• il y a 6 mois
Jean-Baptiste Marteau reçoit Bernard Guetta, candidat Renaissance aux élections européennes sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00 [Générique]
00:02 Bonjour Bernard Guetta.
00:03 Bonjour à vous.
00:04 Soyez les bienvenus dans les 4 V.
00:05 Vous êtes donc numéro 2 sur la liste de la majorité pour ces élections européennes.
00:09 À 11 jours du scrutin, la question du Moyen-Orient vient vraiment bousculer cette fin de campagne
00:14 alors que les images de Rafa suscitent l'indignation mondiale.
00:16 Il y a trois pays européens, hier, l'Espagne, l'Irlande, la Norvège,
00:19 qui ont officiellement reconnu l'état de Palestine.
00:22 Question évidemment qui se pose dans le débat, faut-il que la France fasse de même ?
00:26 Vous le savez, je l'ai déjà dit, évidemment qu'il faudra que la France reconnaisse la Palestine.
00:33 Pourquoi ? Parce qu'en reconnaissant la Palestine, les pays européens,
00:38 la France ne doit pas le faire seul, les pays européens,
00:42 affirmeront très clairement, très concrètement, leur adhésion à la solution à deux états.
00:51 On ne peut pas être pour la solution à deux états.
00:54 La solution à deux états, c'est-à-dire la coexistence d'Israël et d'un état palestinien.
00:58 La position de la France et du Général Le Gouvernement.
01:00 Absolument. Sans reconnaître la Palestine.
01:03 Il faut donner un coup d'accélérateur à une reprise des négociations.
01:07 Il ne faut pas vouloir sanctionner Israël.
01:12 Sanctionner Israël, oui, peut-être, mais c'est un autre...
01:15 Peut-être et même sûrement pour les crimes de guerre, mais c'est un autre débat.
01:19 Aujourd'hui, il faut donner ce coup d'accélérateur. Pourquoi ?
01:23 Il faut ou il faudra, M. Narghetta ?
01:25 Vous vous dites, là, il faudra reconnaître l'état de Palestine.
01:29 Certains disent qu'il faut le faire immédiatement.
01:31 Moi, je n'ai jamais dit immédiatement.
01:33 J'ai dit qu'il fallait le faire et qu'il fallait le faire à mes yeux rapidement.
01:37 Mais le président de la République dit...
01:40 Il a dit à un moment utile, pas sous le coup de l'émotion.
01:43 Il a dit pas sous le coup de l'émotion.
01:45 Moi, c'est ce que je retiens parce que c'est parfaitement juste.
01:48 Sous le coup de l'émotion, ça serait dire,
01:50 "Ah voilà, Israël bombarde depuis x mois, 6 mois la bande de Gaza,
01:55 alors on reconnaît la Palestine."
01:56 Non, on ne reconnaît pas la Palestine parce qu'Israël bombarde Gaza.
02:01 On reconnaît la Palestine parce que c'est utile à la reprise de négociations,
02:06 parce que c'est utile dans l'affirmation de l'adhésion des pays européens
02:12 et donc notamment de la France à la solution à deux États.
02:15 Je termine là-dessus, donc à quel horizon il faudra le reconnaître ?
02:18 Dans quelques semaines, quelques mois, quelques années ?
02:20 Je ne sais pas.
02:21 Quelques années, certainement pas.
02:23 Quelques mois, oui, peut-être, mais je préférerais deux mois que six mois.
02:28 Très bien.
02:29 Vous avez vu qu'effectivement, en pleine campagne électorale,
02:31 ça fait beaucoup parler.
02:32 Il y en a certains dans votre camp qui aimeraient bien que vous ne parliez pas de ça.
02:34 Je prends le parisien, par exemple, ce matin,
02:36 il y avait le ministre de l'Intérieur qui aurait dit lors du comité de campagne lundi,
02:40 "On n'est pas obligé de donner son avis sur la géopolitique."
02:43 Il vous aurait taclé, Gérald Darmanin, disant qu'on fera du parisien.
02:46 On n'est pas obligé de donner son avis.
02:48 Alors, écoutez, je ne sais pas ce qu'il a dit exactement,
02:51 mais en revanche, j'ai une certitude.
02:54 C'est que s'il y a un enjeu à ces élections européennes,
02:58 ce sont les questions géopolitiques.
03:00 C'est d'abord l'Ukraine, l'Ukraine et l'Ukraine,
03:02 et c'est évidemment le Proche-Orient, le Proche-Orient et le Proche-Orient.
03:06 Et pourquoi ?
03:07 Parce qu'à l'Est, nous avons un monsieur Poutine qui nous menace.
03:13 L'Ukraine, c'est la frontière de l'Union européenne.
03:15 Qui nous menace ?
03:17 Le Proche-Orient, le drame de Gaza après l'immonde massacre du 7 octobre,
03:26 c'est la menace d'une implosion de tout le Proche-Orient.
03:30 Si le Proche-Orient implose, les retombées sur l'Union européenne seront évidentes.
03:36 Et cela au moment où les États-Unis se retirent de plus en plus de l'Union européenne
03:42 et nous laissent donc nus.
03:44 Et donc l'urgence, l'enjeu fondamental aujourd'hui, c'est l'affirmation d'une défense commune.
03:50 Vous m'entendez bien ?
03:52 C'est vraiment l'affirmation d'une défense commune.
03:55 C'est ça l'enjeu, l'européenne naturellement.
03:57 C'est donc ça véritablement l'enjeu.
04:00 Et c'est donc bien les questions géopolitiques qui sont au cœur de cette campagne.
04:03 Je proviens juste d'un mot sur la reconnaissance d'un État palestinien.
04:05 En quoi ce serait, comme vous l'avez dit, un facteur d'accélération d'une reprise des négociations ?
04:10 Ça pourrait aider les négociations ?
04:12 Il faut que l'Europe, et plutôt vite que lentement,
04:19 il faut que l'Europe dise très clairement, nous sommes, nous voulons la solution à deux États.
04:27 Nous le voulons, un, pour abréger les décennies de souffrance des Palestiniens et des Israéliens.
04:34 Mais nous le voulons aussi pour notre propre sécurité.
04:37 Parce que si ce conflit de figure, j'y reviens, c'est le Proche-Orient qui implose
04:41 et les retombées sur tous les pays de l'Union européenne seront grandes.
04:45 Bernard Guettaire n'attendant ce conflit entre Israël et le Hamas,
04:48 invite un peu plus chaque jour en France.
04:49 Hier, c'était un drapeau palestinien qui a été brandi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
04:52 par un député de la France insoumise.
04:54 Des actes antisémites sont également en forte hausse.
04:56 Est-ce que vous redoutez que ce conflit vienne complètement même perturber,
05:00 chambouler le résultat des élections européennes ?
05:02 Résultat des élections européennes ? Non, je ne le pense pas.
05:06 Mais en revanche, il y a une chose qui est absolument affreuse aujourd'hui.
05:12 Ce sont les gens qui veulent importer en France le conflit israélo-palestinien.
05:18 C'est le contraire de ce qu'il faut faire.
05:21 Ce qu'il faut faire, c'est dire nous ne sommes pas pro-israélien.
05:24 D'ailleurs, pro-israélien, ça veut dire quoi ?
05:26 Pro-Nathaniaou ou pro-opposition à Nathaniaou ?
05:29 Pro-camp de la paix ou pro-camp de la guerre ? Je ne sais pas.
05:32 Nous ne sommes ni pro-israélien, ni pro-palestinien.
05:36 Nous sommes pro-paix.
05:38 Il faut pousser une solution de paix.
05:41 Il faut pousser à la reprise des négociations.
05:43 Il faut dire très clairement, très très clairement,
05:47 nous sommes pour la solution à deux États
05:49 et donc un jour, plus proche que lointain, reconnaître la Palestine.
05:53 Bernard Guettais, pendant ce temps, le RN semble dominer cette campagne européenne
05:56 en France de la tête et des épaules.
05:57 Jordan Bardella, de nez à plus du double de la liste de Valérie Ayé,
06:01 vous êtes numéro 2 sur cette liste.
06:03 C'est déjà un échec pour la majorité présidentielle, cette campagne ?
06:06 Non, écoutez, on verra ça le 9 au soin.
06:10 Mais effectivement, la situation n'est pas bonne.
06:14 Et elle n'est pas bonne non pas pour notre liste.
06:17 Elle n'est pas bonne pour la France et pour l'Europe.
06:19 Parce qu'imaginons effectivement qu'il y ait un triomphe,
06:22 non seulement en France, mais dans bien d'autres pays européens,
06:25 des forces d'extrême droite.
06:27 Ces forces d'extrême droite, elles se définissent par un mot.
06:30 C'est le nationalisme.
06:31 Et le nationalisme, on en a fait l'expérience dans les années 30.
06:35 On sait où mène l'affirmation des nationalistes.
06:39 C'est tout le monde contre tout le monde.
06:41 C'est tout le monde contre tout le monde.
06:43 Est-ce qu'on a vraiment envie de recommencer ça ?
06:46 Mais les électeurs européens, dans plusieurs pays, vous avez raison de le dire,
06:49 semblent privilégier cette voie.
06:51 Et c'est ce que je vous dis.
06:52 Et c'est bien pour ça que je suis effrayé.
06:56 Parce que, je le répète, le nationalisme, c'est tout le monde contre tout le monde.
07:01 Et c'est l'échec évidemment de l'Union européenne.
07:03 Le Rassemblement national disait, il y a bien peu d'années,
07:07 que l'Union européenne était une prison des peuples dont il fallait s'échapper.
07:11 Bon, maintenant c'est le contraire.
07:13 Il fallait sortir de l'euro, maintenant c'est le contraire.
07:15 Il fallait applaudir le Brexit, maintenant c'est le contraire.
07:19 Il fallait applaudir Poutine, maintenant c'est le contraire.
07:21 Mais écoutez, j'ai le vertige, premièrement.
07:24 Et deuxièmement, je ne retiens qu'une chose de ce sale migondie.
07:27 Je retiens l'exacerbation du nationalisme.
07:31 Et je le répète, l'exacerbation des nationalismes s'amène…
07:36 Vous savez à quoi ça mène ?
07:38 François Mitterrand l'avait dit en une phrase devant le Parlement européen.
07:42 Il avait dit "le nationalisme, c'est la guerre".
07:44 Et il avait hélas raison.
07:46 – Vous comprenez les mots de François Mitterrand.
07:47 Juste un mot de l'Ukraine pour terminer.
07:48 Pendant ce temps-là, les Ukrainiens subissent un peu plus les assauts des Russes
07:51 sur Kharkiv et ses environs tous les jours.
07:52 Et Volodymyr Zelensky demande maintenant aux Européens
07:54 de pouvoir utiliser les armes qu'on leur livre
07:57 pour combattre les Russes sur leur territoire,
07:59 notamment depuis des endroits où les Russes sont tirés.
08:02 – Il a raison. – Il faut lui donner raison ?
08:04 – Je le pense, tout à fait.
08:06 Je le pense tout à fait parce qu'on ne peut pas livrer des armes aux Ukrainiens
08:11 en leur disant "vous n'avez le droit de vous en servir que d'une main".
08:15 Ça n'a pas de sens.
08:16 La Russie bombarde nuit et jour.
08:19 Non pas seulement des cibles militaires.
08:21 Nous le savons tous, nous voyons les images chaque matin en nous réveillant.
08:25 Bombarde toute l'Ukraine, détruit tout.
08:28 – La sphère marché, Kharkiv le week-end dernier.
08:30 – Détruit tout systématiquement.
08:31 Et les Ukrainiens n'auraient pas le droit d'aller bombarder les stocks d'armes en Russie.
08:36 – Mais ça ferait de nous un pays belligérant, on rentre un peu plus dans la guerre.
08:39 – Pas du tout, absolument pas.
08:41 De toute manière, nous fournissons des armes à l'Ukraine,
08:45 libre à elle de les utiliser comme elle l'entend.
08:48 Ce n'est pas nous qui les utilisons.
08:50 Et ce n'est pas à partir de nos territoires.
08:53 Ce qui ferait de nous des belligérants,
08:55 si ces armes étaient utilisées à partir de la France, de l'Allemagne ou de l'Italie.
08:59 – Là, ce ne serait pas le cas.
09:00 Merci beaucoup Bernard Guetta,
09:02 candidat Renaissance aux élections européennes numéro 2 sur la liste de Valérie Aiguier.
09:05 Bonne journée à vous.

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