et nous ne sommes pas encore dignes
07:54 de ce que doit constituer cette exigence fondamentale.
07:56 Sur ces sujets, éminemment sociétaux, François-Xavier Bellamy est majeur,
08:00 comme la constitutionnalisation de l'IVG ou la fin de vie,
08:02 vous avez une position qui est qualifiée, je dis bien qui est qualifiée,
08:05 même au sein de votre parti, de conservatrice.
08:07 Est-ce que vous êtes isolé dans votre camp, y compris dans la campagne des Européennes,
08:10 sur ces sujets ? On entend votre position parfois singulière.
08:15 Non, je ne crois pas. D'abord, je crois que c'est un débat qui,
08:20 d'une certaine manière, est bien plus profond encore que les clivages politiques.
08:23 Et je suis certain que les parlementaires, les républicains,
08:27 avec la singularité de leur histoire, beaucoup d'entre eux sont médecins,
08:33 beaucoup d'entre eux viendront, je n'en doute pas un instant,
08:35 à cette discussion avec ce qu'ils ont à apporter
08:38 aux débats parlementaires sur un sujet aussi important.
08:41 Et encore une fois, je ne me sens pas du tout isolé
08:43 quand je lis les réactions des personnels soignants.
08:45 Je le redis, vous avez aujourd'hui, dans les gens qui travaillent en soins palliatifs,
08:48 c'est-à-dire les gens qui connaissent intimement cette expérience
08:52 de l'accompagnement en fin de vie, 98 % des soignants sont opposés
08:57 à cette réforme. Parce que ceux qui savent ce que veut dire
09:01 accompagner des souffrants savent à quel point nous pouvons le faire
09:05 si nous nous en donnons les moyens. Et encore une fois, la question,
09:07 c'est voulons-nous leur en donner les moyens et voulons-nous être
09:10 à la hauteur de l'engagement de ces soignants qui se dévouent
09:13 tous les jours sur le terrain ?
09:15 En tout cas, vous avez votre cohérence sur ces sujets.
09:17 Restons justement sur le terme de la cohérence avec la campagne
09:19 des européennes. La droite européenne, dont les membres sont des LR,
09:24 le PPE a finalement désigné Ursula von der Leyen
09:27 comme chef de file pour un second mandat à la tête de la Commission,
09:30 même si vous, il faut le reconnaître, François-Xavier Bellamy,
09:32 vous étiez opposé. Donc, quelle est la cohérence ?
09:35 Quelle est la cohérence LR à faire partie du PPE ?
09:38 C'est parce que c'est là que ça se joue. Effectivement, il s'est passé
09:41 à Bucarest un événement très important au Congrès du PPE.
09:44 Nous avions annoncé depuis le début que nous voterions contre
09:47 la reconduction d'Ursula von der Leyen. Elle n'était pas notre candidate
09:51 en 2019, c'est Emmanuel Macron qui l'a installée dans cette fonction.
09:54 Elle ne sera pas notre candidate avec les Républicains en 2024.
09:57 Nous l'avons dit et nous tenons notre ligne. Vous avez raison de le dire.
10:01 La cohérence, c'est important. Nous nous sommes opposés à beaucoup
10:03 des textes que cette Commission a portés pour de bonnes raisons
10:06 et nous voyons aujourd'hui qu'il faut en tirer la leçon
10:09 et qu'il faut un changement de cap à la tête de la Commission.
10:11 Qu'est-ce qui s'est passé dans ce Congrès du PPE ?
10:13 Une partie de vos amis ont voté pour Ursula von der Leyen.
10:16 Une partie de nos amis, mais une partie seulement.
10:17 Et le fait est que j'ai été le seul à élever la voix au sein du PPE
10:21 pour dire la nécessité de ce changement de cap.
10:24 Le résultat, c'est qu'aujourd'hui, moins de la moitié des représentants
10:28 des partis politiques présents à Bucarest au Congrès du PPE
10:31 ont soutenu sa reconduction. Ce qui veut dire que nous avons eu
10:34 autour de nous le ralliement de nombreuses délégations nationales
10:38 et que si demain Ursula von der Leyen n'est pas reconduite
10:40 dans cette mission, c'est par le travail que nous aurons fait.
10:43 C'est là que ça se joue. Alors j'entends ceux qui nous accusent
10:46 d'être incohérents, mais la vérité, c'est que nous sommes les seuls
10:50 à pouvoir changer de cap en Europe. Nous sommes les seuls à pouvoir
10:55 faire entendre la voix des électeurs de droite en Europe.
10:57 Le bulletin "Belle Amie" pourrait changer l'Europe de l'intérieur.
11:00 Mais c'est un fait. La vérité, c'est que c'est cette stratégie
11:03 que j'assume depuis le début. C'est là que ça se joue.
11:05 Vous savez, en politique, c'est très simple. Il y a ceux qui parlent
11:08 et il y a ceux qui font. Il y a ceux qui font des grandes déclarations
11:11 et il y a ceux qui font avancer les choses. Il y a ceux qui choisissent
11:14 de se retirer sur leur aventain et de juger la terre entière.
11:18 Et il y a ceux qui s'engagent pour faire en sorte que les situations évoluent,
11:22 que les choses avancent, que les batailles soient menées,
11:24 que des combats soient gagnés. Et ça, c'est ce que j'ai fait
11:26 depuis le premier jour. Je me suis opposé à cette commission
11:29 quand elle voulait organiser la décroissance agricole en Europe.
11:31 Je me suis opposé à cette commission quand elle disait
11:33 "la joie est dans le hijab". Je me suis opposé à cette commission
11:36 quand elle refusait de financer des murs aux frontières extérieures de l'Europe.
11:38 À chaque fois, d'ailleurs, les macronistes la soutenaient.
11:40 Donc en France, on sait qui défend le bilan de cette commission.
11:43 C'est Emmanuel Macron et son camp. Nous, les Républicains,
11:46 nous sommes ceux qui pouvons faire que les choses changent.
11:50 Justement, parlons des Républicains hier et de ce que pensent leurs adversaires
11:53 hier ou leurs adversaires amis. Hier, lors du meeting de Reconquête,
11:56 Eric Zemmour et Marion Maréchal ont ciblé la droite.
11:59 La tête de liste Reconquête, Marion Maréchal, a affirmé
12:02 qu'il ne fallait pas compter sur la droite pour être défendue.
12:04 Je cite sa phrase. Elle dit "LR", c'est 50% de macronistes
12:08 qui ne s'assument pas et 50% de zemmouristes qui ne s'assument pas.
12:11 Au final, c'est 100% de promesses trahies. Que lui répondez-vous ?
12:15 Bon, écoutez, les slogans sont toujours très faciles.
12:17 La vérité, c'est que chez les Républicains, il y a des gens
12:20 qui auraient pu quitter le navire depuis très longtemps.
12:22 Ceux qui sont aujourd'hui dans la droite française,
12:24 ceux qui font vivre nos groupes parlementaires,
12:26 à l'Assemblée, au Sénat, les milliers d'élus locaux
12:29 qui, tous les jours, partout en France, servent le bien commun,
12:31 ils auraient pu changer de camp, eux aussi.
12:34 Ils auraient pu changer de navire.
12:36 - Vous aussi, d'ailleurs. - Ils auraient pu choisir
12:37 l'étiquette la plus favorable.
12:38 C'est ce qu'elle a ciblé hier. Marion Maréchal dit que vous avez
12:40 plus de proximité idéologique avec un Eric Zemmour qu'avec
12:44 une candidate comme Valérie Pécresse, que vous avez soutenue jusqu'à la fin.
12:47 Mais moi, je le redis, ma ligne est claire et elle est constante.
12:49 Et je crois à la constance. Je pense que c'est de l'intérieur.
12:52 C'est en reprenant notre place dans la droite en France,
12:55 en reprenant notre place dans la droite européenne,
12:57 qu'on réussira à faire bouger les choses.
12:59 C'est pas en fragmentant, en créant une chapelle de plus,
13:03 en multipliant les oppositions, qu'on va réussir à s'en sortir.
13:06 Parce que la vérité, c'est que, c'est ça qui m'étonne le plus,
13:09 ceux qui parlent tout le temps d'union des droites,
13:11 passent leur temps, vous l'avez dit à l'instant, à cibler la droite.
13:15 Et ceux qui résistent et qui n'ont pas baissé pavillon,
13:17 et qui n'ont pas cédé à la première compromission venue,
13:20 nous, nous tenons notre ligne et nous continuerons de la tenir.
13:22 Quel est votre principal adversaire, François-Xavier Bellamy, dans cette campagne ?
13:25 Si vous deviez le nommer.
13:26 Notre adversaire, c'est tout ce qui constitue l'occasion du déclin de la France aujourd'hui.
13:30 Tout ce qui fragilise le pays, c'est la gauche qui est au pouvoir depuis 2012,
13:34 sans discontinuer en France.
13:35 La gauche au pouvoir ? Emmanuel Macron ?
13:36 Parce que c'est ce qui s'est passé.
13:37 Mais bien sûr, la vérité, c'est que le bilan du macronisme au Parlement européen,
13:40 c'est le bilan de la gauche européenne.
13:42 Comment vous le décririez, ce bilan ?
13:44 C'est très simple. Sur le plan économique, c'est l'organisation de la décroissance,
13:47 agricole, énergétique, industrielle,
13:49 avec le combat déterminé des macronistes contre le nucléaire.
13:52 Sur le plan migratoire, c'est le combat contre le réarmement de nos frontières,
13:56 que les macronistes ont cessé de pousser avec détermination.
13:59 Sur le plan de l'identité de l'Europe, c'est au fond le déni de cette civilisation
14:05 que l'Europe constitue.
14:06 Et les macronistes ne nous feront pas croire qu'ils se réinventent à un combat
14:10 uniquement en cherchant des adversaires de circonstance.
14:13 En tous les cas, leur adversaire, c'est l'anti-RN.
14:15 Vous avez entendu Valéry Ayé, tête de liste Renaissance,
14:19 qui compare Marine Le Pen à Daladier.
14:21 Les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes débats.
14:23 Nous sommes à Munich en 1938.
14:25 Je voulais interroger le politique et même le professeur de philosophie
14:28 face à une telle phrase. Comment vous réagissez ?
14:30 Il faudrait plutôt un professeur d'histoire.
14:32 Honnêtement, c'est tellement absurde.
14:34 Edouard Daladier, il était radical socialiste.
14:36 Il faudrait peut-être le rappeler à Valéry Ayé.
14:38 Et par ailleurs, il a sans doute eu l'illusion de croire que les accords,
14:41 peut-être d'ailleurs, n'y a-t-il pas cru lui-même,
14:43 que les accords de Munich pourraient sauver la paix.
14:45 Mais le fait est que je ne crois pas qu'on puisse l'accuser
14:48 d'avoir eu la moindre complicité envers le nazisme.
14:51 Il y a une espèce, dans cette assimilation permanente,
14:54 de superficialité totale.
14:56 Et je crois qu'il faut sortir de ces grands mots
14:58 et répondre enfin aux problèmes des Français.
14:59 Quand j'écoute Valéry Ayé dans son discours à Lille,
15:02 je n'entends, là encore, c'est très éloquent,
15:05 rien sur l'immigration, rien sur la sécurité,
15:07 rien sur le pouvoir d'achat, rien sur l'inflation,
15:10 rien sur le logement, rien sur la question fondamentale
15:14 de savoir comment nous allons réussir à sortir l'Europe
15:16 de sa torpeur géopolitique.
15:18 Parce que le vrai sujet qui est devant nous,
15:19 c'est bien sûr la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine
15:22 et la position très claire que nous devons avoir
15:24 dans cette guerre pour soutenir l'Ukraine.
15:26 Mais la vérité, c'est que c'est aussi la situation en Israël,
15:29 c'est aussi la situation en Arménie,
15:31 c'est sur tous ces sujets-là, aujourd'hui, que l'Europe est défiée.
15:33 C'est la question de notre relation à la Chine
15:36 et à ce compétiteur global qui se dresse face à nous aujourd'hui.
15:39 C'est la question de notre relation à l'Afrique,
15:41 où nous avons perdu, grâce au macronisme,
15:43 toute notre influence et toute notre capacité d'action.
15:45 Donc on ne peut pas considérer qu'il y ait un seul sujet
15:48 qui puisse résumer la totalité du débat.
15:50 À quoi va ressembler la campagne quand vous voyez la teneur
15:52 des meetings qui se sont tenus jusque-là ?
15:54 Moi, je voudrais dire à quoi va ressembler notre campagne,
15:57 parce que c'est la seule chose que je puisse promettre aux Français.
15:59 Nous allons faire une campagne de fond.
16:01 Nous les prenons au sérieux, nous prenons l'Europe au sérieux,
16:04 nous prenons la France au sérieux.
16:05 Et nous, nous voulons parler de ces sujets fondamentaux
16:08 qui intéressent les Français.
16:09 Dans quelques heures, je pars à Strasbourg.
16:11 Nous allons aller voter sur un texte qui concerne
16:13 l'efficacité énergétique des bâtiments.
16:15 Un nouveau texte déliré, emporté par la Commission européenne
16:17 et soutenu par les macronistes,
16:19 pour faire en sorte que demain, les Français se voient imposer
16:21 des règles de plus en plus contraignantes
16:23 en matière d'efficacité énergétique des logements,
16:25 alors qu'on sait bien que ça n'est pas la solution
16:27 ni sur le plan environnemental, ni bien sûr sur le plan du logement,
16:30 qui est un secteur dans une crise majeure,
16:32 qui, évidemment, constitue une épreuve pour tant de Français
16:34 déjà aujourd'hui.
16:35 C'est ça, les vrais sujets dont les Français
16:37 ont besoin d'entendre parler.
16:38 Comment est-ce qu'on relance le logement ?
16:40 Comment on fait que demain, tous les Français,
16:42 et notamment les plus jeunes, puissent trouver où se loger
16:44 et puissent vivre là où ils travaillent ?
16:46 Ça, c'est les questions fondamentales
16:48 dont nous voulons leur parler.
16:49 On n'ira pas, nous non plus, se complaire
16:52 dans de faux débats ou dans des invectifs
16:54 contre de faux ennemis.
16:55 Nous, nous voulons nous intéresser et nous attaquer
16:57 à tout ce qui fait le mal et le malheur français
16:59 et faire en sorte que demain, la France puisse retrouver
17:01 la maîtrise de son destin en Europe.
17:03 C'est ça et ça seulement qui nous intéresse.
17:05 Merci François-Xavier Bellamy, c'était votre grande interview ce matin.
17:07 Merci à vous.