Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent des manifestations anti-RN.
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00:00Le retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1 avec nos invités Gabriel Cluzel,
00:05Thomas Bonnet, Vincent Roy, Nathan Devers pour décrypter l'actualité.
00:09Une actualité marquée notamment par ces manifestations anti-RN qui se succèdent
00:14avec des scènes de dégradation, nous l'avons vu ces derniers jours.
00:17Demain, des cortèges attendus dans toute la France.
00:20Dans toutes les têtes, bien sûr, le risque que certaines manifestations dégénèrent.
00:24On fait le point sur l'état d'élu avec Sandra Buisson et nous en parlons ensuite.
00:29Dans la perspective des élections législatives et même après ce scrutin,
00:32les manifestations sont susceptibles d'entraîner des troubles graves à l'ordre public.
00:37C'est donc à ce titre que dans un télégramme que nous avons pu consulter,
00:41Gérald Darmanin demande au préfet de garantir l'ordre républicain avec tact mais fermeté.
00:48Ce samedi, 250 000 à 350 000 personnes pourraient répondre à l'appel à manifester
00:54contre le Rassemblement national, dont 50 000 à 100 000 personnes à Paris.
00:58Appel lancé par des syndicats, des partis politiques et des associations.
01:03Selon nos informations, la crainte est de retrouver des débordements similaires
01:07à ceux connus l'an dernier pendant la contestation de la réforme des retraites
01:12avec des cortèges syndicaux bien tenus par les services de sécurité des organisations syndicales
01:18et des violences ou des dégradations en fin de manifestation
01:21ou dès que les ultra-radicaux saisiront une fenêtre d'action.
01:2421 000 policiers et gendarmes seront donc sur le pont ce samedi pour éviter que cela ne dégénère
01:30et outre les symboles du capitalisme habituellement visés par l'ultra-gauche,
01:35des permanences de parlementaires pourraient être la cible de dégradations.
01:40En région, les cortèges devraient mobiliser plus de 10 000 personnes à Toulouse et à Marseille,
01:44selon nos informations, et ils pourraient être renforcés dans certaines villes
01:49par les militants venus de manifestations pro-palestiniennes
01:53ou soutenant la communauté LGBT qui sont, elles aussi, prévues ce week-end.
01:58S'il n'y a pas d'appel à l'affrontement entre les mouvances d'ultra-gauche et d'ultra-droite,
02:03des violences ne sont pas exclues entre ces mouvances dans des villes comme Rouen, Angers ou Bordeaux.
02:08Et Jean-Anne Bardella, d'ailleurs, qui a appelé cet après-midi les formations politiques à prôner l'apaisement.
02:14J'appelle sincèrement toutes les formations politiques, y compris les formations de gauche,
02:18à appeler tout le monde demain à l'appelsement.
02:21Bien évidemment, pas sûr que cet appel soit entendu,
02:24puisque peut-être que derrière, aussi, du côté de l'extrême-gauche,
02:28il y a véritablement cette volonté de chaos, Gabrielle Cluzel.
02:32Oui, mais évidemment, c'est la France du grand soir qui veut détruire, tout simplement.
02:36Elle n'a pas d'attente démocratique, sinon elle se mettrait en ordre de marche pour les législatives.
02:43Moi, je suis très frappée de voir qu'on réagit assez peu aux menaces de mort qui sont offertes.
02:47Vis-à-vis de Jordane Bardella et vis-à-vis même du président,
02:52parce qu'il y avait des slogans du type « Louis XVI, on l'a décapité, Macron, on peut recommencer ».
02:58Comme si nous nous étions habitués, finalement, à ce type de slogans.
03:01La décapitation, ce n'est pas une menace tout à fait en l'air.
03:04Donc, on s'y habitue. Il y a une forme d'accoutumance, de mitridatisation.
03:08Je ne sais pas comment expliquer cela, mais c'est très frappant de voir
03:12que ces violences récurrentes font partie de notre quotidien.
03:15Je tiens à rappeler que les forces de l'ordre sont extrêmement sollicitées.
03:17Elles sont sollicitées par la Légion, elles sont sollicitées par la Nouvelle-Calédonie.
03:20On tire sur la corde parce que c'est des métiers à forte vocation,
03:25mais la corde va finir par lâcher.
03:28Ils n'ont pas le don d'ubiquité, ils ne peuvent pas être partout.
03:31Moi, je trouve ce spectacle tout à fait désolant.
03:33Oui, parce qu'effectivement, c'est vrai, on peut le rappeler, Vincent Roy,
03:36le climat social, tout pèse sur les épaules des forces de l'ordre dans les jours qui viennent.
03:42Le climat est délétère.
03:45En tous les cas, moi, je dis ça compte tenu de mon âge,
03:49je n'ai jamais vu une société aussi fracturée avec des individus
03:55qui sont absolument irréconciliables.
03:58J'ai connu une époque où on pouvait parler politique avec tout le monde
04:04et où finalement, sans être d'accord, on pouvait malgré tout discuter,
04:09s'entendre, se confronter, tout ça.
04:13Et d'une certaine manière, les Français ayant toujours eu une vraie passion pour la politique,
04:17pouvaient être assez charmants.
04:18Aujourd'hui, il y a des gens avec lesquels vous ne pouvez plus parler politique.
04:22Votre argumentaire fait penser à cette phrase de Gérard Collomb,
04:27on se souvient, l'ancien ministre de l'Intérieur.
04:29Nous étions côte à côte, nous serons bientôt face à face.
04:31Nous sommes côte à côte, nous serons bientôt face à face.
04:33Le risque dans les prochains jours, est-ce que c'est un risque, Nathan Devers ?
04:36Je pense qu'à certains égards, nous vivons, on pourrait dire,
04:39une américanisation de la vie politique française.
04:41Moi, Régis Debray m'avait dit une fois,
04:43intéressez-vous toujours à ce qui se passe aux Etats-Unis,
04:45parce que ça arrive en France avec un petit temps d'incubation.
04:48Il disait à un moment, vous savez que les présidents américains,
04:51Obama avait commencé ça, d'arriver dans ses conférences de presse en courant.
04:54Et il disait, vous verrez, un jour, on verra des politiques françaises courir.
04:57Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron, le jour, en 2017,
05:00quand il était arrivé à l'Elysée, il était arrivé en courant.
05:03Mais depuis 2016, on a bien vu ce qui se passe aux Etats-Unis.
05:06Et à certains égards, nous voyons se reproduire
05:09beaucoup de tendances qui viennent de la détérioration
05:13de la démocratie américaine.
05:15Démocratie qui, aujourd'hui, est plus fragile que jamais
05:18et qui ressemble beaucoup à une sorte de guerre politique larvée.
05:22Comment ne pas penser, quand on a vu...
05:24Alors oui, ça avait des allures de sketch.
05:26Oui, ça avait des allures de comédie politique.
05:28Mais quand on a vu les scènes au siège des Républicains
05:31avec Eric Ciotti barricadé dedans,
05:33comment ne pas penser à quelque chose de fondamentalement trumpien
05:37dans la manière, dans cette vidéo grotesque de lui sur son bureau, etc.
05:41Comment ne pas penser aussi,
05:43quand on repense à ce qui s'est passé ces sept derniers mois
05:45du côté de la France insoumise,
05:47à ce qui se passe sur les campus dans les universités américaines
05:51depuis le 7 octobre, etc.
05:53Donc oui, il y a un risque, aujourd'hui,
05:55plus que jamais, d'une détérioration
05:58de l'espace commun qui fonde la démocratie.
06:01Ce risque, on l'observe dans toutes les démocraties occidentales.
06:04La France, pour l'instant, avait résisté à ce risque
06:06et malheureusement, il est possible qu'elle tombe dedans.
06:09J'aimerais juste faire une dernière remarque sur les manifestations.
06:11Il faut juste dire une chose.
06:13S'il y a des violences dans les manifestations, il faut les condamner.
06:15S'il y a des menaces de mort, s'il y a des insultes, etc.
06:17Tout ça doit évidemment être condamné.
06:19Mais enfin, qu'il y ait des manifestations
06:21et qu'il y ait une très, très grande partie du peuple français
06:23qui est profondément scandalisée
06:25et que, dans quelques jours, Jordan Bardella puisse arriver à Matignon.
06:28Sachant que l'extrême droite n'a jamais été portée au pouvoir
06:31de toute l'histoire de France par le suffrage universel direct,
06:34ça, ça me semble parfaitement légitime.
06:36De 100 éléments radicaux,
06:38mais effectivement, ça ne légitime pas la violence.
06:41Loin de les condamner, les antifas, on les envoie
06:43comme candidats aux législatives, du côté du...
06:46Alors effectivement, vous faites référence
06:48au chef de la jeune garde.
06:50C'est quand même assez hallucinant.
06:52On les récompense en leur offrant
06:54une place aux législatives.
06:56Raphaël Arnaud peut être un mot, effectivement,
06:59puisque cela interpelle...
07:01C'est un antifa, le patron du collectif La Jeune Garde,
07:04qui est effectivement fiché à Saint-Thomas Bonnet.
07:06Qui serait parachuté dans une circonscription
07:08près d'Avignon,
07:10selon les informations du magazine L'Incorrect.
07:12Lui qui avait déjà été candidat,
07:14si je ne me trompe pas, à Lyon,
07:16en 2022,
07:18et donc qui serait à nouveau candidat
07:20pour ces élections sous la bannière du Front Populaire.
07:22C'est ça qu'il faut comprendre.
07:24On attend évidemment d'avoir la certitude
07:26et la validation de cette information,
07:28mais c'est évidemment très surprenant.
07:30Je marquerais une référence par rapport à...
07:32Une information confirmée par le directeur
07:34de la rédaction de L'Incorrect,
07:36qui me précise qu'il a, comme mention,
07:38proximité avec la mouvance d'ultra-gauche radicale,
07:40susceptible de se livrer à des actions violentes
07:42avec cette précision dangereuse.
07:44Il a eu...
07:46C'est quelqu'un qui a proféré des menaces aussi.
07:48C'est évidemment quelqu'un de très peu recommandable.
07:50C'est donc aberrant de le voir figurer
07:52sur une liste pour les élections législatives.
07:54Je marquerais une différence par rapport
07:56à la situation américaine.
07:58C'est qu'aux Etats-Unis, les violences sont parfois venues
08:00des deux camps. On a vu le Capitole
08:02et aussi les manifestations du Magnize Matter.
08:04En revanche, en France,
08:06il faut constater qu'elles ne viennent
08:08que des mêmes personnes, ces violences,
08:10lors des manifestations. C'est tout le temps
08:12l'ultra-gauche qui saccage les centres-villes
08:14de France.
08:16Ce ne sont pas des manifestations...
08:18Effectivement, l'extrême-gauche, l'ultra-gauche,
08:20Vincent Roy, qui est attendu.
08:22On connaît la violence des Black Blocs.
08:24On connaît leur méthode. Pas plus tard
08:26que la semaine dernière, on a pu le constater.
08:28Il y a aussi cette interrogation
08:30concernant certains quartiers.
08:32Est-ce que vous pensez que cette perspective est possible,
08:34à savoir de voir des jeunes
08:36de quartiers réputés difficiles
08:38descendre à l'appel du Front populaire
08:40de la France insoumise ?
08:42Est-ce que c'est un risque que vous identifiez ?
08:44Vous savez, au bout d'un moment,
08:46ils vont pour casser. Je ne sais pas s'ils vont descendre.
08:48Mais enfin, le prétexte
08:50qui consiste à pouvoir
08:52en découdre avec les forces de l'ordre,
08:54vous savez, il y a beaucoup de gens que cela peut intéresser.
08:56Je voudrais juste vous préciser quelque chose.
08:58Tout à l'heure, je vous disais que je trouvais qu'il y avait maintenant
09:00des Français
09:02irréconciliables
09:04qui ne peuvent plus se parler. Mais je voudrais ajouter
09:06quelque chose là-dessus. Quelque chose me frappe.
09:08Dans tout le personnel politique que nous avons eu,
09:10d'Arlette Laguiller,
09:12en passant par Georges Marchais,
09:14en passant par M.Pasqua,
09:16par M.Pandreau,
09:18on avait des gens
09:20qui, à leur manière,
09:22aimaient la France.
09:24Aujourd'hui, je suis très frappé quand vous voyez,
09:26par exemple, Mme Rima Hassan,
09:28je suis très frappé. Pour moi, c'est quelqu'un qui n'aime pas
09:30la France. Quand vous voyez
09:32David Guiraud, pour se comporter de cette façon-là,
09:34il ne faut pas aimer la France.
09:36Ce n'est pas possible. C'est incompatible
09:38avec le discours
09:40qu'il tienne. C'est absolument incompatible.
09:42Et ça, je trouve que,
09:44pour moi, en tous les cas, c'est très nouveau.