Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…
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00:00 Alors on va vous mettre un peu l'eau à la bouche, on va parler d'un phénomène de société qui s'est un peu éteint avec le temps, c'est le sushi.
00:07 Eh bien il revient en France, on en parle avec Céleste Vellardé qui est directrice générale adjointe et associée de Matsuri, une enseigne qui va donc être relancée.
00:16 Alors les français boudaient le sushi, ça n'a pas eu un grand succès en France ?
00:21 Alors non, parce que j'allais dire du coup en bas du marché vous allez retrouver les corners dans la grande distribution portée notamment par des carrefours et des Leclerc.
00:29 Leclerc c'est un marché qui se porte très bien, il faut savoir que la France est leader sur le marché européen.
00:35 En revanche si effectivement on se concentre sur le milieu de ce marché là, c'est un marché qui s'est un petit peu replié, qui s'est consolidé avec la disparition de certains acteurs,
00:46 Pure Players, Livraison, Éventail Emporté.
00:50 Et qu'est-ce qui s'est passé alors ? Pourquoi ça s'est éteint ?
00:53 Déjà l'arrivée des plateformes et puis l'effet post-Covid où la clientèle a plutôt envie, veut dépenser son argent différemment et va apporter plus d'importance à l'expérience client, la restauration assise.
01:10 Donc c'est là où Matsuri tire son épingle du jeu en rafraîchissant complètement le concept historique dont je vous parlerai après.
01:17 Oui donc ce n'est pas de la restauration rapide, c'est de la vraie restauration.
01:20 Absolument, on fait environ 70% de notre chiffre d'affaires sur place.
01:25 En termes de qualité tout ça maintenant c'est reconnu comme vraiment bon parce qu'à une époque on avait peur avec le poisson cru, là c'est fini.
01:32 Je pense que la clientèle française, enfin la clientèle européenne de manière générale, s'est beaucoup plus habituée à consommer du poisson cru.
01:41 C'est vrai qu'à l'époque où Matsuri s'est implanté en France, ça fait plus de 35 ans, on était peut-être un petit peu plus réticent.
01:48 Aujourd'hui ce n'est plus vraiment le sujet.
01:52 Donc les japonais ça marche bien.
01:54 Là vous relancez, alors qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez racheté cette enseigne qui était connue dans les années 80, qui a disparu.
02:00 Qu'est-ce que vous allez faire ? Vous injectez de l'argent c'est ça ?
02:03 Oui, alors qu'elle est disparue je ne dirais pas ça, je pense que ça reste une "love brand" dans l'esprit des français, en tout cas à Paris où on est largement implanté.
02:11 C'est simplement, comme on aime bien le dire, une belle endormie qu'on va tenter de réveiller avec ce nouveau concept en le rajeunissant beaucoup.
02:21 On a donc avec mes associés racheté l'enseigne il y a environ six mois.
02:25 Mes associés Adrien de Chompery, l'ancien co-fondateur de Sushi Shop et Sébastien Blanchet.
02:30 Avec l'ambition de relancer.
02:33 Au niveau international ?
02:35 En national d'abord, on va d'abord finaliser le maillage parisien en propre.
02:42 Puis ensuite on se développera en région, en franchise, avec un modèle qui s'y prête vraiment.
02:49 C'est un modèle qui ne nécessite pas d'extraction puisqu'on est sur de la cuisine essentiellement froide.
02:56 Déjà toute faite c'est ça, donc il n'y a pas de cuisine.
02:58 Déjà toute faite, non. Tout est fait devant le client.
03:00 Mais c'est une cuisine froide, donc il n'y a pas besoin d'extraction.
03:03 Ce qui est une immense chance, parce que ça nous permet de trouver des locaux.
03:05 Évacuation des fumées, il n'y a pas.
03:07 C'est un nom qui est connu des Français, Matsuri.
03:10 Ça a démarré dans les années 80.
03:12 C'était très innovant à l'époque, racontez-nous.
03:15 Oui absolument, c'est la première chaîne de restauration japonaise en France.
03:20 C'est vraiment Matsuri qui a amené le sushi en France en 1987, donc il y a plus de 35 ans.
03:27 La grosse particularité de ce concept, c'est ce tapis tournant, ce kaiten, qui est très populaire, répandu au Japon, mais assez peu en Europe.
03:36 C'est un tapis tournant qui traverse toute la salle, sur le client.
03:40 Le client pioche au gré de ses envies.
03:43 Il a aussi chez nous un QR code placé devant lui qui va lui permettre de commander davantage de choses qui ne seraient pas sur le kaiten à l'instant T.
03:52 Donc cocktails, boissons, plats chauds.
03:55 Pour la petite anecdote, on a aussi des serveurs qui passent de temps en temps avec des plats chauds, brochettes et gyozas.
04:01 Il n'y a pas que des sushis.
04:04 D'accord. L'objectif, c'est d'ancrer combien en France ?
04:07 Aujourd'hui, on en a 12. On en a 8 à Paris, 3 à Lyon et 1 à Bordeaux.
04:11 Comme je vous le disais, on va terminer le maillage parisien en propre.
04:14 Derrière, on se développera en franchise avec l'ambition d'ouvrir une dizaine de restaurants en franchise à partir de 2025.
04:22 Les Jeux Olympiques, pour vous, c'est une manière d'espérer booster ce business ?
04:27 Oui, c'est une vraie aubaine pour la restauration de manière générale, tant en termes de notoriété que de nombre de clients.
04:35 On attend quand même 15 millions de visiteurs sur cette période à Paris.
04:40 Donc, ça va être une vraie opportunité pour nous de présenter le nouveau concept de Matsuri à une clientèle locale, mais aussi étrangère.
04:47 On veut augmenter notre notoriété étrangère et potentiellement là où on compte ouvrir demain.
04:53 Quand on parle de sushi, on pense à Sushi Shop, c'est ça ? C'est l'un des plus connus aussi ?
04:59 Oui, bien sûr.
05:00 Ça va être un concurrent pour vous ?
05:01 Oui et non. Sushi Shop, c'est ce qu'on appelle les pur payeurs de la restauration à emporter et livraison.
05:10 Là où, comme je vous le disais, la livraison ne représente qu'une vingtaine de pourcent de notre chiffre d'affaires.
05:16 Vous travaillez avec Uber un peu ou pas ?
05:18 Sur la partie livraison, sur les plateformes.
05:20 On se demande souvent ce que ça veut dire, Matsuri ?
05:22 Matsuri, c'est le nom d'un festival au Japon. En l'occurrence, Matsuri a été fondé historiquement par un couple de franco-japonais
05:30 qui avaient un Matsuri, donc un festival dans leur village qui leur plaisait beaucoup.
05:37 C'est une fête populaire.
05:39 Absolument.
05:40 Et donc, le personnel ne sera pas en kimono ?
05:43 Non, on essaie de moderniser tout ça. C'est des t-shirts, des jeans, mais modernes, jeunes.
05:53 On a une cible très large de la clientèle, ça va de 7 à 77 ans, comme on aime dire.
05:59 On a les enfants qui aiment beaucoup venir à cause de ce tapis tournant, c'est très ludique.
06:04 Et on a historiquement une clientèle très corpo à l'heure du déjeuner, puisque c'est efficace, rapide.
06:11 Donc aujourd'hui, notre gros challenge, c'est d'aller chercher toute cette tranche 25-40 ans qu'on a un peu perdu historiquement
06:17 et qu'on va venir chercher en rajeunissant ce concept.
06:19 Qu'autant vous souhaite plein de succès.
06:21 Celeste Vélardé, merci. Vous relancez cette marque en France.
06:24 Le sushi n'est pas de retour, mais on va le voir de plus en plus.
06:27 On espère.
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