Un assassin dans la police Menottes

  • il y a 5 mois
Le corps criblé de balles d'une étudiante est découvert sur un campus. L'enquête qui suit choque la population et met à rude épreuve sa confiance envers les forces de l'ordre.

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00:00 Le jour où la victime a été déclarée victime de suicide
00:04 Elle était gelée.
00:08 On l'a abattue d'une balle dans la tête.
00:10 Tout le monde était suspect.
00:12 Qui avait pu faire une chose pareille ?
00:14 C'était évident qu'il cachait quelque chose.
00:16 Elle avait des marques autour des poignets.
00:20 Je n'en revenais pas.
00:24 Ça ressemblait à des traces de menottes.
00:28 Je m'appelle Gary McFadden.
00:30 J'ai fait partie de la brigade criminelle pendant 20 ans.
00:34 Et j'ai enquêté sur plus de 800 homicides.
00:37 Mais même pour le flic le plus chevronné,
00:40 rien n'est plus dur que d'arrêter un tueur qui porte l'insigne.
00:44 Le standardiste d'une société de taxi a appelé la police
00:55 et signalé une tentative de vol à l'université de Toledo.
00:59 La personne a expliqué qu'il y avait un incident en cours
01:04 et que des coups de feu avaient été tirés.
01:06 L'opérateur de police secours a alors appelé le commissariat de l'université de Toledo.
01:14 Les policiers de l'université n'ont trouvé aucun chauffeur de taxi en détresse.
01:21 Ils ont décidé de revenir sur leur pas et de fouiller un peu mieux le sous-bois.
01:25 Ils ont éclairé un près avec leur lampe-torche
01:32 et ont vu un corps.
01:34 C'était une femme blanche.
01:39 Elle était gelée.
01:40 Elle avait le visage enfoncé dans la neige.
01:42 La victime a été retrouvée derrière un bâtiment,
01:46 allongée face contre terre.
01:48 Elle avait les bras le long du corps et la paume des mains tournait vers le haut.
01:52 J'ai trouvé ça étrange.
01:55 C'est pas une position habituelle après une chute.
01:58 Son pantalon était partiellement baissé et son pull était relevé.
02:03 J'ai tout de suite vu des impacts de balles sur les endroits de son corps qui étaient visibles.
02:09 Dans ce genre de cas, on pense tout de suite à une agression sexuelle
02:16 et les implications sont multiples.
02:18 Il faut toujours prendre beaucoup de précautions quand on examine la scène d'un meurtre
02:21 et faire très attention où on marche
02:23 parce qu'on veut pouvoir retrouver des fibres
02:25 et tout un tas d'autres indices que le suspect a pu laisser.
02:28 Et c'est d'autant plus important quand on enquête sur une agression sexuelle.
02:31 Elle n'avait aucun papier d'identité.
02:36 Mais sa colocataire avait signalé sa disparition au commissariat de l'université le soir même.
02:43 La victime a été identifiée comme étant Melissa Erstrom, 19 ans,
02:48 une étudiante en deuxième année et membre de la sororité Pi Beta Phi.
02:52 Melissa sortait du lot.
02:56 Elle était magnifique avec ses longs cheveux bruns bouclés.
03:00 Je me souviens que ce qui faisait beaucoup parler les autres étudiants,
03:06 c'était son fameux rouge à lèvres.
03:09 C'était un rouge légèrement rosé qui faisait vraiment ressortir ses lèvres.
03:14 Elle illuminait toute la pièce quand elle souriait.
03:17 La sororité savait que Melissa n'avait pas assisté à leur réunion du dimanche soir.
03:26 Les autres filles ont donc essayé de trouver où elle était.
03:35 Quand je suis arrivé au travail le lendemain matin, on m'a informé qu'il y avait eu un meurtre.
03:40 J'ai été formé au sein de l'unité d'investigation scientifique.
03:44 Puis j'ai recruté des officiers, les ai formés et monté une des meilleures unités d'identification criminelle de tous les États-Unis.
03:51 Une fois qu'il a fait jour, j'ai demandé à mon équipe de retourner sur les lieux du crime.
03:57 J'ai été interrogé par un de mes collègues.
04:01 Une fois qu'il a fait jour, j'ai demandé à mon équipe de retourner sur les lieux du crime.
04:05 Il y avait des douilles partout.
04:09 Des balles avaient traversé son corps et s'étaient enfoncées dans le sol gelé.
04:14 On a donc entrepris de creuser le sol.
04:17 On a trouvé plusieurs balles.
04:21 On a vu qu'une d'entre elles présentait une entaille.
04:28 On aurait dit qu'elle avait été coupée en deux.
04:31 Dans une baigne à ordures proche de la scène de crime, on a retrouvé un trousseau de clés.
04:39 C'étaient les clés d'une Ford Taurus.
04:43 Les policiers ont retrouvé une Ford Taurus de 1991.
04:49 Elle avait été abandonnée dans un parking à plus de 800 mètres des lieux du crime.
04:56 Quand les enquêteurs retrouvent la voiture de la victime, ils ont un point A.
04:59 Le point B est l'endroit où les clés ont été retrouvées.
05:03 Et le point C, celui où la victime a été découverte.
05:06 Les enquêteurs doivent désormais trouver comment relier ces trois points A, B et C.
05:11 Le bureau du médecin légiste a commencé son autopsie un peu plus tard dans la matinée.
05:19 Je devais prendre des photographies et consigner les indices.
05:26 L'autopsie établit que le tueur a tiré à 14 reprises sur Melissa avec un pistolet de calibre 9 mm.
05:32 On l'a abattue d'une balle dans la tête.
05:35 Elle est tombée par terre et le tueur a vidé son pistolet sur elle.
05:39 Il lui a tiré dans le dos, partout, même dans les jambes.
05:43 C'est un meurtre d'une violence inouïe.
05:46 Le tueur s'est acharné sur elle.
05:48 Le médecin légiste a écarté la possibilité d'une agression sexuelle.
05:55 Il n'y avait aucun signe de rapport sexuel forcé, mais à l'évidence, il y avait une dimension sexuelle à ce meurtre.
06:00 Le tueur avait à l'évidence touché le corps de la victime.
06:04 Le médecin légiste a aussi confirmé qu'elle ne présentait aucune trace d'alcool ni de drogue dans le sang.
06:11 Elle était donc complètement sobre quand c'est arrivé.
06:21 Elle avait des marques de ligatures autour des poignets qui montraient qu'on lui avait attaché les mains à un moment donné.
06:28 Quand j'étais sur la scène de crime et que j'ai vu ces marques, je n'ai pas tout de suite réalisé.
06:36 Mais au moment de l'autopsie, ça m'a frappé. Je n'en revenais pas.
06:40 Ça ressemblait à des traces de menottes.
06:43 On se demande forcément qui pourrait utiliser des menottes.
06:49 Un officier des forces de l'ordre ou quelqu'un qui se fait passer pour un officier des forces de l'ordre.
06:54 Le principal objectif des menottes, c'est de contrôler l'autre.
06:57 Les enquêteurs doivent donc rechercher quelqu'un qui aspire à un contrôle absolu sur ces victimes.
07:03 Je me souviens m'être dit que tout le monde était suspect.
07:08 Qui avait pu faire une chose pareille ?
07:13 Qui avait pris une magnifique jeune femme de 19 ans ?
07:18 Et l'avait entraînée dans un recoin du campus.
07:21 Tout le monde avait sa théorie.
07:24 Les nouvelles vont très vite sur un campus.
07:28 Je peux vous garantir qu'en l'espace d'une heure, tout le monde est au courant.
07:32 La tension est d'autant plus grande sur le campus que McKinnon Hall, une résidence universitaire pour jeunes femmes, a été attaquée peu de temps avant le meurtre de Melissa.
07:44 Quelqu'un avait tiré des coups de feu à travers les fenêtres. À six reprises, il me semble.
07:49 Il s'agissait de munitions de calibre 9mm. On en a extrait des murs.
07:55 Ces tirs et ce meurtre ont eu lieu coup sur coup.
07:59 Et étaient assez inhabituels pour l'université de Toledo.
08:02 Les deux incidents étaient forcément liés.
08:05 C'est le genre de choses qui n'arrive jamais ici.
08:12 Un des policiers m'a amené des douilles retrouvées à McKinnon Hall.
08:15 Elles ressemblaient en tout point à celles recueillies sur les lieux du meurtre de Melissa Erstrom.
08:22 Les enquêteurs interrogent les amis de Melissa sur la nuit où la jeune femme a disparu.
08:31 Melissa était sortie avec d'autres membres de sa sororité, mais a décidé de rentrer.
08:40 Elle a reçu un appel de quelqu'un l'avertissant que J.R., qui était alors son petit ami, était en compagnie d'une autre fille.
08:48 Melissa a dû être contrariée et a voulu se rendre sur le parking situé à proximité de la résidence de J.R.
08:57 De ce parking, elle pouvait facilement voir J.R. rentrer chez lui et observer ce qui se passait.
09:08 Je crois que c'est à cause de ça que certaines personnes ont cru qu'il avait quelque chose à voir avec son meurtre.
09:13 La jalousie est souvent ce qui pousse au meurtre.
09:20 Quand on enquête sur un homicide, on commence souvent par là.
09:26 Par les gens qui étaient proches de la victime.
09:33 Il y a beaucoup d'émotions en jeu dans cette affaire. Son petit ami la trompait et on sait qu'elle est partie à sa recherche.
09:39 Les enquêteurs doivent donc trouver ce jeune homme et ils doivent le trouver vite.
10:00 Melissa faisait des études d'infirmière. Elle était très appréciée, tout le monde l'aimait. Elle n'avait aucun ennemi.
10:06 Elle voulait tellement faire le bien autour d'elle.
10:11 Mais quelqu'un l'en a empêchée avec ce meurtre insensé.
10:25 Quand on a annoncé la nouvelle à sa sororité, je me rappelle que beaucoup de jeunes femmes ont hurlé.
10:30 Elles demandaient pourquoi mais aussi qui et comment. Qui avait pu faire ça ? Comment ça avait pu arriver ?
10:39 C'était complètement incompréhensible.
10:50 Certaines ont appelé leur famille et leurs parents sont venus et les ont ramenés chez elles.
10:54 Il y avait 30 jeunes femmes qui vivaient dans cette maison. Comment pouvaient-elles s'y sentir en sécurité ?
10:59 Les amis de Melissa ont peur d'être en danger. Mais les enquêteurs pensent que le tueur s'en est peut-être pris spécifiquement à la jeune femme.
11:15 En raison de la brutalité du meurtre, des 14 balles tirées sur Melissa,
11:20 les enquêteurs pensent que le tueur a pu agir dans un accès de colère.
11:26 Dans n'importe quelle affaire d'homicide, il y a toujours des enjeux personnels.
11:33 Le petit ami qui l'a trompé est forcément le suspect numéro un.
11:38 Quel est le degré d'implication de JR ? Voulait-il faire taire la victime ?
11:43 Les enquêteurs doivent aussi déterminer si JR prend des cours pour devenir policier,
11:46 puisque des monnottes ont été utilisées. Il est étudiant mais reste encore à savoir dans quelle faculté.
11:52 On commence toujours par là dans les affaires d'homicide, par les petits ou les petites amies, les conjoints, les proches de la victime.
12:02 C'est donc par là que l'inspecteur Koulakowski a commencé son enquête sur le meurtre de Melissa.
12:10 C'était l'enquêteur en chef de la brigade criminelle.
12:13 Il a essayé de retracer ses pas, de déterminer avec qui elle était,
12:17 s'il avait un petit ami, une petite amie, un mari...
12:22 Son petit ami de l'époque, JR, a affirmé qu'il était avec une autre fille chez lui.
12:32 Personne n'avait eu de nouvelles de Melissa après ça.
12:39 En s'entretenant avec JR, les enquêteurs apprennent que la vie sentimentale de Melissa est plus compliquée qu'ils ne le pensaient.
12:45 Elle avait un petit ami, un ancien petit ami...
12:50 Elle se trouvait au centre d'un triangle amoureux.
12:55 Elle essayait de cacher à son ancien petit ami qu'elle était en couple avec quelqu'un d'autre.
13:00 C'était assez complexe.
13:04 Melissa et son petit ami, JR,
13:07 essayaient de cacher leur liaison à son ancien petit ami, Kenny.
13:11 Kenny avait un tempérament violent.
13:16 Il se battait dans les bars, donnait des coups de poing dans les murs, ce genre de choses. Il proférait des menaces.
13:23 Kenny ne savait pas que JR et Melissa avaient commencé à se battre.
13:29 Tout le monde s'inquiétait de ce qu'il ferait s'il venait à la prendre.
13:33 On a donc un petit ami qui la trompe et un ex-petit ami violent.
13:40 On se croirait dans un feuilleton à l'eau de rose.
13:43 Ces deux hommes deviennent donc immanquablement les principaux suspects de cet homicide.
13:48 Les enquêteurs interrogent les deux jeunes hommes.
13:54 Aucun d'eux ne semble impliqué.
13:56 Ils ont été soumis aux détecteurs de mensonges.
14:00 Ils étaient très clairs sur ce qui s'était passé ce jour-là.
14:04 Ils avaient tous les deux de très bons alibis et n'avaient absolument rien à voir avec cet homicide.
14:09 On a donc pu les écarter de la liste des suspects.
14:12 La police a innocenté JR et Kenny.
14:16 Les deux jeunes hommes ont été interrogés.
14:21 On a donc écarté JR et Kenny.
14:23 Mais l'affaire n'était pas résolue. Personne n'était soulagé.
14:27 On s'est juste dit "Ok, ce n'est donc pas eux. C'est qui alors ?"
14:31 Sur un campus, c'est souvent le petit ami le coupable.
14:37 Mais là, ces deux petits amis sont hors du coup.
14:40 Les gens paniquent car il pourrait s'agir d'un meurtre gratuit.
14:44 Tout le monde va avoir peur.
14:48 Qu'une poubelle soit renversée ou qu'un véhicule soit cambriolé pour que tout le monde soit terrorisé.
14:52 Parce que les gens se disent qu'un monstre rôde sur le campus.
14:56 En cherchant de nouvelles pistes, les enquêteurs se rendent compte qu'il y a peut-être des similarités entre cette affaire et les meurtres d'un tueur en série.
15:05 À Los Angeles, un tueur surnommé "l'étrangleur des collines" par la police a assassiné dix jeunes femmes et abandonné leur corps sur des collines situées en bord d'autoroutes.
15:16 Parfois, les tueurs en série se servent de menottes. Ils se font passer pour des policiers.
15:21 Ça arrive souvent. Ils mettent un géant-phare sur leur véhicule, demandent à des voitures de s'arrêter.
15:27 La victime est enlevée et conduite jusqu'à un endroit où le tueur se sent en sécurité et il l'assassine.
15:35 J'y ai tout de suite pensé. Je me suis dit dès le départ qu'on avait peut-être affaire à un tueur en série.
15:42 Pour la première fois de ma vie, j'avais peur d'aller à l'université de Toledo.
15:47 Je me souviens regarder partout autour de moi, à des endroits où je me sentais habituellement en sécurité, où je ne me posais aucune question avant.
15:56 C'était la panique sur le campus. Toutes les filles avaient peur.
16:04 Celles qui dormaient en résidence universitaire étaient terrifiées. Elles se faisaient escorter de leur chambre à leur salle de cours.
16:12 Les policiers de l'université de Toledo devaient escorter un très grand nombre de jeunes femmes.
16:19 De nombreux incidents leur étaient signalés.
16:23 La peur ne fait que s'intensifier sur le campus dans les jours qui suivent le meurtre de Melissa.
16:29 Avant que le corps de Melissa ne soit retrouvé sur le campus, quelqu'un avait tiré des coups de feu en direction de McKinnon Hall, une résidence réservée aux femmes.
16:38 Et plusieurs résidentes ont signalé avoir reçu des coups de fil étranges.
16:45 Tout ceci a contribué à faire grandir un sentiment de peur.
16:54 On a fini par se demander si quelqu'un en voulait aux femmes du campus.
16:59 Ce meurtre avait l'air d'avoir été commis au hasard.
17:10 Personne ne savait qui le tueur pouvait bien être. Et beaucoup d'étudiantes avaient peur d'être la prochaine à mourir.
17:16 Elles avaient le sentiment que le tueur pouvait frapper à tout instant.
17:24 Un campus est un terrain de chasse idéal pour un tueur.
17:29 Tout le monde doit continuer à aller en cours. Tout le monde doit aller travailler.
17:34 Les enquêteurs doivent retrouver le coupable avant qu'il ne tue quelqu'un d'autre sur le campus.
17:40 Le coupable
17:42 Sans réel suspect, les enquêteurs reprennent l'affaire à zéro et se penchent sur l'appel à police secours qui a conduit à la découverte du corps de Melissa.
18:01 D'après cet appel, trois hommes noirs auraient détroussé un chauffeur de taxi.
18:09 Quand les policiers de l'université de Toledo sont arrivés sur les lieux, ils n'ont vu aucun chauffeur de taxi.
18:15 Aucun coup de feu n'a été tiré, personne n'a rien entendu.
18:19 L'appel était bidon.
18:23 On s'est renseignés sur sa provenance.
18:28 On a commencé à en savoir un peu plus sur l'appel qui avait été passé à police secours.
18:36 Et ce qui est intéressant, c'est que je me rappelle qu'un policier s'est étonné que la personne ait désigné le parking en utilisant son numéro.
18:43 C'était un indice.
18:45 À l'époque, en 1992, un des parkings situés sur le campus principal avait le numéro 10.
18:51 Mais personne ne l'appelait par son numéro. On parlait toujours du parking du tennis parce qu'il y avait des cours de tennis juste à côté.
18:58 On n'utilisait pas le numéro des parkings quand on en parlait.
19:03 Pour utiliser le numéro, il fallait déjà le connaître.
19:06 Qui le connaissait ? Pourquoi désigner le parking de cette façon ? Est-ce que tout ça s'est réellement passé ?
19:13 Y avait-il vraiment un taxi à cet endroit ?
19:16 Je me souviens très bien qu'on s'est posé toutes ces questions.
19:20 La personne qui a contacté police secours a déclaré appeler d'un téléphone portable.
19:27 On a suivi cette piste.
19:32 On a réussi à retracer l'appel et il ne provenait pas d'un téléphone portable.
19:37 Il avait été passé du centre pour écrivains situé sur le campus de Scott Park.
19:44 Ce campus était fermé le week-end. Il s'agissait donc de quelqu'un qui avait les clés pour rentrer dans le bâtiment.
19:51 L'appel a été passé d'un bâtiment sécurisé situé sur le campus.
20:00 La seule façon d'y entrer, c'est d'en avoir les clés.
20:03 Et rappelez-vous que des menottes ont été utilisées.
20:07 Qui a des menottes et les clés des bâtiments sécurisés du campus ?
20:12 L'université de Toledo possède un commissariat de police qui lui est propre.
20:19 Ce ne sont pas des agents de sécurité, ce sont des gardiens de la paix armés et assermentés, reconnus par l'état de l'Ohio.
20:28 Et on a retrouvé la victime avec la paume des mains tournée vers le haut.
20:31 C'est exactement la position qu'un policier fait prendre à quelqu'un qu'il veut menotter.
20:36 Si quelqu'un avait les mains menottées dans le dos, c'est la position qu'elle prendrait en tombant.
20:43 Ce n'était sûrement pas un tueur en série qui se faisait passer pour un policier, mais bien un policier.
20:53 Ce n'est pas agréable de penser qu'un des nôtres peut être impliqué dans un meurtre, mais on ne peut écarter aucune piste.
20:58 Dans ce cas, il faut s'entretenir à nouveau avec les officiers qui ont découvert le corps.
21:04 Ils ont peut-être oublié de vous dire quelque chose qui n'avait pas l'air important à leurs yeux.
21:08 Il faut absolument leur parler à nouveau et voir s'ils ne sont pas passés à côté de certains éléments qui pourraient être cruciaux dans cette affaire.
21:19 Ils se sont entretenus avec Joseph Green et Jeffrey Hodge, puisque ce sont eux qui avaient découvert Melissa.
21:24 Joseph Green était le premier à avoir trouvé le corps.
21:28 C'était un des policiers que je préférais.
21:33 J'y parlais tout le temps.
21:35 Il avait l'air tellement gentil.
21:38 Il racontait toujours des blagues complètement idiotes.
21:41 Joe était vraiment quelqu'un de bien.
21:48 Je connaissais assez bien Joseph Green.
21:50 J'avais travaillé avec lui sur des événements spéciaux à l'université.
21:54 C'était un homme bien.
21:57 Je n'avais pas un mot négatif à dire sur lui.
21:59 Non seulement il n'était pas capable d'avoir tué une jeune femme, mais ce meurtre était d'une telle violence que seul un monstre pouvait avoir fait ça.
22:06 Les enquêteurs se concentrent sur Joseph Green.
22:14 En tant que premier officier arrivé sur les lieux, c'est lui qui a écrit le rapport de police principale.
22:18 Le soir où Melissa a disparu, il a neigé à 19h.
22:23 Il est tombé de la poudreuse.
22:25 Et je savais que Melissa était sortie à 3h du matin cette nuit-là.
22:29 Il devait donc déjà y avoir de la neige sur le sol avant qu'elle n'arrive.
22:34 Quasiment personne ne passe à l'endroit où le corps a été retrouvé.
22:42 Vu la neige qui venait de tomber, il aurait dû y avoir des traces de pas allant jusqu'au corps, et des traces de pas laissées en repartant.
22:49 L'agent Green a clairement indiqué dans son rapport qu'il n'y avait pas de traces de pas sur la scène des crimes.
23:00 On sait très bien que quand il neige, on ne peut pas faire autrement que de laisser des traces de pas, même quand on laisse un corps derrière soi.
23:11 Pourquoi ce rapport est-il incohérent ? Avaient-ils quelque chose à cacher ? Est-ce qu'ils n'étaient pas réveillés ?
23:15 Sur place, Joseph Green a commencé à nous expliquer que la neige était immaculée, et qu'il n'y avait aucune trace de pas.
23:23 Mais pourquoi vous regardez là-bas ? Vous n'allez rien trouver, il n'y a rien !
23:29 Oh, au fait, voici les clés.
23:32 Où vous les avez trouvées ? Dans la belle à ordures ?
23:40 Et il a dit autre chose. Il a ajouté qu'il avait su qu'elle était morte dès qu'il avait vu le corps.
23:46 Je lui ai demandé comment, et il m'a expliqué que sa famille travaillait dans les pompes funèbres, et qu'il avait vu beaucoup de cadavres.
23:53 J'ai trouvé ça franchement bizarre.
23:55 Il y avait un truc qu'il ne connaît pas.
24:01 Les enquêteurs soupçonnent Joseph Green et se renseignent sur lui.
24:09 On a décidé de fouiller les véhicules utilisés par les officiers cette nuit-là.
24:14 On cherchait des éléments matériels pouvant lier Melissa à une des voitures de patrouille.
24:21 Nous n'avons trouvé aucune empreinte digitale de la victime,
24:27 mais on a relevé en revanche de la laine verte et des fibres correspondant à celles de son manteau.
24:35 On a également retrouvé de longs cheveux sur le siège avant.
24:38 À l'époque, on ne pouvait pas extraire d'ADN à partir d'échantillons de cheveux, mais ceux-ci avaient la même couleur et la même texture que ceux de Melissa.
24:46 Il ne s'agissait que d'éléments de présomption et non de pièces à conviction, mais ils étaient déjà convaincants.
24:53 L'agent Green a écrit un rapport incohérent sur la scène de crime.
25:00 Et les enquêteurs viennent de trouver des éléments, des cheveux et des fibres, qui semblent l'incriminer.
25:07 C'est devenu un suspect dans cette enquête.
25:13 Les enquêteurs le prenaient en filature, ils l'observaient.
25:20 On est allés chez lui, en plein milieu de la nuit, pour récupérer ses poubelles,
25:26 et essayer de trouver quoi que ce soit qu'il incriminerait encore plus.
25:30 Il avait tellement insisté qu'il n'y avait pas de traces de pas sur les lieux du crime.
25:37 C'était évident au vu de son rapport qu'il cachait quelque chose.
25:41 On a fini par demander à tous les officiers de police impliqués s'ils acceptaient d'être soumis aux détecteurs de mensonges.
25:52 J'ai suivi une formation de polygraphiste lorsque je travaillais à l'unité d'investigation scientifique.
25:57 On a commencé par interroger Joseph Green,
26:02 puisque son rapport ne tenait pas de vous.
26:08 Il faut demander à l'agent Green pourquoi son rapport n'est pas cohérent
26:14 avec les éléments physiques irréfutables observés sur les lieux du crime.
26:18 Et il faut aussi lui demander comment ses fibres et ses cheveux, pouvant appartenir à la victime,
26:23 se sont retrouvés dans cette voiture.
26:25 Les détecteurs de mensonges ne peuvent pas vous dire la vérité,
26:28 mais ils permettent de savoir si quelqu'un vous ment.
26:30 Il a réussi le test haut la main.
26:35 On a donc pu l'innocenter.
26:38 La seule chose qui me dérangeait, c'était qu'il ait insisté à ce point sur le fait qu'il n'y avait pas de traces de pas autour du corps.
26:48 Souvent, quand un officier de police voit quelqu'un en détresse,
26:52 il se précipite à ses côtés sans penser aux traces de pas.
26:56 Et je crois que c'est ce que l'agent Green a fait.
26:59 Je crois qu'on l'a convaincu d'écrire qu'il n'y avait pas de traces de pas sur la scène de crime alors qu'il n'en était pas sûr.
27:07 Et c'est ce qui en a fait un suspect dans ce meurtre.
27:12 C'était notre suspect principal et j'étais persuadé qu'il n'avait rien à voir dans ce meurtre.
27:17 À ce moment-là, on était dans l'impasse.
27:20 Un autre policier accompagnait l'agent Green.
27:26 Il s'agissait de son coéquipier, l'agent Hodge.
27:29 Le lieutenant m'a demandé si je voulais bien le soumettre au détecteur de mensonges.
27:33 On ne pensait pas qu'il était impliqué, mais on voulait pouvoir l'écarter des suspects.
27:37 Et j'ai dit d'accord, je vais le faire.
27:41 Jeffrey Hodge était un jeune policier.
27:43 Il s'occupait souvent de la sécurité lors de soirées étudiantes.
27:47 Avant de devenir policier, il travaillait comme opérateur à police secours.
27:50 Il était gentil, il prenait son rôle de policier très à cœur.
27:54 Tout le monde l'avait décrit comme étant quelqu'un de bienveillant et de réservé.
27:59 Il était toujours partant, un peu comme un scout.
28:04 Et il faisait tout pour aider l'enquête.
28:08 Deux officiers de la police de Toledo ont vu Hodge avant que le corps ne soit retrouvé.
28:14 Ce soir-là, avant de commencer son service,
28:18 Jeff Hodge s'est rendu à une soirée entre policiers organisée à l'occasion du Super Bowl.
28:23 Il avait l'air très nerveux.
28:25 Il a posé tout un tas de questions sur la balistique,
28:29 a demandé combien de temps un corps reste intact avant de commencer à se décomposer dans certaines conditions,
28:34 ce que ça fait de voir un corps.
28:38 C'était bizarre.
28:41 Le policier de l'université qui organisait la soirée avait une radio chez lui.
28:47 Jeff Hodge l'a allumé et s'est mis à écouter tous les appels de la police.
28:51 Les autres lui ont demandé ce qu'il faisait.
28:53 Il leur a dit qu'il voulait savoir ce qui se passait avant de prendre du service.
28:56 Tout le monde a trouvé ça étrange.
29:01 Pendant qu'on attendait les résultats du test de Joseph Green,
29:04 j'ai discuté avec Jeff Hodge dans le bureau des enquêteurs.
29:08 On parlait de tout et de rien.
29:10 Et il m'a dit qu'il trouvait ça génial quand toutes les filles sortaient en courant de Mactinon Hall en petite nuisette
29:16 quand l'alarme incendie était déclenchée.
29:19 J'ai trouvé ça assez bizarre de dire ça.
29:22 C'était complètement déplacé.
29:24 Il ne parle pas des garçons qui sortent de leur résidence en caleçon.
29:28 Il parle des filles dans leur chemise de nuit.
29:31 Et c'est leur résidence qui a reçu des appels étranges et a été visée par des coups de feu.
29:36 Il est temps d'interroger l'agent Hodge pour voir ce qu'il sait sur le sujet.
29:40 Je suis entré dans la pièce et j'ai fait connaissance avec l'agent Hodge.
29:46 Avant de soumettre quelqu'un au détecteur de mensonges, on commence toujours par discuter un peu.
29:50 Je lui ai donc demandé de me dire quelle était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée dans sa vie.
29:55 Et il m'a dit que c'était de devenir officier de police.
29:58 Apparemment, il avait candidaté pour entrer dans la Toledo Highway Patrol
30:02 et plusieurs autres services avant d'être embouché par le commissariat de l'université.
30:07 Il m'a dit que son grand-père lui avait acheté une arme quand il avait décroché son diplôme.
30:12 Je lui ai demandé quelle arme.
30:14 Et il m'a dit un pistolet Smith & Wesson 5906.
30:18 L'expert en balistique avait établi que les balles retrouvées sur la scène de crime provenaient d'un Smith & Wesson 5906.
30:27 Il lui dit la marque et le modèle de son arme à feu.
30:31 Et il s'agit du même modèle, de la même marque et du même calibre que l'arme utilisée pour le meurtre.
30:37 L'enquêteur a dû savourer intérieurement.
30:40 Il n'a pas pu montrer sa réaction au suspect, mais au fond de lui, il a su qu'il le tenait.
30:46 Le sergent Snyder a utilisé une technique qui consiste à poser des questions au suspect
30:51 et de voir s'il réagit quand sont évoquées des détails que seul le coupable peut connaître.
30:56 Il était présent lors de la découverte du corps.
31:01 Il savait ce que la victime portait et dans quelle position elle était.
31:04 Il savait qu'on avait retrouvé des douilles de calibre 9mm.
31:07 J'ai dû faire preuve d'imagination.
31:09 J'ai formulé une série de questions telles que
31:11 était-elle attachée avec une corde, avec un câble, avec des collants ?
31:15 Et au milieu de toutes ces propositions, il y avait "avec des menottes".
31:19 Était-elle attachée avec des menottes ?
31:22 Il a réagi très nettement quand j'ai parlé de menottes.
31:26 J'ai rarement vu une réaction aussi forte.
31:28 Et ça m'a choqué parce que personne ne le considérait comme un suspect.
31:31 Tout le monde n'arrêtait pas de dire que c'était un policier modèle.
31:35 Je crois que c'est là que les enquêteurs ont compris.
31:41 Ils ont réalisé qu'ils s'étaient trompés d'officier.
31:44 Quand on lui a demandé si la victime était attachée avec des menottes,
31:50 le détecteur a relevé une réaction très forte.
31:53 Est-ce qu'on arrête le test à ce moment-là ?
31:55 Non, on continue à lui poser des questions
31:58 en lui laissant suffisamment de liberté pour qu'il s'incrimine tout seul.
32:01 C'était quoi le plus important ?
32:06 Qu'est-ce qu'il avait et qu'il fallait absolument que j'obtienne ?
32:09 J'avais besoin du pistolet et de ces menottes.
32:12 Il a réagi à la mention des menottes pendant le test.
32:15 Je voulais donc voir les siennes.
32:18 Et je lui ai dit aussi que je voulais voir son arme à feu.
32:21 Il m'a dit "non, non, non, aucun souci".
32:23 Je lui ai demandé où elle était
32:25 et il m'a répondu qu'elle était dans son casier à l'université.
32:29 Je me souviens qu'il a regardé dans son casier
32:34 et s'était crié "on essaie de me faire porter le chapeau, mon arme a disparu".
32:38 Et je me suis tout de suite dit
32:40 "si j'essayais de te faire porter le chapeau,
32:42 je peux t'assurer que tu aurais une arme dans ton casier".
32:45 Ça n'avait aucun sens.
32:47 Les policiers trouvent en revanche des menottes dans le casier de Jeff Hodge.
32:51 On les a emmenés au laboratoire pour les observer au microscope.
32:56 On voyait qu'une balle avait touché les menottes sur un des bords.
33:02 Le plomb qui se trouvait à l'intérieur de la balle
33:05 et le cuivre de la douille avaient fondu sur les menottes
33:09 du fait de la rapidité à laquelle la balle les avait frappées à cet endroit.
33:14 Une des balles que l'on avait retrouvées était coupée en deux.
33:18 Ce qui signifie qu'elle avait frappé un objet avec force sur sa trajectoire.
33:22 Ce n'est pas dur d'en conclure qu'elle avait percuté ses menottes.
33:31 Il y avait aussi des tissus humains à l'intérieur de ces menottes.
33:36 Le lendemain matin, l'école de médecine de l'Ohio a analysé l'échantillon
33:42 et nous a dit qu'il n'y avait pas assez de tissus,
33:44 que c'était insuffisant pour extraire de l'ADN.
33:47 On n'en était qu'au balbutiement des analyses d'ADN.
33:51 Ce n'était pas comme aujourd'hui.
33:53 Il a fallu faire multiplier les cellules de ces tissus
33:57 pour avoir un plus grand échantillon et pouvoir en extraire l'ADN.
34:01 En 1992, l'ADN était un tout nouvel outil pour les forces de l'ordre.
34:07 Il fallait attendre les résultats de l'analyse.
34:10 Il ne fallait faire aucune erreur.
34:12 La police dispose d'éléments incriminant l'agent Hodge,
34:16 mais seul cet ADN peut prouver sa culpabilité.
34:19 Leur histoire
34:23 Quels éléments incriminent l'agent Hodge ?
34:33 Son attitude suspecte sur la scène de crime,
34:36 les menottes avec la trace de balle,
34:38 la possession d'un pistolet correspondant au type d'arme utilisée pour le meurtre,
34:42 ainsi que des mensonges et des incohérences lors de son interrogatoire.
34:47 On a donc assez de pièces à conviction pour être convaincu de sa culpabilité.
34:52 L'agent Jeffrey Hodge est arrêté le 1er février 1992,
34:59 six jours après le meurtre de Melissa Erstrom.
35:02 Les gens étaient quelque peu soulagés qu'il y ait eu une arrestation,
35:10 mais ils avaient encore peur du fait de l'identité du suspect.
35:14 Il s'agissait d'un officier de police, ça a choqué tout le monde.
35:18 Ça m'a mis hors de moi, c'était quelqu'un qui aurait dû protéger et servir la population.
35:23 Les policiers ne sont pas censés prendre des vies, ils sont censés en sauver.
35:28 Je me souviens que le matin qu'il a suivi la découverte du corps,
35:31 Jeff s'est rendu à la maison de la sororité.
35:34 Ça semblait tellement attentionné de sa part à l'époque.
35:40 Après la découverte du corps de Melissa, toutes les jeunes femmes étaient terrifiées.
35:44 L'université les faisait escorter et Jeff Hodge faisait partie du personnel chargé de les protéger.
35:49 Il allait les chercher et les accompagner jusqu'à leur salle de cours.
35:55 Quelques-unes d'entre elles se sont plaintes du fait qu'Hodge leur ait dit qu'il était sur le coup,
36:00 qu'il veillait sur elles et ainsi de suite.
36:02 Il essayait de draguer ces jeunes filles en se faisant passer pour un héros.
36:08 L'agent Hodge a donc profité du fait que ces jeunes filles pensent avoir besoin d'un officier de police
36:14 pour se faire passer pour un chevalier servant et essayer d'abuser de sa position.
36:19 Quand Jeff Hodge a été arrêté, d'autres jeunes femmes se sont manifestées
36:25 et ont expliqué qu'il leur avait demandé d'arrêter leur véhicule et les avait accusées d'avoir bu.
36:30 Lors de mon reportage, j'ai parlé avec plusieurs personnes qui ont eu un choc terrible
36:36 quand elles ont vu Jeff Hodge à la télévision.
36:39 Anna Colleen s'est rendue compte qu'il lui avait demandé d'arrêter son véhicule 24 heures avant le meurtre de Melissa.
36:49 Il m'a demandé de me garer. Je me suis rangée sur la deuxième place de parking,
36:53 juste devant les cours de tennis, et il a arrêté son véhicule juste derrière moi. J'étais bloquée.
36:58 Elle n'avait pas bu et n'a pas compris pourquoi il l'accusait de ça.
37:03 Anna pense que si son petite amie n'était pas arrivée, elle aurait sûrement été la première victime de Jeff Hodge.
37:08 Quand j'ai vu la photo prise lors de son arrestation, c'est là que j'ai vraiment eu peur
37:15 et que je me suis rendue compte à quel point j'étais passée près de perdre la vie ce soir-là.
37:19 Et ce qui était terrifiant, c'est qu'on n'était pas sûr qu'il n'aurait pas tué à nouveau.
37:29 Le dossier monté à l'encontre d'Hodge ne contient que des éléments de présomption
37:33 jusqu'à ce que les résultats de l'analyse d'ADN tombent trois semaines après son arrestation.
37:37 Les tissus humains retrouvés sur ses menottes appartenaient bien à Melissa Hurstroom.
37:41 Ces résultats allient ces menottes à la victime et à lui. Échec et mat.
37:47 Il n'y a rien de plus satisfaisant quand on enquête sur un meurtre
37:51 que de pouvoir présenter un dossier solide au bureau du procureur.
37:55 Toutes les enquêtes pour homicide sont importantes.
37:58 On veut toujours découvrir la vérité, mais dans cette affaire,
38:01 c'était d'autant plus crucial que Melissa Hurstroom était une victime innocente.
38:05 Elle n'avait absolument rien fait pour se retrouver dans la situation qui lui avait coûté la vie.
38:11 Jeff Hodge est le pire des criminels.
38:15 C'était quelqu'un à qui elle aurait dû pouvoir faire confiance,
38:18 et au lieu de ça, c'était un monstre.
38:23 Ça ne devrait jamais arriver, ce genre de choses.
38:26 Jamais de chez jamais.
38:28 Mais c'est exactement ce qui s'est passé.
38:30 Et ce monstre mérite de se retrouver en cage.
38:33 C'est pour ce genre de meurtre odieux que la peine de mort existe.
38:43 Il est coupable d'enlèvement et de meurtre concomitant d'un acte criminel.
38:50 Personne ne le mérite plus que lui.
38:53 En 1993, 15 mois après le meurtre de Melissa,
38:57 Jeff Hodge plaide coupable en échange d'une peine de prison à perpétuité
39:01 assortie d'une possibilité de libération conditionnelle.
39:04 Quand il a négocié sa peine, il a été très lâche
39:09 et a affirmé ne pas se souvenir de ce qui s'était passé.
39:12 Mais je suis sûr que ce n'est pas vrai.
39:14 Je suis convaincu qu'il se souvient du moindre détail.
39:18 Même sans ses aveux, les enquêteurs pensent savoir
39:21 ce qui s'est passé le soir du meurtre de Melissa.
39:24 Jeff Hodge effectuait une patrouille.
39:27 Et il n'était pas inhabituel pour lui de demander à deux jolies jeunes femmes
39:30 d'arrêter leur véhicule.
39:32 Malheureusement, Mlle Erstrom était sortie tard dans la nuit.
39:35 Elle n'avait pas son permis de conduire sur elle.
39:38 Il l'a donc ramenée à son logement,
39:40 elle est entrée et est allée chercher son permis.
39:43 Il l'a fait monter dans sa voiture,
39:46 il lui a dit d'enlever son manteau
39:48 et l'a placée sur la banquette arrière.
39:50 Il voulait pouvoir reluquer son corps.
39:52 Il lui a sûrement fait des avances dans la voiture
39:56 et elle n'a pas voulu accepter ce genre de comportement
39:59 de la part d'un policier.
40:01 Quelque chose l'a fait, dit Jean-T.
40:04 Je pense qu'elle a dû remettre son autorité en question.
40:08 Ou menacer de le faire virer.
40:13 Son père va veiller à ce que vous ne travailliez plus jamais.
40:16 Mais on s'en était fini de sa carrière.
40:18 Quelqu'un comme Tom Jeff Hodge a toujours rêvé de devenir policier.
40:22 Il n'aurait pas pu supporter de ne plus l'être.
40:25 Je pense qu'il l'a fait descendre du véhicule et l'a terrorisé.
40:31 Il l'a menottée et l'a fait marcher jusqu'à ce prix.
40:34 Il a descendu son pantalon, l'a humiliée, brutalisée.
40:42 Et au bout d'un moment, il a dû se rendre compte de ce qu'il avait fait
40:46 et s'est dit qu'il n'avait pas d'autre choix que de la tuer.
40:49 Et c'est là qu'il lui a tiré une balle dans la tête.
40:52 Jeff Hodge a ensuite appelé police secours
40:57 afin que son coéquipier et lui soient envoyés sur les lieux et découvrent le corps.
41:01 Il a manipulé Green et lui a fait croire qu'il était le premier à trouver le corps.
41:06 Il ne voulait pas être l'officier principal,
41:08 il préférait rester en retrait et laisser Green faire.
41:11 Jeff Hodge a fait exprès de détruire les traces de pas qu'il avait laissées dans la neige.
41:16 Il savait que c'était les siennes.
41:18 Il fallait qu'il les fasse disparaître et s'est servi de Green pour y arriver.
41:22 Jeff Hodge a avoué être l'auteur des appels menaçants passés après le meurtre,
41:28 ainsi que des coups de feu tirés sur Mackinnon Hall quelque temps avant le meurtre.
41:35 Il a expliqué qu'il voulait qu'on lui demande d'intervenir
41:38 afin de pouvoir se faire encore une fois passer pour un super flic.
41:41 Il est devenu de plus en plus violent et a fini par tuer une jeune fille innocente.
41:47 Melissa restera à jamais comme sur cette photo dans nos cœurs.
41:54 Elle aura toujours 19 ans et ce sourire magnifique.
41:57 Aucune de ses camarades de sororité ne l'a oublié.
42:04 Elles ont collecté de l'argent il y a quelques années de cela
42:07 pour installer un banc et une pierre à la mémoire de Melissa
42:10 pour que les étudiants de l'université de Toledo puissent s'y rendre et méditer
42:14 et que Melissa soit à leurs côtés.
42:16 Jeffrey Hodge a fait une première demande de liberté conditionnelle en 2021,
42:26 soit 29 ans après le meurtre de Melissa.
42:28 J'ai écrit une lettre au comité de preuve.
42:31 J'ai expliqué que c'était un monstre et qu'il ne devrait plus jamais revoir la lumière du jour.
42:36 Il lui a tiré 14 fois dessus à bout portant et a soulevé ses vêtements.
42:41 Il voulait voir l'impact des balles sur son corps.
42:44 Cette audience m'oblige à revivre ce cauchemar, mais il ne me quitte jamais de toute façon.
42:50 Cet homme est dangereux.
42:53 Sa demande est rejetée.
42:56 Jeff Hodge restera en prison au moins jusqu'à sa mort.
43:00 Il sera en prison au moins jusqu'à sa prochaine audience en 2031.
43:03 Je n'arrive pas à oublier à quoi ressemblait ma sœur dans son cercueil.
43:07 Je ne peux pas l'oublier.
43:09 Je ne veux pas oublier ma sœur et je n'oublierai jamais ce qu'il lui a fait.
43:13 Et toute ma vie, je m'assurerai que ce monstre reste là où il doit rester.
43:17 Je n'ai eu aucun scrupule à le faire arrêter et jeter en prison.
43:24 Il devrait être puni plus que les autres parce qu'il a agi en toute connaissance de cause.
43:29 Je suis convaincu qu'on a arrêté un tueur en série.
43:33 Heureusement, il y a vraiment très peu de Jeffrey Hodge dans la police.
43:37 Il a sali notre nom à tous et rendu notre tâche plus compliquée.
43:44 Personne n'a plus envie d'arrêter les flics pourris que les bons policiers.
43:48 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
43:51 "La vérité, c'est de ne pas se défendre." - J.H.H.H.
43:54 "La vérité, c'est de ne pas se défendre." - J.H.H.H.
43:57 Merci à tous !
43:59 [SILENCE]

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