Thomas Sotto reçoit Anne Hidalgo, Maire de Paris (PS) sur le plateau des 4 vérités.
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00:00Bonjour et bienvenue dans les 4V, Anne Hidalgo.
00:03Merci Thomas Souto.
00:04Le Rassemblement National a remporté la première manche des législatives.
00:06La gauche résiste mais se déchire.
00:08L'ex-majorité présidentielle est dans les cordes.
00:10Le match est-il plié ?
00:12Non, le match n'est pas plié.
00:14Il faut tout faire, tout faire pour éviter que le Rassemblement National,
00:18l'extrême droite, ait une majorité dimanche prochain à l'Assemblée Nationale.
00:23Et il faut mobiliser toutes nos forces.
00:25Pourquoi ? Parce que ce serait une catastrophe pour le pays.
00:28Ce serait vraiment un renoncement à nos valeurs.
00:32L'extrême droite avance masquée avec des propos différents
00:38sur la question de l'antisémitisme.
00:41Mais on le sait, ce n'est qu'un masque.
00:43Elle reste ancrée dans un logiciel extrêmement raciste.
00:48Écoutez ce qu'a dit M. Bardella sur les binationaux
00:52ou ce qu'ils disent de façon récurrente sur la question des étrangers.
00:55Pour vous, le Rassemblement National de Marine Le Pen
00:57est le même que le Front National de Jean-Marie Le Pen ?
00:59C'est un parti qui s'est transformé au sens où il a repris une rhétorique,
01:06des mots qui lui permettent aujourd'hui peut-être d'être un peu plus audible,
01:11de donner le sentiment qu'il y aurait un changement
01:14justement de fond politique et idéologique.
01:17Mais pour moi, c'est la même chose.
01:19L'extrême droite reste l'extrême droite
01:21et sème le chaos partout où elle passe.
01:24L'extrême droite est l'ennemi de la démocratie,
01:26se sert de la démocratie pour arriver au pouvoir
01:29puisqu'effectivement c'est à partir d'élections
01:31qu'ils arrivent au pouvoir dans les différents pays.
01:33Mais qu'est-ce qu'ils font quand ils sont au pouvoir ?
01:35Ils s'attaquent d'une façon constante, permanente,
01:39d'abord aux femmes, aux étrangers, à ce que l'on appelle les minorités,
01:43les personnes homosexuelles.
01:45Ils s'attaquent à toutes les personnes fragiles.
01:48Ils sèment le chaos, ils prônent une politique économique
01:52qui en fait est en général ultra-libérale et qui ne fait pas du tout…
01:56Là, c'est le vissant du RN, c'est un peu un procédé d'intention que vous leur faites.
02:00Non, ils n'ont pas gouverné et j'espère qu'ils ne gouverneront pas.
02:03Mais nous le savons très bien, nous avons des exemples en Italie,
02:06nous avons des exemples partout en Europe,
02:09nous avons un exemple en Argentine.
02:11Regardez ce qui se passe.
02:14Ce sont des semeurs de chaos qui ont des propositions qui paraissent simples,
02:20jeter le doute sur les étrangers qui seraient la cause de tous les maux,
02:25sur les femmes, sur les droits, les libertés publiques,
02:30et c'est ça qui attend notre pays.
02:31Donc il faut se mobiliser dès aujourd'hui, comme nous le faisons et comme je le fais.
02:37De quelle manière ?
02:37Puisque depuis dimanche, il y a aussi la zizanie dans toutes les familles politiques
02:40sur les désistements, pas désistement, soutien, etc.
02:43Quelle est votre position là-dessus ?
02:44C'est très clair.
02:45Partout où il y a un risque d'extrême droite, il faut un désistement
02:49et en tous les cas, voter pour le candidat,
02:52qu'il soit d'une droite républicaine modérée ou de gauche
02:56ou de, évidemment, quelle que soit la formation politique de gauche.
03:00Y compris à l'Effi, parce qu'on sait que ce n'est pas votre tasse de thé.
03:02Ce n'est pas du tout ma tasse de thé.
03:04Je ne suis pas du tout en accord et en harmonie avec ce que prône M. Mélenchon.
03:09Et après ces élections, il faudra quand même régler et clarifier au sein de la gauche
03:14comment on peut faire pour qu'il y ait un jour une gauche
03:17qui redonne confiance à la population.
03:19Mais ça, c'est le jour d'après.
03:20Aujourd'hui, bien sûr qu'il faut faire barrage et voter pour les candidats
03:25qui ne sont pas des candidats Rassemblement National.
03:28Je le dis, il faut le faire parce que si nous ne le faisons pas,
03:31ce n'est pas juste une gueule de bois le 8 juillet au matin.
03:36C'est un désastre pour le pays.
03:38Il faut voir aussi comment on est regardé, comment il y a une appréhension.
03:42Vous savez, la France, elle est porteuse de cette belle idée,
03:45cette forte idée républicaine de l'égalité, de la fraternité, de la liberté
03:51avec le Rassemblement National, c'est-à-dire avec l'extrême droite.
03:55Tout cela est passé par pertes et profits.
03:58Notre histoire, notre belle histoire et notre avenir aussi passe par pertes et profits
04:04parce que là où l'extrême droite passe, ce sont des souffrances derrière
04:07et des souffrances pour les plus pauvres et des souffrances pour les classes moyennes.
04:10Est-ce que vous en voulez à Emmanuel Macron ?
04:12Il est évidemment le responsable, le grand responsable de ce chaos.
04:17Et d'ailleurs, il le paye.
04:20Et là aussi, on aura l'occasion de le dire.
04:23Moi, je n'ai jamais cédé aux sirènes du macronisme.
04:26Je n'ai jamais considéré que ni droite ni gauche pouvaient offrir un avenir au pays.
04:31Je pense que vous savez, la politique, c'est assez simple.
04:34Il faut arrêter de faire et de la triangulation
04:36et de s'en remettre toujours à des agences de communication.
04:39C'est assez simple.
04:40Un politique, il doit avoir une vision, des idées, des propositions.
04:43Il doit les présenter devant des électeurs.
04:46Redonner la parole au peuple après une élection perdue, ce n'est pas illégitime.
04:49Ce ne peut pas être sur un coup de tête ou un coup de folie.
04:53Vous vous rendez compte comment il a joué l'avenir du pays à ce moment précis ?
04:57Tout le monde savait qu'il y aurait une dissolution à la rentrée.
05:01Pourquoi ne pas laisser les forces politiques ?
05:04Par exemple, Raphaël Glucksmann qui a fait un score vraiment extrêmement important
05:10aux dernières élections européennes, qui a donné un espoir à gauche.
05:14Parce que là, il y a une gauche effectivement écologiste,
05:18social-démocrate avec des valeurs extrêmement fortes,
05:22qui sont les miennes, que je porte complètement.
05:24Et bien là, il y avait un espace aussi à construire.
05:27Si la dissolution avait eu lieu plus tard,
05:30la gauche aurait pu aussi se reconstruire autour de cette idée-là.
05:34Et il a voulu empêcher cela.
05:36Donc Emmanuel Macron porte une responsabilité majeure
05:39dans tout ce qui s'est passé ces dernières années.
05:40On entend ce terme que vous avez employé de coup de folie.
05:42Dans ce contexte, les JO qui arrivent dans moins de trois semaines,
05:45seront-ils une fierté française comme l'a affirmé Emmanuel Macron
05:48lors de ses voeux en janvier dernier ?
05:50Écoutez, pour moi, les jeux sont accueillis en France, à Paris.
05:54Paris, c'est la ville haute, c'est une ville de liberté,
05:56c'est une ville qui a toujours été engagée sur les droits humains.
05:59C'est là que toutes les déclarations universelles des droits humains ont été signées.
06:05C'est une ville qui a voté massivement à gauche.
06:08Et au moment des européennes, pour Raphaël Glucksmann,
06:10qui était en tête dans 16 circonscriptions sur 18,
06:14et là, au premier tour…
06:16Mais la situation politique du moment peut-elle gâcher la fête ?
06:18J'y viens.
06:18Où nous avons passé neuf députés de gauche au premier tour à Paris.
06:24Donc je dis à tous ceux qui expliquaient que la gauche à Paris n'était pas légitime,
06:28que peut-être ils se sont un peu trompés dans leurs analyses.
06:31Et donc qu'est-ce qui va se passer ?
06:32C'est cette ville-là, cette ville est prise de liberté,
06:35c'est une mer libre, que je suis la maire de Paris, qui va accueillir aussi les jeux.
06:41Et donc je dis à tout le monde que ce sont ces valeurs-là que je vais porter.
06:44Et d'ailleurs, ce sont des valeurs extrêmement alignées avec les valeurs de l'olympisme,
06:49qui est aussi un humanisme.
06:51Donc la fête ne va pas être gâchée.
06:54La fête va être belle.
06:56Je dis aux visiteurs du monde entier, venez,
06:58parce que Paris est cette ville qui continue à revendiquer la liberté
07:02et qui est une ville de résistance à l'extrême droite.
07:05Est-ce que vous accepterez, le cas échéant, d'être côte à côte avec un Premier ministre
07:08qui s'appellerait Jordan Bardella dans les cérémonies ?
07:10Je n'ai pas à définir le protocole républicain.
07:14Dans le protocole républicain, la maire de Paris, la ville de Paris a une place particulière
07:19puisque c'est la capitale de la France.
07:21Mais pactiser ou discuter avec ces personnes qui sont des ennemis de la République
07:26et de la démocratie…
07:27Il n'y aura pas de discussion possible entre la ville et le gouvernement si jamais…
07:29Vous savez, je pense, et il faut tout faire pour que ça n'arrive pas.
07:34Donc je suis encore dans cette idée que l'on peut empêcher,
07:37on doit empêcher l'accession de l'extrême droite au pouvoir en France,
07:42parce que, je le redis, ce seraient des années de souffrance,
07:46et notamment pour les plus fragiles.
07:48Vous savez, moi, je viens d'un milieu ouvrier.
07:50J'ai grandi dans une cité à la Duchère.
07:53Je viens d'un milieu ouvrier.
07:55L'extrême droite n'est pas celle qui va permettre aux ouvriers,
07:59à la population, soit la classe moyenne ou la population la plus fragile dans notre pays,
08:04de s'en sortir.
08:05Parce que qu'est-ce qu'ils vont faire ?
08:07Ils vont tuer l'éducation, l'éducation publique.
08:09Ils vont tuer l'information et le service public de l'audiovisuel.
08:13Ils vont faire une politique ultra-libérale, ultra-libérale avec une idéologie
08:18qu'ils vont vouloir imposer à notre pays,
08:21qui est un pays de liberté, d'ouverture, de fraternité.
08:25Et donc, il faut absolument se ressaisir.
08:28Ce n'est pas parce qu'on est dans une situation difficile,
08:31et je sais qu'il y a beaucoup de Français qui souffrent aujourd'hui,
08:34qu'on va s'en sortir en jetant l'eau propre sur les étrangers.
08:40J'aimerais qu'on finisse en quelques ondes sur un sourire quand même.
08:43Je ne peux pas vous laisser partir sans vous demander
08:45de trouver le maillot de bain qui va vous permettre de vous bailler dans la Seine.
08:47Absolument, bien sûr.
08:48C'est vrai ?
08:49Oui, tout à fait.
08:50C'est une combinaison ou c'est vraiment un maillot ?
08:51Vous verrez, ça sera une surprise.
08:52Et c'est quand alors ?
08:53Alors, ça va être, j'ai laissé passer d'abord les orages,
08:56parce qu'il n'est quand même pas fait très, très beau.
08:58Il ne fait encore pas très beau aujourd'hui.
09:00Et ça, je vous assure, en tant que maire de Paris, je n'y peux rien.
09:03Je jote beaucoup de choses, mais pas ça.
09:05Mais en revanche, la qualité de l'eau de la Seine, oui.
09:07Et donc, on est en train de fixer la date après le 14 juillet dans la semaine.
09:11Avant les Jeux ?
09:12Et avant les Jeux, c'est-à-dire…
09:13Vous allez vous bailler avec Emmanuel Macron ou vous allez le noyer,
09:14si vous êtes ensemble dans la Seine ?
09:15Écoutez, je lui ai fait la proposition par écrit,
09:18mais c'était pour une date que l'on avait prévue, soit le 23 juin, soit le 30 juin.
09:23Donc, cette date, évidemment, est passée.
09:26Et je lui fais la proposition.
09:28Il est le bienvenu, bien sûr.
09:30Merci beaucoup à vous.
09:31Et je ne noie personne, vous savez.
09:32Non, c'était une boutade.
09:33Merci à vous.
09:34Et on va se souhaiter de bons Jeux olympiques quand même.
09:36Merci d'être venu, Mme Cadvé.
09:37Absolument, merci.
09:38Nous voilà rassurées.
09:39Merci.