• il y a 4 mois
Jean-Baptiste Marteau reçoit Karim Bouamran, Maire de Saint-Ouen sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bonjour Karim Bouamran. Bonjour M. Marteau.
00:04Merci d'être avec nous dans les 4V, soyez les bienvenus.
00:06La flamme olympique s'était lancée il y a quelques minutes de votre département,
00:09la Seine-Saint-Denis, à Noisy-le-Grand précisément,
00:12département qu'elle va donc traverser aujourd'hui et demain avant de regagner Paris bien sûr.
00:15Cette flamme, ces Jeux en Seine-Saint-Denis, c'est juste un symbole ou pour vous,
00:20c'est vraiment une manière de dire, les Jeux c'est aussi en Seine-Saint-Denis ?
00:24On y est, c'est en Seine-Saint-Denis, c'est en Région Ligue de France, c'est en France.
00:28Une fierté et puis surtout, c'est le moment de la fête,
00:33ça fait depuis plusieurs années qu'on s'y prépare et là on l'a vu concrètement,
00:36comme je dis souvent, comme je dis au New York Times, comme je dis à la presse étrangère,
00:39c'est un accélérateur de particules, on l'a vu très concrètement sur le plan social,
00:43qualité des logements, sur le nombre de commerces, sur le plan écologique,
00:48des écoles qui ont été construites grâce aux Jeux olympiques
00:53et là pendant 15 jours ça va être la belle fête.
00:55Vous sentez une appropriation des Jeux par les habitants de la Seine-Saint-Denis,
00:58ils se sentent concernés, ce sont leurs Jeux olympiques ?
01:00Très concrètement, on le voit, surtout à 24 heures de la belle cérémonie,
01:04on est en plein dedans, on est dans le match, on est dans la fête.
01:07Ils arrivent à se sentir concernés les habitants de votre quartier ?
01:09Ils se sentent complètement concernés, à Saint-Ouen par exemple, on reçoit les délégations brésiliennes
01:12et on a vu tous les commerces qui sont à l'effigie du Brésil, ça se mélange, ça chante
01:17et en même temps, il y a un sentiment de fierté qui est très fort.
01:21On reçoit une délégation des Etats-Unis dans le cadre de partenariats avec Los Angeles,
01:25donc des jeunes qui se mélangent, des jeunes de New York, de Los Angeles, de Miami
01:29qui se mélangent avec des jeunes de Saint-Ouen, des jeunes de Seine-Saint-Denis.
01:31Donc il y a vraiment un moment historique qu'on vit
01:35et on prend vraiment la mesure du moment historique.
01:38Votre commune Saint-Ouen est évidemment concernée parce que vous accueillez en partie le village olympique,
01:43accueillir des athlètes du monde entier en Seine-Saint-Denis et pas à Paris.
01:45Est-ce que ça a pu surprendre, peut-être rebuter certaines délégations au début ?
01:49Non, tout de suite on a communiqué avec sous le temps de la provocation
01:53et avec un petit clin d'œil à la maire de Paris.
01:55Paris devient la banlieue de Saint-Ouen et ensuite on a glissé,
01:58on s'est dit Saint-Ouen c'est le centre de la métropole,
01:59avec la modestie, sans fausse modestie, mais avec l'humilité qui s'impose.
02:03Ça a été bien compris par les délégations ?
02:05Ça a été bien compris parce qu'effectivement on a tout de suite travaillé avec le département,
02:10avec l'intercommunalité, avec tous les maires olympiques
02:14pour faire en sorte que ce soit à Paris, que ce soit à Saint-Ouen, que ce soit à Seine-Denis,
02:17que ce soit dans toute la Seine-Saint-Denis, il y ait un élément très simple,
02:21améliorer la vie des gens et contribuer à rendre les gens heureux.
02:24Et en ce moment on a besoin de ça.
02:25Il y a justement un quart du village olympique qui sera ensuite converti en logements sociaux,
02:29le reste ce sont des logements privés, des appartements qui ont été vendus ou qui vont être vendus.
02:33Est-ce qu'ils ont trouvé preneur justement ?
02:35C'était une des questions, on se demandait est-ce que ça allait intéresser des habitants
02:37d'aller vivre ensuite dans ces nouveaux quartiers ?
02:39Vous avez complètement raison, c'est le sujet.
02:41La commercialisation va démarrer dès le lendemain des Jeux olympiques
02:45pour une bonne partie des programmes.
02:46Mais surtout ce qui est intéressant et on le voit,
02:48c'est comment on arrive à se réapproprier le domaine fluvial.
02:52On a vraiment un projet global qui a été lancé avec, comme vous l'avez évoqué,
02:55plus de 1 000 logements, des écoles, des crèches et l'académie Tony Parker.
02:59On a une nouvelle aréna qui a été totalement rénovée, l'île des Vannes,
03:02qui a été conçue en 1971, qui avait reçu à l'époque Bruce Springsteen, Led Zeppelin, Pink Floyd.
03:07Et là ça va donner lieu à une super belle académie, c'est ce qu'on appelle l'héritage.
03:11Le siège de la DGSI qui s'est installé chez vous, un nouvel hôpital.
03:15Cette banlieue, ce n'est plus uniquement la banlieue de Paris,
03:18c'est en train de devenir une ville, un pôle central à part entière.
03:21Absolument, on change de paradigme.
03:22Sur le plan éducatif, vous l'avez évoqué, un campus hospitalier de 12 000 étudiants,
03:26la Direction générale de la Sécurité intérieure,
03:28qui est vraiment un des fleurons du service public français, donc une fierté.
03:34On a également un centre qui a été totalement modifié, Thierry Marx qui s'est installé.
03:39La communale, c'est 13 000 m2.
03:41Saint-Ouen joue un rôle de locomotive dans la région de la France et on en est fiers.
03:45Pour améliorer la vie des gens, toujours, c'est ça qui est important,
03:47c'est ce qu'on appelle le progrès partagé.
03:48Vous l'avez évoqué en introduction, je reçois aujourd'hui un Français
03:51qui a fait la lune du New York Times quand même, c'est pas mal.
03:53On va l'avoir, c'était au mois de mai.
03:56Avec cette citation qui était en titre,
03:58j'envisage les Jeux olympiques comme une arme politique au sens noble du terme
04:01pour sensibiliser et responsabiliser toute une génération.
04:04Les JO, une arme politique ?
04:06Oui, c'est ça, une arme politique, parce que pendant longtemps,
04:08vous l'avez évoqué à juste titre, pendant longtemps, la banlieue, c'était le lieu banni.
04:12On était en train de faire le changement de relégation.
04:15Et là, l'arme politique, c'est qu'on change complètement de paradigme.
04:18Les gens de la périphérie, que ce soit périphérie rurale,
04:21que ce soit périphérie métropolitaine, que ce soit périphérie urbaine,
04:23ont aujourd'hui la même espérance, le même espoir
04:27que toutes celles et ceux qui vivent dans les hypersonnes depuis des années et des années.
04:30Et on voit qu'on change de paradigme grâce aux JO.
04:33Les JO ont été véritablement un accélérateur sur le plan keynésien,
04:37sur le plan économique.
04:38Ça nous a donné la possibilité de bénéficier d'un service public de qualité
04:41et de rendre les gens un peu plus heureux.
04:42Et votre discours est intéressant.
04:43Vous ne voulez pas voir la banlieue comme une zone placée sous respirateur,
04:46sous assistance en permanence, pas d'assistanat.
04:50Vous parlez de démocratiser l'excellence.
04:52Absolument.
04:53Vous mettez l'excellence toujours au cœur de votre discours.
04:55Oui, souvent, parce que quand j'étais gamin,
04:58on pouvait nous faire croire que le beau, le bon, le meilleur
05:02était l'apanage de toutes celles et ceux qui sont nées,
05:05qui sont bien nées depuis des générations et des générations.
05:07Or, en tant que républicain, en tant que français,
05:10l'idéal républicain, ce n'est pas ça.
05:11L'idéal républicain, c'est donner la possibilité à toutes celles et ceux
05:14qui le souhaitent d'être l'architecte de leur propre vie
05:16et d'avoir accès au beau, au beau.
05:18Et le beau, ce n'est pas l'apanage de ceux qui sont nés très, très riches.
05:21Le beau, c'est l'apanage d'une valeur républicaine.
05:23C'est-à-dire viser l'excellence et pas se dire toujours,
05:25on va niveler par le bas.
05:26Absolument.
05:27Donc tirer vers le haut.
05:28Et les Jeux olympiques sont un élément extrêmement important
05:34pour démocratiser l'excellence sur le plan de l'éducation.
05:36Mais vous savez, l'excellence, ce n'est pas un discours qui est très répandu,
05:39notamment chez certains élus de gauche qui ont plutôt justement tendance
05:42à vouloir dire, non, l'excellence, c'est un gros mot.
05:45Nous, il faut quelque chose d'autre, il faut l'égalitarisme.
05:47Quand j'étais gamin, j'ai démarré avec fierté, avec la jeunesse communiste.
05:50Et je disais souvent, l'idéal républicain, l'idéal de gauche,
05:53ce n'est pas de finir et de rouler en Lada.
05:55Donc, avoir bénéficié de Thierry Marx,
05:58bénéficier d'une école de qualité sur le plan sportif avec Tony Parker,
06:03bénéficier d'un campus hospitalier où chacune et chacun puisse se soigner,
06:07soigner décemment.
06:08C'est ça la démocratie et l'excellence.
06:09Ça, c'est le projet et c'est fier d'être français
06:11parce que la France, c'est ça, c'est l'excellence.
06:14C'est Zizio, c'est aussi un formidable dossier dans lequel vous,
06:17voilà, des élus socialistes, communistes,
06:19ont travaillé avec la présidente de région Valérie Pécresse de gauche,
06:22ont travaillé avec l'État, gérée par un bloc central, les macronistes.
06:26En fait, tout le monde a réussi à travailler ensemble
06:27pour cet événement exceptionnel.
06:29On a réussi à se rassembler pour un idéal commun,
06:33qui est faire en sorte que la France, pendant 15 jours,
06:36brille avec un élément consubstantiel,
06:39rendre les gens heureux, améliorer la vie des gens.
06:41Et si cette parenthèse enchantée qui s'appelle les Jeux olympiques
06:44pouvait perdurer, ça serait exceptionnel.
06:46C'est toute la question, vous voyez venir.
06:48Est-ce qu'on ne pourrait pas perdurer justement,
06:50arriver à mettre de côté les divergences
06:52et se rassembler sur l'essentiel
06:54pour éventuellement faire une grande coalition au gouvernement
06:57où on en manque aujourd'hui ?
06:58On a eu un rendez-vous manqué avec une partie du peuple de gauche
07:04et une partie de toutes celles et ceux qui attendaient de la protection,
07:07qui attendaient une politique environnementale de qualité,
07:09une politique de pouvoir d'achat, une politique de sécurité aussi,
07:11parce qu'on a besoin d'autorité, on a besoin de régalien.
07:14Celui-ci, c'est un gros mot à gauche parfois.
07:16Mais ce n'est pas chez vous, mais pas chez moi.
07:20On a besoin d'autorité, d'autorité sur le plan éducatif,
07:21d'autorité sur le plan régalien.
07:23Et les premières personnes qui sont victimes du manque de sécurité,
07:25c'est souvent les personnes qui sont ici des classes populaires,
07:27des classes moyennes.
07:28Donc, cette parenthèse enchantée, si on pouvait la perdurer dans le temps
07:31pour faire en sorte que toutes celles et ceux qui ont véritablement
07:34un projet républicain de gauche, progressiste et surtout écologique,
07:39puissent se rassembler, ce serait exceptionnel.
07:40Justement, quand vous voyez, pour l'instant, du côté du nouveau front populaire,
07:44le spectacle donné ces dernières semaines n'était peut-être pas à la hauteur,
07:47vous l'avez jugé comment ?
07:49Déjà, ça m'a tristé.
07:50Ça m'a tristé parce qu'il y a eu un rendez-vous manqué,
07:52il y a eu une grosse attente,
07:54une mobilisation exceptionnelle de toutes les Françaises et les Français
07:56qui ont dit non au rassemblement national.
07:58Et je pense que lorsque je parle de rendez-vous manqué,
08:01on a été tout de suite dans une espèce de course au casting
08:04en se focalisant sur le nom du Premier ministre ou de la Première ministre.
08:07Il aurait fallu se focaliser sur le projet en partant du principe
08:10que la première formation politique qui n'a pas forcément gagné,
08:14la première formation politique était de gauche,
08:16mais derrière la formation politique globale qui a gagné,
08:19c'était le front républicain.
08:21Il aurait été intéressant de se rassembler autour d'une plateforme commune
08:24en mettant en avant le pouvoir d'achat, la sécurité,
08:27l'environnement, l'éducation et la santé.
08:30C'est-à-dire pour finir, la gauche qui au mieux a 200 sièges
08:33n'est pas majoritaire de toute façon, n'a pas la majorité absolue au Parlement.
08:35Vous vous dites à vos amis, vos collègues,
08:37élargissons, allons voir avec qui on peut travailler.
08:39Il aurait fallu avoir un discours de vérité, M. Marteau.
08:41Un discours de vérité, c'est effectivement,
08:43le premier camp qui a gagné, c'est le camp républicain.
08:45Et dans ce camp républicain, c'est la gauche.
08:47Donc, on a deux possibilités.
08:48Mais aussi le centre et la droite, tous ceux qui ont fait le front républicain.
08:50Tous ceux qui ont fait le front républicain.
08:51Donc, on a deux possibilités.
08:52Soit il y a un désistement et on se dit participation,
08:57soutien sans participation,
08:58ou soit derrière, on se dit, on arrive à hiérarchiser nos priorités.
09:01Et la priorité de la gauche, c'était le pouvoir d'achat,
09:03la sécurité, le social, l'éducation et la santé.
09:07Malheureusement, on est rentré dans une espèce de guéguerre
09:10autour d'un casting.
09:11Et on savait très bien que ça ne pouvait pas aboutir.
09:13On le savait dès le départ.
09:15Et je pense qu'on a eu un rendez-vous manqué avec toutes celles et ceux
09:18qui ont eu beaucoup d'espoir et d'espérance.
09:20Mais je reste optimiste.
09:23Et les Jeux Olympiques vont être, on va dire,
09:28un premier message sur l'espérance,
09:30le chemin de l'espoir et de l'espérance.
09:31Un RPS de Saint-Ouen optimiste ce matin.
09:34Car il vous aimera de le dire.
09:34Optimiste et républicain. Merci à vous.
09:36Merci beaucoup d'être venu dans les 4V. Bonne journée et bon J.O.
09:38Merci.

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