• il y a 7 mois
Avec Philippe BRENOT, Psychiatre, anthropologue, sexologue. Auteur de nombreux ouvrages dont « Pourquoi c’est si compliqué l’Amour ? », de la BD « L’Incroyable histoire du sexe» - Édition intégrale et augmentée - Éditions Les Arènes, et du roman : « Taxi-Thérapie » - Serge Safran Éditeur.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-05-16##
Transcription
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:05 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:13 Il semblerait bien que notre société devienne de plus en plus puritaine.
00:00:17 Alors si bien sûr, on ne peut qu'apprécier que les harceleurs et les violeurs soient maintenant punis,
00:00:23 il ne faudrait pas tomber dans une société totalement sexophobe.
00:00:26 Parce qu'il y a maintenant un rejet de tout ce qui serait de près ou de loin assimilé à du sexe juste pour du sexe.
00:00:33 Or, il me semble quand même que le sexe, c'est tout de même un plaisir, somme toute, assez noble.
00:00:39 Pour faire ce constat, nous sommes aujourd'hui avec Philippe Breneau,
00:00:43 et on va notamment essayer de se poser la question, pourquoi est-ce aujourd'hui normal d'être complètement contre la pornographie en général ?
00:00:51 Pourquoi les jeunes font-ils de moins en moins l'amour ?
00:00:54 Comment trouver un juste équilibre entre les abus d'antan et puis un plaisir à la portée de tous ?
00:01:00 Il me semble qu'il serait peut-être bon de réhabiliter l'érotisme,
00:01:04 mais faudrait-il encore savoir de quoi on parle quand on parle d'érotisme ?
00:01:08 Je vous invite en tout cas à venir nous rejoindre pour me donner votre avis.
00:01:11 Est-ce que vous considérez en effet que la société est devenue sexophobe ?
00:01:15 Ou est-ce que vous considérez que c'est bien qu'on ne mette pas le sexe à toutes les sauces ?
00:01:19 Vous pouvez nous appeler pour réagir au 0 826 300 300.
00:01:24 Bonjour Philippe Breneau.
00:01:25 Bonjour Brigitte.
00:01:26 Merci d'être avec nous Philippe.
00:01:28 Vous êtes psychiatre, sexologue, mais également anthropologue et puis également amateur de curiosa.
00:01:38 Vous êtes comme moi, vous aimez l'érotisme, vous avez peut-être envie de réagir à ce que je viens de dire.
00:01:44 Est-ce qu'au fond notre société parle peut-être trop de sexe et pas assez d'érotisme ?
00:01:48 Alors c'est très vrai que si on regarde, alors moi j'ai toujours eu le problème du recul dans le temps.
00:01:55 Si on parle d'aujourd'hui, et c'est vrai que c'est très bien, on va en parler aujourd'hui je pense,
00:02:00 pour les très jeunes générations, tout est raconté par rapport à ce qui s'est passé dans les 10 ou 20 dernières années.
00:02:08 Dans les 10 dernières années, c'est formidable, il y a des quantités de choses qui évoluent.
00:02:12 Si on regarde sur beaucoup plus longtemps, c'est vrai que l'intérêt pour le sexe est très présent, il est permanent.
00:02:24 Pour quelles raisons ? Parce qu'il y a encore des tabous, tout simplement les tabous c'est des choses qui ne sont pas comprises.
00:02:31 Et il y a des médias. Les médias c'est les gens qui vont vous amener telle information.
00:02:38 Eh bien, quel domaine en dehors de la sexualité amène autant d'intérêt ?
00:02:43 S'il y a de la curiosité, c'est qu'on ne sait pas très bien comment les autres font l'amour.
00:02:48 Par exemple on vous dit "ah mais vous vous rendez compte, il y a les 3 temps de l'amour, je ne savais pas".
00:02:52 C'est-à-dire qu'en fait, énormément de choses peuvent retenir notre attention,
00:02:57 parce qu'on est inquiet pour nous-mêmes de cette propre dimension.
00:03:02 Et c'est comme ça que vous avez pratiquement tous les chroniqueurs, beaucoup de journalistes,
00:03:08 vont parler de sexualité pour trouver quelque chose qui va attirer. C'est vrai que ça attire.
00:03:13 C'est d'ailleurs le mot sexe le mot le plus tapé sur Google, bien avant Dieu, Allah et autres.
00:03:21 Exactement, et si on prend 30 ans de recul, simplement 30 ou 40 ans de recul, les plus jeunes seraient étonnés, le mot sexe n'existait pas.
00:03:29 En 1980, je me souviens avoir publié un livre qui était "Les mots du sexe".
00:03:36 En 1985 j'ai dû le publier. On nous avait dit "ça ne marchera pas" et c'était "sexualité".
00:03:44 Le mot sexualité, jusqu'en les années 90, on parlait rarement du terme sexe.
00:03:50 Aujourd'hui, on met rarement le mot sexualité entière.
00:03:53 Dans les années 80, il n'y avait pas de sexologues.
00:03:55 Ça commençait à arriver, mais très peu.
00:03:59 C'était pas du tout un métier dont on parle.
00:04:03 L'idée de l'émission aujourd'hui, c'est ce livre que j'ai reçu "Sexophobie" qui est aux éditions Laborintus.
00:04:11 On en pense ce qu'on veut, mais il y a des choses qui sont intéressantes.
00:04:15 Je me suis surtout dit qu'en effet, on est dans une période où, quelque part,
00:04:19 j'entends très souvent un combat contre la pornographie,
00:04:25 qui serait responsable de tout le nomo,
00:04:29 j'entends quand même beaucoup aussi des gens qui considèrent qu'il faut arrêter de mettre le sexe à toutes les sauces,
00:04:44 alors que je trouve qu'au contraire, il y a plutôt un recul.
00:04:47 Est-ce qu'on a trop parlé de sexe et pas bien ?
00:04:53 Est-ce que les jeunes aujourd'hui font beaucoup moins l'amour ?
00:04:58 Les femmes n'ont plus très envie d'avoir d'enfants ?
00:05:02 Il y a quand même un mouvement très fort.
00:05:06 Ces mouvements très forts sont très récents, c'est moins de 5 ans.
00:05:10 Ça correspond d'ailleurs à quelque chose d'important,
00:05:13 qui est toute la série des hashtags qui ont permis de mettre en actualité
00:05:19 des choses que nous, sexologues, disons depuis 40 ans,
00:05:23 depuis le début des années 80, qui sont "attention, il y a beaucoup de violence sexuelle,
00:05:28 il y a de l'inceste, et c'est la première fois que des choses peuvent se passer ou commencent à se passer".
00:05:33 Alors c'est très vrai qu'à partir de là, il y a en même temps l'avènement d'un féminisme
00:05:40 qui n'a pas terminé d'imposer notamment une sorte d'égalité,
00:05:45 notamment de salaire d'abord, d'égalité de respect entre hommes et femmes.
00:05:50 Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de valeurs qui ont l'air de se catapulter.
00:05:55 La baisse du désir sexuel, peut-être, il faut attendre un petit peu plus longtemps.
00:06:01 On le sait très bien, quand on est sociologue, anthropologue,
00:06:04 il faut un recul sur 10, 20 ans, on va voir.
00:06:08 Est-ce qu'on ne fera plus l'amour dans 20 ans ?
00:06:11 Personnellement, ça m'étonnerait.
00:06:13 Par contre, qu'il y ait aujourd'hui des inquiétudes,
00:06:16 qu'il y ait des mouvements dans tel sens, avec des jeunes générations,
00:06:19 ce n'est pas vrai de toutes les générations,
00:06:21 qu'il y ait des inquiétudes pour certains couples avec par exemple l'anxio,
00:06:28 la peur de l'environnement, l'éco-anxiété.
00:06:32 Il y a une chose aussi que je trouve intéressante peut-être à signaler,
00:06:36 on donnera évidemment la parole à ceux qui nous écoutent et qui réagiront,
00:06:39 on est aussi actuellement en train de nier un peu la biologie avec la question trans,
00:06:46 et quelque part, j'ai envie de dire, c'est aussi une façon de nier le sexe.
00:06:52 Comme si, vous voyez ce que je veux dire.
00:06:56 Bien sûr, et d'ailleurs ça a été dit de cette façon-là,
00:06:59 le sexe n'existe pas, il n'y a que le genre.
00:07:01 C'est-à-dire nos attitudes relationnelles avec les autres,
00:07:06 c'est-à-dire notre orientation sexuelle.
00:07:08 Mais la biologie existe, et le genre aussi.
00:07:11 Et on ne choisit pas son sexe, contrairement à ce qui a été dit,
00:07:15 alors là je l'affirme, et si on en discute, il y a des arguments très solides,
00:07:20 on ne choisit pas son sexe, ce n'est pas les médecins qui l'assignent à la naissance,
00:07:24 ça peut très bien être, ce n'est pas forcément un homme,
00:07:26 ça peut être une sage femme qui va tout simplement...
00:07:29 - Je crois que le nombre d'enfants qui naissent avec un sexe indéterminé, il est ridicule.
00:07:34 - C'est tout à fait, c'est 1 pour 10 000, pour 100 000, c'est très très peu.
00:07:39 C'est extrêmement peu.
00:07:40 Par contre, il y a des problèmes d'identité, il y a des problèmes d'orientation,
00:07:45 et la chose qui est compliquée, c'est qu'on a souvent fait croire à des adolescents
00:07:50 qu'on pouvait décider.
00:07:52 - Et qu'il suffisait de décider de changer de sexe pour aller mieux.
00:07:56 Je me pose toujours la question, est-ce que ces difficultés à se sentir d'être bien
00:08:00 dans son sexe biologique, pour utiliser des termes qui sont irréfutables,
00:08:06 cette difficulté, est-ce qu'elle vient depuis toujours,
00:08:10 et que c'est parce qu'on en parle aujourd'hui que plus de gens osent l'affirmer,
00:08:14 ou est-ce que c'est parce qu'actuellement on est dans une société
00:08:17 où les repères sont totalement en train d'être mouvant,
00:08:20 on ne sait plus très bien ce que ça veut dire qu'être un homme, qu'être une femme,
00:08:23 de fonder une famille, de former un couple,
00:08:27 donc c'est ça aussi qui est intéressant, c'est qu'il y a un tel bouleversement
00:08:32 de nos valeurs, on n'a toujours pas encore trouvé les nouvelles,
00:08:36 moi je ne dis pas qu'il faut revenir aux valeurs d'antan, j'en sais rien,
00:08:39 et puis moi je laisse... - Certainement pas, parce qu'on évolue,
00:08:42 et il y a des tas de choses bonnes.
00:08:44 - C'est quand même intéressant de voir qu'il y a un malaise, si je puis dire,
00:08:49 comme dirait certains de vos... - Dans la civilisation et dans le sexe.
00:08:52 - Dans la civilisation et dans le sexe, malaise dans le sexe,
00:08:54 mais c'est très vrai que Brigitte vous le disiez,
00:08:58 il y a un malaise notamment pour... il faut arriver à reconnaître
00:09:03 ce qui s'est appelé il y a une trentaine d'années, on parlait de minorité sexuelle,
00:09:08 c'est-à-dire qu'il y avait l'homosexualité, on ne parlait même pas des trans,
00:09:13 alors que ça existait, nous en tant que sexologues on les suivait,
00:09:16 on les accompagnait, et aujourd'hui, faire comprendre
00:09:20 à tout ce que le transsexualisme ça existe, qu'il y a des mouvements dans plusieurs sens,
00:09:27 ce que ça veut dire, après le généraliser est plus compliqué,
00:09:30 et c'est ça, je pense, qui donne du trouble, parce que ce n'est pas la majorité des gens,
00:09:37 mais il ne faut pas induire aussi, notamment les adolescents, dans des voies... des impasses.
00:09:46 - Pour conclure cette introduction, je voudrais revenir à ce que dit un de mes maîtres,
00:09:50 Willy Pasini, que vous connaissez bien, et qui disait, et qui dit certainement encore,
00:09:56 "Une société a besoin d'une norme, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit de ne pas être dans la norme,
00:10:01 mais une norme permet de libérer beaucoup d'anxiété."
00:10:06 - Alors, d'une certaine façon c'est vrai, mais d'un autre côté, il y a aussi le mouvement actuel,
00:10:12 qui permet la reconnaissance des sexualités multiples, et c'est bien, c'est important que tout soit reconnu.
00:10:19 Ce mouvement-là, il déconstruit, et c'est là qu'on est dans un malaise,
00:10:25 parce qu'on enlève les normes, ces normes sont politiques, oui, c'est-à-dire que tout est politique dans la vie,
00:10:32 ça participe de la vie de la cité, mais par contre, il y a un certain nombre de choses
00:10:37 qui devraient être acquises par l'éducation, et il n'y a pas d'éducation à la sexualité,
00:10:42 qui devraient être acquises par des repères qui vont se remettre en place,
00:10:46 mais on est dans une période peut-être un petit peu floue, où justement, c'est bousculé pour essayer de mieux comprendre.
00:10:53 - Eh bien, c'est ce qu'on va faire avec vous, bien sûr, venez réagir, venez donner votre avis,
00:10:57 votre sensation, comme ça, de "Est-ce que justement, on serait dans une société un peu trop sexophobe actuellement ?"
00:11:06 0 826 300 300, à tout de suite.
00:11:09 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:11:12 - Vous êtes auditrice de Sud Radio depuis longtemps ou pas ?
00:11:14 - Depuis plusieurs années, depuis que je me suis rendue compte qu'on ne nous disait pas tout à la télévision.
00:11:20 Sud Radio, parlons vrai.
00:11:23 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:11:27 - Philippe Breneau est avec nous, vous êtes également auteur de nombreux livres,
00:11:32 et je rappelle que votre dernier, c'est "Éloge de la masturbation".
00:11:37 - C'est important.
00:11:39 - Oui, vous êtes comme moi, vous continuez à aider les gens à aimer la sexualité et à être libre.
00:11:45 - Et puis, je crois qu'il faut qu'on le dise, on a une pratique masturbatoire, ce n'est pas un gros mot, parce que personne n'ose le dire.
00:11:53 - Je sais.
00:11:54 - C'est normal, toute sa vie, de pouvoir s'auto-stimuler quand on le désire.
00:12:00 - Et puis c'est quand même un des actes qui fait du bien et qui est gratuit.
00:12:05 - Avec la personne qu'on aime le mieux.
00:12:07 - Exactement, enfin en principe.
00:12:09 - Bonjour Marlène.
00:12:11 - Bonjour Brigitte, bonjour Philippe, merci de nous recevoir.
00:12:15 - Bonjour Marlène.
00:12:16 - Merci de faire des émissions comme celle-là.
00:12:18 - Merci à vous.
00:12:20 - Des heures d'antenne publiques, des heures d'antenne qui sont écoutables par beaucoup de foyers,
00:12:25 pas forcément pour les enfants, je suis d'accord, mais au moins pour les gens qui sont...
00:12:33 qui peut-être n'écouteraient pas ou qui n'ouvriraient pas un livre là-dessus.
00:12:38 - Merci en tout cas d'y participer parce qu'on a besoin de vos avis aussi,
00:12:43 donc j'imagine, vu ce que vous dites, que vous êtes assez d'accord avec nous,
00:12:46 la société est peut-être un peu trop en train de devenir sexophobe.
00:12:51 - Oui, peut-être que j'y participe sans le savoir, peut-être qu'on y participe tous sans le savoir
00:12:57 parce qu'on ne sait plus en fait quel est le juste ou le pas juste.
00:13:01 Moi je suis parent, je suis maman, on éduque les enfants comme on essaye de faire le meilleur,
00:13:07 comme tout le monde, mais on ne sait pas si on va faire le meilleur.
00:13:11 On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.
00:13:15 - C'est déjà bien, de toute façon, je crois qu'on l'a dit, être parent c'est un job impossible,
00:13:23 donc faire ce qu'on peut c'est déjà une bonne chose.
00:13:28 - Voilà, c'est ça. On essaye, on fait chaque jour est un nouveau jour,
00:13:33 et chaque pierre, on va dire, crée un édifice.
00:13:39 Après, qu'ils soient aimés ou pas aimés, ça c'est pas à nous de juger.
00:13:45 - Ils ont quel âge ? - On leur donne des clés.
00:13:49 Alors moi j'ai 8 et 9 ans. - D'accord.
00:13:53 - Fille et garçon. Donc j'ai une fille en premier, un garçon après.
00:13:57 Et un garçon qui a été détecté assez tôt TDAH, avec hyperactivité et dyslévique sévère.
00:14:05 Très très compliqué pour lui d'exister en tant qu'élève.
00:14:11 - Bah oui, il s'ennuie en classe.
00:14:15 - Il s'ennuie ou alors il paraît bête, alors qu'il n'est pas du tout bête.
00:14:20 Il est super intelligent, mais pour lui, tout ce qui est écrire,
00:14:23 en fait, il serait né à l'époque des hiéroglyphes, il aurait été le meilleur savant.
00:14:28 - En tout cas, revenons à notre sujet. - Il arrive à détecter.
00:14:32 - À notre sujet, vous leur parlez déjà d'un peu de sexualité ?
00:14:37 - Oui. - Oui ? Bah bravo.
00:14:39 - Oui, en fait, très tôt j'ai fait parce que j'ai peur, bah déjà, pour entre eux,
00:14:44 même entre enfants, parce qu'ils découvrent, comme j'ai une fille et un garçon,
00:14:48 très tôt ils se touchaient entre eux, les bébés.
00:14:52 Et au début on faisait le bain ensemble, après tout doucement on a arrêté.
00:14:57 Et puis maintenant la douche, chacun son tour et pas au moment où on fait le bain.
00:15:04 - Vous respectez leur pudeur. - Voilà, c'est ça.
00:15:07 - Mais vous êtes, vous avez l'air d'être assez libre sexuellement.
00:15:12 - Oui, très libre, surtout avant d'avoir eu des enfants.
00:15:18 Peut-être un peu moins maintenant parce qu'on sait pas s'il faut, s'il faut pas.
00:15:22 Et puis après, j'ai pas envie que ce soit eux les initiateurs à l'école de dire comment on fait les bébés, tout ça.
00:15:28 Donc c'est pas évident de savoir. Je me suis dit, est-ce qu'on leur dit comment c'est fait ?
00:15:32 Est-ce qu'on dit comment les animaux font ? On sait pas exactement.
00:15:36 On se dit, bah ça va se faire à l'école. Puis en fait on s'aperçoit que ces mains c'est toujours pas fait.
00:15:42 Donc je me dis, bon, est-ce que je la laisse chercher toute seule dans un dictionnaire ?
00:15:46 Est-ce que... C'est pas évident. On est un peu perdus quand même.
00:15:50 - En tout cas, ce qu'on dit, ce que disent beaucoup de pédopsychiatres, c'est qu'en effet à partir de 8-9 ans,
00:15:55 il vaut mieux avoir déjà donné les informations essentielles.
00:15:59 Donc bravo, vous avez fait ce qu'il faut.
00:16:02 - Je l'ai dit à mon fils parce que ma fille le savait.
00:16:06 Et comme ils ont qu'un an d'écart, mais avec l'école il est pas au même niveau,
00:16:11 du coup je lui ai dit quand même, parce que je me suis dit, bon, je préfère que ce soit moi qui lui dise
00:16:15 que ma fille qui lui explique. Parce que j'en sais jamais, des fois ils dorment dans les mêmes chambres,
00:16:19 voilà, j'ai dit, au moins on sait, il n'y a pas des choses qui ont été dites bizarrement.
00:16:25 Donc je l'ai dit à mon fils, et voilà, j'ai dit que son sexe était très important pour lui,
00:16:34 et qu'il fallait qu'il le préserve pour lui, et il n'y a pas besoin de parler de ça à l'école plus que les autres.
00:16:45 Parce que je ne veux pas que ça soit le centre.
00:16:48 - Oui, et Marlène, moi je pense que vous avez réussi à leur parler,
00:16:52 parce que comme vous disiez, j'ai eu une sexualité libre, c'est-à-dire que vous avez pu avoir des expériences sexuelles,
00:16:59 avoir une idée de la complexité de la sexualité, de la variabilité, des choses que vous avez pu vivre,
00:17:06 il n'y a pas de raison d'en parler, de ça. Mais par contre, c'est parce que vous aviez des choses à dire,
00:17:11 de façon générale sur la sexualité, que vous pouviez le dire.
00:17:14 Une grande majorité des parents, toutes les enquêtes le montrent toujours et depuis longtemps,
00:17:20 ne peuvent pas et ne savent pas parler aux enfants.
00:17:24 En grande partie, c'est parce qu'ils n'ont pas, ils ne sont pas libres avec leur sexualité.
00:17:29 Ils l'ont quelquefois pas vraiment connue, ils ont une relation dans laquelle il y a peut-être des contraintes,
00:17:38 et en définitive, ce n'est pas si facile que ça de parler aux enfants de sexualité.
00:17:44 Il faut pouvoir être prêt à répondre à ce qu'ils demandent, et je pense que vous l'avez fait,
00:17:49 parce que vous sentiez que vous pouviez leur répondre.
00:17:51 Il y a deux ou trois règles aussi à rappeler aux éditeurs, c'est-à-dire si on parle avec des ados, des pré-ados,
00:17:59 c'est beaucoup mieux même, de sexualité, on ne parle surtout pas de sa propre sexualité, surtout pas.
00:18:07 Par exemple, tu sais, papa et maman, quand on fait l'amour, non, surtout pas.
00:18:13 On peut parler de façon générale, dire que c'est la sexualité, d'abord de façon très positive,
00:18:20 ce qui leur permet de continuer à la penser, alors que très souvent, vous avez eu des messages,
00:18:25 "Attention, c'est sale", "Autrefois c'est sale", "Après c'est dangereux", non.
00:18:30 C'est-à-dire dire, là je parle à vous Marlène, mais vous savez, mais aux autres auditeurs qui ont besoin d'entendre ça,
00:18:38 c'est de dire que la sexualité c'est quelque chose qui est très bien, entre deux personnes adultes qui se sont choisies,
00:18:47 et dans tous ces termes, on entend le choix, le consentement, deux personnes adultes,
00:18:54 et c'est quelque chose qui peut être très épanouissement, ça donne de la joie, du bonheur, ça suffit.
00:19:01 À partir de là, il n'y a pas besoin de dire grand-chose d'autre,
00:19:04 mais on peut répondre à leurs questions, toujours en ne parlant pas de soi,
00:19:08 et si c'est trop compliqué, je parle pour les gens qui sont à l'écoute,
00:19:14 vous pouvez essayer d'orienter vers quelqu'un de la famille qui serait assez libre,
00:19:19 comme Marlène par exemple, et leur dire par exemple, tiens tu pourrais parler avec un oncle, une tante,
00:19:26 ou quelqu'un qui vont ne pas avoir la dimension édipienne,
00:19:30 et qui peuvent plus facilement parler, tiens par exemple, de sexe, de genre à genre si on veut,
00:19:36 c'est-à-dire il vaut mieux qu'une fille parle à une tante, à une petite fille, ou à un homme, à un garçon,
00:19:42 en disant tu sais, la sexualité, ça s'apprend progressivement,
00:19:47 quand même j'étais pas très à l'aise à 20 ans, mais par la suite, mais ça, un oncle peut le dire,
00:19:53 un père ou une mère ne va pas le dire.
00:19:55 Et j'ajouterai quand même, Philippe Breneau,
00:19:58 aujourd'hui c'est quand même important de dire à ces enfants,
00:20:02 qu'en effet, de temps en temps, on peut tomber sur des images qui montrent du sexe,
00:20:07 mais c'est pas ça la sexualité, et c'est pas pour les enfants, voilà.
00:20:12 C'est juste donner cette information pour que l'enfant, si jamais ça lui arrive, malheureusement,
00:20:18 soit prévenu, voilà.
00:20:21 Et à partir de ce moment-là, il y aura une possibilité éventuellement d'en parler à ses parents,
00:20:27 et en tout cas, il saura que c'est pas à regarder, et ça sera une précaution nécessaire.
00:20:35 - Oui, il y a pas mal d'études récemment sur des préados ou des ados,
00:20:40 qui montrent que sur 20 ans, ils sont de plus en plus nombreux à savoir que,
00:20:45 par exemple, le porno c'est pas la vraie sexualité de tous les jours.
00:20:48 Et ils le disent eux-mêmes.
00:20:50 Mais oui, il faut les aider, ça sera pas traumatique.
00:20:53 - C'est mieux d'en avoir dit deux, trois mots.
00:20:56 Merci Marlène, en tout cas, merci beaucoup.
00:20:58 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant avec vous au 0826 300 300, à tout de suite.
00:21:03 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:21:06 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:21:10 - Philippe Breneau est avec nous et nous évoquons le sexe dans la société.
00:21:16 Est-ce qu'il y en a trop ? Est-ce qu'on en parle mal ?
00:21:19 Et c'est à vous de nous donner votre avis. Bonjour Jacob.
00:21:23 - Bonjour Brigitte, bonjour à votre invité.
00:21:26 - Bonjour Jacob.
00:21:27 - Bonjour.
00:21:28 - C'est Philippe Breneau qui est avec nous, Jacob.
00:21:30 - D'accord, bonjour Philippe Breneau.
00:21:32 - Avec plaisir.
00:21:33 - C'est important parce que c'est Philippe qui nous a fait cette magnifique bande dessinée
00:21:37 "L'incroyable histoire du sexe" aux éditions Les Arènes.
00:21:41 C'est toujours un livre que je conseille,
00:21:44 notamment pour des ados, pour les jeunes de 13-14 ans.
00:21:50 - Ça parle de beaucoup de choses.
00:21:53 On fait le tour dans l'histoire et dans les civilisations pour comprendre ce qu'est la sexualité.
00:21:59 Il y a beaucoup de variations et nous sommes une variation.
00:22:03 L'Occident, un peu libre.
00:22:06 - Oui parce qu'encore une fois, là, on parle de ce qui se passe en France,
00:22:11 mais si on regarde autour de nous, il y a des pays malheureusement où ça ne va pas très bien
00:22:17 et où la sexualité est carrément réprimée.
00:22:21 - Il y a des sociétés qu'on appelle restrictives,
00:22:25 c'est-à-dire qui ont une morale restrictive et puis des sociétés libérales, il n'y en a pas beaucoup.
00:22:31 Mais on est quand même pas mal parmi ceux-là.
00:22:34 - Il ne faut pas trop se plaindre.
00:22:35 - Jacob.
00:22:36 - Qu'est-ce que vous avez envie de dire, Jacob, justement ?
00:22:39 - Oui, je voulais dire qu'il y a beaucoup de virtuel.
00:22:42 Vous m'entendez bien, ça va ? Ça se passe bien ?
00:22:45 - Oui, très bien.
00:22:46 - D'accord. On est beaucoup dans le virtuel et que je suis plutôt de l'ancienne génération.
00:22:51 J'ai pas écouté l'émission, je ne sais pas si j'ai fait de la redite ou pas,
00:22:55 mais je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui vont sur Internet, moi le premier,
00:23:00 pour satisfaire des envies, des besoins.
00:23:04 Il y a du virtuel, beaucoup de virtuel.
00:23:07 - Oui, mais pourquoi pas ?
00:23:10 - Oui, du coup on ne fait plus rien dans le concret
00:23:13 et ça explique peut-être aussi que la sexualité ne tombe pas de plus en plus.
00:23:16 Donc on est virtuel virtuel et il faut aussi faire marcher la machine.
00:23:21 - Oui, mais je ne sais pas parce que je me méfie toujours de...
00:23:26 Vous savez, c'est l'histoire de la poule et de l'œuf,
00:23:28 et je me méfie toujours.
00:23:29 Est-ce que c'est le virtuel qui fait que les gens vont moins les uns vers les autres
00:23:33 ou est-ce que c'est notre société de plus en plus individuelle ?
00:23:39 - Moi, je ne suis pas certain que les choses soient virtuelles.
00:23:42 Puis, vous voyez, cette histoire dont vous parlez, Jacob, ça date de 20 ans.
00:23:47 Lorsqu'il commence à arriver...
00:23:49 D'abord, il n'y avait pas de smartphone dans les années 90.
00:23:54 Arrivent les téléphones, la possibilité...
00:23:57 Et puis notamment, par exemple, les sites Internet de rencontres,
00:24:01 les sites pornos, ainsi de suite.
00:24:03 Mais au départ, on disait d'ailleurs, ce sont des rencontres virtuelles.
00:24:07 Parce que très souvent, elles étaient longues.
00:24:09 Aujourd'hui, ce ne sont pas des rencontres virtuelles.
00:24:12 Ça permet des rencontres improbables.
00:24:14 C'est-à-dire, vous pouvez rencontrer des gens que, dans la vie,
00:24:17 c'est impossible de croiser cette personne qui est dans un autre milieu, ainsi de suite.
00:24:21 Mais très vite, en très peu de temps,
00:24:24 quelquefois en deux contacts virtuels, si on veut, ou par Internet,
00:24:29 eh bien, on se rencontre en vrai.
00:24:31 Mais les gens qui continuent la rencontre en virtuel,
00:24:35 moi, j'en ai connu, ça donne des choses très compliquées.
00:24:38 Des attachements à une personne qui est très loin de la réalité
00:24:41 lorsqu'on se rencontre un an ou deux ans plus tard.
00:24:44 Et la dernière chose, c'est ce que vous dites par rapport aux excitations.
00:24:50 Ben oui, c'est vrai que trouver de l'excitation par un site porno sur le Net,
00:24:56 ce n'est pas la même chose que d'être dans une sex shop
00:25:01 avec un contact visuel d'une personne qui est là, proche.
00:25:06 Mais, en définitive, ça remplit le même rôle,
00:25:09 puisque c'est pour trouver de l'excitation qu'on va utiliser cela.
00:25:14 Donc je ne suis pas sûr que ce soit si virtuel que ça, aujourd'hui.
00:25:18 Moi, je vous parle des gens qui mettent les cams,
00:25:20 et qui font des choses entre eux, simplement en cams,
00:25:23 et qui ne se rencontreront jamais.
00:25:25 Ah, d'accord.
00:25:26 C'est de ça aussi que je parlais.
00:25:28 Alors moi, j'ai entre deux générations, j'ai connu la discothèque, les boîtes, les balles,
00:25:31 et maintenant Internet aussi, où je suis.
00:25:34 Mais je vois vraiment la différence, j'ai les deux références.
00:25:38 Oui, mais ce que je veux dire, Jacob, c'est que d'abord,
00:25:41 quand on va dans des endroits à Paris le soir,
00:25:45 il y a énormément de cafés remplis de jeunes qui sont là.
00:25:49 Mais c'est vrai que parallèlement, il y a une anxiété importante
00:25:54 chez une catégorie de jeunes.
00:25:56 Est-ce que c'est parce qu'ils sont anxieux qu'ils ne sortent pas,
00:26:00 ou est-ce que c'est parce qu'ils sont accros de leur smartphone ?
00:26:03 Moi, je n'ai pas la réponse.
00:26:05 Je ne suis pas sûre que le virtuel soit si responsable de cette anxiété,
00:26:14 de ce retrait.
00:26:16 Je pense que ça vient plus de l'époque de l'épidémie de Covid,
00:26:23 où il y a des jeunes qui ont complètement débranché,
00:26:26 mais parce qu'on les a enfermés,
00:26:28 enfin, peut-être qu'il fallait les enfermer,
00:26:30 mais on n'est pas en train d'être là pour parler de cette épidémie.
00:26:33 Mais on a vu qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé à ce moment-là.
00:26:39 C'est difficile.
00:26:42 En revanche, ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
00:26:46 on l'a vu avec le succès du livre de Thérèse Argaud,
00:26:52 qui a été reçu dans beaucoup de médias,
00:26:54 qui tire à boulet rouge sur la pornographie,
00:26:57 on voit qu'aujourd'hui, dès qu'on peut critiquer la pornographie,
00:27:01 qui serait responsable de beaucoup de choses,
00:27:05 on voit bien qu'il y a quand même un rejet de tout ce qui serait sexe.
00:27:11 Oui, il me semble qu'on est dans une période particulière
00:27:17 où l'importance des réseaux est considérable,
00:27:20 comme si le réseau social était la place publique.
00:27:23 Et la vérité absolue ?
00:27:26 Oui, la vérité absolue, le tribunal populaire, etc.
00:27:29 Très souvent, on se rend compte qu'il y a très peu de monde.
00:27:32 Par exemple, je suis sur X depuis très longtemps, c'était Twitter.
00:27:35 Je suis surpris de gens qui n'ont aucune culture de rien,
00:27:40 qui me donnent un avis.
00:27:42 Tout d'un coup, les gens derrière disent "oui, c'est scandaleux",
00:27:44 "ah, c'est très bien",
00:27:45 et vous allez avoir une dominante qui va se faire.
00:27:49 Par exemple, là, on est dans la suite des hashtags.
00:27:52 On peut dénoncer qui on veut.
00:27:54 On devrait s'intéresser au silence, par exemple,
00:27:58 le silence des hommes par rapport aux agressions féminines.
00:28:02 Aucun homme n'ose parler,
00:28:04 même dans des gens qui sont connus,
00:28:06 parce qu'ils savent très bien,
00:28:08 même sans soutenir un point de vue inverse.
00:28:14 C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on ne peut pas débattre,
00:28:16 parce qu'immédiatement, la personne sait
00:28:18 que ce qu'elle écrira par la suite va être déboulonné.
00:28:21 C'est-à-dire qu'on discrédite une personne.
00:28:23 C'est très facile aujourd'hui de discréditer.
00:28:26 Et comme vous le dites, on peut discréditer,
00:28:28 certains vont discréditer la sexualité, la pénétration.
00:28:33 S'il y a suffisamment de monde pour ça,
00:28:36 ça va être un grand mouvement
00:28:38 qui se limite à, je ne sais pas,
00:28:42 c'est peut-être 3%, 10% de la population peut-être.
00:28:45 - À peine, à mon avis.
00:28:46 - On ne peut pas le savoir.
00:28:47 Mais c'est vraiment compliqué.
00:28:49 - Ça fait beaucoup de bruit.
00:28:50 - Effectivement.
00:28:51 Et actuellement, il y a notamment des mouvements style...
00:28:55 Alors, est-ce que c'est de la sexophobie ?
00:28:59 Le terme me gêne, on pourra en parler.
00:29:02 Mais en tout cas, c'est tout un tas de choses
00:29:05 qui ne sont pas forcément cohérentes,
00:29:07 mais qui vont dans le sens de critiquer la sexualité.
00:29:11 Alors on peut critiquer le porno,
00:29:12 on peut critiquer les orientations sexuelles,
00:29:15 mais il faudrait qu'il y ait des arguments.
00:29:17 - Et puis qu'il y ait une capacité, une possibilité de dialogue.
00:29:21 - Et il n'y en a pas.
00:29:22 - Et c'est ça qui m'ennuie beaucoup.
00:29:25 Je veux bien qu'on critique la pornographie,
00:29:27 je veux bien qu'on me dise tout ce qu'on veut,
00:29:29 mais qu'on me donne des arguments
00:29:31 pour que je puisse défendre, ou pas d'ailleurs, la pornographie.
00:29:35 - Je peux juste vous répondre.
00:29:37 - Bien sûr, j'accorde.
00:29:39 - Par rapport à l'épidémie,
00:29:43 le fameux enfermement qui a tout le monde fait des dégâts,
00:29:46 qui a fait des dégâts chez les jeunes,
00:29:48 et renfermé les gens sur eux, je suis d'accord.
00:29:50 Mais nous on avait le sida quand même,
00:29:51 moi j'étais terrorisé avec ça.
00:29:53 Je vous dis franchement, moi les années sida, ça a été...
00:29:57 - Bien sûr.
00:29:58 - Oui, mais enfin, on était libre de continuer ou pas à baiser,
00:30:04 on était libre de mettre des préservatifs ou pas,
00:30:07 là on n'a pas été libre.
00:30:09 Donc c'est quand même une différence fondamentale, me semble-t-il.
00:30:12 - Oui, mais j'accorde avec vous.
00:30:13 - Moi je sais que oui, mais j'ai quand même bien la trouille,
00:30:16 pendant toutes ces années, et ça a mis un frein à ma sexualité à cette époque-là,
00:30:20 et j'ai pris des précautions sur précautions.
00:30:22 Mais bon, ce qui s'est passé...
00:30:24 - Vous mettiez deux préservatifs au lieu d'un, c'est ça ?
00:30:26 Non, je plaisante, je vous fais marcher.
00:30:28 - Oui, j'ai mis deux les uns sur les autres, presque,
00:30:31 mais une espèce de psychose, je vous dis pas.
00:30:33 - Oui, mais parce que vous êtes d'une nature plutôt anxieuse.
00:30:38 - À l'époque on parlait d'ailleurs de "safe sex",
00:30:41 c'est-à-dire "attention, prenons..."
00:30:43 - Oui, oui, oui.
00:30:44 - Alors en plus, moi je suis gay,
00:30:45 donc j'ai fréquenté le milieu gay, libertin, et tout ça,
00:30:49 donc je prenais vraiment des précautions.
00:30:51 Mais c'est vrai que vous avez raison par rapport à la liberté,
00:30:54 c'est que là on nous a imposés, c'est sûr.
00:30:57 Mais ça n'a pas été simple, c'est très compliqué,
00:31:01 et actuellement je pense que c'est très compliqué pour les jeunes,
00:31:03 ce qui se passe aussi.
00:31:05 - Mais là où vous avez raison,
00:31:07 c'est vrai que quand est arrivée l'épidémie du sida,
00:31:10 il y a eu une petite baisse de la sexualité,
00:31:13 et il y a eu une augmentation de gens qui se mettaient en couple
00:31:16 pour pouvoir continuer justement à avoir des relations sexuelles.
00:31:19 Donc il n'y avait pas cette sexophobie,
00:31:25 même si vous n'aimez pas le titre.
00:31:27 - Non, c'est pas que je n'aime pas, il faudrait le discuter un peu,
00:31:30 parce que sexophobie, ça voudrait dire que le sexe me gêne,
00:31:33 c'est le terme de phobie, ça a un sens.
00:31:36 - Vous préférez le terme d'un retour du puritanisme ?
00:31:39 - Je ne sais pas.
00:31:42 Est-ce que d'abord tous les mouvements vont dans le même sens ?
00:31:46 C'est vrai qu'il y a un retrait d'une sexualité,
00:31:51 alors c'est donné aussi, et l'auteur en parle bien,
00:31:54 de la façon dont la dimension politique...
00:31:57 - On l'aura en ligne tout à l'heure.
00:31:59 - La dimension politique, c'est-à-dire qu'un retrait d'une sexualité
00:32:03 qui serait conventionnelle, bourgeoise, cisgenre,
00:32:06 et qui amènerait aujourd'hui à ce que tout le monde
00:32:11 se mette en retrait, montrant que jusqu'à présent,
00:32:19 c'était une sorte de sexualité imposée qui s'exerçait.
00:32:23 Ça, je ne serais plus réservé.
00:32:26 - Il y a la féminisation aussi, je veux dire, la place de l'homme,
00:32:28 c'est un peu compliqué aussi en ce moment, avec les mouvements,
00:32:31 on n'ose plus trop draguer, mais ça vous le dites souvent
00:32:33 dans vos émissions, je ne suis pas le premier,
00:32:35 mais c'est vrai qu'on a un peu peur de s'embarquer,
00:32:38 qu'est-ce qu'on va penser, comment ça va se terminer,
00:32:40 est-ce qu'il n'y aura pas une plainte au beau ?
00:32:42 Ça peut-être expliquer aussi que les gens...
00:32:44 - Écoutez, on va continuer en tout cas, Jacob,
00:32:46 merci d'être intervenu, Émilie va répondre à trois questions intimes,
00:32:50 vous pourrez en poser une également, à Philippe Breneau.
00:32:52 Bonjour Émilie. - Bonjour.
00:32:55 - Merci d'être avec nous, Émilie.
00:32:57 Alors, première question, est-ce que vous avez souvent été harcelé ?
00:33:03 Qu'est-ce que vous diriez par rapport à ça, justement ?
00:33:05 - Harcelé, pas souvent, c'est arrivé, mais pas souvent, mais voilà.
00:33:12 - D'accord.
00:33:14 D'accord, donc c'est intéressant, parce que, encore une fois,
00:33:17 on voit bien, entre le courant qu'on entend de manière générale
00:33:22 et puis l'individu, on voit bien qu'il y a une grande différence,
00:33:26 on a l'impression, quand on entend, que toutes les femmes ont été harcelées.
00:33:29 - Non, mais c'est vrai aussi, comme vous dites, un peu,
00:33:33 et si on le demandait à un homme, moi j'ai jamais été harcelé.
00:33:36 - Vous avez de la chance, parce que moi j'ai beaucoup d'hommes
00:33:38 qui m'ont raconté que certaines femmes leur mettaient carrément la main dans la braguette.
00:33:43 - Ouah, mais ça peut arriver, mais c'est...
00:33:45 - Mais vous ne considérez peut-être pas que c'est du harcèlement, ça ?
00:33:48 - Oui, ça m'est pas arrivé.
00:33:50 - Ça vous est pas arrivé, vous êtes sûr ?
00:33:53 - Oui. - Vous êtes sûr ?
00:33:55 - Mais pas avec une inconnue, non ?
00:33:57 - Non, d'accord. Bon.
00:33:59 Allez, deuxième question, Émilie.
00:34:01 Est-ce que vous avez déjà été avec une femme ?
00:34:06 - Oui, j'ai déjà fréquenté une femme.
00:34:08 J'ai beaucoup aimé.
00:34:09 - Oui, vous avez beaucoup aimé.
00:34:11 La sexualité donc, hein.
00:34:13 Parce que vous m'avez pas dit que je l'ai beaucoup aimé,
00:34:15 vous m'avez dit que j'ai beaucoup aimé.
00:34:17 - C'est vrai, ça m'a duré qu'un mois, et après j'ai déménagé,
00:34:19 mais j'ai beaucoup aimé la douceur, et ses courbes.
00:34:23 Voilà.
00:34:24 - Mais ça c'est nouveau aussi, hein.
00:34:26 - Oui, d'oser en parler.
00:34:28 - D'oser en parler, et puis surtout d'oser le vivre.
00:34:30 C'était quelque chose de beaucoup plus rare il y a 30 ans.
00:34:34 Et dernière question,
00:34:36 quel serait votre plus grand atout pour séduire ?
00:34:43 - Il paraît que c'est mon sourire.
00:34:46 Il paraît qu'apparemment ça plaît.
00:34:49 - Mais pourquoi vous avez pas l'air d'être sûre de ça ?
00:34:52 - Je sais pas, pour moi c'est naturel de sourire,
00:34:56 et c'est pas ce que j'utilise pour séduire.
00:34:58 Alors voilà pourquoi...
00:35:00 - C'est parce que c'est naturel, alors que ça doit bien marcher.
00:35:03 - Oui, c'est ça.
00:35:04 - Vous pouvez poser une question, Philippe Brunot vous écoute.
00:35:07 - Oui, alors le sexe, ça rend heureux, et ça fait du bien.
00:35:11 Et je me demandais quels conseils on pourrait donner
00:35:16 aux personnes asexuelles,
00:35:19 ou j'élargis ça aux personnes qui ont une vie sexuelle lézardique,
00:35:22 pour remplacer ce plaisir, ce bonheur que le sexe procure.
00:35:26 - Alors je suis d'accord avec votre proposition,
00:35:29 c'est évident, votre constatation, le sexe ça donne du bonheur,
00:35:35 mais le problème c'est que les gens qui n'ont pas de sexualité,
00:35:39 n'ont pas de sexualité pour des tas de raisons différentes.
00:35:43 Certaines se sont retranchées par une déception de la sexualité.
00:35:48 Qu'est-ce qu'on peut leur donner à la place ?
00:35:50 - Oui, parce qu'à chacun ça serait des choses différentes.
00:35:53 Mais ça serait d'abord peut-être d'apprendre la sensualité.
00:35:58 C'est-à-dire qu'on revient au sexe, ou on y vient si on n'a pas connu,
00:36:02 par de la sensualité, c'est-à-dire des caresses, des massages,
00:36:06 d'apprendre nos sens.
00:36:08 Et très souvent d'ailleurs, ceux qui n'aiment pas le sexe,
00:36:10 ils sont bloqués soit sur la pénétration,
00:36:12 c'est pour ça qu'il y a des mouvements anti-pénétration,
00:36:15 mais la plupart du temps ne connaissent pas les approches.
00:36:19 Le sexe peut être sans pénétration, avec beaucoup de caresses.
00:36:23 - Vous avez raison, Philippe Moineau,
00:36:25 c'est souvent des personnes qui mettent toujours une distance
00:36:28 entre leur corps et le corps de l'autre,
00:36:31 comme si toute approche, tout geste,
00:36:35 pourrait être une invasion dangereuse.
00:36:37 - Tout geste pourrait amener, ça peut être dangereux,
00:36:40 si je fais un geste, et que l'autre le prenne comme un consentement.
00:36:45 - C'est d'ailleurs le sujet qu'on abordera demain,
00:36:47 justement avec SEMO Bruxelles.
00:36:49 Merci beaucoup. - Merci Emilie.
00:36:51 - Merci beaucoup. Petite pause,
00:36:53 et on se retrouve dans un instant avec vous,
00:36:55 bien sûr, sur Sud Radio.
00:36:57 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ? 0826 300 300
00:37:03 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live,
00:37:06 réservé aux adultes.
00:37:08 14h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:37:12 - Philippe Moineau est avec nous,
00:37:14 et nous évoquons aujourd'hui la société peut-être un peu trop coincée,
00:37:21 qui a tendance à ne plus très bien savoir de quoi on parle
00:37:25 quand on parle de sexualité.
00:37:27 Donc on essaye, on essaye de faire le point,
00:37:29 de voir comment on peut, peut-être, moi j'ai envie
00:37:35 qu'on revienne peut-être un peu plus d'érotisme.
00:37:38 Je ne sais pas ce que vous en pensez, c'est ce qu'on vous demande d'ailleurs,
00:37:40 de réagir, et c'est ce que fait Sylvie. Bonjour Sylvie.
00:37:43 - Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:37:45 - Bonjour Sylvie.
00:37:47 - Alors je me permets un petit peu de donner mon avis par rapport à...
00:37:50 - Bien sûr, merci.
00:37:51 - Oui, donc voilà, je suis une maman de trois enfants
00:37:55 et une mamie de quatre petits-enfants,
00:37:57 l'année à dix ans et la dernière à dix mois.
00:38:00 Donc moi ce qui m'inquiète un peu,
00:38:03 c'est que voilà, moi je sais que quand j'étais jeune
00:38:06 et que j'avais huit ans, j'ai eu une maman
00:38:09 qui était très ouverte par rapport à la sexualité.
00:38:12 Donc vous voyez, ça remonte dans les années 1974.
00:38:16 On a eu droit à un livre justement,
00:38:19 qui expliquait le corps humain, le corps de la femme, de l'homme.
00:38:23 - Très bien, oui.
00:38:24 - Et qui expliquait justement comment on faisait les enfants,
00:38:27 et voilà, dans le cadre familial,
00:38:29 où on a eu droit à cette ouverture vis-à-vis de la sexualité.
00:38:33 - Et c'était pas fréquent à l'époque.
00:38:35 - C'était en 1974.
00:38:37 - Oui, oui, oui, c'était pas fréquent.
00:38:39 - Voilà, donc exactement, très, très, très déjà avant-gardiste
00:38:43 par rapport à tout ça.
00:38:45 Et donc moi j'ai un peu transmis ça à mes enfants aussi.
00:38:48 Et ce que je prône aussi à mes enfants,
00:38:52 de leur donner à mes petits-enfants.
00:38:54 Donc moi, mon avis personnel,
00:38:57 c'est que déjà, il faut en parler dans le cadre familial
00:39:00 pour justement avoir le côté où l'enfant peut poser des questions tranquillement,
00:39:04 sans avoir le regard des petits amis en classe,
00:39:10 et d'avoir ce milieu sécure pour lui.
00:39:14 Et moi, de mes souvenirs, nous, la sexualité vraiment biologique et tout,
00:39:20 ça se discutait en quatrième ou en troisième.
00:39:23 Donc maintenant, oui, c'est bien de faire de la bombardise,
00:39:27 mais d'en parler à huit ans dans les écoles et tout.
00:39:30 Mais je crois qu'on doit garder une certaine limite
00:39:32 et pas rentrer dans les détails,
00:39:34 comme un petit peu ce qu'on veut en ce moment inculquer dans le monde scolaire.
00:39:38 Ça n'a qu'à moi, mais je pense qu'il faut avoir une certaine limite
00:39:43 dans nos paroles par rapport à l'éducation sexuelle.
00:39:48 Maintenant, je sais pas ce que vous en pensez,
00:39:50 mais c'est mon regard de mamie et de maman par rapport à tout ça.
00:39:54 - Mais vous parlez d'une éducation sexuelle qui s'est faite à l'école à l'âge de huit ans ?
00:40:00 - Bah écoutez, c'est ce qu'on entend actuellement,
00:40:02 qu'il y a beaucoup de parents qui s'offusquent justement
00:40:05 que dans le milieu scolaire, au niveau de la primaire.
00:40:08 - Vous voulez certainement parler de ce qui s'est passé à un moment donné,
00:40:13 on voulait expliquer la question du genre aux enfants de huit ans, etc.
00:40:17 Et en effet, il y a eu tout un mouvement qui s'est opposé à ça.
00:40:21 Je crois que c'est toujours pareil, c'est que donner des bonnes informations,
00:40:28 c'est très complexe puisque c'est très subjectif.
00:40:31 - Oui, bien sûr.
00:40:33 - J'ai tendance à dire encore une fois que pour l'instant,
00:40:36 il me semble qu'il n'y a pas de bon discours sur la sexualité.
00:40:39 Moi, je prône plutôt une éducation à l'affectif et au respect de son corps
00:40:47 qui pourrait être donnée dès la maternelle.
00:40:50 Mais encore une fois, je ne parle pas de sexualité.
00:40:53 Je pense que si on expliquait dès l'âge de quatre, cinq ans aux enfants
00:40:58 que leur corps leur appartient et qu'un petit garçon,
00:41:02 ça ne réagit pas toujours comme une petite fille,
00:41:04 mais moi, je sais d'avance que mon discours ne sera jamais retenu
00:41:07 puisqu'aujourd'hui, on est plus dans la question de genre
00:41:09 que dans la question biologique.
00:41:11 - C'est ça, oui. C'est même très inquiétant, je pense.
00:41:14 - La chose qui serait... On le dit depuis très longtemps,
00:41:19 il faudrait qu'il y ait une éducation à la sexualité.
00:41:22 En France, ça n'existe pas. Je le dis exprès.
00:41:25 En France, ça n'existe pas, sauf quelques cours en quatrième, troisième,
00:41:29 et qui sont plutôt de l'information, tant mieux,
00:41:32 sur la contraception, sur les IST.
00:41:36 Mais comme disait Brigitte, ça serait bien qu'il y ait quelque chose...
00:41:41 D'ailleurs, dans les textes, parce que je me souviens
00:41:44 que les quatre heures d'éducation à la sexualité ont été annulées en 1998
00:41:50 par un recours d'une association familiale, c'est-à-dire Famille de France,
00:41:56 qui s'insurgeait, qui trouvait scandaleux qu'il y ait quatre heures d'éducation sexuelle
00:42:00 pour l'ensemble du primaire secondaire.
00:42:04 Et ça a été remplacé, sans le dire, par Ségolène Royal à l'époque,
00:42:10 dans sa loi sur l'éducation civique.
00:42:13 On a été rajouté des heures, mais ce qui était dit,
00:42:17 c'était qu'il y aurait un enseignement de la maternelle jusqu'en terminale.
00:42:23 Après, il n'y a pas de formation et il n'y a pas de budget pour ça,
00:42:27 donc ça ne se fait pas.
00:42:29 Mais quelques expériences ont été faites.
00:42:31 J'ai une de mes élèves qui a travaillé, qui travaille toujours dans un groupe à Évry,
00:42:37 et c'est une volonté aussi départementale,
00:42:40 où ils font en haute section de maternelle une "éducation sexuelle",
00:42:49 c'est-à-dire qu'on ne va pas leur apporter des notions, on ne va pas les intoxiquer,
00:42:54 on va leur permettre de parler de ce qu'ils pensent du sexe eux-mêmes,
00:42:59 c'est-à-dire qu'ils vont en parler, on ne va pas arriver à leur dire "mais attendez, il y a ceci".
00:43:03 Pas du tout.
00:43:04 Et ces enfants vont commencer à être libres de pouvoir parler entre eux,
00:43:09 de leurs zizis, de tout ce qu'on veut,
00:43:12 mais on ne leur amène pas de notions particulières.
00:43:15 On les a testés actuellement, il y a près de 2000 enfants qui ont suivi cela,
00:43:20 on les a testés 3 ou 4 ans plus tard, ils sont très différents,
00:43:24 beaucoup plus tranquilles, ils vont être tranquilles par rapport à la sexualité,
00:43:28 et ce qui serait bien, c'est qu'il y ait quelque chose comme ça,
00:43:32 non pas en maternelle, c'est très compliqué, il faut des gens très formés
00:43:36 pour ne pas arriver à faire d'apport direct,
00:43:39 mais qu'on n'amène pas ce que vous évoquez,
00:43:43 notamment cette idée que l'on peut choisir son genre,
00:43:47 et lorsqu'on l'a dit à 8 ans,
00:43:51 il y a une sorte d'idéologie qui serait
00:43:55 il faut que les gens puissent changer d'identité, de genre, d'orientation sexuelle,
00:44:00 s'ils le désiraient.
00:44:02 Alors je répète, je l'ai dit au début, on ne change pas de sexe,
00:44:06 non, on a un sexe biologique,
00:44:09 et à 99,5% ou 7%,
00:44:13 il ne peut pas bouger,
00:44:16 après, on ne change pas directement d'orientation,
00:44:20 par contre on peut faire des expériences,
00:44:22 mais il y a des orientations qui s'organisent assez rapidement,
00:44:26 ensuite au cours de la vie,
00:44:28 - Mais on y est pour rien !
00:44:30 - Voilà !
00:44:31 Et ensuite au cours de la vie,
00:44:33 on peut avoir des évolutions de cette orientation,
00:44:37 plus que de l'identité,
00:44:39 mais de l'identité dans le transsexualisme ça existe,
00:44:41 on le respecte, on va faire attention surtout,
00:44:44 en n'en parlant pas trop tôt,
00:44:46 à ne pas arriver à des changements qui seraient irréversibles,
00:44:49 et c'est malheureusement le cas,
00:44:51 en faisant ce type d'intervention un peu,
00:44:54 j'allais dire un peu sauvage.
00:44:56 - Il me semble que le discours de Philippe vous rassure Sylvie ?
00:44:59 - Oui, parce que là j'en ai discuté avec mes enfants,
00:45:03 qui sont quand même grands,
00:45:05 et c'est vrai que moi j'étais dans l'inquiétude justement,
00:45:07 d'avoir cette dérive,
00:45:09 où maintenant le transgenre ça devient une,
00:45:13 pas une habitude, mais disons que maintenant c'est porte ouverte,
00:45:16 et puis à la limite le couple,
00:45:18 la personne normale ou l'enfant normal,
00:45:21 c'est lui qui devient de moins en moins "visible",
00:45:26 parce que la normalité,
00:45:29 ça devient plus du transgenre,
00:45:31 qu'une petite fille ou un petit garçon,
00:45:34 vers quoi on veut nous diriger.
00:45:37 - Non mais rassurez-vous Sylvie,
00:45:39 je crois que le bon sens quand même va l'emporter,
00:45:41 enfin en tout cas je veux rester optimiste.
00:45:44 - Merci d'avoir réagi Sylvie,
00:45:46 vous aussi réagissez 0826 300 300,
00:45:48 on se retrouve dans un instant.
00:45:50 - Sud Radio - Parlons vrai
00:45:53 - Sud Radio - Parlons vrai
00:45:55 - 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio
00:45:58 - Philippe Breneau est avec nous,
00:46:00 on se pose la question du trop sexe,
00:46:03 ou de pas assez,
00:46:05 ou du puritanisme qui revient,
00:46:07 ou bref, et on en parle avec vous,
00:46:10 parce qu'après tout vous êtes vous aussi sur le terrain,
00:46:13 de la sexualité,
00:46:15 et on est ravis d'avoir votre avis.
00:46:18 Je rappelle que Philippe Breneau est l'auteur notamment
00:46:21 de l'éloge de la masturbation
00:46:23 qui vient de ressortir aux éditions de la Musardine,
00:46:26 et ce livre est intéressant
00:46:28 parce qu'il permet de mieux comprendre
00:46:31 l'intérêt justement de la masturbation,
00:46:33 pour que chacun soit libre sexuellement,
00:46:35 on ne va pas plus loin que ça,
00:46:37 on n'est pas en train de dire que tout le monde doit se masturber,
00:46:39 chacun fait ce qu'il veut,
00:46:40 mais c'est quand même une bonne ouverture
00:46:42 à la connaissance de son corps
00:46:44 et de l'accès au plaisir avec l'autre.
00:46:47 Mathieu, bonjour.
00:46:49 - Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:46:51 - Bonjour Mathieu.
00:46:53 Avec un T ou avec deux T ?
00:46:55 - Un seul, T-H.
00:46:57 - D'accord.
00:46:59 Je demande ça parce que tous les Mathieu que je connais,
00:47:01 je le connais maintenant,
00:47:03 avant ça s'écrivait qu'avec un seul T,
00:47:05 mais il paraît que dans les textes anciens
00:47:07 de l'évangile et tout, il y a deux T.
00:47:09 - D'accord.
00:47:11 - Souvent à l'anglais, c'est plutôt deux T qu'un seul T.
00:47:13 - Ah oui, dans l'anglais.
00:47:15 - Moi c'est plutôt à la française.
00:47:17 - Alors bonjour Mathieu.
00:47:19 - Eh bien ne vous taisez pas,
00:47:21 parlez, je vous en prie.
00:47:23 - Oui, moi je voulais vous parler de mon expérience,
00:47:25 Philippe parlait de sexophobie.
00:47:31 Moi j'avais peur, j'avais peur des femmes,
00:47:34 parce que j'ai eu aucune éducation sexuelle,
00:47:37 donc j'ai découvert tout sur le tas,
00:47:39 et malheureusement, quand on découvre sur le tas,
00:47:43 on a souvent beaucoup d'appréhensions
00:47:45 et beaucoup de périples à affronter.
00:47:51 Donc moi j'en garde une très mauvaise expérience,
00:47:54 parce que je reviens de très très loin.
00:47:56 Et aujourd'hui, avec le recul,
00:48:00 l'expérience, les rencontres,
00:48:04 je m'aperçois qu'aujourd'hui, ça n'a pas changé.
00:48:09 Et je m'aperçois aussi que,
00:48:12 je suis hétéro,
00:48:14 et donc la plupart des filles que je rencontre,
00:48:16 je trouve qu'avec ce qui se passe aujourd'hui,
00:48:21 avec les phénomènes #MeToo,
00:48:23 avec les féministes,
00:48:26 l'homme déjà, aujourd'hui, il est un peu paumé,
00:48:29 et je m'aperçois aussi que les femmes
00:48:32 ressentent une sorte de dégoût.
00:48:34 Vous parliez de liberté sexuelle,
00:48:36 moi je suis vraiment dans cette philosophie-là,
00:48:39 et je suis souvent confronté à des femmes...
00:48:44 Il y a comme une forme de protection...
00:48:47 - C'est intéressant, vous prononcez le mot de dégoût,
00:48:50 qui est un mot fort,
00:48:52 vous pourriez dire que beaucoup de femmes sont un peu dégoûtées
00:48:55 à l'idée qu'un homme les touche, fasse l'amour avec ?
00:48:58 - C'est des femmes blessées,
00:49:00 des femmes qui ont été déçues par des hommes,
00:49:05 qui ont comprofité de leur gentillesse, de leur faiblesse,
00:49:08 et à un moment donné, on sent que c'est cloisonné.
00:49:11 Donc vous, quand vous arrivez après,
00:49:14 vous arrivez sur une piste glissante,
00:49:16 donc il faut y aller vraiment,
00:49:18 il faut être subtil, il faut être rapide.
00:49:21 - C'est très intéressant ce que vous dites,
00:49:23 et ça montre bien à quel point on a raté la libération sexuelle,
00:49:26 parce que finalement, on aurait dû libérer les femmes,
00:49:31 parce qu'il y a énormément de femmes qui ont été abusées,
00:49:34 il y a énormément de femmes qui sont tombées sur des mecs
00:49:37 qui ne savaient pas faire l'amour,
00:49:39 et qui les ont, si je puis dire, ratées.
00:49:41 C'est difficile, après, en effet.
00:49:43 - Oui, oui.
00:49:45 - Et c'est vrai, Mathieu, vous parlez de protection,
00:49:48 et c'est-à-dire que ces femmes, ce qui est très logique,
00:49:51 vont avoir des attitudes de protection,
00:49:54 c'est-à-dire devant quelque chose
00:49:56 pour lequel elles ont été choquées,
00:49:59 et bien effectivement, elles vont être très prudentes.
00:50:04 D'ailleurs, une part d'homosexualité féminine est défensive,
00:50:11 c'est-à-dire, au moins je suis avec quelqu'un
00:50:14 qui ne va pas m'agresser sexuellement comme le ferait un homme.
00:50:17 C'est-à-dire que beaucoup d'hommes peuvent être, à ce moment-là, vécus comme agresseurs.
00:50:21 - Oui, et une petite part d'homosexualité masculine,
00:50:24 qui est due aussi à des attouchements et des abus par un homme dans l'enfance,
00:50:27 même si c'est parfois pas conscient.
00:50:29 - Bien sûr, bien sûr.
00:50:31 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, moi je suis très étonné,
00:50:34 on voit énormément de femmes qui se tiennent par la main.
00:50:38 Ça ne veut pas dire qu'il y ait plus d'orientation sexuelle homosexuelle féminine,
00:50:43 mais qui sont rassurées, qui sont deux par deux,
00:50:47 parce que là au moins, on a quelque chose de plus tranquillisant,
00:50:51 et protection comme vous l'évoquez.
00:50:53 Oui, c'est vrai.
00:50:54 Et la place des hommes, comme vous l'évoquez, est difficile.
00:50:58 Parce que, comme vous dites, piste glissante,
00:51:01 je passe derrière, je dois faire attention.
00:51:04 Alors vous faites comment ?
00:51:06 - Vous, justement, je voulais vous poser une question,
00:51:09 le fait que vous soyez anthropologue,
00:51:11 je trouve qu'il y a aussi, vous savez, dans l'inconscient collectif,
00:51:14 on a vécu ces dernières décennies dans une société
00:51:17 où le patriarcat avait le pouvoir,
00:51:20 et on s'aperçoit qu'aujourd'hui, maintenant, on essaye d'équilibrer,
00:51:25 sauf qu'on paye un peu, les hommes d'aujourd'hui,
00:51:31 payent un peu les abus de la société,
00:51:35 du pouvoir patriarcat des années précédentes,
00:51:40 et on s'aperçoit qu'aujourd'hui, on le voit, le combat des féministes,
00:51:44 moi je trouve qu'on n'est pas là pour trouver un équilibre,
00:51:48 on est là, en fait, pour détruire.
00:51:51 Détruire l'homme, détruire le masculin,
00:51:54 par rapport à tout ce qu'on subit dans le passé.
00:51:58 - Oui, et quand vous dites "les années précédentes",
00:52:00 non, c'est les millénaires précédents,
00:52:02 ça fait tellement longtemps qu'effectivement,
00:52:05 Brigitte disait, on a raté quelque chose, sûrement,
00:52:09 au début de la période de valeur féminine,
00:52:12 c'est-à-dire il y a une cinquantaine d'années,
00:52:14 c'est vrai que là, il ne s'est presque rien passé pendant 30 ans,
00:52:18 il aurait fallu très vite reconnaître
00:52:21 cette violence que nous savions,
00:52:25 inceste, abus sexuels, viols,
00:52:28 nous les sexologues et autres, on en parlait,
00:52:31 personne ne pouvait entendre, d'ailleurs quand on disait cela,
00:52:34 on disait "oui mais c'est dans des quartiers malfamés",
00:52:37 - Oui, oui, je me souviens des premières émissions que je faisais
00:52:40 sur les abus sexuels, durant l'enfance,
00:52:42 on me disait "ça n'intéresse personne".
00:52:44 - Ça n'intéresse personne.
00:52:45 - Mais vous savez Mathieu, il y a une chose qui est intéressante aussi à comprendre,
00:52:48 j'avais un dîner la semaine dernière,
00:52:51 et il y avait cinq femmes,
00:52:54 d'âges très différents,
00:52:56 c'est-à-dire que la plus jeune avait 30 ans,
00:52:58 et la plus vieille avait 75 ans,
00:53:00 donc c'était vraiment intéressant,
00:53:02 et nous n'étions absolument pas,
00:53:04 alors on a pu converser tranquillement,
00:53:08 Philippe Bruneau, on était toutes prêtes à écouter les unes et les autres,
00:53:11 et bien aucune n'était d'accord sur cette question de consentement,
00:53:14 et sur cette question d'abus.
00:53:17 Donc on voit bien aussi qu'il y a un courant aujourd'hui
00:53:20 qui est très différent,
00:53:22 et il faut vivre avec son temps,
00:53:28 et laisser peut-être les jeunes femmes aujourd'hui s'exprimer,
00:53:32 et on verra ce qu'il en sortira,
00:53:34 je suis assez d'accord avec vous Philippe,
00:53:36 on saura dans dix ans,
00:53:38 peut-être que c'est encore tôt pour juger...
00:53:40 - Alors c'est un petit peu tôt,
00:53:42 et comme vous l'évoquiez,
00:53:44 on a peut-être raté quelque chose il y a pas mal de temps,
00:53:46 ce qui amène une sorte de guerre des sexes qui revient,
00:53:50 là c'est vraiment ça,
00:53:52 qui est terrible parce que
00:53:55 les hommes d'aujourd'hui qui se sont améliorés,
00:53:58 bien sûr qu'ils ne sont pas irréprochables,
00:54:00 et bien elles n'arrivent pas.
00:54:02 Mais c'est aux hommes qu'on demande des comptes.
00:54:06 C'est compliqué, ça c'est vrai,
00:54:08 aujourd'hui la situation est compliquée,
00:54:10 pour les hommes et pour les femmes sûrement aussi,
00:54:13 parce qu'on ne peut pas attaquer en permanence le partenaire.
00:54:17 - Oui, oui, mais vous savez Mathieu,
00:54:19 moi je me souviens notamment d'une amie,
00:54:21 Hélène Vécalie,
00:54:23 qui avait sorti un livre il y a plus de dix ans,
00:54:25 où elle mettait en garde le fait que les hommes étaient en danger.
00:54:29 Ça peut paraître fou,
00:54:31 je ne sais pas si elle oserait le sortir aujourd'hui,
00:54:34 notamment parce que dans les collèges,
00:54:39 pratiquement il n'y a que des femmes qui enseignent,
00:54:42 et c'est vrai que tout ça...
00:54:46 Mais aujourd'hui on est dans une sorte de rat de marée après Me Too,
00:54:51 et je crois qu'il faut laisser passer le rat de marée peut-être.
00:54:55 - Moi en tout cas Brigitte,
00:54:58 j'ai baissé les armes.
00:55:00 Dans le rapport de force,
00:55:02 dans la guerre des sexes,
00:55:04 ça ne sert à rien,
00:55:05 puisque dans une guerre, les deux sont perdants.
00:55:07 Les deux parties sont perdantes.
00:55:09 Je préfère vraiment baisser les armes,
00:55:11 essayer de me mettre à nu,
00:55:13 si vraiment je ne me sens pas en danger.
00:55:16 En général, la fille comprend,
00:55:20 donc elle est ouverte,
00:55:22 elle est prudente,
00:55:24 mais en général, quand je baisse les armes,
00:55:27 je trouve qu'à un moment donné,
00:55:29 l'autre s'ouvre,
00:55:31 ça crée un lien, ça crée une relation.
00:55:33 Mais voilà, il faut vraiment y aller avec des gants.
00:55:37 - Oui, mais Mathieu,
00:55:39 même si mon émission n'est pas représentative
00:55:41 de toutes les femmes de France,
00:55:43 forcément ce sont des femmes qui sont peut-être un peu plus libérées
00:55:45 qui écoutent cette émission,
00:55:46 peut-être, peut-être pas, j'en sais rien,
00:55:48 mais on entend tous les jours des femmes dans cette émission
00:55:51 qui sont des femmes libres et qui aiment les hommes,
00:55:53 donc il ne faut pas s'inquiéter non plus,
00:55:55 tout va bien,
00:55:57 sur le terrain, tout va bien,
00:55:59 mais il y a ce courant actuel
00:56:01 qui est une sorte de, en effet,
00:56:03 de guerre des sexes,
00:56:05 je crois que vous avez raison, Philippe,
00:56:07 on peut utiliser ce mot-là.
00:56:09 - Mais oui, parce que ça a été souvent dit
00:56:11 qu'il y avait une guerre des sexes,
00:56:13 ça a été dit dans les années 1920,
00:56:15 à l'époque, beaucoup de choses choquaient,
00:56:17 par exemple la liberté de quelqu'un comme Colette,
00:56:19 il y a plein de gens qui...
00:56:21 On a dit qu'il y avait une sorte de guerre des sexes
00:56:23 mais c'est vrai que les hommes avaient peur,
00:56:25 je pense, parce que c'était...
00:56:27 ils n'étaient pas remis en question,
00:56:29 mais c'était la première fois où on osait dire quelque chose.
00:56:32 Mais aujourd'hui, il y a une vraie guerre des sexes,
00:56:35 et c'est malheureux, parce que
00:56:37 exactement ce que vous venez de dire,
00:56:39 tout le monde peut
00:56:41 en avoir
00:56:43 de mauvais impacts,
00:56:45 ça n'aidera personne, la guerre des sexes.
00:56:47 Et actuellement,
00:56:49 il y a une radicalité
00:56:51 qui voudrait
00:56:54 faire ce qui n'a pas été fait précédemment,
00:56:58 mais ça ne peut pas se faire rapidement.
00:57:00 L'évolution d'une société ne peut pas se faire rapidement.
00:57:02 J'ai entendu des jeunes néo-féministes
00:57:05 dire "mais les anciennes,
00:57:07 les Françoise Daubon,
00:57:09 les...
00:57:11 toutes les grandes féministes,
00:57:16 elles n'ont pas fait grand-chose,
00:57:18 regardez, la société n'a pas changé."
00:57:20 Alors, c'est compliqué pour elles
00:57:22 de comprendre ce qui s'est fait
00:57:24 et qui a été considérable,
00:57:26 parce que c'est par des petits pas que la société avance.
00:57:29 Mais ce n'est pas acceptable pour les révolutionnaires
00:57:31 que la société avance par petits pas.
00:57:33 - La révolution veut que ça aille toujours très vite,
00:57:35 et elle fait souvent beaucoup de dégâts.
00:57:37 Il faut bien le reconnaître,
00:57:39 évidemment, et ce n'est pas ce qu'on peut souhaiter
00:57:41 pour une société. Enfin bref.
00:57:43 Merci Mathieu d'avoir réagi, on continue dans un instant
00:57:45 avec vous, bien sûr, sur Sud Radio.
00:57:47 - Sud Radio,
00:57:49 votre attention est notre plus belle récompense.
00:57:51 - Vous faites du bien à tellement de personnes,
00:57:53 vous ne pouvez pas vous imaginer, c'est formidable.
00:57:55 Il faut que cette édition dure très longtemps.
00:57:57 Merci, merci Sud Radio.
00:57:59 - Sud Radio, parlons vrai.
00:58:01 14h16h,
00:58:03 Brigitte Laé, Sud Radio.
00:58:05 - Philippe Bruneau
00:58:07 est avec nous, et merci d'être avec nous,
00:58:09 Philippe, parce que vous êtes également
00:58:11 anthropologue, et on voit bien
00:58:13 que la sexualité dans une société,
00:58:15 elle est importante
00:58:17 à comprendre par rapport
00:58:19 à l'évolution d'une société,
00:58:21 à l'évolution...
00:58:23 - Oui, on essaie de réfléchir à
00:58:25 qu'est-ce que la sexualité,
00:58:27 pour comprendre la sexualité aujourd'hui,
00:58:29 il faut aussi prendre un peu de recul dans le temps,
00:58:31 dans ce que nous sommes,
00:58:33 qu'est-ce que la sexualité humaine dans les sexualités,
00:58:35 voilà. - Et dans l'histoire,
00:58:37 parce que quand il y a
00:58:39 des guerres, après les guerres,
00:58:41 on incite plutôt les femmes à faire
00:58:43 des enfants, parce qu'il faut repeupler le pays,
00:58:45 enfin je sais que c'est des choses qui sont peut-être
00:58:47 aujourd'hui inentendables,
00:58:49 mais c'est...
00:58:51 une politique
00:58:53 de natalité, elle a aussi
00:58:55 son histoire, etc.
00:58:57 - On a tellement séparé pour nous,
00:58:59 et c'est très vrai, la sexualité
00:59:01 récréative de la fécondité,
00:59:03 quitte à certains dire "je ne veux pas
00:59:05 me reproduire", reproduire,
00:59:07 reproduire l'espèce humaine,
00:59:09 qu'on comprend mal
00:59:11 la politique de natalité
00:59:13 qui est nécessaire, sinon
00:59:15 tout va s'effondrer, et notamment par exemple,
00:59:17 le paiement des retraites ne peut marcher
00:59:19 que s'il y a plus d'actifs
00:59:21 que de retraités. - Bon, enfin bref, on ne va pas faire
00:59:23 de politique parce que là on renforcerait
00:59:25 trop dans la politique, mais c'est important
00:59:27 de bien comprendre
00:59:29 que oui, c'est politique quand même
00:59:31 la sexualité. - Tout le temps.
00:59:33 - Bonjour Annie.
00:59:35 - Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:59:37 - Bonjour Annie. - Merci de vos...
00:59:39 Merci de vos émissions,
00:59:41 et puisqu'on parle un petit peu
00:59:43 de l'histoire, de la sexualité aussi,
00:59:45 si vous me permettez 30 secondes,
00:59:47 moi je voudrais rendre hommage à
00:59:49 Mélie Grégoire. - Bien sûr.
00:59:51 - Brigitte, ça doit lui parler, parce que
00:59:53 cette femme a fait énormément
00:59:55 pour la cause des femmes.
00:59:57 Moi je suis des années 60,
00:59:59 et tenez-vous bien,
01:00:01 j'écoutais Mélie Grégoire
01:00:03 à 14h avec mon papa.
01:00:05 Vous imaginez, mon papa était né
01:00:07 en 32.
01:00:09 - Qui était donc un papa
01:00:11 ouvert aux femmes, parce que c'était une émission
01:00:13 très...
01:00:15 Elle donnait beaucoup la parole aux femmes.
01:00:17 - Tout à fait.
01:00:19 Et après ma maman qui rentrait de travailler,
01:00:21 et bon, on commentait toutes les trois,
01:00:23 enfin tous les trois, ce qu'on avait...
01:00:25 Mais merci, merci, merci Mélie.
01:00:27 Il y a sa petite fille qui a écrit un livre.
01:00:29 - Magnifique. Le livre,
01:00:31 je le recommande, il est très bien, je l'avais reçu
01:00:33 d'ailleurs. Le livre est très chouette,
01:00:35 et c'est vrai,
01:00:37 c'est vrai que...
01:00:39 Enfin moi j'ai eu la chance de rencontrer Mélie Grégoire
01:00:41 avant sa mort, donc je peux vous dire que c'était
01:00:43 une femme remarquable.
01:00:45 - Et moi j'ai pas...
01:00:47 Alors moi au début j'avais du mal à vous écouter,
01:00:49 vous Brigitte Lahaye,
01:00:51 et maintenant, j'avoue,
01:00:53 je trouvais que vous étiez pas la même...
01:00:55 - Mais bien sûr, vous n'étiez pas légitime.
01:00:57 - Voilà, vous n'étiez pas la même.
01:00:59 - Osez le dire.
01:01:01 - Non mais je suis ouverte, et alors depuis
01:01:03 que je prends le temps de vous écouter, bon ça fait quand même
01:01:05 maintenant une bonne dizaine d'années,
01:01:07 j'ai l'impression.
01:01:09 Donc vous êtes riches, riches,
01:01:11 riches, et puis franchement,
01:01:13 j'aime parce qu'il n'y a pas de
01:01:15 tabou, et vous parlez toujours vrai.
01:01:17 Bon, allez, sur ce, je vais vous expliquer
01:01:19 pourquoi j'appelle. Moi je suis
01:01:21 une ancienne infirmière
01:01:23 scolaire, et je voulais
01:01:25 rassurer un peu les parents.
01:01:27 Vous savez, les heures d'éducation
01:01:29 à la vie sexuelle et à la vie
01:01:31 affective dans l'éducation
01:01:33 nationale, c'est très
01:01:35 très très très
01:01:37 pauvre, d'accord ?
01:01:39 - Mais c'est vous, c'est vous les
01:01:41 infirmières scolaires finalement,
01:01:43 qui à mon avis ont la place la plus
01:01:45 importante, me semble-t-il.
01:01:47 - De façon individuelle, oui bien sûr, c'est important.
01:01:49 - Mais il nous manque,
01:01:51 du temps, il faut se battre,
01:01:53 pour trouver les horaires,
01:01:55 il faut négocier avec la prof
01:01:57 de SVT,
01:01:59 il faut négocier avec les profs
01:02:01 partants, pour dire
01:02:03 de pouvoir faire quelque chose. Bon, j'avais
01:02:05 réussi à négocier, et moi j'avoue
01:02:07 que j'intervenais plus tôt avec
01:02:09 les classes de 4e.
01:02:11 La prof de SVT avait
01:02:13 fait tout ce qui était biologie,
01:02:15 et moi j'arrivais un petit peu
01:02:17 pour agrémenter le sujet.
01:02:19 Les gamins, au départ, ils étaient tout contents
01:02:21 parce que je leur montrais la pose de la préservative,
01:02:23 bon, et puis
01:02:25 ça faisait ma légitimité, ils étaient
01:02:27 heureux. Toutefois, avant de
01:02:29 commencer mon intervention, je prenais
01:02:31 toujours la précaution de dire
01:02:33 que ce qui se disait dans le groupe
01:02:35 appartenait au groupe.
01:02:37 C'est le préalable
01:02:39 qui me semblait indispensable,
01:02:41 j'étais hors de question qu'après,
01:02:43 dans la cour, on commence à dire
01:02:45 "un tel a dit cela, une telle a dit cela",
01:02:47 c'était, voilà. Et qu'après,
01:02:49 pour les questions plus individuelles,
01:02:51 je me tenais toujours à leur
01:02:53 disposition, à l'infirmerie,
01:02:55 où là, je pouvais davantage répondre
01:02:57 à leur questionnement.
01:02:59 Ensuite, il y avait
01:03:01 aussi quelque chose,
01:03:03 je commençais toujours par les faire
01:03:05 parler, c'est important
01:03:07 de libérer la parole dès le départ,
01:03:09 et après, je commençais
01:03:11 toujours par leur annoncer une bonne nouvelle,
01:03:13 c'est que leur corps était
01:03:15 leur appartenance, qu'il n'était qu'à eux,
01:03:17 et que c'était ce qu'ils avaient de plus
01:03:19 cher au monde. En aucun cas, leur corps
01:03:21 appartenait à papa,
01:03:23 à maman, au grand frère,
01:03:25 au tonton, au petit ami,
01:03:27 ou à la petite amie, leur corps
01:03:29 était à eux, et ça, ça me semblait
01:03:31 primordial. On ne faisait pas l'amour
01:03:33 la première fois parce que
01:03:35 le copain mettait la pression,
01:03:37 voilà,
01:03:39 c'était ce que je voulais
01:03:41 qu'ils retiennent.
01:03:43 Et après, je voulais leur dire aussi
01:03:45 que les relations sexuelles,
01:03:47 ça se passait toujours à deux,
01:03:49 que ce soit quelqu'un du même sexe,
01:03:51 ou bien que ce soit quelqu'un d'un sexe différent,
01:03:53 mais il fallait toujours être à deux,
01:03:55 et surtout, surtout, surtout,
01:03:57 qu'il fallait que les deux soient consentants.
01:03:59 Parce que, bien sûr,
01:04:01 s'il y en a un qui n'est pas consentant,
01:04:03 comment ça s'appelle ? Et là, ils arrivaient
01:04:05 à me parler de viol, et tout ça.
01:04:07 Moi, ça me semblait
01:04:09 vraiment le béabat.
01:04:11 Et puis, après, qu'est-ce que
01:04:13 j'aimais leur dire aussi ?
01:04:15 Qu'en amour, tout était possible.
01:04:17 Parce qu'il y a toujours, voilà,
01:04:19 c'est pas facile à cet âge-là,
01:04:21 je pose plein de questions,
01:04:23 et qu'en amour, on a le droit
01:04:25 de tout, à partir du
01:04:27 moment où les deux sont d'accord.
01:04:29 Toujours revenir là-dessus.
01:04:31 - C'est un discours tellement
01:04:33 simple, évident, mais qui malheureusement manque,
01:04:35 parce qu'on manque de gens aptes
01:04:37 à pouvoir le dire
01:04:39 aussi simplement, aussi naturellement.
01:04:41 - Mais oui, tout à fait, c'est-à-dire que vous
01:04:43 vous dites bien ce qui devrait
01:04:45 se faire. Il n'y a pas besoin, souvent,
01:04:47 de choses plus compliquées, parce que
01:04:49 souvent, c'est des associations,
01:04:51 c'est le planning, c'est un certain nombre de choses
01:04:53 qui vont parler de
01:04:55 souvent des IST,
01:04:57 de
01:04:59 prévention,
01:05:01 et de contraception.
01:05:03 Mais tout ce que vous dites,
01:05:05 souvent, c'est pas dit.
01:05:07 C'est-à-dire, tout simplement, tiens que l'amour
01:05:09 permet beaucoup de choses, qu'on peut être
01:05:11 libre de vivre ce que l'on veut
01:05:13 s'il y a du consentement. C'est-à-dire
01:05:15 parler de sexualité. Le reste,
01:05:17 c'est un cadre qu'il faut donner,
01:05:19 mais bravo, c'est très
01:05:21 bien, et vous avez fait ça toute votre vie,
01:05:23 et c'est formidable. - Et vous avez certainement
01:05:25 aidé beaucoup, beaucoup, beaucoup d'enfants
01:05:27 à devenir des adultes plus
01:05:29 libres sexuellement. Merci
01:05:31 beaucoup de ce témoignage. - Merci Annie.
01:05:33 - Merci Annie. On fait une petite pause, on se retrouve pour le Love
01:05:35 Conseil, on va parler des mots du sexe.
01:05:37 On va écouter aussi
01:05:39 Bénédicte qui a testé pour nous un vibromasseur,
01:05:41 et puis on aura l'auteur de ce livre
01:05:43 "Sex-phobie en ligne", deux minutes également.
01:05:45 Vous voulez
01:05:47 parler à Brigitte Lahaye ?
01:05:49 0826 300
01:05:51 300. Cam4.fr
01:05:53 Le plus grand site de webcam live
01:05:55 réservé aux adultes.
01:05:57 Brigitte Lahaye Sud Radio
01:05:59 Le Love Conseil.
01:06:01 - Alors Philippe Renaud, vous avez
01:06:03 écrit un livre qui s'appelait "Les mots du sexe", je crois.
01:06:05 - Oui, il y a très longtemps, c'est vrai.
01:06:07 - Justement, c'est mon Love Conseil,
01:06:09 parce que c'est vrai que
01:06:11 c'est quelque chose dont on n'aborde pas
01:06:13 souvent ensemble, dans un couple.
01:06:15 "Est-ce que tu aimes que je te parle ?
01:06:17 Est-ce que tu n'aimes pas que je te parle ?"
01:06:19 Alors que "oui", ça fait partie
01:06:21 de nos cinq sens, et c'est même un des premiers
01:06:23 sens quand on arrive au monde,
01:06:25 qui nous fait
01:06:27 entrer dans le monde, si je puis dire.
01:06:29 Et donc parler pendant l'acte sexuel,
01:06:31 c'est absolument pas anodin.
01:06:33 Faut-il encore dire ce que l'autre
01:06:35 a envie d'entendre, et se taire
01:06:37 si l'autre n'a pas envie,
01:06:39 si ça le débranche, si je puis dire,
01:06:41 de ses sensations.
01:06:43 Donc, j'ai tendance
01:06:45 à dire que c'est mieux d'en parler avant,
01:06:47 "Est-ce que tu aimes qu'on parle ou pas ?"
01:06:49 Et je dirais que sans doute,
01:06:51 il faut commencer soft, si on a envie de parler,
01:06:53 parce que c'est pas la peine
01:06:55 de choquer. C'est vrai que
01:06:57 il y a des hommes, notamment quand ils
01:06:59 ont eu une éducation sexuelle assez basée
01:07:01 sur la pornographie, qui ont un peu tendance à penser
01:07:03 qu'il faut traiter sa partenaire de chienne,
01:07:05 alors que celle-ci, elle attend plutôt des mots
01:07:07 d'amour. Donc on imagine un petit peu
01:07:09 la douche froide que ça peut provoquer.
01:07:11 Voilà, donc
01:07:13 si vraiment c'est impossible pour vous de ne pas
01:07:15 parler, il vaut mieux trouver quelqu'un
01:07:17 qui accepte.
01:07:19 Et
01:07:21 je trouve que les mots
01:07:23 durant l'acte sexuel
01:07:25 viennent souvent naturellement,
01:07:27 un petit peu comme ça, sans qu'on ait
01:07:29 besoin d'y penser.
01:07:31 C'est un peu l'enfant qui va dire
01:07:33 ce qu'il ressent sans penser aux conséquences.
01:07:35 Donc il faut être indulgent,
01:07:37 c'est pas forcément si on nous traite
01:07:39 de salope, c'est pas forcément
01:07:41 parce que l'homme pense qu'on est une salope.
01:07:43 C'est une sorte de... - Voilà, c'est peut-être une
01:07:45 métaphore qui permet d'exciter si l'autre
01:07:47 est intéressé par ça. Toujours pareil.
01:07:49 - Donc ne jugez pas comme ça
01:07:51 a priori, mais essayez d'en
01:07:53 parler si ça vous dérange
01:07:55 d'être traité de ce genre de choses pendant
01:07:57 l'acte. Donc voilà,
01:07:59 je crois que c'est important d'oser
01:08:01 aborder ce sujet s'il y a quelque chose
01:08:03 qui vous dérange. - Mais oui, parce qu'il faudrait pas
01:08:05 qu'il y ait aussi un... que ça soit
01:08:07 mal pris sur le moment, que ça interrompe
01:08:09 l'acte.
01:08:11 Non, je crois qu'il faut, effectivement,
01:08:13 savoir avec... - Et d'ailleurs, je sais pas
01:08:15 si vous avez remarqué aussi, les hommes par exemple
01:08:17 adorent que les femmes fassent
01:08:19 des gémissements, qu'elles manifestent
01:08:21 leur jouissance, alors qu'il y a
01:08:23 des femmes qui sont très silencieuses.
01:08:25 Ça c'est pareil, il faut aussi pouvoir
01:08:27 à un moment donné en parler parce que sinon l'homme croit
01:08:29 que ça lui fait rien alors qu'elle
01:08:31 prend vraiment son pied. Enfin, tout ça
01:08:33 nécessite peut-être une mise au point.
01:08:35 - Alors, il y a
01:08:37 paroles et puis il y a onomatopées,
01:08:39 c'est-à-dire qu'on peut très bien faire
01:08:41 des bruits, des cris,
01:08:43 et moi je crois que d'ailleurs, ça libère
01:08:45 le plaisir.
01:08:47 C'est-à-dire qu'il y a vraiment un lien
01:08:49 entre l'expression libre
01:08:51 de...
01:08:53 des borborines,
01:08:55 de quelque chose qui vous vient si l'autre accepte,
01:08:57 et à ce moment-là
01:08:59 la libération, par exemple,
01:09:01 est plurismique. - Oui, peut-être qu'on est encore
01:09:03 des gorilles, qui sait ?
01:09:05 Bénédicte, bonjour !
01:09:07 - Oui, bonjour
01:09:09 à vous deux et merci
01:09:11 de m'accueillir. - Je vous en prie.
01:09:13 Alors, vous avez en revanche
01:09:15 vous accueilli ce vibromasseur
01:09:17 Big Good Deluxe
01:09:19 - Big Good Deluxe, oui !
01:09:21 - De la marque Schuiz
01:09:23 que l'on trouve sur ruedeplaisir.com
01:09:25 - Oui, oui. - Alors,
01:09:27 très original, il faut mettre
01:09:29 des piles dedans, c'est il y a longtemps que je n'avais pas
01:09:31 eu un sexapil. - Alors, alors...
01:09:33 - Oui, un sexapil !
01:09:35 - Exactement, un sexapil, mais alors
01:09:37 quand je l'ai vu,
01:09:39 cet appareil, c'est la première
01:09:41 fois que j'ai un appareil
01:09:43 que je reçois, quelque chose comme ça
01:09:45 que j'achète, ou que je n'ai jamais eu,
01:09:47 bref, ça m'a
01:09:49 pris deux jours pour trouver comment mettre
01:09:51 les piles.
01:09:53 Pardon, mais...
01:09:55 - Non mais, c'est là où on voit
01:09:57 qu'on a encore besoin des hommes,
01:09:59 nous les femmes, on est parfois
01:10:01 démunis face à des choses comme ça,
01:10:03 aussi basiques.
01:10:05 - Oh, mais c'était en fait
01:10:07 pas dans ma logique.
01:10:09 - De l'ouvrir, vous ne saviez pas pourquoi.
01:10:11 - Exactement. Il fallait
01:10:13 non seulement le dévisser pour ouvrir,
01:10:15 mais en plus il fallait tirer.
01:10:17 - Remarquez, vous avez raison,
01:10:19 là je suis en train justement de tester
01:10:21 parce que, moi c'est Bénédicte,
01:10:23 ma collaboratrice qui m'a...
01:10:25 - Vous n'y arrivez pas plus que Bénédicte, là.
01:10:27 - Mais attendez, là j'essaye
01:10:29 de comprendre comment on met les piles,
01:10:31 oui c'est vrai que c'est pas évident.
01:10:33 Vous avez raison, je suis aussi une blonde,
01:10:35 hein Bénédicte. - Pourtant, vous aviez
01:10:37 une chanson qui disait
01:10:39 "Tirez la bobinette et la...
01:10:41 - Et la chevillette de Chéra.
01:10:43 - ... et la bobinette de Chéra."
01:10:45 - Bon, moi j'ai pas l'habitude
01:10:47 de ces machins, du coup j'ai mis
01:10:49 deux jours. - Donc vous êtes arrivée.
01:10:51 - Au bout de deux jours, d'abord je...
01:10:53 - Bah, vous savez qu'il paraît que c'est bien
01:10:55 pour faire monter le désir
01:10:57 d'être blonde.
01:10:59 - Au bout de deux jours, vous êtes arrivée.
01:11:01 - Bon, c'est Philippe qui me fait rire,
01:11:05 hein, surtout.
01:11:07 - Non mais moi j'adore parce que vous avez de l'humour,
01:11:09 franchement ça nous amuse beaucoup.
01:11:11 - Bon bah,
01:11:13 - Donc au bout de deux jours, vous avez compris.
01:11:15 - Deux jours plus tard.
01:11:17 - Ensuite, il vous a fallu deux jours pour trouver les bonnes piles.
01:11:19 - Exactement,
01:11:21 parce que j'étais allée acheter une pile en fonction
01:11:23 de ce qu'il y avait écrit sur la boîte, et bien sûr
01:11:25 c'était pas celle-là.
01:11:27 Donc, je suis repartie
01:11:29 et j'avais ces piles.
01:11:31 Ah, j'ai dit "ok, c'est comme ça, d'accord,
01:11:33 j'ai les piles, donc je mets dedans,
01:11:35 et après je change le bouton
01:11:37 pour...
01:11:39 pour faire marcher
01:11:41 le truc. Après,
01:11:43 il est très beau, hein, franchement,
01:11:45 je sais pas, vous l'avez, Philippe et Brigitte devant les yeux.
01:11:47 - Il est magnifique. - Il a une couleur
01:11:49 très féminine,
01:11:51 très douce. - Alors moi, je l'ai en
01:11:53 orange. - Oui, c'est orange.
01:11:55 - Mais c'est pas grave,
01:11:57 c'est une couleur très spirituelle, l'orange, vous savez.
01:11:59 - Oui, moi je l'ai
01:12:01 rose fuchsia.
01:12:03 - D'accord. - C'est la
01:12:05 toche des bronzes
01:12:07 asiatiques.
01:12:09 - Et vous avez réussi à le faire
01:12:11 marcher une fois que vous aviez mis le fil.
01:12:13 Rassurez-moi.
01:12:15 - Oui, j'ai réussi à le faire marcher
01:12:17 en m'attendant à un truc
01:12:19 extraordinaire.
01:12:21 Ben non, en fait, c'est pas transcendant.
01:12:23 Moi qui n'en ai jamais essayé,
01:12:25 c'est la première fois de ma vie
01:12:27 que j'essaie un gode, donc.
01:12:29 Un bigode.
01:12:31 Et non, j'ai pas trouvé...
01:12:33 Alors après, ça donne des sensations...
01:12:35 - Il marche très fort, en plus,
01:12:37 hein. Ouh là là ! - Il marche fort,
01:12:39 il marche fort, ouais, ouais, ouais.
01:12:41 Alors, il marche
01:12:43 fort et je crois que
01:12:45 c'est... Comment expliquer ?
01:12:47 Par rapport à la
01:12:49 forme...
01:12:51 C'est pas une forme...
01:12:53 Enfin oui, c'est une forme phallique, mais
01:12:55 une fausse forme, vous voyez ce que je veux dire ?
01:12:57 Ça c'est ogive un peu.
01:12:59 - Oui.
01:13:01 - Ça en dirait un obus, quoi, un petit obus.
01:13:03 Hein ?
01:13:05 - Oui, oui, oui. - On dirait une arme
01:13:07 militaire, effectivement. - Oui, oui, oui.
01:13:09 - Moi j'ai peur que... - On va la voyer en Ukraine.
01:13:11 - En Ukraine.
01:13:13 Après, je peux faire peur si je le sors du sac,
01:13:15 ça peut faire taser, je sais pas.
01:13:17 Bon, bref.
01:13:19 Mais il est très doux au toucher, voilà.
01:13:21 Vraiment, la qualité touchée,
01:13:23 c'est très doux, mais après,
01:13:25 ça m'a pas envoyé au septième ciel.
01:13:27 - Non, mais c'est-à-dire que
01:13:29 je pense que c'est plus un objet
01:13:31 pour l'introduire dans le vagin et pour
01:13:33 faire des sensations au niveau vaginique
01:13:35 que pour
01:13:37 le clitoris, donc c'est peut-être...
01:13:39 - Ah oui, c'est pas pour le clitoris du tout.
01:13:41 - Non, non, en Ukraine, pas.
01:13:43 - Non, non, non, non.
01:13:45 - Donc c'est peut-être ce qui vous a
01:13:47 été un peu déçu. Bon, vous en
01:13:49 enverrez un autre, Bénédicte.
01:13:51 - Ah, avec plaisir. - Promis,
01:13:53 on essaiera de trouver quelque chose qui
01:13:55 se recharge.
01:13:57 Et pas...
01:13:59 - Par alimentation, mais non
01:14:01 à pile, s'il vous plaît.
01:14:03 - On a compris, on a compris
01:14:05 votre... - Oui, aussi.
01:14:09 - Bon, c'est gentil, en tout cas,
01:14:11 oui. - C'est très sympa.
01:14:13 - Offrez-le à une
01:14:15 mauvaise copine, et puis voilà.
01:14:17 - Oh, non, je le trouve très joli
01:14:19 et très doux, je pense que je vais le garder.
01:14:21 - Ah, quand même, quand même. - Quand même.
01:14:23 - Je suis son partenaire. - Vous y voyez
01:14:25 quand même quelques intérêts, peut-être.
01:14:27 - Bon, quelle note vous lui... - Un léger.
01:14:29 - Sérieusement, quelle note vous lui donnez, Bénédicte ?
01:14:31 - Ben, avec sa forme,
01:14:33 sa douceur. Bon, c'est moi
01:14:35 qui ai galéré pour les piles, mais c'est ma faute,
01:14:37 j'ai pas réfléchi.
01:14:39 Je dirais 6/10, quand même. - 6/10,
01:14:41 ok. Ce vibrobasseur
01:14:43 Big Good Deluxe,
01:14:45 on le trouve sur l'enseigne
01:14:47 RueDesPlaisirs.com, si vous avez envie
01:14:49 de voir à quoi il ressemble ou de vous le procurer,
01:14:51 n'hésitez pas. Merci, en tout cas,
01:14:53 et bravo pour votre humour, Bénédicte. - Merci, Bénédicte.
01:14:55 - On continue avec
01:14:57 l'auteur de ce livre
01:14:59 "Sexphobie", qui est sorti aux éditions
01:15:01 Laborintus, et qui a été
01:15:03 un peu l'idée de cette émission
01:15:05 aujourd'hui, que visiblement
01:15:07 vous appréciez, et il est en ligne
01:15:09 avec nous. Bonjour Gianpaolo
01:15:11 Furgioli,
01:15:13 j'espère que je prononce à peu
01:15:15 près bien votre nom.
01:15:17 - Oui, ça va. Bonjour Brigitte, bonjour
01:15:19 Philippe. - Bonjour Gianpaolo.
01:15:21 - Alors, vous avez écrit ce livre
01:15:23 pour un petit peu faire le point
01:15:25 sur la manière dont la société, finalement,
01:15:27 aujourd'hui, parle de sexualité,
01:15:29 il me semble.
01:15:31 - Oui, un peu. En fait, c'est l'idée
01:15:33 que je réforme à travers
01:15:35 une série d'encontres, de débats,
01:15:37 de réflexions, tant dans les cadres
01:15:39 de ma pratique en cabinet, que
01:15:41 dans celui, en fait, des associations.
01:15:43 Et aussi par rapport au débat
01:15:45 public. Donc il s'agit
01:15:47 essentiellement d'une compilation d'articles,
01:15:49 de chapitres que j'ai rédigés, voilà.
01:15:51 - Oui, oui, c'est...
01:15:53 Allez-y, je vous en prie.
01:15:55 - Oui, il y a trois sujets
01:15:57 qui reviennent souvent aujourd'hui
01:15:59 dans les débats sur la sexualité.
01:16:01 Comme vous l'avez plusieurs fois
01:16:03 abordé lors
01:16:05 de cette émission.
01:16:07 Il y a la question de la pornographie,
01:16:09 la question
01:16:11 de ce que
01:16:13 Roland-Gory appelle de "nude",
01:16:15 de "mauvaise valise" qui revient
01:16:17 souvent et qu'on utilise souvent dans les débats.
01:16:19 Par exemple, c'est libéré des injonctions
01:16:21 sociales, aujourd'hui.
01:16:23 Et puis il y a aussi le sujet des pratiques sexuelles.
01:16:25 - Oui.
01:16:27 - Donc il y a ces
01:16:29 trois sujets qui reviennent
01:16:31 souvent, que ce soit dans les débats
01:16:33 publics, soit aussi
01:16:35 lors de mes consultations.
01:16:37 Donc on a
01:16:39 la question qui est liée à la pornographie, par exemple.
01:16:41 Aujourd'hui, on
01:16:43 essaie de diaboliser tout court
01:16:45 tout ce qui est lié à la pornographie.
01:16:47 Donc
01:16:49 toute la pornographie
01:16:51 a une valeur négative. Même chose,
01:16:53 les pratiques sexuelles.
01:16:55 J'apprends, en fait, qu'il y aurait
01:16:57 des pratiques qui sont plus ou moins
01:16:59 favorables, qui ont plus ou
01:17:01 moins une valeur positive vis-à-vis
01:17:03 de la sexualité.
01:17:05 - Ce qui est embêtant, parce que du coup, ça ne permet pas
01:17:07 à chacun d'avoir sa propre liberté,
01:17:09 évidemment.
01:17:11 - Absolument. Et puis il y a aussi la question
01:17:13 de la drague, comme vous avez
01:17:15 eu le problème de la portée aussi.
01:17:17 La question de la drague aujourd'hui, très compliquée.
01:17:19 Surtout, je pense
01:17:21 dans les nouvelles générations. Les nouvelles générations
01:17:23 qui n'ont pas connu
01:17:25 la drague différemment
01:17:27 que par les applications de l'encontre.
01:17:29 Ça aussi, à mon avis, ça peut poser des problèmes.
01:17:31 - Mais vous recevez
01:17:33 des jeunes hommes aujourd'hui,
01:17:35 Gianpaolo, et est-ce qu'ils ont...
01:17:37 Est-ce que pour eux,
01:17:39 ça paraît
01:17:41 totalement stupide d'essayer de draguer
01:17:43 ou de séduire une femme dans
01:17:45 un lieu public, par exemple ?
01:17:47 - Alors, il y a,
01:17:49 je pense, deux points. Les premiers,
01:17:51 c'est plutôt dans les nouvelles générations.
01:17:53 Les nouvelles générations qui sont
01:17:55 nées aux alentours
01:17:57 des années 2000.
01:17:59 Ils ont connu la drague uniquement
01:18:01 par des applications de rencontre,
01:18:03 que ce soit Tinder, que ce soit Grinder.
01:18:05 Et ces applications-là
01:18:07 ont développé
01:18:09 un langage
01:18:11 qui est scriptisé,
01:18:13 standardisé.
01:18:15 C'est-à-dire que dans la façon aussi
01:18:17 de draguer virtuellement
01:18:19 autrui,
01:18:21 de draguer virtuellement d'autres personnes,
01:18:23 on utilise toujours un script.
01:18:25 Et ce script-là est redondant, c'est-à-dire
01:18:27 qu'il révient souvent, il révient de la même façon
01:18:29 tout le temps.
01:18:31 Si on arrête avec
01:18:33 les applications,
01:18:35 les transactions au niveau de la
01:18:37 communication sont réduites. C'est-à-dire qu'on
01:18:39 ne connaît pas
01:18:41 d'autres façons de se rapporter
01:18:43 aux autres. Et on voit ça également
01:18:45 dans les boîtes. Par exemple,
01:18:47 les boîtes aujourd'hui sont
01:18:49 complètement désexposées. Aujourd'hui, on ne voit
01:18:51 plus en boîte pour rencontrer
01:18:53 quelqu'un. - Oui, c'est intéressant
01:18:55 ce que vous dites.
01:18:57 - Oui, et on va uniquement
01:18:59 pour s'éclater, on va pour
01:19:01 passer des bons moments.
01:19:03 Mais on voit là aussi
01:19:05 la difficulté pour une bonne partie
01:19:07 des nouvelles générations.
01:19:09 - Ce qui veut dire finalement que
01:19:11 depuis les années 2000,
01:19:13 les nouvelles technologies vont
01:19:15 complètement faire évoluer
01:19:17 la manière de
01:19:19 vivre
01:19:21 entre hommes et femmes.
01:19:23 - Absolument. - Ou entre hommes et femmes
01:19:25 ou entre hommes
01:19:27 entre genres différents.
01:19:29 Mais il y a quand même
01:19:31 une chose sur laquelle vous insistez. Il y a pas mal
01:19:33 de choses passionnantes dans votre livre
01:19:35 qui sont
01:19:37 notamment cette évolution
01:19:39 de la drague qui serait
01:19:41 très peu possible.
01:19:43 La façon où il y a des faux
01:19:45 profils, où il y a des gens
01:19:47 qui abusent d'autres, ça c'est vrai.
01:19:49 C'est vrai que
01:19:51 Tinder,
01:19:53 Grindr,
01:19:55 Tinder sur le modèle de Grindr
01:19:57 va beaucoup changer
01:19:59 le type de rencontre,
01:20:01 ça c'est évident.
01:20:03 Mais comme vous le dites, est-ce que
01:20:05 c'est aussi fréquent
01:20:07 pour tous ?
01:20:09 Est-ce que ça se voit pas plus dans certains milieux
01:20:11 et notamment peut-être dans le milieu de l'homosexualité
01:20:13 que cette drague
01:20:15 a beaucoup changé ?
01:20:17 - Oui, vous avez parlé
01:20:19 de la
01:20:21 relation entre
01:20:23 sexualité et monde virtuel.
01:20:25 Aujourd'hui je crois que surtout dans le domaine
01:20:27 homosexuel, surtout par rapport à l'application
01:20:29 Grindr, que si
01:20:31 on veut on peut la comparer à Tinder
01:20:33 mais à mon avis c'est un tout petit peu différent
01:20:35 soit dans le but que dans sa fonction.
01:20:37 Grindr ça vous donne
01:20:39 des profils qui sont connus au même temps
01:20:41 que vous, géolocalisés
01:20:43 par un rendez-vous
01:20:45 et par rapport aux autres applications
01:20:47 par rapport aux autres sites de rencontre
01:20:49 c'est Grindr qui génère l'envie.
01:20:51 C'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:20:53 ce sont plutôt les applications
01:20:55 de rencontre qui vont
01:20:57 vous inciter, vous inviter à vous
01:20:59 connecter, à rester connecté plus longtemps.
01:21:01 J'ai plusieurs fois
01:21:03 répété, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:21:05 le but de toute application
01:21:07 n'est pas
01:21:09 que vous vous êtes connecté.
01:21:11 Non, c'est pas le bonheur des autres.
01:21:13 Non, absolument, absolument. Le but
01:21:15 c'est de vous faire rester connecté le plus longtemps
01:21:17 possible. On dit souvent que
01:21:19 si le produit est gratuit, c'est vous
01:21:21 qui êtes le produit, vous voyez ?
01:21:23 Il y a
01:21:25 un autre système aussi, c'est aussi
01:21:27 le système
01:21:29 de la récompense, c'est-à-dire
01:21:31 que ces applications-là vont travailler aussi
01:21:33 sur tout ce qui est dopamine.
01:21:35 C'est pour ça aussi qu'il peut
01:21:37 se manifester des rapports problématiques.
01:21:39 C'est le principe même
01:21:41 de la nouvelle technologie, c'est de nous rendre accros
01:21:43 et qu'on ne débranche plus.
01:21:45 Franchement, j'ai trouvé que votre livre
01:21:47 avait vraiment un aspect
01:21:49 intéressant, je peux le conseiller à ceux qui nous écoutent
01:21:51 s'ils veulent bien comprendre. Ça s'appelle
01:21:53 "Sexophobie, chronique d'une sexualité en crise"
01:21:55 et c'est aux éditions Labo Rintus.
01:21:57 Merci beaucoup
01:21:59 Jim Paolo d'avoir
01:22:01 pris un petit peu de votre temps.
01:22:03 On fait une petite pause et on va conclure dans un instant
01:22:05 sur Sud Radio.
01:22:07 Philippe Breneau est avec nous.
01:22:23 Est-ce qu'on est dans une société
01:22:25 qui devient trop
01:22:27 puritaniste ? Est-ce qu'on est dans
01:22:29 une société qui perd ses repères ?
01:22:31 C'est à vous de réagir et je crois
01:22:33 que Pierre a envie de réagir.
01:22:35 On va conclure avec vous, Pierre.
01:22:37 Bonjour.
01:22:39 Bonjour, Pierre.
01:22:41 Moi, personnellement, je n'ai pas rencontré
01:22:45 spécialement de personnes qui étaient
01:22:47 je vais dire
01:22:49 anti-sexes ou
01:22:51 contre-touchants de pratique.
01:22:53 Pour ma propre expérience,
01:22:55 je vais dire
01:22:57 quand on ne connaît pas, on ne peut pas en avoir
01:22:59 trop envie. Mais à partir du moment où on commence à y goûter,
01:23:01 je pense que ça devient compliqué.
01:23:03 De s'en passer,
01:23:05 vous voulez dire ?
01:23:07 Oui, voilà, c'est ça, exactement.
01:23:09 Moi, j'ai eu ma première relation quand j'avais 23 ans.
01:23:11 Moi, je suis entré dans une famille
01:23:15 très, très pratiquante.
01:23:17 Et donc, le sexe avant le mariage
01:23:19 était prohibé et tout ça.
01:23:21 Donc, j'ai passé toute ma jeunesse sans connaître.
01:23:23 Par contre, le jour où j'ai commencé à y goûter,
01:23:25 aujourd'hui, j'aurais du mal
01:23:27 à m'en passer.
01:23:29 À partir de la période où j'étais célibataire,
01:23:31 c'est compliqué.
01:23:33 Et c'est vrai qu'à un moment,
01:23:35 personnellement,
01:23:37 je ne connais pas spécialement de personnes
01:23:39 qui ne veulent pas avoir de sexe.
01:23:41 Je pense que ça fait partie
01:23:43 de la vie.
01:23:45 Si on est né, c'est aussi condamné au sexe.
01:23:47 Donc, rejeter ça, c'est compliqué.
01:23:49 Mais encore une fois,
01:23:53 c'est votre expérience, vous l'avez bien dit.
01:23:55 Oui, tout à fait.
01:23:57 Je crois qu'il faut voir
01:23:59 toutes les expériences. C'est-à-dire qu'il y a
01:24:01 effectivement un mouvement dans lequel,
01:24:03 pour tout un tas de raisons,
01:24:05 certaines personnes vont se retrancher de la sexualité.
01:24:07 Mais c'est important
01:24:09 qu'il n'y ait pas un silence
01:24:11 de l'autre côté et que vous puissiez dire
01:24:13 "Mais moi, je connais plutôt
01:24:15 des gens qui s'intéressent à la sexualité."
01:24:17 Je pense que c'est très majoritaire.
01:24:19 Mais,
01:24:21 à partir de là,
01:24:23 la chose est compliquée aujourd'hui
01:24:25 et j'ai l'impression que si on dit ça,
01:24:27 on dévalorise l'opinion
01:24:29 de ceux qui pensent
01:24:31 que la sexualité doit être
01:24:33 mise de côté.
01:24:35 Non, c'est plutôt...
01:24:37 Il faudrait d'abord des études plus solides
01:24:39 qui nous montrent qu'il y a vraiment
01:24:41 une tendance au retrait
01:24:43 et à la réduction de la sexualité.
01:24:45 On le verra dans une dizaine d'années.
01:24:47 Si on a du recul.
01:24:49 Pour l'instant, c'est vrai que la dernière enquête
01:24:51 a montré que les jeunes faisaient moins l'amour.
01:24:53 Après,
01:24:55 est-ce que ça va se maintenir
01:24:57 comme ça ?
01:24:59 Est-ce que c'est juste un contre-coup
01:25:01 après Covid ? C'est difficile.
01:25:03 On n'a pas encore assez de recul. Je suis bien d'accord avec vous,
01:25:05 Philippe Bruneau. Mais, encore une fois,
01:25:07 vous êtes un homme, Pierre.
01:25:09 Tout à fait. Après, pour abonder dans votre sens,
01:25:11 je vais vous donner un autre exemple.
01:25:13 Du coup, qu'il m'y a venu
01:25:15 pour t'en tirer des quêtes. Mon ex-femme,
01:25:17 je dirais,
01:25:19 on ne couchait que très rarement ensemble.
01:25:21 C'était une fois tous les 5-6 mois
01:25:23 quand j'avais la chance. Mais c'était avec moi.
01:25:25 Quand elle a rencontré
01:25:27 quelqu'un d'autre après,
01:25:29 je dirais que tout a changé.
01:25:31 Pourquoi ? Je ne sais pas.
01:25:33 On avait grandi tous les deux dans le même "moule".
01:25:35 Moule chrétienne, tout ça.
01:25:37 On s'est mariés très jeunes.
01:25:39 Je ne peux pas dire qu'elle était vraiment accro au sexe.
01:25:41 Au contraire.
01:25:43 Et pourtant, après, ça s'est révélé.
01:25:45 Voilà, c'est ça.
01:25:47 Oui, elle a découvert
01:25:49 quelque chose d'elle-même
01:25:51 qu'elle ne connaissait pas.
01:25:53 Et c'est ça
01:25:55 qui est important à comprendre.
01:25:57 Parce que beaucoup de gens
01:25:59 ont mis de côté la sexualité
01:26:01 parce qu'il y a, par exemple, des mauvaises expériences
01:26:03 qui, ensuite,
01:26:05 on n'a pas envie de recommencer quelque chose de désagréable
01:26:07 ou quelque chose de traumatique.
01:26:09 Je vais me faire le lien avec la nourriture
01:26:11 parce que je trouve que c'est souvent très facile.
01:26:13 Quand on est petit, qu'on nous force à manger,
01:26:15 il y a des choses qu'on m'a un peu
01:26:17 forcé à manger quand j'étais petite
01:26:19 et j'en avais déduit que je n'aimais pas.
01:26:21 Aujourd'hui, c'est des trucs que je mange
01:26:23 avec plaisir et je n'ai pas de problème avec ça.
01:26:25 Et je trouve que dans la sexualité,
01:26:27 c'est pareil. Une femme qui a une première expérience
01:26:29 de sodomie avec un homme qui ne sait pas
01:26:31 s'y prendre et qui a très mal,
01:26:33 elle en déduit
01:26:35 qu'elle n'aime pas la sodomie.
01:26:37 Si, après, il y a quelqu'un qui arrive
01:26:39 à la réhabiliter
01:26:41 avec la pratique, elle peut tout d'un coup
01:26:43 jouir de cette manière-là.
01:26:45 - Et Pierre, je pense qu'encore une fois,
01:26:47 il faut rester ouvert.
01:26:49 Mon discours depuis toujours,
01:26:51 ce n'est pas "vous devez absolument faire l'amour,
01:26:53 c'est indispensable, etc."
01:26:55 C'est "apprenez à savoir
01:26:57 qui vous êtes sexuellement
01:26:59 pour pouvoir être
01:27:01 libre et être en accord
01:27:03 avec vous-même." C'est ça mon discours, c'est tout.
01:27:05 Je ne suis pas quelqu'un qui veut absolument
01:27:07 que tout le monde fasse l'amour tous les jours.
01:27:09 - Et puis la métaphore de l'alimentation, vous avez raison Brigitte,
01:27:11 c'est qu'on parle bien d'appétit sexuel.
01:27:13 Alors l'appétit
01:27:15 vient en mangeant.
01:27:17 - C'est vrai aussi, sur le sexe.
01:27:19 - Mais il y a une chose, c'est que
01:27:21 on sait très bien que la sexualité, ça s'apprend.
01:27:23 Et on apprend aussi
01:27:25 la version de la sexualité.
01:27:27 - Et on apprend aussi à aimer les bonnes choses.
01:27:29 - On apprend à aimer les bonnes choses,
01:27:31 mais de la même façon, une part des gens
01:27:33 qui se retranchent... - Sur le plan alimentaire.
01:27:35 - Oui, oui. Une part des gens qui se retranchent
01:27:37 par exemple de la sexualité, sont peut-être des gens
01:27:39 qui ont appris,
01:27:41 pas souvent des appris,
01:27:43 qui ont eu des expériences très négatives
01:27:45 qui font qu'ils ne savent pas
01:27:47 que ça peut être épanouissant.
01:27:49 Alors...
01:27:51 - Une femme
01:27:53 qui n'a jamais eu d'orgasme,
01:27:55 moi je peux comprendre que
01:27:57 c'est un peu une perte de temps pour elle.
01:27:59 Si elle n'a pas de plaisir et pas d'orgasme,
01:28:01 autant regarder un bon film.
01:28:03 Non Pierre ?
01:28:05 - Je vais vous dire oui, c'est vrai.
01:28:07 - Bah oui.
01:28:09 - Après, je dirais pour
01:28:11 toujours vous rejoindre dans ce que vous disiez juste avant,
01:28:13 quelqu'un qui a eu une mauvaise expérience,
01:28:15 ça peut l'embêter.
01:28:17 C'est un peu ce qui s'est passé en ex-femme.
01:28:19 Quand elle était jeune,
01:28:21 elle a été un petit peu abusée,
01:28:23 elle a été abusée de court on va dire.
01:28:25 Je pense que ça a peut-être eu une influence directement sur notre vie sexuelle après.
01:28:27 - C'est possible, oui.
01:28:29 - Oui, et puis si au début, vous ne saviez pas trop,
01:28:31 vous étiez jeune,
01:28:33 vous n'avez pas pu trop la mettre en confiance,
01:28:35 et ce n'est pas une critique de ma part, évidemment,
01:28:37 elle est restée avec cette idée que
01:28:39 ce n'est pas intéressant la sexualité,
01:28:41 et puis votre couple, il est parti
01:28:43 sur cette base-là, et c'est difficile,
01:28:45 on le sait, dans un couple, de changer
01:28:47 les paramètres.
01:28:49 - Et la sexualité féminine est beaucoup plus fragile,
01:28:51 c'est-à-dire que, si par exemple,
01:28:53 il y avait autrefois des injonctions, et dans le milieu
01:28:55 dont vous parlez, c'est très possible,
01:28:57 qu'on lui dit "mais tu sais, c'est sale, c'est quelque chose qui n'est pas agréable",
01:28:59 venant de quelqu'un,
01:29:01 par exemple, une femme
01:29:03 de l'entourage,
01:29:05 qui a mal vécu sa sexualité,
01:29:07 et à ce moment-là,
01:29:09 tout ce qui va venir va le confirmer.
01:29:11 C'est-à-dire, c'est ce qu'on appelle
01:29:13 des prescriptions autoréalisantes,
01:29:15 c'est-à-dire qu'en effet, oui, c'est vraiment désagréable,
01:29:17 jusqu'à, comme vous le dites,
01:29:19 parce qu'elle fait une autre rencontre
01:29:21 par la suite, tant mieux pour elle qu'elle puisse
01:29:23 se découvrir et se libérer.
01:29:25 - Merci Pierre, en tout cas,
01:29:27 c'est avec vous qu'on va conclure,
01:29:29 et puis merci Philippe Breneau,
01:29:31 éloge de la masturbation, pour celle
01:29:33 qui n'ose pas trop,
01:29:35 c'est un... - C'est important pour les femmes.
01:29:37 - Oui, oui, absolument, parce qu'il faut
01:29:39 déjà se connaître un peu mieux
01:29:41 soi-même pour pouvoir demander ce qu'on aime.
01:29:43 Merci beaucoup Philippe Breneau,
01:29:45 tout de suite vous retrouvez Alexandre Delevanne,
01:29:47 et on sera avec Seymour Bruxelles demain,
01:29:49 ostéopathe, et
01:29:51 on parlera de notre
01:29:53 rapport au corps,
01:29:55 et à ce que dégage notre corps quand on est
01:29:57 face à quelqu'un, à ses vibrations,
01:29:59 vous verrez, c'est certainement très intéressant aussi.
01:30:01 Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai.

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