• il y a 6 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean-Michel Fauvergue et Farid Temsamani


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• Les Vraies Voix

##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-06-17##

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Transcription
00:00Journaliste au Monde et son dernier, leur dernier livre co-auteur avec Fabrice Lhomme,
00:03Le traître et le néant, Macron l'enquête, Gérard Davet, forcément on se pose la question
00:09tous, est-ce que finalement François Hollande a un coup à jouer ?
00:12Oui, il l'a vu comme ça, mais avec Hollande, du coup on connaît bien le personnage, Fabrice
00:19Lhomme et moi-même.
00:20Il y a le dit et le non-dit, dans le non-dit bien sûr il a des ambitions personnelles,
00:26il a vraiment très envie de regoûter à la politique, d'ailleurs il ne l'a jamais
00:30vraiment quitté, contrairement à d'autres, mais il y a le dit et il faut le croire sur
00:35parole aussi, c'est que pour bien le connaître, il a une détestation profonde de l'extrême
00:40droite, c'était quelqu'un qui aime la stabilité des institutions, qui a toujours cru au clivage
00:46gauche-droite, et la perspective de voir l'extrême droite arriver au pouvoir qui est réelle,
00:51c'est quelque chose qui classe en premier dans ses priorités.
00:55Alors il y a d'autres priorités, par exemple il déteste Mélenchon, c'est quelqu'un qui
01:00ne croit pas à mon avis 5 minutes au programme économique du fonds Nouveau Front Populaire,
01:06mais c'est quelqu'un qui a des priorités dans la vie et qui sait hiérarchiser les
01:09choses, et aujourd'hui c'est un social-démocrate, il a été président, il sait qu'il y a un
01:13péril vraiment important qui est celui de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir,
01:17et donc il peut effectivement apporter une espèce de pôle de stabilité à cette union
01:23qui est hétéroclite.
01:24Il n'est pas le seul, puisque Jospin, qui a passé l'âge de se présenter, est exactement
01:28sur la même ligne, et ce sont quand même deux social-démocrates assez stables et plutôt
01:35sages dans leur façon d'agir et de penser.
01:37Gérard David, tout de même, en tant que spécialiste de la gauche et de l'extrême gauche, vous
01:47n'êtes pas surpris par la manière dont l'éthique politique dans ces camps a littéralement
01:55été jetée par-dessus bord.
01:57J'entends bien qu'il y a toujours eu des trahisons et des reniements dans la vie politique,
02:03à droite comme à gauche, mais là, n'avez-vous pas été étonné tout de même par ces quelques
02:11jours miraculeux où la gauche a oublié toutes ses vécupérations contre Imetzi ?
02:17Ce serait oublier, Philippe, on se connaît, ce qui s'est passé depuis bien longtemps
02:23avec la gauche.
02:24La gauche, elle a toujours su se réunir.
02:25C'est une des graves erreurs stratégiques de Macron qui, décidément, est un piètre
02:30stratège.
02:31La gauche, quand il y a un péril ou un besoin, elle a toujours su se réunir.
02:36Jospin en est l'exemple même, et Hollande aussi pour sa réélection de justesse face
02:41à Sarkozy.
02:42Elle a toujours su se réunir, et c'était croire que ces gens-là ne pourraient plus
02:46s'entendre au nom de priorités qui les dépassent, à mon avis largement, qui sont la possibilité
02:52qu'il y ait un gouvernement dirigé par un barbélat, c'était vraiment faire une grave
02:56erreur stratégique.
02:57Moi, je n'ai pas été surpris de ça.
02:59J'étais surpris qu'il annonçait sa candidature aux législatives, mais le connaissant, c'était
03:04quand même quelque chose de compréhensible ou de prévisible, mais je ne suis pas surpris
03:08du tout qu'ils soient tous réunis, les Glucksmann, les Jospin, d'ailleurs la bannière de Nouveau
03:14Front Populaire.
03:15Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu'à l'époque, comment les élections vont se
03:18passer, mais il peut y avoir un pôle incarné par PS, place publique, écolos et communistes
03:25qui soit plus nombreux que les Insoumis, auquel cas c'est de là que viendra un éventuel
03:30gouvernement et pas du côté Insoumis, et je pense qu'il parie là-dessus.
03:33Jean-Michel Fauvergne réagira, on part au 0826 300 300.
03:36Oui, merci Gérard Davé pour cette analyse.
03:40Moi, je voudrais vous poser la question suivante, est-ce qu'il n'aurait pas été préférable
03:45de sa part de rejoindre, par exemple, son ancien Premier ministre, Manuel Valls, et
03:51son deuxième ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, pour résister de l'extérieur
03:55et se positionner en recours de l'extérieur ?
03:58Parce que là, moi, ayant vécu comme député, je pense qu'il va abîmer son image à l'intérieur
04:05même d'un hémicycle qui va être intenable.
04:08Mais son image, elle est déjà complètement carbonisée au sein du monde politique, il
04:13le sait très très bien.
04:14Ça reste le deuxième ou le troisième homme le plus populaire dans la population, et ça
04:19il le sait aussi très très bien, il a été très malin, il a refait son image à bas
04:23bruit, à coups de bébésides dans les lycées, les collèges, les SACs, etc.
04:26C'est quelqu'un qui est indéniablement sympathique et qui n'a pas laissé le souvenir
04:30d'un Président qui fasse de grosses erreurs stratégiques ou qui crispe la France comme
04:34a pu le faire Macron.
04:36Et je pense qu'à l'Assemblée, s'il est élu, ce qui n'est pas certain, il saura
04:43tirer son épingle du jeu, il connaît absolument par cœur tout ça.
04:46Avant de prendre Olivier aux 0826, 300, 300, Farid, Dame Sabani, peut-être une réaction ?
04:52Oui, j'entends parfaitement le personnage, mais je disais tout à l'heure que lorsqu'on
04:59est Président ou lorsqu'on a été Président, on est arrivé à un stade ultime de ce que
05:04notre République, en tout cas la cinquième, peut vous offrir.
05:08Et en termes de responsabilité et d'image.
05:12Et le fait de revenir dans l'arène politique en tant qu'élu, élu d'un territoire,
05:18ça me donne l'idée que finalement, même cette notion sacralisée de Président ne
05:25vaut plus grand-chose.
05:27Oui, il a fait sacrifier lui-même la profession de Président.
05:31Il l'a dit lui-même, il l'a bien dit, Président normal.
05:33Et par ailleurs, il n'a jamais pensé que c'était une portion sacrificielle.
05:38Oui, mais pas forcément sacrée.
05:40Donc du coup, pour lui, il ne le voit pas comme ça.
05:42Il l'a toujours considéré.
05:44Je ne suis pas le Secret des Dieux, je n'ai pas échangé avec lui.
05:47Mais il a toujours considéré que c'était une profession exaltante, passionnante, mais
05:52une profession.
05:53Et que ce n'est pas parce qu'on a été Président qu'on doit forcément à vie camper sur son
05:58lamentin et expliquer que avec moi c'était mieux, avec les autres c'est nul.
06:03Et il s'oppose là aussi, comme d'habitude, à Sarkozy, qui donne des leçons, mais ne
06:07fait pas grand-chose.
06:08Un commentaire très amusant avant d'aller aux Eurovisions.
06:11Paysan du 47, un auditeur fidèle qui nous tweet.
06:14Il va avoir beaucoup de mal à revenir vu qu'il a vendu son scooter.
06:17Direction, notre auditeur du jour, Olivier de Bordeaux, on vous écoute.
06:23Alors, sur Flamby, où mon ennemi c'est la finance, moi je suis d'accord avec le dernier
06:27intervenant spécialiste de la gauche, sur la crâne de l'extrême droite.
06:30Gérard Davé.
06:31Merci Gérard Davé, excusez-moi de ne pas avoir retenu votre nom.
06:35Donc sur la crâne de l'extrême droite, sur sa détestation de Mélenchon, et en plus
06:39sur une forme de revanche envers Macron.
06:41Et puis pour rester dans le jeu, je crois que le calcul du PS, c'est bien la création
06:45de ce pôle qui était évoqué tout à l'heure.
06:48Et Hollande, il n'a plus le choix, parce que bon, quand même, il ne s'est pas représenté
06:52parce qu'il savait qu'il ne serait jamais réélu.
06:54Il a provoqué une certaine testation aussi.
06:56Il a quand même trahi avec son grand discours, qui était un très beau discours d'ailleurs,
07:00et qu'il n'a jamais tenu.
07:02Donc c'est une façon de rester aussi, ça aurait été une grave erreur à mon avis,
07:06que de ne pas s'associer au Front populaire.
07:09Et en même temps, il crédibilise le Front populaire.
07:13Cette espèce de grand écart que je citais tout à l'heure avec Poutou d'un côté.
07:17Parce que l'extrême gauche, je rappelle que c'est Poutou, ce n'est pas la France insoumise.
07:21Moi, j'ai beaucoup de mal avec cette sémantique qui veut placer les insoumis de ce côté-là,
07:25ou qui veut en faire des antisémites.
07:28C'est une opposition radicale, certes, mais je crois qu'il faudrait essayer avant tout
07:32une formation républicaine.
07:35Jean Lamé ?
07:36Oui, votre auditeur a une réflexion qui est tout à fait intéressante,
07:41sur un autre aspect qui est très personnel.
07:44Il déteste certes l'extrême droite, mais il a beaucoup de mépris et d'inquiétude
07:50vis-à-vis de son ancien ministre d'économie, c'est-à-dire celui qui l'a succédé, Emmanuel Macron.
07:55Non pas parce qu'il l'a trahi, il sait très bien que la prison, c'est consubstantiel à l'exercice politique.
08:00Mais plutôt parce qu'il l'a déçu.
08:03C'est-à-dire que celui qui l'estimait vraiment profondément être d'une gauche un peu moderne
08:09et offensive sur le plan économique, s'est révélé être quelqu'un qui n'avait ni conviction,
08:14ni colonne vertébrale, et qui a fait des choix personnels et des choix stratégiques pour le pays,
08:20qui, hormis une politique de l'offre qui a permis de rassurer les entreprises,
08:24objectivement, il a clivé la France.
08:26Et donc ça, c'est quelque chose que des gens de la génération de Hollande,
08:31qui était pauliste il y a soixante-dix ans bientôt, ne supportent pas.
08:36Et Jospin est un peu dans la même vision des choses.
08:39Gérard, en fait, pour confirmer votre point de vue, je me souviens avoir fait un entretien avec François Hollande
08:48et il m'avait dit au fond, j'ai décidé un mois trop tôt de ne pas me représenter.
08:54J'aurais attendu un peu, j'aurais pu me représenter.
08:58Et deuxième élément, ce qui paraît justifier son choix, c'est qu'on est un peu en train, me semble-t-il,
09:05de revisiter son quinquennat. Vous ne trouvez pas ?
09:09Ce sera toujours très compliqué de réhabiliter son quinquennat.
09:13Nous, on a fait un livre de 672 pages dessus.
09:16Certains aspects se sont passés inaperçus, mais par exemple, le fait que la courbe du chômage
09:21soit vraiment lui qui l'a inversée et pas Emmanuel Macron, ça a été établi par les chiffres et par l'essai.
09:27D'autre part, il a permis, avec les lois qui nous ont été approchées, avec El Khomri et autres,
09:32de redonner un peu de respectivité au monde économique avec une politique de l'offre
09:37qui, effectivement, était extrêmement choquante pour le monde de gauche qu'il a élu.
09:41C'est ça son problème, c'est qu'il a été élu par une gauche qui a vraiment cru au grand soir,
09:45sachant que quand on connaît bien François Hollande et d'où il vient,
09:48c'est un social-démocrate bontain qui a une conviction très claire,
09:52c'est que la politique de l'offre permet de faire bouger les choses
09:55et qu'il faut respecter le bon de l'entreprise.
09:57Donc oui, oui, ça me paraît clair ce que vous dites Philippe.
10:01Merci beaucoup Gérard Davert, journaliste au Monde et co-auteur avec Fabrice Lhomme de plusieurs livres.

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