• il y a 7 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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Transcription
00:00 -Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus.
00:03 Je suis très heureux de vous retrouver.
00:04 12h13, c'est "Midi News Weekend", votre heure d'info,
00:07 décryptée par deux invités que je vous présente dans quelques instants.
00:10 Mais tout de suite, on fait un premier tour de l'information
00:13 avec Isabelle Piboulot, que je salue.
00:14 Bonjour Isabelle.
00:15 -Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:17 Incendie à la synagogue de Rouen hier,
00:20 le policier qui a abattu l'auteur des faits
00:22 sera décoré par la République.
00:24 L'édifice attaqué porte les stigmates de cet acte antisémite.
00:27 Lors de l'office de Shabbat, chrétiens et musulmans
00:30 ont tenu à apporter leur soutien à la communauté juive.
00:33 Régine Delfour, Olivier Gangloff,
00:34 Tancrede Guillotel et Célia Gruyère.
00:36 -Peu avant le coucher du soleil ce vendredi,
00:42 la communauté juive de Rouen se réunit comme à son habitude pour prier.
00:46 Mais pour une fois, l'office de Shabbat se tient exceptionnellement
00:50 dans la cour de la synagogue.
00:52 À l'intérieur de l'édifice, les murs sont noircis par la fumée
00:56 et la tour est recouverte de cendres.
00:58 Stigmates de cet incendie criminel allumés
01:00 quelques heures plus tôt seulement.
01:02 Pour les juifs présents, marqués par cet acte antisémite,
01:05 cet office est encore plus important.
01:07 -Je ne viens pas souvent dans cette synagogue
01:09 parce qu'on habite un peu loin.
01:11 J'ai vraiment eu envie d'y aller pour marquer notre présence,
01:14 plus que symbolique en tout cas.
01:16 Le Shabbat est important, et encore plus dans ces conditions-là,
01:18 de le faire vivre et pas de rester à la maison, seul, dans la peur,
01:21 et de rester ensemble et de montrer qu'on est vivant.
01:24 -De jeunes catholiques accompagnés par le père Geoffroy de Latouche,
01:28 le curé de Roux, sont également venus.
01:30 -Il voit un rabbin et sa communauté bouleversées
01:33 par le feu qui a été mis.
01:34 Le rabbin nous a montré les rouleaux de la Torah
01:36 qui ont été protégés, et qu'il a tout de suite protégés
01:38 quand il est rentré dans la synagogue.
01:40 Ils ont été très touchés.
01:42 -Tout comme plusieurs personnes de confession musulmane,
01:44 venues témoigner leur soutien à la communauté juive.
01:47 -Je suis musulmane.
01:49 J'étais malheureusement, par le passé, antisémite.
01:53 Je l'assume.
01:54 Aujourd'hui, je combats l'antisémitisme.
01:56 Nous sommes tous frères.
01:58 C'est très important d'apporter un message de paix
02:00 entre les différentes communautés.
02:02 -Pour les prochains offices, une salle communautaire
02:04 a été mise à la disposition de la communauté juive
02:07 dans le centre de Rouen.
02:09 -L'émotion était vive également dans la capitale.
02:11 Hier soir, environ 300 personnes se sont réunies,
02:14 place de la République, pour dénoncer l'antisémitisme.
02:17 Écoutez ces témoignages recueillis par Charles Bagé.
02:21 -On est juif de France, français juif, comme vous voulez,
02:23 mais on aime Israël.
02:25 Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas vivre normalement
02:29 dans un pays qui est le patrie des droits de l'homme.
02:33 Là, ce n'est même plus la tristesse, c'est du dégoût,
02:35 c'est de l'écœurement.
02:37 -Cette crainte que l'on a, mais qui est entrée un peu
02:40 dans les mœurs et auxquelles on fait moyennement attention,
02:43 là, elle est concrète aujourd'hui.
02:46 Donc, c'est plus marquant.
02:49 On finit malheureusement par s'habituer à cela.
02:51 -On a l'impression qu'on touche le fond à chaque fois,
02:53 et en fait, non.
02:54 Le fond, il n'est jamais touché, parce qu'on a toujours,
02:56 toujours pire.
02:57 Donc, on se sent de plus en plus en insécurité.
02:59 Et on est profondément blessés par ces actes.
03:03 Et on a peur pour nos enfants.
03:04 -Dans le reste de l'actualité, au Proche-Orient,
03:07 les corps de trois otages enlevés le 7 octobre
03:10 ont été rapatriés par Tzahal en Israël,
03:13 parmi eux, celui de Shani Louk.
03:15 Souvenez-vous, les images de la jeune femme de 22 ans,
03:18 enlevée à l'arrière d'un pick-up par le Hamas,
03:20 avaient fait le tour du monde.
03:21 Écoutez le porte-parole de l'armée israélienne.
03:24 -C'est avec le cœur lourd que je partage la nouvelle.
03:30 La nuit dernière, les forces de défense israélienne
03:32 et les forces de l'IESA ont récupéré les corps
03:35 de nos otages Shani Louk, Amit Bouskila et Yitzhak Gelehrenter,
03:39 qui ont été pris en otage lors du massacre du Hamas
03:42 ce 7 octobre et assassinés.
03:44 Ils ont été assassinés par le Hamas.
03:47 -Et puis, retour en France,
03:48 où la Moselle est placée en vigilance rouge.
03:51 Météo France annonce une crue exceptionnelle,
03:53 avec un pic de l'ordre de 5 mètres.
03:55 L'équivalent de plus d'un mois de pluie est tombée
03:58 en moins de 24 heures.
03:59 120 interventions de sapeurs-pompiers
04:01 étaient en cours ce matin,
04:02 mais aucune victime n'est à déplorer à ce stade.
04:05 Outre la Moselle, le Barin est toujours placé
04:07 en vigilance orange.
04:09 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
04:11 Je vous retrouve dans une dizaine de minutes.
04:13 De suite, Midi News Weekend avec vous Thierry.
04:15 -Ca tombe bien, on sera en rendez-vous,
04:17 ma chère Isabelle.
04:18 Allez, Midi News, c'est parti.
04:19 Midi News Weekend, nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
04:22 Avec moi pour décrypter cette heure d'information,
04:25 Laura-Lécy Bouvier, avocate, ravie de vous accueillir.
04:28 -Ravie également.
04:29 -Patrice Sarditti, infidèle également d'émission, journaliste.
04:32 Soyez le bienvenu, Patrice.
04:33 -Salut Thierry.
04:34 -Allez, on est à la une de notre heure d'information.
04:36 Deux titres, évidemment, deux titres majeurs.
04:38 La situation en Nouvelle-Calédonie
04:40 et les suites de l'attaque de la synagogue de Rouen, évidemment.
04:43 Et on va commencer, si vous le voulez bien,
04:45 par la situation en Nouvelle-Calédonie.
04:47 La situation est toujours, toujours, hélas, aussi tendue.
04:50 Un homme est mort et deux autres ont été blessés ce samedi
04:53 dans un échange de coups de feu.
04:55 Ca s'est passé sur un barrage dirigé par des émeutiers.
04:57 Le bilan est donc très lourd.
04:59 Il est déjà de six morts.
05:00 L'île est en état d'urgence.
05:01 Hier soir, 1 000 renforts de police et de gendarmes
05:04 sont arrivés sur place.
05:05 On fait le point sur la situation avant d'ouvrir le débat
05:07 avec mes invités, avec Mathilde Libanès.
05:09 Si la soirée a été jugée calme en Nouvelle-Calédonie,
05:12 la situation reste encore très tendue.
05:15 Hier, une cellule interministérielle de crise à Matignon s'est tenue,
05:19 en présence de Gérard Larcher et de Yael Broun-Pivet.
05:23 L'objectif pour le gouvernement, le retour au calme,
05:26 alors que le bilan humain est lourd,
05:28 six morts et plusieurs centaines de blessés.
05:30 Les dégâts sont déjà estimés à 200 millions d'euros
05:33 après des pillages réalisés par des émeutiers
05:35 qui se contendent pour la sécurité de la ville.
05:38 Pour les habitants, cette situation devient invivable.
05:41 Évidemment, on ne travaille pas, on ne sait même pas
05:44 si on va pouvoir reprendre le travail ou quoi que ce soit,
05:47 parce que tout est dégradé.
05:50 Le mall est toujours fermé et sécurisé par les habitants,
05:53 heureusement.
05:55 On compte dessus quand les choses seront calmées.
05:59 Mais de ce côté-là, c'est inaccessible.
06:02 Et côté à Pogoti, on n'a plus aucune boutique qui est ouverte.
06:06 Donc nous, on ne peut plus vivre normalement.
06:09 En plus de la violence, les habitants rencontrent des problèmes
06:12 pour pouvoir acheter de la nourriture et des produits
06:15 de première nécessité.
06:17 Je suis allé dans un supermarché juste à côté, dans le quartier,
06:20 et non, il n'y avait plus les produits de base,
06:23 pâtes, conserves, riz, farine, etc.
06:28 Les oeufs, enfin là, tout est vide.
06:32 Pour cela, le gouvernement a mis en place un soutien logistique
06:35 pour assurer l'approvisionnement sur l'île.
06:38 Et également envoyé des renforts importants pour établir le calme
06:41 en Nouvelle-Calédonie, secouée par de violentes émeutes.
06:45 On va prendre tout de suite la direction de la Nouvelle-Calédonie
06:49 avec Xavier Magri, qui est habitant de Nouméa.
06:52 Bonjour Xavier, merci d'avoir accepté notre invitation
06:55 d'en bingou The Weekend.
06:57 Comment se sont passées ces dernières heures pour vous ?
07:02 On est un peu dans la continuité de cette phase d'apaisement
07:07 qui commence à arriver, avec forcément l'arrivée des forces de l'ordre
07:12 qui commence à se faire ressentir.
07:15 Mais il y a encore pas mal de points stratégiques qui sont obstrués
07:20 pour la libre circulation, et qui ne permettent pas
07:23 un ravitaillement normal, une logistique classique,
07:26 et aussi surtout la libre circulation des gens,
07:28 qui permettent de pouvoir soit aller se soigner,
07:30 soit aller se ravitailler.
07:32 Certains sont encore prostraits dans leurs maisons.
07:36 Donc voilà, il y a vraiment deux images en plus.
07:40 Il y a une partie de la ville qui est relativement protégée
07:44 depuis quelques jours, par une action solidaire des voisins,
07:49 au sein même des résidences, au sein même des quartiers.
07:52 Mais ensuite, il y a une autre partie qui est complètement délaissée,
07:55 notamment les quartiers un peu plus populaires
07:57 qui sont l'objet, comme je vous dis encore,
07:59 d'une mainmise par certaines personnes.
08:02 Et les forces de l'ordre ne sont pas encore interminables dessus,
08:04 ou sont en phase de le faire.
08:07 Je le disais en commençant cette émission,
08:09 vous espérez évidemment un retour au calme.
08:11 Un homme est mort et deux autres ont été blessés,
08:13 malgré tout, ce samedi, Xavier.
08:17 C'est une de mes nombreuses inquiétudes,
08:21 si vous alliez me poser la question,
08:23 puisque jusqu'à présent le nord de l'Académie était épargné,
08:26 et les émeutes étaient focalisées sur le Nouméa et le Grand Nouméa.
08:30 Et là, c'est en train de se propager au nord,
08:33 qui jusqu'à présent était sous des auspices très pacifiques.
08:39 Et donc là, cette première victime,
08:42 je prie de tout cœur qu'elle soit la seule
08:45 et qu'elle n'amène pas encore un flux d'autres victimes,
08:49 parce qu'il n'y a pas encore une dégradation de ce qui se produit,
08:54 et là, ce sera encore plus grave.
08:56 La grosse problématique, Xavier, c'est le ravitaillement.
08:59 Il y a des queues énormes devant les magasins d'alimentation.
09:03 Racontez-nous votre quotidien.
09:06 Tout à fait.
09:07 Moi, je suis en plus situé à côté d'un des supermarchés
09:11 qui restait encore sur pied dans Nouméa.
09:14 Et ce matin, il y avait plus de 3h, 3h30 de queue dans ce magasin.
09:20 Donc, ils ont instauré un plafonnement des achats
09:25 sur les produits de nécessité,
09:27 avec également aussi un temps limité dans le magasin
09:29 pour permettre une certaine fluidité
09:31 et que tout le monde puisse pouvoir s'approvisionner un peu.
09:35 Il y a un énorme esprit de solidarité chez Naëlée,
09:38 je vous le disais, entre voisins, entre quartiers.
09:40 On vous parlait justement que vous nous avez gentiment envoyé
09:43 des queues de la queue devant le magasin.
09:46 C'est une photo prise à 9h,
09:48 sachant que dès 6h du matin, la queue avait débuté
09:52 et le magasin a ouvert ses portes à 8h,
09:54 jusqu'à à peu près 14h, où ensuite,
09:56 le magasin, je pense que dépourvu de doré, a fermé ses portes.
09:59 Et j'ignore si demain, ce sera réapprovisionné ou pas.
10:02 Dernière question, quel est votre état d'esprit ?
10:06 Parce qu'il va falloir relancer l'île, l'économie.
10:09 Vous attendez beaucoup, vous l'avez dit,
10:11 de la présence des forces de l'ordre.
10:15 C'est une question où je pourrais débattre pendant 2h dans votre émission.
10:19 Parce qu'effectivement, comme je l'avais dit déjà il y a quelques jours,
10:23 c'est le jour d'après qui m'inquiète le plus.
10:25 Vous savez, il y a une zone, le poumon de la Calédonie,
10:29 qui est du Kos, où il y a l'ensemble des commerces,
10:33 du secteur tertiaire industriel qui a été ravagé.
10:37 Et ça, c'est une énorme inquiétude pour demain,
10:39 parce qu'on va se retrouver certainement dans un climat social
10:44 qui était déjà très compliqué, mais cette fois-ci, clairement catastrophique.
10:48 Je pense au tourisme également.
10:50 Vous savez, on est, honnêtement, je ne fais pas de la pub,
10:53 mais on est l'un des plus beaux pays du monde.
10:55 Et je me dis comment on va pouvoir se relever de ça,
10:57 ou j'espère qu'on va pouvoir se relever de ça
10:59 pour montrer aux gens que la Calédonie, ce n'est pas ça.
11:01 C'est une terre de paroles, c'est une terre où on est ensemble,
11:05 on vit ensemble depuis des années, ça se passait super bien.
11:08 Et je prie de tous mes voeux à l'approche de m'en des fêtes religieuses,
11:13 que ça se poursuit.
11:15 Merci beaucoup d'avoir accepté de témoigner, Xavier,
11:18 malgré que je rappelle que vous habitez à Nouméa.
11:21 Merci pour la force de votre témoignage, évidemment.
11:24 Laure-Alice, lorsqu'on écoute Xavier, c'est le jour d'après qui est important.
11:28 On voit le témoignage, les difficultés auxquelles sont confrontées les habitants de l'île.
11:32 Oui, c'est particulièrement compliqué, parce qu'en fait,
11:36 ce qu'on s'aperçoit, c'est que c'est majoritairement des jeunes défavorisés
11:39 qui sont instrumentalisés par des puissances étrangères
11:41 qui, au final, n'ont pas vraiment de volonté politique.
11:45 Ils pillent, ils massacrent les terres,
11:48 et donc ils mettent l'île, l'archipel dans une situation économique qui est dramatique.
11:53 Moi, ce qui m'interroge vraiment, c'est le timing de cette loi.
11:56 On est juste avant les Jeux Olympiques,
11:58 on est dans une période où on a des multi-crises,
12:01 des crises financières,
12:03 on a le programme de stabilité qui a été envoyé à la Commission européenne.
12:06 Bon, on sait très bien que ça ne va pas régler les choses.
12:09 On est dans une situation internationale très compliquée également,
12:13 dans une situation dans laquelle le pouvoir d'achat, il baisse.
12:16 Là, ce monsieur l'a dit très bien, et vous l'avez très bien dit Thierry également,
12:19 pour redresser l'économie de la Nouvelle-Calédonie, ça va être très compliqué.
12:22 Il va falloir du temps.
12:23 Il va falloir du temps, d'autant que les réserves en nickel,
12:25 elles sont en train de s'épuiser aussi,
12:27 et c'était la principale ressource de l'archipel.
12:30 Donc, c'est très compliqué, et ça veut dire qu'on a rajouté un problème
12:35 sur d'autres problèmes qu'il y avait.
12:37 Cette question-là, effectivement, du vote, elle se posait,
12:40 mais est-ce qu'elle se posait maintenant ?
12:43 Je pense qu'on aurait peut-être dû en parler après.
12:45 Justement, vous faites la transition, ma chère Laure Alice,
12:48 quelle issue politique, Patrice, dans ce dossier ô combien délicat,
12:54 et qui ne date pas d'hier, évidemment.
12:56 On en a déjà beaucoup parlé à une certaine époque.
12:59 Ce n'est pas facile de vous répondre, comme Laure Alice l'a évoqué.
13:04 Franchement, on ne sait pas très bien comment ça va se dérouler.
13:11 Il y a eu effectivement peut-être un manque de bon sens au niveau du calendrier.
13:19 Peut-être, il faut dire que lorsqu'on est à la tête d'un pays,
13:24 quel qu'il soit, on s'occupe en principe des priorités.
13:28 Peut-être qu'un certain nombre de personnes dans l'exécutif
13:31 ont considéré que la nouvelle Calédonie n'était pas une priorité.
13:35 Bon, écoutez, là franchement, je ne crois pas que l'étranger s'est débrouillé
13:43 pour taper sur la France via un de ses territoires.
13:47 C'est vrai qu'il y a l'histoire de la Zary-Badjan avec des drapeaux, des meutiers.
13:53 – On en parlera, oui, il faut juste qu'il y ait des instances.
13:55 – Mais ce n'est pas ça qui prime.
13:57 Je veux dire, là, il y a eu un concours de circonstances,
14:00 et puis il y a eu peut-être quelque chose qui a fait déborder le vase.
14:04 Il y a quand même, rien que sur Nouméa, il y a quand même 10 000,
14:08 alors est-ce qu'on dit militants, j'en sais rien, militants, en tout cas,
14:12 et meutiers, et particulièrement des jeunes, et certains ont à peine 6 ans.
14:18 La détermination du gouvernement en France, je dis bien en France,
14:23 parce qu'il y a également un gouvernement en Nouvelle-Calédonie,
14:26 on n'en parle jamais, mais la détermination du gouvernement en France,
14:29 c'est de rétablir l'ordre.
14:31 Alors il y en a certains, certains qui vont dire que ce n'est pas rétablir l'ordre
14:36 qui est le plus important, c'est de négocier politiquement.
14:38 Ils sont bien marrants, mais il faut d'abord rétablir l'ordre,
14:42 parce qu'évidemment qu'il va y avoir de la casse,
14:45 évidemment qu'en rétablissant l'ordre, il va y avoir de la casse.
14:47 Il y a des policiers, il y a des gendarmes qui sont en renfort,
14:51 il y a même des pompiers, les gosses qui sont là,
14:55 animés par des gens un petit peu plus vieux,
14:57 ils ne vont pas vouloir laisser la poule où se dort s'envoler comme ça.
15:01 Mais il faudra quand même rappeler qu'une poule, ça a des ailes,
15:04 mais ça ne vole pas beaucoup.
15:05 Donc il y a un moment donné où l'ordre sera rétabli le plus vite possible, j'espère.
15:08 - Alors deux choses, Gabriel Attal a reçu hier, vous le savez,
15:11 il est responsable de la majorité des oppositions.
15:13 Emmanuel Macron tente de renouer le contact avec les élus de l'île,
15:16 mais ce n'est pas simple, on l'a évoqué cette semaine,
15:18 je l'ai évoqué dans Mininews d'ailleurs.
15:20 Il a dû renoncer à une visioconférence réunissant loyalistes et indépendantistes.
15:23 On voit bien que c'est compliqué le dossier.
15:25 Et puis ce matin, communiqué important du mouvement de l'Union calédonienne,
15:29 c'est la branche un peu la plus dure du FNKS,
15:32 qui dit "en substance, après avoir constaté que les discussions bilatérales
15:36 avec l'État colonial se sont soldées par un échec,
15:38 notre mouvement a ainsi choisi de rechercher dans un premier temps
15:41 un consensus local calédonien, l'idée étant par la suite d'arriver
15:44 à un format de négociation bilatérale avec l'État,
15:46 afin de lui soumettre collectivement notre volonté d'une trajectoire
15:49 vers la pleine souveraineté".
15:51 Bon, on va dire que c'est un début débauche, quoi.
15:55 Un début, je suis prudent.
15:57 Oui, c'est un début débauche. Effectivement, il faut un dialogue.
16:00 Alors, c'est ce qui a été dit, l'état d'urgence est parfaitement justifié
16:05 parce qu'il faut effectivement remettre en place un système
16:09 qui soit... il faut ramener la paix sur ce territoire.
16:13 Il faut évidemment assurer un dialogue entre les loyalistes
16:18 et les indépendantistes modérés. Donc ça, c'est aussi nécessaire.
16:20 Et ça, c'est pas gagné.
16:21 Et c'est pas gagné, d'autant plus qu'on voit qu'il y a des barrages
16:24 avec écrit "Poutine, libère-nous de la France".
16:26 Enfin, voilà, on a les Chinois qui aimeraient bien récupérer
16:29 quand même aussi le territoire.
16:30 Ça pose quand même beaucoup de difficultés.
16:32 Et puis, en France, on a aussi...
16:34 Alors, je suis très surprise parce que j'ai vu que Sophie Binet,
16:37 la secrétaire générale de la CGT, a appelé justement à la manifestation
16:42 et a parlé d'une provocation du gouvernement en disant
16:44 que la violence devait cesser.
16:46 Il faut quand même rappeler qu'un syndicat, il n'est pas là
16:48 pour prendre des positions politiques.
16:50 Elle s'assimile ici aux positions d'LFI.
16:53 Donc, c'est le risque en plus d'assimiler la CGT à LFI,
16:58 donc de perdre des adhérents et de l'assimiler à LFI,
17:00 comme on avait assimilé la CGT au Parti communiste,
17:03 par ailleurs dans les années 60.
17:04 Et en fait, ce n'est pas son rôle.
17:06 Donc, on a une confusion entre le syndicalisme et le politique aussi.
17:10 Donc, ça rajoute encore au contexte ambiant qui empêche,
17:13 je pense, ce dialogue.
17:14 Allez, on fait un tour de l'info avec Isabelle Piboulot
17:17 et on reparle, si vous voulez bien, tous les trois de la Nouvelle-Calédonie.
17:20 On sera avec Jean-Christophe Nioutou,
17:22 qui est président de la Chambre d'agriculture et de la pêche de Nouvelle-Calédonie.
17:25 Justement, on parle de l'économie qui va faire relancer.
17:27 On en parlera avec lui.
17:29 Mais tout d'abord, Isabelle Piboulot, un tour de l'info.
17:31 Et je suis en retard, Isabelle.
17:33 Deux jeunes de 15 et 18 ans ont été mis en examen le 12 mai
17:39 pour association de malfaiteurs terroristes
17:41 aux régénères d'Occitanie et du Grand Est.
17:43 Ils sont suspectés d'avoir préparé des attaques coordonnées
17:46 à court terme en France.
17:48 Les individus interpellés par la DGSI
17:50 échangés via les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines.
17:53 Les députés ont approuvé hier en commission le projet de loi
17:56 ouvrant à une aide à mourir en France pour certains patients.
17:59 Après une semaine de débats intenses à l'Assemblée,
18:02 un des critères a été modifié.
18:04 Celui selon lequel les malades doivent avoir
18:07 leur pronostic vital engagé à court ou moyen terme
18:11 a été remplacé par la notion d'affection
18:14 en phase avancée au terminal.
18:16 La loi doit arriver le 27 mai dans l'hémicycle.
18:19 Et puis en Ukraine, près de 10 000 personnes ont été évacuées
18:22 dans la région de Kharkiv, où Moscou a lancé un assaut
18:25 d'ampleur depuis le 10 mai.
18:27 Volodymyr Zelensky s'attend à une offensive russe plus large
18:30 dans le nord et l'est du pays qui viserait à prendre Kharkiv.
18:34 Merci beaucoup Isabelle.
18:37 On continue sur ce dossier de la Nouvelle-Calédonie
18:40 et on va retrouver Jean-Christophe Nioutou
18:43 qui est président de la Chambre d'agriculture et de la pêche
18:45 et de la Nouvelle-Calédonie.
18:47 Merci Jean-Christophe d'avoir accepté notre invitation.
18:51 Comment s'est déroulé pour vous les dernières heures, Jean-Christophe ?
18:55 Écoutez, les jours se suivent et se ressemblent malheureusement,
19:01 même si on voit une certaine accalmie ces dernières 24 heures.
19:05 Pour autant, on rencontre aujourd'hui de grosses difficultés,
19:09 notamment en termes d'alimentation des Nouméens,
19:15 avec des gros problèmes d'approvisionnement,
19:19 donc des commerces à Nouméens.
19:21 Le peu de commerces qui restent encore debout,
19:23 qui n'ont pas été pillés et détruits.
19:25 Alors vous le voyez avec un habitant, il y a quelques instants,
19:28 de Nouméens, Xavier, qui nous parlait évidemment
19:30 des longues files d'attente, quasiment trois heures
19:32 pour faire la queue devant un magasin d'alimentation.
19:35 Très concrètement, on voulait vous avoir,
19:37 puisque vous êtes président de la Chambre d'Agriculture et de la Pêche.
19:40 Comment vous organisez la production pour éviter le pire ?
19:44 Alors aujourd'hui, la production est disponible,
19:47 puisque les producteurs ont continué à travailler.
19:51 Nous sommes installés au nord de l'agglomération de Nouméa,
19:56 là où aujourd'hui on a quand même beaucoup moins de problèmes
19:59 par rapport à ce qu'on a dans l'agglomération.
20:02 Pour autant, afin de pouvoir livrer ces produits,
20:05 que le seul axe routier qui nous mène vers Nouméa soit sécurisé,
20:09 ce n'est pas le cas actuellement.
20:10 Donc ça ne nous empêche de pouvoir approvisionner
20:13 les commerces de Nouméa et donc les Nouméens.
20:16 Pour autant, nous sommes prêts.
20:18 La production est prête, que ce soit de fruits, légumes ou viande.
20:21 Et dès l'instant qu'on aura une sécurisation,
20:23 ce qui devrait arriver, nous l'espérons, en deux mille semaines prochaines,
20:26 nous pourrons être en mesure de livrer des produits frais
20:29 sur Nouméa et sur l'agglomération de Nouméa.
20:31 Et je suppose qu'évidemment, l'arrivée des forces de l'ordre en grand nombre,
20:35 vous les attendez avec une énorme impatience.
20:38 Oui, tout à fait.
20:40 On nous annonce le gros sur les prochaines 24 heures,
20:45 ce qui nous permettrait, selon ce qui nous est annoncé,
20:48 une amélioration à partir de lundi.
20:50 Et on en a vraiment besoin.
20:53 Dès l'instant que les axes routiers seront libérés, on pourra livrer.
20:56 Vous savez, aujourd'hui, il y a la problématique de la livraison
20:58 des produits frais en provenance de ce qu'on appelle nous la brousse,
21:02 donc la zone de production agricole.
21:04 Mais c'est aussi la problématique d'approvisionnement,
21:06 y compris dans Nouméa, avec des entrepôts qui ne sont pas accessibles
21:10 et dont on ne peut pas livrer la marchandise vers les commerces,
21:13 puisque Nouméa et le Grand Nouméa sont janchés encore de barrages
21:20 très nombreux qui empêchent la circulation libre.
21:25 Je suppose donc que les stocks sont placés sous protection, évidemment ?
21:31 Bien sûr, les stocks sont placés sous protection.
21:34 Et donc, ils seront disponibles dès l'instant qu'on pourra les livrer.
21:39 Et je sais qu'aujourd'hui, tout à l'heure, vous m'avez parlé de trois heures d'attente.
21:42 Je connais des gens qui ont attendu beaucoup plus que ça,
21:44 6-7 heures pour pouvoir acheter quelques produits,
21:47 puisque les commerces rationnent aussi les produits
21:50 pour ne pas empêcher d'autres clients d'être servis.
21:55 C'est quand même une situation qui est très particulière, inimaginable.
22:00 Comment voyez-vous l'évolution de la situation avec l'arrivée des forces de l'ordre ?
22:06 Est-ce que vous pensez à un retour au calme rapidement ?
22:09 Ou est-ce que vous êtes encore inquiet et pessimiste ?
22:12 Et ça sera ma dernière question, Jean-Christophe.
22:15 Je suis quelqu'un de naturellement optimiste,
22:18 mais c'est vrai que là, c'est très difficile aujourd'hui,
22:21 puisqu'on est encore dans un état de sidération et de stupéfaction.
22:24 C'est très difficile d'être optimiste.
22:26 Pour autant, il faut faire confiance aux forces de l'ordre,
22:29 qui sont gérées par le haut-commissaire ici.
22:34 On nous annonce une amélioration au début de semaine,
22:36 et vraiment, nous attendons ça, parce que ça devient très compliqué.
22:40 On ne peut pas continuer comme ça.
22:42 Écoutez, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon courage, évidemment.
22:46 Jean-Christophe Niotou, vous êtes le président de la Chambre d'Aquiculture
22:50 et de la Pêche de Nouvelle-Calédonie.
22:52 C'est terrible ce témoignage.
22:54 Merci beaucoup, Jean-Christophe.
22:55 C'est terrible ce témoignage de Jean-Christophe Loralis.
22:58 Oui, c'est terrible, et ça montre vraiment qu'il y a une urgence
23:02 à rétablir la sécurité sur le territoire, pour deux raisons, à mon sens.
23:07 La première, c'est qu'on est quand même quelques semaines avant les Jeux olympiques.
23:12 Donc si l'armée est mobilisée en Nouvelle-Calédonie,
23:14 comment est-ce qu'on va faire pour les Jeux olympiques ?
23:16 Ça pose un problème aussi au niveau de la métropole.
23:18 Et puis, d'un point de vue économique également,
23:21 il va falloir reconstruire la Nouvelle-Calédonie.
23:23 On rappelle quand même que la France a envoyé son programme de stabilité
23:26 à la Commission européenne, que la Commission européenne n'est pas convaincue
23:30 par les 20 milliards qui sont prévus, et qu'il va y avoir d'ailleurs
23:36 un processus de déficit excessif qui va être engagé contre la France aussi.
23:40 Donc si on a en plus, et ce monsieur l'a très bien expliqué,
23:43 des problématiques économiques qui se rajoutent avec des violences
23:48 qui perdurent, des massacres de la terre qui perdurent,
23:52 des pillages, etc., sur le territoire calédonien,
23:56 ça va être encore plus difficile pour la France de pouvoir les aider à se reconstruire.
24:00 Et puis, dernier sujet sur lequel j'aimerais vous faire réagir très rapidement,
24:03 c'est ce sondage CSA pour CNews Europe, un journal du dimanche.
24:06 Pensez-vous qu'il y a un racisme anti-blanc qui s'exprime
24:09 dans les émeutes de Nouvelle-Calédonie ?
24:11 On a beaucoup parlé sur ce plateau tout au long de cette semaine,
24:14 la réponse est claire, regardez-là.
24:16 57% oui, et 17% non.
24:23 Patrice ?
24:24 Alors bon, j'ai vécu quelques années aux Antilles.
24:29 C'est pas tout à fait la même chose, mais j'avais entendu aussi
24:35 des questionnements sur le racisme anti-blanc.
24:38 On a eu beaucoup de témoignages cette semaine.
24:41 Je sais, il y a effectivement des gens qui ne peuvent pas supporter les blancs,
24:45 je dirais les nouveaux blancs qui arrivent depuis un an ou deux ans,
24:49 mais il y a énormément, et aux Antilles c'est exactement pareil,
24:52 il y a énormément de personnes, on peut dire indigènes, donc sur place,
24:58 qui estiment que lorsque des gens ont vécu, ont travaillé, ont fait travailler,
25:06 ont apporté quelque chose au territoire depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans,
25:11 et bien ils ne sont plus tout à fait des blancs, qu'on appelle d'ailleurs
25:15 dans certains territoires et départements de l'Outre-mer, des petits blancs.
25:19 Alors franchement, il ne faut pas s'axer sur le racisme.
25:23 Je voudrais quand même ajouter que pendant plusieurs années,
25:27 on a eu à la tête du gouvernement de Nouvelle-Calédonie
25:31 des blancs, des pratiquement des nouveaux arrivants
25:37 ou des descendants de personnes qui se sont installées il y a plusieurs dizaines d'années,
25:43 et qu'il y a quelques années, le dernier à avoir été élu et désigné,
25:47 ça a été un indépendantiste qui est toujours là.
25:50 Alors il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.
25:53 - Laure Alice, très rapidement, un mot sur notre sondage.
25:56 - Je rejoins tout à fait ce qu'a dit Patrice.
25:58 Ce que ça montre surtout, c'est une montée des communautarismes,
26:01 de l'individualisme et une perte aussi de l'intérêt général.
26:04 Et c'est ça le problème. Et on ne le voit pas qu'en Nouvelle-Calédonie,
26:07 on le voit de manière globale et il faut vraiment qu'on agisse par rapport à ça.
26:10 - Allez, on marque une pause dans ce mini-news de week-end.
26:12 On se retrouve avec l'autre gros titre de notre émission évidemment.
26:15 On va revenir sur ce qui s'est passé à Rouen et cet incendie de la synagogue hier
26:21 et de cet homme qui a été abattu.
26:24 C'est avec nous, on se retrouve dans quelques instants.
26:26 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
26:31 A tout de suite.
26:33 Il est 12h30, c'est la dernière ligne droite déjà pour mini-news week-end.
26:40 Je vous présente mes invités dans quelques instants,
26:42 mais tout de suite un nouveau tour de l'information avec Isabelle Piboulot.
26:45 - Le bilan des violences en Nouvelle-Calédonie s'élève désormais à 6 morts depuis lundi.
26:52 Une personne a été tuée aujourd'hui et deux autres blessés après un nouvel échange de tirs
26:56 sur un barrage érigé par des émeutiers dans le nord.
26:59 Hier soir, un millier de renforts sont arrivés sur place,
27:02 en plus des 1700 déjà déployés,
27:05 et alors que le quotidien devient de plus en plus difficile pour la population.
27:09 La Moselle, toujours placée en vigilance rouge,
27:11 Météo France annonce une crue exceptionnelle avec un pic de l'ordre de 5 m.
27:15 L'équivalent de plus d'un mois de pluie est tombé en moins de 24h.
27:19 120 interventions de sapeurs-pompiers étaient en cours ce matin,
27:22 mais aucune victime n'est à déplorer.
27:24 Outre la Moselle, le Bas-Rhin est toujours placé en vigilance orange.
27:28 Consulter un médecin généraliste coûtera bientôt 30 euros.
27:32 Un nouveau tarif appliqué à partir de décembre, contre 26,50 euros actuellement.
27:37 Un projet d'accord a été finalisé hier entre l'assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux.
27:42 Les consultations de spécialistes seront également revalorisées en fin d'année,
27:46 au courant juillet 2025.
27:49 - Merci Isabelle, on se retrouve dans 15 minutes.
27:51 Je vous présente mes deux invités qui m'accompagnent pour commenter cette actualité.
27:55 Laurelis Bouvier, avocate, toujours présente.
27:59 Patrice Arditi, journaliste fidèle également de l'émission.
28:03 On va commencer par le deuxième gros titre, qui sera le deuxième débat de notre émission,
28:09 l'émotion de la communauté juive bien sûr de Rouen après l'incendie de la synagogue hier.
28:14 Je vous rappelle qu'un homme de 29 ans de nationalité algérienne en situation irrégulière a été abattu.
28:19 Il avait notamment menacé un policier avec un couteau hier.
28:22 Les fidèles se sont retrouvés pour un moment de recueillement à l'extérieur de la synagogue.
28:27 Reportage Régine Delfour, Olivier Gangloff, commentaire Célia Gouhier.
28:31 Peu avant le coucher du soleil ce vendredi, la communauté juive de Rouen se réunit comme à son habitude pour prier.
28:41 Mais pour une fois, l'office de shabbat se tient exceptionnellement dans la cour de la synagogue.
28:46 A l'intérieur de l'édifice, les murs sont noircis par la fumée et la tour à recouverte de cendres.
28:52 Stigmate de cet incendie criminel allumé quelques heures plus tôt seulement.
28:56 Pour les juifs présents, marqués par cet acte antisémite, cet office est encore plus important.
29:02 Je ne viens pas souvent dans cette synagogue parce qu'on habite un peu loin
29:05 et j'ai vraiment eu envie d'y aller pour marquer notre présence, plus que symbolique en tout cas.
29:10 Le shabbat est important et encore plus dans ces conditions-là de le faire vivre
29:13 et pas de rester à la maison seul dans la peur et de rester ensemble et de montrer qu'on est vivant.
29:19 De jeunes catholiques accompagnés par le père Geoffroy de Latouche, le curé de Rouen, sont également venus.
29:25 On voit un rabbin et sa communauté bouleversées par le feu qui a été mis.
29:29 Le rabbin nous a montré les rouleaux de la Torah qui ont été protégés
29:32 et qu'il a tout de suite protégés quand il est rentré dans la synagogue. Ils ont été très touchés.
29:36 Tout comme plusieurs personnes de confession musulmane, venues témoigner leur soutien à la communauté juive.
29:42 Je suis musulmane, j'étais malheureusement par le passé antisémite, je l'assume,
29:49 et aujourd'hui je combat l'antisémitisme. On nous sommes tous frères
29:52 et en fait c'est très important d'apporter un message de paix entre les différentes communautés.
29:57 Pour les prochains offices, une salle communautaire a été mise à la disposition de la communauté juive dans le centre de Rouen.
30:03 Réaction Patrice Arditi. Il y a deux témoignages qui m'ont interpellé dans ce reportage réalisé par nos équipes.
30:11 C'est cette personne qui dit "je suis musulmane, avant j'étais antisémite, je ne le suis plus".
30:15 Ça c'est le premier témoignage qui m'interpelle.
30:18 Et puis le deuxième c'est évidemment ce témoignage très fort "restez ensemble et montrez qu'on est vivant".
30:26 C'est important. Mais il y a deux témoignages forts dans ce reportage.
30:29 C'est là-dessus que j'aimerais vous faire réagir.
30:31 Le plus important c'est effectivement le deuxième "restez ensemble et montrez qu'on est vivant".
30:36 Et ça, ça dure, je ne vais pas vous le rappeler, depuis un certain nombre de siècles.
30:40 Il faut quand même mettre les points sur les i.
30:44 Maintenant, c'est bien de faire marche arrière, bien entendu, c'est fantastique.
30:52 Mais on ne peut pas oublier qu'il y a eu...
30:56 Ce qui est terrible c'est qu'elle avoue devant la caméra.
30:58 Je sais, c'est formidable.
31:01 Et de dire "j'ai fait marche arrière".
31:03 C'est formidable, c'est un coming out.
31:06 C'est bien, il faut le relever et tant mieux.
31:11 Et j'espère qu'elle va être imitée par bon nombre de personnes.
31:16 Je voudrais surtout lancer un coup de chapeau au nombre de musulmans qui se sont précipités, car c'est le cas.
31:24 Dès qu'on a appris ce qui s'était passé hier, sur place, pour assurer de leur soutien un certain nombre de personnes de la communauté juive.
31:34 C'est ça le plus important.
31:36 C'est toujours le vivre ensemble.
31:39 Maintenant, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
31:42 Il y aura toujours des timbrés, pas forcément antisémites.
31:48 Mais là, il s'agit effectivement d'une action probablement islamiste,
31:54 agrémentée par un certain nombre de déclarations d'hommes politiques ou de femmes politiques
32:03 qui exercevent les passions et qui ont poussé un individu sous au QTF, entre parenthèses, non exécutable,
32:13 il ne faut pas oublier, à commettre ce geste.
32:17 C'est épouvantable parce que c'est un symbole.
32:22 On peut incendier une maison, c'est déjà horrible.
32:26 Mais là, une synagogue, c'est extrêmement éprouvant pour tous ceux qui croient.
32:36 Et une synagogue archiconnue comme celle-là, William Gronaldel en parlait hier, c'est plus qu'un symbole.
32:46 Et moi franchement, ce qui m'a fait mal au cœur, et ce que je retiendrai des témoignages
32:51 qui se sont multipliés quand même sur les antennes différentes des médias hier,
32:56 c'est Enrico Macias.
32:58 C'est Enrico Macias qui en est venu à pleurer parce qu'il ne comprend pas et qu'il est à bout.
33:05 Et je rappelle ce que j'ai dit à l'occasion d'un autre attentat antisémite,
33:10 il y a deux ans ou trois ans, j'avais vu Michel Bougna,
33:14 qui s'était adressé à la caméra en disant "mais qu'est-ce qu'on vous a fait ?"
33:20 Je vous fais agir dans quelques instants à l'oraliste,
33:23 mais il y a eu des personnes qui se sont réunies à Rouen, évidemment, on l'a vu,
33:28 mais également à Paris, on voit tout ça avec Aminata Daem Fol,
33:31 et puis je vous fais agir juste après.
33:34 - Tous étaient venus condamner un acte antisémite.
33:37 Hier, la synagogue de Rouen a été volontairement incendiée
33:40 et le suspect armé d'un couteau et d'une barre de fer, neutralisé par la police.
33:45 Pour les Rouenais rassemblés devant l'hôtel de ville,
33:47 le but était aussi de montrer que l'antisémitisme n'est pas que l'affaire des Juifs.
33:51 Là, il faut être tous unis pour plus qu'il y ait des drames comme celui-ci.
33:56 Je pense qu'il faut respecter la religion, c'est ça qui demande.
34:00 - Le matin même, cette femme qui préfère rester anonyme était présente sur les lieux.
34:04 Quelques heures après le drame, elle est encore sous le choc.
34:07 - Je sens encore la fumée avec le rabbin et Natacha Benalim, la présidente.
34:13 On a été obligés de sortir parce que de toute façon, on n'arrivait plus à respirer.
34:16 Je me sens bien parce que je suis française, mais je me sens pas en sécurité.
34:23 - Face à la multiplication des menaces, elle préfère éviter tout s'y mettant.
34:27 - On ne porte plus d'étoiles, de signes religieux, ni ma nièce, ni moi-même.
34:32 D'ailleurs, ma nièce est rentrée tout à l'heure prendre des photos
34:35 parce qu'elle a pris des photos de ce qui s'était passé à l'intérieur.
34:38 On a été insultés par de jeunes gens.
34:41 - Hier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé que les mesures de sécurité
34:45 aux abords des lieux de culte juif ainsi que devant les écoles confessionnelles ont été renouvelées.
34:50 - Justement, on a eu des réactions, des réactions des gens.
34:54 On est en 2024, alors Alice, c'est terrible d'être obligé d'assister à ce genre de témoignages,
35:00 ce genre de scènes, les gens obligés de se cacher.
35:03 Enfin bon, voilà quoi, on n'a pas su tirer les enseignements.
35:05 - Et effectivement, et c'est épouvantable parce qu'on a une multiplication des actes antifascaires
35:11 qui est un peu plus élevée que ce qu'on a vu au début.
35:14 On a eu des réactions, des réactions des gens qui ont été renouvelés.
35:17 On a eu des réactions des gens qui ont été renouvelés.
35:20 Et c'est épouvantable parce qu'on a une multiplication des actes antisémites
35:24 qui sont effectivement de plus en plus graves.
35:27 Alors je remercie toutes ces personnes d'avoir été présentes.
35:31 Et comme l'a dit Patrice, il y a eu aussi des musulmans qui ont affiché aussi leur soutien.
35:36 Et c'est très bien parce que ça, on en a besoin en fait de ces éléments-là.
35:40 Il faut, dans la vidéo que vous avez placée, votre journaliste disait que,
35:46 il y avait des personnes qui disaient que ça ne concernait pas que la communauté juive.
35:50 Et c'est vrai, on a besoin aussi d'informer d'une campagne pour aider justement
35:56 à la lutte contre les actes antisémites.
35:59 Et une diffusion d'informations pour savoir d'où ça vient, comment lutter contre, etc.
36:05 Et quelle est la conséquence de ces actes antisémites parce que c'est absolument dramatique.
36:08 Ça c'est le premier point.
36:09 Le second point, notre droit est clairement adapté parce que comme l'a dit Patrice,
36:14 cet attaquant, il était sous OQTF, il avait fait un recours administratif.
36:18 Ça veut donc dire qu'en fait, on a un monde qui est totalement à l'envers.
36:22 On a des personnes qui n'osent plus sortir avec des signes religieux,
36:26 qui n'osent plus sortir avec des étoiles, qui n'osent plus sortir avec leur kippa,
36:30 qui n'osent voire même peut-être plus sortir de chez elles aussi.
36:32 Est-ce que les synagogues, elles vont devoir fermer parce qu'elles risquent d'être incendiées ?
36:37 Est-ce que la communauté juive va devoir partir ? Mais où est-ce qu'ils vont pouvoir partir ?
36:41 Parce qu'en fait, on a des mouvements antisémites comme ça dans plein de pays.
36:44 C'est quand même assez dramatique.
36:46 Et donc en fait là, on voit que les oppresseurs, ils ont des droits.
36:50 Ce monsieur, il circulait librement, ils ont liberté d'aller et venir.
36:53 Il avait la possibilité de faire un recours administratif pour contester son OQTF.
36:57 Et en fait, c'est l'oppresseur qui se retrouve à avoir des droits face aux oppressés
37:00 qui se retrouvent contraints à devoir limiter, voire leur droit supprimer.
37:05 On reviendra sur le profil justement de cette personne.
37:08 Nous sommes avec Pascal Bittaud, panélis expert en sécurité,
37:11 visage bien connu évidemment de notre antenne de CNews.
37:14 Bonjour Pascal d'avoir accepté notre invitation.
37:17 Avec la synagogue d'Oron attaquée, on va se poser la question
37:20 comment mieux protéger nos lieux de culte, Pascal ?
37:24 Sachant que Gérald Darmanin a confirmé une vigilance renforcée ce week-end.
37:30 Oui, absolument. On était même d'ailleurs depuis le 7 octobre à une vigilance renforcée.
37:36 On peut dire qu'elle passe un statut de vigilance très renforcée,
37:41 puisqu'on est sur un moment de grande sensibilité où à l'issue de cette attaque,
37:47 l'État, par les préfets et sur ordre du ministre de l'Intérieur,
37:51 se doit de monter le curseur du niveau de protection dans le but de casser
37:58 une dynamique de mimétisme, d'entraînement, de répétition qui pourrait se produire.
38:06 Au travers de cette protection, bien sûr, on va avoir un double volet,
38:12 c'est-à-dire un renfort humain avec des hommes, des policiers nationaux,
38:18 des gendarmes ou l'opération Sentinelle qui vont se trouver devant les synagogues
38:25 et qui vont renforcer aussi le niveau de protection des écoles confessionnelles,
38:29 à travers des patrouilles en dynamique, c'est-à-dire en mouvement,
38:34 à travers un déploiement fixe, de manière bien sûr à sécuriser et à rassurer les fidèles,
38:42 et par ailleurs un volet technologique, puisque l'État se propose une aide
38:47 au financement du dispositif de vidéosurveillance des synagogues.
38:53 Et justement, vous avez raison de le rappeler, puisqu'à Rouen, il y avait de la vidéosurveillance
38:57 qui a permis d'accélérer les choses sur l'enquête, mais je rappelle que les forces de l'ordre
39:01 sont souvent présentes au moment des offices et que le risque zéro n'existe pas
39:07 et qu'il n'y a pas de solution miracle, on l'a vu, mais fort heureusement,
39:11 la vidéosurveillance, vous avez raison de le rappeler, a joué un rôle important dans cette enquête.
39:15 Voilà, il n'y a pas de solution miracle, mais en tout état de cause,
39:20 l'État doit être là à un moment où les gens ont peur, et en France, c'est absolument inadmissible.
39:27 Il faut donc couvrir par un bouclier de protection, se rapprocher du zéro défaut,
39:33 vous avez raison, qui n'existe pas, mais il est vrai qu'un déploiement opérationnel
39:39 et technologique reste quand même une solution qui est une solution étatique régalienne,
39:46 qui doit absolument intervenir, qui est déjà là bien sûr, je le répète,
39:52 mais on y monte le curseur. Quand le niveau de menace monte,
39:56 l'État se doit de monter son niveau de protection.
40:01 Merci pour votre regard, Pascal Bittaud, Panelli, je rappelle que vous êtes expert en sécurité,
40:07 merci d'avoir apporté ces quelques précisions. Réaction, Patrice.
40:12 Alors, il y a la situation en Nouvelle-Calédonie où on en voit avec importance des forces de l'ordre,
40:19 il y a cette situation avec les synagogues, les lieux de culte, etc.,
40:24 et puis arrivent les Jeux Olympiques très prochainement, ça promet.
40:30 Ça promet, mais enfin, il ne faut pas exagérer non plus.
40:36 Je sais qu'on parle beaucoup de mimétisme, et d'ailleurs, monsieur a employé le mot tout à l'heure.
40:41 On sait très bien qu'on peut s'attendre à une répétition de ce genre de choses.
40:47 C'est pour ça que je fais référence à cette échéance, à ce rendez-vous important.
40:51 Ce ne sera peut-être pas une synagogue de brûlée, bien entendu,
40:56 mais il y aura probablement des actions contre des gens juifs,
41:03 ou supposés juifs dans la rue, et c'est ça qui fait peur.
41:07 Maintenant, les forces de l'ordre, et on le sait très bien, on en discute depuis un certain temps,
41:11 notamment à cause des JO, il n'y a pas un vivier où on peut puiser d'un seul coup
41:17 des milliers et des milliers de policiers et de gendarmes supplémentaires.
41:21 Ça n'existe pas.
41:23 Alors, l'important, et je pense que monsieur Darmanin a bien fait,
41:28 il a réagi très très vite, très très vite lors de cet attentat,
41:33 mais vraiment extrêmement vite pour parler de détermination.
41:37 Mais là, on voyait bien que ce n'étaient pas des mots convenus.
41:40 Il a dit "détermination à protéger tous les Français juifs".
41:47 C'est extrêmement important.
41:50 Alors, il n'y aura peut-être pas des dizaines de gendarmes devant les synagogues,
41:54 ce serait d'ailleurs inadmissible par rapport à d'autres choses.
41:57 Il faut protéger évidemment d'autres communautés, d'autres lieux,
42:02 mais ce qui est important, c'est que le gouvernement en a conscience.
42:07 Mais il faudrait qu'il en ait conscience au niveau politique.
42:10 Il faudrait qu'il se débrouille pour que certains partis,
42:14 notamment LFI par exemple...
42:17 - Evite de souffler sur les braises.
42:19 - Ah mais là, ce n'est même pas des braises, là c'est carrément des barbecues.
42:22 C'est absolument épouvantable.
42:24 Mais il y a des noms.
42:26 Quand Madame Panot, quand Monsieur Porte, quand Boyard, quand Monsieur Mélenchon
42:30 prouvent pratiquement chaque jour qu'ils sont antisémites,
42:33 en parlant de ce qui se passe dans le monde,
42:36 dans ce qui se passe surtout entre Israël, Gaza,
42:40 et qui manifestent une animosité haineuse envers tout ce qui est juif,
42:47 et ils assimilent juif et israélien,
42:49 évidemment des esprits obscurs, et surtout des jeunes,
42:53 prennent ça comme du bon pain.
42:55 - Alors Alice Bouvier, vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Patrice Arditi ?
43:00 - Oui, je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Patrice,
43:02 c'est-à-dire qu'on est dans une situation qui, moi, m'inquiète tout particulièrement.
43:06 Je ne sais pas comment on va réussir à protéger aussi la communauté juive,
43:11 mais aussi effectivement les autres communautés,
43:13 mais là on voit quand même une multiplication qui est très grave.
43:16 Et on a besoin d'informations.
43:18 Le 6 mars, Aurore Berger a annoncé les assises de l'antisémitisme,
43:21 qui ont commencé le 6 mai.
43:23 Déjà, moi, je n'en avais pas du tout entendu parler avant.
43:26 Et ces assises de l'antisémitisme, est-ce qu'on en a entendu parler depuis ?
43:30 Pas du tout. Or, on en a besoin.
43:33 C'est des informations qui devraient être retransmises à la télé,
43:37 c'est des choses qui devraient être retransmises,
43:40 que les jeunes sachent aussi quelles sont les implications,
43:43 quelle est la gravité de l'antisémitisme, quels sont les risques,
43:45 quelles sont les conséquences.
43:47 C'est un débat social et un débat démocratique
43:50 qui est essentiel aujourd'hui pour la stabilité de notre société.
43:54 Et on n'en parle pas assez, il n'y a pas assez d'informations,
43:57 on voit que l'État est totalement dépassé par cette situation,
44:01 alors qu'il faudrait agir pour donner des informations.
44:04 Et dernier point, je voudrais rebondir aussi sur l'interview
44:08 de cette femme qui disait qu'elle était antisémite avant
44:11 et qu'elle ne l'était plus maintenant.
44:13 Moi, je trouve que c'est quand même important,
44:15 parce qu'elle a quand même du courage de le dire face caméra.
44:18 Oui, c'est ce que j'ai souligné.
44:20 Et ça donne de l'espoir, je pense aussi,
44:22 parce que ça montre aussi que les mentalités peuvent changer.
44:25 Et espérons effectivement, comme l'a dit Patrice,
44:28 qu'elle va être suivie par d'autres.
44:30 Mais justement, c'est pour ça qu'il faut une campagne d'informations
44:33 sur la gravité de l'antisémitisme et la gravité des conséquences de l'antisémitisme.
44:36 On en reparlera dans quelques instants,
44:38 mais on fait un tour de l'information.
44:40 Isabelle Piboulot, à tout de suite.
44:42 Deux jeunes de 15 et 18 ans ont été mis en examen le 12 mai
44:47 pour association de malfaiteurs terroristes originaires d'Occitanie et du Grand Est.
44:52 Ils sont suspectés d'avoir préparé des attaques coordonnées à court terme en France.
44:56 Les individus interpellés par la DGSI échangés via les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines.
45:01 Dans la bande de Gaza, après des jours de blocage,
45:04 plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées.
45:07 Les premières à entrer via la jetée flottante provisoire américaine,
45:11 arrimée sur la côte.
45:13 L'armée américaine avait annoncé hier l'arrivée d'environ 500 tonnes d'aide dans les prochains jours.
45:19 Et puis au Texas, au moins 7 personnes ont été tuées à Houston après une tempête exceptionnelle jeudi.
45:25 Le mobil-home d'une des victimes a été frappé par la foudre et complètement détruit par les flammes.
45:31 Les dégâts dans la ville sont importants.
45:33 Des rafales de vent atteignant les 160 km/h ont été enregistrés.
45:37 Merci Isabelle.
45:40 On continue notre débat avec Laurelis Bouvier et Patrice Arditi,
45:44 mes deux invités pour cette heure d'info commentée, analysée, décliptée.
45:49 On évoquait cette synagogue incendie à Rouen,
45:53 des mains rouges taguées sur le mémorial de la Shoah depuis le 7 octobre.
45:57 Hélas, on l'évoquait avec vous ma chère Laurelis.
45:59 Les actes antisémites se sont multipliés en France.
46:02 Les derniers chiffres confirmés par Gabriel Tal sont terrifiants.
46:06 On voit tout cela avec Maxime Lavandier et on poursuit le débat.
46:10 On voit le symbole vandalisé par un symbole qui fait polémique.
46:14 Dans la nuit de lundi à mardi, des dizaines de mains rouges ont été taguées sur le mur des Justes.
46:19 Situé au mémorial de la Shoah à Paris, ce mur contient les noms des plus de 3900 hommes et femmes
46:25 qui ont aidé au sauvetage des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
46:29 Une dégradation que le président du CRIF, Yonatan Harfi, décrit comme abjecte.
46:33 Aucun tag, aucun symbole antisémite n'est tolérable, mais certains font plus de mal que d'autres.
46:38 Quelles que soient les auteurs, cette dégradation résonne comme un cri de ralliement haineux contre les Juifs.
46:43 Depuis le 7 octobre, date de l'attaque du Hamas contre Israël, le nombre d'actes antisémites en France a explosé.
46:50 Comme le rapporte Gabriel Atal lors d'un dîner au CRIF le 6 mai,
46:53 366 faits antisémites ont été enregistrés au premier trimestre 2024, soit une hausse de 300% en un an.
47:01 Pour le Premier ministre, le constat est clair, la communauté juive est la minorité religieuse la plus ciblée en France.
47:08 Personne ne peut nier cette déferlante antisémite.
47:11 Personne ne peut nier le fait qu'on estime que les Français juifs représentent 1% de la population française,
47:17 mais que plus de 60% des actes antireligieux sont des actes antisémites.
47:21 Face à cette augmentation, le Premier ministre promet une fermeté exemplaire et des sanctions pour chaque acte antisémite commis.
47:29 L'oraliste, les chiffres font froid dans le dos, je les redonne une nouvelle fois,
47:34 si vous ne les avez pas notés, 366 faits antijuifs ont été enregistrés au premier trimestre 2024,
47:39 contre 122 pour la même période en 2023, c'est-à-dire une hausse de 300%, 300% sur un an.
47:47 Qu'est-ce qui se passe chez nous en France, l'oraliste Bouvier-Braye, il y a de tels chiffres.
47:52 Je pense qu'il y a deux choses, alors il y a évidemment l'hystérisation du débat,
47:56 notamment par El-Effi, comme l'a très bien dit Patrice, et puis par d'autres personnes.
48:03 Et puis aussi, je pense qu'encore une fois, les jeunes ne sont pas au fait de l'information,
48:09 c'est-à-dire qu'il faut rappeler ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale,
48:13 il faut rappeler les atrocités qui ont été perpétrées par les nazis,
48:16 il faut rappeler à quel point l'antisémitisme, ce n'est pas simplement quelque chose qu'on affiche sur les réseaux pour prendre position ou quoi que ce soit,
48:28 il faut rappeler la gravité de la situation, rappeler que c'est un délit, et rappeler aussi l'histoire.
48:33 Je pense qu'on a beaucoup de jeunes qui aujourd'hui ne connaissent pas l'histoire de la communauté juive,
48:39 ne sont pas vraiment au fait des atrocités qui ont été commises pendant la Seconde Guerre mondiale,
48:45 - Vous savez que certains professeurs n'osent plus enseigner tout ça, on l'a évoqué longuement depuis malheureusement le 7 octobre.
48:54 - Et c'est dramatique parce que c'est essentiel qu'ils le sachent, c'est pour ça qu'on a besoin d'information,
48:59 c'est pour ça que ces assises de l'antisémitisme menées par Aurore Berger, elles auraient dû être largement diffusées,
49:05 rappeler ce qui s'est passé, rappeler ce qu'on ne veut plus jamais, rappeler ce qu'il faut éviter,
49:10 et ça c'est vraiment très grave et c'est vraiment très inquiétant.
49:14 Et puis bien évidemment les sanctions pénales, elles doivent être très lourdes,
49:18 c'est intolérable qu'on ait ce genre d'actes qui puissent se passer aujourd'hui,
49:22 c'est-à-dire que là on est dans une situation dans laquelle la communauté juive, elle se retrouve stigmatisée,
49:28 alors qu'elle l'a tellement été dans le passé, elle l'a tellement été dans les années 40,
49:33 et c'est une atmosphère étouffante pour eux.
49:36 Yves Rattal, il le disait bien, il ne sait pas où aller, il a peur de sortir de chez lui, c'est épouvantable.
49:42 Ce qui est terrible Patrice, c'est que beaucoup de membres de la communauté juive envisagent de quitter le sol français,
49:49 et ils l'ont déjà effectué d'ailleurs, mais ils sont partis.
49:52 Il y a depuis quelques années.
49:54 Mais ça ne date pas d'hier, mais le phénomène après le 7 octobre a accentué le phénomène.
49:59 Un certain nombre de Français juifs ont décidé de partir,
50:05 parce que par peur, par de temps en temps, par incompréhension, par dégoût,
50:14 et je crois que c'est l'incompréhension surtout qui est la chose la plus importante,
50:20 mais franchement, ce n'est pas parce qu'on part qu'on va oublier.
50:25 Ça n'est pas possible, en plus c'est un aveu de faiblesse extrême que de partir.
50:33 Il y a des gens qui sont là, qu'ils soient juifs ou qu'ils soient musulmans d'ailleurs,
50:38 ou hindous, mais ils sont là, ils ont le droit d'être là, et on doit tout faire.
50:44 On a vu la mobilisation, le témoignage des personnes qui se sont réunies à Rouen ou à Paris,
50:48 en disant "on est là, on ne va pas abandonner, on va montrer que nous sommes présents".
50:53 C'est évident, mais c'est évident.
50:55 Alors franchement, pourquoi partir ?
50:57 Ça fait le jeu de tous les abrutis qui justement seraient ravis qu'un certain nombre de personnes puissent partir
51:04 parce qu'ils pensent gagner un électorat grâce à ça.
51:08 Là je m'adresse à l'avocat que vous êtes, Laure Alice, si j'ai quelques secondes.
51:14 Je ne comprends pas, je ne comprends pas.
51:17 Après tout ce qui a été dit par un certain nombre de personnes,
51:19 de l'EFI que j'ai d'ailleurs cité, mais il y en a d'autres,
51:22 qui véritablement sont et s'affirment antisémites, mais ils ne le disent pas.
51:28 Ils restent borderline.
51:30 C'est parce qu'ils restent borderline qu'ils ne peuvent pas être poursuivis pour ça.
51:34 Réponse très rapidement, Laure Alice, puisqu'on arrive au terme de notre émission.
51:37 Oui, pas exactement. Il y a des enquêtes qui sont menées, on a pu le voir avec Rima Hassan, avec Mathilde Panot.
51:42 Il faudra voir ce que ces enquêtes, ensuite, sur quoi elles débouchent.
51:46 Mais il faudrait quand même qu'il y ait une réponse qui soit très très ferme.
51:49 C'est essentiel et on rappellera aussi que même la CEDH, la Convention européenne des droits de l'homme,
51:53 elle prévoit une limitation de la liberté d'expression pour tout ce qui est négationnisme, antisémitisme, etc.
51:59 C'est essentiel et je rejoins tout à fait ce que vous avez dit.
52:03 Là, ça veut dire qu'on a les oppresseurs qui forcent les oppressés à partir.
52:08 On est dans un monde à l'envers et on est dans une situation qui est totalement,
52:12 qui va à l'encontre des droits de l'homme en réalité.
52:14 - Les amis, c'est la fin de Mininews Weekend, de cette heure d'information décliptée avec vous.
52:20 Merci en tous les cas, merci de votre fidélité.
52:22 Vous êtes de plus en plus nombreux à répondre à cette heure d'information décliptée par nos deux invités.
52:26 Merci à l'équipe qui m'a entouré, François Eppan, Isabelle Tellet, David Brunet, Arthur Veil,
52:30 Isabelle Piboulot évidemment pour les rendez-vous d'infos.
52:32 Merci à la programmation, Jules Bocherini, Francisca Bamele, merci aux équipes en régie, Henri de Marendole,
52:38 à la vidéo Robin, au son Grégoire, vous pouvez revivre cette émission évidemment sur notre site.
52:43 Vous connaissez la musique, cnews.fr.
52:45 Vos prochains rendez-vous dans quelques instants face à Michel Enfray avec l'excellente Laurence Ferrari à 14h.
52:51 L'excellent Lionel Rosseau dont c'est le retour après quelques jours de vacances avec 180 minutes d'infos.
52:56 Moi, je vous dis bye bye et je vous retrouve demain à 11h.
52:59 Passez une belle journée sur CNews.
53:01 [Musique]