Thomas Sotto reçoit Aurélien Pradié, député LR du Lot sur le plateau des 4 vérités.
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00:00Bonjour et bienvenue dans les 4V, Aurélien Pradié.
00:04Bonjour Thomas Sautot.
00:05Est-ce que c'est aux représentants de LR ou à l'allié du Rassemblement National que je m'adresse ce matin ?
00:10Il y a une chose que j'ai toujours admirée dans la vie comme dans la vie politique, Thomas Sautot,
00:14c'est le courage, c'est la fidélité et c'est la droiture.
00:18Il y a une chose que je déteste par-dessus tout dans la vie comme dans la vie politique,
00:21c'est la lâcheté, la compromission et c'est la trahison.
00:25Je ne trahirai jamais.
00:26Éric Ciotti n'est pas trahi.
00:28Vous avez devant vous un homme libre, comme tous les députés et les républicains
00:32qui sont restés droits dans leurs bottes et qui demain vont revenir devant leurs électeurs.
00:35La politique, ce n'est pas qu'une affaire de tactique, de petits calculs pour sauver sa peau.
00:40La politique, c'est une question de codes d'honneur.
00:42Et je vais vous dire les choses comme je les pense.
00:44J'ai eu envie de vomir.
00:46J'ai eu envie de vomir quand j'ai entendu le chef de ma famille politique,
00:49de la famille politique d'égolistes, aller se vendre au Rassemblement National.
00:53Moi, Thomas Sautot, je ne me vendrai à personne.
00:55Et je ne suis ni l'eupéniste, je ne le serai jamais, ni mélenchoniste, ni macroniste.
01:02Il y a un espace dans cette vie politique.
01:04Nous ne pouvons pas laisser les Français étouffés.
01:07Dès demain, je reviendrai dans le lot.
01:09Je dirai aux lotoirs que je resterai l'homme fidèle et droit que j'ai toujours été.
01:13Et je dis à mes collègues députés et républicains qui vont rester dans ce chemin de droiture,
01:17soyez fiers.
01:18Qui va partir ? Quelle est l'ampleur de la division ?
01:21Une extrême majorité.
01:22Qui va rester ou qui va partir ?
01:24Qui va rester.
01:25Vous mesurez le choc que ça a été pour nous.
01:28Moi, je ne partirai pas des républicains.
01:30Parce que dans la famille égoliste, les traîtres, ce sont eux qui partent.
01:34Et ce sont les résistants qui restent.
01:36Éric Ciotti est un traître ?
01:37Évidemment.
01:38Rendez-vous compte tout de même des choses.
01:40Pendant des semaines, après la réforme des retraites,
01:43cet individu s'est roulé par terre pour devenir ministre d'Emmanuel Macron.
01:47Et aujourd'hui, il se roule par terre pour devenir ministre de Marine Le Pen.
01:51Enfin, qu'est-ce que c'est que cette vie politique ?
01:54Et je vous le dis avec une sincère colère,
01:56comment voulez-vous demain que nous rebâtissions ce champ de ruines
01:59qu'est notre démocratie ?
02:00Si nous ne sommes pas capables les uns les autres,
02:02de droite comme de gauche, de tenir un cap,
02:05pactiser en permanence est insupportable.
02:08C'est lui qui tient le parti pour la campagne des législatives.
02:09Est-ce qu'il va sortir dans les jours qui viennent ?
02:11Est-ce que vous avez la possibilité, puisque c'est votre envie,
02:14de faire sortir Éric Ciotti des républicains avant les législatives ?
02:19Est-ce que les statuts du parti le permettent ?
02:20Mais il n'est plus, à l'instant où il a pris cette décision folle,
02:24le chef du parti gaulliste.
02:25Factuellement, il l'est encore. Statutairement, il l'est encore.
02:28S'il le faut, Thomas Soto, nous le sortirons du bureau
02:31qui est le bureau des héritiers du général de Gaulle.
02:33C'est impossible. C'est une question d'heure.
02:36Moi, je ne partirai pas de cette famille politique
02:37parce que je n'abandonnerai pas la famille des républicains.
02:39Vous souhaitez lui empêcher l'accès au bâtiment ?
02:41Il partira. Il y aura dès cet après-midi une décision du bureau politique.
02:45Eh bien, peu importe.
02:46Si cet individu n'est pas capable de garder le peu d'honneur qui lui reste,
02:50alors nous, nous allons prendre les décisions qu'il faut.
02:52Et je vous le dis.
02:53Quitte à l'empêcher d'accéder à son bureau.
02:54Peu importe. Dans tous les cas de figure,
02:56il n'est plus notre chef. Il ne le sera plus demain.
02:59Et je dis à tous les Français qui nous écoutent et qui nous regardent,
03:01qui doivent être estomaqués par ce paysage,
03:04qui d'ailleurs, quelle que soit leur conviction politique,
03:06peut-être même ceux qui ont voté Rassemblement National aux Européennes,
03:09ne s'y retrouvent plus.
03:10Je leur dis, vous allez voter pour ces girouettes ?
03:12Vous allez voter pour cette grande tambouille ?
03:15Il faut aujourd'hui lancer un appel.
03:17Il y a une relève à droite.
03:19Il y a une nouvelle génération.
03:20Moi, je tiendrai le drapeau, avec tous mes amis.
03:22Vous parlez des électeurs qui ont voté pour vous,
03:247 et quelques pourcents aux Européennes dimanche dernier.
03:28Est-ce que vous leur présentez vos excuses au nom du parti ce matin ?
03:31Parce que quand on a voté pour François-Xavier Bellamy,
03:33on ne savait pas qu'on votait pour Jordan Bardella.
03:35C'est une trahison.
03:37Évidemment que la souffrance que je peux avoir,
03:39et je la partage avec vous,
03:40c'est parce que j'ai vécu la même trahison.
03:42Mais moi, je ne vais pas rester statique face à la trahison.
03:45Et c'est pour ça que je lance cet appel-là.
03:47Je dis à Jordan Bardella, à Gabriel Attal, à Mathilde Panot,
03:50vous n'êtes pas seul.
03:51Il va y avoir en face de vous, dans les années qui viennent,
03:54la nouvelle génération à droite.
03:56Il va y avoir des femmes et des hommes qui sont gaullistes.
03:59Mais il faudra le temps nécessaire pour le rebâtir.
04:02Moi, je vais vous dire les choses.
04:03Vous voulez prendre la tête du parti, ça vous intéresse ou pas ?
04:05Ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui.
04:06Et vraiment, je le dis à tous ceux qui ont des petites initiatives personnelles
04:10pour récupérer ce qu'il reste du cadavre de la droite gaulliste,
04:13ce n'est certainement pas le moment.
04:15Ce que je peux simplement vous dire, c'est que moi, je suis là
04:17et je vais l'être longtemps avec tous ceux qui vont tenir le drapeau.
04:21Et je le dis aux Français qui ne se retrouvent pas dans cette tombouille,
04:24qui ont envie d'une droite gaulliste et peut-être d'une gauche
04:27qui ne se vante pas à la France Insoumise, à Jean-Luc Mélenchon.
04:30Nous allons reconstruire.
04:31Nous sommes là et nous allons y rester.
04:34Ça prend le temps nécessaire.
04:35Vous allez reconstruire avec la droite gaulliste de LR
04:38et peut-être une partie de la gauche ?
04:39Avec tous ceux qui sont gaullistes.
04:41C'est le projet initial de Macron, ça.
04:43Ils reviendront à l'Assemblée nationale et qui seront gaullistes.
04:46Et moi, je ne suis pas macroniste.
04:48Je ne l'ai jamais été.
04:49J'ai d'ailleurs voté une motion de censure contre Emmanuel Macron
04:52quand M. Schotty avait refusé le dévoter.
04:55Je vais vous dire une chose simple, à laquelle je crois profondément.
04:58La situation actuelle est aussi de la responsabilité du Président de la République.
05:02Peut-être même de sa première responsabilité.
05:04Il a été le premier à effacer tous les repères dans cette vie politique.
05:07Quand la vie politique est une foire où on peut se vendre, se faire acheter,
05:12alors il ne faut pas être étonné d'arriver à la perte de repères dans laquelle nous sommes.
05:16Je veux rétablir des repères dans cette vie politique.
05:19Et en même temps, Aurélien Pradié,
05:20est-ce que vous ne pensez pas qu'il représente quand même une partie de votre électorat ?
05:23Éric Schotty n'a jamais caché qu'il était d'une droite qui n'était pas molle.
05:27Il s'en est même vanté.
05:29Il l'a assumé, y compris dans la campagne qu'il a menée à la présidence de LR.
05:32C'est une plaisanterie.
05:34La réforme des retraites.
05:35Éric Schotty m'a démis de mes fonctions de vice-président.
05:38Et c'est d'ailleurs ma plus grande fierté.
05:39Parce que j'étais défavorable à la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron.
05:43Il voulait aller jusqu'à 65 ans.
05:45Qu'est-ce qu'il va raconter à Marine Le Pen et à Jourdan Bardella,
05:47qui veulent la retraite à 60 ans ?
05:4962.
05:5062, c'est à peu près la même chose.
05:52Qu'est-ce qu'il va raconter à Marine Le Pen et à Jourdan Bardella,
05:54qui ne veulent pas réformer, notamment le système d'assurance chômage,
05:57là où lui voulait être extrêmement dur avec ceux qui n'étaient pas en activité ?
06:00Mais lui il dit qu'il y a le feu, c'est pour sauver les députés LR.
06:03Mais on ne sauve pas les députés en se vendant au plus offrant.
06:06Les choses sont claires.
06:08Dans cette affaire, la France a disparu.
06:11Qu'allons-nous hériter ensuite, après ce débat ?
06:14De quoi allons-nous hériter ?
06:15Tout cela, ce n'est pas fait pour sauver la France.
06:17C'est fait pour sauver leur peau.
06:19Et moi je préfère perdre dans l'honneur, je le dis comme je le pense,
06:23que de me déshonorer.
06:25Je me battrai pour les idées auxquelles je crois.
06:27Par exemple, vous êtes candidat.
06:28Il y aura une étiquette LR ?
06:30Tant qu'Éric Ciotti est président des Républicains,
06:33il n'y aura pas d'étiquette LR pour les candidats qui vont s'engager.
06:37Mais je vous le dis, c'est une question d'heures.
06:39Cet individu ne restera pas dans le bureau héritier du général de Gaulle
06:43parce que la trahison, ça se paye en politique.
06:45Je vous écoute et je vous trouve assez proche dans votre discours
06:48de ce que disait Édouard Philippe, ancien Premier ministre
06:50et ancien membre de votre famille politique, ancien LR,
06:52qui a appelé hier une grande coalition du PS jusqu'aux Républicains.
06:55Est-ce que ce n'est pas là la seule arme efficace
06:57pour empêcher le RN d'entrer à Matignon ?
07:00Si Édouard Philippe veut reconstruire,
07:02il faut qu'il descende dans l'arène et des élections législatives.
07:06Où sont tous ceux qui nous donnent des leçons ?
07:08Où est Jordan Bardella ? Où est M. Philippe ?
07:11Où sont quelques autres ?
07:12S'ils veulent reconstruire, qu'ils soient candidats aux élections législatives.
07:15Nous, nous allons mener la bataille et elle sera difficile.
07:18Et moi, quand je vais revenir dès ce soir dans le Lot
07:20pour dire aux électeurs de tous bords, faites-moi confiance,
07:22continuez avec cette représentation.
07:25Ils vont vous dire à qui on parle ? Qu'est-ce que vous représentez ?
07:27Quel est votre programme ?
07:28Ils savent à qui ils parlent, à celui qu'ils ont accompagné depuis des années.
07:31La politique, c'est aussi ça.
07:33Ils savent peut-être qu'il y a aussi des candidats sincères
07:35et d'autres qui ne le sont pas.
07:36Mais pour répondre mieux à votre question,
07:38demain, à l'Assemblée nationale, il faudra rebâtir.
07:40Je ne suis pas macroniste et je vous le dis, je n'ai pas vocation à l'être.
07:43Une fois les élections législatives, une fois que les Français auront choisi,
07:46nous devons travailler tous dans l'intérêt du pays
07:49et c'est ce que je ferai.
07:51En 2011, pour définir Éric Ciotti en un mot, en un seul mot,
07:53Marine Le Pen avait employé le terme naïveté.
07:56Et vous, pour définir Éric Ciotti aujourd'hui ?
07:58Supplétif. Il est devenu le supplétif du Rassemblement national.
08:01Quel destin misérable.
08:04Et pour définir Marine Le Pen en un mot ?
08:06Une tromperie.
08:08Je ne suis pas sûr que Marine Le Pen ait envie de défendre
08:10quelque Français que ce soit.
08:11Mais ça, c'est à moi de mener cette bataille avec tous ceux qui le voudront.
08:15De respecter les Français qui, y compris, ont voté Rassemblement national.
08:18Et de leur dire demain, c'est à cette droite courageuse
08:20qu'ils vous feront confiance, pas aux trompeurs
08:23qui aujourd'hui vous amènent dans le mur.
08:25J'ai une dernière question. Emmanuel Macron va tenir une conférence de presse
08:27en fin de matinée. Ce sera à 11h, à suivre en direct sur France 2 d'ailleurs.
08:30Quelle question vous aimeriez lui poser au chef de l'État ?
08:35Quand allez-vous grandir ?
08:37On ne joue pas avec la France.
08:39Dimanche, le président de la République a joué avec la France.
08:42Comme depuis plusieurs mois et depuis plusieurs années.
08:44Ce n'est pas être à la hauteur de la présidence de la République.
08:47Merci beaucoup Aurélien Pradié d'être venu dans les 4V.
08:49Bonne journée à vous.