Les 4 vérités - Benjamin Haddad

  • l’année dernière
Benjamin Haddad, député et porte parole du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale est l'invité des 4 vérités. 

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00:00 Bonjour Benjamin Haddad.
00:03 Bonjour.
00:04 Merci d'être avec nous dans les quatre mails ce matin.
00:05 Porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
00:07 Avant d'en venir à la situation internationale, un mot de cette tempête qui harâne, qui
00:11 touche encore de nombreux Français sur l'ouest de la France ce matin.
00:14 Des rafales jusqu'à 200 km/h.
00:16 Est-ce qu'il fallait selon vous être aussi alarmiste ces dernières heures, comme l'a
00:19 été le ministre de l'Intérieur par exemple, qui disait surtout ne sortez pas de chez vous
00:22 que vous soyez pendant la nuit dernière.
00:24 Est-ce qu'il fallait que le responsable politique soit aussi inquiétant peut-être pour les
00:29 Français pour éviter qu'il y ait des morts ?
00:30 Oui, je crois que c'est un message de responsabilité et de prévention.
00:33 Vous savez, il faut toujours prévenir, il faut être prudent face à ce type de catastrophe.
00:38 On sait les conséquences que ça peut avoir.
00:41 Donc je pense que c'est effectivement l'importance de la parole politique, de faire en sorte
00:45 que chacun prenne ses précautions.
00:46 Est-ce que les Français naturellement n'écoutent pas les consignes ? Il faut être très alarmiste
00:50 quand ils écoutent, quand ils obéissent ?
00:52 En tout cas, je crois que c'est important de le faire.
00:54 Et vous savez très bien d'ailleurs que quand ce n'est pas fait, c'est souvent reproché
00:57 aux dirigeants politiques.
00:59 Donc il y a ces messages qui doivent passer à la fois de la part des autorités, de toutes
01:02 les agences qui sont en charge de ce type de sujet.
01:05 Et un dernier mot dans ce contexte de forte inflation, est-ce qu'il va falloir que les
01:07 assurances fassent un effort peut-être supplémentaire pour indemniser les nombreux victimes ? Il
01:11 y aura des dégâts forcément.
01:12 Plus rapidement peut-être que ça peut être le cas habituellement ?
01:15 J'espère effectivement que ça pourrait être le cas.
01:16 Donc ça va être au gouvernement peut-être là aussi de dire aux assurances…
01:19 On verra ce que décidera de faire le gouvernement en fonction de ça.
01:23 Mais en fait, chacun effectivement doit pouvoir faire un geste.
01:25 Benjamin Haddad, on en revient à ce début de désenclavement humanitaire à Gaza avec
01:29 l'évacuation vers l'Égypte de blessés palestiniens et étrangers, dont cinq Français.
01:33 Hier a dit le Quai d'Orsay.
01:34 Est-ce qu'il faut aller plus loin maintenant pour les civils de Gaza ? Est-ce qu'il faut
01:37 réclamer un cessez-le-feu par exemple ?
01:38 Moi, je ne suis pas pour un cessez-le-feu.
01:41 Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme.
01:43 C'est une réponse légitime à un acte terroriste barbare qu'a commis le Hamas le 7 octobre.
01:51 Le Hamas, non seulement l'ennemi d'Israël, mais l'ennemi des Palestiniens, de la cause
01:54 palestinienne, qu'ils prennent en otage dans la bande de Gaza.
01:58 Il faut que cette guerre soit menée, ça a été le message du président de la République,
02:02 dans le respect du droit international humanitaire, dans la protection des civils.
02:05 C'est pour ça que la France, avec ses partenaires, s'engage pour pouvoir avoir des trêves humanitaires,
02:10 c'est-à-dire des pauses pour pouvoir acheminer l'aide humanitaire aux civils, pour pouvoir
02:13 faire sortir les civils.
02:14 Quand des fugés sont bombardés de nouveau, comme c'était le cas hier.
02:15 C'est le piège infernal qui essaie de tendre le Hamas, au fond, de se cacher dans les populations
02:20 civiles qu'elle prend en bouclier humain, dans les hôpitaux, les écoles, même le
02:24 président l'a dit.
02:26 Là, je crois qu'Israël doit se défendre dans, encore une fois, le respect du droit
02:31 international humanitaire, non seulement parce qu'il y a évidemment une exigence d'humanité,
02:35 mais aussi parce qu'après cette guerre contre le Hamas, il faudra relancer un dialogue politique,
02:41 il faudra trouver des interlocuteurs.
02:42 On a eu les mêmes difficultés, on a connu des guerres contre le terrorisme, contre
02:47 la Daesh en Syrie, en Irak, avec nos partenaires.
02:49 Je crois malheureusement qu'on s'achemine vers une guerre longue qui va être douloureuse.
02:54 Il faut tout faire pour préserver les civils.
02:55 Vous comprenez tout de même que les bombardements incessants sur Gaza puissent choquer une partie
02:58 de l'opinion publique mondiale ?
02:59 Bien sûr, mais vous savez, l'opinion publique internationale va faire partie aussi des facteurs
03:05 que va devoir prendre en considération Israël dans cette guerre.
03:09 Mais je rappelle que c'est le Hamas, ce mouvement terroriste, qui a attaqué Israël dans une
03:14 attaque sans précédent depuis 1948 dans l'histoire de ce pays.
03:19 1400 morts, plus de 1000 civils dans des conditions absolument atroces.
03:22 Justement, Benjamin Haddad, vous êtes allé en Israël comme d'autres responsables français,
03:25 comme d'autres parlementaires.
03:26 Certains, OPS notamment, voudraient bien aller sur place, mais à condition de pouvoir également
03:30 aller dans les territoires palestiniens.
03:32 Est-ce que vous comprenez par exemple cet positionnement ?
03:33 Je le comprends de toute façon.
03:36 Déjà, nous y sommes allés pour exprimer notre solidarité, notre soutien à la population
03:41 israélienne qui avait été meurtrie, mais aussi à nos compatriotes.
03:44 Je voudrais quand même rappeler que cette attaque, elle a tué 35 de nos compatriotes.
03:49 On a aujourd'hui des Français qui sont retenus otages à Gaza par le Hamas.
03:54 Ce sont nos compatriotes.
03:56 C'était aussi pour cela qu'on est venu les écouter, qu'on est venu leur dire qu'on
04:00 ne les oublie pas.
04:01 La diplomatie française est mobilisée pour faire libérer ces otages.
04:04 Il y a des enfants, il y a des grands-parents.
04:07 C'est absolument indigne.
04:09 J'aimerais voir aussi une mobilisation non seulement de toute la classe politique pour
04:13 demander la libération des otages.
04:14 Vous savez combien il y a d'otages français ?
04:15 On ne sait pas parce que vous savez malheureusement qu'il y en a certains qui sont retenus otages
04:19 et d'autres qu'on considère qui sont disparus avec peut-être des victimes qui n'ont pas
04:23 pu être encore identifiées.
04:25 C'est l'un des objectifs d'ailleurs d'essayer d'avoir le plus d'informations et de trouver
04:27 des preuves de vie.
04:28 Vous êtes allé voir justement l'horreur dans ces kiboutz où des habitants ont été
04:32 massacrés par les terroristes du Hamas, des femmes, des enfants notamment.
04:35 Comment vous expliquer, malgré ces images que vous avez vues, que d'autres ont vues
04:38 ou ont partagées, qu'Israël semble avoir perdu la bataille de l'opinion mondiale
04:42 malgré les horreurs qu'ils ont subies face au Hamas dans ces kiboutz ?
04:45 Je ne sais pas, je pense qu'on voit des lignes de fracture en fait aujourd'hui dans la communauté
04:51 internationale, qu'on retrouve celle de la guerre en Ukraine et d'ailleurs c'est intéressant
04:55 de constater que la Russie a reçu la semaine dernière à Moscou l'Iran et le Hamas.
05:01 On voit que des régimes autoritaires comme la Russie et la Chine utilisent des conflits
05:06 comme celui qu'on voit en ce moment en Israël pour faire détourner le regard de par exemple
05:10 la guerre en Ukraine.
05:11 Je crois que là-dessus il faut qu'on soit extrêmement vigilant, il faut qu'on soit
05:15 nous Européens mobilisés pour défendre nos valeurs et nos intérêts.
05:19 Vous savez, parfois ici on dit qu'il faut avoir une vision d'équilibre, mais l'équilibre
05:23 ce n'est pas le relativisme.
05:24 Comprendre qu'une situation est complexe ne doit pas nous empêcher aussi d'avoir une
05:28 forme de clarté morale.
05:29 Et dans ces conflits entre Israël et le Hamas, il faut choisir le soutien à Israël.
05:35 Entre l'Ukraine et Poutine, il faut soutenir l'Ukraine.
05:38 Entre l'Arménie et Erdogan, il faut soutenir l'Arménie.
05:40 Mais l'Israël n'a pas su faire comprendre l'horreur absolue subie, commise par le Hamas.
05:44 Vous n'avez pas réussi à le faire partager à l'opinion publique mondiale ?
05:47 Je ne sais pas.
05:48 Je pense en tout cas, quand on regarde l'opinion publique française, que les Français se
05:52 sentent solidaires et soutiennent les Israéliens.
05:55 Évidemment, la position de la France c'est aussi de relancer une perspective politique
06:00 avec deux États, l'autodétermination des Palestiniens et la sécurité d'Israël.
06:04 Il y a ce dialogue que l'on doit mener et c'est d'ailleurs l'un des objectifs du président
06:09 de la République, c'était le cas déjà sur l'Ukraine, avec les pays du sud global,
06:13 pour aussi essayer de faire en sorte que ce lien ne se perde pas avec nos partenaires.
06:17 Plusieurs pays ont décidé de rappeler leur ambassadeur ou de couper carrément les liens
06:20 avec Israël.
06:21 Le bloc anti-Israël, on a l'impression, n'a rarement été aussi nombreux à travers
06:24 le monde sur la planète.
06:25 Est-ce que ça vous inquiète ?
06:26 Ça m'inquiète parce que quand on voit les attentats du 7 octobre, je crois que c'est
06:35 l'humanité entière qui doit se mobiliser pour dire que le Hamas est non seulement l'ennemi
06:40 d'Israël, mais il est l'ennemi de tous les amis de la cause palestinienne.
06:44 Il prend en otage la population palestinienne dans la bande de Gaza, il est l'obstacle
06:48 à la paix, il l'a toujours été.
06:50 Je vous rappelle que dans les années 90, lorsque la gauche de Yitzhak Rabin et Shimon
06:54 Peres étaient au pouvoir en Israël, lorsqu'il avait les accords d'Oslo, le premier dialogue
06:58 avec les Palestiniens et Yasser Arafat, le Hamas conduisait des attentats terroristes
07:01 contre la population civile en Israël pour pouvoir saboter ses accords de paix.
07:05 Donc si l'on veut soutenir la cause palestinienne et si l'on veut mener à un accord de paix
07:10 un jour avec un État palestinien, le Hamas, ce groupe terroriste, est un obstacle.
07:15 La France, mais aussi l'Europe, confrontée à une vague d'antisémitisme, comme rarement
07:18 constaté, se réveiller avec un cimetière abîmé, des croix juives peintes sur des
07:21 murs, prendre le métro et entendre, comme cette vidéo qui a choqué tout le monde hier,
07:24 où on entend dans le métro parisien, pardon pour les termes, "Nique les juifs, nous sommes
07:27 des nazis", c'est ce qu'on a entendu, c'est quoi, c'est un mauvais signe ? Un
07:30 mauvais film, pardon, Benjamin Haddad ?
07:32 C'est absolument intolérable.
07:34 Il faut le dire vraiment dans les termes les plus clairs, c'est la bête immonde qui
07:37 est de retour, d'ailleurs qui n'était peut-être pas partie, mais qui attend juste des prétextes
07:40 pour pouvoir s'exprimer, et là-dessus je crois qu'il faut que l'État et la République
07:44 soient d'une fermeté absolue.
07:45 Quand on touche à un juif de France, on touche à la France.
07:48 Et d'ailleurs, bien souvent, en l'occurrence, ce n'est pas que l'affaire des juifs.
07:52 Vous savez, quand il y a eu l'attentat atroce à Toulouse contre l'école Osara Tora en
07:57 2012, on a ensuite eu des attentats islamistes contre tous.
08:02 C'est un avertissement, et c'est pour ça qu'il faut être d'une vigilance absolue.
08:05 Et je voudrais le dire, les juifs ne sont pas seuls en France.
08:09 Déjà l'État a mobilisé 10 000 policiers et gendarmes pour protéger près de 900 lieux
08:13 de culte, écoles, lieux communautaires.
08:16 Et puis il faut le rappeler, ce n'est pas normal aujourd'hui en France qu'un juif ait
08:21 peur de commander un Uber, ait peur de commander un livre.
08:24 Alors réfléchissez à changer le nom sur un interphone.
08:27 Mais les pouvoirs publics, qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'on doit faire pour
08:30 éviter, pour faire baisser ce chiffre ?
08:32 819 actes antisémites depuis le début des attaques de Grèce.
08:34 Oui, il y a eu plus de 400 interpellations.
08:35 Je crois déjà vraiment qu'il y a une vigilance et une mobilisation absolue du président
08:39 de la République, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, je le disais, 10 000 policiers
08:42 et gendarmes.
08:43 Et puis après, il faut être absolument intraitable dans la sanction pénale.
08:47 Et je crois qu'il faut aussi parler, il faut nommer les choses, il faut dénoncer à tous
08:51 les tournants cet antisémitisme.
08:53 Et puis aussi dénoncer ceux qui, à l'extrême gauche, s'en font parfois les complices, ne
08:58 le dénoncent pas suffisamment.
08:59 Quand je vois Jean-Luc Mélenchon attaquer des personnalités politiques d'origine juive
09:04 comme Yael Brun-Pivet, je suis aussi absolument indigné.
09:06 Un mot pour finir, vous êtes élu de Paris.
09:08 Anne Hidalgo est en ce moment en déplacement à Tahiti pour inspecter, dit-elle, les installations
09:12 olympiques de surf, mais aussi pour rester sur place pour des vacances à titre privé
09:15 de son entourage.
09:16 Il y a eu beaucoup de personnes qui lui reprochent ce voyage.
09:19 Est-ce que vous en faites partie ? Est-ce que ça vous choque ?
09:20 Écoutez, Anne Hidalgo a le droit de prendre des vacances.
09:23 Moi, ce que j'aimerais, c'est quand elle n'est pas en vacances, qu'elle s'occupe des
09:26 Parisiens, qu'elle s'occupe de la propreté, de la sécurité, de l'attractivité économique
09:31 de cette ville que de plus en plus de Parisiens sont en train de fuir.
09:35 Les chiffres sont probants.
09:36 C'est pour ça d'ailleurs qu'avec la majorité, on veut aussi réfléchir à changer le mode
09:44 de scrutin à Paris.
09:45 Vous allez le faire.
09:46 Ça fait cinq ans qu'on dit que vous allez changer la loi à Paris, Lyon et Marseille.
09:49 Oui, c'est un travail qu'on est en train de mener avec nos partenaires à Lyon et à
09:54 Marseille.
09:55 Pour que tous les Parisiens se sentent représentés, il faut que chaque voix compte à Paris.
09:59 Vous allez changer le mode de scrutin ? Parce que c'est dans deux ans maintenant les municipales.
10:02 Encore une fois, c'est un texte sur lequel on est en train de travailler.
10:05 D'accord, donc peut-être avant la fin.
10:06 Si vous ne le faites pas d'ici un an, après c'est trop tard.
10:09 C'est effectivement un texte que l'on souhaite déposer dans l'année.
10:11 Donc, on verra si effectivement le groupe Renaissance, dont vous êtes le porte-parole,
10:15 déposera ce texte pour modifier le mode de scrutin pour Paris, Lyon et Marseille.
10:18 Merci Benjamin Haddad, porte-parole du groupe Renaissance, député Renaissance de Paris.
10:21 T'es l'invité des Quartiers.