• il y a 5 mois
Il a été beaucoup question des voitures électriques dans ces élections européennes.

Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-rosencher-en-toute-subjectivite

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Transcription
00:00 En toute subjectivité avec la directrice déléguée de la rédaction de l'Express, Anne Rosancher, bonjour.
00:06 Bonjour Nicolas, bonjour à tous.
00:07 Vous revenez Anne, sur la question des voitures électriques, dont il a été beaucoup question dans ces élections européennes.
00:14 Oui, et pour commencer, je vais tenter de vous décrire une photo spectaculaire.
00:18 C'est une vue du ciel du port de Yantai, dans la province de Shandong, en Chine.
00:23 On y voit des milliers de voitures électriques, alignées à perte de vue comme des briques d'un Tetris géant sur le béton portuaire.
00:32 Avec à droite le début de la mer Jaune et les cargos à quai qui attendent sagement de convoyer les véhicules vers les marchés européens auxquels ils sont destinés.
00:41 Sauf que ces voitures s'accumulent et s'accumulent car les ports où elles doivent être débarquées sont désormais saturés et ne peuvent plus les accueillir.
00:50 Un article du Monde nous plongeait il y a un mois dans la coulisse de ces arrivées massives que les ports belges d'Anvers et de Zybruge ne parviennent plus à digérer.
01:00 La Chine qui produit ces voitures en les subventionnant massivement, sans respecter dans ses usines aucune de nos normes sociales ni écologiques,
01:09 espère atteindre cette année, grâce à ses avantages comparatifs, 25% du marché européen.
01:16 Ça ne se fait pas sans transporter, livrer, stocker des montagnes de véhicules donc,
01:21 que la photo de Yantai fait passer l'espace d'un instant de la part de marché théorique à la réalité physique.
01:28 Et comment réagit l'Europe face à ça ?
01:30 Elle ne réagit pas vraiment. Ce mois de mai, il y a bien eu un dirigeant qui a parlé fort et clair de la concurrence déloyale à laquelle la Chine se livre dans un certain nombre de secteurs.
01:41 Il y a bien eu des annonces de hausses de droits de douane spectaculaires, oui, mais aux États-Unis.
01:47 Le 14 mai, Joe Biden a annoncé qu'il imposait de nouveaux tarifs douaniers sur une série de biens produits en Chine.
01:54 25% sur l'acier et l'aluminium, 50% sur les semi-conducteurs, 50% sur les panneaux solaires et 100% sur les voitures électriques.
02:05 Et ces annonces ont-elles fait réagir des dirigeants européens ?
02:09 Oui, dans une conférence de presse depuis Stockholm où il était en déplacement, le leader allemand Olaf Scholz s'est accordé avec son homologue suédois pour qualifier ses décisions américaines de « mauvaise idée ».
02:21 On comprend bien là la part de calcul. La Chine était encore l'année dernière le premier partenaire commercial de l'Allemagne et ses dirigeants ne veulent surtout pas fâcher Pékin.
02:31 Le regretteront-ils un jour comme ils se sont mordu les doigts de leur naïveté commerciale et énergétique vis-à-vis de la Russie de Poutine ? Nous verrons.
02:38 Mais même en dehors de ces questions de souveraineté, il y a une autre urgence à protéger l'industrie européenne et la concurrence déloyale qui lui est faite par la Chine et maintenant aussi par la riposte américaine.
02:51 C'est que la désindustrialisation et ses effets fracturent nos sociétés et nourrissent depuis des décennies la colère populaire.
02:59 Un qui l'a parfaitement diagnostiqué s'appelle Joe Biden. Il est en France aujourd'hui. S'il pouvait glisser un mot à l'oreille de notre président, ça ne serait pas de refus.
03:09 Merci Anne Renzancher et à jeudi prochain !

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