Avec Marie Laure PERETTI, Psychologue clinicienne, psychothérapeute, sexologue, auteure de « Le transexualisme, une manière d’être au monde » -Éditions l’Harmattan.
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00:00:00 Tout de suite nous retrouvons Jean-Paul Delperrier pour le résultat des courses.
00:00:03 Bonjour Jean-Paul.
00:00:04 Bonjour Brigitte, bonjour à tous.
00:00:07 Nous étions à Cagnons sur Mer aujourd'hui pour l'ouverture du meeting de plat qui a
00:00:12 vu dans le Quintet la victoire du 8 Forchester devant le 6 Dante, le 2 Le Nomade, 11 Ivory
00:00:19 Spring et 5 Dream for All.
00:00:21 8, 6, 2, 11, 5 pour la bonne combinaison.
00:00:25 Merci Jean-Paul Delperrier et ses résultats vous les retrouvez sur le site Sudradio.
00:00:29 Cam4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:36 14h16, Brigitte Lae, Sudradio.
00:00:41 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sudradio.
00:00:45 Alors le moins qu'on puisse dire c'est que le sujet de la transidentité est particulièrement
00:00:49 à la mode mais pas sûr pour autant qu'il soit si bien compris par tous.
00:00:55 C'est pourquoi j'ai eu envie de revenir sur la question trans et pas avec n'importe
00:01:00 qui puisque mon invité Marie-Laure Peretti, psychologue clinicienne, avait fait sa thèse
00:01:05 sur la question trans il y a déjà quelques années.
00:01:08 Elle pourra d'ailleurs nous dire ce qui a changé depuis ces 3-4 dernières années.
00:01:12 Alors certes, les personnes transgenres doivent être respectées, néanmoins il serait bon
00:01:17 de bien comprendre de quoi on parle parce qu'il y a certes le sexe biologique qui est
00:01:23 déterminé par le fait d'avoir à la naissance un pénis ou un vagin et puis le genre, c'est
00:01:28 une notion un peu plus complexe.
00:01:30 Le genre se construit suivant notre conditionnement, notre culture, bref, l'identité de genre
00:01:36 d'une personne se réfère au genre auquel elle va s'identifier.
00:01:39 Alors ce genre n'est pas nécessairement celui assigné à la naissance, je ne sais
00:01:44 pas si je suis très claire, on va essayer en tout cas.
00:01:46 C'est-à-dire pas forcément identique au sexe biologique.
00:01:50 Pour en parler, quoi de mieux que vous, que vos témoignages, que vous soyez trans ou que
00:01:56 vous ayez rencontré un trans ou pourquoi pas si vous avez des questions à poser à
00:02:00 Marie-Laure Peretti.
00:02:01 Vous connaissez notre numéro, c'est le 0 826 300 300.
00:02:05 Bonjour Marie-Laure Peretti.
00:02:07 Bonjour Brigitte.
00:02:08 Merci d'être avec nous durant ces deux heures.
00:02:11 Alors je le rappelais, vous avez fait votre thèse, c'était en quelle année ?
00:02:15 Je l'ai soutenue en 2005.
00:02:17 Oui, ça commence à faire en fait, effectivement.
00:02:22 J'ai un petit peu, au cours de toutes ces années, me suis questionnée sur la question
00:02:29 du genre et effectivement l'assignation à la naissance du sexe, qui a jusqu'à
00:02:37 Judith Butler avec ses Gender Studies et Queer Studies ensuite, elle était connectée en
00:02:46 fait, c'est à dire le sexe était connecté au genre, le genre était connecté au sexe.
00:02:50 Et puis effectivement, à partir de ces études, il y a eu une déconnexion, ce qui fait qu'on
00:02:55 s'est rendu compte, ou en tout cas les Gender Studies montrent que finalement le genre,
00:03:01 il ne dépend pas forcément du sexe.
00:03:03 Il peut, mais pas que.
00:03:05 Voilà, et ce qui est important à dire peut-être Marie-Laure Peretti, pour ceux qui nous écoutent,
00:03:11 c'est que la plupart sont cisgenres, dans leur genre.
00:03:18 C'est un terme qu'on utilise très très peu dans le langage courant, mais qui est
00:03:22 très utilisé chez les personnes LGBT et notamment aussi dans le wokeisme.
00:03:27 Donc la plupart qui nous écoutent sont cisgenres évidemment, et ce qui est vraiment important
00:03:33 de comprendre c'est que cet apport de la possibilité de parler du genre est un apport
00:03:39 positif pour tous.
00:03:40 Ça veut dire qu'on peut en tant que femme, se sentir femme bien sûr, avoir une identité
00:03:45 féminine, mais quand même, aujourd'hui dans notre monde du 21ème siècle, se comporter
00:03:51 comme un homme.
00:03:52 C'est-à-dire ne pas avoir d'enfants, savoir...
00:03:55 Enfin je dis des bêtises parce que c'est pas parce qu'on est un homme qu'on n'a pas
00:03:59 d'enfants, mais en tout cas on ne porte pas d'enfants en tant qu'homme.
00:04:02 Et donc c'est plutôt un plus, sauf qu'il ne faut pas en avoir peur.
00:04:08 Et je trouve que souvent dans la société, les gens ont peur de la question trans.
00:04:13 Oui, alors peut-être qu'on pourrait voir avec eux qu'est-ce qui leur fait peur.
00:04:18 Parce que soit une personne elle se sent femme, ou homme, et elle peut se sentir féminine
00:04:25 et avoir du masculin en elle.
00:04:28 Et pareil pour un homme qui se sent homme masculin et qui a du féminin en lui.
00:04:32 Finalement ces représentations sur le genre, parce que ce sont des représentations...
00:04:38 Je donne un exemple.
00:04:40 Dans les années 50, les anthropologues Bronislav Malinovski et Margaret Head font des recherches
00:04:51 et se rendent compte que dans une petite société qu'ils observent, la pêche est effectuée
00:04:55 par des hommes et donc elle est dite "activité masculine".
00:04:59 Et puis ils continuent leurs recherches, leurs observations, et un petit peu plus loin,
00:05:05 la pêche cette fois-ci est exécutée par les femmes.
00:05:08 Donc la pêche est une activité féminine.
00:05:11 Et donc ils reviennent avec ce concept-là qui est déjà des années 50, aux Etats-Unis,
00:05:17 le genre.
00:05:18 Et ils disent que le genre c'est là une représentation, c'est la façon dont nous
00:05:22 on le voit.
00:05:23 Et puis ensuite il y a les psychologues, les psychiatres qui vont se saisir de ce qu'ils
00:05:26 ont ramené de ce genre et puis la suite c'est que le genre va se rendre compte que les personnes
00:05:36 qui naissent mâles et qui ne se sentent pas des hommes, qui se sentent des femmes.
00:05:40 - Et c'est là où on passe réellement au sujet d'aujourd'hui, c'est-à-dire que le
00:05:44 trans va décider, mais enfin il décide, c'est comme l'orientation sexuelle, il décide
00:05:49 pas au sens de sa volonté, c'est quelque chose qu'il ressent.
00:05:53 Il se sent tellement pas homme malgré son pénis qu'il décide donc de transformer son
00:06:00 corps pour avoir un aspect féminin.
00:06:03 - C'est en fait faire correspondre l'apparence à son ressenti psychique.
00:06:08 - Voilà, exactement.
00:06:09 Et c'est bien une question de ressenti, je crois que c'est ça qu'il faut comprendre.
00:06:12 Et le ressenti, même si c'est pas la vérité, ça ne se discute pas.
00:06:16 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:06:18 - Oui, c'est-à-dire, je sais pas si c'est...
00:06:20 Parce que pour la personne c'est bien évidemment sa vérité.
00:06:23 - Oui, sa vérité.
00:06:24 - Oui, voilà.
00:06:25 - Mais c'est pas la vérité.
00:06:26 Quoi qu'on en dise.
00:06:28 Enfin je veux dire, un homme devenu femme n'aura jamais un utérus et pourra jamais
00:06:32 porter un enfant.
00:06:33 Ça ne sera jamais vraiment une femme au sens de la vérité absolue.
00:06:37 - C'est pas pour ça que je le poserais, c'est-à-dire un mâle ne devient pas une
00:06:41 femelle.
00:06:42 Un mâle peut devenir une femme.
00:06:44 Vous voyez ? Il vaut mieux qu'on se mette sur le physiologique, l'anatomique, c'est-à-dire
00:06:50 les organes génitaux, bah oui, il y a effectivement des organes génitaux.
00:06:52 Un mâle, on le transforme pas en femelle.
00:06:54 En revanche, un mâle, un individu né mâle peut devenir une femme.
00:06:58 Trans peut-être, mais une femme tout de même.
00:07:01 - Oui, bien sûr.
00:07:02 Mais ce qui est quand même important pour "rassurer" les gens, c'est de bien comprendre
00:07:08 que c'est quelque chose qui est de l'ordre du ressenti et que si on se sent une femme
00:07:14 ou homme et qu'on est biologiquement né en tant que femme et en tant qu'homme, bon,
00:07:19 il n'y a pas de problème, les trans ne risquent pas de nous faire changer de bord.
00:07:23 C'est juste ça qu'il faut comprendre, c'est-à-dire que la liberté des uns n'entrave pas la liberté
00:07:29 des autres.
00:07:30 Parce que finalement, et je pense que ce qui dérange beaucoup dans cette question trans,
00:07:36 c'est plutôt parce qu'on n'est pas finalement si bien et si sûr de soi dans son ressenti.
00:07:42 Sinon, je ne vois pas pourquoi ça dérangerait.
00:07:43 - Oui, c'est-à-dire que du coup, la personne se sentirait, pourrait se sentir...
00:07:48 Enfin, c'est des projections, ça, effectivement.
00:07:51 Les gens font beaucoup de projections parce que si on est à l'aise soi-même, le ressenti
00:07:57 de l'autre vaut pour ce qu'il vaut.
00:07:59 - Bien sûr, bien sûr.
00:08:00 - Et c'est tout.
00:08:01 - Mais je ne vais pas vous apprendre, Marie-Laure Peretti, que les gens fantasment terriblement
00:08:06 dès qu'on parle de questions qui ont en relation de proche ou de loin avec la sexualité.
00:08:11 Je ne vous apprends rien.
00:08:13 Donc, c'est toute la question.
00:08:15 C'est-à-dire qu'on l'a vu, et malheureusement on le voit encore parce que l'homophobie existe
00:08:20 encore, quoi qu'on en dise.
00:08:21 On l'a vu il y a 20-30 ans avec les questions d'homosexualité, comment il y a des gens
00:08:28 qui sont totalement arc-boutés contre cette attirance, cette orientation qui n'est encore
00:08:36 une fois qu'un ressenti et non pas quelque chose sur lequel on peut discuter.
00:08:41 - Eh oui.
00:08:42 C'est un vécu, c'est une façon d'être qui appartient à la personne propre.
00:08:47 C'est comme si on demandait...
00:08:48 C'est-à-dire, croire qu'un individu, de par son orientation ou par sa genralité, son
00:08:54 genre, va influencer quelqu'un.
00:08:56 Mais non.
00:08:57 Puis la preuve, il suffit de demander aux hétéros s'ils pourraient s'homosexualiser.
00:09:02 Ben non.
00:09:03 - Alors, ce qui est important dans ce qu'on vient de dire sur la question du ressenti,
00:09:08 c'est de maintenant faire un petit point quand même sur tout ce qui se passe avec les ados.
00:09:13 Parce qu'on sait très bien que lorsqu'on est ado, on peut avoir des tendances homosexuelles
00:09:17 et croire qu'on sera peut-être homo et finalement devenir hétéro.
00:09:20 Ou l'inverse.
00:09:21 Et c'est pareil avec la question trans.
00:09:24 Quand on est ado, on peut être mal dans son corps, avoir des ressentis qui peuvent laisser
00:09:28 penser qu'on n'est peut-être pas du bon sexe.
00:09:30 Attention, prudence, peut-être ne pas...
00:09:33 Enfin, moi je ne sais pas quel est votre point de vue, mais moi je suis assez d'accord sur
00:09:37 le fait qu'il ne faut peut-être pas trop écouter...
00:09:39 Enfin, on peut les écouter, si, bien sûr, mais pas trop commencer une transformation
00:09:45 avec des jeunes qui ont moins de 18 ans.
00:09:49 - Oui, le problème c'est que...
00:09:51 Si on a une personne trans, à la puberté, le problème c'est la secondarisation qui
00:10:00 va arriver.
00:10:01 Et du coup, la question, elle est "qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on permet une hormone
00:10:08 thérapie ou pas ?"
00:10:10 Et bien là, c'est pas moi qui vais répondre.
00:10:12 Les médecins d'ailleurs, il y a des centres, il y en avait un à La Pitié Selpétrière
00:10:18 pour les ados, justement, qui prenaient en charge les ados, pour réfléchir, enfin,
00:10:24 ou les accueillir et voir si on mettait en route ou pas une hormone thérapie.
00:10:28 Parce que, là, de plus en plus, il y a beaucoup de jeunes qui parlent plutôt de non-binarité,
00:10:36 par exemple.
00:10:37 Et là, ils vont pas forcément demander une hormone thérapie forte, une hormone thérapie
00:10:44 comme on donne pour une personne trans, et puis une transformation complète du corps.
00:10:50 Mais à nouveau, la non-binarité, du coup, ça peut être qu'il y a une mini-hormone
00:10:57 thérapie, mais les personnes trans, elles, elles vont avoir intérêt à ce que leur
00:11:01 hormone thérapie arrive vite pour empêcher les caractères secondaires de se développer.
00:11:07 - Bien sûr, les poils pour les hommes, les seins pour les femmes, etc.
00:11:09 - Et puis la stature pour les hommes, où ils vont prendre en masse musculaire, et puis
00:11:14 où ça sera plus difficile ensuite pour "passer".
00:11:17 - Oui, mais on sait à quel point c'est compliqué quand on a un âge pas encore tout à fait
00:11:23 défini, enfin je veux dire, peut-être qu'il y a même des gens adultes qui ne sont jamais
00:11:28 adultes, mais enfin je veux dire, c'est compliqué entre 10 et 25 ans, c'est très fluctuant
00:11:35 nos...
00:11:36 - C'est vrai, oui, oui, ça fluctue, c'est juste.
00:11:40 - Bon, en tout cas, c'est avec vos témoignages qu'on va avancer, et je vous en remercie par
00:11:44 avance parce que je sais que vous allez répondre présent, 0826 300 300, n'hésitez pas à
00:11:49 venir témoigner.
00:11:51 Sud Radio, parlons vrai.
00:11:54 Sud Radio, parlons vrai.
00:11:56 Bouygues Télécom.
00:11:58 14h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:12:03 - Eh bien nous sommes avec Marie-Laure Peretti, psychologue clinicienne, et on évoque la
00:12:09 question trans, question très à la mode, et d'ailleurs, je ne sais pas ce que vous
00:12:15 en pensez Frédérique, merci en tout cas de témoigner, le fait que ce soit très à la
00:12:20 mode, est-ce que c'est un plus pour vous ou un moins ?
00:12:21 - C'est un plus parce que ça permet une visibilité et ça permet de mieux expliquer ce qu'est
00:12:28 la transidentité aux gens, et effectivement, moins ils sont informés, plus ça leur fait
00:12:33 peur, et je vous dirais que peut-être que ça fait peur parce que je crois que le genre
00:12:41 est fluctuant dans tous les êtres humains, et que donc ça interpelle tout le monde dans
00:12:48 son corps intérieur.
00:12:50 - Absolument, vous avez raison.
00:12:52 Alors vous, vous êtes quoi ? Parce qu'on s'y perd parfois, dites-moi.
00:12:58 - Alors moi je suis un homme transidentitaire, depuis toujours, aussi loin que je me rappelle,
00:13:05 j'ai toujours eu des comportements de garçon, mais j'ai pris conscience, d'abord quand j'étais
00:13:12 jeune on ne parlait pas de transidentité, et j'ai pris conscience de ma transidentité
00:13:18 vers 50 ans en fait, et en voyant des émissions sur la transidentité, et donc au début je
00:13:28 trouvais que c'était des gens qui étaient quand même assez courageux de faire ces démarches,
00:13:33 et puis un jour je me suis rendu compte que j'étais concerné.
00:13:35 - Donc à la naissance vous aviez un sexe biologique de femme, et très vite vous vous
00:13:43 êtes senti garçon, c'est ça ?
00:13:47 - Toujours en fait.
00:13:48 - Toujours, dès le début ?
00:13:49 - Oui.
00:13:50 - Et aujourd'hui vous avez fait ce qu'il fallait pour ressembler le plus possible à un garçon,
00:13:56 enfin à un homme, pardon ?
00:13:57 - Alors moi j'ai fait partie de ces personnes transidentitaires qui ont eu trouvé le besoin
00:14:03 effectivement de transformer un petit peu les choses, donc moi j'ai un traitement hormonal,
00:14:09 en revanche je ne ferais pas d'opération biologique, entre autres parce que rien n'est
00:14:15 au point de ce côté-là.
00:14:16 - C'est très logiste.
00:14:17 - C'est-à-dire que vous ne vous ferez pas mettre un pénis pour parler proprement ?
00:14:22 - Voilà, tout à fait, oui.
00:14:24 - Mais peut-être que ce n'est pas forcément utile, parce que moi ce que j'ai remarqué,
00:14:28 Marie-Laure Peretti prenait la parole, surtout vous savez mieux les choses que moi sur ce
00:14:31 sujet, j'ai remarqué que ce n'était pas souvent des problèmes de sexualité finalement,
00:14:36 c'est vraiment des problèmes d'identité ?
00:14:37 - Je vous dirais que dans la mesure où moi je suis née homme transidentitaire et dès
00:14:45 mon premier souffle c'était le cas, et qu'en plus je ne me suis jamais intéressée aux
00:14:49 hommes, donc je ne pourrais pas parler en lieu et place d'autres personnes transidentitaires
00:14:58 qui par exemple ont été mariées, ont fait des enfants, vous voyez, chaque personne est
00:15:02 différente dans sa transidentité.
00:15:04 - Mais vous êtes attirée par des femmes donc ?
00:15:06 - Ah oui, bien sûr, exclusivement, oui.
00:15:09 - D'accord, et puis donc comme beaucoup de lesbiennes au fond, on se débrouille très
00:15:15 très bien sans pénis.
00:15:16 - Alors je vous dirais quand même que j'ai, étant jeune, j'ai cru être lesbienne, j'ai
00:15:22 été dans des milieux féministes et lesbiennes et je n'y étais absolument pas à ma place.
00:15:29 Je vous dirais que j'étais vraiment, en fait j'étais un homme au milieu des femmes et
00:15:35 je ne comprenais pas pourquoi elles me rejetaient, pourquoi je les dérangeais et par la suite
00:15:39 quand j'ai compris que j'étais transidentitaire, j'ai compris.
00:15:42 - Ça c'est intéressant ce que dit Frédéric, Marie-Laure Peretti, parce qu'on voit bien
00:15:46 qu'il y a l'identité et l'orientation et là on voit bien la frontière est peut-être
00:15:54 même encore plus forte que, enfin je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:15:59 - Oui, si, si.
00:16:00 Et une fois que finalement vous avez pu vous affirmer ou vous dire que vous étiez un homme
00:16:06 donc au milieu de femmes lesbiennes et donc vous ne vous sentiez pas bien, pas bien accueillie
00:16:12 ou vous ne vous sentiez pas à votre place ?
00:16:13 - Alors je vous dirais que d'abord il était hors de question qu'elles puissent m'accueillir
00:16:18 parce qu'il était hors de question d'accueillir un homme dans des mouvements féministes.
00:16:22 Moi en revanche je suis extrêmement féministe et c'est là qu'on peut rejoindre la question
00:16:28 de la réassignation des enfants, sachant que j'ai eu jusqu'à 51 ans un parcours, une
00:16:35 vie dans un corps de femme, un vécu de femme et que donc j'ai eu des combats de femmes
00:16:41 et je dirais même que je ne comprenais pas forcément très bien ce qui se passait dans
00:16:46 la tête d'un homme qui souvent m'énervait parce que je me disais "ils le font exprès
00:16:50 c'est pas possible" et maintenant que je suis sous traitement hormonal depuis environ
00:16:54 14 ans, je peux vous dire qu'un mec ne le fait pas exprès.
00:16:58 - Oui, la pulsion, ça ça me fait plaisir de l'entendre parce que je ne cesse de le
00:17:02 répéter que la pulsion masculine c'est une réalité quoi.
00:17:06 - La testostérone.
00:17:07 - Oui, oui.
00:17:08 - Tout à fait, oui.
00:17:09 - On y pense plus au sexe quand on est un homme que quand on est une femme.
00:17:16 - Oui, oui, tout à fait.
00:17:18 Et même avant d'ailleurs ma transidentité c'était le cas, avant ma réassignation et
00:17:25 c'est vrai que quand vous parlez de la façon dont un homme réagit dans son corps, c'est
00:17:31 ma façon d'être.
00:17:33 Et d'ailleurs c'est intéressant de pouvoir lire vos livres parce que ça éclaire sur
00:17:39 beaucoup de choses.
00:17:40 - Merci.
00:17:41 Qu'est-ce que vous avez envie de dire à ceux qui nous écoutent Frédérique ?
00:17:46 - Alors moi je vous dirais que c'est bien de témoigner mais ce que j'ai envie moi,
00:17:55 ce que j'aimerais c'est que par exemple tout un chacun se fasse des amis transidentitaires,
00:18:02 pas pour poser des questions mais pour fréquenter ses amis.
00:18:05 Et avec les années on commence à comprendre qui on est soi-même et qui sont les autres
00:18:12 personnes et qui sont les personnes transidentitaires.
00:18:16 - L'ouverture de l'amitié des personnes trans.
00:18:19 - C'est-à-dire que moi par exemple je voudrais vous demander, tout en appréciant beaucoup
00:18:26 le travail de Marie-Laure Peretti et en vous en remerciant, je me demande est-ce que vous
00:18:32 avez déjà eu la démarche de chercher un médecin, des médecins transidentitaires
00:18:37 pour témoigner dans les émissions que vous faites sur la transidentité ?
00:18:41 - La question est adressée à Brigitte ou à moi ? Parce que les émissions que j'ai
00:18:47 partagées avec Brigitte, il me semble Brigitte que vous accueillez des personnes trans directement.
00:18:53 - Oui, bien sûr.
00:18:54 - Donc pour Brigitte oui.
00:18:56 Et comme moi je participe quatre d'emmis émissions avec Brigitte du coup la réponse
00:19:02 est oui aussi.
00:19:03 - Oui Brigitte, vous avez déjà reçu des médecins transidentitaires ?
00:19:07 - Alors médecins non, mais je suis prête à en recevoir, j'ai pas de problème avec
00:19:11 ça.
00:19:12 Mais médecins transidentitaires non, je n'en connais pas d'ailleurs.
00:19:15 Si vous en connaissez vous transmettez-moi leurs coordonnées.
00:19:19 Alors ça veut pas dire que je les inviterais, je les inviterais s'ils sont bons à l'antenne.
00:19:24 Ce ne sera pas la question de leur...
00:19:27 Mais pourquoi pas oui.
00:19:28 D'ailleurs je reçois assez souvent Philippe Arlin qui a fait un très très beau livre
00:19:33 sur la question du genre, alors c'est pas sur la transidentité évidemment, qui est
00:19:39 sexologue.
00:19:40 Donc je suis, moi je pense que c'est une ouverture, la transidentité c'est une ouverture pour
00:19:49 chacun d'entre nous.
00:19:50 Mais je suis ouverte, donc envoyez-moi des noms si vous en avez.
00:19:57 Merci en tout cas.
00:19:58 Moi je me permettais de vous demander ça parce qu'en réalité je me demandais si vous
00:20:05 contactiez des médecins transidentitaires, s'ils oseraient témoigner ou s'ils préféraient
00:20:11 rester dans l'anonymat parce que la transidentité aujourd'hui telle qu'on la vit au quotidien,
00:20:16 c'est quand même une zone de non-droit.
00:20:18 C'est un petit peu comme l'homosexualité, on peut le dire mais peut-être pas à n'importe
00:20:24 qui, c'est vrai, vous avez raison.
00:20:26 Merci Frédéric, en tout cas on continue à donner la parole à ceux qui ont envie
00:20:31 de l'apprendre au 0826 300 300, à tout de suite.
00:20:33 Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ? 0826 300 300.
00:20:40 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:20:44 Marie-Laure Perretti est avec nous, nous évoquons la question trans et nous avons déjà eu
00:20:50 le témoignage de Frédéric et c'est maintenant Steph qui témoigne.
00:20:54 Bonjour Steph.
00:20:55 Bonjour Brigitte, bonjour Marie-Édouard.
00:20:57 Bonjour Steph.
00:20:58 Merci de témoigner.
00:21:00 Donc vous êtes dans le parcours de transformation, c'est ça ?
00:21:05 C'est ça, officiellement depuis 2015 et là je le continue encore.
00:21:14 Et donc vous êtes pour l'instant encore avec un physique masculin et vous voulez
00:21:24 acquérir un physique plus féminin, c'est bien ça ?
00:21:26 C'est le contraire, désolée.
00:21:27 Oh bah excusez-moi, j'avais une chance sur deux.
00:21:29 C'est vrai qu'on s'y perd quand même toujours un peu Marie-Laure, ça vous fait
00:21:34 rire parce que vous vous êtes plus habituée.
00:21:38 Oui, non, j'ai encore mon corps de femme, sauf de la poitrine que j'ai fait enlever
00:21:46 en 2019.
00:21:47 Et actuellement, même en tant qu'homme trans, je ne suis pas forcément quelqu'un
00:21:54 de commun car j'ai donné naissance il y a quelques mois.
00:21:58 Vous avez un enfant ?
00:22:01 Oui, on attendait d'en avoir un avant que j'attaque le traitement hormonal.
00:22:06 Oui, d'accord.
00:22:07 Oui, alors ça c'est intéressant parce que vous vous sentez homme mais malgré tout
00:22:14 vous avez eu envie d'avoir un enfant et donc comme vous aviez encore un corps de
00:22:19 femme c'était possible.
00:22:20 Et cet enfant, vous en avez eu envie en tant que père ou en tant que mère ?
00:22:24 En tant que parent.
00:22:27 Pour moi il n'y a pas spécialement de père ou de mère.
00:22:31 Je l'ai porté, excusez la question.
00:22:35 Cela dit, il y a des hommes qui rêveraient de porter un enfant ?
00:22:41 Oui, j'en ai rencontré beaucoup et ça m'a beaucoup aidé justement à avoir cette
00:22:47 idée parce qu'au début, il y a quelques années, c'était impossible à imaginer.
00:22:50 Je me mutilais donc j'avais peur que si je portais un enfant un jour, je pouvais atteindre
00:22:58 à sa vie.
00:22:59 J'avais peur que ça me rende fou et j'ai fini par accepter que j'étais nexe à
00:23:06 un corps, que je ne pourrais pas l'échanger, qu'il avait ses avantages et ses inconvénients
00:23:12 et qu'un de mes avantages c'est que je pouvais avoir un enfant.
00:23:17 Et du coup il a quel âge le petit ?
00:23:20 Il vient de naître.
00:23:21 Il vient de naître ?
00:23:22 Trois mois et demi.
00:23:23 Trois mois et demi.
00:23:24 D'accord.
00:23:25 Et donc vous avez attendu évidemment et maintenant vous êtes prêt à prendre tout ce qu'il
00:23:31 faut sur le plan hormonal pour accélérer la transformation de votre corps ?
00:23:35 J'ai vraiment hâte.
00:23:36 Vous avez fait un enfant tout seul ou vous êtes en couple ?
00:23:43 Non actuellement je suis en couple avec un homme.
00:23:45 Avec un homme, d'accord.
00:23:46 Et donc vous allez vous considérer comment par rapport à cet enfant ?
00:23:51 Biologiquement je suis sa mère mais socialement je serai son père.
00:23:57 D'accord donc il aura deux pères.
00:23:58 Oui.
00:23:59 Et qu'est-ce que vous allez lui dire parce que c'est peut-être bien quand même de
00:24:04 lui dire la vérité non ?
00:24:05 Enfin moi je serai pour la vérité.
00:24:07 Je sais qu'il y a des personnes qui ne seraient pas pour la vérité mais je pense que…
00:24:10 Je ne sais pas ce que vous en pensez Marie-Laure ?
00:24:12 Après c'est une question individuelle.
00:24:13 Moi aussi je suis à priori plus pour dire les choses.
00:24:17 Je ne sais pas si c'est la vérité mais dire les choses en tout cas.
00:24:19 Après je trouve que c'est très individuel mais vous Steph apparemment vous avez envie
00:24:22 de dire ce qu'il en est ?
00:24:23 Déjà de base je ne me présente pas comme un homme.
00:24:27 Je me présente comme un homme trans.
00:24:30 Ce n'est pas quelque chose que je cache.
00:24:32 Ce n'est pas quelque chose qui est lourd.
00:24:33 Je l'ai accepté mais après c'est peut-être pas ma condition après autant de temps.
00:24:40 Et donc mon enfant si un jour il y a la question de la reproduction etc.
00:24:49 Je lui dirai "moi je suis née fille mais j'ai préféré plus tard être un garçon".
00:24:56 Oui c'est la vérité que vous lui direz.
00:24:59 Parce que c'est la vérité.
00:25:04 Je vous pose une question qui pourrait paraître un peu piège mais je la pose parce que je
00:25:08 pense que c'est ce que pensent beaucoup d'auditeurs qui vous écoutent.
00:25:11 Vous avez été mal dans votre corps puisque vous êtes un petit peu starifié etc.
00:25:19 Est-ce que c'est dû au fait que vous ne vous sentiez pas bien dans ce corps de femme
00:25:28 justement ou est-ce que c'est parce que vous n'étiez pas bien, parce que peut-être
00:25:32 une enfance difficile ou des traumatismes ?
00:25:34 Alors en soi j'ai une famille qui a très très mal pris la nouvelle et du coup j'ai
00:25:43 cherché toutes les raisons possibles.
00:25:45 Et au final, moi je sais que depuis le plus jeune âge je me sens garçon.
00:25:52 Et je ne sais pas s'il y a une origine traumatique ou hormonale ou autre chose.
00:25:57 Non mais je ne vous parlais pas de l'origine de votre sentiment de ne pas être une femme,
00:26:02 je parlais de ce qui a fait que vous vous êtes fait du mal.
00:26:04 Ah du mal oui c'est par rapport à...
00:26:08 Oui je me griffais les seins, je me mutiais au niveau du sexe, donc oui c'était totalement
00:26:15 lié à la condition.
00:26:16 Bon bah donc là vous avez trouvé votre équilibre ?
00:26:23 Actuellement oui.
00:26:25 J'ai beaucoup de chance d'être avec un partenaire pour qui le genre c'est secondaire.
00:26:33 Il s'en fout même pour lui-même, il s'en fout.
00:26:37 Il est bien en tant qu'homme-fille, mais il n'y a pas de question de virilité, de
00:26:44 féminité.
00:26:45 On est ce qu'on est, on aime ce qu'on aime.
00:26:50 Et c'est surtout une question finalement de physiquement vers quoi je tends.
00:26:55 D'accord.
00:26:56 Vers quoi je veux aller.
00:26:57 Et donc vous êtes avec un homme entre guillemets "un vrai", excusez-moi je sais que ça peut
00:27:02 peut-être vous agacer ce que je dis puisque vous êtes en train d'essayer de devenir
00:27:07 homme.
00:27:08 Donc sexuellement il vous prend avec son pénis dans votre vagin ou pas ? Vous n'êtes pas
00:27:20 obligé de répondre si ça vous dérange.
00:27:21 Non ça ne me dérange pas du tout.
00:27:23 Mais en fait c'est juste que comme je disais entre nous il n'y a pas vraiment ces questions-là.
00:27:28 Et en fait on a découvert nos corps l'un l'autre en regardant s'ils nous plaisaient
00:27:33 ou pas.
00:27:34 Donc oui des fois on a des relations hétéros normées, des fois on a des relations qui
00:27:41 seraient plus sodomiques etc.
00:27:46 Et des fois c'est même juste le corps.
00:27:49 Oui bien sûr.
00:27:50 Parce que certaines personnes apprécient qu'on leur touche les oreilles, qu'on leur touche
00:27:56 les pieds.
00:27:57 Voilà on fait avec ce qu'on a.
00:27:59 Découverte des corps finalement.
00:28:01 Exactement.
00:28:02 De l'un de l'autre.
00:28:03 En tout cas il vous a fait un enfant de la manière la plus naturelle qui soit.
00:28:08 Alors naturelle pas tellement.
00:28:10 Non ? Ah bon ? Parce que de base je suis un perpil.
00:28:14 Et en fait l'année dernière j'ai fait un don d'obstit pour aider deux trois personnes
00:28:20 et c'est grâce à ce traitement hormonal que j'ai pu avoir une ovulation.
00:28:25 D'accord.
00:28:27 Mais c'est lui qui est le père génétique.
00:28:32 D'accord.
00:28:33 Eh bien merci de ce témoignage qu'il a aussi.
00:28:38 Merci.
00:28:39 Et pas habituel.
00:28:42 Eh bien oui.
00:28:43 C'est vrai.
00:28:44 Mais en même temps, écoutez, l'important c'est que encore une fois vous trouviez votre
00:28:50 identité et que vous soyez bien dans votre vie.
00:28:53 C'est tout ce qu'on peut vous souhaiter.
00:28:54 Merci beaucoup de ce témoignage.
00:28:57 On continue avec Guy qui est avec nous.
00:28:59 Bonjour Guy.
00:29:00 Oui bonjour Brigitte, bonjour Marénor.
00:29:01 Bonjour Guy.
00:29:02 Alors je vais vous poser une question évidemment par rapport au sujet du jour.
00:29:05 Guy, vous vous sentez homme 100% ou pas ?
00:29:08 Totalement 100% oui.
00:29:11 D'accord.
00:29:12 Et de temps...
00:29:14 Je continue sur la question du genre justement.
00:29:18 Qu'est-ce que vous auriez... qu'est-ce que vous pourriez aimer par exemple dans le fait
00:29:25 d'être une femme ? Alors j'ai compris que vous étiez 100% homme.
00:29:29 Je n'essaie pas de vous piéger.
00:29:30 Non, non, non.
00:29:31 Bien sûr.
00:29:32 Qu'est-ce qui pourrait vous tenter dans le fait que... chez les femmes ?
00:29:37 On va dire tout l'inverse de l'homme.
00:29:40 C'est-à-dire que ça peut ressentir une telle façon.
00:29:42 Ce qu'une femme peut ressentir par rapport à un homme, être à la place de l'autre,
00:29:46 c'est une curiosité.
00:29:48 Des fois il y a des femmes qui s'imaginent les hommes avec un pénis et tout ça.
00:29:53 Et bien là peut-être qu'est-ce que peut ressentir une femme face à un homme ?
00:29:57 Je vous remercie de cette réponse parce que je crois que c'est la réponse que tout être
00:30:03 qui est un petit peu trop dérangé par la question trans devrait se poser.
00:30:07 Vous allez vous faire rire Marie-Laure.
00:30:10 Mais non mais en même temps je trouve ça formidable d'abord que vous ayez répondu
00:30:13 aussi simplement, Guy.
00:30:15 Parce que finalement, je ne sais pas si ce n'est pas assez hétéro de réfléchir comme ça.
00:30:23 C'est-à-dire que ressentir les sensations de l'autre.
00:30:26 Je ne sais pas si les personnes trans, mais c'est à elles qu'il faudrait demander,
00:30:32 c'est ce ressenti-là qu'elles veulent avoir.
00:30:36 Je ne sais pas.
00:30:37 Oui, je comprends ce que vous dites.
00:30:39 Je pense que c'est assez normal en tant qu'hétéro purgeuse, si je puis dire.
00:30:45 On a ce fantasme de temps en temps d'être dans le corps de l'autre pour voir ce que
00:30:51 ça fait.
00:30:52 Et pour voir ce qu'on lui fait finalement.
00:30:54 C'est ça que vous voulez dire ?
00:30:56 Oui, c'est ça.
00:30:57 Oui, d'accord.
00:30:58 Bon, Guy, je vous pose une troisième question qui n'a strictement rien à voir.
00:31:02 Quelle serait votre position sexuelle préférée ?
00:31:05 Quoi ?
00:31:07 Je ne la connais pas celle-là.
00:31:10 Elle est comment cette position ?
00:31:12 Je dirais qu'il faut faire un mélange de différentes positions.
00:31:15 J'en ai pas une prédéfinie, une préférée.
00:31:19 C'est celle qui va donner le plus de plaisir et le plus de succès entre les deux corps.
00:31:23 Et ça peut être la levrette, ça peut être Andromaque, ça peut être le missionnaire.
00:31:27 Ça dépend vraiment du moment, de la personne, de ce qu'on ressent.
00:31:32 Vous n'êtes pas particulièrement obsédé par une position.
00:31:35 Non.
00:31:36 Très bien.
00:31:38 Vous pouvez poser une question à Marie-Laure.
00:31:40 Elle nous écoute.
00:31:41 Alors oui, petite question.
00:31:43 J'allais employer un mot qui n'était pas joli, genre phénomène de mode, façon de parler.
00:31:49 Mais le fait de parler davantage de tout ça, je ne sais pas très bien.
00:31:54 Et quand j'écoutais des témoignages, ce n'est pas évident à les entendre.
00:31:57 Et je pense que personne ne pourrait témoigner comme ça.
00:31:59 Et quand j'écoutais la intuition, moi j'ai deux enfants, deux garçons.
00:32:04 Donc je ne sais pas ce que ça donnera à l'adolescence tout ça.
00:32:08 Mais est-ce que justement, à travers les réseaux sociaux, les médias, tout ça,
00:32:12 est-ce qu'on ne peut pas s'essayer d'être influencé par des choses qu'on ne désire pas forcément, ou inversement ?
00:32:17 Déjà vous, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:32:21 Est-ce que vous pensez pouvoir être influencé par un réseau social, un média ?
00:32:26 Alors, ça va dépendre des sujets, bien sûr.
00:32:29 On peut s'essayer d'être influencé, bien évidemment, sur des sujets.
00:32:31 Oui, sans aucun problème.
00:32:33 Après, quand on a ses propres avis, on est moins influençable.
00:32:36 Mais je pense que tout au long de la vie, on ne se laisse pas forcément influencé ou impacté.
00:32:41 Oui. Parce que la question finalement, c'est de se demander si les réseaux sociaux,
00:32:46 les réseaux sociaux ou autres, enfin médias peut-être,
00:32:50 influenceraient une personne au point qu'elle transitionnerait.
00:32:55 C'est ça.
00:32:58 Ou alors les discussions, le fait que ce n'est pas forcément que les réseaux sociaux,
00:33:01 mais de se dire, voilà, par les personnes qu'on peut côtoyer au quotidien,
00:33:05 à l'école, j'en sais rien ou autre, il y a des possibilités.
00:33:08 Maintenant, comme des fois, j'entends beaucoup aussi des binaires, non-binaires,
00:33:11 des gens qui ne se définissent pas, tout simplement,
00:33:13 et on en entend de plus en plus.
00:33:14 Et je trouve ça génial pour ces personnes-là qui a pu enfin, je veux dire, exister.
00:33:20 C'est moche à dire, mais c'est comme les homosexuels à une époque.
00:33:23 Voilà, c'était caché.
00:33:24 Et maintenant, ça existe, entre guillemets,
00:33:27 même si ce n'est pas joli les termes que je dis,
00:33:29 il y a toute une période.
00:33:31 Et puis après, il y en a des gens qui vont se dire,
00:33:33 moi je suis gay-friendly, moi je suis trans-friendly.
00:33:36 Il n'y a qu'un seul temps.
00:33:38 Et après, quand on arrive, quand l'adolescence arrive,
00:33:40 et qu'on veut éventuellement se positionner,
00:33:43 est-ce que par les relations, tout ça, parfois,
00:33:46 ce n'est pas plus compliqué, je ne sais pas ?
00:33:48 En fait, c'est quasiment finalement une évolution du monde.
00:33:52 Le monde d'hier n'est pas celui d'aujourd'hui qui ne sera pas celui de demain.
00:33:56 En fait, ça change tout le temps.
00:33:58 Les représentations qu'on a, ce qui se passe dans le monde.
00:34:01 Vous voyez, l'homosexualité était illégale, interdite, et même punie.
00:34:06 Et puis en 1991, je crois, en France,
00:34:10 l'homosexualité n'a plus été considérée comme...
00:34:13 - Je crois que c'est 1982. - Ou 1982, d'accord.
00:34:16 Et puis elle a été dépénalisée,
00:34:18 et on a arrêté de la considérer comme une dégénérescence.
00:34:22 Et en France, la transidentité, c'est en 2010
00:34:25 qu'on est sorti des maladies, vous voyez...
00:34:28 - Psychiatriques. - Psychiatriques.
00:34:30 Donc ça veut dire que les choses changent.
00:34:32 Qu'on en parle aujourd'hui de façon plus ouverte,
00:34:37 est-ce que, du coup, ça veut dire qu'il y a un impact sur tout le monde ?
00:34:43 En tout cas, les gens, les jeunes, en entendent parler.
00:34:46 - Au début de l'émission, on a parlé, Brigitte a évoqué,
00:34:51 le fait que l'adolescence était une période qui fluctuait.
00:34:54 Parce qu'il y a beaucoup de bouleversements qui arrivent à l'adolescence.
00:34:57 Alors qu'il puisse y avoir, par exemple,
00:35:00 ce se dire non-binaire,
00:35:03 cette labilité-là peut être continuée,
00:35:10 et puis elle peut aussi, éventuellement,
00:35:12 comme dans toute période d'adolescence, s'arrêter.
00:35:15 Vous voyez ?
00:35:17 Je ne crois pas qu'on puisse se dire trans
00:35:23 et continuer de se dire trans.
00:35:25 - À cause des réseaux sociaux ?
00:35:27 - Voilà.
00:35:28 C'est possible qu'on le dise, qu'on se sente trans,
00:35:32 et que ça le soit, et puis c'est possible qu'on le dise et que ça ne le soit pas.
00:35:37 Ou que ça soit autre chose, peut-être de la non-binarité.
00:35:40 - Comme l'homosexualité, d'ailleurs.
00:35:42 Je ne pense pas qu'on pense qu'on est homosexuel,
00:35:44 parce qu'on parle plus de l'homosexualité aujourd'hui.
00:35:47 Bien sûr, Guy, il y aura toujours l'exception,
00:35:51 c'est-à-dire une personne qui va penser qu'elle est trans
00:35:54 parce qu'elle est influencée par des proches ou les réseaux sociaux.
00:35:58 Mais je dirais que c'est comme celui qui va tomber de son balcon
00:36:02 en pensant qu'il va voler parce qu'il a vu Superman.
00:36:05 C'est l'exception, mais pratiquement tous les enfants qui ont vu Superman
00:36:09 n'ont pas cru qu'ils étaient capables de voler.
00:36:11 Vous voyez, Guy, je pense que sur des choses aussi profondes que l'identité,
00:36:16 parce que c'est quand même quelque chose de très profond,
00:36:18 ce sentiment d'identité, c'est-à-dire d'être homme ou d'être femme.
00:36:22 Je ne pense pas que ça puisse être influencé par les réseaux sociaux.
00:36:27 Mais encore une fois, peut-être que je me trompe.
00:36:32 - Moi non plus, je ne sais pas.
00:36:34 Mais peut-être à nouveau ces changements de monde aussi.
00:36:38 Oui, il y a des changements dans le monde.
00:36:42 "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve",
00:36:44 disaient les présocratiques.
00:36:45 C'est ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:36:48 qu'est-ce que le masculin, qu'est-ce que le féminin ?
00:36:51 Peut-être que ça a bougé par rapport à nous, notre époque.
00:36:56 - C'est clair, c'est sûr.
00:36:59 - Aujourd'hui, c'est les jeunes, comment ils se définissent ?
00:37:04 Et du coup, il y a la non-binarité.
00:37:06 - Ça c'est clair, parce que c'est un phénomène très nouveau
00:37:10 qui va faire bouger un peu la société.
00:37:14 Pour l'instant, c'est difficile de dire comment elle va bouger.
00:37:17 En tout cas, merci Guy, merci de votre ouverture d'esprit,
00:37:21 parce qu'on l'entend.
00:37:22 Et pour un hétéro homme 100%, bravo.
00:37:26 Allez, on fait une petite pause et c'est Delphine
00:37:28 qui va témoigner dans un instant,
00:37:29 qui vit avec une personne transgenre, justement.
00:37:33 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:37:36 Tu passes à Bloy.
00:37:37 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:37:43 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:37:47 Marie-Laure Perretti est avec nous, nous évoquons la question trans.
00:37:51 C'est intéressant, Marie-Laure Perretti,
00:37:53 parce qu'on avait abordé ce sujet il y a quelques mois déjà
00:37:56 et on avait eu beaucoup de témoignages,
00:37:59 et cette fois-ci aussi, donc c'est peut-être...
00:38:03 Alors, encore une fois, cette émission, sans doute,
00:38:05 on en a plus que dans la société,
00:38:08 mais ça montre bien que c'est présent quand même.
00:38:10 Tout à fait, oui, oui.
00:38:11 Oui, on en parle, les gens en parlent,
00:38:13 on voit des films avec des personnes trans,
00:38:15 des actrices trans.
00:38:17 C'est bien.
00:38:18 Delphine, bonjour.
00:38:19 Bonjour.
00:38:21 Merci de témoigner.
00:38:22 Je vous en prie, c'est moi qui vous remercie de m'accueillir.
00:38:26 Bonjour Marie-Laure et bonjour Brigitte.
00:38:28 Donc vous, vous êtes une femme,
00:38:30 dans votre identité biologique et dans votre genre,
00:38:36 mais vous vivez avec une personne trans, c'est ça ?
00:38:39 Exactement.
00:38:40 Moi, j'aime la même personne depuis...
00:38:45 C'était 2003,
00:38:47 donc ça fait 21 ans cette année.
00:38:50 21 ans qu'on vit ensemble,
00:38:52 20 ans qu'on sera mariés,
00:38:55 et ma vie est étonnamment normale.
00:38:59 Non, c'est...
00:39:03 Moi, j'avais envie de témoigner surtout pour dire qu'avant toute chose,
00:39:08 quand on vit avec une personne trans,
00:39:10 on vit avec une personne...
00:39:12 Ce qui me gêne parfois dans cette question de la transidentité,
00:39:18 c'est qu'on est très focus sur la sexualité
00:39:21 et beaucoup moins sur la personne.
00:39:24 Oui, je crois qu'une personne est en dessous.
00:39:28 Oui, oui, et c'est d'autant plus stupide
00:39:30 qu'en plus, ce n'est pas réellement la question, la sexualité.
00:39:34 C'est vraiment...
00:39:36 C'est d'ailleurs souvent des personnes qui ont une sexualité
00:39:38 peut-être moins importante.
00:39:41 Plus en détail.
00:39:42 Oui, bien sûr, mais il y a quand même des personnes trans
00:39:45 qui n'ont pratiquement pas de sexualité.
00:39:47 Un peu, oui.
00:39:48 Par la force des choses, parfois.
00:39:51 Parfois, oui, sans doute.
00:39:52 C'est-à-dire, pour avoir...
00:39:54 Par l'intermédiaire de mon mari,
00:39:57 croisé d'autres personnes qui étaient en transition comme lui.
00:40:01 Alors pas forcément dans le même sens,
00:40:04 je devrais dire, pas forcément...
00:40:06 Hommes...
00:40:08 Enfin, femmes à hommes, mais plutôt hommes à femmes.
00:40:12 Parfois, pour certaines personnes, c'est une souffrance.
00:40:15 Parce qu'elles aimeraient pouvoir avoir une vie sexuelle,
00:40:19 mais compte tenu de la transition,
00:40:23 elles ne se l'autorisent pas.
00:40:25 Oui, oui.
00:40:26 Parce qu'elles veulent offrir quelque chose de parfait à l'autre.
00:40:29 Et comme elles, elles ne sont pas en accord
00:40:33 avec l'image qu'elles ont d'elles-mêmes,
00:40:36 du coup, aller l'offrir ou le partager à quelqu'un d'autre,
00:40:40 c'est compliqué.
00:40:41 C'est très juste ce que vous dites.
00:40:43 Ne pas être en accord avec ce qu'on vit,
00:40:45 ce qu'on se ressent de soi.
00:40:48 En tout cas, moi, pour être une femme qui suis née,
00:40:52 qui me reconnaît dans le genre féminin
00:40:54 et qui vit avec un sexe de femme,
00:40:56 et malgré une histoire un peu, on va dire, caillouteuse,
00:41:00 je suis aujourd'hui bien intégrée dans mon corps de femme,
00:41:04 et je vis bien ma sexualité féminine.
00:41:07 D'ailleurs, j'en profite pour présenter mes vœux à Brigitte
00:41:12 et la remercier pour ses émissions,
00:41:14 parce que je pense qu'elle y participe largement.
00:41:16 Merci.
00:41:17 En tout cas,
00:41:18 même parfois, moi, le rythme quotidien me nourrit.
00:41:24 Donc, merci.
00:41:25 Merci à vous, Delphine, de votre fidélité.
00:41:28 Voilà, et je crois que
00:41:31 on a besoin d'intégrer son corps pour pouvoir...
00:41:38 On ne parle bien que de ce qu'on connaît bien.
00:41:41 Donc, quand on n'est pas à l'aise avec soi,
00:41:44 être à l'aise avec l'autre, c'est compliqué.
00:41:46 Ca peut être compliqué.
00:41:47 Et donc, réduire, pour en revenir à ce que je disais en début de discussion,
00:41:52 réduire une personne à son genre,
00:41:59 et peut-être à sa sexualité, par le biais de raccourcis,
00:42:02 c'est dommage.
00:42:04 Voilà, s'il n'y a qu'un témoignage que je peux faire, c'est celui-là.
00:42:07 Je crois profondément que,
00:42:10 quelle que soit l'orientation sexuelle d'une personne,
00:42:13 qui aujourd'hui, d'ailleurs, peut changer dans la vie,
00:42:16 parce que même quand on est profondément hétérosexuel,
00:42:19 on peut avoir, à un moment donné de sa vie, un penchant homosexuel,
00:42:22 puis revenir...
00:42:23 On voit que tout un tas de pratiques existent.
00:42:25 Oui, ça peut être très mobile.
00:42:28 Oui, on le voit de plus en plus, justement, grâce à cette ouverture.
00:42:31 Delphine, vous restez avec nous, parce que j'ai une question importante à vous poser,
00:42:36 et je la poserai après les infos.
00:42:40 Je vous demande jusqu'à qui vous avez aimé il y a 20 ans,
00:42:43 quelle personne vous avez aimé il y a 20 ans.
00:42:45 Je suis sûre que vous saurez y répondre très très bien.
00:42:47 Et puis, je vous donne la petite devinette aussi, Marie-Laure Parity,
00:42:50 je l'ai choisie exprès pour vous.
00:42:51 Quand une femme rentre, qu'est-ce qui caractérise son chien et son amant ?
00:42:56 Vous pourrez me donner la réponse suite après les infos.
00:43:00 Et puis, je vous invite vous aussi à témoigner,
00:43:03 quel que soit votre avis, quel que soit votre vécu,
00:43:05 au 0 826 300 300.
00:43:07 A tout de suite.
00:43:08 Sud Radio.
00:43:09 Parlons vrai.
00:43:10 Parlons vrai.
00:43:11 Sud Radio.
00:43:12 Parle.
00:43:13 Sud Radio, il est 15h.
00:43:14 Sud Radio.
00:43:17 Parlons vrai.
00:43:19 Les infos, nous retrouvons Elsa Ruault.
00:43:22 Bonjour, des renforts envoyés dans les prochaines heures à la Réunion,
00:43:25 frappés par un cyclone.
00:43:27 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, indique que près de 150 personnels
00:43:30 de la sécurité civile, des gendarmes, ainsi que des agents de nudistes,
00:43:34 seront déployés dès la réouverture de l'aéroport.
00:43:37 L'île est repassée en alerte rouge ce matin.
00:43:39 Les secours peuvent intervenir, mais la population doit rester confinée.
00:43:42 Une victime est à déplorer dans l'ouest, à Saint-Gilles.
00:43:45 Des dégâts importants également sur l'île Maurice,
00:43:47 alors que le cyclone se rapproche des côtes de l'île voisine,
00:43:50 dans l'océan Indien.
00:43:51 Elle dénonce des attaques personnelles.
00:43:53 Première réaction de la ministre de l'Éducation nationale ce matin,
00:43:56 Amélie Oudéa Castera, qui a défendu le choix de privilégier
00:44:00 le bien-être de ses enfants, et qui dit croire en l'école publique.
00:44:03 La ministre, tout juste nommée à la place de Gabriel Attal,
00:44:06 devenue Premier ministre, est accusée de mensonge
00:44:09 par une partie de l'opposition, après ses explications
00:44:12 sur la scolarisation de ses enfants dans le privé.
00:44:15 Bonne nouvelle pour les épargnants.
00:44:17 Ce début 2024, le livret d'épargne populaire restera le livret d'épargne
00:44:21 avec le taux de rémunération le plus élevé.
00:44:23 Il sera de 5% pour les six prochains mois,
00:44:25 a annoncé Bruno Le Maire aujourd'hui.
00:44:27 Quant au livret A, pas de changement.
00:44:29 Le produit d'épargne le plus détenu par les Français
00:44:32 est maintenu à un taux de rémunération de 3%.
00:44:34 Le Dakar, la septième étape et la victoire de Kevin Benavides
00:44:38 chez les motards.
00:44:39 L'américain Ricky Brabec reste leader au classement général.
00:44:43 Côté voiture, c'est le Suédois Mathias Ekström qui s'est imposé.
00:44:46 Sébastien Loeb a de nouveau perdu du temps.
00:44:49 Après une crevaison et une erreur de navigation,
00:44:51 il est à près de 25 minutes du leader Carlos Sainz.
00:44:54 Et puis la chanson a été dévoilée tout à l'heure, jusqu'au dernier.
00:44:58 C'est le nouveau single des Enfoirés, disponible depuis aujourd'hui.
00:45:01 Chanson originale écrite et composée par Icare et Patrick Bruel.
00:45:05 Les Enfoirés qui démarrent leur tournée pour les Restos du Chœur ce mercredi,
00:45:08 avec 7 concerts prévus à Bordeaux.
00:45:10 Et parmi les nouveaux artistes qui seront dans la bande cette année,
00:45:13 Gaëtan Roussel, Santa la chanteuse d'Iphone Iphone
00:45:16 ou encore le danseur étoile Guillaume Diop.
00:45:19 C'est la fin de ce Flash, très bon après-midi.
00:45:21 Nous sommes aujourd'hui avec Marie-Laure Peretti
00:45:28 et nous parlons de la question trans,
00:45:31 transidentité et non pas transsexualité,
00:45:34 comme c'était le cas il n'y a même pas 20 ans,
00:45:38 on parlait de transsexualité il me semble.
00:45:40 - Ben oui, en tout cas, je me rappelle quand,
00:45:43 1990-1900, jusqu'en 2005,
00:45:46 puisque ma thèse, je n'ai pas pu utiliser le terme transgenre, justement.
00:45:50 Je l'ai souligné, j'ai dit qu'il fallait arrêter de parler de trans.
00:45:54 On nous disait le terme transsexualisme,
00:45:56 et transsexualité, et c'est non.
00:45:59 Parce que ça focalise sur l'asexualité,
00:46:01 alors que ce n'est pas le cas, c'est pas ça la question.
00:46:04 - C'est normal que les choses soient encore un peu confuses pour beaucoup de gens,
00:46:07 vu que le terme est très très récent.
00:46:10 Alors d'abord, la réponse à ma devinette,
00:46:13 quand la femme entre, qu'est-ce qui caractérise son chien et son amant ?
00:46:16 - Alors, le chien, c'est pas compliqué,
00:46:18 50 fois par jour, vous sortez,
00:46:21 vous rentrez chez vous, 50 fois par jour,
00:46:23 le chien vous embrasse, vous saute, vous accueille.
00:46:29 L'amant ? 50 fois par jour, vous sortez ?
00:46:33 Peut-être l'amant.
00:46:35 - En fait, non, c'est tout simplement que quand la femme rentre,
00:46:39 le chien et l'amant ont la queue qui bouge.
00:46:42 C'est juste ça.
00:46:44 Delphine, oui, en général, les devinettes sont là pour faire rire,
00:46:49 vous savez, Marie-Laure, c'est pas des questions hautement philosophiques.
00:46:52 - D'accord.
00:46:53 - Delphine, j'avais envie de vous poser une question,
00:46:55 parce que vous rencontrez donc votre mari,
00:46:58 puisque j'ai compris que vous étiez mariée il y a 20 ans,
00:47:01 qui avait donc une apparence encore plus féminine qu'il ne l'a aujourd'hui.
00:47:05 Et de qui vous tombez amoureuse ?
00:47:08 - De mon mari.
00:47:10 - Oui, j'ai bien compris.
00:47:13 - Alors, comment vous dire...
00:47:15 - Qu'est-ce qui fait que vous tombez amoureuse de cette personne ?
00:47:20 C'est intéressant, parce que vous avez forcément eu sous les yeux
00:47:25 une apparence physique qui a changé pendant 20 ans,
00:47:28 et ça, c'est intéressant.
00:47:30 C'est pour ça que j'essaye de comprendre de qui vous tombez amoureuse.
00:47:35 - Alors, différent de ce pas tant que ça,
00:47:37 parce que quand je l'ai rencontrée,
00:47:39 mon mari était dans une phase qu'on appelle la transition,
00:47:43 qui venait de commencer.
00:47:45 Il avait juste vécu l'ablation.
00:47:48 En fait, non, je l'ai partagé avec lui.
00:47:50 Au moment où on s'est rencontrés, j'ai partagé avec lui la mastectomie,
00:47:53 donc l'ablation des seins, pour avoir une poitrine d'homme.
00:47:57 Et puis après, il y a eu tout ce qui concerne vraiment
00:48:00 la transformation du sexe à part entière.
00:48:04 Mais moi...
00:48:06 Mais extérieurement, c'est quelqu'un qui avait les cheveux courts,
00:48:09 alors qu'il était beaucoup plus rond au niveau du visage
00:48:12 et au niveau du corps que ce qu'il est aujourd'hui.
00:48:15 Et bon, alors comme il se bandait la poitrine,
00:48:18 au niveau de la poitrine, c'était pas très...
00:48:20 - C'était pas visuel.
00:48:22 - Et après, au niveau des fesses, j'ai envie de dire,
00:48:25 peut-être les choses... Il avait les fesses plus rondes
00:48:27 que ce qu'il les a aujourd'hui, et le buste moins droit.
00:48:30 Mais après, avec la particularité que...
00:48:34 Moi, l'homme que j'aime aujourd'hui,
00:48:37 c'est l'homme qu'il a toujours été.
00:48:39 C'est-à-dire que depuis tout petit, il se ressent masculin.
00:48:42 Et il a toujours pris des apparences masculines.
00:48:45 C'est quelqu'un... Alors, on s'est vu grandir ensemble,
00:48:48 avec des coupures, parce que moi, je suis partie aux Etats-Unis à l'étranger.
00:48:51 Mais on s'est vu grandir, et il a toujours eu,
00:48:54 extérieurement, des vêtements de garçon, une attitude de garçon...
00:48:58 - Donc vous le reconnaissez, en fait, aujourd'hui, toujours ?
00:49:01 - Aujourd'hui, c'est...
00:49:03 La même personne. Alors...
00:49:05 - Oui, oui, la même personne, ça, oui.
00:49:07 - La même personne, mais en mieux, parce que...
00:49:09 Forcément, comme lui, il va vers plus de lui-même,
00:49:12 puisque lui, depuis toujours, en fait,
00:49:14 aujourd'hui, vous le questionneriez,
00:49:16 et vous l'auriez rencontré il y a 20 ans,
00:49:18 il vous dirait "je suis toujours la même personne".
00:49:20 - Hum hum.
00:49:21 - À tel point que c'en est même parfois compliqué,
00:49:23 parce qu'il y a certains changements physiologiques,
00:49:26 qui sont liés à la transformation,
00:49:29 qu'il a du mal, même, lui,
00:49:31 à intégrer comme pouvant être un changement,
00:49:34 tellement nativement, il est un homme.
00:49:36 - Oui, puis les changements se font petit à petit,
00:49:38 de toute façon, c'est pas du jour au lendemain...
00:49:40 - Oui, c'est super progressif.
00:49:42 - La première fois que vous le voyez,
00:49:44 vous voyez un homme,
00:49:46 ou vous voyez un personnage indéfini ?
00:49:49 - La première fois que je le vois,
00:49:51 je vois un garçon, en sachant que,
00:49:54 comme on s'est connu depuis tout petit,
00:49:56 je sais très bien que son prénom est un prénom de fille.
00:49:58 - D'accord.
00:49:59 - Donc je vois un homme qui s'appelle Cindy.
00:50:01 - Hum hum.
00:50:03 - Si on veut être très factuel,
00:50:05 c'est comme ça que ça s'est passé.
00:50:08 En sachant que c'était son histoire,
00:50:11 et en s'en connaître tous les détails
00:50:14 et tout le parcours.
00:50:16 - Hum hum.
00:50:17 - Mais c'est de cette personne-là
00:50:19 que je tombe amoureuse.
00:50:21 Et puis, avec le temps,
00:50:23 j'ai envie de dire,
00:50:25 ça fait comme une plante,
00:50:27 comme une graine plantée en terre.
00:50:29 C'est-à-dire que, voilà,
00:50:31 d'un pas à l'autre,
00:50:33 la personne se développe.
00:50:35 Alors bien sûr, tout à chacun change aussi.
00:50:37 Nous aussi, on évolue de nous-mêmes, c'est humain.
00:50:39 Mais avec la spécificité du combat.
00:50:45 Et je tiens à ce mot-là pour lui,
00:50:47 parce que c'est vraiment des démarches
00:50:50 qui embarquent la totalité de la personne
00:50:53 et même de la famille.
00:50:55 Après, quand on construit les choses
00:50:58 et qu'on vit avec une personne trans
00:51:01 qui vraiment n'est pas née dans la bonne enveloppe...
00:51:04 Alors je ne veux pas dire qu'il y a des vrais trans
00:51:06 et des faux trans, pas du tout.
00:51:08 Mais c'est pour ça que je trouve
00:51:10 que la notion de transgenre ou transidentité,
00:51:13 et encore, transgenre est plus vrai,
00:51:16 enfin, je ne sais pas,
00:51:17 mais je pense que transgenre ou transidentité
00:51:19 est plus juste que transsexuel.
00:51:21 - Bien sûr.
00:51:22 - Ça vient d'une personne et pas d'un sexe.
00:51:24 - Oui, bien sûr.
00:51:25 - Et il faut pouvoir donner à ces personnes-là...
00:51:28 Je veux dire, alors moi, j'ai un parti pris peut-être
00:51:32 et très certainement,
00:51:33 parce que c'est le parcours de mon mari,
00:51:35 mais au-delà de toute question de sexe,
00:51:38 je pense que ce qui est important,
00:51:40 c'est d'intégrer la totalité de la personne
00:51:43 et de ne pas faire de ces histoires de sexualité
00:51:46 une histoire de mode.
00:51:48 Voilà.
00:51:49 Il faut que ça reste quelque chose
00:51:51 qui soit dans la totalité,
00:51:53 dans quelque chose qui est très...
00:51:56 interne, en fait.
00:51:58 Ce que je crains avec le temps,
00:51:59 c'est que ces questions de sexualité
00:52:01 deviennent des problèmes légers.
00:52:02 Il ne faudrait pas qu'on fasse de quelque chose
00:52:04 qui peut être un vrai malaise,
00:52:06 parce qu'il y a des personnes,
00:52:08 parfois très âgées,
00:52:09 qui n'ont seulement donné cette possibilité-là,
00:52:12 alors qu'elles le sont depuis tout le temps,
00:52:14 et puis d'autres qui le savent depuis très petit.
00:52:17 Et quand on a la chance de côtoyer ces personnes-là,
00:52:21 on se rend compte de tout le travail que ça...
00:52:25 Et c'est pour ça que pour moi,
00:52:26 ce sont des questions qu'il ne faut pas prendre à la légère.
00:52:28 Ça, c'est évident.
00:52:29 Mais alors Delphine,
00:52:30 on imagine bien que vous en côtoyez plus que moi, par exemple,
00:52:35 puisque forcément, vous êtes aussi très liée à tout ça.
00:52:40 Est-ce que...
00:52:43 Vous avez parlé de personnes âgées.
00:52:45 Est-ce qu'il y a des personnes qui...
00:52:47 Moi, je n'y crois pas beaucoup,
00:52:48 mais je vous pose la question,
00:52:49 et je la pose à Marie-Laure.
00:52:50 Est-ce qu'il y a des personnes qui, par exemple,
00:52:52 vers 60, 70 ans,
00:52:54 découvrent qu'ils ne sont peut-être pas dans le bon genre ?
00:52:59 - Alors, juste avant...
00:53:01 Marie-Laure, je me permets.
00:53:02 - Oui, Delphine.
00:53:03 - Juste avant...
00:53:05 Alors, nous, on a rencontré avec mon mari
00:53:07 un monsieur qui est donc devenu une dame
00:53:10 et qui avait l'impression de l'avoir été toute sa vie.
00:53:13 Et ce jour-là, il avait 57 ans.
00:53:15 - D'accord, mais il avait...
00:53:16 - Alors, ce n'est pas très, très vieux,
00:53:17 mais il avait déjà eu une petite soeur.
00:53:19 - Oui, mais il avait l'impression depuis toujours d'être...
00:53:22 - Oui, mais il ne faut pas oublier une chose.
00:53:24 C'est que, par exemple, là, vous racontez, Delphine,
00:53:28 vous mentionnez une personne de 57 ans.
00:53:30 Ça m'est arrivé de rencontrer,
00:53:32 c'était en 1997, 99,
00:53:37 une des personnes de 70 ans.
00:53:40 Mais on parle qui osait enfin, 70 ans,
00:53:45 osait enfin dire "ça y est".
00:53:47 Mais en fait, non, ce n'est pas André,
00:53:49 c'est ou Bernard, c'est Timon, peu importe.
00:53:52 Oui, voilà.
00:53:53 Mais on parle d'une autre époque, quelque part.
00:53:57 - Non, mais moi, ma question, c'était justement,
00:53:59 est-ce qu'on peut découvrir,
00:54:01 parce qu'on sait, par exemple,
00:54:03 on peut découvrir finalement une attirance homosexuelle,
00:54:06 une orientation homosexuelle,
00:54:09 après 40 ans, par exemple,
00:54:11 alors qu'on a eu une vie tout à fait hétéro
00:54:14 et qu'on n'imaginait pas qu'on avait...
00:54:16 Bon, donc, je pose la question,
00:54:18 est-ce qu'on peut découvrir une question trans
00:54:23 après 45, 50 ans ?
00:54:25 C'est ça, ma question.
00:54:26 - D'accord.
00:54:27 - Mais moi, je ne sais pas,
00:54:29 donc je vous pose la question.
00:54:30 - Moi non plus, je ne sais pas.
00:54:31 Je me dis que si on peut découvrir
00:54:35 qu'on a une orientation homo
00:54:37 alors qu'on a cru qu'on était hétéro,
00:54:39 je ne sais pas pourquoi,
00:54:40 on ne pourra pas découvrir que finalement, on est...
00:54:43 - Si, parce que je pense quand même
00:54:44 que notre sexualité est plus fluctuante
00:54:48 et plus labile,
00:54:49 j'aime bien ce terme, c'est vrai, oui, c'est joli,
00:54:52 que notre question d'identité, me semble-t-il.
00:54:55 Mais c'est pour ça que je pense que Delphine a raison,
00:54:58 il ne faut pas parler de sexualité
00:54:59 quand on parle de questions de genre.
00:55:01 - Ah bah, complètement, bien sûr.
00:55:02 - Mais j'ai l'impression que la question d'identité,
00:55:04 elle est quand même plus profonde, plus juste, plus...
00:55:08 - Mais si on parle de, par exemple, la non-binarité,
00:55:11 si on s'apercevait que dans ce monde vers lequel on va,
00:55:16 tout va être plus fluide à ce moment-là,
00:55:18 peut-être que ce sera plus, là aussi, labile
00:55:21 et qu'on pourra passer, peut-être,
00:55:25 enfin je dis ça, je n'en sais rien, Brigitte,
00:55:26 d'un genre à l'autre...
00:55:27 - Oui, mais quand on entend les jeunes ados parler de bi,
00:55:33 c'est pas...
00:55:34 Généralement, ils n'ont pas trop de problèmes
00:55:37 forcément de transidentité.
00:55:39 - Ils parlent surtout beaucoup de non-binarité, là, aujourd'hui.
00:55:43 - Oui, ils sont...
00:55:45 - Ils se disent non-binaires.
00:55:46 - Oui, bien sûr, mais dans l'ensemble,
00:55:48 quand on voit les enquêtes, les sondages,
00:55:50 ils savent très bien qu'ils sont nés hommes ou nés femmes
00:55:54 et c'est pas tellement ça la question,
00:55:55 sauf qu'ils veulent pouvoir avoir la...
00:55:59 Enfin, ils veulent intégrer la notion de genre en eux,
00:56:03 c'est-à-dire que c'est pas parce que je suis une femme
00:56:04 que je dois avoir des enfants,
00:56:06 c'est plus des revendications de cet ordre-là.
00:56:08 - Pour certains, c'est pas seulement ça,
00:56:11 c'est aussi...
00:56:12 Delphine, je sais pas si vous fréquentez des jeunes,
00:56:15 mais moi, ceux que j'ai, en tout cas,
00:56:17 ceux que je crois, ceux que je rencontre,
00:56:19 c'est plutôt...
00:56:21 "Le prénom que j'ai à la naissance ne me convient pas,
00:56:24 est-ce que vous pouvez me donner un prénom masculin,
00:56:28 me donner un pronom masculin, ou alors yell ?"
00:56:33 - Oui, mais vous avez peut-être une passion
00:56:36 peut-être une patientelle un peu orientée, quand même,
00:56:40 Marie-Laure Perretti.
00:56:41 - Légèrement.
00:56:42 - On peut l'imaginer.
00:56:43 La majorité, je pense, sont pas...
00:56:47 - Ah oui, mais de toute façon, ça concerne une minorité,
00:56:49 on est bien sûr.
00:56:51 - Oui, donc Delphine, vous,
00:56:52 est-ce que vous avez quelques adolescents dans votre...
00:56:55 - Alors moi, oui, puisque j'en ai un grand garçon.
00:56:58 - J'ai l'impression qu'on a un petit problème de son,
00:57:04 est-ce que ça se règle ?
00:57:06 Sinon, tant pis, on va dire au revoir à Delphine.
00:57:09 Oui, Delphine, on vous retrouve.
00:57:11 - Oui, vous m'entendez ?
00:57:12 - Ça y est.
00:57:13 - Je suis navrée, c'est très mauvais.
00:57:15 - Donc vous avez un grand garçon ?
00:57:17 - Oui, on a un grand garçon de 17 ans,
00:57:19 et effectivement, il a des copains et des copines autour de lui.
00:57:24 Et c'est vrai que ces questions autour de la sexualité,
00:57:27 elles reviennent par levier,
00:57:29 donc les questions qui se posent au lycée.
00:57:31 Et effectivement, ce que dit Marie-Laure,
00:57:34 au moins mon fils,
00:57:35 c'est qu'il y a une jeune fille dans sa classe, par exemple,
00:57:37 qui est revenue en disant qu'il fallait l'appeler "elle", par exemple.
00:57:40 - Ah, c'est ça.
00:57:42 - Alors c'est très épique, entre guillemets,
00:57:45 parce que c'est des scènes un peu cocasses.
00:57:47 Il est en formation professionnelle,
00:57:50 donc les garçons et les filles sont dans des vestiaires distincts,
00:57:53 pour le change,
00:57:54 et il voit arriver à la porte des vestiaires des garçons
00:57:57 une jeune fille qui se dit non-binaire
00:57:59 et qui dit qu'il faut l'appeler "elle".
00:58:01 Et alors quand un enfant rentre avec ça à la maison,
00:58:04 et puis nous, dans notre contexte à nous,
00:58:08 ça a une résonance particulière avec l'histoire de mon mari.
00:58:11 Alors évidemment, on n'est pas dans le jugement,
00:58:14 mais enfin, du coup, on a un garçon qui nous dit
00:58:17 "Mais alors, qu'est-ce qu'est cette personne ?"
00:58:19 - Oui, bien sûr, mais la question que je pose,
00:58:22 et moi j'ai pas la réponse,
00:58:24 j'essaie juste de poser la question,
00:58:26 parce que ça me semble être une question intéressante,
00:58:28 c'est que, est-ce qu'elle se revendique "elle"
00:58:31 parce que c'est une façon actuellement
00:58:34 de faire bouger le monde, de changer la société, etc.
00:58:38 et pourquoi pas ?
00:58:40 Ou est-ce que c'est parce qu'au fond,
00:58:42 elle ne se sent pas femme,
00:58:43 et elle a envie de pouvoir devenir homme
00:58:46 si éventuellement elle est sûre de ne pas être femme ?
00:58:48 Enfin, vous voyez, c'est pas tout à fait la même chose.
00:58:51 - Oui, je suis d'accord avec vous.
00:58:53 - J'ai l'impression qu'il y a quand même une notion actuellement
00:58:55 chez les jeunes d'être dans une révolte,
00:58:59 et que toute cette question de non-binaire
00:59:02 est assez caractéristique d'une révolte d'une jeunesse
00:59:07 qui a, comme toutes les jeunesses, raison de se révolter,
00:59:10 après tout, voilà,
00:59:12 il en sortira certainement quelque chose de bien pour tous.
00:59:17 - Il y a des civilisations qui ne se posent pas forcément la question,
00:59:20 pour répondre à cette question d'une façon un peu jolie,
00:59:23 en Thaïlande par exemple.
00:59:25 - Oui, mais même en Inde, le sexe neutre est reconnu.
00:59:29 C'est scandaleux, je crois.
00:59:31 - C'est très bouleversant pour des Latins comme nous.
00:59:34 - C'est vrai que nous, les Latins,
00:59:36 on est quand même très très marqués par la différence des sexes.
00:59:42 En tout cas, merci de cet échange, Daphine.
00:59:45 - Je vous en prie, c'était un plaisir.
00:59:47 Merci de m'avoir accueillie et merci pour le partage.
00:59:50 On continue avec vous au 0826-300-300, à tout de suite.
00:59:54 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:59:58 - Vous nous faites vivre les matchs, la façon dont vous les commentez,
01:00:00 que ce soit la Pro D2 ou le Top 14, c'est que du bonheur.
01:00:02 Voyez, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous, c'est comme si on y était.
01:00:05 Sud Radio, parlons vrai.
01:00:07 14h16, Brigitta et Sud Radio.
01:00:12 - Nous abordons aujourd'hui, avec Marie-Laure Pariti,
01:00:16 la question trans, et on l'a dit et on le redit,
01:00:19 il faut aujourd'hui parler de transgenre et non pas de transsexualité.
01:00:23 Alors c'est possible que de temps en temps, j'utilise un mot qu'il ne faut pas utiliser.
01:00:28 Je m'en excuse, je fais amende honorable.
01:00:30 C'est vrai que pour ces personnes qui sont particulièrement dans ces questionnements-là,
01:00:39 c'est vrai qu'un mot peut être blessant, donc je m'en excuse.
01:00:44 Sophie, bonjour.
01:00:46 - Oui, bonjour Brigitte.
01:00:48 - Merci d'être avec nous.
01:00:50 - Oui, bonjour Marie-Laure Pariti.
01:00:52 - Bonjour Sophie.
01:00:53 - Voilà, donc je suis...
01:00:55 Moi je ne suis pas transsexuelle.
01:00:57 - D'accord.
01:00:58 - Je suis un peu hors sujet.
01:01:00 - C'est pas grave, on est ouverts à tout nous.
01:01:02 - Voilà, je sais bien.
01:01:05 Et donc je voulais vous faire part d'un peu de ma vie dans les années 95,
01:01:10 plutôt dans un côté fectif,
01:01:12 donc en club,
01:01:16 dans des lieux de drague, en voiture.
01:01:19 Donc voilà, j'étais habillée en Sophie.
01:01:22 - D'accord.
01:01:23 - Voilà.
01:01:24 - Donc vous êtes homme, mais vous aimez, vous vous habillez en femme,
01:01:30 et donc vous êtes travesti.
01:01:31 - Non, c'est pas que j'aime.
01:01:33 Il n'y a aucune excitation,
01:01:35 non, c'est simplement que ça permet de changer de rôle,
01:01:38 ça permet d'être...
01:01:39 Enfin je vois ça comme quelque chose de drôle.
01:01:41 - D'accord.
01:01:42 - Il n'y a pas du tout de goût par rapport à ça.
01:01:48 - Mais quand vous dites de goût, c'est-à-dire que vous dites qu'il n'y a pas du tout d'excitation,
01:01:53 oui, ça veut dire qu'il n'y a pas d'excitation sexuelle, c'est dans ce sens-là, oui.
01:01:56 En revanche, vous vous sentez bien quand vous êtes Sophie ?
01:02:00 - Je me sens drôle, surtout.
01:02:02 - Drôle, d'accord.
01:02:03 - Je fais beaucoup rire les gens,
01:02:05 j'ai passé des moments extraordinaires dans des lieux extraordinaires
01:02:09 que je n'aurais pas passé en homme.
01:02:10 - D'accord.
01:02:11 - Voilà.
01:02:12 Et puis en plus, j'ai rencontré des zones "hétéros" qui sont déculpabilisées
01:02:18 par rapport à une apparence de femme.
01:02:20 - Oui, ok.
01:02:21 - Que je n'aurais jamais rencontrée dans ma vraie identité.
01:02:25 Alors après, je sais très bien où j'en suis,
01:02:28 j'adore les femmes, je suis bi,
01:02:31 je suis à la fois rejetée par les homos et par les transsexuelles.
01:02:37 Parce qu'il y a un clivage, un racisme entre tout le monde,
01:02:42 c'est un peu compliqué.
01:02:44 - C'est votre vécu ?
01:02:46 - Oui, tout à fait.
01:02:47 - C'est ce que vous vivez, oui, ok.
01:02:49 - Oui, oui.
01:02:50 - Mais ce qui est terrible quand on vous entend, Sophie,
01:02:53 c'est qu'on voit bien que toutes ces questions,
01:02:56 qui sont des questions très vastes,
01:02:59 vont déranger toutes les personnes qui sont dans les extrêmes.
01:03:05 Moi, j'aime bien quand on dit de la religion,
01:03:08 ça rend les gens gentils encore plus gentils,
01:03:11 et ça rend les gens méchants encore plus méchants.
01:03:14 Et quelque part, on pourrait faire la même comparaison
01:03:18 avec toutes ces questions qui clivent.
01:03:24 - Et c'est vrai que du coup, je suis vraiment entre...
01:03:29 Alors les hétéros, à la limite, je les fais rire,
01:03:31 c'est super sympa,
01:03:32 mais je ne sais pas pourquoi les transsexuels...
01:03:35 Bon, il y a une rivalité, ils ont des seins...
01:03:37 - Étrange genre.
01:03:38 - Oui, alors moi j'appelle ça, c'est ma génération,
01:03:42 nous on appelait ça, on a dit transsexuel à l'époque,
01:03:45 parce que moi j'ai une petite cinquantaine,
01:03:47 et puis du tout, je ne me retrouve pas du tout
01:03:50 avec les nouvelles, je ne comprends plus rien,
01:03:53 par rapport aux jeunes, les yéles, tout ça,
01:03:55 je suis perdu, sauf qu'eux aussi d'ailleurs.
01:03:58 - Vous savez, Sophie, ce qui est important,
01:04:00 c'est de ne pas être perdue par rapport à soi-même.
01:04:02 Après, on peut être perdue par des mouvements de sociétaux,
01:04:06 qu'ils soient d'ailleurs économiques, raciales, sexuels...
01:04:11 Bon, ce qui est important, c'est d'être bien avec soi-même,
01:04:16 et vous semblez visiblement assumer bien vos choix,
01:04:20 à la fois vestimentaires, sexuels, identitaires...
01:04:24 - Tout à fait, tout à fait, je sais qui je suis...
01:04:28 - Ce qui est rigolo quand même, Sophie,
01:04:30 c'est que vous avez quand même une voix qui n'est pas très masculine.
01:04:34 - Alors voilà, c'est ça.
01:04:36 - Vous êtes d'accord, Marie-Laure ?
01:04:38 - Oui, oui, tout à fait.
01:04:39 - Ah ben là, c'est la voix de Sophie !
01:04:41 - Vous transformez aussi votre voix.
01:04:43 - Ah mais tout, la totale !
01:04:45 Moi, je me suis retrouvée avec des colliers en perles sur la tête,
01:04:47 j'ai eu des accoutrements divers et variés...
01:04:50 - Ça vous inquiète, là, juste deux secondes,
01:04:52 de prendre votre voix d'homme ?
01:04:54 Ou vous ne voulez pas ?
01:04:56 Si vous n'avez pas envie, je ne vous force pas.
01:04:59 - Si, je peux la prendre, il n'y a aucun souci.
01:05:02 - Ah oui, ça fait déjà une tonalité différente.
01:05:04 - Oui, absolument.
01:05:06 - Alors ça a été travaillé, ça, cette voix, cette jolie voix de Sophie ?
01:05:10 - Non, non, ça fait partie du personnage, c'est un truc, c'est un petit délire, quoi.
01:05:13 Moi, je suis dans le délire.
01:05:15 Je suis dans... Mais après, tout en sachant très bien qui je suis,
01:05:18 mais voilà, là, c'est occasionnel, c'est...
01:05:21 Voilà, il n'y a pas de...
01:05:23 - C'est drôle, d'ailleurs, que vous utilisiez le mot "délire",
01:05:26 parce que c'est toute la question, c'est que vous êtes dans un délire,
01:05:29 mais pas vraiment, puisque vous savez très bien que vous êtes dans un délire.
01:05:32 - Ah, voilà, c'est ça. - N'est-ce pas ?
01:05:34 - J'avais tout résumé. - Oui, oui, oui.
01:05:36 - Bien vu. - Mais oui, ben oui.
01:05:38 - Donc voilà, c'est mon côté festif.
01:05:41 Alors après, c'est occasionnel.
01:05:44 - J'ai bien compris.
01:05:46 - Mais par contre, je suis en relation avec quelqu'un,
01:05:50 qui a son prénom conférencier,
01:05:52 et je n'ai pas besoin de me travestir
01:05:54 pour faire des choses avec lui, et c'est génial.
01:05:57 - D'accord. - D'accord.
01:05:59 - Merci, Sophie.
01:06:01 Je crois que de temps en temps,
01:06:03 ce serait bien de remettre le carnaval au goût du jour,
01:06:07 ça permettrait à tout le monde de se déguiser
01:06:10 en autre chose que ce qu'il est réellement.
01:06:13 Ça apporterait peut-être un peu de légèreté dans notre société.
01:06:17 - Oui, puis sortir de la bruit, du temps de train, quoi.
01:06:20 - Oui, oui. Merci beaucoup, Sophie.
01:06:22 Merci beaucoup.
01:06:23 Allez, on fait une petite pause,
01:06:24 on se retrouve pour le Love Conseil du jour,
01:06:27 et puis vous continuez à réagir, bien sûr,
01:06:29 au 0826-300-300, à tout de suite.
01:06:31 Alors, je voulais revenir sur la bouderie,
01:06:48 parce que la semaine dernière, j'ai eu un témoignage d'une auditrice,
01:06:52 et ça m'a touché, son partenaire qui boudait sans arrêt.
01:06:55 Et je voulais revenir sur ce Love Conseil,
01:06:59 Marie-Laure Paretti,
01:07:00 parce que c'est vrai que lorsque notre partenaire boude,
01:07:02 c'est assez pénible,
01:07:04 parce que c'est une façon de communiquer,
01:07:08 la bouderie, qui indique bien le non-désir de communiquer,
01:07:10 et on se retrouve un peu coincés.
01:07:13 Donc je vous propose de décoder un petit peu tout ça,
01:07:15 parce qu'il y a plusieurs sortes de boudeurs.
01:07:18 Il y a des boudeurs qui se protègent parce qu'ils sont incapables de communiquer,
01:07:21 soit parce qu'ils sont particulièrement sensibles, susceptibles,
01:07:25 ou qu'ils ont peur de se mettre en colère.
01:07:28 Et donc, la bouderie est une sorte de protection, de bouclier.
01:07:32 Et puis, il y a ce que j'appellerais les boudeurs agressifs,
01:07:36 parce qu'ils prennent le pouvoir en boudant.
01:07:38 Donc, je crois que c'est déjà important de définir
01:07:41 quelle sorte de boudeur vous avez en face de vous.
01:07:43 Les premiers, on peut arriver à les aider,
01:07:46 il ne faut pas les brusquer, il faut des dramatiser,
01:07:48 utiliser peut-être l'humour pour soulager les tensions,
01:07:51 et puis un peu de patience, évidemment.
01:07:53 Ils communiqueront un peu mieux au fil du temps,
01:07:55 difficilement, mais lentement et sûrement on y arrivera.
01:07:58 Quant aux autres, je crois qu'il ne faut surtout pas entrer dans leur jeu,
01:08:01 il faut leur montrer qu'on n'est absolument pas affecté par leur système de bouderie.
01:08:05 Mais derrière la bouderie, je trouve qu'il y a souvent
01:08:09 un emmagasinement de colère, qui vient de l'enfance,
01:08:13 ou certainement qui n'a pas été entendu lorsqu'il était enfant.
01:08:16 - J'allais presque dire de haine, moi pour moi,
01:08:18 derrière cette bouderie-là, vous voyez,
01:08:20 ce silence dur, inflexible.
01:08:25 Je parle de cette bouderie-là, parce que la première me semble plus
01:08:29 d'ultra-sensibilité, et qui du coup...
01:08:33 - On ne sait pas comment exprimer, donc...
01:08:35 - Oui voilà, et on va se protéger, ça me paraît très bien,
01:08:38 c'est très juste le bouclier.
01:08:40 L'autre...
01:08:42 (soupir)
01:08:44 Cette espèce d'agressivité sourde, latente,
01:08:48 pour moi, ça parente à de la haine, en fait.
01:08:52 - Oui, oui, oui. Et c'est vraiment une façon de faire payer l'autre,
01:08:55 et c'est là, je crois qu'il faut vraiment prendre ses distances,
01:08:59 et puis voir s'il n'y a pas d'autres signes
01:09:03 qui laissent à penser que la relation est toxique.
01:09:05 - Oui, oui, c'est ça.
01:09:07 - Bonjour Delphine.
01:09:09 - Bonjour Brigitte. - Bonjour Nathalie.
01:09:11 - Bonjour Marie-Laure. - Bonjour Delphine.
01:09:12 - Merci d'être avec nous. - Merci à vous.
01:09:15 - Et merci de témoigner de votre parcours,
01:09:18 c'est un mot qui revient, visiblement, c'est un parcours...
01:09:21 - Oui, parce que c'est l'autre Delphine qui...
01:09:24 Parce qu'avant vous, il y a une Delphine aussi,
01:09:26 qui parlait du parcours du combattant,
01:09:28 parce que ça peut être parfois difficile,
01:09:30 il peut y avoir beaucoup de choses, d'étapes à faire...
01:09:32 - Alors c'est le même prénom, mais ce n'est pas la même personne.
01:09:34 - Oui, oui, bien sûr. - Tout à fait.
01:09:36 - Alors Alice, on vous écoute.
01:09:38 - Oui, alors c'est vrai, comme la Delphine précédente disait,
01:09:43 c'est vraiment un parcours du combattant.
01:09:46 On est d'accord, pour beaucoup de personnes,
01:09:49 parce que ça va être un combat, déjà, avec soi-même,
01:09:53 le temps d'accepter et de dévoiler notre vérité, d'identifier.
01:10:00 - Oui, oui, oui. - Identifier aussi sa valette, effectivement.
01:10:03 Ensuite, ça va être un combat,
01:10:07 parce qu'on a peur de ne pas être accepté par nos proches et nos amis.
01:10:12 Donc famille, amis, voire le milieu professionnel.
01:10:15 - Et ça, c'est tellement important,
01:10:17 on a tous tellement besoin d'être compris et accepté par ceux qu'on aime.
01:10:21 Donc évidemment qu'on l'entend, ça.
01:10:23 - Donc voilà, il y a ça aussi.
01:10:26 Et puis après, parfois, il y a aussi...
01:10:29 En tout cas, moi, ça a été mon cas,
01:10:31 et c'est pour ça que j'ai mis du temps à faire mon coming out,
01:10:34 c'est que j'avais peur de ne pas être pris au sérieux par rapport au corps médical.
01:10:40 - Ah, d'accord. D'être pas accueilli, d'être rejeté, c'était quoi votre... ?
01:10:45 - Ben alors, moi, j'ai 42 ans,
01:10:50 j'ai fait mon coming out à 38 ans,
01:10:55 et depuis toujours, je sais que je suis une psy, et pas un homme.
01:11:00 Bon, après, j'ai eu ma vie d'homme, ma vie d'hétéron,
01:11:04 mais depuis toujours, je sais que je voulais faire cette transition.
01:11:10 Maintenant, il y a eu une période où ça a été très compliqué,
01:11:16 parce qu'il fallait passer devant plusieurs psys,
01:11:19 il fallait que tout ne s'y pose de même.
01:11:23 - Ça s'est quand même énormément allégé depuis.
01:11:27 Il faut quand même reconnaître que la société avance,
01:11:32 quoi qu'on en dise.
01:11:34 Mais c'est un peu normal aussi que ce soit encore...
01:11:38 qu'on vous demande de bien expliquer,
01:11:43 même si c'est pas toujours...
01:11:45 Bon, il faut tomber sur...
01:11:47 Marie-Laure Peretti, d'ailleurs.
01:11:49 Quels sont les critères pour pouvoir écouter ces personnes
01:11:55 qui désirent se changer de genre ?
01:11:58 - Normalement, je crois que c'est écrit dans la HAS,
01:12:02 l'Auto-Autorité de Santé,
01:12:05 il n'y a pas d'obligation de passer voir un psychiatre.
01:12:09 Mais je crois que dans les faits...
01:12:11 Parce que maintenant, on est sur une autodétermination.
01:12:14 - D'accord. Vous me suivez, Delphine, là-dessus ?
01:12:17 C'est-à-dire que c'est la personne qui dit elle-même
01:12:19 "je suis trans".
01:12:21 - Alors oui, tout à fait.
01:12:23 Il n'y a plus d'obligation de passer devant un psy.
01:12:27 Personnellement, moi je le conseille,
01:12:30 parce que si on tombe sur un bon psy,
01:12:33 ça peut quand même faire du bien.
01:12:35 - Oui, mais si on tombe sur un mauvais psy,
01:12:39 ça peut faire du mal.
01:12:41 - Moi, c'était le problème.
01:12:43 J'ai tombé sur un mauvais psy au départ.
01:12:46 Et ensuite, j'ai rencontré mon endocrinologue
01:12:51 qui consultait avec un psy.
01:12:54 Et lui, au final, était aussi spécialisé dans la transidentité.
01:12:58 Et il m'a entendu.
01:13:00 - Oui, moi je pense que ce qu'on peut dire à ceux qui nous écoutent,
01:13:03 c'est d'essayer d'aller voir quelqu'un qui connaît le sujet.
01:13:08 - Oui, c'est ça.
01:13:10 - Il me semble qu'il y a encore des plateformes ou des assos
01:13:14 qui regroupent les noms des professionnels qui sont "trans safe"
01:13:19 ou quelque chose comme ça.
01:13:21 LGBT safe, en tout cas.
01:13:23 - Alors, j'ai créé une association sur Bézier.
01:13:29 - Ben voilà.
01:13:31 - Qui va bientôt ouvrir.
01:13:33 Et justement, on est en train de mettre en place des listings
01:13:36 avec des médecins "safe".
01:13:38 - Bien sûr.
01:13:39 - De manière à...
01:13:41 - Les médecins pensaient aussi aux psys, les autres assos et tout ça ?
01:13:45 - Oui.
01:13:46 Après, je sais qu'il y a une asso sur Nîmes qui fait déjà ça.
01:13:51 Et ensuite, je ne pourrais pas en dire plus.
01:13:54 Je ne connais pas les autres.
01:13:56 - Oui, mais de toute façon, avec Internet, aujourd'hui,
01:13:58 c'est facile d'arriver à trouver.
01:14:00 - Sur Internet, on trouve.
01:14:02 - Oui, oui, absolument.
01:14:04 C'est important de le signaler, évidemment.
01:14:06 - Tout à fait.
01:14:07 - Vous aviez eu, dans une première vie, un parcours hétéro.
01:14:13 C'est-à-dire que vous avez eu des relations avec des femmes.
01:14:16 - Oui, tout à fait.
01:14:18 Alors, moi, je ne me considérais pas comme hétéro,
01:14:20 plus comme lesbienne, du coup.
01:14:22 Mais oui, j'ai été marié, oui.
01:14:26 - Et vous avez eu des enfants ?
01:14:28 - J'ai eu des enfants. J'ai eu une fille, oui.
01:14:30 - Et vous avez une fille, d'accord.
01:14:32 - Oui.
01:14:33 - Et ça, c'est quand même quelque chose qu'on entend assez souvent
01:14:36 et ça doit déranger la plupart des gens aussi, j'imagine,
01:14:40 de voir qu'on peut avoir une vie...
01:14:44 Et j'aime bien ce que vous dites, parce qu'en fait,
01:14:46 vous avez eu, en effet, des relations avec des femmes en tant qu'hommes,
01:14:50 donc en tout cas avec la possibilité de les pénétrer.
01:14:54 Fais attention à ce que je dis, c'est compliqué.
01:14:57 Non, mais je ne voudrais pas blesser qui que ce soit qui nous écoute.
01:15:00 Et puis, vous vous considériez donc comme lesbienne.
01:15:04 C'est-à-dire que c'était une femme qui était attirée par une autre femme.
01:15:08 C'est ce que vous ressentiez.
01:15:10 - Tout à fait, oui.
01:15:12 - Et c'est là où on revient sur la question du ressenti.
01:15:15 - Oui, c'est-à-dire la subjectivité de l'individu, en fait.
01:15:20 Ce qu'elle vit, c'est ça ce que vous ressentez.
01:15:23 - Et qu'est-ce que vous disiez aux femmes ?
01:15:26 - Rien.
01:15:28 - Non, vous leur disiez...
01:15:30 - Rien, je cachais tout ça.
01:15:32 Je me travestissais en cachette.
01:15:35 C'est là où j'étais vraiment bien, où j'étais vraiment moi.
01:15:39 Mais après, beaucoup de femmes trans ont commencé comme ça aussi.
01:15:44 - Oui.
01:15:46 - Jusqu'au jour où ça a été trop lourd à porter.
01:15:49 Et du coup, il a vraiment fallu que j'extériorise cette femme que j'avais en moi.
01:15:55 Tout simplement.
01:15:57 - Vous avez ouvert la porte.
01:15:59 - Tout à fait. Et tout à l'heure, je crois, Brigitte, vous disiez que c'est étonnant que des fois,
01:16:05 des personnes à 60 ans fassent leur coming out.
01:16:09 Mais il faut aussi voir que les mentalités ont changé, ont évolué.
01:16:16 - Oui, mais je ne disais pas que c'était étonnant.
01:16:19 J'essayais de comprendre si...
01:16:21 - Je peux tout à fait entendre que c'est tellement difficile de s'affirmer
01:16:28 dans une société qui n'était absolument pas ouverte à ça,
01:16:32 qu'on le cache. Comme il y a un siècle, on cachait son homosexualité.
01:16:37 - Tout à fait.
01:16:39 Et surtout, à ce moment-là, on joue un sur rôle.
01:16:43 C'est-à-dire que moi, j'étais dans l'automobile.
01:16:46 J'ai fait des métiers ultra masculins, voire très machos.
01:16:52 J'ai une amie qui a 75 ans, qui a fait sa transition à 72 ans.
01:16:59 Et en tout cas, elle était militaire, militaire carrière.
01:17:05 Et quand j'en ai discuté avec elle, elle m'a dit qu'il fallait que je sois un homme.
01:17:12 Donc j'ai fait un métier d'homme. Et j'ai voulu être ultra viril dans mon spectacle.
01:17:15 - Oui, c'est intéressant ce que vous dites.
01:17:17 C'est-à-dire qu'en faisant un métier d'homme comme militaire,
01:17:21 quoiqu'aujourd'hui, c'est ouvert aux femmes,
01:17:25 personne ne pouvait douter qu'elle était une femme.
01:17:30 - Bien sûr.
01:17:31 - C'est ça, c'était une protection, c'était un bouclier.
01:17:34 - Bien sûr, oui.
01:17:35 - Oui, c'est intéressant.
01:17:37 - Totalement, c'est ça. C'est un bouclier.
01:17:41 - J'ai entendu des témoignages de la sorte, de ce que vous rappelez.
01:17:46 - Oui, quelle souffrance, finalement.
01:17:48 - Dans la marine, moi, c'était, vous voyez.
01:17:50 - Hein ?
01:17:51 - Oui, oui, pour tenir ça à distance. Sauf que c'est très lourd.
01:17:55 - C'est une souffrance terrible.
01:17:57 - C'est un coup en énergie.
01:17:59 - Oui, c'est chic, oui.
01:18:00 - Oui, fort.
01:18:01 - On croit gagner, et en fait, on ne gagne jamais.
01:18:05 On ne gagne jamais, il y a un moment,
01:18:07 c'est tellement fort, c'est tellement ancré en nous,
01:18:11 qu'il y a un moment où on est obligé d'extérioriser tout ça.
01:18:15 Et en fait, c'est à ce moment-là où on arrête de lutter contre nous,
01:18:19 contre notre personnalité,
01:18:21 et c'est à ce moment-là où on se sent vraiment bien.
01:18:24 - Merci de ce que vous dites, Delphine,
01:18:27 parce que moi, ça me parle beaucoup.
01:18:30 Ça veut dire qu'être soi, profondément,
01:18:34 c'est quelque chose de très très compliqué pour tous.
01:18:37 Et je crois que ça, c'est vraiment quelque chose d'important.
01:18:41 Combien de personnes, toute leur vie, vont s'appuyer sur leur croyance,
01:18:44 sur leur éducation, sur leur culture,
01:18:46 et vont passer à côté de leur vie ?
01:18:49 - Oui, c'est vrai.
01:18:51 - En sachant que c'est coûteux de ne pas être soi.
01:18:55 - Et là, je ne parle pas spécialement des trans.
01:18:57 - Oui, oui, tout à fait.
01:18:59 Votre témoignage nous permet de,
01:19:01 enfin vous, vous a permis, Brigitte, de dire
01:19:03 que finalement, quand on n'est pas soi,
01:19:05 ou quand on fait des choses qui ne sont pas conformes à soi,
01:19:10 finalement, c'est coûteux.
01:19:12 En énergie psychique, absolument.
01:19:15 Merci beaucoup, Delphine, de cet échange.
01:19:17 - Avec plaisir.
01:19:18 - Merci à vous.
01:19:19 Allez, on continue dans un instant,
01:19:21 enfin on va conclure dans un instant,
01:19:23 avec Brigitte.
01:19:25 C'est pas moi qui vais témoigner,
01:19:27 mais on va écouter ce qu'elle a à nous dire.
01:19:31 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:19:34 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live,
01:19:38 réservé aux adultes.
01:19:40 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:19:44 On va conclure avec Brigitte,
01:19:47 qui nous rejoint à Marie-Laure Peretti.
01:19:49 Je rappelle, Marie-Laure Peretti,
01:19:51 que vous êtes psychologue clinicienne,
01:19:53 et que vous travaillez beaucoup sur toutes ces questions de trans.
01:19:56 Votre livre aux éditions L'Art Matant,
01:20:00 je suis désolée, à l'époque, on était obligés de dire ça,
01:20:03 "Le transsexualisme, une manière d'être au monde",
01:20:06 c'est une thèse que vous aviez faite,
01:20:08 que j'ai lue à l'époque,
01:20:10 et qui était très très pointue,
01:20:12 donc si certains ont envie de se la procurer,
01:20:16 je suppose qu'on peut arriver à la trouver encore.
01:20:18 - Oui, tout à fait, oui, L'Art Matant.
01:20:20 - Bonjour, Brigitte.
01:20:22 - Oui, bonjour, Brigitte, et bonjour, Marie-Laure.
01:20:25 - Bonjour, Brigitte.
01:20:27 - Merci de m'accueillir sur votre antenne.
01:20:29 - Je vous en prie.
01:20:30 Donc vous voulez évoquer la fille d'une de vos amies ?
01:20:33 - Oui, tout à fait.
01:20:35 En fait, je discutais avec elle,
01:20:38 et elle me dit "Ah, mais tiens, je t'ai pas raconté,
01:20:41 Louise, elle est devenue loup".
01:20:44 Ah, ok, j'ai pas compris, sur le coup, en fait,
01:20:48 c'est pas transsexualité, c'est transgenre.
01:20:53 - C'est ça ? - Absolument.
01:20:55 - Donc c'est une jeune fille qui a commencé sa transformation
01:21:00 pour devenir un homme.
01:21:03 - Un garçon, oui, c'est ça.
01:21:06 Et je l'ai connue petite, en fait,
01:21:09 c'était une amie à ma fille.
01:21:11 Après, bon, les chemins de vie,
01:21:14 on sait que je l'ai beaucoup moins vue.
01:21:17 Et voilà, et puis elle m'a appris ça,
01:21:21 et j'ai été assez surprise,
01:21:24 parce que je pensais pas du tout,
01:21:27 c'était pas la question que je me posais, en fait.
01:21:30 Et du coup, je lui demande des nouvelles,
01:21:33 "Comment ça va ?"
01:21:35 "Ah ben, Louise est devenue loup".
01:21:38 J'ai été surprise, mais bon...
01:21:41 - Dans un premier temps, c'est surprise que vous avez été, c'est ça ?
01:21:44 - Oui, tout à fait, parce que j'étais tellement loin de m'imaginer
01:21:48 qu'avec le temps...
01:21:50 - Est-ce que cette Louise, donc,
01:21:53 avait plutôt tendance à avoir les cheveux courts,
01:21:56 à se comporter un petit peu comme un...
01:21:59 - Ben non. - Ah, pas du tout.
01:22:01 - Ben non, justement. J'ai essayé de me remémorer.
01:22:04 - Donc, on compromet votre surprise, oui.
01:22:07 - Oui, c'est ça. Au départ, surprise,
01:22:10 parce que je me remémore l'enfance,
01:22:13 elle avait des jupes, elle faisait la queue de cheval,
01:22:16 enfin, bon... Voilà.
01:22:19 Et finalement, quand elle m'a montré une photo,
01:22:22 je l'ai trouvée magnifique.
01:22:25 C'est un jeune homme magnifique.
01:22:28 C'est...
01:22:31 - Après, vous savez, vous voyez, Brigitte,
01:22:34 le témoignage précédent expliquait aussi
01:22:37 qu'on peut parfois surjouer un rôle
01:22:40 pour tenir à l'écart ce qu'on ressent.
01:22:43 - Voilà. Vous voyez ?
01:22:46 - Peut-être. Enfin, je sais pas, pour Lou.
01:22:49 - Oui, moi non plus. - Et puis, c'est peut-être sa mère
01:22:52 qui l'habillait et elle osait pas.
01:22:55 - Non, pas du tout. Parce qu'elles ont...
01:22:58 Les deux sœurs avaient une éducation
01:23:01 d'indépendance, en fait. Donc, elles choisissaient leurs vêtements.
01:23:04 Il y avait pas de souci là-dessus.
01:23:07 Elles se déguisaient beaucoup, par contre.
01:23:10 Voilà. Assez.
01:23:13 Mais... Enfin, peu importe,
01:23:16 j'ai pas de jugement là-dessus du tout. Ce que j'ai dit, moi,
01:23:19 quand j'ai vu la photo, je l'ai trouvée sublime.
01:23:22 Je lui ai dit "Il est magnifique, il est presque plus beau
01:23:25 qu'avant".
01:23:28 - Et c'est une fille aussi que vous avez,
01:23:31 c'est ça, qui est amie avec Lou ?
01:23:34 - Oui. - OK, d'accord. Et elle, comment elle a réagi,
01:23:37 votre fille ? - Elle le sait pas.
01:23:40 - Parce qu'ils se sont un peu perdus de vue, tous les deux ? - Oui, tout à fait.
01:23:43 Ils se sont perdus de vue, exactement.
01:23:46 - Votre fille, elle ne le sait pas, et vous, vous le savez, parce que c'est votre amie
01:23:49 qui vous l'a dit ? - Oui, tout à fait.
01:23:52 Mais après, voilà, c'est...
01:23:55 Je le sais, et puis j'ai même pas pensé à en parler à ma fille.
01:23:58 - D'accord. - C'est pas...
01:24:01 J'étais surprise, mais pas choquée.
01:24:04 - OK. - Ouais, je...
01:24:07 J'ai pas dû se mentir. Si un jour on a l'occasion
01:24:10 d'en discuter, je dirais "Tiens, en fait, tu sais,
01:24:13 Louise est passée
01:24:16 et est devenue Lou, et c'est un garçon magnifique".
01:24:19 Voilà. C'est ce que j'ai retenu. - Qu'est-ce qu'on dit de sa mère ?
01:24:22 - Au début, elle savait pas trop
01:24:25 ce que c'était que le trinjard, donc elle s'est beaucoup documentée là-dessus.
01:24:28 Et puis elle a tout à fait respecté...
01:24:31 - Bien sûr. Quel âge
01:24:34 est-il là aujourd'hui, Lou ?
01:24:37 - 36.
01:24:40 - Ah oui, c'est plus un jeune homme. - Oui, oui.
01:24:43 Pour moi, c'était vrai quand j'ai vu la photo.
01:24:46 C'est la petite Louise, la jeune Louise que je connaissais, donc je dis "jeune homme".
01:24:49 - Oui, parce que moi, je pensais...
01:24:52 La manière dont vous en parliez, je pensais qu'il avait moins de 20 ans.
01:24:55 - Moi aussi. - Ah non, non, non. - Oui, oui.
01:24:58 - Pour moi, c'est un jeune homme. - Oui, mais là, encore,
01:25:01 il y a de l'eau qui a coulé sous les ponts.
01:25:04 On est bien sortis de l'adolescence.
01:25:07 La question me semble tout à fait évidente.
01:25:10 C'est Lou,
01:25:13 c'est un homme. - Oui, oui, tout à fait.
01:25:16 Pour lui, oui, tout à fait.
01:25:19 Il n'y a pas d'ambiguïté,
01:25:22 il n'y a rien de...
01:25:25 Il n'y a pas de problématique, je crois, là-dessus. - Bien sûr.
01:25:28 - Il n'y a pas l'avis de le rencontrer en tant que Lou.
01:25:31 - Oui. - Oui. - Écoutez, merci de ce témoignage,
01:25:34 Brigitte. On sait, Marie-Laure Peretti,
01:25:37 pardon, j'écorche votre nom, excusez-moi,
01:25:40 on sait que beaucoup de parents ont besoin
01:25:43 d'aller consulter, justement, quand
01:25:46 ils se retrouvent face à un de leurs enfants... - Oui, ça peut être aidant.
01:25:49 Oui, oui, parce que... - Même si c'est pas forcément
01:25:52 un enfant qui a envie d'être...
01:25:55 de changer de genre, mais sur les questions
01:25:58 justement non-binaires, etc.,
01:26:01 de se faire appeler Yel, etc., je sais que les parents,
01:26:04 et je trouve que, ben oui, allez-y, si vous êtes
01:26:07 mal à l'aise, si vous savez pas comment vous comporter
01:26:10 avec votre enfant, votre ado, allez consulter,
01:26:13 mais de préférence, encore une fois, Marie-Laure Peretti, des personnes
01:26:16 qui sont comme vous... - Je sais pas,
01:26:19 mais évidemment, je suis comme je suis, alors du coup
01:26:22 j'aurais tendance à dire, essayer de prendre quelqu'un qui ait un tout
01:26:25 petit peu, un minimum, quand même, d'ouverture,
01:26:28 en tout cas, ou de...
01:26:31 d'info, de renseignement, pour ne pas
01:26:34 vous retrouver avec des gens qui seront
01:26:37 peut-être, au minima, peut-être pas transphobes,
01:26:40 mais... enfin, mais qui,
01:26:43 en tout cas, n'accueilleront pas, parce que l'important, c'est d'accueillir
01:26:46 la parole de l'autre. Mais...
01:26:49 il y en a encore des gens qui...
01:26:52 qui pensent que...
01:26:55 il faut se remettre sur le droit chemin, que sais-je encore...
01:26:58 Pfff... - Oui, oui, mais on l'entend,
01:27:01 on l'entend pour tout, hein, de toute façon. - Oui, oui, bien sûr, absolument.
01:27:04 - On a des personnes qui sont très conservateurs,
01:27:07 on entend de tout,
01:27:10 d'ailleurs, c'est très drôle, parce qu'aujourd'hui, la société
01:27:13 bouge, et on entend
01:27:16 d'un côté des gens qui veulent revenir à des anciennes
01:27:19 valeurs, qui sont très conservateurs, et puis on entend d'un autre côté
01:27:22 des gens qui veulent tout bouleverser, tout transformer.
01:27:25 Je veux dire, non, laissons le temps,
01:27:28 et les choses évoluent, la culture
01:27:31 évolue, et puis ça...
01:27:34 il faut... chacun doit se... s'adapter,
01:27:37 - S'ajuster. - S'ajuster, absolument.
01:27:40 Bon, ben en tout cas, merci beaucoup Marie Lhorper-Etty,
01:27:43 comme toujours, c'est des sujets qui sont délicats,
01:27:46 et je suis désolée si j'ai pas
01:27:49 toujours utilisé les mots qu'il faut utiliser aujourd'hui,
01:27:52 je fais ce que je peux, voilà.
01:27:55 En tout cas, comme je crois que
01:27:58 beaucoup de gens le savent, moi je pense que ce qui est important, c'est que chacun
01:28:01 trouve sa vérité, et on n'a jamais à imposer
01:28:04 non plus sa vérité à l'autre. Ça c'est peut-être aussi important
01:28:07 de le dire, voilà, chacun a le droit
01:28:10 d'avoir sa vérité, et si on peut
01:28:13 ensemble parler, même si on n'est pas du même avis,
01:28:16 et bien ça s'appelle la démocratie, et je pense que c'est important
01:28:19 qu'on reste quand même en démocratie. Vous êtes d'accord avec ça,
01:28:22 j'imagine ? Voilà. - Merci, merci à tous
01:28:25 et à toutes d'avoir témoigné, tout de suite vous retrouvez
01:28:28 à Alexandre de Lovann, et demain on sera avec Éric Allaire,
01:28:31 qui est professeur de chirurgie vasculaire, qui travaille beaucoup
01:28:34 sur les questions d'érection, et il va nous expliquer pourquoi l'érection
01:28:37 est le baromètre de la santé des hommes. Voilà.
01:28:41 Sud Radio, parlons vrai.
01:28:44 Parlons vrai.