• il y a 2 mois
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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00:00On va parler de la lutte contre les incendies de forêt, beaucoup de feu en Europe cet été
00:05et pas suffisamment de moyens, nos avions sont vieux, il faut s'équiper au plus vite
00:10et pourquoi pas un bombardier d'eau français, un hydravion qui pourrait remplacer les Canadair.
00:16Avec nous David Pincet, un ancien général de l'armée de l'air, vous avez un projet
00:20qui s'appelle Inaero, vous avez créé cette société avec trois associés, l'objectif
00:24c'est donc un avion pour éteindre les incendies, un bombardier d'eau.
00:28Aujourd'hui, ce dont on a besoin au travers le monde, c'est un avion d'attaque qui soit
00:34moderne, qui soit plus capable, qui soit plus sûr et surtout qui permette de développer
00:39la souveraineté économique en France.
00:41On le voit, vous dites attaque, pour attaquer les incendies bien entendu, qu'ils soient
00:45fiables et qu'ils puissent durer.
00:47Alors c'est vrai qu'on pourrait nous en France construire un tel avion ?
00:50Absolument, si vous regardez tous les grands industriels qui sont en France et en Europe,
00:56on a absolument toutes les capacités pour à la fois concevoir et fabriquer un tel avion
01:02et répondre à la demande du marché mondial.
01:04On a les équipementiers, on a les moteurs, on a les assembleurs, il faudrait quand même
01:09construire une usine.
01:10Alors bien sûr oui, il va falloir construire une usine, notre modèle économique et industriel
01:14repose bien sûr sur la concrétisation de partenariats industriels avec les grands industriels
01:20français mais pas seulement, car l'avantage de notre programme c'est qu'on est ouvert
01:24aux partenariats industriels avec les pays clients qui pourraient être le Brésil, la
01:28Turquie, le Maroc, l'Italie, la Grèce et bien d'autres.
01:30Oui parce qu'il faut que l'avion se vende dans le monde entier, il ne faut pas en faire
01:33un produit franco-français.
01:34Alors le marché est de toute façon mondial et la meilleure façon de pouvoir attirer
01:39effectivement les pays clients c'est de pouvoir partager l'économie générale d'un tel programme.
01:44On se demande pourquoi finalement en France on n'a pas créé plutôt un bombardier d'eau,
01:49enfin on appelle ça un Canadair parce que c'est une marque un Canadair.
01:52Absolument.
01:54Mais comment se fait-il qu'on n'y ait pas pensé plus tôt, on a des grands industriels
01:58comme Dassault ?
01:59Alors je pense qu'il faudrait leur poser directement la question mais ça reste quand même un marché
02:04de niche.
02:05On parle de 300 avions à produire dans le monde entre 2030 et 2050, c'est probablement
02:10pour ça que les grands industriels, pas seulement en France, n'ont pas voulu directement s'attaquer
02:15à un tel programme.
02:16Par contre aujourd'hui nous avons des discussions et des progrès avec des industriels notamment
02:22en France qui pourraient venir en partenariat et nous aider à franchir les différentes
02:26étapes pour arriver à une entrée en service opérationnel en 2031.
02:30Il y a vraiment une demande mondiale pour ce type d'appareil ?
02:32Absolument, aujourd'hui vous avez tous les opérateurs d'avions bombardiers d'eau qui
02:36ont besoin d'augmenter leur capacité de 20 à 30% pour pouvoir répondre à la demande.
02:41D'un côté de plus en plus de feu, de plus en plus d'intervention, de l'autre côté
02:44des avions qui sont vieillissants, qui ne sont plus construits depuis 10 ans, et bien
02:47la demande est avérée.
02:51Notre modèle économique s'appuie sur une étude de marché qui a été confirmée par
02:56des industriels français et la partie marché européen représente pratiquement la moitié
03:04du marché mondial.
03:06Alors il faut préciser que ce que l'on voit à l'écran, ce n'est même pas une maquette,
03:10ce sont des images virtuelles parce que pour l'instant l'avion n'existe pas même à échelle 1.
03:15Alors aujourd'hui on ne fait plus de maquettes d'avions, c'est de la conception numérique
03:19et avec des modèles 3D.
03:21Le Fregat F100 tel que vous voyez sur les visuels représente déjà une avancée sur
03:27la conception de l'avion puisqu'on travaille depuis plus de 6 mois avec un bureau d'études.
03:32Qu'est-ce qui vous manque aujourd'hui ? C'est de l'argent ?
03:34Alors il nous manque bien sûr de l'argent pour pouvoir travailler avec des sociétés
03:40partenaires, pour pouvoir recruter notre bureau d'études, on a déjà pu faire nos
03:47preuves en levant le premier million de la phase faisabilité du concept que l'on est
03:53en train de dérouler aujourd'hui avec des partenariats industriels sur les 6 prochains
03:58mois et nous sommes aujourd'hui à l'ouverture de la première grosse levée de fonds qui
04:03représente 15 millions d'euros pour toute la phase de conception de l'avion.
04:06Il faudrait 15 millions d'euros pour lancer la recherche, les travaux, le bureau d'études ?
04:12Pour aller chercher le besoin opérationnel auprès des opérateurs, c'est-à-dire les
04:16sapeurs-pompiers et les équipages de la sécurité civile et les équipages des avions bombardiers
04:22dans le monde entier et les traduire en spécifications techniques qui permettront de designer l'avion.
04:27Alors je pense que vous êtes un ancien pilote de l'armée de l'air et vous êtes passé
04:32à la sécurité civile donc vous avez compris qu'il y avait un problème puisque la sécurité
04:36civile c'est avant tout la lutte contre les vautorais, le changement climatique ça
04:39doit nous inciter à aller vite ?
04:41Absolument, alors il n'y a pas un problème, il y a un défi à relever.
04:46Le défi quotidien des personnels de la sécurité civile et des entreprises qui travaillent pour
04:52maintenir ces avions c'est effectivement de devoir maintenir en condition opérationnelle
04:57des avions de technologie des années 70.
05:00Il faut vraiment qu'on change d'époque et qu'on s'oriente dans le cadre du renouvellement
05:06des flottes vers un avion qui soit conçu, réalisé et exploité de façon moderne.
05:12Et on n'aurait pas intérêt à avoir un avion comme un Airbus qui largue des tonnes d'eau
05:16comme le font les américains avec les vieux DC-10 ?
05:19Alors c'est un autre concept d'emploi qui est plus spécialement utilisé pour ce qu'on
05:24appelle poser des lignes de retardant pour ralentir la progression d'un feu et en fait
05:29pour donner le temps aux populations d'évacuer.
05:31La doctrine d'emploi en France mais dans beaucoup de pays européens et méditerranéens
05:35consiste à l'attaque directe.
05:37L'attaque directe c'est ce que fait aujourd'hui le Canadair, c'est bombarder en une ou deux
05:42secondes les 6 tonnes d'eau sur un feu et éteindre le feu.
05:46Et donc bien sûr les qualités c'est une faible consommation et un avion qui est extrêmement
05:51agile, c'est ça qui change par rapport au Canadair ?
05:54La différence entre le Canadair et le Fregat c'est qu'on va pouvoir éteindre les feux
05:59deux fois plus vite, il y aura plus de sécurité des vols et des coûts de maintenance qui
06:04seront mieux contrôlés puisqu'en fait on reposera sur les principes de la maintenance
06:09prédictive qui sont aujourd'hui développés sur toutes les flottes d'avions modernes.
06:12Merci mon général David Pincet, bonne chance donc pour cet avion bombardier d'eau qui
06:17sera 100% français, restez avec nous sur CNews.

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