• il y a 6 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent de la hausse de l'antisémitisme que le chef de l'état juge "inexplicable".
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline2

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Transcription
00:00 Vous le savez, J-2 avant le vote des élections européennes.
00:03 Et c'est dans ce contexte que le chef de l'État a pris la parole.
00:06 Hier, dans le cadre des commémorations du D-Day,
00:09 une prise de parole d'ailleurs contestée par l'opposition,
00:11 qui a dénoncé un discours de campagne avant ce fameux scrutin des européennes.
00:15 Nous y reviendrons.
00:16 Mais avant cette déclaration du chef de l'État qui fait grincer les dents.
00:20 Il réagissait à la hausse des actes antisémites.
00:22 Vous le savez, là encore, sans précédent en France depuis le 7 octobre.
00:26 On écoute Emmanuel Macron.
00:29 Moi, quand je vois la jeunesse qui est touchée par Gaza,
00:32 je la comprends.
00:35 Mais quand être touchée par Gaza ou manifester pour la paix
00:38 se retourne en devenant la justification d'actes antisémites,
00:41 d'empêcher tel ou tel étudiant, parce qu'il est juif
00:43 ou parce qu'il est juif, de rentrer dans une université,
00:46 d'endommager, d'être violent,
00:48 quand c'est être irrespectueux à l'égard des institutions de dialogue,
00:51 ça n'est plus la même chose.
00:52 Donc oui, en quelque sorte, à la passion du débat politique.
00:57 Oui, à l'émotion, parce que nous le vivons parfois dans nos chaires.
01:00 Mais ça doit se faire dans un cadre respectueux.
01:02 Le chef de l'État qui parlait aussi quelques minutes avant
01:05 d'une hausse inexplicable des actes antisémites.
01:08 Voilà la phrase de Louis Dragnel qui ne passe pas,
01:11 qui d'ailleurs a fait réagir le président de Reconquête,
01:12 Érys Zemmour, ce matin sur les antennes de CNews et sur Europe 1.
01:16 On va l'écouter, je vous donne la parole ensuite.
01:18 Nous subissons aujourd'hui un antisémitisme d'importation
01:22 venu de la culture arabo-musulmane,
01:24 qui est instruit dans le Coran, qui est instruit dans les Hadiths.
01:29 Monsieur Macron est responsable, en vérité,
01:32 de la montée de cette antisémitie,
01:33 tout simplement parce qu'il est responsable
01:36 des 500 000 immigrés légaux,
01:38 dont beaucoup de musulmans, qui rentrent en France tous les ans.
01:42 Donc non seulement c'est explicable,
01:45 mais en plus c'est lui le responsable.
01:47 Emmanuel Macron responsable, je ne sais pas, Louis Dragnel,
01:50 en tout cas il y a bien des réalités qui expliquent cette hausse,
01:53 sauf que visiblement il est compliqué pour le chef de l'État
01:56 d'échanger ou même de poser des hypothèses.
01:59 Alors surtout que ce ne sont pas des hypothèses, ce sont des certitudes.
02:02 Il suffit simplement de donner la parole aux personnes victimes.
02:05 En fait, elles vous le disent toutes.
02:07 Elles voient des gens qui les insultent,
02:09 elles discutent avec ces gens qui les insultent.
02:11 Et ces personnes, effectivement,
02:14 c'est soit de l'extrême gauche radicalisée,
02:17 soit des islamistes radicaux.
02:21 C'est la convergence des deux.
02:23 Et puis cet antisémitisme totalement débridé,
02:26 aujourd'hui, à un porte-voix, à des visages,
02:28 il suffit simplement d'écouter Rima Hassan,
02:31 il suffit d'écouter Rachel Keke, Daniel Obono.
02:35 Enfin, on a l'impression que le président vit dans un autre monde,
02:38 alors que tout ça, typiquement sur CNews, sur Europe 1,
02:41 on en parle absolument tous les jours.
02:43 Il y a beaucoup de gens qui viennent dans nos plateaux pour le dénoncer.
02:46 Et c'est extrêmement limpide, c'est extrêmement clair.
02:49 C'est peut-être extrêmement limpide.
02:50 Et aujourd'hui, vous n'avez pas...
02:53 Aujourd'hui, en tout cas depuis le 7 octobre, typiquement,
02:55 je n'ai pas entendu, par exemple,
02:57 une seule personne de confession juive, un seul Français juif,
03:00 qui ait dit "c'est horrible,
03:01 il y a la menace de l'extrême droite, antisémites".
03:04 Tous disent "c'est l'antisémitisme d'extrême gauche,
03:08 c'est l'antisémitisme islamiste".
03:10 Et pourtant, Philippe Gibert, hier, que fait le chef de l'État ?
03:13 Il pointe effectivement du doigt l'extrême droite,
03:15 on y reviendra, mais pas un mot sur l'extrême gauche
03:18 et pas un mot sur ce constat
03:19 partagé à l'instant par Louis Dragnel.
03:21 Le sujet est trop sensible aujourd'hui en France.
03:23 Il y a deux choses.
03:24 Il y a la campagne électorale où il est en concurrence avec le Lys de Rennes.
03:29 Et puis, il y a la question de l'antisémitisme,
03:32 où effectivement, ce mot, cet adjectif inexplicable
03:35 est pour le moins extrêmement surprenant.
03:38 Et même...
03:40 Et même, c'est une faute de la part du chef de l'État.
03:43 On ne peut pas, quand on est chef de l'État,
03:45 expliquer au bout de huit mois
03:49 l'augmentation des actes antisémites,
03:51 que tout ça est inexplicable, d'où ça vient, d'où ça sort.
03:54 Je ne ferai pas autant de généralisation qu'en fait Éric Zemmour,
03:57 qui, comme toujours, ne fait pas dans la nuance et la modération.
04:02 Mais il est évident, enfin, on en connaît,
04:04 et Louis a rappelé les sources des actes antisémites actuels.
04:09 Donc, il n'y a pas tellement de débat sur ce sujet.
04:13 Alors, effectivement, il n'y a pas de débat, mais alors, pour moi...
04:15 Inexplicable, ça veut dire qu'on ne veut pas...
04:18 On ne veut pas dire ou on ne veut pas reconnaître les origines,
04:22 qui sont peut-être plus nombreuses que le dit Éric Zemmour,
04:25 mais qui, néanmoins, sont quand même assez bien ciblées.
04:29 Effectivement, on a tous eu des récits de ce type d'actes antisémites.
04:33 Et voilà.
04:34 Donc, à quoi ça sert, exactement, quand on est chef de l'État,
04:39 de vouloir glisser sous le tapis un certain nombre de choses ?
04:42 Moi, je pense qu'à chaque fois qu'on glisse sous le tapis des réalités,
04:45 fustelles, dérangeantes, fustelles, choquantes,
04:49 je pense qu'on donne du grain à moudre à ses adversaires.
04:52 Et peut-être, effectivement, qu'il a peur des conséquences aussi,
04:55 le chef de l'État, en parlant d'une hausse inexplicable.
04:59 Il crée la crainte des conséquences,
05:01 c'est-à-dire qu'en n'affirmant pas de manière claire, sans ambiguïté,
05:04 d'où vient la menace, comment on doit la combattre
05:07 et jusqu'où on doit la combattre, il laisse prospérer ce discours.
05:10 Gabriel Kouzel et puis Véronique Jacquet.
05:13 C'est quand même très compliqué d'agir,
05:14 parce qu'on ne peut même pas poser le constat.
05:16 C'est quand même le déni absolu.
05:17 Nous ne sommes plus en démocratie, d'ailleurs, nous sommes en dénicratie.
05:21 Cette réflexion me rappelle celle de Clément Bohn,
05:23 aussi, à laquelle on avait demandé,
05:24 mais d'où vient la délinquance dans les transports en commun ?
05:28 Il a dit "je ne sais pas".
05:29 Et je crois qu'il y a Elbron Pivet aussi,
05:31 il y a quelques mois, quand on lui a parlé de l'antisémitisme,
05:34 avait dit "je ne sais pas d'où il vient".
05:36 - Donc, en réalité... - J'ai plus de doutes sur Yannick.
05:38 Ah, je vous le retrouverai, si vous voulez,
05:41 parce que c'était au micro, j'en suis presque sûre,
05:45 de Sonia Mabrouk.
05:46 Et je crois que, de fait,
05:49 on a peur de mettre les pieds dans le plat,
05:52 peut-être de donner raison à Marine Le Pen et Éric Zemmour,
05:56 n'oublions pas que nous sommes en campagne électorale,
05:58 mais comment prétendre lutter
06:01 si on ne pose même pas le diagnostic,
06:03 si on ne fait pas l'éthiologie ?
06:05 En plus, un enfant de CM2, évidemment, serait capable de la faire,
06:07 puisque c'est depuis le 7 octobre
06:10 que ces agressions antisémites se sont multipliées.
06:14 Donc, il est assez facile d'en voir l'origine.
06:18 Eh bien non, Emmanuel Macron ne veut pas.
06:20 C'est très insécurisant pour les Français,
06:22 parce qu'ils sont gouvernés par quelqu'un
06:24 qui ne veut pas voir, qui se voile la face,
06:27 et c'est vraiment angoissant.
06:29 Et peut-être, Véronique Jacquet,
06:31 il décrinte aussi, en nommant les choses,
06:33 des conséquences peut-être sur le territoire français,
06:36 tant on sait que la population est divisée,
06:38 aujourd'hui en tout cas, une partie de la population sur le sujet.
06:40 Oui, je pense qu'Emmanuel Macron n'a quand même pas oublié
06:43 le bilan des émeutes de juillet 2023,
06:46 et c'est pour ça qu'il reste prudent.
06:47 Il sait qu'on marche quand même sur des braises,
06:51 les mers sont des sentinelles.
06:52 Moi, je connais des maires de Seine-Saint-Denis
06:54 qui disent que le climat est bien plus chaud
06:57 que lors de juillet 2023,
06:59 à cause de l'importation du conflit israélo-palestinien.
07:03 Donc, je pense que c'est pour cela qu'il fait attention.
07:05 Après, je pense que c'est aussi dans le tempérament d'Emmanuel Macron
07:08 que d'excuser beaucoup de choses dans une certaine jeunesse,
07:10 parce que quand on voit que dans les mots qu'il a employés,
07:13 on retrouve le mot "passion" dans les débats politiques,
07:19 "émotion", ben non, justement,
07:21 il faudrait qu'il y ait un petit peu de rationalité
07:23 et surtout de vérité dans les discours.
07:25 Tout n'est pas excusable.
07:27 Moi, ce qui me marque dans la façon dont on vient de l'entendre parler,
07:30 c'est qu'il a le sentiment d'excuser une certaine jeunesse
07:32 au nom de la passion qu'il emporterait pour le conflit israélo-palestinien.
07:37 Je crois que Gabrielle Cluzel voulait apporter une précision.
07:42 Les archives, c'était bien.
07:44 En novembre 2023, Yael Brun-Pivet a affirmé,
07:46 c'est au micro d'Europe, un lundi,
07:48 un lundi 13 novembre, a affirmé ne pas savoir
07:51 quel était le carburant principal de l'antisémitisme,
07:54 quand on l'avait interrogée.
07:55 Donc, on voit qu'il y a une ligne globale de ce gouvernement
07:58 qui est le déni.
07:59 Et pourtant, elle en est souvent la victime.
08:00 Victime Louis Drague, l'antisémitisme.
08:01 Elle a eu sa protection policière renforcée précisément
08:05 parce qu'elle était visée pour antisémitisme.

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