Avec Patrick LEMOINE, Psychiatre, Docteur en neurosciences, auteur de nombreux ouvrages et de « A quoi servent les symptômes ? » - Editions Odile Jacob.
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00:00:06 14h16, Brigitta et Sud Radio.
00:00:11 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures et bien sûr nous sommes ensemble sur Sud Radio.
00:00:17 Eh bien, on est peut-être tous un petit peu plus ou moins fous, plus ou moins normal.
00:00:24 En tout cas, c'est le propos de mon invité, mais rassurez-vous, cela n'a rien d'étonnant puisqu'il est psychiatre.
00:00:30 Patrick Lemoine est avec nous et comme toujours, son livre est surprenant, étonnant, mais au fond, terriblement rassurant.
00:00:38 Plutôt que de stigmatiser les insomniaques, les borderline, les dépressifs, les anorexiques, les hyperactifs et j'en passe, d'autres spécimens,
00:00:47 il nous propose une lecture un peu plus sympathique de tous nos symptômes.
00:00:52 Eh oui, nos symptômes ne sont pas forcément des ennemis, ils ont aussi des avantages.
00:00:57 Et puis après tout, est-ce qu'on n'est pas tous un peu névrosés, obsessionnels ou que sais-je encore ?
00:01:02 En tout cas, Patrick Lemoine va nous aider à considérer nos travers ou ceux de notre partenaire sous un meilleur angle.
00:01:08 Et si vous avez besoin de conseils éclairés pour mieux réagir, si justement votre partenaire est peut-être trop anxieux ou trop maniaque,
00:01:16 eh bien n'hésitez pas à nous rejoindre et pour ça vous nous appelez au 0826 300 300.
00:01:21 Bonjour Patrick Lemoine. - Bonjour Brigitte.
00:01:23 Alors on est tous un peu fou ou finalement quand on lit votre livre on a l'impression qu'être normal c'est pas possible ?
00:01:33 Non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. C'est que justement, pour être normal, il faut être capable d'être fou quand il faut,
00:01:39 d'être triste quand il faut, d'être anxieux quand il faut.
00:01:42 La normalité c'est savoir jouer de toutes les cordes de notre arc humain.
00:01:46 C'est ça, oui. C'est en ça que je dis que votre livre est rassurant. Vous êtes d'accord ?
00:01:50 Oui, oui. Je pense que si l'évolution a sélectionné et conservé des symptômes, c'est pas pour rien.
00:01:57 C'est que ça sert à la marge de l'humanité mais aussi à nos marges individuelles.
00:02:01 Vous êtes très darwinien donc. - Très, résolument darwinien.
00:02:05 Ça j'ai remarqué avec vos autres livres.
00:02:07 Alors en tout cas celui-ci vient de sortir, il est tout beau. "À quoi servent les symptômes ?"
00:02:11 C'est aux éditions Odile Jacob et vous passez en revue en effet des mots qui quand même dans l'ensemble font un peu peur.
00:02:19 Vous êtes d'accord si tout d'un coup on vous disait "votre partenaire, vous savez, elle est quand même particulièrement borderline,
00:02:31 on n'a pas tellement envie d'aller passer devant monsieur le maire pour se marier" et pourtant c'est gérable.
00:02:39 Et pourtant c'est gérable effectivement et même c'est utile pour la société et même parfois pour l'individu.
00:02:45 Cela étant dit, quand on lit votre livre vraiment, on voit bien qu'il y a quand même des symptômes peut-être utiles pour la société
00:02:52 mais qui ne sont pas forcément très faciles.
00:02:56 Oui, je ne vais pas appeler "super, je suis schizophrène", je ne vais peut-être pas dire ça.
00:03:00 Non, même la psychose c'est quand même pas...
00:03:04 Oui, mais c'est vrai que dans certaines circonstances, les personnes qui souffrent de délires, d'hallucinations,
00:03:12 sont par exemple en Afrique noire des talismans, des gens qui ont choix, qui ont chouchoutes,
00:03:16 parce qu'ils sont en prise avec les dieux, qui leur envoient les rêves, les hallucinations.
00:03:21 Et donc ce sont des chamanes, et donc ils ont une utilité aussi et ils arrivent à avoir des vies assez épanouies.
00:03:27 Alors, vous faites la liste de toutes les grandes célébrités qui ont été dyslexiques ou qui le sont,
00:03:33 parce qu'il y en a qui sont encore vivants dans votre liste, c'est impressionnant.
00:03:36 Et pourtant c'est vrai que dyslexie, on a l'impression que c'est une tare finalement.
00:03:41 Par exemple, je prends cet exemple qui est peut-être le plus caractéristique,
00:03:45 je ne le fais pas exprès, mais je pense que c'est peut-être le plus positif.
00:03:49 C'est vrai qu'il y a des métiers, des fonctions, où être dyslexique c'est un atout.
00:03:57 Beaucoup de chefs d'entreprise américains effectivement sont dyslexiques.
00:04:01 De même, il y a des métiers où être d'Altonia c'est un atout.
00:04:04 J'ai même dans ma famille proche un garçon, un Jean pour rien vous cacher, qui est d'Altonia,
00:04:10 et il est sensationnel comme designer d'automobile.
00:04:15 Ça peut paraître paradoxal parce que les carrosseries ont une couleur,
00:04:20 mais quand même ça l'aide parce que justement il n'est pas pollué par les couleurs,
00:04:24 il va vraiment à l'essentiel, il va dans les formes.
00:04:27 On précise, d'Altonia, il voit tout en gris, plus ou moins clair.
00:04:31 Alors ça dépend si c'est plus ou moins important,
00:04:33 mais souvent les d'Altonia quand ils cueillent des framboises,
00:04:35 ils ont un peu de mal à savoir si elles sont mûres ou pas.
00:04:38 - En tout cas, moi ça m'a amusé de lire votre livre,
00:04:43 mais je crois quand même qu'il faut bien comprendre,
00:04:47 malgré tout, par exemple si on est dépressif, il faut quand même aller voir un psychiatre pour aller mieux.
00:04:54 Il ne faut pas se dire "chic, je suis dépressif, du coup ça va être bien pour la société".
00:04:59 - C'est vrai, mais d'un autre côté, ce n'est pas une raison à la première larme d'avaler un cours privé de Prozac.
00:05:06 Ce n'est pas forcément une bonne idée.
00:05:08 Il y a peut-être d'autres moyens de faire face, voire d'utiliser.
00:05:12 Parce que clairement, Dieu sait, si j'en ai vu des personnes souffrant de dépression dans ma vie,
00:05:17 elles sont meilleures après qu'avant.
00:05:19 Il y a quand même une prise de conscience, une maturation, alors il faut en sortir.
00:05:22 Ça c'est mon job.
00:05:24 - Oui, bien sûr, mais il faut bien savoir que malheureusement il y a des dépressifs qui se suicident.
00:05:29 - Ça c'est sûr.
00:05:31 - Mais il y a des psychiatres qui sont très médicaments, vous ce n'est pas tellement votre dada.
00:05:40 Parce que même pour l'insomnie, vous n'êtes pas du tout...
00:05:43 - Dans l'insomnie, clairement, il ne faut jamais prendre ces produits toxiques qu'on appelle les somnifères.
00:05:49 Ce qui est une escroquerie intellectuelle, parce que "somniférer" ça veut dire apporter le sommeil.
00:05:53 En dessous de "somnifère", on ne dort pas, on est empêché de se réveiller.
00:05:57 C'est très différent, c'est une anesthésie légère, ce n'est pas du sommeil.
00:06:01 En plus on sait qu'il y a une toxicité à terme.
00:06:03 Je ne parle pas de l'Alzheimer, je ne parle pas du Covid, tout ça c'est aggravé par les somnifères.
00:06:08 Donc c'est vrai que clairement, dans mon domaine qu'est le sommeil,
00:06:11 les médicaments pharmacologiques ce n'est pas une bonne idée.
00:06:15 En revanche dans le trouble bipolaire, je prescris systématiquement des régulateurs de l'humeur.
00:06:19 Parce que c'est une maladie qui mène souvent aux cimetières, aux déshonneurs.
00:06:25 Et on arrive à les guérir, je n'ai pas peur du terme, guérir comme un diabétique guérit grâce à l'insuline.
00:06:31 - Alors moi je l'ai dit, on prend plaisir à lire votre livre, vous racontez beaucoup d'anecdotes,
00:06:37 notamment l'endorexie de Jeanne d'Arc qui grâce à ça ne s'est pas fait violer par tous ses soldats.
00:06:43 - Absolument, il faut avoir un ouvre-boîte avec ça, ça va tenir son armure.
00:06:47 - Et puis vous parlez un petit peu de vous aussi, je ne savais pas que vous avez saoulé les chèvres quand vous étiez petit.
00:06:54 - Oui j'ai honte encore, j'ai honte. Moi qui suis un grand défenseur des animaux, qui prépare un livre à ce sujet,
00:07:00 c'est vrai que quand j'étais un ado, on faisait des bêtises, parce que pour échapper aux parents,
00:07:06 à Tonnan-Haute-Savoie, on avait repéré un refuge de montagne, on allait en bande, on s'amusait beaucoup.
00:07:12 Et un de nos jeux, effectivement, je ne devrais pas le répéter, ça j'ai honte, je mettais un petit peu de rhum dans mes cigarettes.
00:07:18 - Vous dites "j'ai honte" et puis moi qui vous vois et ceux qui nous regardent sur Youtube peuvent vous voir,
00:07:22 vous faites ça et vous avez un grand sourire.
00:07:24 - Il ne faut pas dire qu'une chèvre bourrée, je suis assuré, c'est un vrai spectacle.
00:07:28 On mettait un peu de rhum sur une cigarette qu'elle mangeait avec des lactations,
00:07:32 elle faisait des cabrioles, des farces, c'était absolument génial.
00:07:36 Mais les paysans le lendemain ne comprenaient pas que leur lait avait un drôle de goût.
00:07:40 - En tout cas ça s'appelle "A quoi servent les symptômes ?"
00:07:44 C'est aux éditions Odile Jacob et avec vous, donc on va passer certainement grâce aux auditeurs
00:07:48 un certain nombre de symptômes et puis vous pourrez réagir
00:07:52 avec évidemment un oeil très positif,
00:07:56 ça va changer de ce qu'on entend d'habitude sur ces symptômes
00:08:00 qui font peur d'ailleurs, souvent.
00:08:02 - C'est vrai que je suis pathologiquement optimiste et donc je ne peux pas m'en empêcher.
00:08:06 - Ça doit être à cause des chèvres ça.
00:08:09 Allez on fait une petite pause et puis dans un instant on retrouve Karen qui nous a déjà rejoint.
00:08:13 - Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:08:16 - Vous êtes auditrice de Sud Radio depuis longtemps ou pas ?
00:08:19 - Depuis plusieurs années, depuis que je me suis rendue compte qu'on ne nous disait pas tout à la télévision.
00:08:25 - Sud Radio, parlons vrai.
00:08:27 - Bonsoir, c'est le livreur Amazon.
00:08:29 - Oh, Joey le fouet de son gars !
00:08:31 - Amazon vous livre Roland Garros.
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00:08:42 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:08:47 - Nous sommes aujourd'hui avec Patrick Lemoine, qui nous avait raconté pendant quelques semaines
00:08:53 le diagnostic psychiatrique de nos grands hommes, n'est-ce pas ?
00:08:59 On en avait appris beaucoup sur Napoléon, Jules César, Jésus et je ne sais qui.
00:09:06 Aussi Hitler évidemment, parce qu'il n'y avait pas que des hommes sympathiques dans vos derniers livres.
00:09:11 - Les chefs d'État ne sont pas tous très sympas.
00:09:13 - Non, je vous le confirme.
00:09:15 Le nôtre de président, vous avez commencé le diagnostic ?
00:09:19 Je ne vous poserai pas la question à l'antenne, vous inquiétez pas.
00:09:23 Vous avez une idée j'imagine en tant que psychiatre ?
00:09:25 - J'ai quelques idées, mais je me suis quand même interdit de parler des gens vivants, des contemporains.
00:09:31 Parce qu'ils ne m'ont rien demandé.
00:09:33 Je me suis juste permis une toute petite incise sur Poutine.
00:09:36 Poutine étant un peu caricatural quand même.
00:09:39 Pas besoin d'être psy pour savoir qu'il est parano.
00:09:41 - Oui, vous en avez déjà parlé d'ailleurs, je crois que vous en parlez dans votre livre.
00:09:45 - Oui, c'est pour ça que je me suis permis.
00:09:47 - Oui, je me souviens.
00:09:48 En tout cas, ce dernier livre qui vient de sortir, c'est "Les symptômes" que vous passez en revue.
00:09:52 À quoi servent les symptômes ? C'est aux éditions Odile Jacob.
00:09:56 Et nous avons une grande anxieuse en ligne je crois.
00:09:59 Bonjour Karen.
00:10:00 - Bonjour Brigitte, bonjour Patrick.
00:10:02 - Bonjour Karen.
00:10:03 - Ça va, pas trop anxieuse de parler avec nous ?
00:10:05 - Non, ça va.
00:10:06 - Ça va ?
00:10:07 - J'apprends à gérer avec des amis et avec les coups durs.
00:10:12 Mais c'est vrai que ça fait...
00:10:15 En fait, le descriptif à ce que vous avez évoqué dans le cadre de l'introduction,
00:10:21 il y a plusieurs points qui m'ont interpellée, on va dire.
00:10:26 À savoir effectivement, le slexie, l'anxiosité, les insomnies, etc.
00:10:33 J'ai fait un burn-out il y a trois ans et c'est vrai que j'ai engagé une démarche psy
00:10:42 parce que je me suis bien rapidement rendue compte que je n'allais pas m'en sortir toute seule.
00:10:46 Et ce que vous évoquiez aussi sur les médicaments,
00:10:50 c'est-à-dire que ne pas forcément passer par des médicaments,
00:10:53 c'est vrai que certains thérapeutes ont l'ordonnance facile, on va dire.
00:10:59 Mais c'est difficile. Alors moi, je rajoute en plus là-dessus quelque chose que vous n'avez pas évoqué,
00:11:04 à savoir l'hypersensibilité.
00:11:06 Donc ça fait un peu un combo gagnant, on va dire, pour être effectivement anxieux,
00:11:13 pour appréhender les situations, les gens, d'une manière qui peut paraître décalée, on va dire.
00:11:22 Et souvent, je ne me sens pas raccord avec la société
00:11:26 parce qu'il y a le côté anxieux qui prend le dessus à un moment,
00:11:29 à un autre moment, ça va être le côté hypersensible.
00:11:32 Et je ne me sens pas...
00:11:35 J'ai vraiment du mal de plus en plus avec certaines situations.
00:11:42 Et ça se ressent dans ma vie.
00:11:46 Vous voulez dire que vous avez l'impression que votre anxiété augmente au fil du temps ?
00:11:51 Elle augmente au fil du temps, néanmoins j'arrive à mieux la gérer.
00:12:00 Mais le fond est de plus en plus...
00:12:03 Oui, je suis de plus en plus anxieuse par rapport à plein de choses.
00:12:07 Qu'est-ce que vous avez envie déjà de dire à Karen, Patrick Lemoyne ?
00:12:11 J'ai envie de dire à Karen que en ce moment, quand elle nous parle,
00:12:14 elle ne paraît pas si anxieuse que ça sur l'instant,
00:12:17 ce qui ne me paraît pas très raisonnable de sa part,
00:12:19 parce que parler avec un psychiatre, ce n'est quand même pas très prudent.
00:12:22 J'ai quelques années de pratique.
00:12:25 D'accord, vous êtes blindée.
00:12:28 Vous les avez apprivoisés peut-être un peu quand même ?
00:12:33 Oui, et puis le fait de...
00:12:37 Je pense que j'ai caché, j'ai enfoui pendant des années et des années
00:12:43 ce que je pouvais ressentir, ce qui pouvait m'agresser.
00:12:46 Et seulement maintenant, je commence à le laisser un petit peu émerger.
00:12:52 Émerger, pardon, mais c'est très difficile.
00:12:56 Vous savez, Karen, que moi j'aime bien revenir toujours au corps,
00:13:00 qui pour moi est le messager le plus fiable.
00:13:04 Je crois que dans ce que vous racontez, l'insomnie, l'anxiété,
00:13:09 c'est que le mental finalement est un petit peu une tour de contrôle permanente, non ?
00:13:15 Oui, la tête est complètement dissociée du corps.
00:13:18 Donc il faut peut-être revenir à des pratiques un peu comme la relaxation.
00:13:23 Alors la méditation, moi je ne suis pas convaincue pour des gens très anxieux que ça marche.
00:13:27 Je ne sais pas ce que vous en pensez, Patrick Lemoyne ?
00:13:29 Moi je pense que la méditation, c'est comme la langue des hobbes,
00:13:32 c'est la pire et la meilleure des choses.
00:13:34 Et quand un patient vient me voir dans un établissement,
00:13:38 je lui dis toujours en premier, vous allez d'une part à la méditation et d'autre part au karaté.
00:13:43 Et vous revenez me voir et vous me direz ce qui vous a fait du bien et ce qui vous a énervé.
00:13:47 Et il y en a, comme moi par exemple, la méditation ça me gonfle, ça m'énerve, ça me crispe.
00:13:53 Se décharger, ça peut me faire beaucoup de bien.
00:13:55 Pour s'endormir, il vaut mieux la méditation que le karaté quand on est dans son lit.
00:13:59 Oui, mais si on parle méditation, on peut faire de la cohérence cardiaque,
00:14:01 qui est quand même un peu plus soft et un peu moins lente.
00:14:04 Quand je parle méditation, je veux dire juste se focaliser sur sa respiration en fait.
00:14:08 La cohérence cardiaque, à mon avis, pour le coup, c'est l'aspirine de l'âme.
00:14:13 Ça marche pour tout le monde, il n'y a pas besoin d'une grande discipline,
00:14:16 il suffit d'écouter son souffle et de le maîtriser et de compter.
00:14:20 Et ça, Karen, on vous l'a déjà conseillé ?
00:14:24 La cohérence cardiaque, je le fais parce que justement, depuis quelques temps,
00:14:27 comme j'ai une fibromyalgie qui s'est dévectuellée,
00:14:31 je fais des étirements et dans le cadre des étirements, on nous en fait faire
00:14:35 et maintenant j'en fais.
00:14:38 Ça vous soulage ?
00:14:40 Ça me détend, mais ça ne m'emmène pas jusqu'au sommeil.
00:14:44 C'est-à-dire que je n'arrive pas, quand je me réveille à 4h18,
00:14:48 ça me détend, mais je n'arrive pas à plonger dans le sommeil pour autant.
00:14:53 Karen, vous demandiez pourquoi vous vous êtes déguisée en sentinelle depuis si longtemps.
00:15:00 Puisque la nuit, vous êtes une sentinelle puisque vous ne dormez pas
00:15:03 et la journée, vous êtes une sentinelle puisque vous êtes tout le temps à l'affût
00:15:06 de tout ce qui pourrait vous tomber dans le ciel sur la tête.
00:15:09 Pourquoi vous avez besoin d'être une sentinelle ? C'est peut-être ça la question.
00:15:13 Parce qu'elle est hypersensible et que sans doute dans l'enfance,
00:15:16 il y a eu des choses pas très faciles.
00:15:19 C'est ça.
00:15:20 On est d'accord ?
00:15:21 C'est ça. On est d'accord.
00:15:22 Mais ça, ça peut se réparer tout doucement.
00:15:27 Il reste toujours des cicatrices évidemment, mais il faut peut-être aussi parallèlement,
00:15:32 je ne sais pas moi, en tant que...
00:15:34 Je pense à des thérapies comme le MDR.
00:15:37 Oui, je suis totalement d'accord.
00:15:39 Si effectivement il y a eu traumatisme, par exemple dans le passé,
00:15:42 le MDR est la technique reine qui peut faire des miracles absolument remarquables,
00:15:47 mais qui est lourde.
00:15:48 C'est quand même la chirurgie de l'esprit.
00:15:51 C'est pénible, le lendemain on est épuisé, on passe des mauvaises nuits,
00:15:54 une ou deux nuits après, mais qu'est-ce que ça marche bien ?
00:15:57 Alors le MDR, j'ai essayé, mais la première fois j'ai réussi à plonger
00:16:01 et après la deuxième fois j'ai repris le contrôle et j'ai pas réussi à partir.
00:16:06 Vous n'avez pas trouvé le bon.
00:16:07 Changer de thérapeute, on l'a dit en même temps.
00:16:10 Parce que ça peut marcher qu'avec quelqu'un en qui on a totalement confiance,
00:16:15 c'est toujours le même problème.
00:16:16 La peur est plus forte que la confiance que vous pouvez mettre dans votre thérapeute.
00:16:21 Et c'est la peur qui fait qu'à un moment donné vous restez dans cette hyper-vigilance
00:16:26 et donc vous continuez à souffrir.
00:16:30 Et puis il y a aussi le fait, je pense,
00:16:34 c'est toujours le mix des différentes pathologies,
00:16:40 mais des différentes caractéristiques de ma personne,
00:16:44 c'est qu'aussi pour être d'une certaine manière un peu moins anxieux,
00:16:49 il faut aussi accepter de se faire confiance.
00:16:53 Je l'ai en théorie, de dire "je sais que s'il y a quelque chose qui va arriver,
00:17:02 je saurais faire face".
00:17:06 Mais pour autant il faut quand même que j'ai 3, 4, 5, 10 coups d'avance
00:17:11 pour être sûr de pouvoir faire face.
00:17:13 Mais oui, parce que la peur l'emporte toujours sur l'intellect.
00:17:17 Donc vous avez peur, mais votre intellect est tellement fort
00:17:21 que vous ne vous rendez même pas compte que vous avez peur
00:17:23 et vous restez dans cette tour de contrôle.
00:17:26 Écoutez Karen, vous êtes assez lucide, donc lâchez pas le morceau
00:17:30 et puis essayez de peut-être reprendre le MDR
00:17:34 avec quelqu'un qui vous semble plus apte à pouvoir vous soutenir.
00:17:40 Et qui ne vous paraisse pas dangereux surtout.
00:17:43 Oui, j'ai une amie qui fait de l'hypnose et qui m'a dit
00:17:48 "il faut que tu aies le syndrome de la blouse blanche".
00:17:52 Et c'est vrai qu'il faut que je me sente à la fois en confiance
00:17:57 et à la fois qu'il y ait une certaine distance
00:18:01 qui me permette d'être dans de bonnes conditions.
00:18:06 Puis faites-nous confiance justement, si on vous dit que c'est une solution
00:18:10 qui peut vraiment vous faire aller mieux.
00:18:13 J'aurais essayé.
00:18:14 Merci.
00:18:15 Merci à vous Karen, merci beaucoup.
00:18:17 On fait une petite pause Patrick Lemoyne
00:18:19 et puis on continue avec ceux qui ont envie de nous parler de leurs symptômes
00:18:23 au 0826 300 300 sur Sud Radio.
00:18:25 A tout de suite.
00:18:26 Patrick Lemoyne est avec nous et nous évoquons donc nos symptômes,
00:18:42 nos insomnies, nos dépressions,
00:18:45 enfin bref tout ce qui fait qu'on n'est pas tout à fait dans la norme.
00:18:49 Mais bon après tout, est-ce que c'est pas mal d'avoir un petit grain de folie de temps en temps ?
00:18:54 On n'est pas...
00:18:56 Enfin je veux dire tous les génies, tous les grands artistes
00:18:59 de toute façon avaient ce grain de folie.
00:19:02 C'est clair que sans souffrance, il n'y a pas vraiment de créativité.
00:19:06 On est obligé d'avoir des alternances de souffrance
00:19:10 et ensuite de non-souffrance pour arriver à être créatif.
00:19:13 Ça c'est à mon avis évident.
00:19:15 Quand on voit Léonard Vinci, Churchill,
00:19:18 c'était des gens qui étaient bipolaires, qui souffraient beaucoup par moments.
00:19:21 Quand Churchill parlait de son Black Dog,
00:19:24 c'est le moment où il pensait à la mort beaucoup.
00:19:27 Ça lui a permis de faire des toiles magnifiques.
00:19:30 Il faut voir les tableaux de Churchill.
00:19:32 Et puis ça lui a permis quand même de sauver le monde occidental.
00:19:35 On peut bien le dire, oui.
00:19:37 En tout cas, je trouve que ce livre est intéressant
00:19:41 parce que ça nous rassure justement sur l'humanité.
00:19:44 À quoi servent les symptômes aux auditions Odile Jacob ?
00:19:47 Alors nous avons Caroline qui nous appelle.
00:19:51 Bonjour Caroline.
00:19:52 Bonjour Brigitte Aé, bonjour Patrick Leroy.
00:19:55 Je voulais d'abord vous remercier infiniment pour vos émissions
00:20:00 parce que j'écoute depuis des années Brigitte.
00:20:03 Et surtout les sujets, je trouve ça d'une justesse incroyable
00:20:07 et ça m'aide beaucoup.
00:20:09 Je pense que je dois être une artiste aussi, un peu au fond,
00:20:13 parce que je sais que j'ai un profil atypique
00:20:15 avec une sensibilité bien particulière
00:20:19 que j'arrive aujourd'hui à accepter
00:20:21 et à vivre comme une pleine puissance.
00:20:24 Bizarrement, aujourd'hui j'ai allumé ma radio
00:20:27 pour faire un podcast à côté de chez moi.
00:20:31 Et j'ai entendu ma radio
00:20:33 et j'avais envie de vous partager
00:20:35 ce qui m'est arrivé aujourd'hui de très particulier.
00:20:38 J'ai passé un IRM cérébral aujourd'hui
00:20:42 et en fait, durant cet IRM,
00:20:45 je n'ai pas pu rentrer dans la machine.
00:20:47 Ils m'ont fait rentrer dans le tunnel
00:20:49 et là, une crise de, je ne sais pas ce qui m'est arrivé,
00:20:52 de tétanie, d'angoisse,
00:20:54 mon mental impossible à contrôler,
00:20:57 une impression de détoucement.
00:21:01 C'est bizarre, j'ai fait une séance d'hypnose il y a 15 jours
00:21:04 qui m'a énormément libérée sur plein de choses.
00:21:07 Et là, je me suis sentie complètement folle.
00:21:09 Je leur ai demandé de sortir.
00:21:11 Donc, on m'a donné à boire
00:21:13 et il m'a essayé de me raisonner.
00:21:15 Mon mari est rentré avec moi pour me tenir la main.
00:21:17 Absolument rien à faire,
00:21:19 je n'ai pas réussi à contrôler cette émotion.
00:21:22 J'étais prise de panique
00:21:24 et c'est la première fois de ma vie que ça m'arrive autant fort.
00:21:27 Et du coup, je me suis quand même relativement inquiétée de cet état.
00:21:32 Et donc là, j'ai dormi pendant deux heures.
00:21:34 - Ça vous dirait, Carline, si je vous invitais à un week-end de spéléologie
00:21:38 où il faut ramper dans des boyaux très étroits ?
00:21:42 - Waouh !
00:21:46 Je sais pas.
00:21:48 - Vous êtes clairement un peu claustrophobe.
00:21:51 Ça a sûrement du sens
00:21:54 et c'est quand même très facile à contrôler.
00:21:56 Là, vous avez été prise par surprise, donc c'était trop tard.
00:21:58 - Pourtant, on prévient en règle générale
00:22:00 qu'on peut avoir une crise.
00:22:02 - On ne fait pas toujours attention à ce qui est dit avant.
00:22:04 - Oui, mais en principe, on prévient.
00:22:06 - Normalement, oui.
00:22:08 - En effet, en plus, c'est le deuxième que je passe
00:22:11 à dix ans d'intervalle.
00:22:13 Mais là, en plus, ma généraliste m'avait donné quelque chose
00:22:16 pour me détendre un petit peu.
00:22:18 Même avec ce cachet pour me détendre, je n'ai pas réussi.
00:22:21 - Peut-être que vous auriez pu faire un peu de cohérence cardiaque,
00:22:24 vous auriez peut-être pu faire un peu d'auto-hypnose,
00:22:26 vous auriez peut-être pu faire de la relaxation,
00:22:28 voire de la méditation.
00:22:30 Ça fonctionne très bien.
00:22:32 - J'ai essayé de respirer, de penser à des choses très agréables.
00:22:36 - Mais c'était parti, c'est trop tard.
00:22:39 C'est sûr que quand on est embrasé par une crise d'angoisse,
00:22:42 on peut vous dire tout ce qu'on veut, ça ne marche pas.
00:22:45 En revanche, en prévention de la crise d'angoisse,
00:22:47 ça marche super bien.
00:22:49 - Donc je ne l'ai pas fait en amont,
00:22:51 parce que je ne me sentais pas particulièrement stressée
00:22:55 avant d'y aller.
00:22:57 Une fois allongée, j'ai l'impression d'être incontrôlable.
00:23:01 - C'est pour ça que je vous disais que vous avez été prise par surprise.
00:23:03 - Oui, mais si j'ai bien compris,
00:23:06 le but de votre appel, Carline,
00:23:08 c'est de comprendre pourquoi,
00:23:10 alors que ça vous arrive.
00:23:12 Vous n'êtes pas du style à avoir des crises de panique.
00:23:16 - Non.
00:23:17 - Vous avez envie de comprendre pourquoi ça vous est arrivé.
00:23:19 - Oui, je suis quelqu'un d'assez courageux,
00:23:21 je contrôle bien mon mental,
00:23:24 même mes émotions, quand je pense que ça monte,
00:23:27 j'essaie que ça traverse,
00:23:29 que ça s'installe.
00:23:31 - Peut-être que celui qui allait vous introduire dans la machine,
00:23:34 il vous a rappelé quelqu'un de pas sympathique.
00:23:38 - Je ne sais pas, en tout cas, il était adorable, le pauvre.
00:23:41 - Je pense que ce que dit Brigitte,
00:23:43 c'est très sérieux et très important.
00:23:45 Parce qu'effectivement, des fois, c'est un petit détail.
00:23:48 Est-ce que c'était sa coiffure de ce garçon ?
00:23:50 Est-ce que c'était la couleur de ses chemises ?
00:23:53 - Peut-être un tout petit détail qui, tout d'un coup, a fait tilt
00:23:55 et vous a rappelé un truc pénible.
00:23:57 - Vous savez, il ne faut quand même pas oublier, Carline,
00:23:59 que notre inconscient veille.
00:24:02 Mais on ne le sait pas.
00:24:04 Et parfois, oui, un petit détail
00:24:07 qu'on n'a même pas repéré,
00:24:10 fait qu'il y a une sorte de rappel de quelque chose.
00:24:15 Je ne dis pas qu'il y a une mémoire traumatique,
00:24:17 on ne va pas nous mettre ça à toutes les sauces non plus.
00:24:19 - Non, non, non.
00:24:21 - Ou tout simplement, peut-être,
00:24:23 quelque chose qui s'est passé la veille ou le matin même.
00:24:28 - Une mauvaise nuit juste avant.
00:24:31 - Je crois que je n'ai pas eu d'insuffisance encore.
00:24:34 Je pense que ce serait...
00:24:36 Je vais le faire aujourd'hui, parce que du coup,
00:24:39 je me suis retrouvée après avec...
00:24:40 Comme si j'avais fait un marathon, j'étais épilée.
00:24:43 - Et tout simplement, ne prenez pas de caféine
00:24:46 si vous devez faire ce genre d'examen,
00:24:48 sous aucune forme.
00:24:49 Parce que là, pour faire des crises d'angoisse,
00:24:51 il n'y a pas mieux.
00:24:53 - D'accord, ok.
00:24:55 Écoutez, merci pour votre écoute.
00:24:58 Je vous souhaite de passer une belle après-midi.
00:25:00 - Merci à vous.
00:25:02 - Je vais rallumer le poste pour vous écouter.
00:25:04 - Oui, et puis surtout, je crois qu'il ne faut pas vous inquiéter
00:25:08 s'il n'y a pas de raison que ça se reproduise systématiquement.
00:25:11 Parce que si vous êtes déjà dans l'idée que ça va se reproduire,
00:25:13 il y a des chances que ça se reproduise.
00:25:15 Non, ce n'est pas votre nature,
00:25:17 donc il n'y a pas de raison.
00:25:19 C'est un incident de parcours, on va dire.
00:25:21 - Je vais le noter comme ça.
00:25:23 Merci beaucoup en tout cas.
00:25:25 - C'est nous, merci de votre appel.
00:25:27 On continue dans un instant, bien sûr,
00:25:29 avec vos petites inquiétudes,
00:25:31 vos fonctionnements qui vous font peur,
00:25:34 ou de ceux de votre partenaire.
00:25:36 Vous nous appelez sur Sud Radio, bien sûr,
00:25:38 Patrick Lemoyne est avec nous.
00:25:39 Et c'est un autre Patrick qui va répondre à trois questions intimes.
00:25:42 Et puis ensuite, vous pourrez en poser une à Patrick Lemoyne.
00:25:44 Bonjour Patrick.
00:25:46 - Bonjour Brigitte, et bonjour Patrick.
00:25:48 - Bonjour Patrick.
00:25:50 - Première question,
00:25:52 parmi tous les fonctionnements psychiques
00:25:56 qu'on n'aime pas, lequel vous ferait le plus peur ?
00:25:59 - Alors...
00:26:07 - Je ne vous envoie pas spontanément.
00:26:09 Attendez, est-ce que je comprends bien la question ?
00:26:11 - Je peux la dire autrement, la question, si vous voulez.
00:26:15 - Est-ce que vous pourriez vivre avec un schizophrène,
00:26:19 avec un dépressif, enfin une, pardon,
00:26:22 ou un, d'ailleurs, j'en sais rien,
00:26:24 mais ce n'était pas ma question.
00:26:26 Qu'est-ce qui, pour vous, n'est pas envisageable ?
00:26:32 - Alors, de ce qui me déstabilise le plus,
00:26:37 je ne sais pas si c'est le plus inenvisageable,
00:26:39 mais le plus, c'est une personne, je dirais, lunatique.
00:26:42 À un moment ça va, à un moment ça ne va pas.
00:26:44 C'est-à-dire que ce soit dans une vie intime, ou professionnelle...
00:26:48 - Ou une femme, donc.
00:26:50 - Voilà.
00:26:51 Ou un homme, il y a aussi des hommes qui,
00:26:54 à un moment ça va très bien,
00:26:56 puis le lendemain, on ne sait pas trop comment on croit,
00:26:58 à quel moment, de ne pas avoir le comportement...
00:27:01 - C'est plus féminin que masculin, ce genre de comportement.
00:27:04 - Oui, plus souvent.
00:27:06 - Plus souvent, on est d'accord.
00:27:07 - Epidémiologiquement, puisque là on parle d'une variante mineure
00:27:11 du trouble bipolaire, des maniaco-dépressifs,
00:27:13 qu'on appelle lunatique ou cyclotémie,
00:27:16 effectivement c'est un peu plus fréquemment féminin.
00:27:19 - Quand c'est constant, quelqu'un qui n'est pas sympathique,
00:27:24 ok, je sais que c'est pas sympathique, je sais à quoi m'attendre.
00:27:26 Mais alors le chaud et le froid, c'est ce qui me déstabilise le plus.
00:27:29 - Oui, parce qu'on ne sait pas trop bien ce qui nous attend
00:27:34 quand on se retrouve le soir, évidemment.
00:27:37 D'accord, merci de votre réponse.
00:27:39 Deuxième question, où est-ce que vous aimez bien faire l'amour
00:27:42 à part dans un lit ?
00:27:44 Parce que c'est trop facile.
00:27:46 - Dans un lit ?
00:27:48 Je dirais...
00:27:52 En fait, je suis très lit.
00:27:54 Pour te dire, je suis pas très non-clinique.
00:27:56 - Ah bah oui, là il faut sortir de ses habitudes, Patrick.
00:27:59 Sinon c'est la routine tout le temps.
00:28:01 - Je dirais que dans le lieu un peu insolite,
00:28:04 la nature est un lieu où on n'a pas trop l'opportunité de se faire.
00:28:11 C'était très agréable.
00:28:13 Mais la nature, personne ne veut voir.
00:28:15 - Oui, bien sûr, mais la nature c'est vaste.
00:28:18 C'est la forêt, la plage, la campagne...
00:28:21 - La forêt à l'époque, c'était très chouette.
00:28:24 - Eh ben prenez un matelas, sinon vous allez vous faire mal aux fesses.
00:28:27 - Ah oui, il faut prévoir, une petite couverture, quelque chose.
00:28:30 Sinon, il reste très très désagréable.
00:28:32 - Oui, mais il a raison, parce que le sable sur la plage,
00:28:34 c'est pas terrible.
00:28:36 - Non, non, mais la nature...
00:28:38 - La nature c'est bien au niveau du fantasme,
00:28:40 mais là, l'idée nous rattrape souvent.
00:28:42 - Sur la mousse, franchement, c'est pas si mal.
00:28:45 - Oui, si on aime bien les fourmis.
00:28:47 Et dernière question, est-ce que vous avez besoin de sentiments
00:28:53 pour faire l'amour, vous Patrick ?
00:28:55 - Oui, oui.
00:28:57 - Avec une femme qui n'est pas lunatique, donc.
00:29:00 - Voilà, voilà, donc j'ai besoin de sentiments.
00:29:03 Parce que j'ai eu des expériences à une époque échangiste,
00:29:06 mais il faut que ce soit avec ma compagne,
00:29:08 donc il y a un échange.
00:29:10 Donc il y a quand même un côté affectif.
00:29:12 Et à côté, je suis avec quelqu'un auquel je suis relié,
00:29:15 même si c'est dans une pluralité,
00:29:17 mais relié affectivement.
00:29:19 Je suis assez peu à l'aise dans quelque chose qui serait...
00:29:23 - Le cul pour le cul, c'est pas votre truc ?
00:29:25 - Bah non, dans les fesses, non.
00:29:27 - Très bien.
00:29:29 - Dans le fantasme, oui, dans les fesses, non.
00:29:31 - D'accord. Eh bien, vous pouvez poser une question
00:29:33 à notre Patrick invité, Patrick Lemoine.
00:29:37 - Qui pose une question à qui, Brigitte ?
00:29:39 - Non, non, c'est Patrick qui vous pose une question.
00:29:41 - Très bien.
00:29:43 - Moi, j'aurais une question.
00:29:46 J'ai plutôt d'ailleurs une expérience.
00:29:49 J'ai remarqué que je peux être assez sensible à du stress,
00:29:54 et voir parfois me mettre dans des histoires un peu désagréables.
00:29:57 Mais que lorsque je fais des choses vraiment très graves,
00:30:01 bah d'un seul coup, je suis ultra calme,
00:30:04 voire dans un groupe, je serais la personne qui aura le plus de sang froid.
00:30:08 Donc c'est quelque chose d'assez étonnant de constater en termes d'expérience,
00:30:12 que je peux stresser, même si je gère plutôt pas mal en général aussi,
00:30:16 mais je peux vraiment stresser et avoir des poussées...
00:30:19 et m'angoisser des fois pour des choses qui, à postériorité, je me dis,
00:30:22 bah c'était pas si grave que ça.
00:30:24 Alors que dans une situation vraiment où il y a quelque chose d'important,
00:30:27 un enjeu, on doit garder la tête froide,
00:30:30 et j'ai plutôt eu... j'ai bien géré.
00:30:33 Donc c'est assez étonnant cette psychotomie.
00:30:36 Et donc il aimerait le diagnostic d'un bon psychiatre, Patrick Lemoyne.
00:30:41 Oui, et comprendre pourquoi, Patrick, si je comprends bien.
00:30:44 Je vais prendre un exemple.
00:30:46 Au moment de mai 68, les services d'urgence,
00:30:49 puisque tout était en grève, les cabinets de médecins étaient en grève,
00:30:53 les hôpitaux étaient en grève, les services d'urgence se disaient,
00:30:55 on va être débordés.
00:30:57 Et curieusement, eh bien, il n'y avait plus de tentatives de suicide,
00:31:01 il n'y avait pratiquement plus de quittes,
00:31:03 et l'interprétation c'était que, au fond, en gros,
00:31:08 si on tape sur les CRS, on ne se tape pas sur soi-même.
00:31:11 Si l'agressivité est vers l'extérieur et qu'il y a un sujet grave, sérieux, vital,
00:31:16 à ce moment-là, on est capable d'une incroyable résilience,
00:31:20 on est capable de rassembler ses forces et de faire face.
00:31:24 J'ai l'impression que vous êtes un peu dans cette logique,
00:31:27 autant, je pense, c'est ce que je défends dans mon livre,
00:31:30 que l'anxiété est un symptôme très utile.
00:31:34 Je raconte toujours une fable que j'ai écrite, mieux que La Fontaine,
00:31:38 qui s'appelle "La voiture, le hérisson et le lapin".
00:31:41 Le lapin, il est très anxieux, comme vous, Patrick,
00:31:44 et il sursaute au moindre bruit,
00:31:46 mais quand il y a vraiment un renard, je peux vous dire qu'il galope sans anxiété, il y va.
00:31:50 Et puis le hérisson, il est invulnérable, il n'a aucune anxiété,
00:31:54 il marche d'un transcendateur, il n'a pas de prédateur.
00:31:57 Et les deux animaux, le lapin et le hérisson, arrivent au bord de la route,
00:32:01 et le troisième, c'est la voiture qui passe.
00:32:04 Le lapin, il a la trouille, il passe comme une flèche à travers la route, et il s'en sort.
00:32:08 Le hérisson, il est tranquille, puisqu'il est invulnérable,
00:32:11 et il se fait malheureusement écraser.
00:32:13 Donc je pense que l'anxiété, au quotidien, peut être un mécanisme d'alerte,
00:32:18 un mécanisme sentinelle extrêmement utile.
00:32:21 Ça ne doit pas paralyser, bien sûr,
00:32:23 mais que manifestement, vous êtes capable, au moment important,
00:32:27 de rassembler ce micro-trouble anxieux dont vous ne souffrez pas vraiment, d'ailleurs,
00:32:32 pour en faire un vrai moteur pour votre action, et je vous en félicite.
00:32:35 Donc tout va bien, Patrick.
00:32:37 Oui, merci beaucoup.
00:32:39 Vous êtes guéri.
00:32:40 Voilà.
00:32:41 Ce que je soulignerais, c'est un écho, je pense que j'ai travaillé dessus,
00:32:46 c'est la partie où vous dites que j'arrive à rassembler mes forces sur l'extérieur,
00:32:50 et je suis plus fragile lorsque je dois me concentrer sur ma main.
00:32:53 Et donc en effet, quand je pense que je suis un peu la cause de la situation,
00:32:58 et que c'est à moi de trouver la situation, c'est plus compliqué.
00:33:01 Lorsque je dois faire face à quelque chose d'extérieur, d'un seul coup, je suis plus serein.
00:33:05 En effet.
00:33:06 C'est ça.
00:33:07 Donc en fait, votre micro-anxiété, c'est un bon entraînement pour être un homme d'action.
00:33:11 Parfait.
00:33:12 Merci.
00:33:13 Merci beaucoup.
00:33:14 Merci à vous, Patrick.
00:33:15 On va faire une petite pause, et puis Patrick Lemoine est toujours là pour vous conseiller,
00:33:19 vous expliquer ce qui vous arrive au 0826 300 300.
00:33:23 A tout de suite.
00:33:24 En compagnie de Patrick Lemoine, psychiatre, mais également écrivain,
00:33:43 et ce dernier livre, c'est avec nous un petit peu le sujet fil rouge.
00:33:48 À quoi servent les symptômes ? À quoi servent vos symptômes ?
00:33:52 C'est aux éditions Audit Jacob.
00:33:54 Élise, bonjour.
00:33:55 Oui, bonjour Brigitte, et bonjour à votre invité.
00:33:58 Patrick.
00:33:59 Bonjour.
00:34:00 Bonjour Patrick.
00:34:01 Vous êtes très anxieuse également, c'est ça ?
00:34:06 Oui.
00:34:07 Alors, je ne sais pas si c'est vraiment de l'anxiété,
00:34:10 mais en tout cas, j'ai un fond très dépressif,
00:34:14 puisque j'ai été dépressive très jeune, à l'âge de 6 ans,
00:34:18 par manque d'attention, manque d'amour dans ma famille,
00:34:22 j'avais déjà des envies de suicide.
00:34:24 Les plus anciennes dont je me souviens, c'est quand j'avais 6 ans.
00:34:29 Et puis après, j'ai eu un train de vie qui a fait que, enfin un parcours de vie, pardon,
00:34:37 qui a fait que je me suis toujours mise dans des situations assez compliquées,
00:34:43 jusqu'à ce que je prenne conscience de ce que je vivais vraiment,
00:34:47 et que je pouvais changer les choses.
00:34:50 Mais ça, il m'a fallu croiser un psychiatre qui a été formidable pour moi.
00:34:55 Il y en a un ?
00:34:56 Oui, oui, tout à fait.
00:34:58 Complètement, je suis dans ma vie, je dis toujours que j'ai plus sursis depuis 10 ans avec lui.
00:35:03 Je me suis reconstruite.
00:35:05 Non mais c'est bien ce que vous dites, parce que c'est vrai qu'on critique souvent les psychiatres,
00:35:10 Patrick Lemoine, vous le savez.
00:35:14 Disons qu'il y a des psychiatres qui sont en réalité des chimiatres,
00:35:19 qui sont effectivement critiquables, s'ils sortent le prozac à la première larme,
00:35:24 c'est sûr qu'ils ne sont pas dignes de ça, mais il y a des gens absolument remarquables.
00:35:28 Oui, je pense notamment au moment de l'adolescence,
00:35:31 combien de suicides sont évités grâce aux psychiatres.
00:35:34 Rendons-leur aussi hommage de temps en temps.
00:35:37 Oui, oui.
00:35:39 Et aujourd'hui, qu'est-ce qui ne va pas ?
00:35:43 Non, ça va, je me protège énormément.
00:35:47 J'ai appris à prendre soin de moi.
00:35:49 De quoi vous vous protégez ?
00:35:52 C'est plutôt au niveau relationnel.
00:35:55 Je suis très sur la défensive.
00:35:59 Je ne me laisse plus...
00:36:01 Je suis trop méfiante maintenant.
00:36:04 C'est l'inverse, j'avoue que je ne suis peut-être pas encore passée à l'équilibre.
00:36:08 Non, mais peut-être que c'est bien d'être un peu trop méfiante
00:36:11 si vous vous êtes fait avoir beaucoup.
00:36:14 Oui, oui.
00:36:16 C'est vrai que des fois, quand j'étais jeune, je disais que je suis la mère de ma mère,
00:36:22 qui n'était pas un rôle facile à vivre,
00:36:26 qui a duré longtemps.
00:36:28 Et je suis ma propre mère, c'est-à-dire que je prends soin vraiment beaucoup de moi.
00:36:33 Et ça, c'est important pour moi.
00:36:38 J'ai tellement vécu des choses noires qu'aujourd'hui,
00:36:42 ce que je veux vivre, je veux le vivre heureux.
00:36:46 J'ai coupé avec certaines personnes pour vivre pleinement heureux.
00:36:52 Ce n'est pas facile tous les jours que la vie nous rattrape.
00:36:56 Plainement heureuse, de toute façon, ça n'existe pas.
00:37:01 Il y a même les gens qui n'ont pas subi de difficultés dans l'enfance
00:37:06 ou qui n'ont pas eu une phase dépressive,
00:37:09 ils savent très bien qu'on a des problèmes, on en rencontre tous.
00:37:15 Moi, j'ai l'impression de m'effondrer plus facilement que d'autres, en tout cas.
00:37:19 C'est ce en quoi je fais attention à moi,
00:37:22 j'ai l'impression que j'ai toujours cette épée d'amongst us au-dessus de la tête.
00:37:26 J'ai tellement souffert de ces dépressions que je ne veux plus y retomber.
00:37:32 C'est facile à dire comme ça avec des mots.
00:37:34 Justement, ça c'est une question qu'on peut poser à Patrick Lemoine.
00:37:37 Quand on a été en dépression, ce qui semble vraiment être votre cas,
00:37:43 si on a été soigné, est-ce qu'on risque de retomber ?
00:37:47 La rechute est possible ? Ça ne veut rien dire.
00:37:50 Qu'est-ce que vous diriez ?
00:37:51 C'est vrai que la dépression, si elle a une utilité pour l'espèce et même pour l'individu,
00:37:57 puisqu'après une dépression guérie, on est meilleur qu'avant,
00:38:00 c'est indiscutable, et j'en prends une maturité.
00:38:03 On voit bien que vous-même, vous êtes maintenant devenu capable
00:38:06 de prendre soin de votre petite fille de 6 ans qui est à l'intérieur de vous.
00:38:10 On voit bien que c'est cette petite fille de 6 ans qui a peur, qui est malheureuse,
00:38:14 et qui vous appelle au secours, et que maintenant vous avez appris à materner.
00:38:19 Quand vous dites que vous êtes la maman de vous-même, c'est parfaitement exact.
00:38:22 Ce que vous oubliez de dire, c'est que vous-même, c'est cette petite fille de 6 ans
00:38:25 qui a besoin de protection, à qui d'ailleurs je vous conseillerais d'écrire de temps en temps,
00:38:29 et puis même de lui permettre de vous répondre par écrit.
00:38:33 Vous verrez, ça va beaucoup vous aider.
00:38:35 C'est très très important de rétablir une correspondance écrite avec cette petite fille
00:38:40 qui est en vous, et qui de temps en temps est terrorisée, a peur,
00:38:44 parce que peut-être juste avant 6 ans, il s'est passé des trucs
00:38:47 qui lui ont donné envie de mourir, de ne plus être là,
00:38:50 parce que à 6 ans, on ne sait pas ce que c'est que la mort,
00:38:52 mais ne plus être là, ne plus exister de cette manière.
00:38:55 Donc prenez-en soin, écrivez-lui, rétablissez le contact, faites-lui répondre.
00:39:00 D'un point de vue clinique, la question c'est est-ce que la dépression est une maladie récidivante ?
00:39:06 La réponse est oui.
00:39:08 Mais elle récidive d'autant plus facilement qu'on n'est pas complètement guéri,
00:39:13 et également qu'on ne prend pas soin.
00:39:15 Alors j'ai envie de dire plus d'un point de vue, je vais l'employer à vilain mot, chronobiologique.
00:39:20 Pour ne pas déprimer, il faut se lever tôt le matin, tout bêtement.
00:39:23 On se lève une heure et demie plus tôt que quand on est déprimé,
00:39:27 c'est-à-dire qu'on retrouve les rites pour lesquels on est construit,
00:39:29 on retrouve les rites de l'époque où tout allait bien.
00:39:32 Rien que ça, le fait de se lever plus tôt et de ne pas se permettre la moindre grasse matinée,
00:39:37 c'est déjà un grand pas en avant, c'est quand même pas pour rien que l'INSEE a trouvé
00:39:40 qu'il y avait plus de tentatives de suicide le lundi matin.
00:39:43 Pourquoi ? Parce que le week-end, les grasses matinées font ce retard de phase,
00:39:48 ils font que quand on se lève, on est encore un petit peu aux horaires du samedi-dimanche,
00:39:51 et on risque d'envoacer le premier platan.
00:39:53 - C'est intéressant ce que vous dites, Patrick Lemoine,
00:39:55 mais est-ce qu'il y a une heure propice pour se lever le matin ?
00:40:00 - C'est génétiquement programmé, à savoir que, je dis n'importe quoi,
00:40:03 mais si vous Brigitte, vous êtes programmé 23h-7h, et que pour une raison...
00:40:07 - D'accord, on a tous notre biorhythme.
00:40:09 - Non, mon horaire c'est 10h30-5h30.
00:40:12 Et à 5h30, il y a une main invisible qui m'arrache du lit,
00:40:14 et il faut que je m'enlève devant mon ordinateur pour écrire.
00:40:17 J'ai aucun mérite, c'est comme ça. Je suis addict à l'écriture.
00:40:21 Mais je sais très bien, et ça a été étudié,
00:40:23 que si je me mettais pour une raison X à me lever à 7h,
00:40:26 je risquerais de plonger.
00:40:28 - D'accord. Donc on peut déjà conseiller à Élise de connaître l'heure
00:40:32 à laquelle elle est programmée pour se réveiller.
00:40:34 - Exactement. - Et comment on fait ?
00:40:36 - Alors c'est simple, soit elle se rappelle d'une journée formidable,
00:40:39 où elle est très bien, elle était joyeuse,
00:40:41 elle n'avait pas de coup de pompe, tout allait bien.
00:40:43 À quelle heure je m'étais couché et endormi ?
00:40:45 À quelle heure je m'étais réveillé ?
00:40:47 Ça c'est les horaires de référence.
00:40:49 Et moi mon premier médicament que je prescris sur l'ordonnance,
00:40:52 c'est une heure de levée.
00:40:53 Et les personnes qui dépriment, je retrouve toujours une raison
00:40:57 pour laquelle elles ont commencé à se lever plus tard qu'avant.
00:40:59 Plus tard qu'à l'époque où elles allaient bien.
00:41:01 Le meilleur exemple, c'est le confinement dans le Covid.
00:41:04 Tant de gens ont plongé dans la dépression.
00:41:06 Alors certes, il y avait la trouille. - On pouvait enfin dormir.
00:41:09 - Oui mais justement non.
00:41:11 - Oui mais je disais ça.
00:41:13 - J'ai envie de dire que la dépression de la période de confinement du Covid,
00:41:17 c'est la faute à Netflix et au télétravail.
00:41:19 - N'est-ce pas ?
00:41:20 - Parce que les gens s'achant qui pouvaient travailler à n'importe quelle heure,
00:41:23 eh bien ils ont fait n'importe quoi, se sont décalés, ont déprimé.
00:41:27 Il y a eu une explosion de consommation des antidépresseurs.
00:41:30 Et je pense que autant que le Président, quand il a dit "Restez chez vous",
00:41:34 il a fait le job.
00:41:36 Et son ministre de la Santé, s'il avait dit "Télétravailler aux heures de bureau",
00:41:40 Netflix n'est pas après l'heure habituelle, on n'aurait pas eu ce problème.
00:41:45 - C'est intéressant.
00:41:46 Donc Elise, le diagnostic de Patrick Lemoyne,
00:41:48 retrouvez votre heure à laquelle vous êtes bien et à laquelle il faut vous lever.
00:41:53 Merci Elise en tout cas.
00:41:54 - Une première soin de la petite Elise.
00:41:56 - Une petite devinette, quel est le point commun entre les femmes et les tornades ?
00:42:01 On parle beaucoup de tornades en ce moment, donc quel est le point commun ?
00:42:03 Vous avez le temps des infos pour me trouver la réponse.
00:42:06 - C'est toujours en compagnie de Patrick Lemoyne que nous connaissons maintenant déjà
00:42:21 le rythme de notre sommeil.
00:42:24 En tout cas, il faut qu'on le cherche.
00:42:25 Mais c'est vrai que c'est tellement important le sommeil.
00:42:28 On oublie, mais ça fait partie des cinq éléments essentiels pour être en bonne santé.
00:42:33 - Il faut le mettre en numéro un.
00:42:34 Je ne parle pas pro-domo, mais la longévité en bonne santé repose essentiellement sur le sommeil.
00:42:41 C'était bien montré parce qu'on sécrète des tas de substances, d'hormones
00:42:46 qui nous permettent de vivre vieux en bonne santé.
00:42:48 L'absence de diabète, l'absence d'infection, l'absence de cancer,
00:42:51 l'absence d'hypertension, d'ondes, d'infarctus, d'ADC,
00:42:54 tout ça repose sur le sommeil.
00:42:56 Le sommeil, c'est la base de notre vie et de notre santé.
00:42:59 - Puisqu'on parle de sommeil et que je crois que ça intéresse tout le monde
00:43:02 puisque nous sommes tous des gens qui dormons,
00:43:06 en tout cas je l'espère,
00:43:08 vous êtes pour ou contre la sieste ?
00:43:10 Parce qu'il y a des polémiques aussi à ce sujet.
00:43:13 - Ça dépend de comment on parle.
00:43:15 Déjà, je le dis toujours, quelqu'un qui va bien, il fait ce qu'il veut.
00:43:18 Ce n'est pas un problème.
00:43:20 - Je ne parle pas de la sieste coquine.
00:43:22 - Si on est insomniaque, on peut faire des micro-siestes
00:43:25 à la Talleyrand, à la Napoléon, à la Chirac.
00:43:28 C'est-à-dire que chaque fois qu'il a un coup de pompe,
00:43:31 c'est ce que faisait Chirac à l'arrière de sa voiture avec chauffeur,
00:43:34 il dormait une minute, cinq minutes, et ça marche très bien.
00:43:36 C'est très efficace et ça permet de mieux dormir la nuit suivante.
00:43:39 En revanche, si on est insomniaque,
00:43:41 faire une sieste de plus de 20 à 30 minutes,
00:43:43 de deux heures par exemple,
00:43:45 ampute la nuit suivante d'un capital sommeil
00:43:49 et donc, effectivement, est tout à fait défavorable.
00:43:52 Donc la sieste, oui, mais pas pour n'importe qui et pas n'importe comment.
00:43:58 - Très bien. Alors, vous avez eu le temps de réfléchir.
00:44:01 Quel est le point commun entre les femmes et les tornades ?
00:44:04 Aucune idée, évidemment.
00:44:06 Vous allez voir, la réponse va vous faire sourire.
00:44:09 Elles arrivent toutes les deux chaudes et humides
00:44:12 et elles repartent avec la maison et la voiture.
00:44:14 - Wow ! Quelle horreur !
00:44:16 - Voilà. Bon, il n'y a plus aucun homme qui oserait dire cette devinette.
00:44:21 - Je suis pas sûr que Sandrine Rousseau va être d'accord avec ça.
00:44:24 - C'est qui Sandrine Rousseau ? Je ne connais pas.
00:44:27 Bonjour Eric !
00:44:29 - Bonjour à vous deux. Un réel plaisir de vous entendre.
00:44:34 - Merci. Alors justement, on parlait...
00:44:36 - Vous vous dites... - Oui, pardon, excusez-moi, je vous ai coupé, Eric. Je suis désolé.
00:44:39 - Non, non, non, je disais vous pour votre bienveillance de votre émission
00:44:42 et les gens que vous aidez.
00:44:44 Et vous, Patrick Lemoyne, j'avoue que j'apprécie énormément votre approche de la vie
00:44:49 et de tous ces mots qui nous caractérisent.
00:44:53 - C'est gentil, Eric. - Je vous ai coupé, Brigitte, allez-y.
00:44:55 - Non, non, je vous en prie.
00:44:57 C'est intéressant parce qu'on venait parler de sommeil
00:44:59 et justement, vous êtes assez insomniaque, je crois, Eric.
00:45:03 - Assez insomniaque...
00:45:06 Comme vous le souveniez tout à l'heure, Patrick, j'ai un cycle de sommeil de 5 heures
00:45:09 donc j'ai fait pas mal de travail décalé, donc ça réagit peut-être.
00:45:13 Moi, c'est plutôt... Enfin, moi, c'est 5 heures.
00:45:15 À partir du moment où je me couche à 20h ou à 3h du matin, c'est 5 heures après.
00:45:18 Donc ce sont des cycles particuliers. Alors, il y a peut-être un truc à travailler, effectivement.
00:45:23 - Vous êtes peut-être du soir, Eric.
00:45:29 - Je dirais que je suis de toute la journée.
00:45:31 Parce que j'adore faire les siestes maintenant. Je suis un peu vieillissant et j'adore faire les siestes.
00:45:34 J'ai repris goût grâce au Covid à refaire les siestes et c'est un truc qui me manquait.
00:45:39 Alors peut-être que ça agit, comme vous le précisez juste avant, sur le cycle de sommeil suivant,
00:45:44 mais je n'en suis pas certain.
00:45:46 - Oui, parce que c'est intéressant. Là, on va faire un petit peu de mathématiques.
00:45:51 Si vous dormez 5 heures mais que vous faites des siestes d'une heure ou deux, c'est...
00:45:55 - Vous avez votre taf.
00:45:57 - Vous dormez 7 heures ?
00:45:59 - Bah oui.
00:46:00 - Mon employeur sera content que je fasse mon taf alors. Au moins de sommeil.
00:46:04 - Normalement, le minimum syndical en matière de sommeil, c'est autour de 7 heures.
00:46:09 Même si génétiquement, il y a eu des longs dormeurs ou des courts dormeurs,
00:46:13 mais en moyenne, c'est 7 heures à 7h20.
00:46:16 Donc si vous dormez 5 heures la nuit et 2 heures de sieste, vous êtes parfaitement dans la norme.
00:46:23 - Oui. Alors je vais très bien, donc je fais la sieste.
00:46:28 J'ai entendu ce que vous disiez.
00:46:30 J'ai entendu ce que vous disiez tout à l'heure, Brigitte, aussi, c'était qu'il fallait écouter notre corps.
00:46:35 Et en fait, je ne sais pas si c'est en insomnie ou l'état insomniaque,
00:46:39 et là, j'attendrai votre avis de psychiatre parce que là, il m'intéresse quand même.
00:46:45 Pour autant, là où je m'inquiète, c'est quand je me réveille parfois la nuit,
00:46:51 deux ou trois fois de suite, à 2h30, chaque nuit, pendant 3-4 fois.
00:46:56 Là, je sais que mon corps me dit quelque chose et j'essaie de l'écouter.
00:46:59 Parce que vous l'avez dit tout à l'heure, notre meilleur médecin et notre meilleur baromètre, c'est notre corps.
00:47:04 Donc il faut l'écouter et je persiste à croire que tous ces mots, la dépression, l'anxiété, tout ça,
00:47:12 c'est lié à notre corps et on est capable, grâce à notre corps, d'entendre ces messages.
00:47:18 Par contre, il faut se faire aider.
00:47:20 La chose importante pour moi, là aujourd'hui, c'est ma chérie qui est vraiment un plus
00:47:27 parce qu'il ne faut pas être seul dans ces conditions.
00:47:30 Donc c'était la dépression, quand on vit seul, c'est très dur.
00:47:34 C'est très dur pour nous et puis c'est très dur pour la personne qui la vit.
00:47:37 Pour autant, il faut se faire accompagner.
00:47:39 Je ne suis pas très psychiatre, je ne verse pas du tout et je suis complètement inutile dans ce genre de pratique.
00:47:50 Moi, je suis plutôt versé vers les kinésiologues, les somatopathes,
00:47:54 toutes ces médecines parallèles, si on peut appeler ça comme ça.
00:47:58 - Alors, Eric, il y a quelque chose d'intéressant dans les médecines qu'on appelle parallèles.
00:48:04 C'est qu'en médecine chinoise, on considère que dans la nuit, chaque organe a son horaire.
00:48:12 Et si vous vous réveillez toujours vers 2h30, 3h, allez voir, on trouve ça sur internet,
00:48:18 allez voir quel organe ça a.
00:48:20 - En Chine, 3h, c'est l'heure du foie.
00:48:22 - 4h, c'est l'heure de l'intestin.
00:48:24 Et effectivement, il se trouve que j'enseigne à Pékin de temps en temps.
00:48:28 - Formidable.
00:48:30 - Et ce n'est pas anodin, parce que les Chinois sont beaucoup plus en avance sur l'aspect temporel des maladies
00:48:37 que les Occidentaux qui commencent juste à aborder la question.
00:48:40 Donc effectivement, peut-être que vous devriez regarder du côté de votre foie.
00:48:45 Et puis, il y a aussi une chose très importante dont on ne parle pas assez souvent, c'est le microbiote.
00:48:49 C'est-à-dire la composition des bactéries, des champignons, des virus qui habitent votre tube digestif,
00:48:56 qui sont beaucoup plus nombreux que nous.
00:48:58 D'ailleurs, certains pensent que nous sommes les hôtes de nos bactéries,
00:49:01 nous sommes les invités de nos bactéries, et pas le contraire.
00:49:04 Et il faut prendre soin, parce que 99,99% de ces bactéries sont nos amis,
00:49:09 et nous protègent, et produisent des tas de bonnes choses,
00:49:12 comme de la mélatonine, la sérotonine, la dopamine, et tous ces trucs qui font du bien.
00:49:16 Donc effectivement, prenez soin de votre alimentation, mangez des fibres,
00:49:20 mangez de temps en temps des probiotiques, faites des cures,
00:49:23 et vous verrez, ça peut marcher. Moi, j'en prescris beaucoup dans l'insomnie.
00:49:26 Je sais ce que je fais, mais par de là, ma propre expérience,
00:49:32 je voulais la porter et éclairer aussi les gens qui nous écoutent,
00:49:36 parce que vous êtes très écoutés, et je pense que les témoignages,
00:49:40 notamment celui de Karen ou des précédents, sont très importants,
00:49:45 parce que chacun peut se retrouver en chat, le témoignage,
00:49:49 et moi, je sais que je prends, j'écoute beaucoup mon corps,
00:49:54 et quand il faut faire les cures nécessaires, je le sais,
00:49:57 je sais que le foie, j'ai travaillé, mais je veux dire, il faut être accompagné, voilà.
00:50:02 On ne peut pas forcément s'en sortir tout seul, alors un psychiatre peut-être,
00:50:05 mais c'est pour ça que j'ai eu votre analyse, Patrick, et oui, oui, c'est vrai, vous avez raison,
00:50:12 la médecine chinoise est très en avance, c'est pour ça.
00:50:15 - Donc, vous avez constaté en effet que vous aviez un foie un peu plus sensible ?
00:50:24 - Là, c'était, en l'occurrence, je ne sais plus ce que c'était,
00:50:29 mais ce n'était pas mon foie, mais c'était autre chose que j'ai réglée, oui.
00:50:32 - D'accord. - Le foie, c'était 3h du matin,
00:50:34 j'ai dit 2h30 au hasard, parce que c'était pour bien signaler
00:50:39 le fait qu'on puisse se réveiller plus ennuye à la même heure,
00:50:42 il y avait forcément quelque chose qui dérangeait notre corps,
00:50:45 qu'il fallait savoir l'écouter. - D'accord.
00:50:48 - Parce qu'on a tendance à l'oublier notre corps, voilà.
00:50:51 - Mais c'est quand même lui qui nous emmène, il ne faut pas l'oublier justement.
00:50:55 Merci d'avoir transmis votre message, Eric, à ceux qui nous écoutent,
00:50:58 merci d'avoir participé. On va faire une petite pause, Patrick Lemoyne,
00:51:03 on se retrouve dans un instant, et je crois que ça va peut-être être Laurence
00:51:06 qu'on va retrouver, qui est aussi anxieuse. C'est un peu le mal actuel,
00:51:11 l'anxiété, je crois qu'on a augmenté depuis la Covid de 30% d'anxiété.
00:51:15 - Oui, tout le monde a eu peur quand même, il ne faut pas l'oublier.
00:51:18 - Peut-être qu'il faut l'oublier, si, justement.
00:51:20 - Oui, ça a été quand même très anxiogène, et malheureusement,
00:51:24 l'anxiété c'est la plus contagieuse de toutes les maladies,
00:51:27 il suffit de voir ce qui se passe dans les paniques et dans les fougues.
00:51:29 - Oui, bien sûr. - Et c'est parfois une maladie traînante,
00:51:32 qu'effectivement, il faut prendre en sérieux, même si elle a son utilité.
00:51:36 - Eh bien, on en parle peut-être dans un instant, et vous pouvez nous appeler
00:51:39 également sur Sud Radio 0826 300 301, tout de suite.
00:52:00 - Eh bien, on continue à... Enfin, non, parce que pour l'instant,
00:52:03 on est toujours sur le même symptôme de l'anxiété,
00:52:06 mais il y en a bien d'autres dans ce livre, et vous pouvez les découvrir,
00:52:09 c'est aux éditions Odile Jacob, Patrick Lemoyne en est l'auteur,
00:52:12 "À quoi servent les symptômes ?"
00:52:15 Laurence, bonjour. - Bonjour Brigitte, bonjour votre invité.
00:52:20 - Bonjour Laurence. - Patrick Lemoyne.
00:52:22 Parce que sinon, il va être très anxieux si vous n'arrivez pas
00:52:26 à donner son prénom, qui est quand même un prénom courant.
00:52:29 - Brigitte, aidez-moi à me décrocher du lustre dans lequel je suis grimpé
00:52:33 quand elle a oublié mon prénom.
00:52:36 - Excusez-moi. - Mais je vous en prie, Laurence.
00:52:41 C'est pas grave. Alors, donc vous êtes anxieuse.
00:52:44 Et cette famille, alors est-ce que c'est héréditaire l'anxiété, Patrick Lemoyne ?
00:52:49 - C'est transmis en tout cas, ça c'est sûr.
00:52:52 Mais vous savez, entre l'hérédité, l'épigénétique,
00:52:56 c'est-à-dire l'acquisition de traits héréditaires qu'on transmet aux enfants,
00:53:00 mais à cause d'un stress ou à cause d'un polluant ou à cause d'un médicament,
00:53:04 c'est une donnée assez nouvelle mais extrêmement importante.
00:53:07 Ça permet de comprendre qu'aussi bien les psychanalystes
00:53:10 que les thérapeutes comportementalistes que les neuroscientifiques,
00:53:13 tout le monde avait raison. Ils parlaient de la même chose,
00:53:16 mais avec un outil différent. Donc effectivement, l'anxiété peut être contagieuse,
00:53:20 comme une maladie infectieuse, peut être transmise,
00:53:23 et éventuellement il est possible qu'il y ait aussi des gènes de l'anxiété.
00:53:27 C'est même sûr.
00:53:29 - Moi je les transmis à ma fille notamment.
00:53:32 Parce que maintenant on a un peu des hémisphères, un peu des vies particulières,
00:53:36 mais l'anxiété c'est quelque chose. Alors en plus je les transmis,
00:53:40 et on a des moments, des heures où on se sent vraiment pas bien.
00:53:44 - En général c'est en fin d'après-midi ?
00:53:46 - Vers 17h. - Oui exactement.
00:53:48 On sait bien dans les crèches, comme dans les EHPAD,
00:53:52 c'est entre 17 et 19h que les bébés pleurent,
00:53:56 que les personnes âgées, Alzheimer, s'agitent.
00:53:59 C'est le moment du coucher de soleil, c'est le moment de tous les dangers.
00:54:03 Quand on était des creux maillots, et qu'on voyait la nuit arriver,
00:54:06 on avait la trouille, et ça s'est resté.
00:54:09 - Oui, ça doit être ça.
00:54:12 Parce que nous c'est vraiment une heure où on essaie de faire autre chose,
00:54:15 de changer les idées, sortir des fois, juste aller marcher.
00:54:19 Mais faire autre chose, parce que c'est compliqué.
00:54:23 Et moi c'est notamment le sommeil aussi.
00:54:25 Je vais m'endormir très vite, mais je dors 3 ou 4 heures, pas plus.
00:54:28 - Combien, j'ai pas compris ? - 3 ou 4 heures.
00:54:31 - D'accord, mais c'est pas assez ça. Et vous faites la sieste ?
00:54:34 - Ah pas du tout. - Non.
00:54:36 - Et vous avez des coups de pomme dans la journée ?
00:54:39 - Ah bah même pas. - Même pas.
00:54:41 Donc, désolé Laurence, je vais sûrement vous frustrer,
00:54:44 mais vous avez ce qu'on appelle, probablement, parce que j'ai pas d'enregistrement,
00:54:48 ce qu'on appelle une insomnie subjective.
00:54:50 C'est-à-dire que vous avez perdu la capacité de sentir que vous dormez,
00:54:54 de percevoir votre sommeil.
00:54:56 Et parfois, il y a des personnes qui rêvent qu'elles ne dorment pas.
00:55:00 Et ce qui permet de différencier, c'est que les gens qui dorment 3 ou 4 heures,
00:55:04 objectivement, sont épuisés dans la journée.
00:55:07 Et celles qui, comme vous, sont enfants dans la journée,
00:55:09 en pensant dormir que 4 ou 5 heures, en fait dorment beaucoup plus qu'elles ne croient.
00:55:13 Donc soyez rassurés, votre cerveau marche bien,
00:55:16 mais il faudrait que vous retrouviez des systèmes pour sentir que vous dormez.
00:55:20 - Oui, moi je pense qu'il a été perturbé.
00:55:22 J'ai soigné... Mon mari a été malade, donc il est décédé.
00:55:26 Et j'ai soigné mon mari pendant 2 ans.
00:55:28 Et je pense que c'est là que j'ai perdu mon rythme de sommeil,
00:55:31 parce que je me levais toutes les 3 heures pour lui.
00:55:34 - Oui, vous avez sûrement raison. - Je pense que c'est à ce moment-là,
00:55:37 parce que quand je réfléchis avec le recul de la vie,
00:55:40 parce que... - Bien sûr, oui.
00:55:41 - Je rêve à deux reprises.
00:55:43 Mais la première qui m'a perturbée le sommeil,
00:55:46 c'est vraiment, je pense, cette période-là, quand lui est décédé.
00:55:50 Et depuis qu'il est décédé, j'ai passé une nuit complète, en fait.
00:55:54 - Oui, ce que j'essaie de dire dans mon livre,
00:55:56 ce que j'essaie de lire dans mon livre,
00:55:58 c'est que l'insomnie est une fonction sentinelle.
00:56:02 C'est-à-dire qu'on se réveille tout le temps quand on se sent en danger,
00:56:06 quand on veille sur quelqu'un en danger.
00:56:09 Ça a été bien montré, par exemple,
00:56:10 les enregistrements de sommeil de vaches, qui sont des proies,
00:56:13 elles dorment très mal, sauf si on les met dans leur étable,
00:56:16 où elles sont en sécurité, c'est là qu'elles sont nées, qu'elles sont chouchoutées.
00:56:19 Et là, elles dorment beaucoup mieux, de manière beaucoup moins hachée.
00:56:23 Donc, loin de moi l'idée de comparer à une charolaise,
00:56:26 mais on sent bien que vous avez eu une fonction sentinelle essentielle
00:56:32 quand votre mari était malade, et vous êtes restée une sentinelle.
00:56:35 - Ce qui est bien, Laurence, c'est que vous avez bien analysé ce qui vous arrive.
00:56:39 Donc, déjà, ça montre que vous êtes à l'écoute de vous-même,
00:56:42 et que vous êtes suffisamment intelligente pour comprendre le pourquoi du comment.
00:56:47 Après, à mon avis, ça peut se résoudre.
00:56:49 - Absolument.
00:56:50 - Parce que, finalement, c'est quand même un traumatisme d'avoir son mari malade,
00:56:53 d'être obligée de veiller, et puis ensuite de le perdre.
00:56:56 Donc, là, moi, je pense qu'il faut...
00:56:58 - Il y a une autre chose, en fait, derrière aussi, qui a fait que,
00:57:00 voilà, moi, je me suis relevée, j'ai déménagé,
00:57:02 donc j'ai tout quitté, je suis partie.
00:57:04 Et là, on a eu un grave accident de la circulation avec mon compagnon,
00:57:08 et lui est décédé.
00:57:10 Et ça, c'est encore la nuit, en fait.
00:57:12 - D'accord, et donc vous avez perdu deux compagnons, si je comprends bien.
00:57:15 - Voilà.
00:57:16 - Ah bah oui, attendez, franchement...
00:57:19 - C'est pour ça que j'ai fait beaucoup d'analyses sur moi-même,
00:57:22 et je continue, parce que...
00:57:24 Il fallait importer un bien-être aussi à mes enfants, parce que j'en ai deux.
00:57:27 Et, voilà, mon analyse du sommeil, c'est surtout...
00:57:30 J'ai l'impression que la nuit, c'est quelque chose qui...
00:57:33 - Il y a du danger, là.
00:57:34 - ...qui est très tendance pour moi.
00:57:35 - Oui, il y a du danger pour vous, la nuit.
00:57:36 - Et vous, vous vous réveillez la nuit, ça dure longtemps ?
00:57:38 - Alors, ça dépend.
00:57:40 Ça dépend si je me suis endormie anxieuse ou avec des soucis, ou...
00:57:44 Si je me suis endormie anxieuse, je vais dormir d'autres 3 à 4 heures, peut-être,
00:57:48 3 heures souvent.
00:57:50 Je me réveille pendant 1h30, 2 heures,
00:57:52 et après, je vais me rendormir.
00:57:54 - Vous savez, un truc tout bête, hein, et qui est sans aucun risque,
00:57:58 c'est d'acheter de la mélatonine en spray.
00:58:01 Et vous faites deux pchites sous la langue,
00:58:03 et vous m'en direz des nouvelles.
00:58:05 - D'accord.
00:58:07 - Oui, parce que c'est ça qui fait dormir, la mélatonine.
00:58:10 - Oui, et la mélatonine, quand elle est sous la langue,
00:58:13 on sait qu'on a des veines qui vont directement de sous la langue, dans le cerveau,
00:58:17 sans passer par le foie.
00:58:19 Donc, il y a une énorme économie, la quantité de mélatonine,
00:58:22 et c'est extrêmement rapide.
00:58:24 Donc, il faut vraiment deux pchites, et tac !
00:58:26 En essayant de ne pas vous réveiller.
00:58:29 - Je vais essayer.
00:58:31 Je vais essayer.
00:58:33 - Et vous en direz des nouvelles à Patrick Lemoine.
00:58:35 - Exactement.
00:58:36 - Et du coup, vous allez retenir son prénom.
00:58:38 Si grâce à lui, vous pouvez enfin dormir.
00:58:40 - Madame Laurence Cromagnon.
00:58:42 - J'avais déjà appelé, il y avait Michel Audoul.
00:58:45 - Oui, oui.
00:58:47 - Par rapport à ça, parce que je me réveillais souvent aux mêmes heures,
00:58:49 et il m'avait dit de drainer le foie régulièrement, en fait.
00:58:53 Parce que comme j'avais beaucoup de couvert,
00:58:56 et de réveil la nuit vers 3h,
00:58:59 il m'avait dit, j'avais déjà appelé, mais c'était Michel Audoul.
00:59:03 - Et bien voilà, vous avez une autre réponse tout aussi intéressante, Laurence.
00:59:08 Et encore une fois, quand même,
00:59:10 de ce que vous racontez de votre parcours,
00:59:13 on peut comprendre que la nuit, pour vous, soit dangereuse,
00:59:16 et que quelque part, il y a une sorte de sentinelle qui reste là.
00:59:20 Mais il faut vous aider, évidemment, à retrouver le sommeil.
00:59:23 Et puis, j'imagine aussi qu'à partir du moment
00:59:26 où, grâce à la mélatonine, elle retrouve un peu le sommeil plus facilement,
00:59:32 le corps va s'habituer, et puis elle va retrouver naturellement le sommeil.
00:59:37 - Elle va rentrer dans un cercle vertueux,
00:59:39 puisque la nuit sera de moins en moins dangereuse.
00:59:42 Elle aura de moins en moins besoin d'être sentinelle.
00:59:45 - Voilà. Donc, Laurence, un pchit pchit sous la langue.
00:59:49 - Je vous remercie beaucoup.
00:59:50 - De rien, merci à vous, Laurence.
00:59:52 Allez, on fait une petite pause, on se retrouve pour le Love Conseil.
00:59:55 On va parler de quatre peurs qui nuisent à la relation.
00:59:58 Vous pourrez réagir, bien sûr, vous aussi, Patrick Lemoine.
01:00:00 Et si vous avez envie de converser avec Patrick, vous nous appelez au 0826 300 301, tout de suite.
01:00:05 - Alors, Patrick Lemoine, j'ai trouvé un Love Conseil
01:00:22 que vous allez peut-être pouvoir nous aider à encore mieux comprendre.
01:00:27 Je vais parler des peurs qui nuisent dans une relation,
01:00:31 et j'en ai trouvé quatre.
01:00:33 Alors, la première, elle vient de notre esprit, c'est bien sûr la peur de l'abandon.
01:00:37 Alors, ça fait souvent écho à notre première séparation d'avec maman, bien sûr.
01:00:43 Et puis, nos souvenirs sont loin, et notre peur, elle est souvent difficile à analyser.
01:00:48 La peur de l'abandon, elle est plus ou moins présente chez chacun d'entre nous.
01:00:52 Et c'est la manière dont on accepte la séparation, que ce soit pour quelques heures, quelques jours,
01:00:57 qui indique si on est apte à gérer cette peur de l'abandon ou pas.
01:01:02 Et ça, évidemment, c'est une peur plus ou moins présente chez chacun d'entre nous.
01:01:09 - Oui, et souvent, même, c'est une des grandes causes de l'insomnie, d'endormissement,
01:01:14 c'est que sans dormir le soir, c'est s'abandonner.
01:01:18 On dit toujours que le sommeil, c'est une petite mort.
01:01:21 Et des personnes n'arrivent pas à dormir juste parce que ce serait abandonner le monde,
01:01:27 s'abandonner, abandonner les autres.
01:01:30 Et parfois, pour faire dormir, il faut apprendre à ne pas avoir cette peur.
01:01:34 - À lâcher, évidemment.
01:01:36 Deuxième peur, la peur de la fusion.
01:01:40 Vous savez, la peur que l'amour nous envahisse tant qu'on va se perdre,
01:01:44 qu'on va être obligé de renoncer à soi-même, qu'on va perdre son autonomie,
01:01:47 qu'on va perdre son identité.
01:01:49 Ça, c'est une peur aussi qu'on voit chez certains.
01:01:51 Alors, elle est moins générale, je dirais.
01:01:55 - Oui, je pense qu'il faut en dire.
01:01:57 Là, on est plus dans le registre de la névrose,
01:02:00 alors que la peur de l'abandon est universelle, si on peut dire.
01:02:03 - Bien sûr.
01:02:04 - Donc, la peur de la fusion, à mon avis, ça nécessite une vraie prise en charge.
01:02:08 - Alors, troisième peur, celle de s'engager.
01:02:12 C'est vrai qu'il y a des personnes qui préfèrent continuer à papillonner,
01:02:18 parce que s'engager, c'est renoncer aux autres corps.
01:02:23 C'est quelque part être obligé d'accepter des limites,
01:02:27 tenir compte de quelqu'un d'autre,
01:02:31 peut-être d'être obligé de faire des compromis.
01:02:34 - Oui, mais c'est aussi la peur de ne pas être à la hauteur suffisamment longtemps,
01:02:39 de ne pas tenir dans la durée.
01:02:41 J'ai eu beaucoup de mes patients qui ne voulaient pas s'engager,
01:02:44 parce qu'ils disaient "mais elle va se rendre compte au bout de deux ans que je suis un nul,
01:02:49 donc je ne peux pas m'engager, parce que je ne peux pas supporter qu'elle découvre que je suis un nul".
01:02:53 - Oui, désestime de soi, bien sûr.
01:02:57 Et puis, dernière peur, c'est la peur de l'amour.
01:03:01 Là, on pourrait déjà voir ce qu'on entend par l'amour,
01:03:04 ce que ça signifie l'amour pour vous.
01:03:06 Et derrière cette peur, c'est souvent la peur de souffrir.
01:03:09 C'est vrai que dès qu'on aime quelqu'un,
01:03:11 comme je le dis souvent, il n'y a que les personnes qu'on aime qui peuvent nous faire souffrir.
01:03:15 Et donc, cette peur de souffrir fait que parfois,
01:03:19 on n'ose pas aimer,
01:03:22 on n'ose pas se laisser aller à aimer,
01:03:25 et c'est bien dommage.
01:03:27 - Et pourtant, quelle souffrance délicieuse.
01:03:30 Chaque fois que je vois quelqu'un qui souffre,
01:03:33 soit d'être amoureux, soit d'avoir été abandonné,
01:03:36 je dis "mais quelle chance vous avez, c'est pas un désert votre vie,
01:03:39 vous ne vous ennuyez pas en ce moment, vous souffrez,
01:03:41 mais ce sera tellement des bons souvenirs".
01:03:43 Vous ne me croyez pas maintenant, mais je vous assure que oui,
01:03:46 vous allez adorer cette souffrance d'aujourd'hui.
01:03:49 - Je suis bien d'accord avec vous, à quoi sert la vie si on n'aime pas,
01:03:52 finalement, ce serait bien monotone.
01:03:55 Voilà, merci de ces précisions, Patrick Lemoyne.
01:03:59 On continue avec Cathy, qui nous rejoint.
01:04:02 Bonjour Cathy.
01:04:04 - Bonjour, bonjour Patrick, bonjour Cathy.
01:04:06 - Bonjour Cathy.
01:04:08 - On vous écoute, allez-y.
01:04:10 Vous êtes anxieuse aussi, c'est ça ?
01:04:13 - Oui, c'est ça.
01:04:15 Je pense avoir fait un travail sur moi depuis plusieurs années.
01:04:20 Je pense connaître la source,
01:04:23 et par contre, une fois qu'on connaît la source,
01:04:26 je ne sais pas ce qu'on fait pour aller mieux.
01:04:29 - Ce n'est pas pour ça qu'on la tarie, la source.
01:04:31 - C'est ça.
01:04:33 Savoir d'où ça vient, c'est déjà bien.
01:04:36 Il paraît que c'est 50% du travail,
01:04:39 mais ça n'empêche que c'est ça.
01:04:42 C'est un peu handicapé sur certaines choses de la vie courante,
01:04:45 et c'est très épuisant, je trouve,
01:04:48 parce que c'est en hypervigilance tout le temps,
01:04:51 ça me dépense énormément d'énergie.
01:04:54 Je ne me sens pas forcément en sécurité partout,
01:04:57 donc il faut que je fasse attention.
01:05:00 C'est pas épuisant.
01:05:02 - En fait, Patrick Lemoyne, je crois que c'est un de vos collègues,
01:05:07 le docteur Fanger, qui dit que l'anxiété, elle est utile.
01:05:11 - Indispensable.
01:05:13 On ne survit pas sans anxiété.
01:05:15 - Le problème, c'est quand elle se glisse partout.
01:05:18 - C'est ça.
01:05:20 - L'important, Cathy, ce serait que vous arriviez
01:05:23 presque en auto-hypnose à construire un lieu de sécurité,
01:05:26 un endroit où vous êtes parfaitement sécure,
01:05:29 qui peut être réel, ça peut être une plage, ça peut être votre lit,
01:05:32 ça peut être n'importe où, il peut être imaginaire.
01:05:35 J'ai une de mes patientes, par exemple, son lieu de sécurité,
01:05:37 c'est un nuage en crème chantilly,
01:05:40 dans lequel elle s'installe et elle voyage au-dessus de la France.
01:05:43 C'est aussi une personne très anxieuse.
01:05:45 - Elle a beaucoup grossi ?
01:05:47 - Non, son glycémie est correct.
01:05:50 Elle survole la France dans son nuage de chantilly
01:05:53 et ça lui permet d'apaiser et de rire.
01:05:56 Parce que le rire est tellement anxiolytique,
01:05:59 c'est le meilleur médicament du monde.
01:06:01 Donc elle s'est trouvé ce lieu humoristique de sécurité
01:06:04 et je peux vous dire que ça marche très bien chez elle.
01:06:07 - D'accord, mais à quel moment...
01:06:09 - Elle se pose, elle se met sur son lit,
01:06:11 et elle monte dans son nuage.
01:06:13 - D'accord, chaque fois que vous sentez que vous êtes envahie,
01:06:16 puisque vous avez dit que vous l'avez repérée.
01:06:19 - Oui, mais c'est souvent quand je ne suis pas chez moi,
01:06:21 donc je me demande un peu comment...
01:06:23 Faudrait que je m'assoie dans un coin et que je m'imagine dans mon...
01:06:26 - Oui, absolument.
01:06:28 En contrôlant votre respiration en même temps.
01:06:31 Mais déjà, quand vous êtes parfaitement bien,
01:06:33 imaginez et vivez votre lieu de sécurité.
01:06:36 Soyez dedans, faites corps avec ce lieu de sécurité.
01:06:39 Et ensuite, où vous soyez, il y a toujours un endroit
01:06:41 où on peut s'appuyer, s'asseoir.
01:06:43 Et à ce moment-là, vous créez ce lieu de sécurité.
01:06:46 Et vous verrez, c'est magique.
01:06:47 - Dans son imaginaire.
01:06:49 - Absolument.
01:06:50 - Donc n'importe où, n'importe quand,
01:06:52 vous pouvez l'imaginer et voir que vous êtes dedans.
01:06:55 Mais est-ce qu'un grigri, par exemple, ça peut marcher ?
01:06:58 - Oui, ça peut être aussi ce qu'on appelle les objets contraphobiques.
01:07:01 Par exemple, moi je ne prescris jamais de tranquillisant de somnifère.
01:07:05 Mais je dis parfois, tiens, je vais vous remettre un comprimé de trancsène
01:07:09 qui va rester poche restante.
01:07:11 Donc jamais il est pris.
01:07:13 Mais le fait de savoir que dans ma poche, je peux mettre la main dessus
01:07:17 quand j'ai la trouille et je me dis que je pourrais le prendre
01:07:19 mais je ne le prendrai pas, c'est déjà aussi ça marche.
01:07:21 Donc ça peut être un grigri, ça peut être un fer à cheval si vous êtes cow-boy,
01:07:25 ça peut être une queue de lapin, ou une patte de lapin, porte-bonheur.
01:07:30 Ça peut être n'importe quoi.
01:07:32 Ça peut être une photo aussi.
01:07:34 Mais il faut trouver le lieu de sécurité imaginaire
01:07:37 ou l'objet de sécurité aussi.
01:07:39 Quelque chose de vraiment contraphobique.
01:07:40 - Ce qui est intéressant dans tout ce que vous nous dites depuis 14h, Patrick Lemoine,
01:07:43 c'est que finalement notre pouvoir de l'esprit est beaucoup plus grand
01:07:47 à condition évidemment qu'on arrive à se conditionner de manière positive.
01:07:54 - Oui, mais en même temps l'esprit, je ne sais pas ce que c'est.
01:07:56 Étant donné que quand on pense à notre esprit, c'est bien que nos neurones y font des trucs.
01:08:00 Vous me parlez Brigitte, je vous parle.
01:08:02 Nos neurones, je peux vous dire qu'ils tricotent sous notre crâne.
01:08:05 Et donc chaque fois qu'on pense à quelque chose,
01:08:07 on sécrète des trucs qui peuvent être angoissants, comme pour Cathy,
01:08:12 ou ça peut être au contraire tranquillisant.
01:08:16 L'important c'est d'arriver à faire que notre cerveau va se mettre à sécréter des trucs tranquillisants,
01:08:21 des endos baso-diazépines si on peut dire,
01:08:24 des endos antidépresseurs, des endos tout ce que vous voulez.
01:08:28 Notre cerveau est capable de fabriquer tous les médicaments du monde,
01:08:31 bien mieux que Sanofi, bien mieux que MSD, bien supérieur, bien mieux toléré.
01:08:36 Simplement il faut trouver les clés pour déclencher cette fabrication endogène.
01:08:42 C'est possible, c'est tout à fait possible.
01:08:44 Mais il faut déjà déprogrammer non ?
01:08:46 Oui, mais si Cathy arrive vraiment à forger son lieu de sécurité, à s'y installer,
01:08:53 elle va se déprogrammer au stress, elle va rentrer dans un cercle vertueux,
01:08:58 parce que là elle a tendance à être dans un cercle vicieux.
01:09:01 Il faut casser ce mécanisme, qu'elle comprenne que c'est pas inéluctable,
01:09:05 qu'on a toutes les ressources en soi pour s'en sortir,
01:09:08 pour être positif et puis en gros pour être heureux.
01:09:11 Alors que vous avez aussi des astuces pour la vie couple,
01:09:15 parce que l'anxiété joue beaucoup sur la couple,
01:09:18 il y a des déclencheurs qui font que du coup il suffit de pas grand chose
01:09:21 pour que je me fasse des idées, pour que je me dis "ça y est, c'est oui".
01:09:24 Je rebondis un petit peu sur le love conseil juste avant,
01:09:28 c'est forcément des peurs, mais je pense que l'anxiété c'est des peurs plus ou moins...
01:09:34 - Mais vous avez peur qu'il vous quitte, vous avez peur qu'il vous trompe,
01:09:37 vous avez peur de quoi ? - Oui.
01:09:39 - Ou de tout ? - Ouais, un peu de tout,
01:09:42 mais c'est vrai que la peur d'abandon elle est là, ça c'est sûr.
01:09:45 Et en fait comme je vous ai appelé il y a pas longtemps,
01:09:48 je vous avais dit que je voulais m'éteindre et je pense que du coup
01:09:53 c'est une nouvelle situation qui fait que je ne sais pas...
01:09:55 - C'est depuis que vous êtes mariée que vous avez remarqué
01:09:58 que vous étiez encore plus anxieuse de le perdre ?
01:10:00 - Oui, disons que j'ai toujours été anxieuse dans mes relations,
01:10:03 mais là c'est quelque chose qui a accès et qu'il faut que ça marche quand il arrive.
01:10:07 - Et pourtant si vous épouse c'est que vous êtes quelqu'un d'aimable,
01:10:11 vous vous sentez pas aimable ? - Pas toujours.
01:10:15 - Et pourquoi ? - Quand je suis anxieuse, quand je suis chiante,
01:10:18 quand je m'énerve parce que j'ai peur,
01:10:20 enfin c'est des réactions que j'ai parce que justement j'ai peur.
01:10:24 - Et si c'était justement ça qu'il aimait chez vous,
01:10:26 quand vous êtes anxieuse, quand vous n'êtes pas aimable ?
01:10:29 - Peut-être, mais c'est peut-être une folie douce.
01:10:33 - Oui, je ne pense pas trop.
01:10:36 - Non mais si, c'est facile à comprendre Cathy,
01:10:39 cette peur de le perdre prouve que vous l'aimez tellement,
01:10:43 et donc ça le rassure.
01:10:45 - Il y a un médicament qui est formidable,
01:10:48 qui n'a pas d'effet secondaire, c'est la parole.
01:10:50 Et à partir du moment où de temps en temps, vous programmez,
01:10:53 mais vraiment formellement, un jour de débriefing,
01:10:57 où vous en discutez avec lui,
01:10:59 et il vous expliquera qu'il n'y en a pas deux comme vous,
01:11:03 et qu'effectivement, ce qu'il aime chez vous,
01:11:06 c'est autant vos accès de mauvaise humeur,
01:11:09 qu'au contraire vos crises d'amour,
01:11:11 et que vous c'est pareil.
01:11:13 Mais il va falloir vraiment que vous vous enleviez de la tête,
01:11:16 que vous n'êtes pas suffisante.
01:11:19 Il va falloir quand même un petit peu enlever votre estime de soi.
01:11:22 - Oui, il va falloir...
01:11:23 - Parce que vous n'aimez pas assez,
01:11:24 vous ne vous respectez pas assez,
01:11:26 vous êtes quelqu'un de bien, c'est évident.
01:11:29 Donc essayez d'en prendre conscience,
01:11:31 peut-être voyez quelqu'un qui va vous aider à augmenter cette estime de soi,
01:11:35 et je ne vois pas comment ça pourrait ne pas aller.
01:11:39 - D'accord.
01:11:40 J'espère qu'il sera capable de formuler ça.
01:11:42 - Mais voyez, vous êtes toujours en train de douter,
01:11:44 faites-vous confiance et faites-lui confiance.
01:11:47 Et peut-être que vous pouvez lui demander
01:11:50 de vous enregistrer un petit message
01:11:52 qui vous dit qu'il vous aime
01:11:54 et qu'il est content de vous avoir épousé
01:11:56 et qu'il veut finir sa vie avec vous.
01:11:58 Et puis quand vous êtes un petit peu anxieuse, vous écoutez ça.
01:12:01 - Oui.
01:12:02 - C'est possible ça ?
01:12:03 - C'est vrai que je ne sais toujours pas ce qu'il aime chez moi
01:12:05 parce qu'il a du mal à discuter de ce genre de choses.
01:12:08 - Ben il faut...
01:12:09 - J'aimerais savoir ce qu'il aime chez moi.
01:12:12 - Parfois, si la parole n'est pas facile,
01:12:15 ça peut être le dessin,
01:12:16 ça peut être la musique,
01:12:18 ça peut être n'importe quoi.
01:12:19 Il faut trouver un média qui lui corresponde.
01:12:21 - D'accord.
01:12:22 - Mais je pense que l'idée de Brigitte est géniale.
01:12:24 Je n'y avais jamais pensé,
01:12:25 mais je vais la rajouter à mon arsenal thérapeutique,
01:12:28 comme on dit, je pense.
01:12:29 - Oui, bien sûr.
01:12:30 - Avoir un message enregistré sur son téléphone
01:12:33 qui, de temps en temps, est rassurant.
01:12:34 Mais ça peut être, s'il dessine bien,
01:12:36 ça peut être une photographie de ce dessin d'amour.
01:12:39 - Oui, un cœur avec votre nom à l'intérieur.
01:12:43 Enfin, quoi que ce soit,
01:12:45 mais une sorte de chose que vous pouvez,
01:12:47 à ce moment-là, quand vous avez peur,
01:12:49 le...
01:12:50 - Oui.
01:12:51 - Vous rappuyez là-dessus.
01:12:52 - Je vais voir.
01:12:53 - Vous pouvez la jouer, Saint-Exupéry.
01:12:54 "Dessine-moi ton amour."
01:12:55 - Oui, je vais lui dire, ça va voir ce qu'il va me faire.
01:12:58 - Oui, si ça se trouve, ce sera génial.
01:13:00 - Eh oui, eh oui.
01:13:02 - D'accord.
01:13:03 - Promis ?
01:13:04 Merci, Cathy.
01:13:05 - Promis, je vais lui dire.
01:13:06 Merci beaucoup.
01:13:07 - Allez, une petite pause,
01:13:08 et puis il est déjà temps de conclure
01:13:09 avec Patrick Lemoine, qui est avec nous,
01:13:11 et vous pouvez, bien sûr, réagir.
01:13:13 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ?
01:13:17 0826 300 300
01:13:21 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live
01:13:24 réservé aux adultes.
01:13:26 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
01:13:30 - Eh bien, nous sommes avec un homme de Cro-Magnon,
01:13:32 Patrick Lemoine.
01:13:34 - Sapiens, Sapiens, s'il vous plaît.
01:13:36 - Non, mais je dis ça parce que vous aimez bien,
01:13:39 et je suis d'accord avec vous, moi.
01:13:41 Je pense qu'on se trompe quand on croit
01:13:43 qu'on a énormément évolué.
01:13:45 Bien sûr qu'on a évolué,
01:13:47 mais beaucoup de nos symptômes
01:13:49 viennent de nos origines humaines.
01:13:52 - La peur du chien, c'est la peur du loup,
01:13:55 de nos ancêtres.
01:13:56 La peur des araignées, c'était légitime.
01:13:58 - La peur du serpent,
01:13:59 et combien de personnes ont peur du serpent ?
01:14:01 Alors je sais bien que les psychanalystes,
01:14:03 ils voient un symbole phallique,
01:14:04 mais enfin, c'est quand même...
01:14:06 - Ce que je trouve, pour ma part, totalement absurde,
01:14:08 parce qu'il n'y a pas un symptôme, un symbole.
01:14:10 - Moi, je n'ai jamais vu un pénis se ramper comme ça.
01:14:12 - Rarement.
01:14:13 Thaumière, rassurez-vous, je m'égare.
01:14:16 - Sauf si vous avez beaucoup bu, comme les chèvres,
01:14:19 que vous souliez quand vous étiez petit, Patrick Lemoyne.
01:14:22 Bon, allez, revenons à nos moutons,
01:14:25 et non pas à nos chèvres,
01:14:27 et à l'insomnie.
01:14:29 Et Marie-Christine est avec nous.
01:14:31 Bonjour.
01:14:32 - Bonjour Brigitte, bonjour M. Lemoyne.
01:14:35 - Bonjour Marie-Christine.
01:14:37 - Un merci appuyé à Brigitte.
01:14:39 Je vous écoute quasiment tous les jours,
01:14:41 et vous me faites énormément du bien.
01:14:43 - Merci Marie-Christine.
01:14:45 - À quoi votre accent ? Vous êtes damien ou de Maubeuge, non ?
01:14:48 - Ah non, je suis de Nariégeoise.
01:14:50 - Ah bon ?
01:14:52 - J'habite entre Choua et Saint-Jérôme.
01:14:55 - Ah alors.
01:14:56 - Voilà.
01:14:57 Donc, j'arrive en fin de course, là.
01:15:00 Bon, tout a été dit, je me suis retrouvée dans tous vos propos.
01:15:04 Donc, je suis quelqu'un qui, à moi seule,
01:15:07 est frappée d'anxiété,
01:15:10 de dépression ancienne,
01:15:13 et de troubles du sommeil toujours présents.
01:15:15 Voilà.
01:15:16 Alors, ma question était,
01:15:19 y a-t-il un problème héréditaire ?
01:15:21 Mais vous avez répondu à ma question.
01:15:24 On suspecte peut-être un gène
01:15:27 qui pourrait transmettre l'anxiété.
01:15:30 Dans mon cas, ça pourrait aussi s'expliquer
01:15:33 par un contexte insécure durant l'enfance,
01:15:37 lié à d'énormes problèmes.
01:15:39 Mes dépressions étaient plutôt liées
01:15:42 à des événements douloureux.
01:15:45 Et mes troubles du sommeil sont toujours présents.
01:15:48 Alors, bon, j'ai souvent consulté.
01:15:52 J'ai pas trouvé de réponse
01:15:55 et de remède à mes problèmes.
01:15:58 Je me suis réfugiée dans des lectures.
01:16:01 Et puis, bon, j'ai 70 ans,
01:16:04 donc déjà, j'ai beaucoup de recul
01:16:06 et je suis en mesure d'expliquer pas mal de choses.
01:16:09 J'ai trouvé des remèdes,
01:16:12 des remèdes personnels.
01:16:15 Comme quoi, par exemple, Marie-Christine ?
01:16:18 Je fuis les situations stressantes.
01:16:21 Très bien, oui.
01:16:22 C'est-à-dire que je lis seule,
01:16:24 à la campagne, entourée d'amis,
01:16:27 je fais de la marche, je danse et un peu de sport.
01:16:31 Et comme cela vient d'être dit,
01:16:33 donc j'ai trouvé des parades à mes troubles.
01:16:37 Voilà.
01:16:38 Ce qui m'intéresse et dont on ne parle pas assez,
01:16:42 c'est le microbiote.
01:16:44 Bon, je suis aussi une ancienne infirmière,
01:16:46 donc je m'intéresse à tout ce qui est médical,
01:16:48 paramédical et voilà.
01:16:50 On ne parle pas assez du microbiote
01:16:53 et je suis convaincue de l'importance
01:16:56 du microbiote dans le fonctionnement de l'être humain.
01:17:00 Et de certaines vitamines aussi.
01:17:04 Voilà.
01:17:05 Je pense que le gène,
01:17:09 on ne peut pas le détecter encore, professeur.
01:17:12 Non, pas encore.
01:17:13 En plus, ce n'est pas un gène,
01:17:15 c'est un ensemble de gènes très complexes, très variés.
01:17:18 Mais à vous entendre, Marie-Christine,
01:17:20 je me dis que vous êtes finalement
01:17:21 quelqu'un de totalement normal.
01:17:23 Non, mais je suis sérieux.
01:17:25 Là encore, c'est un de mes arguments de ce bouquin.
01:17:28 Chaque symptôme a une utilité,
01:17:31 et il a une cause, et il a une fonction.
01:17:33 Or, vous, vous nous expliquez que si vous êtes anxieuse,
01:17:35 c'est que vous avez été insécure quand vous étiez petite,
01:17:38 que si vous avez déprimé,
01:17:40 c'est que vous avez eu des pertes,
01:17:42 vous avez eu des malheurs,
01:17:43 et que vous vous êtes défendu.
01:17:44 Quant à l'insomnie, on comprend bien que vous ayez besoin,
01:17:46 la nuit, de temps en temps,
01:17:48 si vous êtes si insécure,
01:17:49 de jouer les sentinelles.
01:17:50 Donc, vous utilisez la bonne défense
01:17:52 face à la bonne situation.
01:17:54 Vos symptômes sont abonnéciants.
01:17:56 Donc, vous êtes quelqu'un de normal.
01:17:58 Alors, après, il faut vivre avec.
01:18:00 Il faut trouver des accommodements.
01:18:02 C'est ce que vous nous avez expliqué,
01:18:04 c'est-à-dire que vous fuyez les causes de votre souffrance.
01:18:07 Et c'est très bien, continuez comme ça.
01:18:09 Et puis, en effet, un des meilleurs médicaments du monde,
01:18:12 c'est la marche.
01:18:13 C'est archi-démontré.
01:18:14 Même dans une maladie aussi biologique que le trouble bipolaire,
01:18:17 une heure de marche par jour a été montrée
01:18:19 presque aussi efficace que les médicaments antirejuste,
01:18:22 ce qu'on appelle les timorégulateurs.
01:18:24 Donc, vous faites tout juste, tout bien.
01:18:26 Reste le microbiote, dont on sait qu'effectivement,
01:18:29 il produit, il sécrète énormément de produits,
01:18:33 bien pour nous.
01:18:34 Et qu'en plus, si on n'en prend pas soin,
01:18:36 il y a des inflammations digestives
01:18:39 qui se transmettent au cerveau.
01:18:41 On pense maintenant qu'il y a un lien
01:18:43 entre le microbiote et la maladie de Parkinson,
01:18:45 et la maladie d'Alzheimer,
01:18:47 et la sclérose en plaques.
01:18:48 Donc, effectivement, les psychiatres,
01:18:51 en particulier les médecins en général,
01:18:53 ne prennent pas assez soin de ce microbiote.
01:18:55 Les probiotiques, les alimentations équilibrées,
01:18:58 les vitamines, les oméga-3,
01:19:00 tout ça, c'est complètement important.
01:19:02 Voilà.
01:19:04 Donc, le fait que vous disiez
01:19:06 que nous sommes des gens normaux
01:19:09 me réconforte énormément
01:19:12 parce qu'on se heurte aussi à des incompréhensions.
01:19:15 Et surtout de la part de nos proches.
01:19:18 Je ne citerai pas de noms,
01:19:20 mais cette incompréhension est une douleur.
01:19:23 Parce qu'on ne se met pas à la portée des gens
01:19:26 et on vous renvoie au psychiatre.
01:19:28 Voilà ce que je voulais dire.
01:19:31 Cette émission m'a fait énormément de bien.
01:19:34 Continuez à être normal,
01:19:35 et surtout ne soyez pas dans la norme.
01:19:37 Ce n'est pas votre style.
01:19:38 Oui.
01:19:39 Des fois, j'ai des graines de folie, oui.
01:19:41 Oui, mais tant mieux.
01:19:42 C'est comme ça que j'ai présenté ce livre.
01:19:45 On voit bien, Patrick Lemoyne,
01:19:47 que vous avez rassuré beaucoup de personnes
01:19:49 parce que, oui,
01:19:52 on entend souvent Marie-Christine,
01:19:55 Taka, Faucon, etc.
01:19:58 Mais non, quand on est hyper émotif,
01:20:01 quand on est très anxieux,
01:20:03 c'est plus compliqué, c'est plus difficile.
01:20:06 Mais en même temps, c'est possible.
01:20:08 Alors moi, j'ajouterais juste
01:20:10 une petite ordonnance, Marie-Christine,
01:20:12 parce que vous avez beaucoup d'amis,
01:20:14 et ça c'est très bien,
01:20:15 parce que vous êtes entourés,
01:20:16 et on n'est pas des animaux solitaires.
01:20:18 Donc c'est bien.
01:20:19 Vous marchez, c'est formidable.
01:20:20 Vous dansez, en plus, c'est très très bien.
01:20:22 Lucie Vincent, qui est neuroscientifique,
01:20:26 rappelle que la danse est un excellent
01:20:29 moyen de reconnecter nos neurones, etc.
01:20:34 Moi, j'ajouterais juste un tout petit peu de masturbation.
01:20:38 Parce que ça, ça fait du bien aussi.
01:20:40 Mais j'ai une vie sexuelle, Brigitte.
01:20:42 Ah bah alors, tout va bien.
01:20:44 Mais je ne croyais pas,
01:20:45 la masturbation est remboursée par la sécu.
01:20:47 Ça devrait.
01:20:49 Ah bah écoutez, pour une fois qu'il y a une chose
01:20:53 qui fait du bien pour notre santé,
01:20:55 et qui peut être pratiquable n'importe quand, n'importe où,
01:20:59 enfin n'importe où, peut-être pas quand même.
01:21:01 N'importe où, peut-être pas exagérée.
01:21:03 Non mais je veux dire que je fais des rencontres.
01:21:05 Bah alors, parce que vous nous avez dit
01:21:07 que vous étiez seule,
01:21:08 alors moi c'est pour ça que je me disais...
01:21:10 Oui, oui, mais je vis seule,
01:21:11 je vis seule parce que la vie à deux,
01:21:13 par rapport à tout ce que vous avez évoqué auparavant,
01:21:16 ça génère de la souffrance et de l'anxiété aussi.
01:21:19 La peur de l'abandon, la peur de ne pas être assez aimée.
01:21:22 Enfin moi je souffre de tout ça quoi.
01:21:25 Je persiste Marie-Christine, vous allez vraiment bien.
01:21:27 Continuez comme vous êtes.
01:21:29 Ne cherchez pas à être dans la norme,
01:21:31 c'est pas votre style.
01:21:32 Vous avez une originalité, vous avez réfléchi,
01:21:35 vous avez élaboré.
01:21:36 Bravo, c'est tout ce que je peux vous dire.
01:21:38 Mais il y a une chose quand même,
01:21:39 j'en profite parce que je pense que c'est de ça
01:21:41 dont vous parlez Marie-Christine.
01:21:42 En fait, vous devez surtout avoir des critiques
01:21:45 d'autres femmes, parce que les femmes
01:21:48 quand on sort du lot, elles n'aiment pas ça.
01:21:50 Il y a une sorte de... Non ?
01:21:53 Alors je ne sais pas comment je suis perçue par les femmes.
01:21:56 Bon, mes amis me comprennent, c'est bien.
01:21:58 Mais c'est surtout par rapport à deux membres
01:22:01 de ma famille féminine, féminin pendant,
01:22:04 qui me font beaucoup souffrir.
01:22:07 Prenez de la distance, vous ne laissez pas embêter
01:22:10 par des personnes qui...
01:22:13 C'est ce que je fais un peu.
01:22:16 Mais ça, dans les familles, de toute façon,
01:22:19 dès qu'on sort un peu du lot, on est stigmatisé,
01:22:21 Patrick Lemoyne.
01:22:22 Oui, vous savez bien, le fameux "famille, je vous hais",
01:22:25 c'est-à-dire on ne choisit pas sa famille.
01:22:27 Et effectivement, on a tous, dans chacune de nos familles,
01:22:30 des gens pas très bienveillants, jaloux.
01:22:33 Votre atypicité, votre mépris des conventions,
01:22:38 forcément n'est pas accepté de tout le monde.
01:22:40 Mais tant pis, prenez vos distances.
01:22:43 On voit bien que vous êtes capable complètement
01:22:45 de trouver des compromis.
01:22:47 Donc, continuez.
01:22:49 Et puis, je précise de toute façon que ce soit
01:22:52 des familles dysfonctionnelles ou des familles
01:22:54 qui vont bien, c'est pareil, il y a toujours le vilain
01:22:56 petit canard.
01:22:57 C'est pas spécialement votre famille qui était
01:23:00 certainement, évidemment, pas terrible,
01:23:02 puisque vous avez bien parlé de votre enfance.
01:23:05 Merci en tout cas, Marie-Christine.
01:23:07 Patrick Lemoine, donc on va conclure.
01:23:10 Ça s'appelle "À quoi servent les symptômes ?"
01:23:13 C'est aux éditions Odile Jacob.
01:23:15 Vous parlez évidemment de beaucoup de symptômes.
01:23:20 On a surtout parlé de l'anxiété,
01:23:23 mais il y en a beaucoup d'autres dans ce livre.
01:23:28 Et vous commencez surtout par un chapitre intéressant
01:23:31 qui montre que, oui, l'humanité évolue,
01:23:35 mais pas si vite que ça, on l'a dit aussi.
01:23:39 Mais vous abordez aussi la toxicomanie,
01:23:44 la psychose, Alzheimer.
01:23:47 Donc, je précise pour ceux qui nous écoutent,
01:23:49 s'ils ont envie de découvrir d'une autre manière
01:23:53 tous ces symptômes, je pense que c'est un livre
01:23:57 qui peut vraiment nous rassurer tous.
01:24:01 Et bravo.
01:24:03 Et j'espère faire rire un peu.
01:24:05 Oui, de toute façon, votre humour,
01:24:08 on l'a compris maintenant, c'est parce que c'est une bonne manière d'aller bien
01:24:11 que vous avez gardé votre humour.
01:24:13 En tout cas, merci beaucoup Patrick Lemoine.
01:24:16 C'est aux éditions Odile Jacob.
01:24:18 Et puis, je vous dis à une prochaine fois, bien sûr.
01:24:22 Tout de suite, vous retrouvez Alexandre de Levanne.
01:24:25 Et demain, on retrouve un de vos collègues.
01:24:28 Il est pédopsychiatre, il s'appelle Stéphane Clerget.
01:24:31 Et lui aussi vient de sortir un livre sur notre cerveau.
01:24:33 Donc, il nous en dira peut-être un peu beaucoup.
01:24:35 Mais j'avais envie avec lui de revenir sur cette fameuse
01:24:38 éducation à la sexualité.
01:24:40 On entend tout et son contraire depuis quelques temps.
01:24:43 Il avait écrit, je crois que c'était dans les années 2000, un livre.
01:24:46 "Nos enfants ôtent aussi un sexe".
01:24:49 Et on abordera ce sujet avec lui, avec Stéphane Clerget.
01:24:52 Merci beaucoup Patrick Lemoine.
01:24:54 C'est moi, Brigitte.
01:24:55 Et je vous souhaite une bonne fin de journée avec Alexandre de Levanne.
01:24:59 Sud Radio, parlons vrai.