• il y a 10 mois
 Thomas Sotto reçoit Loïc Signor, porte-parole de Renaissance sur le plateau des 4 vérités. 

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00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Loïc Signor.
00:03 Bonjour Thomas Sotto.
00:04 Je vois que vous regardez votre téléphone, vous avez des nouvelles toutes fraîches.
00:05 Je n'ai pas de réseau pour tout vous dire.
00:06 Ah vous n'avez pas de réseau.
00:07 On va vous donner le wifi de France Télévisions.
00:09 Madame la Première Ministre, chère Elisabeth Borne, votre travail au service de notre nation
00:13 a été chaque jour exemplaire.
00:14 Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l'engagement et la détermination
00:19 des femmes d'État, de tout cœur.
00:21 Merci.
00:22 Voici donc ce qu'a tweeté le chef de l'État en fin de journée hier.
00:25 Visiblement, elle était absolument parfaite Elisabeth Borne.
00:27 Alors pourquoi il l'a virée Emmanuel Macron ?
00:29 Je pense qu'un changement de Premier ministre, c'est un changement de dynamique qui correspond
00:34 à une nouvelle volonté, un nouveau cap qu'a fixé le Président de la République lors
00:38 de ses voeux aux Français avec cette phrase et ce mot de réarmement.
00:41 Réarmement civique, réarmement industriel, réarmement économique et social.
00:46 Elle n'était pas armée pour réarmer Elisabeth Borne.
00:48 Elisabeth Borne a été nommée, vous vous en souvenez, après la réélection d'Emmanuel
00:52 Macron, dans un contexte post-crise ukrainienne, même si cette crise dure bien évidemment
00:57 avec la guerre que l'on connaît tous.
00:59 Et elle répondait à une ambition du Président de la République à ce moment-là de transformer
01:04 le pays avec cette idée, aussi la planification écologique qu'elle a menée à son terme.
01:08 On est là aussi un exemple en Europe avec les pays du Nord sur la planification écologique
01:13 qu'elle a menée à bien ce projet.
01:15 Parfois il faut changer, il faut savoir changer.
01:17 Elle n'était pas contente.
01:18 Je ne sais pas si elle n'était pas contente, je ne lui ai pas parlé moi-même.
01:20 Vous avez lu sa lettre.
01:21 Alors qu'il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire
01:25 combien j'ai été passionné par cette mission.
01:27 Elle acte la volonté du chef de l'État de nommer un nouveau Promi.
01:30 C'est quasiment les mots de Rocard quand il a démissionné en 1991.
01:32 Je suis occupé par la phrase de Michel Rocard.
01:34 Et je crois qu'Elisabeth Borne a mené non seulement un travail riche, du succès à
01:41 Matignon, mais aussi lors de ses précédentes expériences ministérielles depuis 2017,
01:45 parce qu'on a tendance à l'oublier.
01:46 Elisabeth Borne était aux côtés du Président de la République depuis 2017, au transport,
01:50 à l'écologie et au travail.
01:52 Elisabeth Borne, c'est la mère de très nombreuses réformes, courageuses, difficiles.
01:56 C'est une assurance bien sûr aux retraites, ou à la réforme qu'on vient de vivre, évidemment
01:58 la loi sur l'immigration, mais aussi sur l'assurance chômage, aussi sur les déverrouillages
02:03 de certains secteurs dans le domaine des transports.
02:05 Et donc pour cela, il faut la saluer.
02:07 Il faut parfois savoir changer.
02:08 Je voudrais vous faire entendre ce que disait hier matin ici même Raphaël Zlustman, de
02:12 place publique.
02:13 Il était l'invité des 4V.
02:14 J'ai un scoop pour vous.
02:16 Je connais le nom du premier ministre, vous aussi d'ailleurs.
02:20 C'est Emmanuel Macron.
02:21 Et son ministre des Affaires étrangères, ce sera aussi Emmanuel Macron.
02:24 Et son ministre de la Défense, ce sera Emmanuel Macron.
02:27 Son ministre de la Culture, ce sera Emmanuel Macron.
02:29 Alors évidemment, ce sont les mots d'un opposant politique.
02:31 Mais sur le fond, est-ce qu'il a complètement tort Raphaël Zlustman ?
02:33 J'ai du mal à répondre à ce genre de formule qui sonne assez creux, pour tout vous dire,
02:38 à mes oreilles.
02:39 Je crois que le président de la République est dans son rôle depuis 2017.
02:43 Il n'aurait pas été réélu par les Français aussi largement, une deuxième fois, face
02:47 au péril que représente Marine Le Pen, s'il était ce que décrit de manière caricaturale
02:51 Raphaël Zlustman.
02:52 Mais quand il a été réélu, il a dit qu'il voulait changer sa méthode de gouvernement.
02:55 Je me souviens de ça.
02:56 Je pense qu'il a changé sa méthode de gouvernement avec Elisabeth Borne.
02:59 Il n'a pas gouverné de la même manière qu'avec Jean Castex et Édouard Philippe.
03:03 Je pense que, encore une fois, les Français n'auraient pas fait confiance à un président
03:06 omnipotent, comme semble le décrire de manière, encore une fois, assez caricaturale Raphaël
03:11 Zlustman, qui par ailleurs, au Parlement européen, vote à peu près 100% de la même manière
03:16 que nos eurodéputés.
03:17 Donc s'il était aussi en désaccord avec Emmanuel Macron, il mènerait une autre politique
03:21 à Bruxelles, ce qu'il ne fait pas.
03:22 Après, les sujets européens ne sont pas forcément les mêmes que les sujets français.
03:25 Alors, les sujets européens, quand ça nous concerne, pour nous, c'est en général une
03:28 volonté de transposition.
03:30 Après, dans le droit français...
03:32 Ça ne concerne pas la réforme des retraites, ça ne concerne pas la loi sur l'immigration.
03:35 Ça concerne par exemple la réforme sur le marché de l'électricité, la réforme sur
03:38 le pacte Asile et l'immigration.
03:39 Et tous ces sujets-là, nous sommes plutôt d'accord avec Raphaël Zlustman.
03:42 La vraie question, en fait, c'est de savoir est-ce que ce changement de casting de Premier
03:45 ministre ou de Première ministre va s'accompagner d'un changement de politique du gouvernement.
03:49 Je pense qu'il y avait deux réformes très importantes à faire.
03:52 Emmanuel Macron a eu le courage de les faire dans la situation politique, dans la situation
03:55 politique, celle que l'on connaît depuis 2022, la majorité relative.
04:00 Désormais, il va falloir retrouver l'esprit du macronisme, l'économie, le social.
04:04 Il y a encore tellement de verrous qui nous empêchent d'atteindre notre objectif, qui
04:09 s'est rapproché, bien évidemment, ces dernières années, du plein emploi.
04:11 Sur l'écologie, on n'a jamais baissé autant les émissions de gaz à effet de serre depuis 2022.
04:16 Est-ce qu'il va y avoir avec ce changement de casting un changement de politique du gouvernement ?
04:20 Ce n'est pas un changement de politique, c'est une accélération de ce qui a été
04:22 fait depuis 2017 pour atteindre nos objectifs.
04:25 Le plein emploi, c'est la priorité absolue.
04:27 La mère des batailles, Gabrielle Attal, l'a commencé au ministère de l'Éducation
04:31 nationale en réarmant là aussi l'autorité à l'école, la lutte contre les discriminations
04:36 et le harcèlement et les cours d'empathie.
04:38 Vous me tendez une perche.
04:39 Je vous tends une perche, mais parce que Gabrielle Attal, je savais qu'on allait en parler.
04:42 C'est lui ou pas ?
04:43 Non, je n'en sais rien.
04:44 Je ne peux pas vous dire.
04:45 Je ne suis pas le président de la République.
04:46 Non, ça ne m'avait pas échappé.
04:47 Je ne peux pas nommer un Premier ministre.
04:49 Visiblement, les équipes d'Elisabeth Borne ont dit à des ministres que c'était Gabrielle Attal.
04:55 Ça les regarde.
04:56 Elles sont mieux informées que moi.
04:58 Je n'ai pas le nom du Premier ministre et du remplaçant ou de la remplaçante d'Elisabeth Borne.
05:01 Ce serait un bon choix ou pas ?
05:02 Oui, ce serait un bon choix.
05:03 Oui, mais tous les noms que vous avez évoqués, parce que vous avez, semble-t-il, la presse
05:08 plus d'informations que certains membres de la majorité, sont des bons choix parce que
05:11 ce sont des personnes qui oeuvrent aux côtés d'Emmanuel Macron depuis 2017.
05:15 Donc, j'ai bien de Normandie, Gabrielle Attal et Sébastien Lecordu.
05:17 Ce sont les trois noms qui circulent depuis.
05:19 Oui, peut-être que la surprise se trouve ailleurs et encore faut-il la connaître.
05:23 Je ne la connais pas.
05:24 Mais en tout cas, ces trois profils correspondent à ce réarmement que veut instaurer le président de la République.
05:29 On reste prudent.
05:30 On garde le conditionnel.
05:31 On sait que depuis hier soir, c'est plutôt Gabrielle Attal qui semble tenir la corde.
05:34 Peut-être que dans deux heures, ses propos seront totalement caduques.
05:37 Il est en poste depuis le mois de juillet au ministère de l'Éducation nationale.
05:40 Il est visiblement très investi.
05:41 Mais du coup, partir après cinq mois, on se dit que ça ne serait pas très sérieux.
05:45 Et d'ailleurs, déjà, les syndicats enseignants ont prévenu.
05:47 On dit qu'il ne faut pas se moquer du monde.
05:49 Vous savez, l'Éducation nationale, c'est le domaine réservé du président de la République.
05:53 Il observe et est attentif à ce sujet, comme on peut surveiller le lait sur le feu, et ce depuis 2017.
05:59 Trois ministres de l'Éducation nationale en sept ans.
06:02 Je pense qu'on a vu pire dans les quinquennats et les septennats précédents.
06:05 Jean-Michel Blanquer pendant cinq ans.
06:06 Papendia qui a fait à peu près le contraire de Jean-Michel Blanquer.
06:09 Et Gabriel Attal qui a juste...
06:10 Non, vous exagérez, il n'a pas fait le contraire.
06:12 Il y a des éléments de continuité.
06:13 Alors, des accords sur pas mal de sujets.
06:14 Oui, pas beaucoup.
06:15 Puis Gabriel Attal qui a tout juste eu le temps de mettre le menu sur la table et qui partira à matin.
06:18 Et je n'en doute pas une seule seconde.
06:20 Si Gabriel Attal d'Aventure devait prendre les fonctions que vous lui prêtez,
06:23 il y aurait un successeur à Gabriel Attal qui continuerait dedans.
06:28 L'objectif que lui-même a fixé à ses équipes, à l'Éducation nationale,
06:32 sur la feuille de route qui lui a été dressée par le président de la République,
06:34 qui continuera évidemment de là où il se trouve à observer attentivement l'évolution,
06:39 on espère dans le bon sens et on fera tout pour, de l'Éducation nationale en France.
06:42 Vous dites qu'il faut revenir aux origines du macronisme dû en même temps.
06:46 Je n'ai pas dit dû en même temps, j'ai dit du macronisme.
06:49 Je pensais que c'était la même chose.
06:50 Mais le changement de casting ne va pas changer la situation politique.
06:53 Est-ce qu'il faut des alliances différentes ?
06:54 Est-ce que ça c'était une piste ou pas ?
06:56 Les alliances, elles ont toujours été proposées à des partenaires
06:59 qui ne se sont pas toujours révélés très fiables.
07:01 Vous en conviendrez, dès lors qu'Emmanuel Macron a pris acte de la majorité relative,
07:05 il a demandé à Elisabeth Borne de recevoir les partis politiques du champ républicain
07:09 qui ont poliment refusé de faire alliance.
07:13 On était à l'été 2022.
07:14 Puis il y a eu le CNR, les initiatives de Saint-Denis,
07:18 les accords texte par texte qui ont fonctionné.
07:20 Nous avons voté des textes avec les Verts, avec les communistes, avec les républicains,
07:24 sur tout un tas de sujets.
07:25 Elisabeth Borne est la maire de 50 textes à l'Assemblée nationale en deux ans.
07:29 Ce que je veux dire c'est que ça va être la même situation à l'Assemblée,
07:31 avec la même majorité relative, on est d'accord.
07:33 J'en conviens.
07:34 Donc la même instabilité.
07:35 Il va falloir trouver des éléments de stabilité.
07:37 Et encore une fois, j'en appelle, mais comme toujours.
07:39 Mais pourquoi l'émiratat ou un autre trouverait plus facilement
07:43 ce qu'on peut accorder à Elisabeth Borne à chercher avec beaucoup d'énergie pendant des mois ?
07:47 Il faut parfois savoir changer.
07:48 Je vous l'ai dit en débutant cette émission,
07:50 peut-être que cela permettra de trouver de nouvelles alliances,
07:53 peut-être que ça permettra aussi de convaincre les Français
07:56 que des alliances sont nécessaires sur des textes importants, majeurs.
07:59 Il résiste encore, il subsiste encore beaucoup de verrous dans l'économie
08:03 qui nous empêchent d'atteindre nos objectifs.
08:05 Il y a encore des choses à faire, ces trois ans doivent être utiles.
08:07 Et que ce soit Gabriel Attal ou un autre, je ne doute absolument pas
08:10 que le président de la République saura s'entourer d'un Premier ministre de combat
08:13 qui saura mener ses réformes à bout.
08:15 J'ai une dernière question.
08:16 Dès hier soir, la chef du groupe insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot, a été très claire.
08:19 Elle a écrit "Borne a démissionné, peu importe par qui le monarque la remplacera,
08:23 nous exigeons un vote de confiance au Parlement.
08:26 Sans ce vote, nous déposerons une motion de censure.
08:29 Souhaitez-vous que le chef ou la chef du gouvernement qui arrive,
08:32 quel qu'il soit ou quelle qu'elle soit, demande un vote de confiance ?
08:35 Oui ou non ?
08:36 Nous allons d'abord attendre l'identité de ce Premier ministre.
08:39 Oui, parce que je n'ai pas envie de répondre à Mme Panot.
08:41 Ce n'est pas au porte-parole de Renaissance de déterminer s'il faut ou non un vote de confiance.
08:46 Vous ne le souhaitez pas ? Vous trouvez que c'est important ?
08:48 Je ne peux pas vous répondre.
08:49 Ce n'est pas ma volonté ou ma décision de faire passer au Premier ministre
08:53 un vote de confiance ou pas à l'Assemblée nationale.
08:55 C'est au Président de la République de voir ça avec le successeur d'Elisabeth Borne.
08:58 Vous serez le porte-parole du gouvernement de Gabriel Attal ou pas ?
09:00 Je n'en sais rien du tout. C'est une bonne question.
09:03 Ça vous plairait ?
09:04 Écoutez, moi je me suis engagé…
09:06 Vous voulez envoyer un petit texto ?
09:07 Non, encore une fois, je n'ai pas de réseau.
09:09 Je me suis engagé aux côtés d'Emmanuel Macron au lendemain des élections législatives
09:13 qui ont vu l'arrivée de 89 députés du Rassemblement national.
09:16 Nous avons d'ailleurs battu une députée du RN. Ils sont désormais 88.
09:21 Moi, mon objectif, c'est que Marine Le Pen ne prenne pas le pouvoir en 2027
09:26 et je serai utile aux côtés du Président de la République où je me trouve.
09:29 Ça veut dire si tu veux m'appeler, je suis là.
09:30 Merci beaucoup Loïc Signor.
09:31 Bonne journée.
09:32 Dès que vous sortirez, vous aurez du réseau, rassurez-vous.