Avec Philippe BRENOT, Psychiatre, anthropologue, sexologue. Auteur de nombreux ouvrages dont « Pourquoi c’est si compliqué l’Amour ? », de la BD « L’Incroyable histoire du sexe» - Édition intégrale et augmentée - Éditions Les Arènes, « Éloge de la masturbation » - Éditions La Musardine et du roman : « Taxi-Thérapie » - Serge Safran Éditeur.
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00:00:0514h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et nous allons parler de notre première fois.
00:00:16Et oui, cette première fois, on s'en souvient, même si, et peut-être plus encore, si ce n'était pas totalement top.
00:00:23Mais de quoi parle-t-on quand on parle de sa première fois ?
00:00:26Oui, la première fois qu'on a fait l'amour, c'est la première fois qu'il y a eu une pénétration.
00:00:31Pourtant, on peut avoir eu un orgasme autrement avant cette première fois, justement, avec quelqu'un.
00:00:39Dans un instant, avec Philippe Breneau, on verra ce qu'il en pense en tant que sexothérapeute.
00:00:44Il nous donnera son avis. Quand doit-on considérer que c'est notre première fois ?
00:00:48Et surtout, je vous propose qu'on analyse les répercussions de notre première fois
00:00:54parce que cela influence, paraît-il, beaucoup plus qu'on ne le croit, notre sexualité future.
00:01:00Même si, comme pour le reste, il n'y a jamais de fatalité.
00:01:04Alors, première fois ratée, première fois géniale, je vous invite à témoigner en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:12Bonjour Philippe Breneau.
00:01:13Oui, bonjour Brigitte.
00:01:15Merci d'être avec nous durant ces deux heures.
00:01:17Vous êtes psychiatre, anthropologue et sexologue, auteur de nombreux ouvrages.
00:01:23Pourquoi c'est si compliqué l'amour, par exemple, mais également l'incroyable histoire du sexe en bande dessinée.
00:01:29Et puis, le dernier, éloge de la masturbation aux éditions de la Musardine.
00:01:35C'est le moment de rappeler que la première fois, c'est peut-être d'abord avec soi-même.
00:01:40Oui, c'est exactement ce qu'on peut évoquer.
00:01:44Tenez, vous disiez à l'instant, première fois, ça peut être première pénétration.
00:01:51Parce qu'il y a quand même, au-delà de tout un tas de pratiques, c'est vrai que la pénétration semble quelque chose qui pose question.
00:02:01Puisqu'il y a tellement de gens maintenant qui se mettent un petit peu à distance.
00:02:04Premier orgasme, première masturbation, mais il y a aussi une autre chose.
00:02:10Lorsqu'on interroge souvent les patients ou les patientes qui viennent nous voir.
00:02:16Et qui posent la question, c'était quand la première fois ? De façon un petit peu légère et banale.
00:02:24Et quand il y a une hésitation, c'est qu'il y a eu une autre première fois, souvent.
00:02:28Qui pouvait être avec quelqu'un, quelque chose qui n'était pas forcément désiré, qui était une intrusion.
00:02:34Il y a quand même, parmi les gens qui nous consultent et qui ne le disent pas forcément,
00:02:39il y a 20 à 30% de femmes, par exemple, qui ont connu des difficultés sexuelles.
00:02:45Quelque chose qui s'est passé avant la première fois.
00:02:48Vous parlez de quelque chose de négatif, justement.
00:02:51Qui va pouvoir, quelquefois, influencer sur la vraie première fois.
00:02:55Évidemment, mais moi j'en parle dans mon livre qui est sorti récemment par Brigitte.
00:03:01En fait, avant la première pénétration, il y a eu une première fois d'un homme qui m'a fait un cunni.
00:03:09Qui n'a pas voulu, parce qu'il savait que j'étais vierge, aller plus loin.
00:03:12Et cette première fois, pour moi, est importante.
00:03:16Parce qu'elle a quand même été la première fois où j'ai eu le sentiment que les hommes pouvaient nous respecter, etc.
00:03:22Et ça a forcément marqué aussi ma sexualité future.
00:03:26Puisque la première fois qu'un homme me touche, si je puis dire.
00:03:30C'est un homme qui me respecte.
00:03:32Donc c'est ça qu'il faut entendre.
00:03:34C'est que la première fois qu'on est en relation, si je puis dire, avec un partenaire ou une partenaire.
00:03:39Et où il se passe quelque chose d'intime.
00:03:42Eh bien, c'est peut-être ça qui compte.
00:03:45C'est un peu comme ça, en préparant l'émission, que je me suis dit que c'était le message que j'avais envie de transmettre.
00:03:50Et ce n'est même pas forcément négatif de ce que vous dites.
00:03:53Je suis tombé sur quelqu'un qui me respectait.
00:03:55Alors que ça aurait pu être quelque chose qui fasse effraction.
00:03:58Et qui soit à l'inverse négatif.
00:04:00J'aurais été prête à aller plus loin.
00:04:03Mais toutes les premières fois d'une éventuelle interaction avec, j'allais dire, un adulte dans la sexualité d'un enfant.
00:04:14Toutes les premières fois de la première pénétration, des premières caresses, ainsi de suite.
00:04:22Vont nous construire pour une seule raison.
00:04:24C'est que la sexualité est purement apprise.
00:04:28La sexualité humaine est totalement apprise.
00:04:31Donc nos premières expériences, quelles qu'elles soient.
00:04:34Qu'elles soient très bienveillantes, qu'elles ne le soient pas.
00:04:36Vont construire la sexualité future.
00:04:39Et on va pouvoir d'ailleurs s'appuyer là-dessus quelques fois quand on veut réparer.
00:04:43Et on peut y arriver.
00:04:45Mais en tout cas, c'est important.
00:04:47Vous avez à l'antenne des témoignages.
00:04:50Une première fois qui vous a marqué dans un sens, dans l'autre.
00:04:53Oui, c'est très important parce que ça va être des expériences qui sont même plus marquantes que ce que l'on peut dire des avis d'experts.
00:05:03C'est-à-dire que c'est vraiment l'expérience de ce que vous avez vécu.
00:05:06Ça construit la sexualité de chacun.
00:05:08Donc ça c'est le premier message très important qu'on transmet.
00:05:11Le deuxième message, j'avais appris ça un petit peu plus par la psychanalyse que la sexothérapie.
00:05:17Mais j'avais trouvé ça intéressant.
00:05:19C'est aussi cette première fois qui nous fait prendre conscience qu'on quitte les parents.
00:05:25Et je trouve ça assez juste aussi.
00:05:27Oui, alors c'est très vrai que le début de la sexualité, moi je le dis souvent de cette façon-là, doit se faire en transgression.
00:05:37C'est-à-dire que c'est quelque chose, on ne le dit pas, ça va être à l'insu de qui que ce soit et notamment en premier lieu des parents.
00:05:46C'est-à-dire que c'est quelque chose qui est l'intimité personnelle.
00:05:49Je ne la partage qu'avec la personne avec laquelle je la vis.
00:05:53Et effectivement, vous le dites très bien Brigitte, c'est une sorte, pas de rupture, mais d'autonomisation.
00:06:01Le passeport de venir, de s'éloigner du cocon familial.
00:06:06Et d'ailleurs, je ne crois pas, si quelqu'un l'a fait, l'a dit, surtout qu'il témoigne, on comprendra mieux.
00:06:13Mais je ne pense pas qu'on raconte à son père ou à sa mère notre premier exploit sexuel.
00:06:19Alors, moi je suis un petit peu surpris parce qu'il y a des choses qui ont évolué.
00:06:25Il y a une quarantaine d'années, quand la sexualité commençait à se libérer,
00:06:33très souvent c'était des expériences très intimes qui ne se racontaient à personne.
00:06:38Mais la libération de la parole qui s'est faite, on a vu des gens qui vont raconter leur première fois.
00:06:45Notamment, par exemple, il y a eu...
00:06:47Oui, bien sûr, mais là c'est autre chose, on le raconte à tout le monde.
00:06:51Oui, et qui vont les raconter.
00:06:53On ne vient pas frapper à la porte de maman pour dire, maman...
00:06:56J'espère pas. J'espère pas.
00:06:58Il y en a qui continuent à le faire, mais ils ont peut-être gardé des liens avec l'enfance.
00:07:03En général, dans l'enfance, on dit tout.
00:07:06Ou quelquefois, vous savez, il y a des sortes d'injonctions qui ont été faites.
00:07:13Tu diras toujours tout à maman.
00:07:16Et l'enfant croit que papa et maman voient tout, de toute façon.
00:07:19Et qu'ils voient tout aussi.
00:07:21Mais ensuite, tu diras tout à maman, par exemple, c'est un petit peu comme s'il n'y avait pas de limite.
00:07:27Alors qu'à un moment, justement, c'est celle dont vous parlez.
00:07:30Ce jour-là, où justement, c'est peut-être la première chose que je ne dirai pas à maman.
00:07:35Et puis, autre question que je vous pose, Philippe Breneau.
00:07:38On sait très bien que les jeunes voient de la pornographie de plus en plus tôt.
00:07:43Pour vous, quelle influence ça peut avoir, justement, sur la sexualité, de voir des images avant de faire ?
00:07:51Eh bien oui, c'est la différence avec les générations, deux ou trois générations.
00:07:56On n'avait jamais eu même d'image, quasiment.
00:08:01Il y a un siècle, on n'avait pas d'image de la sexualité avant de la vivre.
00:08:05On ne connaissait pas la nudité des corps.
00:08:07Aujourd'hui, pratiquement tous les très jeunes ont vu un accouplement, un rapport sexuel, des caresses, avant de les vivre eux-mêmes.
00:08:19Donc ça devient un modèle, puisque notre sexualité est apprise.
00:08:22Et c'est vrai qu'on n'y peut rien.
00:08:25Le porno va être le modèle de cette première fois.
00:08:29Et très souvent, d'ailleurs, il y en a beaucoup, en parlant, lorsqu'on voit des adolescents,
00:08:35ils disent qu'ils ont du mal à se défaire de cela.
00:08:38Notamment, par exemple, je pense aux filles qui ont du mal à ne pas vivre ce que les garçons croient devoir agir sur elles.
00:08:46Ben non, cette première fois, il faudrait l'inventer.
00:08:49Il faut beaucoup d'ingéniosité.
00:08:51Et je crois que la sexualité, ça demande de la créativité.
00:08:54Et là, il faudrait...
00:08:56Alors, à un moment donné, je me souviens avoir écrit un article dans une revue de sexologie,
00:09:01qui était « Faudrait-il rouvrir des sex-écoles ? ».
00:09:05Ben, d'une certaine façon, il y a quelque chose de l'ordre...
00:09:11La place de ministre de l'Éducation nationale est libre, Philippe Brenot, vous pouvez y aller.
00:09:18Il faudrait un ministre de l'Éducation sexuelle, peut-être.
00:09:23Ça, ce serait une bonne idée.
00:09:25Je ne sais pas qui se propose ce poste-là.
00:09:27Allez-y, allez-y.
00:09:29Non, mais c'est pour dire simplement que les messages qui sont donnés, malgré nous, c'est forcément le porno.
00:09:37Ils l'ont partagé, ils l'ont vu, ok.
00:09:39Mais il faudrait qu'il y ait d'autres messages qui arrivent en même temps.
00:09:41On est bien d'accord.
00:09:43Je pense que la sexualité doit se faire dans la tranquillité, avec quelqu'un de bienveillant,
00:09:48parce qu'on ne doit pas se faire dans la rapidité et sous la pression.
00:09:53Il y a quelques règles toutes simples qui devraient passer dans une éducation à la sexualité.
00:09:58Malheureusement, je pense qu'elle n'est pas suffisante aujourd'hui.
00:10:02Mais ce sont des petits préceptes comme ça et qui changent la vie.
00:10:07Franchement, dans tous mes entretiens avec les patients et surtout les patientes,
00:10:13on fait toujours une histoire sexuelle.
00:10:17Les sexologues vont regarder un petit peu dans le détail ce qui s'est passé dans l'histoire de l'intimité.
00:10:23Moi, je passe beaucoup de temps sur la première fois.
00:10:25Quelquefois, on peut y passer toute une séance dans laquelle on va parler de quelle façon,
00:10:31tiens, avez-vous vécu cette première fois, le soir même, comment étiez-vous ?
00:10:36Et là, on voit quelquefois, je pense souvent des femmes,
00:10:40parce qu'elles sont femmes quand elles en parlent,
00:10:43s'effondrer en disant « oui, c'est vrai que j'ai pleuré, c'était tellement différent de ce que j'avais imaginé ».
00:10:48C'est-à-dire un certain nombre de choses qui se sont passées,
00:10:52dont on n'a pas pu parler parce qu'on n'en parle pas à sa maman,
00:10:55on ne va pas se pencher là-dessus.
00:10:58On croit que c'est banal. Non, c'est resté parce que ça construit notre vie future.
00:11:03Eh bien, c'est à vous maintenant de nous raconter votre première fois,
00:11:06quel que soit ce que vous considérez comme votre première fois.
00:11:100 826 300 300, on se retrouve dans un instant.
00:11:34Philippe Breneau est avec nous.
00:11:37Vous êtes sexothérapeute, on évoque aujourd'hui la première fois
00:11:41et on vous invite évidemment à nous en parler.
00:11:44Et c'est Dana qui commence. Bonjour Dana.
00:11:47Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:11:50Bonjour Dana.
00:11:52Je vous mets le bon témoignage ?
00:11:55Je vous en prie, on vous écoute.
00:11:57Merci beaucoup de m'écouter.
00:12:00Alors moi déjà, ce que je vais préciser, c'est que cette première fois,
00:12:04elle a eu lieu il y a très très longtemps, il y a 33 ans.
00:12:08Je le précise parce qu'en effet, les choses ont évolué.
00:12:13Et à mon école, il n'y avait pas Internet.
00:12:16Il y avait le porno, mais qui se voyait peu, en fait, pas comme maintenant.
00:12:23Et j'avais juste la chance de regarder un film rigolo qui s'appelait Le sexe qui parle,
00:12:28qui nous donnait quelques notions.
00:12:31Et puis, merci les copines de l'époque qui étaient passées avant moi.
00:12:36Alors moi, j'ai perdu ma virginité.
00:12:38C'était la première fois, j'allais avoir 20 ans.
00:12:41Et quand je vous entends, Brigitte, vous avez de la chance
00:12:44parce que moi, ça a été plus que bof.
00:12:46Donc je vais vous raconter.
00:12:48Alors déjà pour moi, perdre ma virginité, c'était un acte d'amour.
00:12:52C'est-à-dire que peut-être que j'étais dans les clichés de l'époque,
00:12:56mais je voulais perdre ma virginité avec quelqu'un que j'étais ou que je croyais aimer.
00:13:02Mais je ne voulais pas le faire comme ça.
00:13:04Pour moi, ça avait une importance.
00:13:07Pour moi, faire l'amour, c'est se donner à l'autre.
00:13:12Et cette idée, elle vous venait d'où ?
00:13:17De vos lectures ? De ce que vous avez raconté à votre famille ?
00:13:24Ou tout simplement parce que vous étiez une jeune fille romantique ?
00:13:28Je pense que j'étais une jeune fille romantique.
00:13:31D'accord, comme beaucoup.
00:13:33Je veux dire, Philippe Wando, ce n'est pas rare d'entendre...
00:13:37Non, et même je dirais que c'est quelque chose qui est très répandu.
00:13:40C'est très important pour moi.
00:13:44Je parle à la place d'une jeune fille.
00:13:47C'est très important pour moi.
00:13:49Je sais qu'il va y avoir plusieurs expériences
00:13:52parce que c'est quand même nouveau ça.
00:13:54Je sais que j'aurai peut-être plusieurs expériences.
00:13:57Mais en tout cas, la première, je veux que ce soit dans un contexte amoureux.
00:14:02Je veux aimer la personne.
00:14:04Oui, ça c'est très important.
00:14:06Et c'est assez habituel, oui.
00:14:09Mais ce n'était pas le cas.
00:14:11Non, mince.
00:14:13C'est un homme que...
00:14:16Vous n'avez pas choisi l'homme que vous aimiez ?
00:14:18Ah, si, si, si, tout à fait.
00:14:21Ma première fois a été très, très bof.
00:14:25Pour plein de raisons.
00:14:27Mais en fait, j'étais amoureuse d'un homme.
00:14:29J'allais avoir 20 ans.
00:14:31Lui, il en avait 10 de plus que moi.
00:14:33Donc, c'était déjà un homme qui avait une sexualité...
00:14:37Un peu d'expérience, oui, quand même.
00:14:39Un peu d'expérience.
00:14:41C'était censé être le cas.
00:14:43Mais en fait, j'étais avec le recul.
00:14:45Je pensais être amoureuse de lui.
00:14:47Mais ce n'était pas le cas.
00:14:49Je l'ai quand même beaucoup aimé.
00:14:51Mais en fait, lui, il n'en avait strictement rien à faire de moi.
00:14:53Donc, autant je me donnais à lui,
00:14:55autant lui allait...
00:14:57Il a profité.
00:14:59Non, non, il n'a pas profité.
00:15:01Mais, en fait,
00:15:03pourquoi je dis que c'était bof ?
00:15:05C'est parce que,
00:15:07c'est important pour une jeune fille
00:15:09de passer ce cap.
00:15:11Moi, je me faisais toute une histoire,
00:15:13tout un monde,
00:15:15j'allais m'intéresser, j'allais être envahie de tendresse,
00:15:17ce genre de choses.
00:15:19Et, en fait,
00:15:21j'ai eu la malchance d'avoir un homme
00:15:23qui n'en avait rien à faire de moi,
00:15:25mais ça, c'était un peu le jeu,
00:15:27mais qui, en plus, était un mauvais homme.
00:15:29C'est-à-dire qu'on est passé
00:15:31directement à la pénétration.
00:15:33Alors, il n'a pas été
00:15:35non plus brutal, mais il n'a pas été doux.
00:15:37Mais, en fait,
00:15:39c'est comme si ça avait été
00:15:41le super acte d'amour que j'attendais.
00:15:43En fait,
00:15:45ça a juste été un pur acte physique.
00:15:49Alors, après,
00:15:51par contre, j'étais absolument pas la pire,
00:15:53parce que, pour le coup,
00:15:55j'étais inexpérimentée.
00:15:57Je pense que j'étais une magnifique étoile de mer.
00:15:59Oui, mais il savait que vous étiez vierge.
00:16:01Ah, mais complètement !
00:16:03Donc, il aurait quand même pu être un petit peu plus prévenant.
00:16:05Enfin, je veux dire,
00:16:07c'est un homme
00:16:09qui avait 30 ans.
00:16:11Vous voyez, j'entends bien
00:16:13ce que vous dites, mais
00:16:15lui, sachant que vous étiez vierge,
00:16:17aurait quand même pu être un peu plus doux
00:16:19et un peu plus caressant
00:16:21avant de vous pénétrer.
00:16:23Pour laisser, justement,
00:16:25votre peur
00:16:27s'estomper
00:16:29et que vous vous détendiez, et que, justement,
00:16:31la pénétration soit moins
00:16:33douloureuse.
00:16:35Alors, je peux vous dire quelque chose, Brigitte,
00:16:37à ce niveau-là ?
00:16:39Ah, merci.
00:16:41Justement, cette première fois,
00:16:43elle a vraiment été
00:16:45très, très bof et vulgairement parlant,
00:16:47je pense que j'ai eu un homme qui s'est
00:16:49purement vidé des couilles. Pardon de vous parler comme ça,
00:16:51mais c'est le sentiment que j'ai.
00:16:53Par contre, cette première fois
00:16:55a été un élément
00:16:57très, très, très marquant dans ma vie
00:16:59parce que, et je vous explique
00:17:01pourquoi, et pardon, je vais peut-être aller
00:17:03un petit peu dans un domaine un petit peu plus
00:17:05étroit pour le coup, c'est que
00:17:07en fait,
00:17:09grâce à cet acte,
00:17:11je me suis aperçue
00:17:13que ce n'était pas la première fois pour moi.
00:17:15Je n'ai pas eu mal,
00:17:17je n'ai pas saigné, il m'a pénétré
00:17:19très facilement
00:17:21et, en fait,
00:17:23j'avais des doutes à cet âge-là,
00:17:25mais on n'en parlait pas comme maintenant,
00:17:27mais après, ça s'est vérifié des années après,
00:17:29mais j'avais une infeste petite.
00:17:33Donc, vous n'étiez plus vierge.
00:17:35Je n'étais plus vierge,
00:17:37mais à l'époque, j'avais
00:17:39des doutes,
00:17:41mais quand on est jeune
00:17:43et qu'on peut penser qu'on se fait des films,
00:17:45ça a été un parcours de 30 ans,
00:17:47mais en fait, je n'étais plus vierge.
00:17:49Mais par contre, autant
00:17:51avec les femmes, ça a été bof,
00:17:53mais ça a été pour moi
00:17:55le point de départ de cette
00:17:57quête et de cette recherche
00:17:59et de ce travail qui a été
00:18:01fait après.
00:18:03Vous dites quelque chose d'important,
00:18:05parce qu'à cette époque-là, comme vous dites,
00:18:07on parlait très peu
00:18:09d'abus sexuels, d'incestes,
00:18:11etc.,
00:18:13mais au moment
00:18:15où vous avez eu
00:18:17cette soi-disant première fois,
00:18:19il y a certainement eu
00:18:21un tout petit réveil
00:18:23traumatique qui n'était pas
00:18:25suffisamment fort pour que vous puissiez
00:18:27tout de suite réaliser, mais en tout cas,
00:18:29ça a déclenché le début
00:18:31de cette
00:18:33mémoire traumatique, je suppose.
00:18:35Vous en aviez
00:18:37totalement perdu le...
00:18:39Enfin, vous n'aviez pas...
00:18:41Vous dites, j'avais des doutes, mais
00:18:43il y avait un souvenir, il y avait des choses
00:18:45par rapport à cela, ou non ?
00:18:47Alors, ce qui s'est passé,
00:18:49c'est que, quand ça s'est passé,
00:18:51j'avais 3-4 ans,
00:18:53et
00:18:55je n'avais aucune
00:18:57image sexuelle,
00:18:59mais un an auparavant,
00:19:01ma mère avait dû être hospitalisée
00:19:03à plusieurs kilomètres de chez moi,
00:19:05et pendant huit jours, j'étais avec
00:19:07mon père, ce n'est pas mon père,
00:19:09dont j'étais...
00:19:11C'était votre beau-père, oui.
00:19:13C'était son beau-père,
00:19:15mais en fait, ce qui s'est passé,
00:19:17c'est que, pendant les
00:19:19huit jours où ma mère était absente,
00:19:21tous les soirs, la nuit, j'avais qu'une trouille,
00:19:23c'est qu'on vienne me violer.
00:19:25Alors qu'à l'époque, on n'en parlait pas.
00:19:27J'étais tétanisée et
00:19:29morte de trouille, et c'est là
00:19:31où j'ai eu ce premier truc en me disant
00:19:33surtout que mon père n'a jamais eu aucun
00:19:35regard, aucun geste, rien du tout,
00:19:37et c'est à ce moment-là
00:19:39où je me suis dit, est-ce que tu es
00:19:41folle, est-ce que tu as un problème ?
00:19:43Et quand, un an plus tard,
00:19:45j'ai fait l'amour,
00:19:47où on m'a donné pardon de parler comme ça,
00:19:49et là, je me suis dit, tu n'as pas eu mal,
00:19:51tu n'as pas saigné,
00:19:53et c'est là où ça a
00:19:55confirmé, c'est comme ça que c'est venu à moi.
00:19:57Je suis désolée, je peux paraître un petit peu compliqué.
00:19:59Pardonnez-moi.
00:20:01C'est même très bien que vous le racontiez comme ça.
00:20:03Cette prise,
00:20:05ce que vous évoquez, Brigitte, à l'instant,
00:20:07sûrement,
00:20:09c'est très possible que
00:20:11cette première fois, entre guillemets,
00:20:13qui n'est pas la première fois, réveille
00:20:15des choses que vous n'aviez
00:20:17pas forcément en mémoire,
00:20:19et avant que vous racontiez ça,
00:20:21j'allais dire ceci,
00:20:23ça montre bien,
00:20:25lorsque vous disiez ce que vous aviez rêvé,
00:20:27ça montre bien que la première fois,
00:20:29c'est jamais la première fois, il y a toujours
00:20:31une première fois imaginaire.
00:20:33Mais cette première fois imaginaire,
00:20:35qui était, d'ailleurs, vous le dites bien,
00:20:37plus que romantique,
00:20:39il fallait qu'il y ait un contexte amoureux,
00:20:41ça fait penser à ce qui
00:20:43se construit lorsqu'on
00:20:45vit, lorsqu'une fille,
00:20:47un petit enfant,
00:20:49va vivre un espèce de
00:20:51clivage qui va être protecteur,
00:20:53c'est qu'il y a d'un côté
00:20:55l'acte qui s'est passé
00:20:57à son insu,
00:20:59et il y a
00:21:01toute la part imaginaire
00:21:03réparatrice qui toujours
00:21:05est de l'ordre
00:21:07de l'amour vrai,
00:21:09c'est par exemple, il n'y a qu'à voir de quelle façon
00:21:11on se détourne
00:21:13du baiser et autres, vous avez rêvé
00:21:15un amour total
00:21:17et vous n'avez pas pu le vivre
00:21:19facilement parce que ça s'est trouvé
00:21:21en centre choqué
00:21:23avec vos souvenirs.
00:21:25On va revenir sur votre témoignage
00:21:27Dana, dans un instant, on fait une petite pause.
00:21:41On continue à évoquer la première fois
00:21:43Philippe Breneau, le témoignage
00:21:45de Dana, évidemment,
00:21:47est important
00:21:49parce qu'on sait malheureusement
00:21:51le nombre d'enfants
00:21:53abusés
00:21:55qui ne s'en souviennent pas forcément
00:21:57quand ils ont leur première fois
00:21:59et qui ne s'en souviennent
00:22:01parfois que très tard.
00:22:03Et donc, Dana,
00:22:05merci de votre témoignage.
00:22:07Moi, j'ai presque envie
00:22:09de dire, Dana, que quelque part
00:22:11vous ratez
00:22:13votre première fois parce que justement
00:22:15ce n'est pas votre première fois.
00:22:17Oui.
00:22:19Est-ce que ça vous parle, ça, ou pas ?
00:22:21Oui.
00:22:23Oui, complètement.
00:22:25Parce que tout a été
00:22:27faussé
00:22:29dès le départ, d'ailleurs.
00:22:31Absolument.
00:22:33Et c'est ainsi.
00:22:35On vous a volé. Encore une fois,
00:22:37moi, je n'ai pas de pitié
00:22:39et je n'ai pas d'excuses
00:22:41pour ces mecs
00:22:43qui sont capables.
00:22:45Parce qu'on vous a volé quelque chose.
00:22:47On vous a volé votre intimité.
00:22:49Et donc après,
00:22:51vous avez fait ce que vous avez pu.
00:22:53Et puis j'imagine ensuite qu'il y a eu
00:22:55un travail pour que vous puissiez en parler
00:22:57de manière relativement sereine.
00:22:59C'est qu'il y a eu beaucoup de travail.
00:23:01Il y a quelque chose,
00:23:03je le dis avec réserve,
00:23:05en un tout petit mot, mais c'est vrai que souvent
00:23:07la psychanalyse a été
00:23:09exagérée lorsqu'elle a dit
00:23:11qu'elle avait peut-être cherché. C'est-à-dire que peut-être
00:23:13qu'une part de vous
00:23:15qui voulait se rappeler ça
00:23:17a trouvé quelqu'un qui n'était pas
00:23:19le plus grand
00:23:21amoureux. Il fallait
00:23:23que ce souvenir se réveille.
00:23:25C'est peut-être pas impossible. Mais en tout cas,
00:23:27ça montre bien
00:23:29que vous l'avez sûrement dépassé par la suite.
00:23:31Mais il fallait
00:23:33cette prise de conscience de quelque chose
00:23:35qui est quand même terrible.
00:23:37Merci de ce témoignage.
00:23:39Il est étonnant, mais il est très vrai.
00:23:41C'est moi qui vous remercie.
00:23:43Est-ce que je peux ajouter
00:23:45juste une chose à propos de la sexualité ?
00:23:47Bien sûr, Dala.
00:23:49J'ai un fils qui a 26 ans.
00:23:51Justement,
00:23:53lui, il est né
00:23:55en plein dans l'ère du porno,
00:23:57d'Internet, des choses comme ça.
00:23:59Et
00:24:01j'espère que ça n'a pas été de tout mal sans ce que
00:24:03j'ai fait, mais
00:24:05au prémice de la sexualité,
00:24:07je l'ai justement encouragée
00:24:09à lire de la littérature érotique.
00:24:13Vous savez, la vieille littérature érotique
00:24:15d'époque, parce que
00:24:17justement, je voulais
00:24:19qu'il respecte
00:24:21la femme, qu'il sache
00:24:23que c'est de faire l'amour.
00:24:25On peut faire l'amour, on peut baiser,
00:24:27mais on doit
00:24:29respecter, et faire l'amour,
00:24:31c'est un échange, et ce sont des caresses,
00:24:33ce sont pas mal de choses. Alors en tant que maman,
00:24:35je pouvais pas lui parler de ça,
00:24:37et je pouvais pas développer.
00:24:39Je vais vous dire, Dana, ça me paraît une excellente
00:24:41bonne idée, et
00:24:43j'avoue que je la retrouverai
00:24:45de temps en temps, je la reconseillerai,
00:24:47parce que l'avantage de la littérature érotique,
00:24:49c'est que ça laisse de la place à son imaginaire.
00:24:51Et donc, grâce à la lecture
00:24:53érotique, il a pu
00:24:55imaginer, et peut-être se créer
00:24:57son propre vécu
00:24:59sexuel.
00:25:01L'amant de Lady Chatterley, ou des choses tout à fait
00:25:03classiques, alors que les images
00:25:05imposent une réalité
00:25:07qui n'est pas forcément
00:25:09seulement vivante. Merci
00:25:11beaucoup de ce conseil.
00:25:13Merci à vous, en tout cas, et je souhaite de bonnes vacances.
00:25:15Merci, Dana.
00:25:17Merci beaucoup. On continue avec Delphine.
00:25:19Bonjour Delphine.
00:25:21Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:25:23Bonjour Delphine, oui. Et donc, vous,
00:25:25ça reste un bon souvenir, je crois,
00:25:27votre première fois.
00:25:29Oui, moi, ça reste un bon souvenir.
00:25:31J'ai écouté
00:25:33le témoignage de Dana juste avant, et il m'a
00:25:35beaucoup touchée. Et
00:25:37vous allez comprendre pourquoi, en fait,
00:25:39avec mon témoignage, parce que
00:25:41moi, j'ai eu la chance de vivre
00:25:43une première fois complètement,
00:25:45j'ai envie de dire,
00:25:47alors pas idyllique, parce que, bon, une première
00:25:49fois, on est toujours un peu maladroit,
00:25:51mais idyllique par rapport
00:25:53à mes attentes de l'époque. Parce que, justement,
00:25:55moi, j'avais vécu un traumatisme
00:25:57avant, dont j'avais
00:25:59conscience, puisque j'avais eu
00:26:01la chance de passer au tribunal.
00:26:03Enfin, il y a une première phase de réparation
00:26:05qui était passée, en fait, et un
00:26:07premier travail sur moi, bien que très jeune,
00:26:09qui avait été fait.
00:26:11Et j'ai eu la chance de rencontrer un
00:26:13jeune homme qui, sans savoir
00:26:15toute cette histoire qui m'appartenait,
00:26:17a, on va dire, réuni
00:26:19tous les ingrédients pour que, par
00:26:21rapport à la blessure que j'avais
00:26:23vécue, le moment soit
00:26:25idyllique, dans le sens
00:26:27où, ben voilà, on avait
00:26:2919 ans, alors moi j'avais 19 ans, il avait 20 ans,
00:26:31ses parents étaient
00:26:33en vacances, ils habitaient dans une
00:26:35maison où sa chambre à lui était
00:26:37un petit peu décalée de la maison, dans une aile
00:26:39un peu décalée, et on avait
00:26:41toute la maison pour nous, donc
00:26:43j'ai eu droit au petit dîner
00:26:45dehors, sur le petit bord de terrasse,
00:26:47la petite chambre à coucher
00:26:49avec les bougies...
00:26:51Des soirées romantiques, des vrais
00:26:53préliminaires.
00:26:55Voilà, c'est ça, et du coup, c'était
00:26:57très mignon, enfin aujourd'hui je le vois à la lumière
00:26:59mais de 44 ans, et avec,
00:27:01voilà, mais c'était très mignon,
00:27:03et ça s'est très bien passé
00:27:05avec toute la maladresse qui était la nôtre
00:27:07et...
00:27:09C'était sa première fois aussi ?
00:27:11Oui. D'accord. Mais alors il est très fort
00:27:13pour avoir amené tout le contexte
00:27:15hein,
00:27:17tout ce romantisme
00:27:19là,
00:27:21ce que les Américains appellent
00:27:23le romantic love, ouais.
00:27:25Alors, ce qui m'a confié
00:27:27après, c'est qu'il s'était
00:27:29documenté un peu. Ben c'est pas grave,
00:27:31c'est bien. Mais
00:27:33au contraire, moi j'ai trouvé que le jazz du coup
00:27:35était encore plus beau, du coup, parce que
00:27:37ça veut dire qu'il l'avait réfléchi,
00:27:39pré-médité,
00:27:41et il voulait surtout pas rater, donc
00:27:43il a cherché
00:27:45des inspirations, donc c'est très bien, c'est très bien.
00:27:47Ouais, c'était un Vincent,
00:27:49et Vincent, ben je sais pas si des fois
00:27:51ses oreilles traînent derrière une radio,
00:27:53mais si ses oreilles traînent derrière une radio,
00:27:55je lui fais un clin d'œil, parce que
00:27:57il y a une chanson de Jean-Jacques Goldman
00:27:59qui s'appelle « Je voudrais vous revoir »,
00:28:01moi quand j'écoute cette chanson, j'ai toujours beaucoup
00:28:03de tendresse à l'égard de ce garçon,
00:28:05parce que c'était des rendez-vous manqués,
00:28:07on s'est rencontrés deux fois
00:28:09dans notre vie, et on était
00:28:11jamais synchros dans nos attentes, c'est-à-dire la première
00:28:13fois on s'est rencontrés, ben
00:28:15voilà, on a vécu notre première
00:28:17fois tous les deux, on s'est quittés parce que
00:28:19je n'étais pas prête à aller plus loin,
00:28:21non, il n'était pas prêt à aller plus loin dans l'engagement,
00:28:23alors que moi j'étais très très amoureuse,
00:28:25on s'est retrouvés quelques temps après,
00:28:27ça a encore été très fort
00:28:29au niveau de la vie intime, mais
00:28:31on s'est...
00:28:33nos chemins se sont écartés parce que
00:28:35c'est moi cette fois-là qui
00:28:37n'étais pas prête, plus prête en tout cas,
00:28:39et en fait, ben ça reste
00:28:41un très beau souvenir, donc je trouvais que
00:28:43c'était chouette après le témoignage de Dana
00:28:45de dire que
00:28:47c'est possible en fait, malgré le fait
00:28:49que
00:28:51on vive des choses douloureuses dans sa vie,
00:28:53de vivre aussi des choses très belles.
00:28:55Je ne veux pas être indiscrète, mais en même
00:28:57temps je pense que c'est ce qui intéresse aussi
00:28:59ceux qui nous écoutent, vous, vous aviez donc
00:29:01eu un viol,
00:29:03j'imagine, c'est ça ?
00:29:05Oui, moi j'ai été abusée
00:29:07par un de mes oncles
00:29:09de 12 à 16 ans en fait.
00:29:11Ah oui, quand même, c'est pas rien,
00:29:13mais vous avez pu en parler et donc
00:29:15il y a eu...
00:29:17L'année de mes 16 ans, mes notes
00:29:19ont fait une chute drastique
00:29:21qui ont fait que
00:29:23ma maman m'a emmenée chez le médecin,
00:29:25le médecin a fait un travail
00:29:27absolument incroyable, parce que c'est lui
00:29:29qui a fait le signalement au procureur de la République,
00:29:31et à la suite de quoi,
00:29:33j'étais embarquée dans plein de choses
00:29:35dans lesquelles je ne m'attendais pas, par rapport à l'instruction, etc.
00:29:37C'était très difficile, et puis
00:29:39il était exclu à ce moment-là de ma vie
00:29:41que j'ai eu une vie amoureuse, parce que c'était
00:29:43complètement... Enfin moi,
00:29:45avant de rencontrer ce garçon, pour tout vous dire,
00:29:47j'étais presque prête à rentrer dans les ordres avec ce que j'ai vécu,
00:29:49et tout ça, c'était compliqué dans ma tête.
00:29:53Et dans la vie aussi d'ailleurs,
00:29:55pas que dans ma tête.
00:29:57Et puis finalement, j'ai rencontré ce garçon
00:29:59qui a été très tendre,
00:30:01qui a fait preuve de beaucoup
00:30:03d'attention, et d'écoute,
00:30:05et de patience, et
00:30:07ça a donné un joli souvenir
00:30:09pour moi, donc ça reste
00:30:11un souvenir très tendre.
00:30:13Et ça semblerait même avoir bien réparé
00:30:15justement
00:30:17vos abus antécédents.
00:30:19Et simplement,
00:30:21je remarque un mot que vous avez utilisé
00:30:23tout à l'heure, alors que
00:30:25tout à l'heure, on ne savait pas ce que vous venez
00:30:27d'évoquer à l'instant,
00:30:29mais ça a été magnifique
00:30:31malgré nos maladresses.
00:30:33Alors, les maladresses,
00:30:35c'est ce qui va arriver à deux personnes
00:30:37qui commencent leur sexualité.
00:30:39Mais ça voulait bien dire que vous
00:30:41commenciez votre sexualité là, même si
00:30:43il y avait eu des choses qui s'étaient
00:30:45passées, vous dites assez longtemps,
00:30:47il y avait une maladresse,
00:30:49c'est-à-dire que c'est la première
00:30:51fois que vous étiez avec
00:30:53quelqu'un de votre âge,
00:30:55et tout un tas de gestes
00:30:57que vous découvriez.
00:30:59Il y a toujours une vraie première fois,
00:31:01même s'il y a eu
00:31:03des choses délétères.
00:31:05C'est la première fois où vous faites l'amour.
00:31:07Et c'était le début de votre vraie vie sexuelle.
00:31:09Comme le titre
00:31:11d'un livre, je crois que c'est le jour
00:31:13où a commencé
00:31:15le premier jour de ma vie sexuelle.
00:31:17Avant, ce n'était pas une vie sexuelle.
00:31:19On devrait d'ailleurs trouver des mots
00:31:21parce que les abus
00:31:23sexuels, les agressions,
00:31:25ce n'est pas de la sexualité.
00:31:27Il faudrait qu'on le trouve.
00:31:31C'est très intéressant, vous nous faites penser
00:31:33à des choses auxquelles on n'a pas pensé.
00:31:35C'est le début de votre vie sexuelle.
00:31:37C'est avec ce garçon formidable
00:31:39qui vous amène un rêve
00:31:41et dans lequel vous commencez
00:31:43tous les deux avec vos maladresses.
00:31:45C'est tout simplement, Philippe Bruneau,
00:31:47parce qu'avec Vincent, Delphine,
00:31:49puisqu'il s'appelle Vincent,
00:31:51vous vous ouvrez,
00:31:53vous vous donnez. Avant, on vous prend.
00:31:55Ce n'est pas du tout la même chose.
00:31:57C'est tellement juste ce que vous venez de dire.
00:32:01Et donc, il y a quelque part,
00:32:03il y a une partie de vous, heureusement,
00:32:05qui se protège et qui
00:32:07reste à vous, si je puis dire.
00:32:09Tandis qu'avec Vincent,
00:32:11vous êtes ouverte et vous vous êtes donnée.
00:32:13Je crois que c'est ça qu'il faut aussi
00:32:15comprendre et c'est pour ça
00:32:17que quand il y a...
00:32:19Moi, j'ai vu récemment le film
00:32:21Le Consentement, qui est très bien d'ailleurs.
00:32:23Le film est très bien aussi.
00:32:25On voit bien quand il y a une histoire
00:32:27qui est plus ou moins d'amour
00:32:29avec emprise, là c'est dramatique
00:32:31parce que
00:32:33la pauvre Vanessa,
00:32:35elle se donne aussi.
00:32:37Et c'est d'autant plus...
00:32:39Il y a tellement de complicité autour.
00:32:41C'est d'autant plus dramatique. Tandis que Delphine,
00:32:43vous avez su, quelque part,
00:32:45ne pas vous donner à cet oncle.
00:32:47Et là, avec Vincent,
00:32:49vous vous donnez.
00:32:51Et il y a simplement une partie de vous qui s'est réservée,
00:32:53qui était prête à se réserver
00:32:55justement
00:32:57dans cette période où vous avez été prise,
00:32:59pour vous donner à Vincent
00:33:01et Vincent qui a été au contraire
00:33:03le révélateur et le début
00:33:05de votre vie sexuelle.
00:33:07Et vous avez raison de lui garder une petite pensée tendre
00:33:09parce qu'il a su
00:33:11vous faire le grand jeu.
00:33:13Ouais, c'était...
00:33:15Non mais vraiment, ça reste
00:33:17comme dirait les jeunes
00:33:19maintenant, une pépite.
00:33:21Et je crois que c'est aussi
00:33:23sur la base de... Et moi qui ai connu
00:33:25des réminiscences de trauma
00:33:27il n'y a encore pas très longtemps.
00:33:29Dans certains moments
00:33:31où j'avais des difficultés à l'abandon,
00:33:33on ne pense pas à la personne mais on pense
00:33:35au souvenir. Et le souvenir
00:33:37réchauffe. Des fois, quand
00:33:39vous manquez un petit peu d'énergie,
00:33:41c'est comme quand on a des moments difficiles à affronter.
00:33:43Parfois, on repense à un bon
00:33:45souvenir parce qu'on peut utiliser
00:33:47quelque chose. C'est
00:33:49vraiment ça. Je me dis
00:33:51quand même que du coup,
00:33:53c'était essentiellement de l'amour.
00:33:55Et c'est la vraie différence entre
00:33:57un...
00:33:59C'est la différence, comme le disait Dana tout à l'heure,
00:34:01entre faire l'amour et baiser.
00:34:03C'est très trivial mais je crois
00:34:05que c'est tellement vrai.
00:34:07Bien sûr, bien sûr.
00:34:09Merci Delphine. Merci beaucoup.
00:34:11On continue, grâce
00:34:13à vous, ces témoignages
00:34:15qui nous permettent à tous de mieux
00:34:17comprendre où on en est de notre sexualité.
00:34:19Ils sont beaux et complémentaires.
00:34:21On se retrouve dans un instant.
00:34:230800 26 300 300, n'hésitez pas
00:34:25à venir nous rejoindre.
00:34:2714h-16h,
00:34:29Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:34:31CAM4.fr, le plus grand site
00:34:33de webcam live réservé aux adultes.
00:34:3514h-16h,
00:34:37Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:34:39Toujours avec
00:34:41Philippe Breneau, nous parlons de la
00:34:43première fois et
00:34:45on vous invite évidemment à nous
00:34:47raconter. Je crois que
00:34:49c'est Pauline maintenant qui est avec nous. Bonjour Pauline.
00:34:51Oui, bonjour Brigitte,
00:34:53bonjour Philippe. Oui, bonjour Pauline.
00:34:55Oui,
00:34:57la première fois, ce n'était pas
00:34:59terrible et
00:35:01en fait, alors,
00:35:03je vous dis rapidement, en fait, j'étais
00:35:05un petit peu,
00:35:07j'étais avec une copine qui l'avait
00:35:09déjà fait et moi, j'avais
00:35:11envie que ce soit
00:35:13fait
00:35:15dans l'âge, à l'époque,
00:35:1717 ans à peu près, en moyenne.
00:35:19Je voulais se souhaiter dans la norme, en fait,
00:35:21en gros.
00:35:23Et en fait, par contre, je ne m'étais pas
00:35:25dit, tiens, il faut que je le fasse absolument, mais
00:35:27je m'étais quand même déjà mentalement un petit peu,
00:35:29j'étais un petit peu dans cet esprit-là.
00:35:31Et quand je suis allée,
00:35:33je suis sortie un soir avec
00:35:35cette amie et il y avait un copain à elle
00:35:37et un autre copain et
00:35:39sans crier garde, quasiment,
00:35:41très rapidement, je me suis retrouvée dans son lit, en fait.
00:35:43Et je ne voulais pas aller
00:35:45plus loin, je voulais juste flirter, mais
00:35:47il est quand même allé plus loin
00:35:49et
00:35:51je n'ai pas dit non, je n'ai pas dit
00:35:53oui. Et c'est bien
00:35:55après, bien des années après, que j'ai compris que je n'étais
00:35:57pas consentante, en fait, parce qu'à l'époque, je ne l'avais pas réalisé.
00:35:59Donc,
00:36:01ça ne s'est pas bien passé,
00:36:03parce que ça faisait mal, parce que je n'étais pas bien
00:36:05créée, que voilà.
00:36:07Vous n'étiez pas consentante, vous l'avez dit.
00:36:09C'est vrai qu'encore
00:36:11une fois, ce qui est important à comprendre,
00:36:13c'est que vous faisiez partie
00:36:15de ces jeunes filles qui, à un moment donné,
00:36:17se disent, allez, j'ai envie d'y passer,
00:36:19j'ai envie de me débarrasser.
00:36:21Et puis, en même temps, vous acceptez
00:36:23quelque chose avec l'idée de ne pas
00:36:25aller trop loin.
00:36:27Et puis, une fois qu'on est
00:36:29dans le feu de l'action,
00:36:31beaucoup de jeunes
00:36:33hommes ne savent pas s'arrêter
00:36:35et n'entendent pas
00:36:37ce que vous ne dites pas, d'ailleurs,
00:36:39encore une fois.
00:36:41Je ne vous reproche
00:36:43rien, vous avez raison, vous avez été
00:36:45abusée, on est bien d'accord.
00:36:47Mais
00:36:49je ne dis pas
00:36:51qu'il a fait...
00:36:53Si ça se trouve, il ne s'est pas rendu compte
00:36:55que vous n'étiez pas consentante.
00:36:57Parce que, justement,
00:36:59vous avez fait l'étoile de mer.
00:37:01Je crois que c'est
00:37:03vrai qu'aujourd'hui, au moins,
00:37:05ces choses-là se parlent et se disent
00:37:07et je pense que moins de jeunes
00:37:09filles vont subir
00:37:11ce que vous avez subi.
00:37:13Il y a une quinzaine d'années, je ne sais pas
00:37:15ce que vous avez dit.
00:37:17C'était dans les années 80.
00:37:19On n'en parlait pas.
00:37:21On peut se demander,
00:37:23si aujourd'hui, c'est
00:37:25très différent.
00:37:27Mais
00:37:29énormément d'hommes n'ont pas conscience
00:37:31et je ne les
00:37:33excuse pas en disant ça.
00:37:35Ils n'ont pas conscience
00:37:37qu'ils vont au-delà du désir
00:37:39de la partenaire.
00:37:41Dans la mesure où,
00:37:43par exemple, le fait
00:37:45que tu sois très excitante,
00:37:47m'encourage.
00:37:49Ça, c'est un
00:37:51vécu masculin
00:37:53qui nécessiterait
00:37:55un apprentissage.
00:37:57Puisque la sexualité est apprise.
00:37:59Vous êtes en train de l'apprendre. C'est une première relation.
00:38:01Même si pour lui, ça ne l'est pas forcément.
00:38:03Eh bien, il y a quelque chose
00:38:05à apprendre. Moi, je crois que c'est l'école qui doit le faire.
00:38:07Je vais être peut-être un peu plus
00:38:09indulgente,
00:38:11Philippe Breneau, parce que je crois que ce qu'il faut bien
00:38:13comprendre, c'est que lorsqu'on est ado,
00:38:15qu'on soit jeune fille ou jeune garçon,
00:38:17d'ailleurs,
00:38:19on projette ce qu'on ressent
00:38:21et ce qu'on est sur l'autre.
00:38:23Parce que c'est comme ça.
00:38:25Il faut du temps avant de comprendre que l'autre, c'est pas nous.
00:38:27Et je pense
00:38:29que pour aussi bien
00:38:31des jeunes filles qui croient que le garçon
00:38:33est amoureux parce qu'elles sont amoureuses,
00:38:35eh bien, le jeune homme, il croit qu'elle a envie
00:38:37parce qu'il a envie.
00:38:39Je fais un peu un résumé.
00:38:41Sauf que le terme envie, je pense
00:38:43que ça ne veut pas dire la même chose chez les garçons et chez les filles.
00:38:45De même que le terme amoureux ne veut pas dire
00:38:47la même chose. C'est bien pour ça que j'ai pris
00:38:49ces deux exemples bien spécifiques
00:38:51du masculin et du féminin.
00:38:53Excusez-nous Pauline, allez-y.
00:38:55Je me souviens maintenant,
00:38:57ça me revient que je lui disais, on ne va quand même pas faire ça.
00:38:59Oui, oui.
00:39:01Et qu'il me disait, mais si, ça va aller.
00:39:03Et en plus, moi qui étais quand même pas,
00:39:05qui étais plutôt une fille romantique,
00:39:07d'un coup je me retrouve avec un gars
00:39:09que je ne connais pas
00:39:11que je viens de rencontrer
00:39:13et je me retrouve dans son lit
00:39:15et l'ironie de l'histoire,
00:39:17je me rappelle au petit matin, je suis sortie
00:39:19toute seule dans la rue
00:39:21avec la capote.
00:39:23Vraiment le tableau...
00:39:25Mais vous voyez, la chose
00:39:27qu'on a envie de dire aux jeunes filles qui peut-être
00:39:29nous écoutent, pourquoi
00:39:31n'allez pas dans un lit avec un garçon
00:39:33si vous n'avez pas envie de vous faire sauter.
00:39:37Je crois qu'on flirtait,
00:39:39de mémoire, on flirtait,
00:39:41mais vous savez, les fleurs poussées,
00:39:43mais en fait,
00:39:45en plus, je précise quand même,
00:39:47quand j'en ai parlé à ma mère,
00:39:49elle m'a dit, c'est dommage de ne pas avoir fait ça
00:39:51avec quelqu'un que tu aimes.
00:39:53Par contre,
00:39:55je ne me souviens pas en avoir été traumatisée,
00:39:57si vous voulez.
00:39:59Par contre, je me suis rendue compte
00:40:01que le deuxième,
00:40:03c'était une relation sérieuse, mais lui,
00:40:05il me forçait un peu.
00:40:07Je me rappelle me forcer,
00:40:09même quand je n'en avais pas envie.
00:40:11Et je me demande quand même si ça ne m'a pas bloqué
00:40:13au niveau de la sensualité, parce qu'il était
00:40:15assez brutal.
00:40:17Il ne me tapait pas, mais il n'était
00:40:19pas du tout ni dans les préliminaires,
00:40:21ni dans la douceur, et je pense que ça m'a un peu bloqué
00:40:23au niveau des couverts
00:40:25de la sensualité.
00:40:27Vous dites bloqué,
00:40:29moi je dirais, ça vous a, malheureusement,
00:40:31ça vous a construit.
00:40:33C'est-à-dire que comme on part de zéro,
00:40:35entre guillemets,
00:40:37est-ce que vous aviez une grande habitude
00:40:39de vous-même, c'est-à-dire de sexualité avec vous-même
00:40:41auparavant ?
00:40:43Une grande habitude,
00:40:45je l'avais fait.
00:40:47Oui, oui, j'avais compris.
00:40:49Oui, oui, je l'ai fait.
00:40:51Un peu ou pas du tout ?
00:40:53Un peu,
00:40:55pas de manière excessive,
00:40:57mais oui, oui, un peu.
00:40:59Qu'est-ce qui va rester en mémoire ?
00:41:01C'est d'abord les gestes avec soi-même,
00:41:03ça se met dans notre propre mémoire,
00:41:05et puis il va y avoir ces gestes,
00:41:07comme vous dites, ils n'étaient pas violents,
00:41:09mais c'était un petit peu brusque,
00:41:11ça manquait
00:41:13de prévention, ainsi de suite,
00:41:15et ça a façonné,
00:41:17ça a construit les choses d'une certaine façon
00:41:19qui est différente.
00:41:21Le paradoxe,
00:41:23je voulais le dire aujourd'hui, je vais le dire là,
00:41:25le paradoxe de notre sexualité
00:41:27qui est totalement apprise,
00:41:29c'est qu'une des meilleures sexualités,
00:41:31moi j'ai entendu très souvent cela,
00:41:33de personnes qui ne se consultent
00:41:35jamais, c'est que je vois
00:41:37dans des couples, lorsque l'un
00:41:39a une difficulté, et par exemple
00:41:41que la femme n'en a pas,
00:41:43et je vais quand même parler avec elle
00:41:45de l'intimité. Et beaucoup m'ont
00:41:47raconté, j'ai une sexualité formidable
00:41:49qui fait que bon, ça ne me pose pas
00:41:51trop de problèmes.
00:41:53A l'âge de 18 ans, j'ai été initié
00:41:55par un ami de mes parents,
00:41:57ils ne le savent pas,
00:41:59et c'est-à-dire que c'est une
00:42:01initiation qui s'est faite avec
00:42:03quelqu'un qui avait une grande expérience,
00:42:05qui a dit, sois tranquille,
00:42:07on va passer l'après-midi,
00:42:09on y va doucement, tu en fais autre chose,
00:42:11c'est-à-dire des conditions
00:42:13qui ne sont pas celles, on disait tout à l'heure,
00:42:15des maladresses normales
00:42:17qu'on a au début. Alors, on ne peut pas
00:42:19du tout donner ça comme un modèle,
00:42:21c'est évident.
00:42:23Non, on n'emmène plus les jeunes garçons,
00:42:25les cutes qui sont des bonnes maîtresses.
00:42:27Apprenez à conduire avec quelqu'un
00:42:29qui ne sait pas conduire, on va dans le mur.
00:42:31Je le dis très souvent à mes patients,
00:42:33le paradoxe, c'est qu'on
00:42:35est obligé d'apprendre la sexualité
00:42:37avec quelqu'un qui
00:42:39ne la connaît pas,
00:42:41et on ne sait pas que tout est appris,
00:42:43et donc va nous construire.
00:42:45C'est le grand paradoxe.
00:42:47Alors, le porno, quelquefois,
00:42:49quand il est bien fait, s'il montrait,
00:42:51s'il y avait un porno
00:42:53de caresse, et ainsi de suite,
00:42:55ça pourrait y participer.
00:42:57Maintenant, il y a un petit peu d'éducation
00:42:59asexuelle, mais il n'y en a pas beaucoup.
00:43:01Le grand paradoxe, c'est qu'on
00:43:03est en train d'apprendre, et on ne le sait pas.
00:43:05On nous jette dans le grand bas alors qu'on ne sait pas encore nager.
00:43:07Voilà, c'est un peu ça.
00:43:09Je crois que je reviens juste sur ce que vous disiez
00:43:11par rapport à se retrouver dans le lit.
00:43:13En fait,
00:43:15on ne m'avait pas...
00:43:17On ne m'a pas prévenue
00:43:19en me disant, voilà, comment ça se passe,
00:43:21comment ça va se passer.
00:43:23Je n'étais pas naïve,
00:43:25je savais bien que...
00:43:27Je n'avais pas des parents coincés,
00:43:29mais pour eux, ce n'était pas un problème.
00:43:31Je pense que ce n'était pas un problème,
00:43:33ils ne m'en ont pas parlé.
00:43:35Je dirais même que c'est étonnant que votre mère
00:43:37ait juste dit,
00:43:39c'est dommage que tu n'aies pas fait ça avec quelqu'un que tu aimes.
00:43:41Tant pis pour toi, c'est dommage.
00:43:43Elle n'a pas pris conscience non plus que...
00:43:45Elle n'a pas dramatisé, non.
00:43:47Alors peut-être que c'est bien aussi.
00:43:49Elle a été pucellée par un homme beau, plus âgé qu'elle.
00:43:51Je pense que...
00:43:53Franchement, en fait, les années 70,
00:43:55une génération...
00:43:57Vous ne l'avez pas vécu comme négatif, ce qu'a dit votre mère.
00:43:59Mais d'ailleurs,
00:44:01Pauline, visiblement,
00:44:03vous ne l'avez pas vécu comme négatif.
00:44:05Mais en même temps, vous avez raison, vous n'étiez pas consentante.
00:44:07Et c'est là
00:44:09où on voit, quoi qu'on en dise,
00:44:11quand même,
00:44:13on avance sur la compréhension
00:44:15de ce que c'est que la première fois.
00:44:17Et c'est tant mieux.
00:44:19Merci beaucoup
00:44:21de votre témoignage, en tout cas, Pauline.
00:44:23Merci beaucoup. On continue
00:44:25après les infos. J'espère qu'il y a des hommes aussi qui vont
00:44:27parler de leur première fois, parce que
00:44:29c'est intéressant aussi d'avoir la version masculine.
00:44:31Alors, elle me fait beaucoup rire,
00:44:33cette devinette.
00:44:35Je vous la propose.
00:44:37Je ne pense pas que vous la trouverez.
00:44:39Je ne sais plus où est-ce que je l'ai trouvée,
00:44:41mais il fallait la trouver.
00:44:43Quelle est la différence
00:44:45entre un intellectuel
00:44:47et un homosexuel ?
00:44:49Vous avez le temps des infos pour me la donner,
00:44:51bien sûr, Philippe Breneau.
00:44:53Je vous invite à nous rejoindre.
00:44:550 826 300 300.
00:44:57Venez, vous aussi, nous parler de votre première fois.
00:45:09Nous continuons avec Philippe Breneau,
00:45:11anthropologue, sexologue.
00:45:13Je rappelle, Philippe Breneau, que vous avez
00:45:15beaucoup écrit, étudié sur
00:45:17la sexualité. Je vous dois d'ailleurs
00:45:19quelques lectures, quelques livres
00:45:21que vous m'avez conseillés et qui m'ont
00:45:23aussi construite.
00:45:25Je vous rends cet hommage.
00:45:27Vous faites partie de mes maîtres.
00:45:29Ça n'a rien de sexuel.
00:45:31C'est de la sexologie, ce n'est pas la même chose.
00:45:33Merci, Brigitte.
00:45:35J'en profite pour vous
00:45:37remercier.
00:45:39C'est pour ça que j'ai eu envie d'aborder ce sujet
00:45:41avec vous, parce que je savais très bien que vous alliez
00:45:43nous donner beaucoup d'informations.
00:45:45Notre première fois nous construit
00:45:47et on va voir, puisque c'est Mathieu qui est
00:45:49avec nous dans un instant, on va voir ce que disent les hommes.
00:45:51Alors,
00:45:53ma devinette, quelle est la différence
00:45:55entre un intellectuel et un homosexuel ?
00:45:57Vous n'avez
00:45:59aucune idée, évidemment.
00:46:01C'est que tous les
00:46:03intellectuels ne sont pas homosexuels,
00:46:05mais tous les homosexuels
00:46:07sont intellectuels.
00:46:09Vous avez remarqué ça ?
00:46:11Je ne suis pas sûre qu'il y a grand monde
00:46:13qui va croire ce que vous venez de dire.
00:46:15Je viens à l'instant d'essayer
00:46:17de trouver une réponse.
00:46:19Je la trouve très jolie, cette devinette.
00:46:21L'intellectuel a le petit
00:46:23Larousse dans la tête,
00:46:25l'homo a le petit Robert
00:46:27dans le cul.
00:46:29Elle est très drôle.
00:46:31Il fallait la trouver.
00:46:33Je vous remercie, c'était vraiment introuvable.
00:46:35Non, c'était totalement
00:46:37introuvable.
00:46:39C'est des devinettes qui me font rire.
00:46:41C'est pas moi qui l'ai trouvée, celle-là.
00:46:43C'est un truc de
00:46:4511 ans, et comme j'ai 11 ans, ça va très bien.
00:46:47Bonjour Mathieu.
00:46:49Bonjour Brigitte,
00:46:51bonjour Philippe. Je ris avec vous.
00:46:55Heureusement.
00:46:57Il faut.
00:46:59Dites-nous votre première fois.
00:47:01Je suis
00:47:03heureux d'être le premier homme
00:47:05à participer à l'émission.
00:47:09Et nous, on a la chance d'avoir le témoignage
00:47:11de la première fois du
00:47:13premier homme.
00:47:15Et ce n'était pas avec Robert.
00:47:17C'était avec Eve.
00:47:23Pour vous raconter ma première fois,
00:47:25j'ai eu
00:47:27ma première fois avec une prostituée.
00:47:31C'était un choix de votre part ?
00:47:35On va dire un choix par défaut.
00:47:37Ça pourrait être des copains ?
00:47:39Ça pourrait être votre père ?
00:47:43Dans mon enfance,
00:47:45la période de naissance a été très difficile pour moi.
00:47:47J'ai beaucoup vécu dans le rejet.
00:47:51J'avais très peu de vie sociale,
00:47:53très peu d'amis et encore moins de copines.
00:47:57C'est-à-dire que
00:47:59vous aviez la blessure de rejet ?
00:48:01Non, pas du tout.
00:48:03La vie de rejet vis-à-vis de la vie sociale.
00:48:05Je n'avais pas d'amis.
00:48:07Je n'avais pas de copines du tout.
00:48:11J'étais un solitaire.
00:48:13Vous êtes fils unique ?
00:48:15Vous êtes enfant unique ?
00:48:17Non, pas du tout.
00:48:19J'ai un frère et une soeur.
00:48:21On est trois.
00:48:23Vous étiez plutôt resserré ?
00:48:25La famille sur elle-même ?
00:48:27Sans trop d'amis ?
00:48:29En fait, non.
00:48:31J'avais une culture orientale.
00:48:33Très traditionnelle.
00:48:35Je pense que j'ai été rejeté
00:48:37par ma différence.
00:48:39Comment je l'ai vécu comme ça ?
00:48:41Orientale, c'est-à-dire ?
00:48:43Culture traditionnelle musulmane.
00:48:49J'ai fréquenté un collège
00:48:51privé catholique.
00:48:53Plutôt bourgeois, catho.
00:48:57Fils d'immigré.
00:48:59J'étais différent.
00:49:01J'ai toujours été rejeté.
00:49:03À la fois, vous vous sentiez différent.
00:49:05Et à la fois, on sentait
00:49:07que vous vous sentiez différent.
00:49:09Et on en a profité pour vous rejeter.
00:49:13Les filles, c'était compliqué.
00:49:15Très compliqué.
00:49:17Après, par défaut, c'était une prostituée.
00:49:19J'avais 17-18 ans.
00:49:21J'ai fait ça vraiment...
00:49:23C'est vous qui vous dites
00:49:25« Il faut que je me jette dans le bain.
00:49:27Ça suffit. »
00:49:29Il n'y a pas eu un copain ou quelqu'un
00:49:31qui vous a soufflé l'idée ?
00:49:33Non. En fait, j'ai eu
00:49:35quelques flirts.
00:49:37Mais vraiment,
00:49:39ce n'étaient pas des filles qui me plaisaient.
00:49:41Ce n'était pas trop mon style.
00:49:43Et quand ça devait arriver,
00:49:45en fait,
00:49:47limite, je perdais mes moyens.
00:49:49Je n'étais pas à l'aise.
00:49:51On transpire.
00:49:53Ça ne va pas le faire.
00:49:55Je n'ai jamais réussi à le conclure.
00:49:57Ce n'est pas une mauvaise idée du tout
00:49:59d'aller voir une prostituée.
00:50:01Vous l'avez choisie en fonction
00:50:03de quels critères ?
00:50:05Son physique ? Le prix ?
00:50:07Moi, je veux tout savoir, Mathieu.
00:50:13En fait,
00:50:15Brigitte, pour tout vous dire...
00:50:17Je veux bien que vous me disiez tout.
00:50:19Je vous adore.
00:50:21Vous allez au fond des choses.
00:50:23J'apprécie.
00:50:25J'adore votre spontanéité.
00:50:27Pour tout vous dire,
00:50:29Brigitte, en fait,
00:50:31je suis d'origine tunisienne.
00:50:33J'étais en vacances en Tunisie.
00:50:35Je suis parti en Tunisie.
00:50:37Il y a un petit bordel en Tunisie.
00:50:39Donc, je suis allé.
00:50:41Et voilà, en fait,
00:50:43j'ai commencé à explorer
00:50:45le petit quartier qui est dédié à ça.
00:50:47Et après,
00:50:49planant,
00:50:51je suis rentré. A un moment donné,
00:50:53il y a une fille qui m'a plu. Et ça s'est fait comme ça.
00:50:55Donc, c'était quand même
00:50:57une femme qui vous plaisait.
00:50:59Oui.
00:51:01Mais honnêtement,
00:51:03Brigitte, je vous dis aussi à vous,
00:51:05Philippe,
00:51:07ce n'était pas génial.
00:51:09Oui, bien sûr. Mais c'était une première fois.
00:51:11Il la fallait.
00:51:13Pourquoi ce n'était pas génial ? Parce qu'elle n'était
00:51:15pas suffisamment attentionnée ?
00:51:17Non, pas du tout.
00:51:19Ça n'a rien à voir avec elle. En fait, non.
00:51:21C'est par rapport à moi.
00:51:23J'ai écouté les témoignages.
00:51:25Beaucoup de symbolique.
00:51:27Beaucoup de romantisme.
00:51:29Et j'étais vraiment
00:51:31aussi dans
00:51:33cet état d'esprit.
00:51:35Et moi,
00:51:37je parle au passé, mais c'est toujours le cas.
00:51:39Je suis quelqu'un. Je suis un grand sensible.
00:51:41Et je voulais vraiment
00:51:43un truc
00:51:45symbolique. Je voulais un truc romantique.
00:51:47Et par rapport au
00:51:49contexte, je ne l'ai pas eu.
00:51:51Avec une pute,
00:51:53excusez-moi, on ne peut pas avoir un truc
00:51:55romantique, Mathieu.
00:51:57C'est ça.
00:51:59Alors, Mathieu, vous êtes né
00:52:01en France ou en Tunisie ?
00:52:03Oui, je suis né en France.
00:52:05Ça fait penser à une chose.
00:52:07Mes arrières-grands-pères,
00:52:09par exemple, ont tous
00:52:11commencé leur vie sexuelle
00:52:13avec une prostituée.
00:52:15Pour une raison simple, c'était dans
00:52:17un milieu, dans la tradition
00:52:19arrière-arrière-grand-père.
00:52:21Ça dépendait à quelle génération.
00:52:23Et c'est pour ça que ce n'est pas
00:52:25en France. Alors, vous êtes né en France.
00:52:27Vous n'êtes pas allé
00:52:29dans un bordel, le petit bordel qu'il pouvait y avoir.
00:52:31Parce qu'il y en a, ça existe toujours en France.
00:52:33Pas vraiment.
00:52:35Vous auriez pu voir une prostituée
00:52:37en France. Non, c'était au pays.
00:52:39Vous revenez et là, on est plus
00:52:41dans la tradition dans laquelle
00:52:43les hommes, avant le mariage,
00:52:45vont épouser d'abord une femme
00:52:47qui est vierge. Mais, auparavant,
00:52:49lorsqu'on a fait
00:52:51des enquêtes sur la sexualité,
00:52:53il y a un siècle,
00:52:55par exemple, dans la France francophone,
00:52:57France octogonale,
00:52:59vous aviez
00:53:0190%
00:53:03pratiquement
00:53:05de la sexualité des hommes,
00:53:07commencée par une prostituée.
00:53:09C'était dans une permission
00:53:11lors du service militaire.
00:53:13C'était les premières expériences. Aujourd'hui,
00:53:15toujours
00:53:17en France,
00:53:19je crois qu'il y a 1% à peu près
00:53:21des jeunes français
00:53:23qui commencent la sexualité avec une prostituée.
00:53:25Donc, ça a complètement changé.
00:53:27Mais vous êtes allé vous rassurer.
00:53:29Et il fallait ça. Un moment donné, vous vous dites
00:53:31vous êtes allé vous rassurer.
00:53:33Même, comme vous le dites,
00:53:35si ce n'était pas une relation
00:53:37romantique, c'était autre chose.
00:53:39En fait, ça ne compte pas. Ce n'est pas une première fois.
00:53:41C'était avec qui la première fois, alors, Mathieu ?
00:53:43Oui, voilà.
00:53:47Ce qui s'est passé, après, je ne vais pas rentrer dans
00:53:49les détails, mais j'ai fait vraiment
00:53:51un gros travail sur moi.
00:53:53J'ai dépassé vraiment ce rejet
00:53:55vis-à-vis des autres.
00:53:57En fait, je suis allé auprès de mes
00:53:59propres atouts, de mes propres ressources.
00:54:01Donc, ça a mis du temps.
00:54:03Finalement, j'ai évité
00:54:05l'imposition de victime.
00:54:07Et en fait, je me suis
00:54:09pris en main.
00:54:11Je mets beaucoup d'importance sur la sexualité,
00:54:13la tendresse.
00:54:15Et comme je vous disais, je suis un grand romantique.
00:54:17Donc, voilà. Maintenant,
00:54:19je me suis affirmé, finalement.
00:54:21Et par mon affirmation
00:54:23de mon soi,
00:54:25j'ai su, en fait,
00:54:27choisir ce que je voulais.
00:54:29Vous avez dépassé vos complexes et vos craintes.
00:54:31Mais il s'est passé combien de temps,
00:54:33à 17 ans,
00:54:35cette prostituée ?
00:54:37J'ai jamais réfléchi
00:54:39à tous ces détails-là.
00:54:41Mais en fait, ça s'est fait au fur et à mesure.
00:54:43Ça a été un long cheminement.
00:54:45Aujourd'hui, maintenant, j'ai fêté mes 43 ans
00:54:47hier.
00:54:49Donc, ça a été vraiment progressif.
00:54:51Mais honnêtement, j'ai pas de regrets.
00:54:53Vraiment, j'ai pas de regrets avec tout ça.
00:54:55Non, mais au contraire.
00:54:57Ça fait partie de mon histoire.
00:54:59Et c'est ça, je pense, qui m'a permis aussi
00:55:01de passer ces étapes
00:55:03et d'évoluer, finalement.
00:55:05Mais Mathieu, vous avez eu
00:55:07l'intelligence. Moi, je pense que
00:55:09ça a certainement été utile.
00:55:11Parce que ça vous a fait devenir un homme
00:55:13au sens symbolique. Vous parliez du symbole.
00:55:15Une fois qu'on est
00:55:17pupusso, on est pupusso.
00:55:19Et ça donne une petite confiance en soi.
00:55:21Malgré tout, j'ai pu le faire.
00:55:23Donc, je pense que ça a été...
00:55:25C'est une libération.
00:55:27J'ai ressenti comme une libération, finalement.
00:55:29Et vous dites bien qu'avant, vous ressentiez
00:55:31comme un rejet. Comme si
00:55:33les autres vous rejetaient. Et en fait, par votre
00:55:35réflexion sur vous,
00:55:37votre travail sur vous, vous vous êtes rendu compte
00:55:39que les gens ne vous rejetaient pas. Mais c'était l'impression
00:55:41qu'on a quand on est...
00:55:43Alors cette deuxième fois, c'était longtemps
00:55:45après pour avoir une idée. Un an, deux ans.
00:55:47Bon, allez.
00:55:49Il faudrait toute une émission pour ça.
00:55:51Merci, merci beaucoup.
00:55:53On fera prochainement une émission sur la deuxième fois.
00:55:55Vous serez obligés de témoigner.
00:55:57Merci.
00:55:59En tout cas, si c'était hier,
00:56:01votre anniversaire, vous êtes un cancer.
00:56:03Donc, c'est normal. Ils sont sensibles à
00:56:05les cancers.
00:56:07Merci, Brigitte. Je vous embrasse.
00:56:09Moi aussi. Merci, Mathieu.
00:56:11Dans un instant, c'est Christophe.
00:56:13Voyez que les hommes aussi témoignent. A tout de suite.
00:56:27...
00:56:29...
00:56:31...
00:56:33...
00:56:35...
00:56:37...
00:56:39...
00:56:41...
00:56:43...
00:56:45...
00:56:47...
00:56:49...
00:56:51...
00:56:53...
00:56:55Bonjour Christophe.
00:56:57On vous écoute.
00:56:59Christophe, racontez-nous.
00:57:01D'abord, je voulais vous remercier
00:57:03parce que le fait d'écouter votre émission,
00:57:05ça a rappelé les premiers émois
00:57:07de ma première fois.
00:57:09Donc, merci à vous.
00:57:11C'était lors d'un voyage au Brésil.
00:57:13J'avais 21 ans.
00:57:15C'était à Bel-Aim,
00:57:17exactement.
00:57:19Ça avait commencé dans un petit parc,
00:57:21dans un bar,
00:57:23demoiselle, on était plusieurs. C'était une brésilienne, avec des formes magnifiques,
00:57:31elle bougeait quand elle dansait de partout et des sensations que j'avais jamais ressenties.
00:57:36Vous avez dit qu'elle bougeait quand elle dansait de partout, c'est joli, parce qu'elle dansait de
00:57:43partout. Exactement, c'était la sensation que j'avais et puis alors collée, serrée, à l'époque
00:57:49c'était début des années 90. Assez tard, votre première fois à 21 ans. J'étais timide,
00:58:00j'étais timide, je m'étais renseigné avec de la lecture, avec des revues. J'avais vu quelques
00:58:08films pornographiques mais très peu, 3 ou 4 je crois, c'était les cassettes VHS qu'on se passait
00:58:14sous le manteau. C'est surtout qu'elle était beaucoup plus vieille que moi, donc elle devait
00:58:19avoir pas loin de 30 ans, je pense. Très vieille. Ça avait commencé avec du flirt, de la danse et
00:58:32puis je me rappelle qu'on avait pris un taxi, il y avait sa cousine qui est venue avec nous,
00:58:35qui dormait ensemble. Elle travaillait dans une parfumerie, c'était magnifique. Ça a été une
00:58:43nuit exceptionnelle parce que j'ai découvert le corps de la femme, sa sensualité, le toucher de la
00:58:51peau, les parfums, les odeurs, c'était extraordinaire. Ça a été une nuit de rêve. Le lendemain, j'avais
00:58:59des obligations donc elle a dû se quitter, elle m'avait ramené en taxi et le soir, après avoir
00:59:04fini ce que j'avais à faire, elle m'attendait en bas de l'hôtel. On a passé une deuxième nuit
00:59:10extraordinaire et là, comme dans un rêve, il y a sa cousine qui nous a rejoué. Vous avez fait
00:59:18coup double si je comprends bien. Je n'ai pas s'exprimer, ça m'est tombé dessus et c'était
00:59:25exceptionnel. On va vous plaindre, Christophe. Non, je ne me plains pas du tout, au contraire. Moi,
00:59:31ça me laisse un souvenir impérissable. C'est l'expérience. Je ne savais pas grand-chose si ce
00:59:39n'est que de la littérature. Elle a dû calmer ma voracité peut-être à un moment. Je me rappelle,
00:59:45ça c'était assez drôle. Je voulais aller partout, toucher partout, goûter partout et c'était
00:59:50fabuleux. On entend donc que c'était une femme qui était sensuelle, qui était certainement très
00:59:58bien dans son corps, très à l'aise et qui donc, ça revient à ce que vous disiez tout à l'heure,
01:00:04c'était une initiatrice. Exactement. Quand vous dites que vous avez passé ces deux nuits,
01:00:11c'est quand même un début de la sexualité qui est inhabituel, qui est un peu exceptionnel. Est-ce
01:00:18que votre vie sexuelle par la suite, du moins, est-ce que ça a marqué d'une certaine façon
01:00:27votre vie sexuelle ensuite ? Est-ce que ça l'a libérée peut-être ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:00:32Oui, ça m'a marqué, ça m'a libéré et je suis définitivement amoureux de, j'allais dire,
01:00:38des femmes latines. Avec mon épouse, elle est d'origine vénézuélienne. Il y a quelque chose
01:00:45qui a réveillé... Alors j'ai attendu longtemps, 21 ans peut-être, c'est tard, mais ça valait le
01:00:52coup. Peut-être, je reprends le terme que j'évoquais tout à l'heure, ça vous a construit,
01:00:58d'une certaine façon. Cette première fois, qu'elle soit malheureusement négative, on en avait parlé,
01:01:03qu'elle soit très encourageante, très positive, elle va nous construire sur... C'est une première
01:01:11ligne de base sur laquelle on va rajouter des expériences. Alors vous allez être un petit peu
01:01:16dans la même lignée puisque vous trouvez un charme sud-américain ou en tout cas latino,
01:01:25mais vraiment ces expériences nous construisent. Oui, c'est évident. Ça m'a ouvert les portes sur
01:01:35la sexualité d'une façon que je ne pensais jamais que ça pouvait exister. Voilà, c'est la nouveauté.
01:01:40Alors j'ai, avec le recul, je me suis aperçu, j'avais été maladroit quelques fois, mais c'était
01:01:46vraiment très sensuel. C'est-à-dire que j'avais une initiatrice, c'est une femme qui avait de
01:01:52l'expérience. Je voulais coucher avec un français parce que ça aussi, ça m'a été surprenant. Voilà,
01:01:58je le dis. On avait cette réputation-là, d'être des lovers et bien, donc ça tombait très bien pour
01:02:06moi. Vous vous êtes révélé être un lover, alors que vous ne le saviez pas. J'ai toujours été
01:02:11romantique et je le suis encore. C'est-à-dire que j'aime, j'ai entendu votre témoignage sur une
01:02:16première fois avec des bougies, j'aime ça. J'aime cette idée de tout le décorum qu'il y a autour.
01:02:21Avant des actes de le mettre en place, alors voilà, moi ça fait quelques années que je suis
01:02:26marié, plus de 25 ans, mais de temps en temps j'aime bien faire ça. Et cette première fois, il y avait
01:02:31tout ça réuni. Oui, oui, et puis vous étiez avec une femme qui était bien dans son corps, qui vous
01:02:38offre son corps. Donc vous avez un tapis rouge, si je puis dire, qui est mis devant vous et c'est
01:02:48facile d'être alleriste. Elle vous offre son expérience, c'est-à-dire qu'elle vous montre un
01:02:52chemin qui est celui de l'érotisme. Voilà, c'est un petit peu ça. Ce qui est compliqué, il y a une
01:02:59petite roulette russe. Lors de la première fois, le premier partenaire ou la première partenaire
01:03:05va nous montrer un chemin. Après, on va essayer, on va toujours l'amplifier, l'augmenter, mais on a
01:03:14un chemin qui est fait de nos expériences successives. Vous dites qu'elle s'est offerte,
01:03:19mais on s'est offert tous les deux ? Je crois que c'est ça aussi qui était important.
01:03:23Oui, bien sûr, Christophe, je dis qu'elle s'est offerte parce qu'il y a des femmes qui ne se
01:03:30laissent pas comme ça caresser le corps. Vous voyez, c'était dans ce sens. Dès la première
01:03:35fois, vous pouvez toucher le corps d'une femme autant que vous voulez, qui se laisse caresser
01:03:44dont vous êtes émerveillé. Enfin, j'imagine bien, vous êtes émerveillé devant le corps de la femme,
01:03:51et vous pouvez y toucher, vous pouvez le découvrir, vous pouvez vous en imprégner et tout ça vous a
01:03:58forcément marqué. C'est ce que Philippe veut transmettre comme message. Et puis même ce que
01:04:03vous évoquez là, et Brigitte va un petit peu plus loin là-dessus, c'est qu'elle vous, par son
01:04:08attitude, alors initiatrice, c'est-à-dire parce qu'elle a une expérience et que vous n'en avez pas,
01:04:14donc elle vous montre des chemins, mais notamment quand vous avez l'air étonné, vous disiez tiens,
01:04:19comme si toutes les femmes offraient leur corps. Mais c'est-à-dire qu'elle vous a peut-être conféré
01:04:27des comportements qui font qu'ensuite les femmes que vous allez rencontrer vont s'ouvrir plus
01:04:34facilement parce que vous auriez cette attention et que vous avez appris d'elle. C'est-à-dire que chaque
01:04:39partenaire nous apprend quelque chose que l'on va transmettre au partenaire suivant et je pense
01:04:45qu'elle vous a offert une très belle voix, ça sûrement, ou ouvert pardon, plutôt qu'offert.
01:04:50Et puis après vous avez connu cette deuxième nuit où là, après, quelque part, qu'est-ce que
01:05:00vous voulez plus ? Deux femmes pour un homme ? C'était une débauche de défense. Mais vous n'imaginez pas,
01:05:10Christophe, combien d'hommes encore ont ce fantasme-là ? C'est-à-dire le fantasme de faire
01:05:14l'amour avec deux femmes, c'est un des premiers fantasmes masculins. Mais ce n'était pas du tout
01:05:18un fantasme pour moi. J'entends bien, j'entends bien, mais qu'est-ce que vous en savez, ça serait
01:05:22peut-être devenu un fantasme, mais ça ne peut pas être un fantasme pour vous puisque vous l'avez déjà
01:05:26réalisé. Vous comprenez ? Mais voyez la richesse du cadeau que vous avez dès le début. Le cadeau,
01:05:35c'est qu'elle vous a ouvert une très belle voix. On est bien d'accord. Et on en reste sans voix.
01:05:40Merci Christophe, merci beaucoup. On retrouve le Love Conseil dans un instant, on va parler de la
01:05:47carte orgasmique féminine et on va continuer bien sûr avec vous au 0826 300 300, à tout de suite.
01:05:5614h16 heures, Brigitte Laé, Sud Radio. CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux
01:06:04adultes. Brigitte Laé, Sud Radio, le Love Conseil. Et bien Philippe Breneau, vous pourrez bien sûr
01:06:11réagir à ce Love Conseil. On va parler de la carte orgasmique féminine parce que oui, les femmes ne
01:06:18sont pas toutes de la même sensibilité. Bien sûr, la plupart sont sensibles au niveau du clitorisme et
01:06:24certaines ne sont pas fans des caresses clitoridiennes. Elles sont peu nombreuses,
01:06:30mais elles existent. Et puis d'autres ont des endroits plus précis, plus efficaces,
01:06:35comme notamment le fameux point G. Pour d'autres, ça va être éventuellement le col de l'utérus. Bref,
01:06:43l'important, c'est de connaître ses points forts et non pas ses points faibles. Donc,
01:06:50en principe, on peut conseiller aux femmes déjà de savoir ce qui lui fait du bien, ce qu'elle aime,
01:06:55ce qu'elle n'aime pas. Et je pense que c'est vraiment important que déjà les femmes explorent
01:07:02leur propre corps, que ce soit toute seule ou avec leurs amants. Et ce qui est, par exemple,
01:07:09ce que croient parfois beaucoup trop les hommes, c'est que toutes les femmes se pâment lorsqu'on
01:07:13leur embrasse les tétons. Ce n'est pas vrai, il y a des femmes qui adorent qu'on leur caresse les
01:07:16seins et d'autres qui ne supportent pas. Alors voilà un petit peu le conseil que je donne,
01:07:22parce que ça peut devenir un jeu entre vous. Madame reste allongée et puis vous caressez
01:07:28son corps et elle vous donne des notes en fonction des endroits qu'elle apprécie ou qu'elle n'apprécie
01:07:33pas. Et puis, évidemment, on peut préciser les choses avec la zone génitale, notamment dans le
01:07:39vagin. Vous pouvez utiliser vos doigts ou pourquoi pas un jouet. Et elle va dire, si elle préfère,
01:07:46que vous touchiez du côté du point G, à l'entrée, plus profondément, l'anus, enfin voilà. Et je
01:07:54pense que quand on en fait un jeu, ça permet de communiquer plus facilement, éventuellement.
01:07:59Oui, la difficulté, c'est les couples ou l'un des deux qui n'aiment pas trop le jeu. Et là,
01:08:06ça devient plus difficile. Ça c'est sûr. C'est d'ailleurs parmi les patients et les
01:08:11patientes ou les couples qui ont des difficultés, souvent on trouve des gens qui n'aiment pas trop
01:08:15jouer et proposent des jeux. Allez explorer vos sensations. Énormément de couples en difficulté
01:08:23ne se sont jamais parlé de ça. Et là, quand on ne peut pas en faire un jeu, ça devient difficile.
01:08:29Et vos conseils sont très justes. Je crois qu'il faut tous les couples qui coutent et qui peuvent
01:08:35être un petit peu en difficulté, faites cette espèce d'exercice, d'aller donner des notes. Oui,
01:08:43c'est très bien. Évidemment, on peut aussi aller chercher la carte orgasmique masculine. Pourquoi
01:08:48pas ? Là, j'ai pris la femme et on peut faire l'inverse. Ça fera un autre love conseil. Exactement.
01:08:53Catherine est avec nous. Vous avez reçu ce doigt vibrant Tizer qui existe en jaune ou en bleu.
01:09:02C'est de la marque Satisfyer et on le retrouve sur ruedesplaisir.com. Je vous le montre, Philippe,
01:09:09on le met sur un doigt et puis ça vibre. Bonjour Catherine. Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
01:09:19Merci de me permettre de tester ce jouet. Moi, je l'ai reçu en jaune. Ça commençait bien,
01:09:28je l'avais mis à l'envers. J'ai trouvé que la boîte était bien faite. Pour une fois,
01:09:36il y a des petits dessins qui sont assez explicites sur l'endroit où on peut utiliser ce jouet.
01:09:43Après, le côté pratique, il met une heure et demie à charger. Il dure à peu près 60 minutes.
01:09:55Je l'ai testé. Vous n'avez pas l'air emballée. Les vibrations sont légères, même s'il y en a
01:10:09beaucoup. Je ne sais pas si c'est proportionnel à la taille du jouet, les vibrations, mais c'est
01:10:17un peu léger. C'est assez vrai. Pour moi, l'intérêt de ce jouet, c'est qu'il peut se poser
01:10:31sur le clitoris pendant le coït. Je pense que c'est ça l'intérêt. A mon avis, c'est l'objectif
01:10:44de ce jouet. Après, en vibromasseur seul, c'est vrai qu'il y a mieux. Pour un premier jouet,
01:10:55c'est pas mal. Je l'ai mis dans les mains, c'est quand même extraordinaire. Je l'ai mis sur la
01:11:01quatrième ou cinquième vibration. Quand vous dites, Catherine, que vous l'avez essayé,
01:11:07c'est-à-dire vous-même, mais en définitive, ça peut être aussi un partenaire. Tout à fait. Je
01:11:13n'ai pas de partenaire actuellement. On aurait dû vous envoyer aussi le partenaire. Il me semble
01:11:25que ça peut être très intéressant pour un partenaire de toucher, que ce soit intérieurement
01:11:31ou extérieurement, avec ce doigt vibrant. En tant qu'homme, ça me donne des tas d'idées.
01:11:37On va vous envoyer Philippe. Vous nous donnez votre adresse, on vous fait un chronoposte.
01:11:47Il a déjà le jouet sur le doigt. C'est un peu étrange en doigt.
01:11:57Pour moi, ce jouet n'a d'intérêt qu'en couple. On pose le doigt à l'endroit où on veut,
01:12:14soit sur le périnée, soit sur le clitoris. Ça permet à l'homme de stimuler en même temps
01:12:22sa partenaire. Sur la boîte, sur les dessins, il mettait sur d'autres zones érogènes.
01:12:28Bah oui, mais ça, ils en rajoutent toujours beaucoup sur la boîte.
01:12:31C'est pas très vibrant.
01:12:34Non, sinon ça n'a pas grand intérêt, je suis d'accord. Désolé, on va réparer ça. On vous
01:12:42l'envoie, Philippe.
01:12:43J'attends le chronoposte.
01:12:46Le chronoposte.
01:12:46Ça marche. Merci beaucoup.
01:12:49Quelle note vous lui donnez alors, finalement ?
01:12:517 en fait, quand même.
01:12:537, 7, 7, d'accord. Merci Catherine. Ce doigt vibrant et à l'useur de la marque Satisfyer,
01:12:59on le trouve sur RueDesPlaisirs.com. Et c'est David qu'on retrouve. Voyez que les hommes,
01:13:04ils réagissent. Ça y est. Bonjour David.
01:13:06Bonjour Brigitte. Oui, j'ai appelé parce que tout à l'heure, vous étiez demandeur de témoignages
01:13:13d'hommes. Et puis j'ai appelé, mais apparemment, il y en a d'autres qui ont appelé avant moi.
01:13:18Jamais 203. Vous êtes le troisième. Je le prends.
01:13:21Je vous disais d'abord, déjà bonjour à Brigitte et bonjour à Philippe. C'est ça votre appellé ?
01:13:27Oui, bonjour David.
01:13:28Voilà, bonjour. Mon témoignage, en gros, je vous explique le contexte un peu. J'avais 19 ans.
01:13:35Je me déplaçais en mobilette à l'époque. J'étais encore un petit garçon, je trouve. Je sortais de
01:13:43l'armée. Et dans une soirée, j'ai rencontré une femme magnifique, une Sicilienne qui avait 26 ans.
01:13:51On a dansé ensemble. On ne s'est plus tout de suite. Et ça n'a pas duré très longtemps. Je
01:14:03crois deux ou trois jours après, je l'ai invité dans un restaurant. On a parlé de nos vies. Et
01:14:11au moment de parler de nos espérances sexuelles, je lui ai dit, moi, j'ai rien fait. Elle a eu un faux
01:14:22rire. Je suis devenu tout rouge. Et là, elle m'a dit, ce qu'on peut appeler la honte de sa vie,
01:14:29un peu. Et là, elle m'a dit, t'inquiète pas, ce qu'on va faire, ce soir, je vais m'occuper de ça.
01:14:38C'est formidable.
01:14:40C'est formidable. Donc, gros coup de pression.
01:14:44Certes, mais d'autant que vous étiez amoureux quand même, vous l'avez dit.
01:14:49Oui, j'étais rapidement amoureux. De toute façon, je suis un homme qui tombe rapidement amoureux.
01:14:53Vous êtes un peu un coeur d'artichaut.
01:14:55Voilà, c'est ça. Et du coup, elle m'a dit, tu loues une chambre d'hôtel. Et donc,
01:15:02j'ai loué la chambre d'hôtel. Et le soir, pour la petite anecdote, quand on est arrivé à l'accueil,
01:15:07moi, j'étais gêné. J'étais gêné. Et il y a une copine à elle qui est arrivée au même moment avec
01:15:12un garçon à l'accueil. Et elle lui a dit, mais qu'est-ce que tu fais là ? Elle lui dit, je suis
01:15:18pour la même chose que toi. En même temps que sa copine, au même endroit, dans un accueil,
01:15:27dans un hôtel. Quand elle dit la même chose que toi, c'est peut-être pas la première fois
01:15:32non plus. C'était pour la même chose que toi, on est là pour faire l'amour. Voilà, en fin de journée.
01:15:39Et du coup, voilà, c'est ma première expérience avec une femme de 26 ans qui m'a, je ne sais pas
01:15:48si on peut appeler ça un apprentissage, elle m'a plutôt initié. Elle m'a appris à découvrir,
01:15:56à aimer les femmes. Donc elle vous apprend à bien la caresser, à la prendre comme il faut.
01:16:04Comme il faut, dans pas mal de positions parce que ça a duré quand même pas mal de temps.
01:16:11C'était une série de rattrapages accélérées alors. Accélérées, parce que je pense que c'est la nuit où j'ai dû le faire le plus de fois dans ma vie.
01:16:23Mais à 19 ans, on recharge vite, ça va. Parce que j'imagine que la toute première fois, ça n'a pas duré très très longtemps.
01:16:31Non, ça a dû aller très vite. Il n'y a pas du reste. Non, bien sûr, c'est normal.
01:16:38Que là, vous vous en souvenez. Ah oui, je me souviens de tous ces moments, ça a été tellement magnifique.
01:16:46Elle était châtain foncée avec des yeux bleus magnifiques.
01:16:52Vous pourriez en parler au présent, parce que vous le vivez encore quand vous en parlez.
01:16:59Ah oui, je le vis encore. De toute façon, ça m'a accompagné toute ma vie. Et puis ça m'accompagne ici.
01:17:05Ça me fait plaisir. Vous voyez, Christophe, votre témoignage me fait plaisir, parce qu'on entend souvent dire que les femmes se souviennent de leur première fois et pas les hommes.
01:17:20Alors que vous dites bien à quel point elle vous a marqué. Donc c'est parfois des généralités, mais attention aux généralités, parce que là, vous vous en parlez, et comme dit Philippe très justement, vous pourriez en parler au présent.
01:17:35Il y a des premières fois marquantes, d'autres qui le sont moins. D'ailleurs, souvent, quand on ne se souvient pas, elle n'était forcément pas marquante.
01:17:43Mais là, difficile de ne pas se souvenir d'une telle première fois. Et c'est formidable que ça ait été une première fois.
01:17:51La chance, c'est de tomber, parce que comme on le disait tout à l'heure, ça vous a construit.
01:17:57C'est-à-dire qu'à partir de là, vous y pensez tout le temps, vous essayez de sûrement, ce qu'on disait à l'instant aussi, sûrement qu'elle vous a conféré quelque chose,
01:18:08que vous tentez de transmettre à vos partenaires successives pour essayer de renouveler cette première fois avec les femmes que vous pouvez rencontrer.
01:18:19Je suis persuadé qu'il y a une transmission.
01:18:21C'est clair. Mais alors, David, vous l'avez revu le lendemain, les jours d'après, ou pas ?
01:18:26Après, on est resté quelques mois ensemble.
01:18:30D'accord.
01:18:31Parce que je peux dire que ça a été un grand amour.
01:18:33Oui, oui, donc c'est...
01:18:35C'était une grande tristesse pour moi, après, quand elle m'a quitté.
01:18:38Mais elle m'a quitté pour me rendre service.
01:18:42Parce que j'avais une décision à prendre dans ma vie, et si elle faisait en sorte que je reste avec elle, je ne pouvais pas partir.
01:18:51Mais c'est une...
01:18:53C'est une magnifique preuve d'amour.
01:18:55Oui, parce que je trouvais, en plus, déjà, une fille de Sicilien qui vivait chez ses parents, parce qu'elle était séparée.
01:19:07Elle amène un gamin de 19 ans chez ses parents, français, j'étais pas le bienvenu.
01:19:13Et d'ailleurs, justement, après, elle s'est mariée avec un Sicilien.
01:19:17Elle ne pouvait se marier qu'avec un Sicilien.
01:19:22Et en fin de compte, elle m'avait quitté pour me rendre service.
01:19:28Avec beaucoup d'abnégation.
01:19:30C'est une preuve d'amour.
01:19:32C'est magnifique.
01:19:34Et alors, justement, David, les fois d'après, j'imagine, c'était moins bien.
01:19:40Il a fallu un peu de temps pour retrouver cette alchimie.
01:19:47Après, l'alchimie, c'est toujours pareil.
01:19:49C'est avec la rencontre.
01:19:51Si on n'a pas la bonne personne en face, il n'y a pas forcément d'alchimie.
01:19:55Mais non, je n'ai pas mis énormément de temps.
01:19:57Parce qu'après, c'était un énergivore à ce niveau-là.
01:20:03Parce que par mon travail et mes déplacements, j'ai rencontré beaucoup de femmes.
01:20:07D'accord.
01:20:09Donc ça m'a permis de partager un peu de choses.
01:20:14Ce qui est très important, c'est que ça a tellement bien démarré
01:20:18que ça m'a permis d'être...
01:20:20Je pense que j'ai toujours été respectueux des femmes.
01:20:22Quand vous voyez que l'état de voyage que vous avez,
01:20:24où il y a certaines qui n'étaient pas forcément consentantes
01:20:28et qui n'étaient pas capables de le dire,
01:20:30moi, je ne pense pas que dans mon comportement,
01:20:32j'ai toujours été à l'écoute des femmes.
01:20:34Il m'est arrivé parfois de certaines,
01:20:36qu'elles me montraient qu'elles n'avaient pas forcément envie
01:20:40et je me suis toujours arrêté.
01:20:43Oui, bien sûr.
01:20:45Vous avez totalement raison, David.
01:20:47Il y a des hommes qui ne voient pas
01:20:49et il y en a qui voient,
01:20:51parce qu'ils sont justement respectueux de la femme
01:20:55et qu'ils sont tellement dans le désir de faire plaisir à la femme
01:20:59qu'ils ont les yeux grands ouverts, bien sûr.
01:21:03Oui, c'est ça, tout à fait.
01:21:05C'est mon endroit.
01:21:07Mais je pense que ça, vous l'aviez même
01:21:09même si vous n'aviez pas rencontré cette Sicilienne, bien sûr.
01:21:13Oui, après, c'est peut-être dans mon comportement naturel.
01:21:17Oui, il y a l'éducation,
01:21:19il y a sa propre personnalité,
01:21:21il y a tout un mélange, bien sûr.
01:21:23Et puis, il y a des hommes qui sont plus bourrins que d'autres.
01:21:27Excusez-moi du terme, mais...
01:21:29Il faut dire ce terme-là, c'est vrai.
01:21:31Vous avez du recul, une réflexion.
01:21:33Et d'ailleurs, c'est peut-être pour ça
01:21:35que ça s'est passé avec vous,
01:21:38qu'elle n'aurait pas, peut-être,
01:21:40eu les mêmes comportements,
01:21:42la même initiation.
01:21:44Elle a choisi aussi quelqu'un.
01:21:46Je pense que vous l'avez émue,
01:21:48vous l'avez touchée,
01:21:50dans votre innocence
01:21:52et dans votre côté amoureux d'elle.
01:21:54Elle a fait...
01:21:56Au départ, elle a eu envie
01:21:58de vous initier
01:22:00et puis c'était une très belle histoire.
01:22:02Et même si ça se termine comme ça,
01:22:04ça reste une très belle histoire.
01:22:07Merci d'avoir répondu.
01:22:09Oui, pardon, allez-y David.
01:22:11On a toujours dit que j'avais des belles mains.
01:22:13Je suis charpentier.
01:22:15Donc, j'aime bien travailler la matière.
01:22:21Merci David.
01:22:23Je ne savais pas
01:22:25que nous étions pétrissables.
01:22:27Merci beaucoup David.
01:22:29En tout cas, merci beaucoup.
01:22:31On fait une petite pause.
01:22:33On se retrouve dans un instant
01:22:36Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ?
01:22:380826 300 300
01:22:40CAM4.fr
01:22:42Le plus grand site de webcom live
01:22:44réservé aux adultes
01:22:4614h-16h
01:22:48Brigitte Lahaie Sud Radio
01:22:50Philippe Bronneau est toujours avec nous.
01:22:52Sexothérapeute,
01:22:54anthropologue, psychiatre
01:22:56et évidemment,
01:22:58auteur de nombreux livres.
01:23:00Et on continue avec Cédric.
01:23:02On va conclure même avec vous Cédric.
01:23:05Bonjour Cédric.
01:23:07Bonjour Brigitte.
01:23:09Bonjour Philippe.
01:23:11Enchanté de vous parler.
01:23:13Depuis des années que je vous écoute
01:23:15sur les radios, je suis content d'intervenir.
01:23:17Vous choisissez en plus
01:23:19d'intervenir pour nous raconter
01:23:21votre première fois, donc j'imagine
01:23:23qu'elle était belle aussi.
01:23:25Si je me permets de vous appeler,
01:23:27vous êtes la seule personne à qui
01:23:29je veux en parler.
01:23:31Ça reste mon jardin secret.
01:23:33On n'en parlera à personne.
01:23:35Vous inquiétez pas, c'est juste entre nous.
01:23:37Non mais voilà,
01:23:39j'y connais un peu.
01:23:41Je peux vous faire confiance.
01:23:43Ça s'est passé dans les années lycées.
01:23:45J'avais 17 ans
01:23:47avec une fille qui était au lycée
01:23:49que je connaissais depuis quelques années.
01:23:51Mais c'est difficile à rapprocher.
01:23:53Et moi,
01:23:55je suis toujours timide
01:23:57mais je veux dire,
01:23:59gentil, le beau petit garçon, respectueux.
01:24:02Elle était plus âgée que vous
01:24:04ou vous aviez le même âge à peu près ?
01:24:06On a 6-7 mois de différence.
01:24:08Même âge.
01:24:10Mais bon, moi j'étais encore vierge.
01:24:12Qui fait la différence
01:24:14par rapport à elle.
01:24:16Donc elle ne l'était plus,
01:24:18il y avait déjà des garçons qui l'avaient.
01:24:20Elle était même en compagnie
01:24:22de son mari actuel.
01:24:24D'accord, mais ils n'étaient pas encore mariés.
01:24:26Non, du tout.
01:24:28On avait qu'entre 17 et 18 ans.
01:24:31Mais elle sortait déjà
01:24:33avec son futur mari.
01:24:35Et alors, qu'est-ce qui fait que
01:24:37vous avez réussi à ce qu'elle vous regarde ?
01:24:41C'était dur.
01:24:43Pas un travail, mais comme je vous le dis,
01:24:45je suis timide mais gentil.
01:24:49Elle partait à la semaine au lycée.
01:24:51Le lundi, elle prenait le bus. Il fallait prendre son sac
01:24:53avec son sac pour la semaine.
01:24:55Et puis là, c'était une journée de sa part.
01:24:57Elle avait une belle petite robe.
01:25:00Je lui ai dit, tiens, je vais t'amener
01:25:02si tu veux. Elle avait un gros sac.
01:25:04Je l'ai rentré dans sa chambre.
01:25:08On s'est mis dans le canapé.
01:25:10Donc vous avez la galanterie
01:25:12de porter son sac que vous amenez jusque
01:25:14dans sa chambre, sans aucune
01:25:16arrière-pensée ?
01:25:18C'est parce qu'on avait un jeu de regard
01:25:20depuis quelque temps.
01:25:24C'est une personne qui a
01:25:26un caractère assez fort.
01:25:29Les peu de garçons
01:25:31qui nous ont approchés,
01:25:33ils avaient un mauvais écho
01:25:35parce qu'ils étaient caractériels.
01:25:37Et moi, ça passait toujours bien.
01:25:39Là, aujourd'hui, ça s'est super bien passé.
01:25:41En plus, occasionnellement,
01:25:43on se voit
01:25:45par des amis
01:25:47au moins 5-6 fois dans l'année.
01:25:49Vous vous voyez encore ?
01:25:51Amicalement, je veux dire.
01:25:53J'ai bien compris.
01:25:55On a toujours le même petit regard.
01:25:57Lors d'une soirée, une danse...
01:25:59Vous avez fait l'amour
01:26:01avec elle la première fois,
01:26:03une seule fois, c'est ça ?
01:26:05Oui, une seule fois.
01:26:07J'imagine que ça s'est super bien passé
01:26:09puisque vous avez envie d'en parler.
01:26:11Oui, surtout que vous êtes le seul personnage
01:26:13avec qui je me lâche.
01:26:15Franchement, ça a été,
01:26:17ça reste et ça restera toujours
01:26:19un très bon souvenir.
01:26:21Je pense que c'est important que ça reste votre secret
01:26:23d'ailleurs. Bien sûr.
01:26:25Surtout si elle est mariée,
01:26:27que vous continuez à la voir régulièrement
01:26:29en bons termes, en tant que
01:26:31amie, en tout cas que relation
01:26:33sociale. Parce que c'est
01:26:35votre secret et
01:26:37c'est précieux.
01:26:39Oui, je peux en dire.
01:26:41En plus, nos compagnons,
01:26:43que ce soit mon épouse ou bien son époux,
01:26:45savent qu'on a eu
01:26:47à être vis-à-vis
01:26:49des hommes.
01:26:51Cédric et Nana,
01:26:53ils arrivaient bien ensemble
01:26:55et puis ils ont su, par biais d'autres amis,
01:26:57qu'on a flirtouillé, mais sans
01:26:59savoir ce qui s'est réellement passé.
01:27:01Ils n'ont pas le savoir.
01:27:03Oui, mais voilà.
01:27:05Voilà,
01:27:07que ce soit mon épouse ou son époux, ils savent très bien
01:27:09qu'on a eu une petite histoire, mais ils ne savent pas
01:27:11le vrai du faux. Et nous, c'est très bien qu'on
01:27:13veut garder notre secret, parce que
01:27:15un secret sans l'être,
01:27:17c'était tellement magique.
01:27:19Oui, mais c'est pour ça qu'il faut le garder secret,
01:27:21parce que c'était magique et parce que
01:27:23ça reste quelque chose...
01:27:25C'est un petit peu
01:27:27interdit, même.
01:27:29C'est même un tout petit peu
01:27:31excitant, quand même.
01:27:33Quand vous voyez, il y a une sorte
01:27:35de...
01:27:37Bien sûr, c'est la fameuse
01:27:39Madeleine de Proust,
01:27:41et ça vous redonne un petit peu
01:27:43de joie.
01:27:45Oui, c'est...
01:27:47Je ne vous fais pas dire.
01:27:49C'est vrai que ce mois,
01:27:51c'était ma première fois, mais
01:27:53j'ai...
01:27:55On découvre, mais en même temps, on fait ça
01:27:57par passion, par désir, par excitation,
01:27:59qu'il n'y a pas eu
01:28:01de faux pas.
01:28:03Ça a été tellement... Même une seule fois,
01:28:05c'était magique. Ça a été pendant une heure et demie,
01:28:07la découverte
01:28:09du corps d'une femme,
01:28:11le sexe,
01:28:13les seins,
01:28:15les caresses...
01:28:17Cédric, merci de conclure
01:28:19comme ça, parce que, voyez, moi,
01:28:21ce que je vais retenir de cette émission,
01:28:23c'est que les hommes, leur première fois,
01:28:25ils ont cette merveille,
01:28:27et vous l'avez dit,
01:28:29mais d'autres l'ont dit avant vous,
01:28:31de découvrir le corps
01:28:33de la femme. Et on n'entend pas ça
01:28:35chez une femme. C'est étonnant, quand même,
01:28:37Philippe Bourneau. Après, on va dire
01:28:39que les hommes sont ci, les hommes sont ça.
01:28:41Mais vous avez cette
01:28:43joie, ce plaisir
01:28:45intense de découvrir le corps
01:28:47d'une femme. C'est magnifique.
01:28:49C'est quelque chose que l'on retrouve dans les lettres d'amour.
01:28:51Les hommes
01:28:53vont parler dans le détail
01:28:55d'une épaule, ce que vous venez
01:28:57de dire, on découvre un sein, un ventre,
01:28:59un sexe, et vous prenez
01:29:01les lettres des femmes, vous ne savez pas si
01:29:03cet homme est grand, petit,
01:29:05c'est le contexte amoureux qui est
01:29:07décrit. Et c'est pour ça que
01:29:09là, Brigitte a dit tout à fait,
01:29:11il faut garder ce secret.
01:29:13Vous gardez entre vous. D'ailleurs, là,
01:29:15on est juste entre nous trois.
01:29:17On ne va pas en parler plus. Il y avait des
01:29:19questions que je voulais vous poser, que je ne vous poserai pas.
01:29:21Parce que personne n'a à savoir
01:29:23des choses qui vous appartiennent
01:29:25qu'à vous et à elle.
01:29:27Et c'est ça qui fait la magie.
01:29:29Simplement, une idée, peut-être pour une autre émission
01:29:31qu'on fera avec Brigitte,
01:29:33il ne faut pas
01:29:35tous se dire en amour. Ça reste entre
01:29:37deux personnes.
01:29:39Et les choses
01:29:41ne peuvent pas en sortir.
01:29:43On garde le caractère magique,
01:29:45peut-être, par
01:29:47ces secrets de l'intimité.
01:29:49Les secrets font partie
01:29:51de la bienveillance
01:29:53et ce n'est pas du tout
01:29:55des mensonges.
01:29:57Merci beaucoup, Cédric. Merci à tous,
01:29:59à toutes et à tous.
01:30:01Merci à vous, Philippe Breneau,
01:30:03de nous avoir guidé
01:30:05sur cette émission
01:30:07toute particulière et toute émouvante, d'ailleurs.
01:30:09Tout de suite, vous retrouvez Alexandre Delovane.