• il y a 7 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche et Virginie Calmels

Retrouvez Les Vraies Voix avec Stéphanie De Muru et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook :

/ sudradioofficiel
▪️ Instagram :

/ sudradioofficiel
▪️ Twitter :

/ sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix :

• Les Vraies Voix

##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-04-26##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Suite le grand débat du jour.
00:01Les vraies voix sud-radio, le grand débat du jour.
00:05Les agents de notation font leur travail.
00:07Moi je fais mon travail de ministre de finances
00:09qui consiste à rétablir les comptes publics.
00:11Notre stratégie de finances publiques n'est pas indexée
00:13sur ce qu'il va se passer cet après-midi
00:15et sur telle ou telle notation.
00:16S'il y a une dégradation vraisemblable
00:19ou raisonnable compte tenu du contexte
00:21en fait c'est déjà intégré dans les cours
00:22et finalement les marchés réagissent très peu.
00:24Parce qu'un pays qui est trop endetté,
00:26un pays qui a trop de déficit,
00:27c'est un pays qui à terme augmente les impôts,
00:29casse la croissance, réduit ses services publics.
00:31Je crois que personne ne veut ça pour la France.
00:33On sent un peu de fébrilité chez les politiques
00:36et notamment du côté de Bercy
00:38puisque les agences de notation moudisent.
00:41Et Fitch doivent rendre leur décision
00:44sur l'avenir de la France,
00:46la dette souveraine de la France
00:47ce sera ce soir Philippe.
00:49Oui alors parlons vrai,
00:50vu l'état des comptes publics,
00:51la dégradation est-elle inéluctable ?
00:53Est-ce qu'on paye 50 années de cigales
00:55quand d'autres ont fait les fourmis ?
00:57Et si les taux d'intérêt augmentent,
00:58croyez-vous qu'une hausse des impôts sera inéluctable ?
01:01Et à cette question,
01:02craignez-vous une dégradation de la note de la France ?
01:04Vous dites oui à 77%.
01:06Vous voulez réagir ?
01:07Le 0 826 300 300 ou au datant vos appels.
01:10Et on est avec Eric Delannoy,
01:12économiste donc et président,
01:14fondateur de Tenzing Conseil
01:16qui prévoyait tout à l'heure
01:18une très légère dégradation.
01:20Philippe Bilger, vous êtes relativement optimiste aussi ?
01:23Même si la dégradation est symbolique,
01:25comme l'a dit notre invité,
01:27elle aura tout de même un poids politique.
01:30Je suis frappé en entendant
01:32les déclarations de certains ministres
01:34de voir à quel point ils cherchent d'avance par avance
01:38à dédramatiser ce qui peut survenir ce soir.
01:41Et il y a quelque chose d'intéressant
01:44dans notre démocratie,
01:46même quand on n'est pas un spécialiste
01:48de la chose financière,
01:51et je n'ai jamais prétendu l'être,
01:54eh bien, on est obligé en tant que citoyen,
01:58de la même manière qu'hier
02:00on a dû s'intéresser à la santé,
02:02l'état déplorable des finances publiques
02:04fait qu'aujourd'hui,
02:06même le citoyen de base dans ce domaine
02:09est amené à s'interroger et à attendre
02:11avec une sorte de curiosité
02:15ce qui va être décidé
02:16par les deux agences de notation ce soir.
02:19On a le sentiment que la France
02:21ne va pas bien sur ce plan-là,
02:23et au fond,
02:25la réponse des auditeurs de Sud Radio
02:28confirme ce point de vue pessimiste.
02:31René Fisch ou Virginie Calves ?
02:33Moi !
02:35C'est sûr qu'il y aura une dégradation ce soir,
02:37elle sera peut-être limitée,
02:38mais vu le déficit,
02:40la baisse de la croissance,
02:41le plan d'économie qui a été annoncé,
02:43c'est sûr que les agences vont,
02:45à mon avis, dégrader.
02:46Elle va être minime, donc ça ne va rien entraîner.
02:48D'ailleurs, ce n'est pas la première fois
02:49qu'il y a des dégradations comme ça pour la France.
02:51Souvenez-vous, même en 2012-2013,
02:52il y avait aussi une dégradation,
02:53je ne parle pas de celle la plus récente.
02:54La première, c'était sous Sarkozy, de mémoire.
02:56Exactement, mais ensuite,
02:57il y en a eu une en 2012-2013,
02:58ça n'a pas du tout entraîné
02:59une crise majeure en France.
03:01Mais moi, au-delà de ça,
03:03parce que de la dégradation,
03:04je me pose aussi une question,
03:05c'est sur ces fameuses agences.
03:06Si je peux me permettre,
03:07c'est dans le débat,
03:08mais je fais un petit dérivé
03:10vers ces agences,
03:11qui sont quand même des agences
03:12privées américaines.
03:14Non, Fitch est française.
03:15Non, Fitch n'est plus française.
03:16Elle n'est plus française ?
03:18Elle était française au départ.
03:19Absolument, ça a été vendu
03:20à un groupe américain,
03:21Earth Corporation.
03:22Absolument.
03:23Vous voyez, ce sont des agences
03:24américaines, privées,
03:25qui sont considérées un peu
03:26comme maintenant
03:27les livres sains de l'économie.
03:29C'est-à-dire que les États
03:30attendent après ces notations
03:32de manière dramatique
03:34ou pas dramatique.
03:35Comment est-ce possible
03:37qu'il n'y ait pas...
03:38Je sais qu'il y a une agence européenne
03:39qui existe depuis novembre,
03:40qui s'appelle Score Rating,
03:41qui vient d'être avalée.
03:42Mais déjà, on peut se demander
03:44pourquoi ces agences
03:45ont pris une telle importance
03:47pour les gouvernements.
03:48Parce que souvent,
03:49même s'il y a des grades,
03:50finalement, il n'y a pas vraiment
03:51de graves conséquences.
03:52Virginie.
03:53J'en parlerai après.
03:54Virginie Calmel.
03:55Franchement, contrairement
03:56à ce que vient de dire René Chiche,
03:57je crois que le sujet,
03:58ce n'est pas le thermomètre.
04:00Les agences...
04:01Le sujet, c'est le fond.
04:03Quand vous avez 110% du PIB
04:05en dette,
04:06quand vous avez un déficit
04:07à 5,5% du PIB,
04:10quand vous avez, en fait,
04:12un gouvernement qui a tout lâché,
04:14pardon,
04:15mais en matière de dépenses publiques,
04:17que Standard & Poor's,
04:19Fitch ou Moody's
04:21abaissent la note.
04:22Moi, je vais vous dire,
04:23j'y aspire.
04:24Non pas parce que je suis
04:26quelqu'un qui souhaite
04:27du mal à la France,
04:28bien au contraire.
04:29Je pense qu'en plus,
04:30les impacts seront très faibles,
04:31comme René vient de le dire.
04:33C'est-à-dire que globalement,
04:34on le sait,
04:35le spread ne va pas...
04:36Ça ne va pas créver.
04:38Il y a un écart monstrueux
04:39avec l'Allemagne.
04:40Le spread, c'est l'écart
04:41de taux d'intérêt entre
04:42l'Allemagne et la France.
04:43Si on parle de 5 points,
04:44notre spécialiste le dira
04:45mieux que moi.
04:46Donc, l'impact ne va pas,
04:47sans doute, être colossal.
04:49Mais en revanche,
04:50il est clair qu'on doit
04:51absolument montrer
04:53que, stop,
04:54ce n'est pas possible
04:55de continuer à gérer
04:57l'État, la dépense publique,
04:59comme on vient de le faire.
05:00Alors, Philippe le disait
05:02tout à l'heure,
05:03depuis des décennies,
05:04mais quand même,
05:05les sept dernières années.
05:06Moi, quand j'entends,
05:07aujourd'hui, Bruno Le Maire
05:08nous dire qu'il veut
05:09restaurer les comptes publics,
05:11c'est quand même extraordinaire.
05:12Alors que ça fait sept ans
05:14qu'il s'est vertu tous,
05:16alors peut-être pas
05:17Bruno Le Maire lui-même,
05:18mais collectivement,
05:19au sein de ce gouvernement,
05:20ça a commencé avec
05:21le quoi qu'il en coûte.
05:22J'ai fait partie de ceux
05:23qui pensaient qu'il fallait
05:24avoir une approche
05:25qui tienne compte,
05:27évidemment, de la santé,
05:28mais également
05:29de l'impact économique.
05:30Et à cette époque-là,
05:31on a fait n'importe quoi.
05:33On a distribué
05:34de l'argent public
05:35en veux-tu en voilà,
05:36y compris à des gens
05:37qui n'en avaient pas besoin.
05:38On a compensé, parfois,
05:40un chiffre d'affaires
05:41au lieu de compenser
05:42en résultat net.
05:43Bref, on a lâché totalement
05:45la notion de gestion
05:47et de dépenses publiques.
05:48Et aujourd'hui,
05:49on a l'air surpris
05:50de constater qu'on est
05:51à un niveau d'endettement
05:52qui est abyssal.
05:53Donc moi, je crois
05:54que ce serait un bon signal
05:55pour que tout le monde
05:56se réveille et se dise
05:58que c'est plus possible
05:59et qu'à un moment donné,
06:00pardon,
06:01mais ce serait quand même bien
06:02qu'on ait des gens
06:03qui soient aussi capables
06:04d'être des gestionnaires.
06:05Parce que moi, j'en ai marre
06:06qu'on nous explique
06:07que la dépense publique,
06:08ce serait...
06:09On ne pourrait pas faire autrement.
06:10Si on peut faire autrement,
06:11on peut gérer différemment
06:12l'argent public.
06:13Éric Delannoy,
06:14il y a un vrai débat
06:15sur les conséquences
06:16d'une éventuelle dégradation.
06:17Mais dans le fond,
06:18est-ce grave ?
06:19Parce que,
06:20si je ne me trompe pas,
06:21on passerait d'un 18 sur 20
06:22à un 17 à peu près ?
06:24Oui, voilà.
06:25La manière dont parle le débat
06:28est un symptôme
06:29de ce qui va se passer.
06:30C'est-à-dire que
06:31les conséquences
06:32sont bien plus
06:33dans le commentaire politique
06:34que dans les réalités économiques
06:35elles-mêmes.
06:36Le commentaire politique,
06:37c'est le jeu politique
06:38que de conduire
06:39à la surréaction
06:40de désigner
06:41comme étant un élève
06:42qui a une moins bonne note
06:43qu'elle n'avait avant.
06:44C'est normal
06:45que toutes les oppositions
06:46s'emparent de ce sujet-là.
06:47Rappelons quand même,
06:48pour reclasser le sujet,
06:49c'est qu'on a évoqué tout à l'heure
06:50qu'il y avait eu
06:51des baisses de notation.
06:52Ces baisses de notation,
06:53elles ne sont pas arrivées
06:54qu'en 2012
06:55ou en 2010
06:56ou en 2011.
06:57Elles sont arrivées
06:58en 2011,
06:59elles sont arrivées en 2013,
07:00elles sont arrivées en 2014,
07:01elles sont arrivées en 2017.
07:02Ça n'a rien changé
07:03dans nos capacités d'emprunt
07:04sur le marché.
07:05Pourquoi ?
07:06Ça n'a rien changé
07:07dans nos capacités d'emprunt
07:08sur le marché.
07:09Premier élément.
07:10Deuxième élément,
07:11la plus grande importance
07:12qu'il y a dans les notations,
07:13sur les agences de notation
07:14et dans leurs notations,
07:15c'est quand on change de catégorie,
07:16non pas quand on change de note.
07:17Changer de catégorie,
07:18ça veut dire
07:19qu'on passe de A à B,
07:20par exemple.
07:21Passer de A à B,
07:22ça veut dire
07:23que votre qualité de dette,
07:24elle devient franchement moins bonne.
07:25Alors que là,
07:26on va passer de A
07:27à A moins
07:28ou c'est un peu plus
07:29compliqué que ça,
07:30mais on est vraiment
07:31sur de la sous-catégorie.
07:32En revanche,
07:33le seul moment
07:34où ça aurait pu être grave,
07:35c'était en 2011,
07:36où les deux agences
07:37nous ont changé de catégorie.
07:38On avait une dette
07:39qui était irréprochable,
07:40on est devenu
07:41sur une dette
07:42qui était un peu moins irréprochable.
07:43On est passé
07:44sur cette baisse
07:45de notation-là
07:46à une époque
07:47où le déficit public
07:48était bien plus important
07:49que celui d'aujourd'hui.
07:50Donc,
07:51quand on parle
07:52d'impéculosité
07:53ou de difficulté
07:54sur la gestion
07:55des dépenses publiques,
07:56je suis d'accord
07:57que ça fait 40 ans
07:58que ça dure
07:59et les recettes
08:00ne sont pas
08:01de la même qualité.
08:02Donc,
08:03ça dure
08:04et les recettes
08:05que l'on met en place
08:06qui est la réflexion
08:07sur les dépenses
08:08ou la réflexion
08:09sur les recettes,
08:10c'est la même mécanique
08:11qu'on met en place
08:12depuis 40 ans
08:13et depuis 40 ans,
08:14ça ne change en rien.
08:15Mais Éric Delannoy,
08:16une question avant de partir
08:17au 0,826, 300, 300,
08:18parce que le sujet
08:19fait beaucoup réagir,
08:20la dette,
08:21on parle de 3 000
08:22et quelques milliards,
08:23mais c'est faux
08:24parce que dedans,
08:25on ne compte pas
08:26les engagements
08:27sur les retraites
08:28des fonctionnaires.
08:29On est plus près
08:30de 6 000 milliards
08:31que de 3 000.
08:32Il y a des intentions
08:33politiques derrière
08:34les mots qu'on utilise.
08:35La dette n'est pas abyssale,
08:36ce n'est pas la dette
08:37la plus importante d'Europe.
08:38Il faut prendre en compte
08:39et je sais ce qu'on va
08:40me répondre sur le Japon
08:41qui vient avec une dette
08:42deux fois plus importante
08:43que la France
08:44en termes de ratio
08:45sur le PIB
08:46depuis 20 ans
08:47et ils ne sont pas en faillite.
08:48Il faut relayer tout ça.
08:49Mais le Japon
08:50n'a rien à voir
08:51en termes de...
08:52Mais bien sûr
08:53que ça n'a rien à voir.
08:54Je savais qu'on dirait ça
08:55parce que c'est une dette
08:56qui est détenue par les pays.
08:57Il n'empêche,
08:58non, ça ne change pas tout.
09:00Ce qui ne veut pas dire
09:01qu'il ne faut pas bien gérer.
09:02Mais quand on parle
09:03de gérer les dépenses publiques,
09:04ce qu'on ne fait pas
09:05depuis 40 ans,
09:06pas depuis 2017
09:07mais depuis 40 ans
09:08effectivement,
09:09depuis 1974
09:10où on a le premier
09:11déficit budgétaire.
09:12Ce qu'il faut déjà
09:13c'est s'interroger
09:14sur c'est quoi une dépense.
09:15On ne sait même pas
09:16identifier,
09:17on ne s'interroge même pas
09:18sur la différence
09:19entre une dépense
09:20et un investissement.
09:21On ne s'interroge même pas
09:22sur l'évaluation
09:23des dépenses publiques
09:24qui sont faites.
09:25Ça, c'est un vrai problème
09:26qui est récurrent
09:27depuis au moins 20 ans.
09:28On ne sait pas comment on dépense.
09:29On dépense et on ne sait pas
09:30ce que...
09:31Rappelez-vous,
09:32on demande une baisse
09:33des fonctionnaires,
09:34on demande une dépense
09:35des dépenses publiques
09:36sauf que jusqu'à,
09:37il y a très peu de temps,
09:38on considérait l'enseignement
09:39comme étant une dépense
09:40et non pas comme un investissement.
09:41Donc tant qu'on ne sera pas
09:42sur comment on catégorise
09:43les dépenses
09:44pour savoir ce qui est
09:45de l'ordre de l'investissement
09:46versus ce qui est
09:47de l'ordre des dépenses,
09:48on sera toujours
09:49dans cette gabegie
09:50insupportable
09:51où on fait très vite
09:52pour essayer de donner des gages
09:53alors qu'on devrait aller
09:54en profondeur.
09:55Le sujet fait beaucoup réagir
09:56au 0,826, 300, 300.
09:57Oui, on est avec Richard
09:58qui nous appelle
09:59de Toulouse.
10:00Richard, vous vouliez réagir ?
10:01Oui.
10:02En fait,
10:03je ne comprends pas trop
10:04cette espèce d'optimisme.
10:05Je pense qu'il y a eu
10:06un petit lapsus
10:07à un moment
10:08où on a parlé
10:09de déficit commercial.
10:10C'est ça la clé.
10:11En fait,
10:12pourquoi on est endetté ?
10:13C'est parce qu'en fait
10:14on a maintenu
10:15un train de vie
10:16sur le dos de l'État
10:17parce qu'on a
10:18une balance commerciale négative.
10:19Avant,
10:20on était à 60 milliards.
10:21On a passé des années,
10:22des décennies,
10:23à peu près à 50-60 milliards
10:24de déficit commercial.
10:25On était à 50-60 milliards
10:26d'endettement.
10:27C'est-à-dire qu'on compensait
10:28l'argent qui sortait de la France
10:29par de l'endettement.
10:30On n'avait pas 50 milliards
10:31d'endettement.
10:32Et maintenant,
10:33on est passé
10:34à 150 milliards par an.
10:35C'est catastrophique.
10:36150 milliards par an
10:37d'argent qui sort de la France.
10:38Donc là,
10:39il s'est compensé
10:40pour maintenir
10:41la richesse des transactions
10:42entre guillemets,
10:43c'est compensé
10:44par l'endettement
10:45des générations à venir.
10:46Donc,
10:47je pense que c'est ça
10:48le problème.
10:49Et c'est gravissime.
10:50Alors,
10:51c'est une remarque
10:52qui est très intéressante.
10:53Effectivement,
10:54le déficit commercial
10:55est un vrai problème
10:56et traduit effectivement
10:57une évasion de la richesse
10:58de la France,
10:59c'est vrai,
11:00qui est uniquement dû
11:01à un processus
11:02de désinstabilisation
11:03que nous vivons
11:04depuis les années 70
11:05qui est fait
11:06qu'on a exporté
11:07les biens
11:08qu'on achetait.
11:09On a importé
11:10les biens qu'on fabriquait.
11:11On a donné la production
11:12des biens qu'on importe.
11:13Donc,
11:14on ne produit plus rien,
11:15en fait.
11:16On est passé de 20% du PIB
11:17d'industrie
11:18à moins de 12%.
11:19On est à 9%.
11:20On est à 11%,
11:21effectivement,
11:22et on est en train
11:23de remonter un petit peu,
11:24mais ça prendra
11:25beaucoup,
11:26beaucoup de temps.
11:27En revanche,
11:28ce qui est intéressant,
11:29c'est la notion
11:30de ces dramatiques
11:31et le train de vie,
11:32etc.
11:33Mais il faut quand même savoir
11:34qu'à la fois,
11:35on se plaint
11:36d'avoir un train de vie
11:37trop important,
11:38mais regardez
11:39ce qui s'est passé
11:40sur les formes des retraites.
11:41Où va l'argent
11:42des dépenses publiques ?
11:4360%,
11:4470% des dépenses publiques
11:45vont aux retraites,
11:46à la santé gratuite
11:47qu'il y a en France
11:48et à la solidarité
11:49qui est le moins important
11:50en Europe.
11:51Est-ce qu'on veut
11:52renoncer à la retraite ?
11:53Non,
11:54on n'a pas voulu travailler plus
11:55et on a une réforme de retraite
11:56qui a été cataclysmique.
11:57Est-ce qu'on veut une santé
11:58qui soit moins gratuite ?
11:59Non,
12:00on ne veut pas payer
12:01la santé.
12:02Le reste à charge
12:03en France,
12:04il est quasiment nul.
12:05En tout cas,
12:06trois fois moins important
12:07que le reste à charge
12:08de la santé
12:09pour tous les pays européens.
12:10C'est ça,
12:11le train de vie
12:12qu'on donne aux Français.
12:13On les a habitués
12:14à faire en sorte
12:15qu'effectivement,
12:16quasiment tout est gratuit.
12:17Ben oui,
12:18on ne veut pas
12:19qu'on s'endette
12:20mais on veut continuer
12:21à avoir tout gratuit.
12:22Ben ça ne va pas être
12:23possible en fait.
12:24Philippe,
12:25Bilger,
12:26oui,
12:27pardon Virginie.
12:28Est-ce que
12:29votre relatif optimisme
12:30ne vient pas
12:31du fait
12:32que vous n'êtes pas loin
12:33de considérer
12:34qu'au fond,
12:35la France
12:36a fait
12:37selon la distinction
12:38que vous proposiez
12:40plus des dépenses
12:41d'investissement
12:42que de dépenses
12:43inutiles ?
12:44Alors,
12:45c'est aussi
12:46une très bonne remarque.
12:47Moi,
12:48je pense que
12:49là où je suis moins optimiste,
12:50c'est la manière
12:51dont réagissaient les Français
12:52dans une réforme
12:53comme celle des retraites,
12:54par exemple.
12:55Je veux dire,
12:56c'est objectivement,
12:57nous,
12:58nous sommes tirés une balle
12:59dans le pied
13:00en termes budgétaires
13:01en ne faisant pas
13:02une réforme des retraites
13:03plus ambitieuse que celle-là.
13:04C'est extrêmement clair
13:05et nous le paierons.
13:06En revanche,
13:07moi,
13:08je suis très fier
13:09d'être dans un pays
13:10où il y a le moins de pauvres
13:11que dans l'ensemble
13:12des pays européens.
13:13C'est extrêmement clair.
13:14Je suis très fier
13:15dans un pays
13:16où,
13:17je veux dire,
13:18être optimiste en permanence
13:19et c'est vrai qu'il y a
13:20beaucoup de médias
13:21qui véhiculent ce pessimisme,
13:22enfin, pardon,
13:23être pessimiste en permanence,
13:24c'est encore un lapsus
13:25parce que moi,
13:26effectivement,
13:27en tant que chef d'entreprise,
13:28je le suis,
13:29optimiste.
13:30Mais je suis obligé de l'être
13:31sinon je ferme boutique.
13:32Mais être pessimiste en permanence
13:33comme le véhicule
13:34beaucoup de médias,
13:35ça nous conduit nulle part.
13:36La France est un pays
13:37qui est une grande nation européenne.
13:38Nous sommes un des fondateurs
13:39de l'Union européenne.
13:40Nous avons un patrimoine
13:41qui est extrêmement important
13:42et quand on dit
13:43qu'on surendette
13:45ou qu'on endette
13:46les générations futures,
13:47ce n'est pas vrai.
13:48Ce qu'on appelle
13:49la maturité de la dette française,
13:50les 3000 milliards,
13:51elle est de 8 ans.
13:528 ans en moyenne,
13:53c'est-à-dire,
13:54en moyenne,
13:55la dette,
13:56si on décidait de tout rembourser,
13:57on mettrait 8 ans.
13:58Simplement,
13:59on la renouvelle chaque année.
14:00Éric Delannoy,
14:01on fait réagir très brièvement
14:02René Chiche,
14:03oui,
14:04parce que regardez la pendule,
14:05et Virginie Camel.
14:06C'est très court.
14:07Non, si c'est très court,
14:08ça va être difficile
14:09parce qu'en fait,
14:10moi, je...
14:11Faites la synthèse.
14:12En gros,
14:14on a de mauvais résultats.
14:15Déficit.
14:163000 milliards, etc.
14:17Est-ce que vous pensez...
14:18Moi, je pense que finalement,
14:19les pays qui prêtent à la France
14:20se disent que finalement,
14:21comme on sait que la France
14:22et les Français
14:23ont 6000 milliards...
14:24D'épargne.
14:25Oui, d'épargne.
14:26Voilà.
14:27On a effectivement
14:28du patrimoine
14:29et on continue
14:30à nous prêter.
14:31Voilà.
14:32Donc finalement,
14:33ce sont peut-être les Français
14:34qui, en cas de vrai problème
14:35de remboursement
14:36de tête d'aigle...
14:37Ça va se faire pomper.
14:38Voilà.
14:39Donc je ne sais pas
14:40si M. Delannoy peut réagir
14:41ou pas.
14:42J'avoue que je ne suis pas
14:43tout à fait d'accord
14:44avec M. Delannoy
14:45sur l'idée que
14:46oui, c'est vrai
14:47qu'on a la santé gratuite.
14:48C'est de moins en moins
14:49le cas, pardon de le dire.
14:50Mais aujourd'hui,
14:51dans notre pays,
14:52on a une santé...
14:53Notamment à l'usine
14:54que les dents ?
14:55Oui, puis à plusieurs niveaux.
14:56Vous avez des endroits
14:57où vous mettez un mois ou deux
14:58pour avoir un scanner.
14:59Dans d'autres endroits,
15:00c'est beaucoup plus rapide.
15:01Il faut avoir des réseaux.
15:02Ce n'est pas vrai aujourd'hui
15:03que notre système
15:04n'a pas été
15:05vraiment durablement abîmé
15:07par une gestion,
15:08pardon,
15:09mais très administrée.
15:10On a beaucoup trop
15:12d'emplois administratifs
15:13à l'hôpital
15:14et on le sait.
15:15Et l'éducation nationale,
15:16pardon, là aussi,
15:17on peut se flatter
15:18d'avoir l'école gratuite,
15:19mais dès que les gens le peuvent,
15:20ils mettent leurs enfants
15:21dans le privé
15:22parce qu'ils considèrent
15:23que le système est meilleur.
15:24Donc, moi,
15:25l'idée qu'on n'a pas
15:26grand-chose à faire
15:27parce que finalement,
15:28ce n'est pas si grave,
15:29moi, je crois
15:30que fondamentalement,
15:31on a une très mauvaise utilisation
15:32de l'argent public
15:33et on n'a pas
15:34des services publics
15:35à la hauteur
15:36des montants investis.
15:37Et donc,
15:38on a un très mauvais rapport
15:39entre le coût
15:40et l'efficacité.
15:41Si vous voulez le niveau
15:42de la fin,
15:43mais 30 secondes,
15:44pas plus.
15:45Malheureusement,
15:46on arrive vite sur la fin.
15:47Moi, je n'ai pas dit
15:48qu'il ne fallait rien faire.
15:49Au contraire,
15:50il y a énormément
15:51de choses à faire.
15:52Je suis d'accord pour dire
15:53que l'éducation nationale
15:54est en peine,
15:55etc.
15:56Il n'empêche que
15:57il ne faut pas non plus
15:58crier au loup.
15:59Cette dégradation,
16:00c'est un symbole
16:01parce que ça veut dire
16:02qu'on est effectivement
16:03sur une mauvaise pente,
16:04mais comme chaque fois,
16:05à la manière
16:06dont on prend le problème
16:07aujourd'hui,
16:08à savoir comment on peut
16:09augmenter l'R7,
16:10c'est-à-dire sur les impôts
16:11dans un pays hyper fiscalisé,
16:12ce n'est pas comme ça
16:13qu'on va y arriver.
16:14Il faut faire en sorte
16:15d'aller sur le fond,
16:16sur des réformes,
16:17d'ailleurs qui étaient
16:18dans le programme
16:19d'Emmanuel Macron
16:20et qui n'ont pas été
16:21faites jusqu'au bout
16:22et qui font qu'on doit
16:23considérer les investissements
16:24pour l'avenir
16:25et on s'en met
16:26pour l'avenir
16:27et ça, c'est normal.
16:28Merci Eric Delannoye
16:29et on se retrouve
16:30dans quelques instants.

Recommandations