• il y a 8 mois
Avec Robert ZUILI, Psychologue clinicien, coach en entreprise, auteur de plusieurs ouvrages et de « Le pouvoir des liens » - Éditions Mango.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-03-27##
Transcription
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:05 Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.
00:00:08 Quand on se fait pâinter, on en a vécu tout.
00:00:10 14h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:00:14 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:18 Alors on parle d'amour tous les jours dans cette émission
00:00:20 et parfois même nous parlons d'amour charnel.
00:00:23 D'autres fois, nous abordons l'amitié et puis bien sûr aussi l'amour familial.
00:00:28 Et puis j'aime bien de temps en temps rappeler l'amour de soi,
00:00:31 ce qui n'a rien à voir avec l'amour propre,
00:00:33 parce que justement quand il y a de l'amour propre en général,
00:00:36 il n'y a plus beaucoup de place à l'amour.
00:00:40 J'aime bien aussi cette lame du tarot de Marseille qui s'appelle "L'amoureux"
00:00:43 parce qu'elle nous montre bien les deux faces de l'amour,
00:00:47 le côté sage, raisonnable de l'amour qui se construit au fil du temps.
00:00:51 Et puis l'amour beaucoup plus charnel.
00:00:55 Alors cet amour-là, à mon avis, est quand même très important
00:00:58 puisque c'est cet amour-là qui nous rappelle à quel point nous sommes vivants,
00:01:03 puisque quand on est dans cet amour charnel,
00:01:06 on a cet élan vital qui nous envahit.
00:01:11 Enfin bref, on va parler d'amour évidemment durant deux heures,
00:01:15 mais parce que c'est le désir de Robert Zwily, notre invité aujourd'hui.
00:01:19 Vous le connaissez sans doute, c'est notre docteur en émotions,
00:01:22 comme j'aime à dire souvent.
00:01:23 Et Robert Zwily a eu envie d'aborder ce sujet
00:01:26 parce qu'il veut aborder les différents types d'amoureux.
00:01:29 Alors je ne sais pas très bien ce qu'il entend par là,
00:01:32 et il va nous l'expliquer dans un instant,
00:01:34 mais je vous invite vous aussi à venir nous parler d'amour.
00:01:37 Votre numéro, notre numéro, vous le connaissez, c'est le 0 826 300 300.
00:01:41 Bonjour Robert Zwily.
00:01:44 Bonjour Brigitte, ravie de vous retrouver.
00:01:48 Mais moi aussi, moi aussi, parce que vous savez que je vous aime beaucoup
00:01:51 puisqu'on parle d'amour aujourd'hui, disons-le, disons-le franchement.
00:01:55 Merci de le dire Brigitte, c'est vrai que je t'ai croqué.
00:01:57 Eh bien, vous vouliez aborder ce sujet et parler des différents types d'amoureux.
00:02:03 Pourquoi ? Qu'est-ce que vous avez envie d'en dire ?
00:02:07 Ce n'est pas un projet particulier,
00:02:10 c'est que vous savez que je traite la thématique des émotions,
00:02:14 que ça fait de longues années que j'explore ce territoire émotionnel
00:02:18 pour mieux en comprendre les contours, la densité
00:02:21 et ce que ça provoque en nous en tant qu'être humain.
00:02:25 Et on ne fait pas toujours le lien entre amour et émotions.
00:02:31 Et en fait, quand on fait le lien avec l'amour et les émotions,
00:02:35 on se rend compte que chacun d'entre nous,
00:02:38 on n'a pas la même façon d'interagir avec l'autre dans le cadre d'un registre amoureux
00:02:42 et que justement, à l'aune de cette compréhension émotionnelle de la relation,
00:02:50 on peut identifier différentes typologies d'amoureux.
00:02:53 On n'est pas forcément le même amoureux en fonction de la manière dont on interagit avec nos propres émotions.
00:02:58 Et c'est ça qui m'a paru intéressant d'explorer.
00:03:00 Je n'avais pas d'idée particulière, alors ça m'a amené à y réfléchir en amont de notre émission
00:03:07 et à identifier en gros quatre types d'amoureux.
00:03:11 Alors évidemment, en fonction des quatre émotions, j'imagine.
00:03:16 Par exemple, je vois que vous le disiez Brigitte.
00:03:19 Toujours, toujours.
00:03:20 Et parmi ces quatre, on va les explorer parce qu'ils ont chacun une typologie bien précise.
00:03:27 Et probablement que quand on va évoquer ces traits,
00:03:29 ça va vous faire penser à quelqu'un dans sa manière d'aimer.
00:03:35 Il y a l'amoureux que j'appelle le sauveur.
00:03:38 On va y revenir.
00:03:41 Mais ce sauveur, il a besoin d'aimer l'autre pour lui rendre service.
00:03:47 Il y a l'amoureux victime.
00:03:49 Ce n'est pas péjoratif, il n'y a pas de jugement de valeur.
00:03:52 Mais l'amoureux victime, lui, il a besoin d'être reconnu en tant que quatre aimants.
00:03:58 Et puis il y a l'amoureux anxieux.
00:04:00 Cet amoureux anxieux, il a besoin de contrôler, vous savez, le quotidien relationnel
00:04:07 pour se sentir plus en sécurité dans sa relation amoureuse.
00:04:10 Donc il a besoin d'être rassuré, vous voulez dire, l'amoureux anxieux.
00:04:14 Oui, oui, oui, oui.
00:04:17 Mais sans parfois demander l'autorisation à l'autre.
00:04:19 C'est ça qui est intéressant.
00:04:20 Et puis il y a l'amoureux romantique.
00:04:22 Lui, il vit dans un idéal amoureux.
00:04:25 Et pareil, ça n'est pas péjoratif.
00:04:27 Mais chacun dispose de caractéristiques particulières.
00:04:30 Et on peut assister des romances.
00:04:33 Des amoureux qui vont puiser un petit peu dans différentes typologies.
00:04:38 Et c'est ça la richesse de la relation d'amour.
00:04:41 Mais alors, quel rapport avec les quatre émotions ?
00:04:44 Parce que sauveur, victime, anxieux, romantique.
00:04:47 Je ne suis pas sûre d'arriver tout de suite à mettre la bonne émotion en face de l'un et de l'autre.
00:04:52 L'amoureux sauveur ?
00:04:56 Oui, vous voulez dire quelque chose ?
00:04:59 Oui, oui, oui, non mais je suis sûre que ça intéresse beaucoup les auditeurs.
00:05:02 Parce que nos quatre émotions, je les rappelle pour peut-être ceux qui seraient...
00:05:07 La colère, la joie, la tristesse et la peur.
00:05:13 Merci.
00:05:14 Alors la peur, on dirait que c'est l'anxieux peut-être ?
00:05:17 Oui, tout à fait.
00:05:19 Le sauveur, c'est celui qui est ému globalement, majoritairement,
00:05:23 par un élan lié à la tristesse dans sa relation amoureuse.
00:05:29 D'accord, c'est sa tristesse qui lui donne envie de sauver les autres ?
00:05:34 Oui, qui lui donne envie parfois même de se sacrifier dans la relation amoureuse.
00:05:40 Parce qu'on dit qu'il n'a de valeur que d'exister à travers la vie.
00:05:44 Alors la colère, ce serait le victime, j'imagine ?
00:05:48 Exactement.
00:05:49 Je dis "le", pas "vous".
00:05:51 Oui, merci, évidemment.
00:05:53 Mais c'est votre biais émotionnel, ça Brigitte, c'est pas grave.
00:05:56 J'assume, j'assume.
00:05:58 Oui, parce que comme vous dites toujours,
00:06:01 j'essaye de suivre et donc d'expliquer aux auditeurs,
00:06:05 parce qu'il faut vous suivre quand même, envers lui.
00:06:07 La colère, c'est souvent dû à un sentiment d'injustice.
00:06:11 Donc, si on a été maltraité, on est victime.
00:06:15 Exactement, on est dans une posture où on est osagué
00:06:19 par rapport aux préjudices potentiels que l'autre pourrait nous faire subir.
00:06:23 Et donc, on capte tous les signaux faibles
00:06:26 qui font qu'on n'a pas la reconnaissance qu'on mérite.
00:06:29 D'accord.
00:06:30 Une femme vient changer de coiffure et son mari lui dit rien,
00:06:34 ben voilà, ça y est, c'est ça, c'est pas normal.
00:06:38 Si il s'intéressait vraiment à moi, il aurait remarqué mon changement de coiffure,
00:06:41 mais non, comme d'habitude, il s'en fout.
00:06:43 Bon, et alors donc, la joie, ce serait l'amour romantique ?
00:06:48 Le romantique, oui.
00:06:50 Moi, je sais pas, la joie, je la vois plus sexuelle que romantique, moi, personnellement.
00:06:54 Ça doit être mon biais aussi cognitif.
00:06:57 Oui, la joie dans l'amour, c'est la conclusion, c'est pas un objectif.
00:07:04 La conclusion, c'est effectivement le plaisir.
00:07:07 Mais on peut avoir de l'amour carnel, heureusement, dans ces quatre dimensions.
00:07:12 L'amour carnel n'est pas réservé qu'à la joie.
00:07:15 Heureusement, chacun d'entre nous, et même les dépressifs,
00:07:19 même si parfois ils ont une libido en berne,
00:07:22 l'amour peut restaurer, en tout cas, l'acte carnel peut restaurer un peu l'estime de soi.
00:07:28 Donc, c'est très précieux de faire l'amour, quel que soit le type d'amoureux que nous puissions être.
00:07:33 D'accord. Alors, j'invite ceux qui nous écoutent à réfléchir un petit peu.
00:07:39 Donc, si vous avez tendance à être plutôt sauveur, victime, anxieux ou romantique,
00:07:43 ça pourrait vouloir dire que votre émotion principale, c'est la tristesse, la colère, la peur ou la joie.
00:07:49 Vous êtes d'accord avec cette...
00:07:51 Oui, évidemment.
00:07:52 Ce raccourci, si je puis dire.
00:07:53 Vous avez bien résumé les fondamentaux.
00:07:55 J'ai appris la leçon.
00:07:56 J'ai appris votre leçon.
00:07:57 Je vois ça, je vois ça, ça fait plaisir.
00:08:00 Et alors, justement, est-ce que...
00:08:02 Oui.
00:08:03 Pardon. Est-ce que quand on est, par exemple, plutôt sauveur, avec donc une dimension de tristesse,
00:08:09 on peut se retrouver avec quelqu'un de victime, de romantique, d'anxieux ou de sauveur lui-même ?
00:08:15 Oui, bien sûr. Il y a des typologies relationnelles qui vont bien ensemble.
00:08:20 Le sauveur...
00:08:22 Va bien avec la victime, j'imagine.
00:08:24 Oui, parce qu'il va essayer de réparer le préjudice de la victime.
00:08:29 Mais il va bien aussi avec l'amoureux anxieux, parce qu'il va tout faire pour le rassurer.
00:08:41 Par contre, il peut agacer un peu le romantique.
00:08:44 On peut l'imaginer, oui.
00:08:46 En tout cas, on les invite à nous rejoindre, à nous dire quel genre de type d'amoureux ils sont,
00:08:52 ou bien quels seraient peut-être leurs problèmes, parce qu'ils sont avec un amoureux qui vraiment ne leur correspond pas.
00:08:58 0826 300 300, Robert Zulé, on vous retrouve dans un instant.
00:09:02 Et nous aurons Marie qui va témoigner dans un instant également.
00:09:05 Cette semaine, Sud Radio vous offre votre séjour pour 4 personnes,
00:09:11 en famille, au Futuroscope, avec une nuit d'hôtel et les petits déjeuners.
00:09:15 Vous découvrirez chasseurs de tornades, élus meilleure attraction au monde.
00:09:19 Préparez-vous à être tapé par une tornade époustouflante,
00:09:23 mais aussi Objectif Mars, le premier roller-coaster du Futuroscope.
00:09:27 Vous succombrez à 40 attractions et chacun aura sa préférée.
00:09:31 Écoutez le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Rocher et gagnez votre séjour au Futuroscope avec Sud Radio.
00:09:41 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:09:45 Nous parlons d'amour aujourd'hui avec Robert Zulé, psychologue clinicien, notre docteur en émotions,
00:09:51 et qui a justement une manière un peu différente de nous évoquer l'amour aujourd'hui,
00:09:55 puisqu'il nous parle des 4 types d'amoureux, sauveurs, victimes, anxieux, romantiques.
00:10:01 Marie est avec nous, bonjour Marie.
00:10:04 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Robert.
00:10:06 Merci d'être avec nous.
00:10:08 Alors justement, vous parlez aussi de l'amour pour soi, vous avez appris à vous aimer vous-même,
00:10:14 et ça c'est peut-être intéressant aussi parce que Robert Zulé,
00:10:18 en fonction de nos émotions, évidemment qu'on ne va pas avoir la même manière de s'aimer.
00:10:23 Et oui, si on prend l'exemple du sauveur, il a du mal à s'aimer potentiellement,
00:10:33 il a besoin de l'amour de l'autre pour investir sa propre capacité à s'apprécier, à s'accorder de la valeur.
00:10:41 Seul, il a du mal à considérer qu'il vaut quelque chose.
00:10:44 Il se met facilement en question et il doute de lui en permanence.
00:10:48 Ça peut être très fatigant.
00:10:50 Quand c'est pas trop fort, ça lui donne une grande capacité d'écoute.
00:10:54 Donc c'est des gens qu'on a envie d'avoir dans notre entourage,
00:10:57 parce qu'on peut leur parler facilement, vous savez.
00:11:00 Ils font preuve de cette empathie naturelle que d'autres n'ont pas, l'amoureux victime,
00:11:05 a peu cette faculté d'empathie à l'extrême, il est même dans un chantage affectif.
00:11:11 Donc oui, on n'a pas tous la même façon de s'aimer,
00:11:15 et ça nous renvoie à cette question de l'estime de soi, à quelle valeur on s'accorde intimement.
00:11:21 Ça n'a rien à voir avec la confiance,
00:11:23 que ce soit avoir une faible estime de soi, mais apparaître confiant,
00:11:26 on ne sera pas des mêmes sujets.
00:11:29 Je suis curieux d'écouter Marie.
00:11:31 Eh bien moi aussi Marie, on vous écoute alors.
00:11:34 Eh bien moi en fait, je suis un peu un mix de l'amoureuse sauveur, anxieuse et romantique.
00:11:41 Et en fait, j'ai beaucoup été par le passé dans la dépendance affective.
00:11:47 Et donc j'ai le syndrome du sauveur,
00:11:50 donc j'étais vraiment la sauveuse à faire passer les besoins de l'autre avant mes propres besoins.
00:11:55 Et être vraiment dans la dépendance affective,
00:11:59 parce que, avec mes blessures d'enfance,
00:12:02 de avoir ce besoin de sécurité, de se sentir aimé.
00:12:07 Et puis c'est vrai que je suis passionnée aussi,
00:12:09 donc quand j'aime, c'est en général passionnément,
00:12:13 et je faisais passer l'autre avant moi.
00:12:16 Et bien évidemment, la vie nous fait travailler,
00:12:23 et donc j'ai rencontré des personnes qui ne me correspondaient pas.
00:12:27 La dernière fois, j'étais dans une relation toxique,
00:12:31 et je vous avais appelé sur le thème de la colère,
00:12:35 puisque j'étais en train d'essayer de me reconstruire après cette histoire terminée.
00:12:42 Et donc j'ai avancé, effectivement.
00:12:45 J'essaie de sortir du triangle de Cartman,
00:12:48 et d'apprendre à m'aimer moi, pour pouvoir être bien seule,
00:12:53 et ensuite, j'espère un jour, être bien avec quelqu'un.
00:12:58 Et pour l'instant, je ne suis pas en couple,
00:13:00 mais c'est vrai que j'ai beaucoup pété sauveur.
00:13:04 Un peu anxieuse aussi, parce que c'est vrai que j'aime bien être rassurée.
00:13:09 Avoir un amour, en fait, un peu identique à celui que je donne,
00:13:14 et recevoir, être rassurée.
00:13:17 Être dans une relation, non pas unilatérale, mais bilatérale,
00:13:23 recevoir et donner, et romantique aussi.
00:13:28 Marie, vous avez parlé de votre rôle de sauveur,
00:13:36 mais aussi du triangle de Cartman.
00:13:38 Vous pouvez nous en dire deux mots,
00:13:40 parce que peut-être que nos auditeurs ne savent pas à quoi ça correspond.
00:13:43 C'est le triangle infernal, j'ai envie de dire,
00:13:49 avec une victime, un sauveur et un bourreau.
00:13:53 Dans ma dernière relation, j'ai été sauveuse,
00:13:57 et je suis passée du rôle de sauveur au rôle de victime.
00:14:01 On alterne entre tantôt bourreau, tantôt victime et tantôt sauveur.
00:14:09 Il faut vraiment sortir de ça.
00:14:12 Je travaille à irréprimer mes fissures pour ne plus être dans ce triangle,
00:14:18 et commencer par aimer moi-même.
00:14:21 Cela dit, ce triangle n'est pas obligatoire, Marie.
00:14:25 Je crois que c'est important de le signaler,
00:14:28 parce qu'on peut très bien être dans une relation de sauveur
00:14:31 avec une personne qui est victime, et qui va rester victime,
00:14:34 et puis à un moment donné, c'est nous qui allons en avoir marre,
00:14:37 parce qu'on a l'impression qu'on s'est prise à essayer de sauver quelqu'un
00:14:39 qui n'est pas sauvable.
00:14:41 Je crois qu'il ne faut pas tout le temps penser
00:14:44 qu'on va passer de l'un à l'autre.
00:14:47 - C'est ce qu'il faut sortir de ça, justement.
00:14:51 C'est ce que je travaille.
00:14:54 - Mais je crois que ce qu'il faut aussi dire, Marie,
00:14:57 c'est que quand on est jeune, quand on commence sa vie amoureuse,
00:15:01 on est encore très peu construit vraiment en profondeur,
00:15:06 et on ne sait pas encore exactement qui on est.
00:15:09 J'aime bien rappeler que la relation amoureuse,
00:15:12 c'est un parcours initiatique qui nous en apprend énormément sur nous-mêmes.
00:15:17 Vous êtes en train de grandir, j'ai l'impression que vous avancez bien.
00:15:21 - Je n'avance pas suffisamment vite à mon goût,
00:15:25 mais j'avance effectivement.
00:15:27 Je croyais à l'amour inconditionnel dans un couple,
00:15:30 et en fait, c'est Robert, quand on avait discuté ensemble,
00:15:33 qui m'avait dit que l'amour inconditionnel dans le couple n'existe pas,
00:15:36 il est toujours conditionnel, et c'est un petit peu ça que je recherchais par le passé.
00:15:41 Un peu l'amour mère-enfant, avec bien sûr l'apparence physique et la sexualité en plus,
00:15:47 mais je croyais que l'amour inconditionnel existait au sein du couple.
00:15:51 Aujourd'hui, je pense qu'il existe plutôt en soi,
00:15:55 et que c'est d'abord se donner de l'amour à soi qu'il faut commencer par ça.
00:16:01 - Oui, parce qu'on ne peut pas compter sur l'autre
00:16:03 pour qu'il nous apporte exactement tout ce dont on a besoin.
00:16:07 C'est évidemment utopique,
00:16:09 mais c'est normal que lorsqu'on n'est pas encore suffisamment mature,
00:16:16 qu'on soit dans cette illusion.
00:16:18 Moi, je crois que c'est pas très grave.
00:16:22 Le tout, c'est de ne pas en vouloir à l'autre.
00:16:28 - Tout à fait.
00:16:30 - Et en fait, on sort de ce triangle quand on guérit de ses blessures d'enfance,
00:16:35 et qu'on ne laisse plus parler l'enfant blessé en nous,
00:16:40 mais qu'on est adulte et conscient tout simplement.
00:16:44 - Oui, il y a une chose extrêmement importante dans la relation amoureuse,
00:16:50 c'est qu'on ne peut pas accepter de se prier d'une relation amoureuse.
00:16:55 C'est pas l'essence même de la relation amoureuse,
00:16:59 c'est pas d'en foutre rien.
00:17:01 S'il y a une dépendance affective, c'est normal et c'est pas critiquable en soi.
00:17:06 Parce que dès qu'on aime quelqu'un, on devient en quelque sorte dépendant,
00:17:09 il n'y a rien de péjoratif à cela.
00:17:11 Il faut accepter cette dépendance et lâcher prise par rapport à ces éléments-là
00:17:15 pour ne pas la faire payer à l'autre.
00:17:17 C'est-à-dire lui imposer nos libertés, parfois même sans respecter les siennes.
00:17:22 Mais c'est un parcours, c'est ce que vous dites, Brigitte,
00:17:25 c'est une initiative, ça prend parfois toute une vie.
00:17:28 On a des belles histoires, au début on les croit belles,
00:17:32 et puis parfois, comme l'être humain est évolutif,
00:17:35 la personnalité est dynamique, nos émotions aussi,
00:17:38 on est en perpétuel mouvement et comme vous le disiez,
00:17:41 parfois nos chemins se séparent.
00:17:43 Et l'élément déclencheur, c'est le fait de comprendre qu'on est en train de se prier,
00:17:48 qu'on est en train de renoncer à soi, et l'amour ne doit pas imposer cela.
00:17:53 Tout à fait, c'est ce que j'ai appris,
00:17:55 parce que par le passé, j'étais prête à subir pour ne pas être seule
00:18:02 et à maintenir des relations insatisfaisantes et parfois même toxiques
00:18:08 pour ne pas être seule.
00:18:09 Et aujourd'hui, j'ai décidé de ne plus subir, d'avancer, de cheminer,
00:18:14 d'être plus dans l'amour, mais surtout pas dans une relation toxique
00:18:20 qui me fait souffrir et qui n'est pas belle et saine.
00:18:27 - Eh bien, on vous souhaite d'aller au gré de vos rencontres, Marie,
00:18:30 et puis de peut-être à un moment donné en faire une plus importante que l'autre,
00:18:35 que les autres, parce qu'en fait, c'est comme ça qu'il faut avancer
00:18:38 quand on est seule, quand on est à deux, si ça marche,
00:18:41 il faut faire tout pour que ça continue, mais quand on est seule,
00:18:44 il faut avancer et puis à un moment donné, on croise à nouveau une bonne personne.
00:18:49 - On a fait le choix de vivre seul plutôt que mal accompagné et parfois c'est précieux.
00:18:55 - Merci Marie, en tout cas, merci beaucoup de ce témoignage.
00:18:58 On continue bien sûr avec vous.
00:19:00 Venez nous parler d'amour, venez nous raconter où vous en êtes
00:19:03 dans vos amours au 0826 300 300.
00:19:06 A tout de suite.
00:19:07 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ? 0826 300 300
00:19:13 14h-16h, Brigitte Lahaye Sud Radio.
00:19:18 C'est en compagnie de Robert Zülli que nous parlons d'amour aujourd'hui,
00:19:21 une manière différente de parler d'amour, puisqu'il nous propose d'être
00:19:26 en fonction de notre émotion principale, sauveur, victime, anxieux ou romantique.
00:19:31 Enfin, on ne fait pas tellement le choix d'ailleurs, ça s'impose à nous si je puis dire.
00:19:35 Je rappelle également votre dernier livre aux éditions Mango, "Le pouvoir des liens".
00:19:40 Alors, c'est un homme maintenant qui témoigne.
00:19:42 Pierre, bonjour.
00:19:44 - Bonjour.
00:19:45 - Merci d'être avec nous Pierre.
00:19:47 - Je vous en prie.
00:19:48 - Donc, vous êtes en relation depuis 30 ans, marié, c'est bien ça ?
00:19:54 - Oui, c'est ça.
00:19:55 - Et vous n'avez pas tout à fait la même vision de l'amour avec votre femme,
00:19:59 ce qui vous a amené plusieurs fois à avoir des relations extra-conjugales.
00:20:03 - Oui, et en un moment, je dirais que l'amour est un sujet, je pense,
00:20:11 éminemment complexe et je ne suis pas certain d'ailleurs qu'on puisse le déloguer
00:20:18 dans 2, 3, 4, 5 catégories, car je n'irais pas jusqu'à dire que chaque couple
00:20:25 peut avoir une vision très propre et personnelle de ce que peut être l'amour en général
00:20:31 et l'un envers l'autre, mais à mon avance, c'est un peu plus complexe.
00:20:35 Donc oui, pour ma part, marié depuis un peu plus de 30 ans,
00:20:41 au début c'était très bien jusqu'à, je pense, un grand nombre de couples
00:20:48 qui, lorsque les enfants sont arrivés, ont perturbé un petit peu cette harmonie,
00:20:54 on va dire, et donc, je pense que c'est un peu plus complexe.
00:21:02 Et donc, j'ai eu une première aventure, puisque je ne me retrouvais pas dans notre couple,
00:21:12 ce que j'attendais justement de cette relation.
00:21:17 Une aventure qui a duré près de 4 ans, qui a été un jour découverte,
00:21:24 et qui nous a amenés à réfléchir au divorce possible.
00:21:32 Ce divorce n'a pas eu lieu, et le paradoxe, c'est que tout de suite après la période
00:21:40 où on avait envisagé éventuellement de divorcer, j'ai en fait continué d'un côté
00:21:49 à avoir une relation extra-conjugale, sauf que la relation avait été inversée.
00:21:57 C'est-à-dire que mon épouse, qui l'était toujours, était devenue en quelque sorte ma maîtresse
00:22:02 par rapport à ma maîtresse, qui était toujours l'intérieur.
00:22:08 D'accord. Ça voudrait dire que le fait que votre épouse ait appris
00:22:12 que vous ayez eu une autre femme à un moment donné, ça a relancé sa libido ?
00:22:18 C'est-à-dire que ça a même provoqué un changement radical à tous les niveaux.
00:22:27 Pas seulement au niveau de la libido, au niveau de sa vie de tous les jours.
00:22:32 Elle est passée de quelqu'un qui s'était négligé, qui se négligeait,
00:22:37 et qui était, alors je caricature, jogging, basket du matin au soir,
00:22:43 sans forcément faire attention à elle, à une femme qui était du quasi matin au soir,
00:22:51 en talons tailleurs. Donc c'était pas la même.
00:22:57 Mais c'est intéressant ce que vous racontez, parce que là on voit bien
00:23:01 comment l'envie de vous récupérer, parce que je ne vois pas d'autre explication,
00:23:07 peut complètement transformer une femme.
00:23:10 C'est intéressant Robert Jullien, ce que nous raconte Pierre.
00:23:14 Oui c'est intéressant, parce qu'elle aurait pu faire le choix de rompre
00:23:21 ce dont on trahit, et ce n'est pas ça qu'elle a fait.
00:23:24 Donc, soit c'est qu'elle est très amoureuse, Pierre, et vous avez une grande chance,
00:23:28 soit c'est qu'elle est capable de pardonner aussi, et qu'elle s'aime suffisamment
00:23:34 pour se faire dépendre de ça, c'est-à-dire de votre amour inconditionnel,
00:23:39 enfin non, pas inconditionnel, mais exclusif.
00:23:42 La question que ça pose, c'est est-ce qu'elle s'est autorisée à faire comme vous ?
00:23:47 C'est une zone d'ombre, dans le sens où, je le suppose,
00:23:57 ça n'a jamais été clair entre vous.
00:24:03 C'est parfois mieux de laisser la zone d'ombre subsister,
00:24:06 ce n'est pas toujours nécessaire d'être totalement transparent.
00:24:09 Mais aujourd'hui, vous êtes toujours ensemble, et vous en êtes où ?
00:24:15 Est-ce qu'elle a remis son jogging, ou bien elle est toujours en telle rigueur ?
00:24:20 Non, elle n'a pas remis le jogging, mais quelques années plus tard,
00:24:25 elle est à nouveau retombée dans une forme de négligence,
00:24:29 moindre mais toujours, et peut-être un peu plus sur la partie libido.
00:24:38 Et après, malgré tout, des discussions, et avoir essayé de lui faire prendre conscience
00:24:48 de cette difficulté-là, en tout cas que je pouvais éprouver,
00:24:52 elle n'a pas changé d'attitude, ce qui m'a amené à avoir une seconde aventure,
00:24:58 qui, elle, était beaucoup plus physique, pas exclusivement, mais beaucoup plus physique,
00:25:06 et qui a duré près de six ans, donc une longue aventure.
00:25:12 Et là aussi, un jour, elle a découvert,
00:25:18 et là, on n'a pas été dans l'idée de se séparer,
00:25:24 c'est moi qui ai dit non, stop, j'arrête de mon côté,
00:25:29 et on reprend un chemin ensemble, ce que l'on a fait,
00:25:34 et donc ça a à nouveau boosté pendant un temps,
00:25:39 et aujourd'hui, on est à nouveau dans la même situation, si je puis dire,
00:25:44 il y a à nouveau une forme d'habitude.
00:25:50 - Remarquez, vous avez la solution pour rebooster votre libido,
00:25:54 non, je plaisante, je plaisante.
00:25:56 - Oui, mais ce n'est pas qu'une plaisanterie, c'est une interrogation,
00:26:01 après, ce n'est pas un souhait, simplement, j'entends par là dire que
00:26:08 c'est très multiple et très complexe, comme je le disais tout à l'heure,
00:26:11 parce que je suis persuadé que cette épouse, même à sa façon et de manière absolue...
00:26:20 - D'ailleurs, son comportement l'a prouvé, c'est-à-dire que,
00:26:27 moi, ce que je crois, quand même, important à dire, Pierre,
00:26:30 pour vous et pour tous ceux qui écoutent, c'est que vous avez tous les deux
00:26:33 un lien profond qui vous attache l'un à l'autre,
00:26:37 et qui est tout à fait respectable, et j'irais même admirable,
00:26:41 parce que c'est toujours admirable de savoir pardonner, repartir sur des nouvelles bases,
00:26:47 même si ça transforme forcément le couple.
00:26:51 Après, on l'a dit avec Marie, d'ailleurs, l'autre ne peut pas nous apporter tout ce dont on a besoin,
00:26:59 alors après, moi, je vais peut-être être un petit peu choquante pour certains qui nous écoutent,
00:27:04 mais après, est-ce que la femme qui va aller consulter son thérapeute
00:27:08 et qui va raconter à son thérapeute des choses qu'elle ne dit pas à son mari,
00:27:12 est-ce qu'elle est finalement plus infidèle, si je puis dire,
00:27:17 que l'homme qui va aller faire l'amour avec une autre femme ?
00:27:20 Vous voyez, encore une fois, tout dépend d'où est-ce qu'on met le curseur.
00:27:25 Donc, moi, j'ai rien à dire, vous faites comme vous pouvez.
00:27:30 C'est en ça que je dis que l'amour est complexe,
00:27:35 et que c'est justement la graduation que chacun d'entre nous peut y mettre.
00:27:40 Alors, si je peux me permettre une petite parenthèse,
00:27:43 j'ai une idée qui me trotte depuis très très longtemps,
00:27:48 qui ne sera jamais appliquée et applicable, mais qui me semblerait être de circonstance,
00:27:54 c'est que plutôt que d'avoir à passer le doigt de mer et de prendre un engagement avec Vitam et Ternam,
00:28:00 ce qui aujourd'hui, les chiffres le démontrent, ne sont absolument pas de mise,
00:28:07 je pense qu'il faudrait opter pour du mariage à durée déterminée,
00:28:14 d'une période qui pourrait être de 6-7 ans, enfin quelque chose comme ça, puisque c'est souvent...
00:28:19 - Et renouvelable si les deux sont consentants.
00:28:22 - Exactement, mais j'irais même au-delà, c'est-à-dire que sur cette période-là,
00:28:26 il serait en revanche interdit de divorcer, sauf cas extrême bien évidemment.
00:28:30 Et donc ce qui voudrait dire que des couples qui divorcent pour un oui ou pour un non aujourd'hui,
00:28:37 au bout de 2-3 ans, parce qu'il y a une petite acornicroche et une engueulade,
00:28:41 n'aurait pas la possibilité de le faire, et pourraient donc à nouveau faire un déseffort respectif
00:28:45 pour se comprendre et dire "bon bah du coup oui c'est une connerie,
00:28:48 on va aller au bout du contrat puisque c'est 7 ans et on se reposera à la question à ce moment-là".
00:28:53 Et je pense qu'on éviterait bon nombre de divorces, c'est un avis très particulier.
00:28:58 - Oui, en même temps...
00:29:00 - Et pendant ce CDD ?
00:29:02 - Attendez, excusez-moi Robert, je voudrais juste dire une chose qui me semble évidente,
00:29:09 Pierre nous parle de divorces, etc., renouvelables,
00:29:13 on sait très bien à quel point lorsqu'on passe devant Monsieur le Maire, on dit "est-ce que vous consentez ?" etc.
00:29:20 Aujourd'hui on parle de plus en plus de consentement pour une relation sexuelle,
00:29:24 donc Pierre, vous êtes dans l'ère du temps finalement,
00:29:27 bientôt on va devoir signer un consentement pour aller dîner un soir avec quelqu'un.
00:29:32 Alors, ce que j'ai juste envie de dire, après cette explication un petit peu sommaire,
00:29:38 j'ai juste envie de dire Pierre que les sentiments, de toute façon, on ne peut pas faire un contrat sur des sentiments.
00:29:46 On peut faire un contrat sur un contrat de mariage, avec le matériel, tout ce qu'on veut,
00:29:53 mais tout ce qui concerne l'amour, les sentiments, on ne peut pas de toute façon,
00:29:57 que ce soit 7 ans ou éternellement, ça ne marche pas.
00:30:00 Je vous laisse, excusez-moi Robert Zuly, je vous ai coupé, je vous laisse maintenant dire ce que vous avez envie de dire.
00:30:05 Je reviens à ce que Pierre proposait, cette sorte de CDD dans le contrat de mariage,
00:30:13 est-ce que ça imposerait la loyauté, la fidélité, pendant cette période d'engagement ou pas forcément ?
00:30:22 Ah non, la teneur, on dirait, de ce contrat entre guillemets serait laissée à la main de chacun.
00:30:34 C'est-à-dire que s'il y a des couples qui conviennent très bien à ce qu'il y ait la possibilité d'aller voir ailleurs,
00:30:42 il n'y a pas de problème si c'est un consentement mutuel.
00:30:45 Donc ça pourrait très bien être ainsi intégré, des éléments intégrés au contrat, ça c'est bien soucié.
00:30:52 Non et puis de toute façon, vous avez dit à la main, donc ça permet toujours la masturbation, quoi qu'il arrive.
00:30:57 Oui, mais c'est surtout que je trouve qu'aujourd'hui, il y en a qui se séparent et qui divorcent,
00:31:07 alors j'entends bien qu'on ne peut pas contractualiser l'amour,
00:31:11 n'empêche qu'aujourd'hui c'est quand même ce qui est un peu fait,
00:31:15 et je pense que beaucoup, parce qu'ils n'en auraient pas la possibilité,
00:31:19 prendraient le temps de se remettre en question l'un et l'autre et de dire "Ok, on ne divorce pas".
00:31:24 Je serais curieux de connaître le nombre de divorces qui ont lieu justement au bout de 3, 4, 5 ans.
00:31:30 Je pense que ça représente une masse non négligeable,
00:31:34 que un contrat duré comme ça de 7 ans en sauverait une partie.
00:31:40 Pierre, est-ce que vous conseillez...
00:31:42 Allez-y Robert, pardon.
00:31:44 Je vous en prie, Brigitte.
00:31:46 Oui, j'allais juste demander à Pierre s'il se considère heureux,
00:31:49 et s'il pense que sa femme est heureuse, est-ce qu'il en discute avec sa femme de cette situation ?
00:31:54 C'est beaucoup plus complexe que ça.
00:31:57 Pour moi, aujourd'hui, il y a largement la place pour être heureux,
00:32:02 pas seulement en amour, l'amour fait partie d'un élément de la vie.
00:32:06 On peut aussi vivre très bien et être heureux sans ça,
00:32:11 même si ça c'est un élément extrêmement important.
00:32:14 Aujourd'hui, je suis Siouveneschel à 100, je ne suis effectivement pas sur 100,
00:32:21 mais il y a beaucoup d'autres malheurs beaucoup plus importants
00:32:25 que ce qui pourrait m'arriver à d'autres en l'absence d'amour.
00:32:32 Mais vous savez Pierre, dans l'absolu, vous avez assez raison.
00:32:39 Je crois qu'il faut juste rappeler que le mariage a été créé pour des questions matérielles,
00:32:44 pour la famille, pour élever des enfants.
00:32:47 Aujourd'hui, la société a énormément bougé sur toutes ces valeurs,
00:32:52 et peut-être qu'il serait intéressant de faire une vraie consultation
00:32:58 au sens de la société, au sens politique même, pourrais-je dire,
00:33:04 parce que finalement, le monde a énormément changé, en tout cas dans le monde occidental,
00:33:09 et peut-être qu'il serait bien de voir.
00:33:12 Moi, je voudrais juste signaler qu'on a fait la semaine dernière une émission sur les familles monoparentales,
00:33:17 et on s'est rendu compte que sur le plan financier matériel, c'est très très compliqué.
00:33:22 Donc peut-être que c'est aussi important, peut-être que parfois on reste à deux,
00:33:27 parce que matériellement, c'est quand même beaucoup plus facile.
00:33:30 Enfin bref, et là c'est vrai que ce n'est pas une question forcément d'amour,
00:33:34 mais ce que je voudrais juste dire peut-être, c'est qu'on peut ne plus s'aimer,
00:33:39 est-ce qu'il ne faudrait pas pour autant continuer à se respecter ?
00:33:42 C'est peut-être ça aussi le...
00:33:44 Et là visiblement, Pierre, vous vous respectez mutuellement, donc moi je n'ai rien à dire.
00:33:48 Robert Zully, je vous laisse conclure sur ce témoignage qui est passionnant, je trouve d'ailleurs.
00:33:52 Et merci Pierre.
00:33:53 Mais oui, parce que ça rebat l'écart dans la représentation qu'on a classique du couple,
00:33:58 qui se joue fidélité pour la vie.
00:34:03 C'est sacrément audacieux d'imaginer que ça puisse être systématiquement possible.
00:34:11 Et Pierre nous démontre que non.
00:34:13 Et chacun peut trouver un équilibre dans des relations de couple qui construit sa façon,
00:34:23 avec ses croyances, avec ses valeurs.
00:34:25 Ce qui compte dans tout cela, c'est que chacun s'y retrouve suffisamment pour ne pas sombrer dans la souffrance.
00:34:31 Donc c'est ça qui me semble toujours important, c'est-à-dire le point de repère pour chacun d'entre nous,
00:34:37 c'est de se dire est-ce que je suis en train de vivre, est-ce que je consens en termes d'adaptation ?
00:34:42 Est-ce que peut-être que la femme de Pierre ne l'a pas choisie,
00:34:45 mais qu'elle est suffisamment à l'aise pour le vivre, sans que ça constitue une souffrance fondamentale ?
00:34:49 Oui, mais est-ce que l'amour de toute façon ne va pas faire plus ou moins souffrir ?
00:34:55 De toute façon, s'il suffisait de ne pas souffrir, ça se saurait, n'est-ce pas Robert ?
00:35:02 Souffrir durablement.
00:35:04 En tout cas, si vous avez envie de réagir, l'émission prend un tout autre angle grâce à Pierre,
00:35:10 mais je trouve ça très intéressant.
00:35:12 Vous pouvez nous appeler au 0 826 300 300.
00:35:14 Dans un instant, c'est Tristan qui va témoigner justement parce qu'il souffre.
00:35:18 Et nous évoquons l'amour sous différents angles avec Robert Zully,
00:35:37 qui est avec nous, auteur du "Pouvoir des liens".
00:35:40 C'est aux éditions Mango, vous êtes psychologue clinicien et vous évoquez évidemment beaucoup les émotions.
00:35:46 Alors rappelons que l'amour, ce n'est pas une émotion, c'est un sentiment.
00:35:50 Évidemment, et comme tout sentiment, il est fluctuant et il peut faire souffrir.
00:35:55 N'est-ce pas Tristan ?
00:35:58 Tout à fait.
00:36:00 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:36:01 Bonjour.
00:36:03 Pour commencer, je voudrais féliciter toute l'équipe de Sud Radio car vous faites vraiment un super travail.
00:36:08 C'est agréable d'avoir des bons médias encore en France.
00:36:12 Merci Tristan, ça fait toujours plaisir et on continue.
00:36:16 On a la chance d'être dans un média où on peut faire, on est libre et c'est pour ça qu'on arrive à parler vrai.
00:36:25 Tristan, vous avez 37 ans, vous êtes séparé.
00:36:30 Ce n'est pas de votre faite d'ailleurs, c'est elle qui a voulu la séparation depuis la Saint-Valentin, depuis février.
00:36:37 Et vous souffrez beaucoup, c'est une relation qui a duré deux ans et vous n'arrivez pas à l'oublier, c'est bien ça ?
00:36:44 Non, je n'y arrive pas du tout.
00:36:46 C'est ça ma question, comment faire pour essayer de tourner la page.
00:36:50 Oui, même dans ma question, je dis le mot essayer comme quoi je n'en ai pas la volonté.
00:36:57 C'est sûr que tout ça a un problème.
00:37:00 C'est récent.
00:37:02 Oui, c'est récent et puis vous ne l'avez pas choisi.
00:37:07 C'est toujours plus difficile d'accepter quelque chose qu'on nous impose parce qu'on a envie d'être libre.
00:37:16 L'amour est une relation, enfin crée une relation dans laquelle on se respecte.
00:37:22 Et quand il y a cette rupture d'un côté, il y a quelque chose qui est bafoué et qui est difficile à accepter.
00:37:32 Donc il y a un processus d'acceptation qui est parfois long et difficile à réaliser.
00:37:38 Et c'est normal que ça prenne du temps, Tristan.
00:37:41 Ça date de février si je comprends bien, ça fait un mois, c'est ça ?
00:37:45 Un mois et demi, oui.
00:37:47 C'est normal que vous soyez encore totalement imprégné de cette douleur.
00:37:53 Mais avant de l'accepter, cette douleur, il y a quelques processus qu'on appelle des processus de deuil.
00:38:01 Puisque vous venez de perdre quelqu'un que vous aimez, ça ne veut pas dire que cette personne n'existe plus.
00:38:06 Mais elle n'existe plus, telle qu'elle était dans votre relation.
00:38:10 Et au début, on ne croit pas, on dit que ce n'est pas possible, elle va revenir.
00:38:14 Non, tout à fait, on ne croit pas.
00:38:17 Vous êtes encore là-dedans.
00:38:18 Oui, je l'attends, je l'attends à ma paix, je l'attends de me voir.
00:38:23 Tous les jours, je suis déçu en quelque sorte.
00:38:26 Mais c'est normal.
00:38:28 Bien sûr, c'est normal.
00:38:31 Et vous faites revivre la rupture en quelque sorte à chaque fois.
00:38:35 Est-ce que vous êtes un peu en colère contre elle, Tristan ?
00:38:40 Je suis très en colère dans le sens où il y a plein de choses qui n'allaient pas entre nous.
00:38:46 On peut se faire des montagnes de reproches l'un envers l'autre.
00:38:49 Mais malgré tout, mes sentiments ne sont plus que ma colère.
00:38:53 Elle m'a foutu une barbe dans la rue et je m'en fous.
00:38:57 Je m'en fous complètement.
00:38:59 Ce n'est pas ça le plus important.
00:39:00 Pour moi, le plus important, c'est l'évolution qu'elle a créée en moi, cette envie d'être meilleur.
00:39:06 C'est parce qu'elle a 10 ans de plus que moi.
00:39:09 Du coup, la relation m'a fait grandir.
00:39:15 Mais ça, vous allez le garder.
00:39:17 Ce qu'elle vous a apporté, c'est à vous.
00:39:19 Vous l'avez gardé.
00:39:21 Peut-être qu'elle était là pour ça, à ce moment-là.
00:39:26 Ce qui peut vous aider à avancer un peu plus vite dans ce travail de deuil,
00:39:32 même s'il faudra quand même du temps,
00:39:34 c'est de comprendre quels étaient les enjeux de la relation et pourquoi elle n'a pas marché.
00:39:42 Essayez de rationaliser un peu.
00:39:45 Parce que moi, j'entends bien, vous êtes dans l'espoir qu'elle revienne.
00:39:50 Vous êtes dans la non-acceptation que c'est fini.
00:39:54 Et plus vous allez réussir à rationaliser un peu,
00:39:58 plus vous allez vous éloigner de ce petit vélo dans la tête qui est "je l'attends,
00:40:03 elle va revenir, j'ai reçu un SMS, est-ce que c'est pas elle ?"
00:40:07 Vous êtes accroché à ça, j'imagine, en ce moment.
00:40:09 - Oui, tout à fait.
00:40:11 - Mais peut-être qu'elle a eu raison, il fallait vous quitter.
00:40:17 - C'est ça, en fait. Le truc, c'est que je suis d'accord avec elle.
00:40:20 Il fallait absolument qu'on fasse une rupture,
00:40:22 qu'il soit radical en quelque sorte.
00:40:24 Et moi, j'ai pris conscience de ce qu'elle est pas dans notre couple.
00:40:28 J'imagine qu'elle aussi.
00:40:30 Et c'est pour ça que j'aimerais recommencer en quelque sorte.
00:40:33 Et cette fois, être beaucoup mieux armé pour la fin.
00:40:37 - Alors ça, c'est un processus très fréquent.
00:40:40 Maintenant que vous avez compris, on fait chiche, on recommence tout.
00:40:44 - On prend tout à zéro.
00:40:46 - Sauf que, par exemple, si vous avez un objet que vous démontez
00:40:52 parce que vous l'avez mal remonté, vous le démontez,
00:40:55 vous allez pouvoir bien le remonter, ça marchera.
00:40:57 Mais ça marche pas dans les relations.
00:40:59 Vous voyez ce que je veux dire, Tristan ?
00:41:01 - Ouais.
00:41:02 - Parce que si vous reprenez la...
00:41:03 - J'arrive pas à y croire, ça.
00:41:04 Je le comprends, mais j'arrive pas à y croire.
00:41:06 - Je sais, parce que vous êtes encore dans l'espoir.
00:41:09 - Ouais, dans l'émotionnel.
00:41:11 - Et dans l'espoir qu'elle va revenir, oui.
00:41:13 Mais il faut vous dire tous les soirs, c'est normal.
00:41:18 C'est normal que ce soit fini.
00:41:20 Et petit à petit, vous allez vous y faire.
00:41:23 Et puis, quand vous souffrez trop, acceptez de souffrir.
00:41:27 Moi, je dis souvent, il faut pas essayer d'évacuer sa souffrance
00:41:30 par une sorte de déni de sa souffrance.
00:41:33 Acceptez, pleurez, soyez tristes.
00:41:36 - J'arrive pas à pleurer, je suis incapable.
00:41:38 J'ai perdu mon père à 20 ans, et depuis, j'arrive plus à pleurer.
00:41:41 Des fois, j'ai les larmes qui viennent au bout des yeux,
00:41:43 mais ça bloque direct, en fait, en quelque sorte.
00:41:46 - Eh ben, regardez quelque chose de très très triste
00:41:49 pour que vous puissiez pleurer.
00:41:50 - Ça, ça marche.
00:41:51 Les films, la musique, là, je peux un petit peu...
00:41:53 - Eh ben, pleurez.
00:41:54 Pleurez.
00:41:55 - Ouais, c'est pas bête, on marche contre.
00:41:58 - Merci, hein.
00:41:59 (rires)
00:42:01 Non, mais c'est vrai, résister contre une émotion,
00:42:04 Robert Zuly, vous êtes le premier à pouvoir nous expliquer
00:42:07 que c'est jamais bon.
00:42:09 - C'est jamais bon parce qu'on bloque la compréhension,
00:42:13 on bloque l'élaboration et ce qu'on appelle la perlaboration,
00:42:16 c'est-à-dire la capacité à éprouver les choses
00:42:19 et en faire quelque chose de favorable.
00:42:22 Mais c'est douloureux, il faut passer,
00:42:24 il faut accepter de passer par là.
00:42:26 Ce qui est important, il semblerait, en tout cas,
00:42:28 dans ce que vous racontez, Tristan,
00:42:30 c'est que vous aviez compris pourquoi.
00:42:32 Donc ça, c'est précieux.
00:42:33 Parce qu'une fois qu'on a compris,
00:42:35 on peut passer à autre chose.
00:42:37 Et Brigitte vous a dit quelque chose,
00:42:39 c'est que cette relation vous a fait grandir.
00:42:41 Donc vous êtes un nouvel homme.
00:42:43 Et c'est ça que vous devez retenir de cette relation,
00:42:46 c'est qu'elle vous a permis de devenir quelqu'un d'autre,
00:42:49 maintenant, alors c'est difficile de se dire ça,
00:42:52 mais peut-être qu'il y a quelqu'un qui l'attend,
00:42:54 cette meilleure version de vous-même aujourd'hui.
00:42:56 Et vous devez passer par cette colère.
00:42:58 Tout à l'heure, si Brigitte vous a demandé
00:43:00 si vous étiez en colère, c'est parce que c'est utile
00:43:02 d'en vouloir à l'autre.
00:43:03 C'est utile de lui formuler des reproches,
00:43:05 de sentir que ce qui s'est passé, c'est injuste.
00:43:08 Vous avez le droit de mettre ces mots-là,
00:43:10 parce que tant que vous n'accepterez pas
00:43:12 de la remettre en cause, elle,
00:43:14 vous aurez du mal à progresser.
00:43:16 Et ce n'est pas grave, peut-être que vous l'abîmerez,
00:43:18 mais ce ne sera que symbolique.
00:43:20 Mais c'est extrêmement précieux,
00:43:22 parce que ça vous permet de vous détacher,
00:43:23 d'accepter cette rupture.
00:43:25 Absolument. Et puis, il y a quelque chose d'autre aussi
00:43:28 que vous avez gagné, Tristan.
00:43:29 Vous avez certainement une meilleure estime de vous-même,
00:43:31 parce que justement, vous avez grandi.
00:43:33 Bon courage, Tristan, et merci.
00:43:35 Merci de votre confiance.
00:43:36 Petite devinette, Robert Zuly,
00:43:37 quelles sont les seules femmes qui sont écoutées
00:43:40 par un homme quand il conduit ?
00:43:42 Et la réponse, c'est après les infos.
00:43:44 Sud Radio. Parlons vrai.
00:43:48 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:43:53 Continuons avec Robert Zuly à parler d'amour.
00:43:56 Robert Zuly, vous êtes psychologue clinicien.
00:43:58 Vous nous avez parlé de ces quatre types d'amoureux,
00:44:00 les sauveurs, les victimes, les anxieux, les romantiques.
00:44:05 Les sauveurs, c'est parce qu'ils sont avec une émotion
00:44:08 de tristesse assez forte.
00:44:10 Les victimes, parce qu'ils sont avec une émotion de colère.
00:44:13 Les anxieux, c'est la peur.
00:44:14 Et les romantiques, c'est la joie.
00:44:16 Nous avons Fabienne qui nous a rejoint,
00:44:19 qui va nous raconter où elle en est dans sa relation amoureuse.
00:44:23 Mais d'abord, la petite devinette,
00:44:25 quelles sont les seules femmes qui sont écoutées
00:44:27 par un homme lorsqu'il conduit ?
00:44:29 Robert Zuly.
00:44:31 Naturellement, je pense à la voix féminine de son GPS.
00:44:34 Ah, bravo, absolument.
00:44:36 C'est tout à fait ça, la réponse.
00:44:38 Bravo.
00:44:39 En effet, quand c'est une voix féminine...
00:44:42 Vous avez gagné, Brigitte.
00:44:43 Vous avez gagné toute mon estime et mon admiration.
00:44:46 Ce n'est pas rien.
00:44:47 Ah non, c'est magnifique.
00:44:49 Ce n'est pas très concret, mais c'est magnifique.
00:44:51 Oui, mais vous savez, parfois,
00:44:52 les choses qui ne sont pas concrètes ont plus de valeur,
00:44:55 puisqu'elles ne s'achètent pas.
00:44:57 Fabienne, bonjour.
00:45:00 Bonjour, Brigitte. Bonjour, M. Zuly.
00:45:03 Bonjour, Fabienne.
00:45:04 En tout cas, vous avez toute mon estime
00:45:06 et toute mon admiration.
00:45:08 Je vous remercie énormément pour toutes les émissions
00:45:10 que vous faites et vous apportez beaucoup.
00:45:13 J'ai l'occasion de vous dire en vrai, merci à vous.
00:45:16 Merci, Fabienne.
00:45:17 Ça me touche beaucoup.
00:45:19 Je suis toujours heureuse de vous retrouver tous les jours
00:45:22 depuis tellement d'années.
00:45:23 Fabienne, vous êtes depuis huit ans avec un homme marié.
00:45:27 C'est bien ça ?
00:45:28 Oui, voilà.
00:45:29 Pour moi, je crois que je suis passée
00:45:32 ou je passe par toutes les étapes
00:45:34 en ayant été ou en étant sauveur,
00:45:37 victime, anxieuse ou romantique.
00:45:40 À savoir que c'est la dernière que je déteste,
00:45:42 c'est la notion de victime.
00:45:44 Et en fait, dans notre histoire,
00:45:48 à nous, en fait,
00:45:49 moi je suis depuis huit ans avec une personne,
00:45:51 un homme.
00:45:53 On s'est rencontrés dans des circonstances tristes
00:45:57 parce que c'était un décès.
00:46:00 Et nous sommes tombés amoureux.
00:46:02 Voilà, ça nous est tombé dessus.
00:46:04 On ne l'a pas cherché.
00:46:05 Voilà, on a eu un coup de foudre.
00:46:09 J'ai découvert très rapidement qu'il était marié.
00:46:14 Mais l'amour était bien plus fort.
00:46:17 Donc sur une année,
00:46:18 on a construit cette relation,
00:46:20 c'est-à-dire qu'il ne s'est rien passé.
00:46:22 Moi, je n'habitais pas au même endroit à l'époque,
00:46:25 donc je ne déménageais pas pour lui.
00:46:27 Mais le déménagement a facilité notre relation.
00:46:32 Il a toujours été très honnête
00:46:35 en me disant qu'au départ,
00:46:37 qu'il ne pouvait rien me promettre.
00:46:39 Chose que j'ai vraiment acceptée.
00:46:41 Et dans notre relation,
00:46:43 ce qui était dingue,
00:46:44 et huit ans après, c'est toujours le cas,
00:46:46 c'est que c'était un homme qui était amoureux de moi
00:46:51 et moi vice-versa.
00:46:53 Mais il était très investi,
00:46:56 très franc, très honnête,
00:46:57 mais à la fois absent.
00:46:59 C'est-à-dire que notre relation a duré à peu près 5 ans
00:47:05 dans de bonnes circonstances,
00:47:07 où moi j'acceptais les choses
00:47:09 parce que je suis quelqu'un de très indépendante et d'autonome.
00:47:13 Et au fil du temps,
00:47:16 ça s'est un petit peu compliqué.
00:47:18 J'ai aussi commencé une psychanalyse il y a deux ans et demi.
00:47:21 J'ai appris à me connaître.
00:47:23 Je change également parce que je me rends compte de certaines choses.
00:47:27 Et ce qui s'est passé, c'est que depuis un an et demi,
00:47:30 notre belle relation s'est dégradée.
00:47:34 Il a eu de nombreux problèmes.
00:47:36 Et l'homme, je le voyais heureux, est devenu dépressif,
00:47:39 taciturne, au point de ne plus me voir,
00:47:42 de ne plus s'intéresser à moi,
00:47:44 mais en ayant cette dépendance d'avoir quand même un contact.
00:47:48 Et je lui ai fixé un ultimatum au mois de... dans l'été.
00:47:52 Donc il a choisi de rester marié dans sa vie.
00:47:57 Donc j'en ai énormément souffert.
00:47:59 C'est pour ça que je vous parlais du rôle des victimes
00:48:01 parce que je l'aime toujours très, très profondément.
00:48:04 Il est vraiment l'homme de ma vie.
00:48:07 Ce qui me fait souffrir, c'est que...
00:48:10 Alors, il y a un an, il m'a annoncé qu'il divorçait.
00:48:14 Je n'ai jamais mis de pression dans notre relation.
00:48:17 Je n'ai jamais mis de pression ou des choses comme ça.
00:48:20 Et je suis un petit peu bisounours,
00:48:23 donc j'aime bien croire en quelque chose qui peut être beau et qui peut être heureux.
00:48:28 Et il y a un an, j'y ai cru quand il m'a dit qu'il divorçait.
00:48:32 C'est elle qui demandait le divorce.
00:48:34 Et en fait, le divorce ne venait pas et il ne se passait rien.
00:48:38 Donc du coup, on a été séparés de août à décembre.
00:48:46 Moi, j'ai eu une relation à côté qui m'est tombée dessus
00:48:48 où j'ai vécu une magnifique parenthèse enchantée.
00:48:51 Et d'ailleurs, je dis gratitude parce que ça m'a permis de faire des comparaisons avec un autre homme.
00:48:57 Parce que ça faisait huit ans que je n'avais pas eu d'autre homme dans ma vie.
00:49:00 J'avais été sollicitée, mais ça ne m'intéressait pas.
00:49:03 Et là, en fait, je me suis lâchée.
00:49:05 J'ai vécu ce que j'avais à vivre avec un homme également formidable.
00:49:08 C'était une histoire impossible, mais à vivre en parenthèse enchantée, c'était magnifique.
00:49:14 Et je dis merci parce que comme ça, j'ai pu également faire des comparaisons.
00:49:18 Et mon amoureux est revenu dans ma vie en me disant qu'il avait été stupide.
00:49:23 Il a même dit con.
00:49:25 Et il s'est de nouveau investi.
00:49:29 Donc, on a repris notre relation, mais qui était plutôt platonique sur janvier et sur février.
00:49:35 Et là, repatatra, il ne me revoit plus.
00:49:41 En fait, je sais qu'il m'aime, mais il n'arrive pas à me faire de place dans sa vie.
00:49:48 Il n'est pas un coureur.
00:49:51 Alors là, apparemment, le divorce va s'acter de nouveau.
00:49:56 Mais en fait, j'ai changé de position.
00:49:58 Je l'aime profondément, mais je finis par souffrir.
00:50:08 Et en fait, j'en ai totalement conscience.
00:50:16 C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'on aime qu'on doit se supporter.
00:50:21 Et entre-temps, je me pose beaucoup de questions parce que je m'aperçois qu'on peut toujours aimer une personne.
00:50:27 Mais en fait, se dire, mais est-ce qu'il se moque de moi?
00:50:31 Est-ce qu'il s'est moqué de moi?
00:50:32 Je ne pense pas.
00:50:33 Mais on change, on évolue au fil du temps.
00:50:36 Et voilà, c'est toutes ces interrogations sur l'amour qui font que je vous appelle.
00:50:40 Parce qu'en fait, je crois que je suis passée vraiment dans toutes les émotions, dans tous les états.
00:50:45 Je pense, Fabienne, que vous avez déjà un petit peu les réponses.
00:50:48 En tout cas, quand on vous écoute, on les entend, les réponses.
00:50:51 Vous savez, il y a une chose qui est importante à dire.
00:50:53 C'est une très belle histoire que vous avez vécue.
00:50:56 Il n'y a aucun doute là-dessus.
00:50:57 Et je pense que vous vous êtes vraiment aimé.
00:50:59 Je n'ai pas du tout envie de salir cette histoire.
00:51:02 Mais elle est usée, elle est usée à cause de tout ce que vous avez raconté.
00:51:08 On n'a pas besoin de revenir là-dessus.
00:51:10 Mais ce qui se passe, vous savez, l'amour, quand ça a été fort, c'est un peu comme l'addiction, comme une dépendance à un produit.
00:51:19 On sait qu'il faut s'en séparer, qu'il faut arrêter de prendre ce produit.
00:51:24 Mais en même temps, il y a une part de notre cerveau qui dit qu'est-ce que c'était bon?
00:51:29 Qu'est-ce que c'était bon?
00:51:30 Je veux reprendre.
00:51:31 Je veux reprendre.
00:51:32 Et votre part de cerveau, elle vous dit je veux reprendre cette histoire quand ça allait bien, quand ça allait bien.
00:51:38 Voyez ce que je veux dire?
00:51:39 Et c'est ça qui fait que c'est difficile pour vous de couper.
00:51:43 Et d'ailleurs, je ne vous conseille pas forcément de couper.
00:51:45 Laissez faire le temps, laissez faire les choses.
00:51:48 Mais vous savez au fond de vous que l'histoire, elle a été très belle, mais qu'elle ne peut plus.
00:51:53 Elle ne sera plus très belle.
00:51:55 Et c'est pour ça que c'est douloureux parce qu'il y a une part de vous qui a la nostalgie de la belle histoire que vous avez vécue.
00:52:02 Et vous auriez envie de retrouver ça.
00:52:04 Je crois, Robert Usbilli, je vous vois être en train d'acquiescer.
00:52:07 Vous êtes d'accord avec cette analyse, évidemment.
00:52:10 Oui, évidemment que c'est tout un cheminement qui fait qu'aujourd'hui, vous vous posez la question, Fabienne, de la pertinence de continuer.
00:52:21 Parce que ça vous fait peut-être plus souper que ça vous offrait le plaisir.
00:52:24 Et c'est ça, c'est la balance.
00:52:26 Je ne dis pas qu'il ne faut pas souffrir.
00:52:28 On peut souffrir d'une relation à la condition qu'il y ait des compensations qui soient plus fortes que la souffrance.
00:52:34 Il ne faut pas que la souffrance devienne d'esprit triste.
00:52:36 Mais ce que je trouve intéressant, c'est que vous avez prononcé deux fois, Fabienne, le mot "impossible".
00:52:42 Et moi, c'est ça qui m'interroge.
00:52:44 Vous avez parlé d'une relation impossible avec cette personne pendant quelques mois, cet entre-deux.
00:52:50 Et puis, pareil, avec cet homme marié.
00:52:53 Moi, ce que je trouve intéressant, c'est le fait que vous vous mettiez dans ces relations d'amour impossible.
00:52:58 Qu'est-ce que ça dit de vous, de cette quête amoureuse ?
00:53:02 Qu'est-ce qui se passe en vous pour accepter d'être dans une relation impossible
00:53:07 et qui fait que vous n'allez pas au bout de cette relation, probablement ?
00:53:11 Et moi, je trouve que c'est ça qui est intéressant.
00:53:14 Et c'est quand vous dites qu'il y a deux ans et demi, vous avez commencé à faire une psychanalyse.
00:53:18 C'est peut-être ça qu'il vous faut interroger dans cette relation thérapeutique.
00:53:22 C'est quel sens à ces relations, ces choix d'amour impossible que vous faites ?
00:53:25 Même si vous avez donné un peu la réponse, Fabienne, vous avez dit que vous étiez très indépendante.
00:53:31 Et on sait que souvent, derrière une forte indépendance, il y a une forte peur de s'engager, de s'attacher.
00:53:38 Est-ce que je peux vous donner deux éléments de réponse ?
00:53:43 Bien sûr, Fabienne, allez-y.
00:53:45 Alors, ce que j'ai envie de vous dire, c'est un petit peu impressionnant de passer à la radio.
00:53:50 C'est que justement, il y a un fois, je lui ai proposé de rompre.
00:53:56 Parce que justement, on était dans une relation, c'est de l'illusion, c'est du fait que c'est quelqu'un que j'aime profondément
00:54:05 et qui sera toujours dans mon cœur si la vie nous sépare.
00:54:08 Mais je crois qu'on est adulte, on est responsable.
00:54:11 Et quand ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas.
00:54:15 Et pour fonctionner, il faut être deux.
00:54:18 Donc il m'a demandé de lui accorder du temps.
00:54:21 Je lui ai dit oui, mais de toute façon, il ne se passe rien.
00:54:24 Il n'y a pas d'engagement de sa part.
00:54:26 Donc le temps sera son chemin.
00:54:28 Donc ça, c'est la première réponse que je voulais vous donner sur la notion de cette relation.
00:54:34 Et Monsieur Zully, peut-être que ce que vous dites sur le côté impossible,
00:54:38 où moi j'ai peut-être un début de piste, parce que ce n'est pas évident de se connaître soi-même et c'est un long travail.
00:54:45 J'ai 53 ans et j'ai toujours eu un problème de place.
00:54:55 C'est-à-dire que je suis issue d'une famille de trois enfants.
00:55:00 Je suis une soeur qui est décédée.
00:55:03 Et en fait, je n'ai jamais eu la place que j'ai.
00:55:15 Et je crois que je suis la première finalement.
00:55:19 C'est sur ça que je travaille en psychanalyse.
00:55:22 Justement, c'est à me dire arrête d'avoir toujours la seconde ou troisième place.
00:55:27 Puisque même pour mes relations, finalement, je suis toujours tombée amoureuse d'homme marié.
00:55:31 Un homme qui est libre, bizarrement, ça ne fonctionne pas et il ne me plaît pas.
00:55:39 Donc je pense que c'est ce que je dois travailler.
00:55:42 En effet, j'ai ce côté très indépendant et très autonome et qui s'est accentué avec le temps.
00:55:47 Mais je mérite d'être aimée finalement.
00:55:51 Fabienne, restez avec nous parce que là vous évoquez quelque chose qui parle certainement aussi aux auditeurs.
00:55:56 Et on va rebondir sur ce que vous avez dit. C'est important parce qu'en effet, on sait bien que tellement de choses viennent de l'enfance.
00:56:03 On se retrouve tout de suite avec vous Fabienne.
00:56:05 Et puis après, on aura Séverine également qui patiente.
00:56:08 A tout de suite.
00:56:09 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:56:13 Merci Sud Radio de donner la parole aux cinq voix.
00:56:16 Grâce à vous, on avance, on avance.
00:56:19 Sud Radio, parlons vrai.
00:56:21 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:56:25 Robert Zully est avec nous, psychologue, clinicien, auteur de ce livre "Le pouvoir des liens" aux éditions Mango.
00:56:32 On a écouté avec beaucoup d'attention votre témoignage Fabienne.
00:56:37 On voit bien que vous êtes assez lucide sur ce que vous êtes en train de traverser.
00:56:42 Alors oui, bien sûr, le fait d'arriver après un enfant qui est décédé, ça provoque forcément quelque chose de fort.
00:56:53 Après, vous avez visiblement analysé assez bien ce que ça a pu provoquer chez vous.
00:57:01 Maintenant, il faut voir aussi ce que vous allez en faire.
00:57:03 Je crois qu'il faut toujours faire attention de ne pas oublier qu'on peut en faire quelque chose aussi de positif.
00:57:11 Ça s'appelle la résilience.
00:57:12 Robert Zully, qu'est-ce que vous avez envie de dire à Fabienne ?
00:57:15 J'aimerais d'abord lui demander l'autorisation, parce que je la remercie de ce qu'elle a été capable de nous évoquer.
00:57:23 Mais est-ce qu'elle m'autorise à lui faire un commentaire ?
00:57:25 Avec grand plaisir.
00:57:27 En fait, ce que j'entends Fabienne dans ce que vous exprimez, c'est que c'est compliqué pour vous de vous autoriser à être heureuse,
00:57:36 peut-être même à exister, à prendre votre place, vous l'avez dit vous-même.
00:57:39 Alors évidemment, ça nous confond à un sentiment de culpabilité.
00:57:42 Mais je voudrais tenter de dire que tout ça vous met dans un piège.
00:57:47 On appelle ça le piège de la double contrainte.
00:57:51 C'est-à-dire que si vous existez, vous pourriez avoir peur de mourir.
00:57:55 Donc comment exister sans se dire que si vous prenez une place, vous pourriez ne pas en réchapper ?
00:58:01 Et c'est ce dilemme qui vous est proposé de résoudre.
00:58:05 Et c'est ça que vous avez à négocier avec vous-même.
00:58:08 Et il faut trouver le chemin pour en sortir par le haut.
00:58:12 Et vous avez le droit d'exister.
00:58:14 Ce n'est pas un droit.
00:58:16 Vous devez même le revendiquer.
00:58:19 Il n'y a pas de condition sine qua non.
00:58:21 Et il n'y a pas de contrepartie à ça.
00:58:23 Ce n'est pas parce que vous prenez cette place que vous pourriez être menacé d'exister.
00:58:27 Et c'est ça que vous avez besoin d'éprouver.
00:58:29 Tant que vous ne l'éprouverez pas, vous ne réaliserez pas que ça ne produira pas les effets que vous pourriez incontinentement puir.
00:58:36 Et donc c'est aller oser à la rencontre de vous-même ici.
00:58:40 Donc moi je vous en conjure.
00:58:43 Autorisez-vous à exister.
00:58:45 Et puis il y a toujours une chose qu'on oublie Fabienne.
00:58:49 Évidemment que pour des parents c'est un drame de perdre un enfant.
00:58:53 Mais vous êtes arrivée après.
00:58:56 Et quelque part vous leur avez apporté cette joie-là, voyez ?
00:59:01 J'espère. C'est compliqué mais en tout cas merci de le dire, ça fait du bien à entendre.
00:59:09 Mais oui, mais c'est évident.
00:59:12 D'abord parce qu'ils ont pris la décision d'avoir un autre enfant.
00:59:15 Donc c'est qu'ils avaient envie de surmonter l'épreuve.
00:59:18 Et en arrivant au monde, vous leur avez prouvé qu'on peut surmonter une épreuve.
00:59:23 Donc voyez, c'est toujours pareil.
00:59:25 C'est pour ça que je dis toujours "attention".
00:59:27 Bien sûr que c'est important d'analyser ce qu'on a traversé en tant qu'enfant.
00:59:31 Mais attention parce qu'on peut toujours voir le côté négatif.
00:59:34 Mais on peut aussi voir le côté positif.
00:59:36 Et c'est pour ça que je vous dis, vous leur avez apporté la preuve qu'on peut survivre après une telle épreuve.
00:59:43 Et vous leur avez apporté la joie d'avoir réussi à dépasser l'épreuve.
00:59:48 Et ça, vu sous cet angle-là, reconnaissez que c'est un petit peu plus sympathique.
00:59:52 Je suis complètement d'accord avec vous.
00:59:55 Et ça fait aussi du bien de l'entendre d'une personne qui est complètement neutre.
01:00:00 Donc merci Bréchit, merci à vous deux.
01:00:04 Oui, et puis maintenant, laissez les choses...
01:00:08 De toute façon, vous êtes en analyse.
01:00:10 Donc forcément, vous avez quelqu'un qui vous écoute et à qui vous pouvez confier tous les ressorts de votre psychisme.
01:00:17 Mais merci d'abord de votre joli témoignage.
01:00:20 Parce que vous avez en vous une capacité d'aimer qui est plutôt au-dessus de la moyenne, je trouve.
01:00:29 Et ça, je le dis, c'est mon intuition et mon écoute qui me permet de vous faire ce cadeau.
01:00:34 Faites en profiter quelqu'un qui pourrait l'accueillir pleinement.
01:00:38 Ah, vous êtes chouchou.
01:00:40 Et je voulais juste vous dire une chose.
01:00:43 C'est que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.
01:00:46 C'est-à-dire que la vie pour chaque personne est souvent difficile parce qu'on traverse, on l'eau d'épreuve et on a beaucoup de choses à gérer.
01:00:53 Mais vous avez parlé, Brigitte, de résilience et c'est vrai.
01:00:58 Et il ne faut jamais baisser les bras et ne pas non plus se victimiser.
01:01:04 C'est-à-dire que continuer à avancer.
01:01:08 Et encore une fois, merci parce que votre émission nous permet cela.
01:01:13 Et merci également à tous les intervenants et à vous, Monsieur Julie,
01:01:18 parce que vous m'avez également beaucoup, beaucoup apporté en quelques minutes.
01:01:23 Et je suis désolée si j'ai un petit peu monopolisé l'antenne un petit peu.
01:01:27 Mais pas du tout parce que c'est comme ça que ça passe quand on a des choses importantes.
01:01:31 Et d'ailleurs, j'ai juste oublié de vous signaler quelque chose qui m'a frappé tout à l'heure.
01:01:35 Quand vous m'avez dit que vos parents ont perdu un enfant,
01:01:39 vous êtes quand même tombé amoureuse lors d'un enterrement, si j'ai bien compris.
01:01:44 Il y a peut-être un lien comme ça qu'on peut faire rapidement entre ce coup de foudre
01:01:48 et ce que vous avez traversé en tant qu'enfant.
01:01:51 C'est vrai.
01:01:53 Mais vous pourriez être psy, Brigitte.
01:01:55 Pardon ?
01:01:56 Ah, bien vu.
01:01:57 Vous pourriez être psy, Brigitte.
01:01:58 Vous croyez ? Je n'ai pas…
01:02:00 C'est peut-être un peu ce que je fais tous les jours, d'une manière un peu sauvage.
01:02:04 Je ne suis pas sûre que ce soit comme ça que font les psys.
01:02:08 Vous ne l'aviez pas vu, mais écoutez, je vous en fais cadeau, Fabienne.
01:02:13 Mais vous savez, je crois que c'est aussi ça que j'aime dans la vie,
01:02:18 c'est qu'elle nous fait toujours des clins d'œil.
01:02:20 Et c'est peut-être ce qui me permet de garder mon humour et mon optimisme.
01:02:25 Merci, Fabienne.
01:02:26 Alors gardez-le. C'est moi qui vous remercie.
01:02:28 Je vous souhaite une bonne après-midi et merci pour tout.
01:02:31 Au revoir, M. Sully. Merci, Brigitte. Au revoir. Merci pour tout.
01:02:34 Au revoir, Fabienne.
01:02:35 C'est Séverine qui patiente un peu. On va la faire patienter encore le temps d'une petite pause.
01:02:40 Et tout de suite après, Séverine, on vous donne la parole. C'est promis. À tout de suite.
01:02:44 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ? 0826 300 300
01:02:50 Sud Radio fête son arrivée à Lyon sur 105.8 FM.
01:02:54 Toute la journée du 28 mars, Sud Radio sera en direct du salon Made in PME à Lyon Aurexpo
01:03:00 avec Jean-Jacques Bourdin, André Bercoff, Cécile Domenibus et Philippe David.
01:03:05 Et le 29 mars, retrouvez Patrick Roger dès 6h30 pour un grand matin Sud Radio spécial à Lyon sur le 105.8.
01:03:13 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
01:03:21 Brigitte Lahaye, Sud Radio, le love conseil.
01:03:26 Alors exceptionnellement, on ne va pas faire de love conseil parce que sinon la pauvre Séverine, elle va encore patienter, patienter.
01:03:31 Donc je vous prends tout de suite Séverine, Robert Zuly vous écoute également. Allez-y. Bonjour.
01:03:36 Bonjour. Bonjour à Brigitte et bonjour à votre invité Robert Zuly.
01:03:42 Écoutez, alors le témoignage précédent m'a beaucoup émue.
01:03:46 Et alors je vais juste rebondir rapidement en indiquant que Brigitte est la fille, je pense, d'un peu tous les auditeurs et auditrices, en tout cas et la mienne.
01:03:54 Alors j'aime beaucoup votre côté sauvage en tout cas, donc moi ça me va bien et j'apprends énormément de choses et je me construis aussi avec toutes les émissions que je peux écouter.
01:04:04 Donc merci, merci pour toute la qualité. Merci à tous les intervenants par rapport à tout ce que vous pouvez nous apporter.
01:04:11 Oui, et c'est vrai que je choisis mes invités avec cette même qualité d'être capable à la fois d'écouter,
01:04:22 mais aussi de dire des choses que peut-être que vous n'entendez pas forcément si vous faites une thérapie, parce que c'est ça qui est important.
01:04:31 On n'est pas en train de faire la thérapie de l'auditeur, on est en train ensemble, grâce à vous Séverine, grâce à Fabienne tout à l'heure, d'échanger sur ce que c'est que l'être humain.
01:04:41 Et je crois que si vous écoutez, vous entendez des témoignages, parfois ça ne vous touche pas vous personnellement, mais ça touche forcément quelqu'un que vous connaissez, etc.
01:04:51 Et comme ça on grandit tous ensemble. Robert Zuly, vous ne croyez pas que c'est un peu ça cette émission ?
01:04:57 C'est la vertu du lien, Brigitte. Et c'est ça que vous savez entretenir, ce filet rouge entre chacun de vous, auditeur, et de vous, Brigitte.
01:05:08 Et de vous, Robert, vous et les autres.
01:05:12 Oui, mais nous sommes vos invités et on est là à votre service. Mais ce qui compte, c'est au service de vos éditeurs.
01:05:20 Mais ce qui compte, c'est que vous savez tirer... La personnalité est complexe, comme le disait tout à l'heure un intervenant, un auditeur, mais vous savez tirer le bon fil dans la pelote.
01:05:33 Et c'est ça qui est précieux. Et quand on tire le bon fil, parfois ça nous confronte à l'évidence malgré nous. Mais c'est tellement précieux et c'est ça qui nous fait adoucir.
01:05:42 Oui, également, je vous rejoins.
01:05:45 Séverine, vous avez eu un premier mariage plutôt bien. 17 ans, d'ailleurs, c'est un peu le laps de temps d'une histoire.
01:05:54 On dit souvent que les histoires peuvent durer 15 ans, 20 ans. Alors après, ça peut durer bien plus longtemps.
01:06:01 Mais 17 ans, c'est bien. C'est tout à fait honorable. Et aujourd'hui, vous êtes dans une famille recomposée. C'est bien ça ?
01:06:12 C'est ça, oui, tout à fait. Donc effectivement, on est en couple avec une famille recomposée, avec quatre enfants.
01:06:17 Donc moi, j'en ai un et de l'autre côté, il y en a trois. Ça fait 11 ans aujourd'hui qu'on est ensemble avec plus ou moins des hauts et des bas.
01:06:26 Et j'ai envie de dire avec beaucoup plus de bas pour ma part que de haut, même si ça fait 11 ans.
01:06:33 Et aujourd'hui, ce que je voulais témoigner, c'est que j'ai repris en cours de route, parce que j'étais déjà au téléphone à 14 heures avec l'introduction.
01:06:42 Mais j'ai compris, j'ai entendu en tout cas le fait qu'on pouvait être soit sauveur, soit victime, soit différentes personnalités.
01:06:56 Type d'amoureux ?
01:06:57 Type d'amoureux, voilà, c'est ça. Et alors moi, pourquoi ça a été des hauts et des bas ?
01:07:02 Et c'est là où je voulais faire part de mon témoignage. C'est que pendant de nombreuses années, et même bien avant, j'imagine,
01:07:08 j'ai cherché à travers mon partenaire à ce qui probablement soigne mes blessures. Alors que j'ai aussi un côté, enfin je pense avoir un grand côté sauveur,
01:07:19 où j'ai aussi voulu essayer de le sauver. Même si lui, alors j'ai un peu de mal justement à identifier son type d'amour à lui, entre guillemets.
01:07:30 Est-ce qu'il est victime ? Je n'y crois pas. J'ai vraiment du mal à identifier ce qu'il peut être en tout cas.
01:07:37 Mais toujours est-il que j'ai toujours essayé de vouloir probablement sauver un peu tout le monde de mon côté.
01:07:43 Et ce côté sauveur était pour moi aussi énormément de colère en moi, de tristesse, de peine, de souffrance.
01:07:54 Et je pensais à travers mon partenaire qu'il allait pouvoir m'aider probablement. Encore j'y pensais, parce que tout le temps des années, je n'en avais pas conscience on va dire.
01:08:04 Ce qui fait que c'est aussi compliqué dans notre histoire, parce que j'attendais quelque chose que je n'aurais pas, puisque lui ce n'était pas son rôle.
01:08:12 En l'occurrence, je l'ai compris en entamant une thérapie. Alors la thérapie, elle est longue en soi. Ça fait une paire d'années que je consulte.
01:08:24 Aujourd'hui, je ne consulte plus depuis un an et demi à peu près. Pour divers sujets. Il y a eu beaucoup de sujets qui sont venus.
01:08:34 Il y a eu le sujet de l'enfance, le sujet de Violles, j'ai perdu mon frère. Il y a eu plein de sujets.
01:08:41 Mais en soi, toujours est-il que ça a glié des bâtons dans les roues dans mon couple ces dernières années.
01:08:49 J'ai pris conscience en tout cas, par rapport à toutes ces thérapies. Déjà, j'ai appris à m'aimer.
01:08:56 À m'autoriser à m'aimer, à m'autoriser à ce qu'on puisse m'aimer, à m'autoriser à exister. C'est ce que justement vous disiez tout à l'heure à l'auditrice précédente.
01:09:07 Ça m'a vraiment mis des frissons partout, sur tout le corps. Et quand j'ai pris conscience de ça et que j'ai appris, j'ai aussi pris conscience,
01:09:20 je ne pense pas, je l'avais, mais j'ai accepté surtout l'amour qu'il avait pour moi, mon partenaire, parce qu'il a énormément d'amour.
01:09:28 Il m'aime vraiment, vraiment beaucoup. Et je pense que ça, ça n'a pas de prix à côté.
01:09:34 Après, on compose avec la famille, évidemment, mais toujours est-il que j'ai quelqu'un de très gentil, très attentionné, très doux, très amoureux.
01:09:46 Pourquoi autant de bas ?
01:09:53 Comme je disais, je pense que je me suis accrochée. Il y a eu des bas, notamment, c'est toujours des excuses, évidemment,
01:10:02 et ça j'en ai bien conscience, c'est qu'il y a eu des tiers de personnes qui sont venus aussi interterrer notre histoire.
01:10:10 Donc j'ai mis ça sur le dos des autres, en fait, et pas forcément sur moi, qui n'était pas probablement moi,
01:10:17 mais moi-même dans ma peau ou dans ma tête, à les deux d'ailleurs.
01:10:22 Donc je pense que c'est ça, en fait, autant de bas. Et puis après, j'ai aussi un côté assez exigeant.
01:10:30 Oui, ça c'est sûr. C'est ce que j'allais dire, Séverine, j'ai l'impression que vous avez plus de bas à cause de vous-même qu'à cause de lui.
01:10:39 Est-ce qu'on pourrait dire ça ?
01:10:42 Oui, aujourd'hui, oui. Alors il y a quelques années, il y a trois ans en arrière, je vous aurais dit non.
01:10:48 Je vous aurais dit que c'était lui, que ce n'était pas moi. Probablement, peut-être pas totalement lui, mais pas non plus entièrement moi.
01:10:56 Aujourd'hui, voilà, j'ai vraiment pris conscience que ça n'y avait pas que moi quand même.
01:11:02 Voilà, alors il y a quand même une chose à ajouter parce que forcément, l'autre est évidemment aussi impliqué dans la relation.
01:11:11 Peut-être qu'il n'est pas assez apte à vous comprendre dans vos bas et donc à vous aider à remonter en haut, si je puis dire.
01:11:18 Ah, totalement.
01:11:19 Voilà, donc ça, c'est quand même quelque chose. Mais peut-être que vous ne lui dites pas assez.
01:11:24 Oui, à la condition de l'exprimer aussi.
01:11:26 Oui, parce que les hommes ne sont pas toujours... Excusez-moi Robert Zuly, je ne parle pas de vous.
01:11:32 Maintenant, il reçoit un décodeur.
01:11:34 Voilà, exactement, on est d'accord. Il est gentil, mais il n'est pas psy, quoi.
01:11:42 Non, du tout. Et puis c'est loin de... Pour lui, vraiment, tout ça, c'est très loin.
01:11:48 On est quand même sur des idées un peu... Moi, je suis assez axée sur la personnalité, sur la psychologie quand même, on va dire.
01:11:57 Sur l'évolution, entre guillemets, de l'être et beaucoup d'empathie. Et lui, pas du tout. Pas du tout.
01:12:03 Donc, voilà, c'est là où il y a quand même un fossé entre nous.
01:12:07 Et je me suis beaucoup, on va dire, accrochée ou même, voire, je vais dire, mais battue contre moi-même pour que ça change.
01:12:16 Et bon, là, j'ai pris conscience que ça ne changerait pas. Peut-être comme moi, je l'aimerais en tout cas.
01:12:22 Mais ça évolue tout doucement. On va dire, voilà, progressivement, ça évolue et aujourd'hui, ça va.
01:12:30 Qu'est-ce que vous avez envie de dire à Séverine Robert ?
01:12:35 Le premier point, c'est que j'aurais envie d'enrichir ce qu'on a évoqué en termes de typologie.
01:12:41 Il y a, au-delà de la typologie, il y a aussi ce qu'on attend d'une relation amoureuse.
01:12:46 Et vous savez, Brigitte, que je fais souvent référence au réel, à l'imaginaire et à la symbolique.
01:12:50 Dans la relation amoureuse, quand on est dans le réel, l'amour doit être une preuve.
01:12:55 Il n'y a que des preuves d'amour, d'ailleurs. C'est-à-dire qu'on a besoin de l'autre de manière concrète, tangible, dans son quotidien.
01:13:01 Il faut qu'il soit là, qu'il réalise des tâches, ménagère, qu'il s'occupe des enfants, qu'il fasse ci, ça, qu'il apporte de l'argent au foyer.
01:13:06 Et puis il y a ceux pour qui l'amour est un projet. Et ça, c'est l'imaginaire.
01:13:11 On a besoin de construire, on a besoin de se projeter dans un futur qui fait que nous nous réalisons ensemble.
01:13:16 Et puis, il y a ce qui vous ressemble un peu, là, franchement, dans ce que j'entends, Séverine, il y a l'amour qui est un cadeau.
01:13:25 Et ça, c'est la dimension symbolique. On a besoin de donner de la signification à beaucoup de choses.
01:13:30 Et c'est ça, votre exigence, Séverine, c'est que vous, vous avez besoin de donner du sens. Vous avez besoin d'explorer.
01:13:36 Vous ne vous satisfaisez pas des choses comme on peut l'être dans le réel où l'autre, il est fatigué, il est fatigué.
01:13:43 Il ne faut pas chercher plus loin. Alors que quand on est dans la symbolique, on a besoin de comprendre pourquoi il est fatigué.
01:13:49 On pose des questions et on s'interroge. Et ça, c'est parfois compliqué dans une relation amoureuse quand l'autre n'est pas sur le même canal.
01:13:56 Alors, tous ces canaux ne fonctionnent pas indépendamment l'un des autres. Ils sont très complémentaires.
01:14:01 Mais certains d'entre nous ont la capacité à en surinvestir certains. Et vous, probablement, vous surinvestissez un peu cette dimension symbolique,
01:14:08 ce besoin que vous avez d'être dans l'humain, de comprendre les choses.
01:14:11 C'est peut-être pas le cas. C'est peut-être pas le cas de votre conjoint, qui lui est peut-être plus dans le réel.
01:14:17 Et bon, toutes ces questions que vous vous posez, c'est bien. Mais franchement, arrête, quoi.
01:14:23 Qu'est-ce qu'on mange ce soir, quoi ?
01:14:26 D'ailleurs, t'as prévu quoi ? Faut faire des courses ?
01:14:29 Ouais, c'est ça.
01:14:32 C'est ça que vous avez aussi à accepter. Vous pouvez l'amener sur votre terrain en lui demandant de partager ce qu'il ressent.
01:14:40 Mais vous pouvez aussi aller sur son propre terrain à lui. Et vous favoriserez la rencontre.
01:14:46 Parce que comme le disait Brigitte, la relation, c'est une co-responsabilité. Et on peut pas reprocher à l'autre uniquement des choses.
01:14:53 Ça nous incombe en partie.
01:14:56 Oui, oui, tout à fait. C'est ce dont je voulais évoquer et témoigner.
01:15:00 C'est qu'effectivement, c'est pas uniquement la faute de l'autre.
01:15:04 Oui, oui, mais vous n'avez absolument pas critiqué votre partenaire, d'ailleurs. Vous nous avez dit qu'il était gentil, etc.
01:15:11 Pendant des années, je lui en voulais, en fait, quelque part.
01:15:15 Ça prouve là encore que vous avez grandi.
01:15:18 Donc moi, je pense que ce que vous propose Robert est tout à fait judicieux.
01:15:22 Parce que vous êtes dans une... D'ailleurs, vous n'avez aucunement l'intention de le quitter. On l'entend bien aussi.
01:15:27 Juste améliorer un peu ce côté symbolique de la relation.
01:15:32 Et ça, ça peut passer par des petits projets, des petits rituels.
01:15:38 Des choses qui ne sont pas totalement concrètes, mais qui, quelque part, vont éclairer un petit peu votre quotidien.
01:15:46 Oui, on a essayé parce qu'on a rencontré à un moment donné une thérapeute de couple parce que ça devenait compliqué.
01:15:53 Donc, il y a eu du changement à ce moment-là.
01:15:56 Et puis bon, là, quand on est revenu dans une, on va dire, dans une routine presque, j'ai envie de dire.
01:16:02 Tout ces petits moments-là sont perdus.
01:16:05 Mais aidez-le, il faut jouer avec les hommes si on veut aller dans le symbolique.
01:16:11 Je ne sais pas, par exemple, je vous donne juste une idée comme ça, mais vous en trouverez d'autres.
01:16:15 Ce soir, mon chéri, j'aimerais bien que tu mettes une chemise ou un foulard de couleur rouge parce que je me sens particulièrement passionné.
01:16:25 Vous voyez, jouer à des choses comme ça, ça va l'amuser et ça peut l'aider à aller un peu sur ce terrain-là.
01:16:34 Robert, vous avez une autre idée à donner à Séverine avant de faire sa pause ?
01:16:41 Oui, ce qui peut être utile, c'est de s'autoriser l'un l'autre à exprimer ce qu'on ressent, mais sans interrompre l'autre.
01:16:49 Vous lui dites, tiens, comment tu ressens les choses aujourd'hui ? Qu'est-ce que tu as vécu ? Comment tu as vécu cette journée ?
01:16:55 Et sans le commenter, sans le juger, accueillir ce que lui exprime.
01:17:00 Et lui, il faut qu'il fasse pareil sans qu'il intervienne en disant, oui, mais voyons ça, tu sais bien que ça se passe comme ci et comme ça.
01:17:06 Vous voyez, c'est vous imposer ces moments d'écoute partagée où on n'intervient pas et on apprend à entendre des choses qu'on n'écoute pas forcément chez l'autre.
01:17:16 D'accord. Merci Séverine.
01:17:19 Merci beaucoup pour tous ces beaux conseils.
01:17:21 Je vous en prie.
01:17:23 Merci beaucoup.
01:17:24 J'espère bien.
01:17:25 Je ne manquerais plus que ça Brigitte.
01:17:27 Allez, on fait une petite pause. On retrouve Frédéric qui veut nous parler d'amour-tier. Amour-tier, amitié, amour, enfin voyez ce que je veux dire.
01:17:35 Ah oui, d'accord.
01:17:36 A tout de suite.
01:17:38 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:17:41 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
01:17:47 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:17:51 Robert Zuly est avec nous, psychologue clinicien. Vous nous parlez des différents types d'amoureux.
01:17:57 Est-ce que vous pourriez aussi élargir aux différents types d'amitié, Robert Zuly ? Votre concept, ça marche aussi avec l'amitié ou pas ?
01:18:06 Bien sûr, il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas.
01:18:09 Avec une nuance, c'est que dans l'amour, il y a un engagement émotionnel plus profond.
01:18:15 Donc, les enjeux émotionnels sont moins intenses dans une relation amicale ou d'amitié, même si l'amitié peut être très forte.
01:18:25 Et donc, ça change un petit peu la force de ces typologies.
01:18:30 Ça les rend plus nuancées, parfois moins extrêmes, mais elles existent intrinsèquement de la même façon.
01:18:36 Alors, Frédéric est avec nous. Vous avez inventé le terme amourtier, Frédéric.
01:18:42 Oui, bonjour Robert Zuly, bonjour Brigitte.
01:18:47 Oui, il y a moins d'intensité en amitié.
01:18:51 En amitié, c'est moins compliqué, ce que je viens d'entendre de Robert Zuly.
01:18:55 Je ne sais pas, je ne suis pas bien entendu.
01:18:57 Oui, c'est moins contraignant, c'est ça que vous disiez.
01:19:00 C'est moins exigeant peut-être.
01:19:02 Oui, il y a moins d'engagement émotionnel.
01:19:05 Oui, alors c'est peut-être pour ça que ça a fonctionné d'ailleurs, voilà mon histoire.
01:19:09 Parce que bon, c'est vrai que l'engagement, au départ, il a fallu que j'aille sur des œufs,
01:19:14 parce que je suis tombé sur quelqu'un qui n'avait jamais eu d'expérience bi, en fait, et qui est hétéro à 200%.
01:19:20 On se connaît depuis, même dans 28 ans, on a des relations régulières.
01:19:26 Donc c'est un homme, on est bien d'accord.
01:19:28 Oui, c'est un homme.
01:19:29 Moi, je suis bi, donc j'ai eu des relations du temps où j'étais avec lui et avec une femme.
01:19:33 Lui, je l'ai connu avec 8 compagnes différentes, en fait.
01:19:37 Et ça dure toujours entre nous.
01:19:40 Alors en rigolant, il dit, voilà avec toi, ça dure au moins, ça continue.
01:19:44 Pourquoi ? Parce que c'est moins contraignant, effectivement.
01:19:47 J'ai respecté son rythme, je n'ai pas été pressant au début, parce que bon, c'était un peu compliqué au tout début.
01:19:53 Et puis ça dure, et puis c'est une belle histoire, et puis ça nous amène du bonheur, on va dire, mais c'est très discret.
01:20:00 D'accord, mais vous avez des relations sexuelles fréquemment, ou c'est aussi très...
01:20:05 Ah oui ?
01:20:06 Oui, d'accord.
01:20:07 Donc c'est un sex-friend, en fait, en quelque sorte.
01:20:10 Ouais, faut...
01:20:13 Je sais, vous n'avez pas l'air d'aimer ce terme.
01:20:16 Non, c'est mieux que ça, c'est mieux que ça.
01:20:19 Il y a une meilleure qualité que ça, c'est... voilà, il y a une intensité profonde,
01:20:23 parce que bon, moi j'étais ami avec sa maman qui est décédée, lui était ami avec la mienne,
01:20:28 il y a même une histoire avec nos mamans respectives qui ne sont plus là, qui nous a énormément rapprochés depuis.
01:20:34 Et puis ça se décoince de mieux en mieux, parce que là, on s'embrasse, quoi, sur la bouche, au bout de 28 ans, quand même, il a fallu attendre un petit peu.
01:20:42 Mais...
01:20:44 Mais Frédéric ?
01:20:45 Voilà, oui ?
01:20:46 Frédéric ?
01:20:47 Frédéric, il y a une chose que je ne comprends pas.
01:20:50 Pourquoi vous n'avez pas juste ça de l'amour ?
01:20:53 Pourquoi vous voulez mettre "amour" ?
01:20:56 Mais parce que je ne le ressens pas comme de l'amour non plus, quoi.
01:21:00 Une relation, pour moi, c'est entre l'amitié et l'amour.
01:21:04 Pourquoi le rentrer dans une case ? J'ai envie de vous répondre.
01:21:07 Pourquoi être obligé de dire "tac, paf, c'est de l'amour, ça c'est de l'amitié" ?
01:21:11 Rien ne vous oblige...
01:21:13 Là, on est vraiment sur un tangent entre les deux.
01:21:15 Rien ne vous oblige...
01:21:17 Mais les mots ont un sens.
01:21:20 C'est ça qui est important.
01:21:22 On ne vous oblige à rien.
01:21:24 Mais les mots ont un sens.
01:21:26 Et moi, quand je vous entends, je vous entends parler d'une relation amoureuse particulière,
01:21:31 dans laquelle l'amitié joue peut-être un rôle, mais c'est vrai aussi dans les relations hétérosexuelles.
01:21:36 On peut être, de temps en temps, copain avec sa femme,
01:21:41 alors qu'on est dans une relation totalement hétérosexuelle et qu'on aime sa femme profondément, amoureusement.
01:21:47 Mais elle peut être aussi notre copine, de temps en temps, avec laquelle on joue, avec laquelle on discute.
01:21:52 Et là, ce que vous évoquez, ça me semble être la même chose.
01:21:54 Pourquoi le séparer ?
01:21:56 C'est comme si, justement, vous vouliez créer une autre case.
01:21:59 C'est particulier comme relation.
01:22:02 Pour moi, j'ai déjà été amoureux, j'ai déjà des amis.
01:22:05 Mais là, par contre, c'est quelque chose de complètement inédit pour moi,
01:22:09 quoi qu'il y ait pour lui aussi d'ailleurs, qui est incasable.
01:22:13 Je pense Frédéric, ce qui vous trouble, ce qui ne vous permet pas de caser cette relation dans une case,
01:22:22 c'est parce qu'il y a quelque chose de l'ordre de la famille.
01:22:27 Aussi.
01:22:28 Parce que c'était comme si c'était une sorte de frère,
01:22:31 mais alors ça ne peut pas être un frère puisque vous faites l'amour ensemble.
01:22:34 Je sais bien, surtout pas.
01:22:37 Mais vous voyez, du coup, c'est tout ça.
01:22:42 Oui, mais vous voyez bien comment vous avez réagi quand je dis...
01:22:46 Mais entendez ce que Brigitte vous dit.
01:22:48 Il y a quelque chose de fraternel peut-être.
01:22:50 C'est ça qu'elle évoque dans votre relation.
01:22:52 Ah, mais ça, c'est sûr, fraternel, oui.
01:22:54 Oui, oui, oui, oui.
01:22:55 Mais oui.
01:22:57 Mais au sens de famille, quoi, du coup, au sens de compagnon,
01:23:02 on va dire, par rapport à Julien.
01:23:04 Vous voyez, plutôt ça peut-être, compagnon, j'aimerais mieux.
01:23:08 Comme vous voulez, moi, vous mettez le mot que vous voulez, ça m'est égal.
01:23:12 Ce que j'entends bien, c'est que ce lien, il va au-delà de l'amitié,
01:23:20 il va au-delà de l'amour.
01:23:22 C'est comme si il ne fallait surtout pas qu'il se casse, ce lien.
01:23:27 Et en même temps, il est un peu fragile parce que justement,
01:23:31 il répond à des choses qui sont de l'ordre, je ne veux pas dire de mots,
01:23:36 qui pourraient encore vous blesser ou vous faire peur.
01:23:39 Mais il est presque d'un ordre de l'interdit, vous voyez.
01:23:44 Euh, ouais, je ne sais pas.
01:23:49 Non, non, parce qu'on vous autorise quand même d'avoir cette relation.
01:23:53 Je ne suis pas interdit, je ne vois pas le sens.
01:23:56 Non, non, non, mais je n'ai pas dit que c'était une relation qui était interdite.
01:24:00 Je dis juste qu'il y a quelque chose, c'est presque...
01:24:05 Oui, oui, c'est pour ça que j'ai utilisé le mot frère d'ailleurs.
01:24:09 Vous avez dit une chose intéressante, c'est que vous avez mis du temps à vous embrasser sur la bouche.
01:24:14 Ah oui, c'est très récent ça.
01:24:17 Mais oui, mais qui est-ce qui n'embrasse pas sur la bouche Frédéric ?
01:24:21 On parle des prostituées qui n'embrassent pas sur la bouche, c'est ça ?
01:24:25 Vous faites allusion à ça ?
01:24:26 Ah non, ne pensez pas à ça.
01:24:28 Non, mais Robert m'a très bien compris et je suis sûre qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui m'ont très bien comprise aussi.
01:24:34 Mais vous avez du mal à comprendre parce que justement c'est normal.
01:24:38 Mais encore une fois, je ne veux surtout pas vous déranger, après tout...
01:24:43 Ah non, non, non, tout va bien.
01:24:45 Bon, alors si tout va bien, tout va bien pour tout le monde.
01:24:48 Mais cette relation, et d'ailleurs je crois que ce n'est pas la première fois que vous avez besoin d'en parler à l'antenne,
01:24:53 donc on voit bien la force de ce lien, il est assez inexplicable en fait.
01:24:59 C'est pour ça que vous avez inventé un mot.
01:25:01 Il est singulier, je me suis approprié en tant que tel, dans sa singularité.
01:25:08 Et puis ça nous va à tous les deux, il n'y a pas de contraintes, il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas de projet de couple.
01:25:16 On n'est pas du tout là-dedans, on n'a pas de projet d'avenir ensemble.
01:25:20 Il a une amie, il m'en parle, il me parle même de certains détails en plus.
01:25:25 Mais ça n'a aucun problème, je veux dire, je n'ai pas de rivalité avec les personnes avec qui il est,
01:25:30 moi non plus, lui non plus, avec moi, ça ne coûte pas.
01:25:33 Oui, mais parce que vous êtes au-dessus de ça, puisque le lien est...
01:25:39 C'est un lien ailleurs, voilà.
01:25:42 Oui, oui, c'est ça, ailleurs.
01:25:46 Robert Zulily, vous l'avez dit plusieurs fois...
01:25:50 C'est une fraternité amoureuse, oui.
01:25:52 Ah, ben voilà.
01:25:53 Ah oui, c'est pas mal ça.
01:25:54 Ça vous va bien, ça ne m'étonne pas.
01:25:56 Au final, oui.
01:25:57 Au final, c'est pas mal.
01:25:59 Robert Zulily, vous avez tout au long de cette émission parlé du lien, on a besoin de liens.
01:26:05 Votre livre, ça s'appelle "Le pouvoir des liens", c'est aux éditions Mango.
01:26:09 Et quand on a, comme ça justement, comme ce que vient de dire Frédéric, un lien très particulier, très fort,
01:26:15 c'est formidable et il faut le préserver, bien sûr.
01:26:19 Ce serait peut-être comme ça qu'on peut conclure, non ?
01:26:22 Bien sûr, bien sûr.
01:26:24 Nos liens sont précieux parce qu'ils donnent de la valeur à la personne que nous sommes aussi.
01:26:29 Notre valeur se définit en fonction de la qualité des relations que nous avons avec notre entourage.
01:26:33 Et donc c'est tellement précieux de choisir ses amis, de choisir son amour ou ses amours,
01:26:39 comme le fait Frédéric.
01:26:41 Donc oui, Brice, et merci d'offrir cet espace de parole à vos donateurs,
01:26:47 parce qu'on voit combien c'est précieux de pouvoir nommer les choses,
01:26:51 que parfois, tant qu'on ne les nomme pas, on ne sait pas exactement les faire exister.
01:26:55 Donc bravo à vous, Brice.
01:26:57 Et merci à vous, Robert, parce que grâce à ce thème que vous aviez envie d'évoquer,
01:27:01 on a eu beaucoup d'appels qui sont arrivés, comme ça.
01:27:05 Et donc merci, Robert Zulily.
01:27:07 On se retrouve bientôt, bien sûr.
01:27:11 Et puis nous, évidemment, on se retrouve demain avec Laurent Carilla.
01:27:14 J'ai eu envie d'aborder la passion et l'addiction.
01:27:17 Ce n'est pas si éloigné que ça l'un de l'autre.
01:27:21 Et on verra pourquoi avec Laurent Carilla, qui est un peu notre spécialiste des addictions.
01:27:27 Et tout de suite, vous retrouvez Alexandre Delevanne.
01:27:30 Je vous embrasse.
01:27:31 Sud Radio, parlons vrai.

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