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Julien reçoit Thomas Ménagé, député RN du Loiret sur le plateau des 4 vérités. 

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00:00Et bonjour à vous, Thauvin Ménager. Alors on a vu à l'actualité, évidemment, elle est dominée par les suites politiques de l'arrestation d'un suspect pour le meurtre de Philippine,
00:11cette étudiante de 19 ans dont le corps avait été retrouvé dans le bois de Boulogne. Il s'agit donc d'un ressortissant marocain qui était sous OQTF, comme on dit, obligation de quitter le territoire français.
00:19Alors le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a réagi. Il a dit toute son émotion. Il a dit pas mal de choses. Et il dit s'il faut changer les règles, eh bien changeons-les.
00:27Est-ce que vous le dites ce matin ? Eh bien chiche, changeons-les. Et quelles sont les règles qu'il faut changer en priorité, d'après vous ?
00:32Alors les règles qui doivent être changées doivent être changées. Et nous, nous soutiendrons, bien entendu, tout gouvernement, tout groupe politique qui irait dans le sens de ce que nous portons au Rassemblement National avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.
00:40Après, dans cette affaire, triste affaire, et on partage l'émotion que tous les Français ressentent aujourd'hui, il y a nécessité aussi à voir les défaillances qu'il y a eues.
00:48Parce qu'il y a quand même ce laxisme judiciaire. Pourquoi cette personne, ce ressortissant marocain, sous OQTF, qui avait été condamnée à 7 ans, a été libérée plus tôt ?
00:57Il y a bien eu du laxisme judiciaire, alors même que le ministre de la Justice aujourd'hui dit que ça n'existe pas.
01:02Ce n'est pas du laxisme. Le juge a respecté la procédure. Il a respecté ce qui était dans les textes.
01:07Oui, enfin à un moment aujourd'hui, quand on sait qu'une personne sur deux qui est condamnée à un an de prison n'ira jamais en prison, quand on voit que cette personne qui a été condamnée pour viol est libérée plus tôt,
01:15quand on voit que le juge des libertés et de la détention l'a libérée, l'a laissée en assignation à résidence dans un hôtel, en lui demandant de pointer, alors même qu'il était dangereux, qu'il avait déjà violé une étudiante.
01:28Il y a un problème sur ce genre de cas.
01:30Il applique les textes.
01:31Oui, il faudra peut-être évoluer sur un certain nombre de textes. Nous, ce que nous souhaitons à l'Assemblée nationale, c'est d'éviter ce genre de cas, qu'il y ait une véritable double peine,
01:38et quand vous allez en prison, vous passez à la case avion sans avoir la possibilité de passer par la case libération.
01:43C'est ça le vrai problème aujourd'hui dans notre pays.
01:45On ne peut plus laisser des bombes humaines en liberté sur notre sol parce que ce sont les Français qui en paient le prix.
01:50Y compris pour les mineurs, parce que s'il n'a pas été expulsé à la suite de sa peine pour viol, c'est parce qu'il était mineur au moment des faits et donc de ce fait protégé.
01:57Est-ce qu'il faut changer ça ?
01:58Et dire, bah oui, même pour les mineurs, s'il y a un délit ou un crime, retour au pays.
02:03Tant sur les sujets liés à l'immigration que dans le droit commun, aujourd'hui il y a un problème.
02:08On voit que la délinquance, quelle qu'elle soit, a changé, que les jeunes, très jeunes, on l'a vu au moment des émeutes,
02:13ont évolué, qu'il y a eu un ensauvagement et qu'il faut maintenant traiter un certain nombre de mineurs comme des majeurs.
02:18Quand vous êtes capable de tuer, quand vous êtes capable de violer, vous devez être traités comme les majeurs.
02:24On ne doit plus faire de différence.
02:25Alors sur les émeutes, ce n'était pas les immigrés qui étaient en concurrence ?
02:29Non, je vous avais parlé aussi du droit commun, j'ai parlé globalement sur l'évolution des mineurs.
02:33Je parle des mineurs isolés, ce fameux sujet des mineurs non accompagnés, les mineurs isolés.
02:37Il y a de nombreux Marocains d'ailleurs parmi eux et on voit que ce problème, il n'est pas réglé depuis des années.
02:42Est-ce qu'ils sont trop protégés ?
02:43Il y a deux problèmes, c'est que ceux qui sont réellement mineurs, bien entendu il faut les protéger,
02:47on ne peut pas laisser des enfants comme ça à la rue et il y a nécessité.
02:51Vous êtes d'accord ?
02:52Non, mais c'est intéressant ce que vous dites parce que sur le cas précis, encore une fois, au moment des faits,
02:56lui, le suspect qui a été interpellé, il était mineur.
02:58Donc ça ne vous choque pas qu'il n'ait pas été expulsé à la suite de sa peine pour viol ?
03:02Non, mais dès lors qu'il a été condamné, après on est dans un question de motif d'ordre public,
03:06de danger pour la sécurité publique et là c'est un autre cas que le droit commun des mineurs non accompagnés.
03:10Le vrai problème qu'il y a aussi sur les mineurs non accompagnés aujourd'hui,
03:13c'est qu'une grande partie d'entre eux ne sont pas mineurs et utilisent en fait cette minorité pour être protégés.
03:19C'est la raison pour laquelle nous avons dit qu'il fallait des tests radiologiques appelés tests osseux
03:24mais qui sont au final simplement des radios pour vérifier qu'ils sont bien mineurs.
03:29Il y a un certain nombre de départements qui refusent d'appliquer ces tests.
03:32Alors le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dit qu'il va travailler avec son homologue de la justice pour Didier Migaud,
03:38pour améliorer ou en tout cas changer les textes, mais visiblement ils ne sont pas vraiment sur la même longueur d'onde.
03:42Est-ce que ça vous inquiète ?
03:43Oui, c'est inquiétant parce qu'on se demande quelle va être la position du gouvernement.
03:46Par exemple, lors de Vérité, ça va être le 31 octobre, pendant la niche parlementaire du Rassemblement National,
03:50nous avons déposé un texte sur les peines planchées.
03:53C'est-à-dire pour des peines planchées, notamment quand vous agressez des forces de l'ordre, des personnes de la communauté éducative ou encore des soignants.
04:00Est-ce que ça sera la position de M. Migaud, qui en 2007 a voté contre, en tant que socialiste,
04:06ou celle de M. Retailleau, qui lui, comme M. Barnier, y est favorable ?
04:10Donc il y aura un vrai problème. Le grand écart ne pourra pas durer.
04:13On a eu sept ans d'eux en même temps. On s'est rendu compte que l'en même temps ne marchait pas.
04:16Donc il va y avoir un moment où la souplesse gouvernementale ne marchera pas parce qu'il risque d'avoir très mal aux adducteurs dans ce cas-là.
04:22Sur les expulsions, qu'est-ce que vous faites pour contraindre les pays d'origine à récupérer leurs ressortissants,
04:28à accorder ce qu'on appelle les laissés-passer consulaires ?
04:31On sait que ça fait des années que les différents gouvernements se cassent les dents sur ce sujet.
04:34Je pense qu'il faut rentrer dans un rapport de force diplomatique avec un certain nombre de pays.
04:39Je regardais ce matin…
04:40Mais ils l'ont déjà fait. Gérald Darmanin l'a fait sur les visas. Ça ne lui a rien donné.
04:43Non, mais il faut aller beaucoup plus loin. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut aller aussi sur l'aide au développement.
04:48Je regardais ce matin, avant de venir vous voir, il y a eu 6 milliards donnés au Maroc depuis 1992.
04:54Il y a plusieurs centaines de millions d'euros chaque année.
04:57Premier point, il faut arrêter avec ces pays de donner de l'argent des Français, des contribuables Français à ces pays,
05:03s'ils refusent de reprendre leurs ressortissants. Premier point.
05:06Deuxième point, il y a la question aussi des visas, vous l'avez dit, donc il y a une palette.
05:10Et il y a enfin, pour les diasporas qui sont très importantes, diasporas algériennes, marocaines,
05:14notamment ce sont ces pays-là qui refusent aujourd'hui leurs ressortissants dans certains cas,
05:18nous stoppons les transferts d'argent, les Western Union de la diaspora qui retournent vers ces pays.
05:23Et je peux vous le dire, très rapidement, ils reviendront au table des négociations et ils reprendront leurs ressortissants.
05:28Alors il y a un autre sujet important dans l'actualité dont on va beaucoup parler dans les semaines prochaines.
05:32Il se trouve que c'est un sujet que vous portez vous personnellement au Rassemblement national,
05:35c'est l'abrogation de la réforme des retraites.
05:37Vous allez présenter un texte lors de la niche parlementaire du RN, ce sera à la fin du mois d'octobre.
05:42Est-ce que ce texte, d'après vous, a la moindre chance de passer ? Est-ce que vous y croyez ?
05:45Sur le papier, de manière arithmétique, on a espoir.
05:48Parce que si tous ceux qui ont été élus, tous nos collègues députés,
05:51quelle que soit leur étiquette, de l'IOT, au NFP, voire même d'un certain nombre du Bloc central qui s'y étaient opposés,
05:56qui ont pris par exemple des engagements très fermes contre cette réforme des retraites lors des élections législatives,
06:02tiennent leurs engagements, sont cohérents, ne sont pas dans les calculs politiciens, dans le sectarisme...
06:06Le PS a déjà dit qu'il voterait contre.
06:09J'appelle aussi eux-mêmes, les collègues socialistes, à aller au-delà des positions des apparatchiks,
06:14qui pensent peut-être au coup d'après, comme M. Ford, à être en cohérence avec leurs électeurs.
06:19D'autres mouvements, même de la gauche, le Parti communiste a dit qu'il fallait voter,
06:24qu'il ne fallait pas rater une occasion de voter ce texte.
06:27M. Desfontaines, qui était la tête de liste aux élections européennes, l'a dit.
06:31Je pense qu'il faut sortir de ces calculs politiciens.
06:34Chaque jour qui passe, ce sont des Français qui doivent se lever à cette heure-ci,
06:38qui sont déjà depuis plus tôt au travail et qui vont devoir travailler plus longtemps.
06:41Donc s'ils sont vraiment, comme ils le disent, de gauche et qu'ils pensent aux travailleurs,
06:45ils n'ont pas d'autre choix que de voter le 31 octobre.
06:47Est-ce que vous, vous serez cohérents quand le PS proposera sa propre abrogation ?
06:49Est-ce que vous voterez aux côtés du PS ou pas ?
06:51Nous, on a toujours été cohérents.
06:52Donc oui, bien entendu, si le texte est similaire à celui que nous proposons,
06:55mais qui n'est pas la réforme des retraites de la gauche,
06:57qui aujourd'hui propose quelque chose qui n'est pas économiquement viable,
07:0060 ans et 40 annuités, ce qui n'est pas notre programme.
07:03Bien entendu, si c'est simplement un retour en arrière
07:06et un texte qui est conforme à celui que nous déposons,
07:08nous serons cohérents.
07:09Nous, nous ne pensons qu'à l'intérêt général, à l'intérêt des Français,
07:12à l'intérêt de ceux qui travaillent.
07:13Avant les retraites, il y aura le budget.
07:14Peu à peu, il y a des pistes qui fuitent sur l'augmentation des impôts.
07:17Est-ce que vous êtes favorables à ces hausses qu'on nous présente comme des hausses ciblées
07:21sur ceux qui gagnent le plus et sur certaines grosses entreprises ?
07:24Nous, on a toujours dit que les hausses d'impôts sur les classes moyennes
07:26et les classes populaires étaient clairement une ligne rouge
07:28et pourraient entraîner une éventuelle censure de ce gouvernement.
07:31Nous avons été sans ambiguïté sur la question.
07:34Après, bien entendu, il peut y avoir des ressources supplémentaires de l'État.
07:37Il y a surtout des économies à faire sur l'immigration, sur la fraude fiscale et sociale,
07:41sur le train de vie de l'État, sur les agents, sur la bureaucratie qui coûte très cher.
07:44Une étude, il y a quelques jours, expliquait que c'est les 3,4 à 4,5 points du PIB
07:50qui étaient tués du fait de la bureaucratie.
07:53Après, des ressources supplémentaires avec des prélèvements très ciblés
07:57comme nous le souhaitons sur les surprofits, sur les très gros groupes
08:00qui ont fait beaucoup d'argent pendant la période inflationniste
08:03ou encore la mise en place d'un impôt sur la fortune financière,
08:06c'est-à-dire un impôt sur la spéculation, pourquoi pas,
08:09mais sur ceux qui travaillent, sur ceux qui investissent en France,
08:12sur ceux qui aujourd'hui souffrent beaucoup et payent déjà beaucoup, c'est non.
08:16Ça va remuer un moment de votre niche parlementaire dans quelques semaines, Thomas Ménager.
08:19Merci beaucoup d'inviter l'I4V ce matin.
08:21Merci à vous de votre invitation.