Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…
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00:00 On va vous parler d'une belle histoire, une très belle histoire,
00:02 automobile de luxe avec une femme qui est avec nous, Armel Neubauer.
00:06 Merci d'être avec nous.
00:08 On va parler d'une marque mythique italienne qui fait toujours rêver
00:11 et qui continue de se développer en France, c'est Ferrari.
00:14 Et c'est la société Charles Pozzi que vous dirigez.
00:18 Vous êtes CEO.
00:19 Alors c'est quand même assez extraordinaire.
00:21 Une ex-chef de clinique, donc monde de la santé,
00:25 en direction de clinique et qui va s'occuper d'une marque célèbre automobile.
00:30 Comment arrive t'on à ce stade ?
00:32 Alors écoutez, je suis arrivée assez simplement,
00:34 puisque c'est mon mari en 2015 qui me demande de le rejoindre
00:37 dans le groupe familial.
00:39 Donc, comme beaucoup de couples ont parlé de nos métiers respectifs le soir
00:44 et je lui expliquais un peu comment ça se passait dans l'organisation
00:47 des cliniques et des hôpitaux, notamment dans les blocs opératoires.
00:50 Et il me disait écoute, si on gérait les concessions automobiles
00:54 de cette manière là, ça serait super.
00:55 Donc, on pourrait essayer de transposer.
00:57 C'est comme ça que je suis arrivée auprès de lui.
00:59 Oui, alors quand je déroule ce vers, Ferrari n'est pas malade.
01:02 Non, Ferrari est tout sauf malade.
01:04 Mais vous apportez des soins.
01:05 C'est un petit peu comme une grande clinique qui soignerait des voitures.
01:09 On a chez Charles Pozzi un atelier de 23 ponts qui est donc assez impressionnant,
01:14 parce que 23 ponts, c'est assez rare pour une concession automobile.
01:16 Et je dis, c'est un peu mon bloc opératoire.
01:19 Donc, on a mis en place un système de régulation des flux des voitures
01:23 et c'est propre comme une clinique.
01:24 On gère l'automobile comme on gère des patients ?
01:27 Alors non, parce que les patients restent des patients.
01:31 Maintenant, les Ferrari, c'est vrai que ce sont des objets précieux.
01:34 Je dis souvent, ce sont des véritables œuvres d'art.
01:36 Donc, s'inspirer d'un secteur comme le secteur hospitalier,
01:41 qui est très, très rigoureux sur les process,
01:43 et transposer une partie de ces process dans un atelier Ferrari,
01:47 c'est assez intéressant.
01:48 Et en termes de gestion, c'est un petit peu pareil quand même,
01:50 parce qu'il faut être, il faut calculer au meilleur,
01:52 peut-être même mieux, d'ailleurs, dans le domaine de la santé,
01:54 où parfois, on a du mal à maîtriser les dépenses.
01:57 Oui, là, c'est plus une question, je dirais, de management d'équipe
02:01 dans le secteur santé.
02:03 Vous, vous managez des équipes, vous managez de l'humain.
02:05 Là, pour que la maison Ferrari, Charles Pozzi, se porte bien,
02:10 c'est pareil, c'est du management d'équipe.
02:12 Emmenez les gens derrière vous dans un projet, un projet assez fabuleux.
02:15 Et je crois que les personnels sont contents d'être dans cette aventure.
02:19 Alors, Ferrari, c'est une marque d'homme.
02:22 C'est quand même assez macho comme univers.
02:24 Qu'est-ce que vous...
02:24 Non, non, ça, c'est vraiment un cliché.
02:26 C'est pas du tout...
02:27 Ah, c'est vrai ? Mais il y a des femmes qui pilotent des Ferrari,
02:28 j'en ai pas vu beaucoup.
02:29 Alors, oui, d'abord, il y a des femmes pilotes, ça, tout à fait.
02:31 Il y a des femmes qui sont clientes de chez Ferrari et de la maison Pozzi.
02:36 Il y a des épouses aussi de clients qui apprécient véritablement ces voitures.
02:41 Donc non, c'est pas un milieu macho.
02:43 Ça, c'est vraiment une fausse réputation.
02:45 À vous voir, on comprend.
02:46 C'est combien de voitures par an, Ferrari ?
02:49 Alors là, je parle en tant que distributeur et je parle de la France.
02:53 Sont immatriculées environ 400 Ferrari neufs par an.
02:58 C'est hyper luxe, c'est très cher, il faut préciser.
03:01 C'est beaucoup ou pas ?
03:02 Ça représente 400 voitures à ce niveau de prix.
03:04 Ça va, c'est rentable ? On arrive à vivre avec ça ?
03:07 Alors, nous, on ne vend pas 400 voitures.
03:10 Ça, c'est le marché français.
03:11 Nous sommes plusieurs concessionnaires à nous répartir le marché français.
03:13 Nous, on est en région parisienne.
03:15 On a aussi un point service au Mans.
03:19 Et on est en train de développer Lille à la fin de l'année et Nantes en 2025.
03:24 Donc, on va couvrir pour finir de l'ouest à l'est.
03:29 Ce qu'il faut retenir, c'est que les ventes ne faiblissent pas dans un monde plutôt en crise.
03:34 Non, les ventes ne faiblissent pas.
03:35 Alors, c'est comme toute l'industrie du luxe qui ne connaît pas vraiment de problèmes à l'heure actuelle.
03:40 C'est un univers où il y a peu de voitures.
03:42 Vous savez que Ferrari produit 13 000 voitures à l'échelle mondiale.
03:48 Par an.
03:49 Donc, ce qui est très peu.
03:50 C'est peu.
03:51 Alors, on se pose tous la question.
03:52 2035, si je me souviens bien, c'est la fin des ventes de moteurs thermiques.
03:57 Si ça reste en l'état, qu'est-ce que va devenir Ferrari dans ces conditions ?
04:00 Alors, bon, 2035, on n'y est pas encore.
04:02 Ce qui est clair, c'est que Ferrari a déjà lancé ses premiers modèles hybrides.
04:06 La première étant la SF90.
04:09 Là, il y a une réflexion qui est engagée sur l'électrique.
04:14 Peut-être un véhicule, ça n'est pas encore sûr, mais électrique en 2025.
04:19 Tout électrique.
04:20 Mais je crois qu'on peut faire confiance à Ferrari et à sa capacité d'innovation
04:24 pour que de toute façon, l'expérience, même en cas de véhicule tout électrique,
04:29 l'expérience de conduite reste très émotionnelle, très forte.
04:32 Alors, près de Paris, même si c'est à Paris, près du périphérique, dans le 17e arrondissement,
04:38 il y a cette méga clinique que j'ai visitée.
04:40 Donc, j'ai pu voir ce que c'était.
04:41 C'est impressionnant quand même, parce qu'en plus, il y a des joyaux dans cette clinique
04:46 qui sont couverts, protégés, qui appartiennent à des propriétaires.
04:49 En fait, on se rend compte qu'il y a une telle concentration de beauté à l'intérieur du bâtiment
04:53 et qu'en fait, on est assez content du résultat.
04:58 Il y a différents espaces, parce que 16 000 m², ça peut paraître très grand,
05:02 mais en réalité, il y a des ambiances différentes.
05:04 On a des simulateurs, on a évidemment des showrooms.
05:07 Cet atelier dont je vous parlais de 23 ponts, un bar, tout est aussi de l'art,
05:13 puisqu'on a voulu introduire quelques œuvres d'art dans ce bâtiment industriel.
05:17 Donc oui, il y a une forte concentration de voitures, mais c'est justement l'aspect magique.
05:21 Et la plupart des gens nous disent qu'on a l'impression d'être dans un magasin de jouets.
05:24 - Oui, c'est vrai qu'il ne faut pas toucher.
05:26 Mais est-il exact qu'une Ferrari vaudra plus cher d'occasion qu'à la vente ?
05:31 - Alors ça, ce n'est pas quelque chose qu'on peut dire comme ça tout de go,
05:35 mais ce qui est clair, c'est que la valeur résiduelle reste très, très forte sur une Ferrari.
05:40 - Elle peut monter dans certains cas.
05:41 - Depuis 1947, depuis le début de la marque, vous savez qu'il n'y a que 300 000.
05:45 Enfin, on doit être en train de dépasser le 300 000e châssis.
05:49 Donc ce qui est très peu, c'est la production annuelle d'un constructeur de voitures de sport et de luxe,
05:55 que je n'aimerais pas, c'est la production annuelle.
05:57 Là, en 77 ans, on est en train d'atteindre 300 000 châssis.
06:01 Donc c'est rien du tout.
06:02 - Et avec très peu de voitures accidentées, si je ne me trompe.
06:04 - Oui.
06:05 - Il n'y a eu pratiquement aucune des trompes.
06:06 - Sur les bons conducteurs.
06:07 - C'est ça qui est assez fantastique.
06:08 Juste une toute dernière question.
06:09 Charles Pozzi, c'était très connu des amateurs de Ferrari, a envoyé toujours le nom sur les plaques.
06:15 - Ça l'est toujours.
06:16 - Donc c'est resté. Vous le garderez, bien entendu.
06:18 - Bien entendu.
06:19 - C'est un marchand-coureur, si je ne me trompe pas.
06:21 - Oui, oui.
06:22 Charles Pozzi était un pilote, c'était un passionné de course automobile.
06:27 Un ami d'Enzo Ferrari.
06:28 C'était des hommes qui se respectaient presque de la même génération
06:32 et qui ont eu un parcours, qui ont cheminé longtemps ensemble.
06:35 Et Charles Pozzi était le premier distributeur exclusif de Ferrari en 1969.
06:40 - Vous vous déplacez en Ferrari à Paris ?
06:42 - Pas du tout.
06:43 J'ai une petite Smart électrique.
06:45 - Ce serait quand même, c'est vrai, effectivement un peu gênant.
06:47 Merci beaucoup, Armel Neboer.
06:49 - Merci.
06:49 - D'être venu sur CNews, restez avec nous.
06:51 - Merci.
06:53 - Merci.
06:54 [Musique]
06:57 [SILENCE]