• il y a 5 mois
Jean-Baptiste Marteau reçoit Marine Tondelier, secrétaire nationale Les Ecologistes sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bonjour Marine Tordelier, bonjour M. Merteau et merci de votre invitation.
00:06Bienvenue dans les 4 V. Comment allez-vous ce matin ?
00:09Écoutez, votre émission s'appelle les 4 vérités,
00:11donc je ne vais pas y aller par quatre chemins,
00:13puis je vais dire la vérité, je pense que je suis assez réputée pour ça maintenant.
00:16Je suis en colère, je suis écœurée, j'en ai marre,
00:19je suis fatiguée parce que ça fait quand même 6 semaines qu'on y est,
00:21et je suis désolée du spectacle qu'on donne aux Françaises et aux Français,
00:24et en particulier à celles et ceux qui nous ont élus.
00:26Donc je pense qu'il faut dire maintenant les choses.
00:28Il faut dire que les communistes et les écologistes, depuis notre victoire,
00:32parce que oui, nous avons gagné, que personne ne s'y attendait,
00:35que nous l'avons fait, que nous en étions extrêmement émus,
00:37nous et tous nos électeurs, on a suscité beaucoup d'espoir.
00:40Cet espoir s'est transformé en colère, notre joie s'est transformée en honte.
00:44Moi, je suis comme les Français, je suis comme nos électeurs.
00:46Les écologistes sont comme vous.
00:48Ils regardent ce truc et ils disent mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:51Et on passe des heures et des heures à essayer de trouver des solutions.
00:55Là, il n'y a plus de table de négociation, il faut le dire.
00:57Depuis lundi, les négociations sont arrêtées.
00:59Ça fait un peu plus longtemps en réalité, il faut aussi que les gens le sachent.
01:02Donc nous, avec les communistes, on a mis d'exclusif sur aucun nom.
01:06Un insoumis, ça nous va, un socialiste, ça nous va,
01:08un communiste, ça nous va, un écologiste, ça nous va,
01:10la société civile, ça nous va.
01:12Tout nous va.
01:13On est bloquant sur rien.
01:15On n'a jamais quitté la table de négociation.
01:17Jamais, mais vous voyez bien qu'il y a une guerre de leadership
01:20qui n'est pas qu'une guerre de leadership.
01:22Il y a un récit différent, des envies différentes,
01:25mais vous savez, moi, je vous parle de Fabien Roussel quand même,
01:28un communiste, une écologiste.
01:30Chacun sait qu'on a des histoires différentes.
01:33On a des programmes aussi différents,
01:35mais l'essentiel nous rassemble.
01:37L'espoir qu'on a suscité, ce que les Français attendent de nous.
01:40Moi, je vais vous dire, en arrivant encore,
01:41j'ai croisé le regard de quelqu'un à l'entrée de cette chaîne.
01:43J'ai détourné le regard,
01:45parce que je n'arrive plus à regarder les gens en face de ce qu'on est en train de faire,
01:48parce que je sens une émotion, une déception, une colère
01:51et aussi beaucoup d'encouragement dans le regard des gens dans la rue
01:53qui disent, accrochez-vous, vous allez y arriver.
01:55Donc pour l'instant, les choses sont bloquées à cause de personnes,
01:58de partis, à cause de quoi ?
01:59Parce qu'on dit, gna gna gna, Huguette Bello, gna gna gna, Laurence Tubiana,
02:03mais on va se retrouver avec Laurent Wauquiez, en fait.
02:05Donc si on attend la pureté de la solution qui est idéale pour chacun,
02:08on ne la trouvera pas.
02:09Il faut une intersection entre les socialistes et les insoumis.
02:12Évidemment qu'elle existe.
02:14Sinon, on n'aurait pas réussi à faire un programme commun.
02:15Sinon, on n'aurait pas réussi à faire campagne ensemble
02:17et on n'aurait pas gagné.
02:18On n'aurait pas gagné.
02:19Donc maintenant, il faut soutenir le regard des gens.
02:23Là, on a gagné pour toi.
02:25T'attends notre programme.
02:26Alors, on ne pourra pas faire 100% du programme tout de suite.
02:28Tout le monde le sait.
02:29On ne peut pas se comporter comme si on avait la majorité absolue
02:31ou même comme si une des forces au sein du nouveau Front Pulaire
02:34avait la majorité absolue.
02:35Ce n'est pas vrai.
02:35Donc déjà, il faut arrêter de dire, oui, ce sera tout le programme
02:38du Front Pulaire et rien d'autre.
02:40Mais c'est là-dessus qu'on va se baser.
02:41Les renoncements, ce n'est pas nous qui les ferons,
02:42c'est les députés qui peut-être parfois ne voudront pas voter.
02:44Il faudra tout faire pour.
02:46En gagnant la bataille de l'opinion.
02:47Par exemple, les superprofits, 80% des Français sont contre.
02:49Qui va les voter contre ?
02:51Évidemment qu'on va y arriver.
02:52Mais il faudra aussi faire de la négociation.
02:54Et on va faire les deux tout le temps.
02:55On va tout donner.
02:56Évidemment que les gens, ils savent qu'on n'a pas la majorité absolue,
02:59mais on leur doit de tout donner.
03:00Et là, en ce moment, on ne donne pas tout.
03:02Sauf qu'avant, il faudrait vous mettre d'accord,
03:03au moins sur un nom pour Mathieu.
03:04Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
03:05Est-ce que tout le monde a envie vraiment de gouverner
03:07au sein du nouveau Front Pulaire ?
03:08J'espère bien.
03:09Et si certains n'ont pas envie, ils vont devoir l'assumer.
03:12Parce que si on n'y arrive pas là, on en prend pour 10 ans.
03:14Les gens, ils vont nous insulter dans la rue.
03:16Et même moi, j'ai envie.
03:17Alors moi, je ne le ferai pas.
03:18Mais je n'en pense pas moi.
03:19Vous avez envie d'en insulter certains.
03:20Mais voilà, je ne vais pas insulter les gens.
03:23Je ne vais pas non plus me planquer sous la table
03:24parce que je ne me défilerai pas.
03:26Mais l'ensemble des écologistes,
03:28je parle de moi en tant que chef de parti,
03:30des adhérents, des sympathisants de nos électeurs,
03:33ils ont envie que ça marche.
03:34Les communistes, ils ont envie que ça marche.
03:36On ne bloque rien.
03:37On n'est jamais du côté des problèmes, toujours du côté des solutions.
03:39La France insoumise n'a pas envie que ça marche.
03:41Mais vous focalisez sur la France insoumise.
03:42Non, je ne sais pas, je vous demande.
03:43Si vous avez envie.
03:44Mais vous voyez bien,
03:45il y en a un qui n'a pas voulu d'Huguette Bellot,
03:47l'autre qui n'a pas voulu de Laurence Hugana.
03:48Et qu'est-ce que ça fait en plus ?
03:49C'est qu'on lance des femmes comme ça en pâture,
03:52des noms dans la presse.
03:53Chacun fait son petit commentaire,
03:54mais on maltraite les gens.
03:56Moi, je suis une femme politique.
03:57J'ai honte de ce qu'on a fait avec ces deux femmes,
03:59qui sont des femmes remarquables,
04:00inspirantes et qui ont fait de très bonnes Premières ministres,
04:03chacune dans un registre très différent.
04:05Mais nous, on a un devoir.
04:06C'est que le Nouveau Front Populaire,
04:07c'est quatre forces politiques.
04:09On a gagné ensemble, on gouvernera ensemble.
04:12Où ça ne marchera pas, on le sait.
04:13Donc notre priorité, c'est aussi de garder ce Nouveau Front Populaire.
04:16Les écologistes, ils y tiennent.
04:17Si on doit prendre l'un par la main, l'autre par la main,
04:19les mettre ensemble, on le fera.
04:21Moi, dans une demi-heure, je serai de retour à mon local.
04:23Chacun connaît l'adresse, chacun connaît la route.
04:25Et puis pour ceux qui ne sont pas à Paris,
04:26parce qu'ils sont peut-être, je ne sais pas où,
04:27dans leurs circonscriptions en vacances,
04:29ils ont aussi mon numéro.
04:30Qu'il soit politique, société civile,
04:32je reçois des dizaines de messages à longueur de journée.
04:34Les gens qui disent qu'est-ce qu'on fait, comment on fait.
04:35Rejoignez-nous, aidez-nous.
04:37On a encore 24 heures avant le vote à l'Assemblée nationale.
04:40S'il faut tous terminer avec des pizzas,
04:42même je peux m'engager à ce qu'elles soient meilleures que la fois dernière,
04:44et que personne ne sorte tant qu'on n'a pas trouvé, on le fera.
04:47Marine Tendolie, vous croyez encore vraiment
04:48qu'un accord est possible à gauche aujourd'hui ?
04:50On est à plus d'une semaine, effectivement.
04:51Tout semble bloqué, vous ne parlez même plus.
04:53C'est encore possible ou on passe à autre chose ?
04:55Si je n'y croyais pas, je serais parvenue à Paris hier soir tard
04:57pour venir vous parler ce matin.
04:58Donc moi, je suis quelqu'un d'optimiste, de positif.
05:00Je n'ai jamais lâché l'affaire.
05:01Y compris pendant cette campagne,
05:03quand tout le monde pensait que le front républicain,
05:04ce ne serait pas possible.
05:05Quand tout le monde pensait que le RN aurait gagné.
05:06C'est cette foi-là qu'on doit retrouver.
05:08C'est cet espoir-là qu'on doit réanimer.
05:10Mais je ne peux pas le faire toute seule.
05:11Il y a une autre échéance sur laquelle,
05:13pour l'instant, veulent se concentrer certains,
05:15c'est à défaut de Matignon,
05:16on se concentre sur la présidence de l'Assemblée nationale.
05:19A priori, là, vous semblez vous mettre d'accord sur le nom de quelqu'un.
05:22C'est le cas ou on en est loin ?
05:24Le principe d'une candidature unique est acté.
05:26Oui, maintenant, il faut trouver quelqu'un.
05:27La candidature unique n'est pas actée.
05:28Mais on va y arriver. On n'a pas le choix.
05:30Après, il faut savoir que ce n'est pas juste
05:32parce qu'on a une candidature unique que c'est gagné.
05:33Alors nous, on présente Cyrielle Chatelain en tant qu'écolo,
05:36qui est une excellente candidate.
05:37Je pense que chacun le reconnaît.
05:38Elle tient l'accord, disent certains.
05:39Oui, évidemment.
05:41Mais vous voyez, ce qu'il faut, c'est gagner.
05:43La candidature unique est une condition nécessaire,
05:47mais non suffisante.
05:47Il faut gagner. Et pour gagner, il faut que les gens y croient.
05:50Vous avez moins de 200 sièges à gauche sur 577.
05:52Exactement. Il faut les convaincre.
05:53Mais vous savez, Emmanuel Macron joue un jeu dangereux.
05:56Parce que je veux bien qu'on dise qu'on n'est pas à la hauteur.
05:59Tout ça, c'est vrai.
05:59Moi, je trouve qu'on n'est pas au niveau qu'on doit faire bien mieux
06:01et qu'on va faire bien mieux.
06:02J'y crois, je ferai tout pour.
06:03Mais Emmanuel Macron joue aussi un jeu très dangereux.
06:06C'est lui qui sème le poison de la division.
06:07C'est lui qui essaye de nous fracturer.
06:09Parce que dans la Macronie, ils disent
06:11Si il y a les insoumis, on ne prendra pas.
06:14Si c'est un tel Premier ministre, on ne prendra pas.
06:15Mais ce n'est pas eux qui décident.
06:17La logique institutionnelle, c'est bien qu'un camp a gagné.
06:19On n'a pas la majorité absolue.
06:21On est quand même devant les autres.
06:22Et donc Emmanuel Macron, il doit décrocher son téléphone.
06:24Il doit appeler les quatre chefs de parti et dire
06:26maintenant, il me faut un nom.
06:27Il demande de vous mettre d'accord, effectivement.
06:28Il demande aux forces républicaines de se mettre d'accord.
06:31Arrêtez le cinéma.
06:31Il ne demande pas de nous mettre d'accord.
06:33Il est en train d'intriguer partout pour trouver d'autres solutions,
06:36pour nous mettre en porte à faux, pour nous diviser,
06:38pour nous mettre en minorité.
06:39Lui aussi, son jeu, on le voit.
06:40Puis il y a l'ERN.
06:41Alors eux, l'ERN, ils sont avec du pop-corn.
06:44Parce qu'il faut savoir que chaque heure,
06:45chaque minute de ridicule qu'on offre,
06:48franchement, ça les régale.
06:49On est en train de fabriquer du vote ERN.
06:51Et ce ne sera pas la peine de venir me chercher avec ma veste verte
06:54en 2027 entre les deux tours pour dire au secours,
06:56il faut un front républicain.
06:57Si on n'est pas à la hauteur, on n'est pas à la hauteur, point.
06:59On ne peut pas susciter l'espoir et décevoir autant après.
07:02À défaut d'une candidature unique à gauche, d'un accord,
07:04clairement, il y aura une autre alternative qui pourra se mettre en place.
07:06Ce que souhaite peut-être Emmanuel Macron de gouverner
07:09peut-être un peu avec la gauche et surtout avec la droite.
07:11C'est ce à quoi il travaille.
07:12On se dirige vers ça donc.
07:13Et c'est sa tendance depuis 2017, croissante.
07:15Mais je vais vous dire,
07:16toutes celles et ceux qui, au centre et à droite,
07:18ont tenu le front républicain,
07:19et je les en remercie sincèrement parce que sans elles et sans eux,
07:22Jordan Bardella serait déjà à Matignon.
07:24Celles et ceux qui ont fait ça,
07:25ils ne veulent pas de l'extrême droite au pouvoir.
07:27Ils n'en veulent pas.
07:28C'est notre point commun aussi.
07:29Avec eux aussi, on en a.
07:30Et donc, s'ils ne veulent pas que l'extrême droite gagne en 2027,
07:33ils le savent qu'il faut changer de politique publique.
07:35Sans justice sociale, sans justice environnementale,
07:38on aura l'ORN en 2027.
07:39On n'a pas le choix.
07:40Les Français, ils crèvent.
07:41Il y a 9 millions de pauvres dans ce pays.
07:43Vous avez vu encore,
07:44là, on a parlé des saumons,
07:45on a parlé de la météo,
07:46du climat qui se déraille.
07:47On voit bien que ça ne va pas.
07:48Et donc, si on laisse...
07:50En fait, celles et ceux qui ont créé ces problèmes
07:52ne peuvent pas être la solution.
07:53On le sait aussi.
07:54Ce n'est pas possible d'avoir une coalition avec la droite ?
07:56Le centre et la droite, c'est aussi une alternative.
08:01Mais on ne va pas refaire un gouvernement du en même temps.
08:04Ce n'est pas sérieux.
08:05Ça n'a pas marché.
08:06Moi, ce que je vous dis, par contre,
08:07c'est que le vrai dialogue
08:08est celui dont tout le monde sort changer.
08:10Il faut accepter de se dépasser.
08:11Le front populaire,
08:12ce n'est pas juste quatre partis politiques.
08:14Ça doit nous échapper, ça doit nous dépasser.
08:15Et ça nous a dépassés.
08:16C'est pour ça qu'on a gagné.
08:17Le front populaire, il est populaire.
08:19Et donc, je pense que la pression sur nous,
08:21elle doit être populaire aussi.
08:22Et elle l'est.
08:23Il faut qu'on écoute les gens,
08:24qu'on les regarde dans les yeux
08:25et qu'on assume ce qu'on est en train de faire
08:26ou de ne pas faire.
08:27Un mot de la fin, Marine Tordelier.
08:28On a compris votre colère, votre exaspération,
08:29votre appel aussi à se reparler au sein de la gauche.
08:31Et mon espoir, surtout.
08:32Et votre espoir, peut-être.
08:33Vous croyez qu'on y arrive dans combien de temps,
08:35dans combien de jours ou pas, à gauche ?
08:37Je dis que chaque heure compte.
08:38Et je dis que dans une demi-heure,
08:39je suis à mon local
08:40et que chacun a l'adresse
08:41et mon numéro de téléphone.
08:42Alors maintenant, on se met au travail.
08:43Mais moi, je ne repasse pas 24 heures
08:45à attendre que je ne sais pas qui,
08:46pour je ne sais pas quelles raisons,
08:47accepte de se remettre à la table des discussions.
08:49Que ce soit A2, A3, A4,
08:52avec des tiers de confiance,
08:53des syndicalistes, de la société civile.
08:54On fait comme vous voulez.
08:55Mais on y arrive.
08:56Il nous faut un nom.
08:57Et nous, ça nous ira.
08:58Parce qu'on est aidants
08:59et les écologistes seront toujours du côté des solutions.
09:01Et j'en remercie énormément
09:02tous les membres de mon parti
09:04qui restent soudés.
09:05On a auditionné hier Laurence Tubiana.
09:07Tout comme on souhaitait auditionner Huguette Bello.
09:09On est à l'écoute
09:10et on laissera notre chance
09:11à toutes les solutions.
09:12Les 4 vérités de Marine Tordelier,
09:13sœur internationale des écologistes.
09:15Merci beaucoup, bonne journée.

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