Marc Dutroux, 20 ans après son procès : une libération anticipée est-elle envisageable ? Ce docu-fiction examine les défis de sa réinsertion potentielle, suscitant un débat sur le système carcéral belge.
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01:00...
01:24Bonsoir. Il y a tout juste 20 ans,
01:27le tristement célèbre Marc Dutroux est condamné à de la prison à perpétuité,
01:32reconnu coupable de viol sur mineurs,
01:34de séquestration et d'assassinat, notamment.
01:37Marc Dutroux, vous avez été condamné au maximum de la peine.
01:41Vous vous en sortez quand même mieux que la plupart de vos victimes
01:45qui ne font plus partie du monde des vivants.
01:48Mais que veut dire perpétuité en Belgique ?
01:51Son avocat a fait des demandes de libération conditionnelles.
01:54Il estime que son client, comme tout citoyen,
01:56mérite la réinsertion.
01:58Il est vrai que l'ex-épouse de Marc Dutroux, Michel Martin,
02:02et son homme de main, Michel Le Lièvre,
02:04tous deux condamnés aussi il y a 20 ans,
02:06ont déjà été libérés.
02:07Marc Dutroux purge sa peine, ici, actuellement, à la prison de Nivelles.
02:12Marc, il se promène.
02:13Marc, il joue au foot.
02:15Eh ouais !
02:17Pourrait-il sortir un jour ? Et sous quelles conditions ?
02:20Dans ce documentaire exceptionnel, nous allons répondre à ces questions
02:24et imaginer la nouvelle vie de celui que l'on surnomme
02:27le monstre de Marcinelle parmi nous, dans la société.
02:31Marc Dutroux pourrait-il un jour être un homme libre ?
02:42Interruption de programme pour vous dire que Marc Dutroux
02:45pourrait sortir de la prison de Nivelles.
02:48Sa libération était prévue la semaine prochaine,
02:50mais d'après nos informations,
02:52les autorités judiciaires auraient décidé d'avancer
02:55cette sortie de prison à aujourd'hui
02:57pour limiter autant que possible la confrontation
02:59avec des manifestants.
03:01En revanche, on ignore par quelles portes Marc Dutroux va sortir.
03:05Cette libération conditionnelle fait suite à la décision positive
03:09du tribunal d'application d'épeinte.
03:12Je m'appelle Gino Rousseau, je suis le papa de Mélissa,
03:15une des victimes de l'affaire
03:18d'enlèvement d'enfants, d'enfants de viol
03:22et de meurtre d'enfants.
03:23S'il y a un chien enragé,
03:27vous le mettez à la Société protectrice des animaux.
03:30Si quelqu'un lâche le chien
03:33parce qu'on lui dit que c'est une pauvre petite bête,
03:36vous allez en vouloir à qui ? Au chien qui mord tout le monde
03:39ou bien à la personne qui a libéré le chien ?
03:43Ça, c'est le rôle de la justice.
03:47On dit que ces 25 ans de détention, en réalité,
03:50n'ont strictement rien changé à ce qu'ils étaient.
03:52Et ça, c'est une chose contre laquelle je m'érige.
03:56Dire que Marc Dutroux est dangereux
03:59a quelque chose de très idéologique.
04:02Croire que la réponse principale, la plus efficace, la meilleure
04:05à la délinquance, c'est l'emprisonnement,
04:07c'est une stupidité sans nom.
04:09Eh bien, nous avons en plateau Christian Pannier,
04:12qui est à la fois juge au tribunal de première instance de Namur
04:16et vous êtes aussi assistant à l'ULB.
04:18Exactement.
04:19Je pense que le souci que j'ai toujours eu
04:22de la réinsertion des condamnés,
04:27c'est que j'ai eu, dès que j'étais jeune, toujours un avocat,
04:29et même déjà lors de mes cours de droit pénal à l'université.
04:33La justice réagit à toutes les injustices que la société engendre.
04:37Elle est l'affaire d'un pouvoir, il y en a deux autres,
04:40le législatif, l'exécutif, chacun doit faire son travail.
04:43C'est clair que la prison, et surtout la prison de longue durée,
04:46et a fortiori de très longue durée,
04:48c'est totalement contre-productif.
04:51Plus c'est long, plus ça crée de la récidive.
04:57Flash spécial pour vous annoncer qu'à l'instant,
05:00Marc Dutroux est en train de sortir de la prison de Nivelles.
05:07Sorti par une porte dérobée,
05:10le pédophile est donc libre sous condition...
05:13Il y a une vraie tension sur place.
05:14On est pauvres !
05:16C'est une prison !
05:18Ce sera un choc, évidemment, un tremblement,
05:22une secousse dans l'opinion publique,
05:24parce que Marc Dutroux, c'est pas un criminel comme les autres.
05:29Il a l'âge de la retraite.
05:31Il a vécu quasiment 30 ans dans des conditions d'enfermement
05:36qui vous amèneraient, qui m'amèneraient
05:38soit au suicide, soit à la folie.
05:41Il n'est ni l'un ni l'autre, il n'est ni suicidaire, ni dément.
05:45S'ils veulent le libérer, c'est possible,
05:47puisque Martin a été libéré.
05:50Ce qu'il y a, c'est que Michel Martin a sorti du procès d'assises,
05:53elle a été condamnée à 30 ans, je pense,
05:56et elle est sortie après, si j'ai bonne mémoire, 16 ans, je crois.
06:00Bravo !
06:04La foule ne contient plus sa colère.
06:07Ils sont 150, très énervés,
06:10à attendre l'arrivée de Michel Martin au couvent de Malol.
06:13On veut sa mort ! On veut sa mort !
06:16Les insultes fusent.
06:18Quant à 22h40 précises,
06:21deux berlines sombres font leur entrée dans l'enceinte du monastère.
06:24Michel Martin est dans le premier véhicule.
06:27Cinq personnes sont à bord.
06:29À l'avant, deux policiers.
06:30À l'arrière, Michel Martin, son avocat et son assistante.
06:34Tout se passe très vite.
06:35Les caméras ne captent qu'un morceau de son visage,
06:39toujours cette longue chevelure blonde.
06:41La foule est tenue à l'écart du couvent, en contrebas de la rue,
06:45mais à la sortie du convoi, comme à son arrivée,
06:48les manifestants s'en prennent au véhicule.
06:50C'est à l'obligé !
06:51C'est à l'as ! C'est à l'as !
06:55Aïe ! Aïe !
06:57Elle a été reçue par des injures, par des émeutes,
07:00par des insultes, par des insurrections.
07:03Il y en a qui voulaient en venir aux mains.
07:05Devant eux, quand ils font comme ça, t'as des enfants !
07:08Ça ressemblait un peu à la première chambre du conseil
07:11du Trou et Martin, quand ils descendent ces marches
07:14à nos châteaux.
07:18Il y a toute une population qui hurle,
07:22qui appelle à la peine de mort.
07:26Je trouve ça honteux, excusez-moi l'expression,
07:28dégueulasse d'avoir fait sortir cette dame-là,
07:30parce qu'avec ce qu'elle a fait,
07:32elle aurait pu faire sortir mille fois les enfants
07:35du trou, même donner de l'eau, du pain sec.
07:38J'en discutais avec les voisins ici, elle n'a rien fait du tout.
07:41On n'est pas d'accord, on veut montrer...
07:43C'est la seule façon qu'on a de montrer, de faire voir
07:45qu'on n'est pas d'accord avec les décisions qui ont été prises.
07:49Nous n'avions pas du tout l'affaire au même profil
07:50entre du Trou et Martin, au niveau psychologique,
07:54au niveau psychiatrique et au niveau de la perception des faits.
07:57Ce qui explique que Mme Martin est sortie plus tôt.
08:04C'est une femme, comme tout le monde,
08:06qui a le droit de vivre, de travailler,
08:08de voir qu'elle veut, comme elle veut, quand elle veut.
08:11Qui a le droit de voyager, qui a le droit de partir, voilà.
08:14Personnellement, je ne fais pas de différence
08:16entre Michel Martin et son mari, Marc Luthon.
08:23Les crimes ne peuvent pas s'opérer sans la complicité des deux.
08:29Elle avait exécuté une partie de sa peine
08:32comme c'est prévu par la loi.
08:34Et bien sûr, il y a un rapport du directeur de la prison,
08:38des services de la prison, etc.,
08:40qui étaient totalement favorables.
08:42Il lui manquait, justement, le point de chute.
08:45Le respect de Michel Martin ne semble nulle part.
08:49Elle a prétendu devant le tribunal d'application des peines
08:52qu'elle avait déjà indemnisé les victimes,
08:55ou était en train de faire ça,
08:58mais donc, au moment de sa libération,
09:00aucune victime n'a été indemnisée.
09:05La libération de Michel Martin était inacceptable.
09:09Une forme de comité de soutien se créait
09:12pour, soi-disant, l'aider à s'insérer dans la société.
09:19Dans ce petit comité informel,
09:22ce n'était pas du préchipréchat,
09:24c'était de l'action humaine dans l'esprit du message du Christ.
09:29Quand on est quelqu'un qui sort de prison,
09:31oui, qu'on en fasse de la publicité
09:35et qu'on fasse des interviews
09:37et qu'on l'utilise comme aiguillon
09:41pour la réinsertion,
09:43ça, je pense que c'est une très mauvaise idée.
09:46Cette libération de Michel Martin,
09:49elle était en quelque sorte l'antichambre
09:51de la demande formulée pour Marc Dutroux,
09:53puisqu'on s'est dit, si elle, pourquoi pas Dutroux ?
10:00Nous sommes toujours en direct devant la prison de Nivelles.
10:02Marc Dutroux s'installe difficilement dans ce véhicule.
10:08Vous l'avez peut-être vu, un œuf a été jeté sur le véhicule.
10:18Je pense qu'il y aurait un véritable problème en termes de sécurité,
10:21parce que cette colère que Marc Dutroux a provoquée
10:24dans l'opinion publique, elle est toujours présente,
10:26même si c'est 30 ans après.
10:31Donc je pense que pour sa sécurité à lui,
10:33il faudrait une protection extrêmement rapprochée.
10:36Et puis, ça risque de provoquer des émeutes.
10:40Je suis sûr à 1 000 % qu'il y aurait une colère pas possible
10:44si Dutroux était relâché.
10:46Je crois pas que ça serait comme la marche blanche.
10:49Ça serait différent, mais il y aurait quand même une énorme colère.
10:53Et aussi de l'embarras.
10:56J'ai rencontré un monsieur qui était dans la même cellule
10:58que Marc Dutroux la première fois qu'il était en prison.
11:01Marc Dutroux a parlé de ses projets futurs.
11:04Et il a demandé au co-détenu de l'aider à construire des caves.
11:08Et le monsieur disait, mais pourquoi je ferais ça avec toi ?
11:11Et c'était que des années après,
11:13quand le co-détenu était sorti de prison,
11:16il a vu l'affaire Dutroux s'éclater.
11:18Il a dit, oh, mon Dieu, il a fait ce qu'il avait parlé de faire.
11:25Un qui est en disparition en région liégeoise.
11:27On est sans nouvelles de deux petites filles depuis hier soir.
11:30Mélissa a été enlevée avec Julie le 24 juin 1995
11:36par on ne sait pas qui.
11:39Au moment de ma vie, que je le veuille ou pas,
11:42elle est collée à cette histoire-là.
11:44Je ne sais pas m'en décoller, enfin, m'en défaire.
11:50Mélissa a 9 ans. Elle n'est pas rentrée chez elle depuis hier soir.
11:53Elle était accompagnée de Julie.
11:55L'une et l'autre ont disparu mystérieusement.
11:57Depuis hier à 19h,
11:5950 gendarmes aidés par la protection civile des recherches.
12:02Mais les chiens-pisteurs perdent la piste ici,
12:05à un kilomètre de la maison
12:06et à quelques mètres seulement de l'autoroute
12:09et de l'aéroport de Biersay.
12:11Ce matin, nous avions déjà un hélicoptère
12:13qui a survolé la propriété le long de l'autoroute.
12:16A basse altitude, il cherchait.
12:19La gendarmerie a même fait appel à un plongeur
12:22pour sonder une citerne.
12:23Mais après 19h de recherches intensives,
12:25les gendarmes se sont retirés,
12:27tandis que la population du village de Croteux a continué.
12:30Aidé par l'ASBL Marc et Corinne,
12:32spécialisé dans la disparition d'enfants,
12:34l'ASBL a déjà imprimé 5 000 affiches.
12:37Nous, on a refusé d'être victime.
12:40Donc, c'est un peu le côté marginal de notre position
12:45tout au long de l'instruction,
12:47le procès d'Assise et toutes les procédures.
12:49On a refusé la place qu'on nous donnait.
12:52C'est-à-dire de se taire et de pleurer.
12:57Et de laisser faire...
12:58C'est depuis le début, depuis l'enlèvement, ça a été ainsi.
13:02Vous, ceux que vous deviez perdre, vous l'avez perdu, lui,
13:05il y a encore des choses à perdre.
13:07En gros, c'est ça.
13:11J'arrive en Belgique à peu près exactement à l'éclatement de l'affaire.
13:14J'avais 24 ans.
13:16Et donc, c'était l'époque où,
13:19juste à mon avis, dans une semaine ou deux,
13:21autour de l'enlèvement de Julie et Mélissa,
13:24à Liège,
13:26je vois des affiches partout, dans les métros, etc.,
13:29de ces deux petites fillettes, Julie et Mélissa.
13:33Cette affaire a ceci de particulier,
13:35que l'on a fait connaissance avec les victimes,
13:39avec les familles des victimes,
13:41avant de comprendre ce qui s'était passé
13:45et avant qu'on arrête le meurtrier.
13:47La police cherche en vain.
13:49Et la juge d'instruction est partie en vacances.
13:52Julie, ma chérie, je ne t'ai pas dit assez, je t'aime.
13:55On t'aime, on t'attend
13:57et on espère de toutes nos forces te retrouver bientôt.
14:00Ton papa, ta maman, Maxime et toute la famille.
14:04Mélissa, ma toute petite fille, mon trésor,
14:07si tu pouvais m'entendre,
14:09je veux que tu saches que ta maman, ton papa, ton frère,
14:12toute la famille, tous nos amis,
14:14ne font plus qu'une seule chose depuis que tu es partie,
14:17te chercher et t'attendre.
14:19On pose tous très, très fort à toi.
14:23Et puis, à un moment, d'autres filles disparaissent.
14:26Inquiétante disparition à la côte, on est sans nouvelles
14:29depuis mardi soir de deux jeunes filles de 17 et 19 ans,
14:32originaires de Asselt,
14:34elles passaient leurs vacances à Middelkerk.
14:36Mardi soir, Anne Marshall et Eve Lambrechts,
14:3917 et 19 ans, originaires d'Asselt,
14:42quittent leur chalet de West End
14:43pour aller au casino de Blankenberg
14:45afin d'assister à un spectacle du magicien hypnotiseur Rasta Rosteli.
14:50Durant le spectacle, elles se portent volontaires pour un numéro.
14:53Vers 1h du matin, les deux filles quittent la salle
14:56et prennent ensemble le tram du retour,
14:58Terminus Ostende, celle qu'on les verra pour la dernière fois.
15:02Que s'est-il alors passé sur les 10 kilomètres leur restant à faire ?
15:06Il paraît qu'ils sont encore en vie
15:08et qu'on les a vus hier après-midi.
15:13Pendant ce temps-là, c'est la guerre des polices
15:15entre la police et la gendarmerie.
15:17Pendant ce temps-là, on n'entend pas ce que les parents veulent dire à tout prix.
15:22Merde d'alours, hein ?
15:23Pardon.
15:24Attendez, excusez-moi, monsieur.
15:26Oui, attendez.
15:27Ah oui, je l'ai bien entendu.
15:29Pendant ce temps-là, on ne met pas les dossiers en commun.
15:32Alors que le nom de Marc Dutroux,
15:34il apparaît dès le mois d'août comme suspect potentiel dans l'enquête.
15:38Nouvelle affaire de disparition d'enfants dans la région de Tournaix
15:40devient de plus en plus inquiétante.
15:42La petite Sabine, âgée de 13 ans, n'a plus été vue depuis 5 jours.
15:46Elle est partie à vélo à l'école, mais elle n'est jamais arrivée.
15:49Tous les témoignages sont vérifiés.
15:51Tous les renseignements dont nous disposons sont examinés,
15:54aussi bien par la police que par la gendarmerie.
15:58On est toujours sans nouvelles de la jeune Laetitia,
16:02cette jeune adolescente de 14 ans,
16:04disparue depuis vendredi soir à Bertry.
16:07Je voudrais bien, Laetitia, que tu reviennes, surtout.
16:09Que tu me contactes soit par téléphone.
16:12J'ai n'importe qui, mais il faut que je sache si tout va bien,
16:15si tu te portes bien.
16:19À ce moment-là, en Belgique, il y avait une espèce de peur
16:23qui s'est installée vis-à-vis des enfants.
16:32Nous sommes toujours en direct pour couvrir la libération de Marie Dutroux.
16:35Je vous confirme que la voiture de Dutroux
16:37a quitté le quartier de la prison de Nivelles,
16:39et même Nivelles, puisque, grâce à notre hélicoptère,
16:42vous pouvez apercevoir en direct la voiture de Dutroux
16:45sur cette route peu fréquentée qui débouche sur le village de Nevers.
16:49On savait que Dutroux allait loger dans un monastère,
16:53mais pour des raisons de sécurité,
16:55le lieu exact n'avait pas été communiqué à la presse.
16:58On rappelle que cette libération a suivi
17:01de nombreuses obligations pour Dutroux.
17:05Ça reste quand même toujours un pari,
17:07parce que, bien sûr, on ne sait jamais prévoir
17:12ce qu'une personne va faire ou ne pas faire.
17:16Est-ce qu'elle va recommettre des faits ?
17:18Ça, personne ne le sait, évidemment.
17:26Laëtitia Delay et Sabine Dardenne sont vivantes.
17:29Elles ont été retrouvées peu avant 19h à Charleroi.
17:3218h10, le soulagement.
17:34Laëtitia et Sabine ensemble.
17:36Laëtitia, 14 ans, détenue depuis 6 jours.
17:38Sabine, 12 ans, aux mains de ses ravisseurs depuis 79 jours.
17:41Les enquêteurs ont arrêté mardi 3 suspects.
17:44C'est l'un d'eux qui a avoué avoir enlevé les 2 fillettes.
17:47Il a dit, je vais vous donner 2 filles.
17:50On est venus immédiatement dans l'urgence.
17:53On a trouvé les 2 gamines.
17:54Sabine ! Sabine ! Sabine !
17:57Sabine ! Sabine !
17:58Applaudissements
18:00...
18:04Tu es contente, toujours, là-dessus ?
18:07...
18:09Vous avez été fière, tout ça.
18:10C'est pas ma faute, c'est pas ma faute.
18:13C'est pas ma faute, c'est pas ma faute.
18:15Musique sombre
18:18...
18:25Les nouvelles sont tragiques.
18:26Les corps de Julie et Mélissa viennent d'être découverts
18:29à Sars-la-Bouissière.
18:31On n'en est pas encore certains, les autopsies sont en train,
18:34mais c'est 2 petites filles en bas âge,
18:36dont une a des boucles d'oreilles.
18:39L'autopsie est en train de se faire et Mme Doutre est en train de courir.
18:43...
18:45Moi, j'étais chez les Rousseaux,
18:47et très vite, les gens ont afflué devant la maison,
18:51certains pour apporter des fleurs, des nounours,
18:55pour marquer leur compassion vis-à-vis de ce qui arrivait.
19:00...
19:02Je suis stupéfaite, madame. Je suis mamie de 2 petites filles.
19:06Je ne comprends pas. Comment est-il possible d'arriver là ?
19:09...
19:13C'est honteux, c'est honteux.
19:15Ils devraient être fusillés.
19:17Et puis, il y en a d'autres, effectivement,
19:20qui hurlaient en réclamant la peine de mort pour Dutroux.
19:24Révolter, ça me réépugne. Il n'y a pas de justice en Belgique.
19:27On supprime la peine de mort. Il n'y a pas de mort pour ces gens.
19:30...
19:31Après 14 mois, l'attente angoissée laisse désormais la place
19:34à une douleur sans nom.
19:36J'ai 2 petites filles. Je voudrais qu'on les tue,
19:38qu'on les fasse souffrir comme ils ont fait souffrir
19:41les petites gamines et celles qu'on va retrouver après.
19:44C'est dégueulasse, ce qu'ils ont fait aux parents de Julie et Mélissa.
19:48La peine de mort, je suis désolée.
19:49Comment est-ce possible qu'on a toujours lâché un gars comme ça ?
19:53Ca dépasse l'imagination.
19:55Il faut préciser que les parents n'ont jamais adhéré
19:59à cette demande. Pour eux, la peine de mort s'est exclue,
20:03c'était exclu.
20:04J'espère qu'on me donnera accès aux dossiers
20:07et j'espère que l'enquête aura bien été faite
20:12parce que si elle n'a pas bien été faite,
20:15je pense que c'est sur la justice que je me retournerai.
20:18Dans la population belge, il y avait un courant présent
20:22pour réclamer l'application de la peine de mort.
20:24Il a déjà tué, il a déjà violé.
20:263 ans après, on le fait sortir. Il faut vraiment être la justice.
20:30...
20:31Les gens se demandaient comment ça se fait
20:33que quelqu'un de connu, qui a déjà des faits de moeurs similaires,
20:39qui a dit à plein de gens qui construisaient des choses
20:42dans son cave, qui voulait exporter des filles à l'étranger,
20:46qu'on n'a même pas pensé à les perquisitionner
20:49ou même questionner ce monsieur. Rien de tout.
20:52...
20:55Il faut pouvoir lâcher du lest et lui offrir un gîte.
21:00Voyant la virulence avec laquelle on a reçu Mme Martin,
21:03ce serait pire avec M. Dutroux.
21:05C'est pas le peuple qu'il faut gazer, c'est les pédophiles !
21:08La seule photo de Michel Lelièvre,
21:10assis sur le trottoir après son agression.
21:13Ne nous rapportez pas, on n'en veut pas !
21:15Il est évident que si Marc Dutroux se présente partout
21:18comme Marc Dutroux, ça risque d'entraîner
21:20une sérieuse réaction de la part des gens.
21:23Marc Dutroux était plus en danger que dangereux.
21:25...
21:31...
21:36Musique douce
21:39...
21:43Julie, Mélissa, Anne et, fieux, Sabine et Laetitia,
21:47des prénoms à tout jamais associés à leurs bourreaux,
21:50Marc Dutroux. L'homme a été condamné à de la prison
21:52à perpétuité avec une mise à disposition du gouvernement
21:55pour une période de 10 ans.
21:57Il pourrait donc, en théorie, être libéré en 2036.
22:02Mais peut-on le relâcher dans la nature
22:04et le laisser se balader incognito,
22:06comme ici, à Charleroi, parmi la population ?
22:09Peut-on lui faire confiance ?
22:11Et quel serait son quotidien en dehors des murs de la prison ?
22:15...
22:19Vous écoutez Belle Hertel avec nous pour parler de la libération
22:22de Marc Dutroux, Jean-Jacques Janssen, son ancien magistrat.
22:24M. Janssen, qu'est-ce qui se passe dans ce monastère
22:28où vient d'arriver Marc Dutroux ?
22:29On peut imaginer que Marc Dutroux a été accueilli par un moine
22:33qui lui a probablement présenté sa nouvelle chambre.
22:35...
22:47Je pense qu'à un moment donné, il faut pouvoir lâcher du lest
22:50et lui offrir un gîte
22:53dans lequel il jouisse de ce que j'appelle un ersatz de liberté,
22:58c'est-à-dire un havre dans lequel il puisse jouir
23:02d'une liberté mesurée qui ne le met pas en présence du tout public
23:07puisqu'il serait essentiellement en danger
23:10s'il se retrouvait au milieu de la société civile.
23:13On ne peut pas remettre quelqu'un à l'extérieur de la prison
23:17s'il n'a pas de quoi loger, s'il n'a pas un revenu
23:20qui sera soit une allocation sociale,
23:22soit le chômage ou le revenu d'un travail.
23:27Et puis on peut également imaginer
23:29que Marc Dutroux ne va pas rester seul dans sa chambre.
23:32Il devrait profiter de ce nouvel environnement
23:34pour sociabiliser et exercer diverses activités.
23:38Rappelons que le meurtrier est resté pendant de nombreuses années
23:41en total isolement, restant 23h sur 24 dans sa cellule,
23:44sans aucun contact possible avec les autres détenus.
23:49Il ne faut pas se méprendre là-dessus, il est habile à travailler.
23:52On pourrait l'affecter dans cette communauté
23:55dont je demande le secours à des tâches assez mécaniques,
24:01donc couper du bois, faire de la cuisine.
24:03Il est habile à plein de choses, donc il pourrait rendre des services.
24:07Et puis alors la condition principale, c'est évidemment
24:10que le risque de commission de nouvelles infractions graves
24:13doit pouvoir être écarté,
24:15ou en tout cas contenu par une série de dispositifs.
24:27On veut dire que c'est sûrement le deuxième corps, c'est de Anne.
24:33On est très sûr, on ne veut pas donner de détails.
24:38Deux corbières traversent la nuit.
24:40Anne Marshall repose dans un cercueil blanc
24:42à l'un des funérariums d'Acelte.
24:44Le corps d'Ephiolaine Brex est transféré à la morgue de l'hôpital.
24:48A la joie de retrouver deux jeunes filles vivantes
24:54et en bonne santé,
24:56s'ajoute aussi le chagrin de savoir qu'il y en a d'autres
25:00qui sont mortes, et il n'y en a pas une, ni deux,
25:02il y en a trois et quatre.
25:04C'est une affaire effroyable.
25:07Deux petites filles de 8 ans, enlevées, séquestrées,
25:12enfermées dans une ancienne citerna,
25:14mortes de faim.
25:16C'est la première chose.
25:18Ensuite, il y a deux adolescentes enterrées, vivantes.
25:22Deux autres encore, violées, séquestrées,
25:26par marques du trou.
25:29Tout ça, c'est un gigantesque fiasco
25:32qui va provoquer quatre décès.
25:35Et ça, les Belges ne peuvent pas l'entendre,
25:39ne peuvent pas le concevoir.
25:41Et c'est bien normal.
25:57Et quand le public a découvert que ces enfants étaient vivants,
26:01alors qu'on voyait les parents à la télé en train de dire
26:05« Vous n'écoutez pas, on est sûrs que nos enfants sont vivants »,
26:08alors là, le colère a explosé.
26:10Explosé, vraiment.
26:19Comment est-ce qu'on a pu laisser
26:21un monsieur comme Marc Dutroux sortir de prison, déjà,
26:24sans surveillance poussée
26:27et sans l'interpeller ?
26:33Selon une source locale,
26:35Dutroux aurait tenté de changer d'apparence
26:37depuis qu'il est arrivé au monastère de Nevers.
26:39Après sa libération conditionnelle.
26:42Et pour ne pas être reconnu,
26:44Marc Dutroux aurait fait l'acquisition de différentes perruques.
26:52Je vous rappelle que, voyant la virulence
26:54avec laquelle on a reçu Mme Martin,
26:57que ce ne serait pas pire avec M. Dutroux.
27:01C'est pas le parc qu'il faut gazer, c'est les pitopines !
27:04Il est évident que si Marc Dutroux, voilà,
27:06se présente partout comme Marc Dutroux,
27:09ça risque d'entraîner une sérieuse réaction de la part des gens.
27:13Je dirais que Marc Dutroux est plus en danger que dangereux.
27:21Bonsoir à tous, sept mois après sa libération conditionnelle,
27:24Marc Dutroux est désormais autorisé à se déplacer
27:26dans un rayon de 10 km autour du monastère du village de Nevers.
27:32Il est donc autorisé à mener des activités extérieures,
27:34par exemple, faire ses courses.
27:36La question qui se pose, évidemment, c'est
27:38comment les habitants vont réagir lorsqu'ils le croiseront.
27:42On peut imaginer que ce ne sera pas par de l'indifférence.
27:44Certes, Dutroux a changé d'apparence,
27:47mais il n'est pas exclu qu'il soit reconnu par les gens du village.
27:54Michel Lelievre, dans un état d'esprit constructif,
27:58déterminé à mener une vie respectueuse d'autrui.
28:02C'est le constat dressé par le tribunal.
28:05Le jugement sera exécutoire.
28:08A condition que l'intéressé communique
28:12à la direction de la prison la preuve d'un logement.
28:16Lelievre paraissait, lui, c'est vrai,
28:19plus comme un exécutant,
28:22un type qui suisait un peu ce qu'on lui demandait,
28:26qui prêtait main forte,
28:28qui ne réfléchissait pas trop à ce qu'il disait.
28:31Michel Lelievre avait été reconnu coupable,
28:34entre autres d'enlèvement, de séquestration
28:36et de trafic de drogue.
28:38Si vous absteignez de consommer de la drogue,
28:41vous pourrez encore mener une vie normale en sortant de prison.
28:44On ne va pas se mentir, quand je le vois pour la 1re fois,
28:48je me souviens de la gamine de 15 ans qui a suivi à la télé
28:52la libération de Sabine, de Laetitia,
28:55l'interpellation, donc...
28:57La différence d'autres clients ordinaires,
29:00lui, je le connaissais de nom.
29:02Et en ce qui concerne Lelievre,
29:04oui, c'était un maillon
29:06qui était accessoire, si je puis dire,
29:09et qui a participé à des faits extrêmement graves.
29:12Et donc, lui, s'il pouvait sortir,
29:15il allait devoir faire un processus de réintégration différent
29:18des deux autres, parce qu'il y avait une base un peu plus large,
29:22si je puis dire, quant à sa criminalité.
29:24Ici, Boris.
29:26Il avait des problèmes avec l'alcool, des problèmes de drogue,
29:29d'intoxication, de médicaments.
29:31On comprend qu'il n'a pas de soutien familial,
29:34donc on n'a pas la possibilité d'un hébergement,
29:37ce qui est en général la condition sine qua non
29:40pour obtenir quelque chose.
29:41Il a été agressé,
29:43et pour lui aussi, c'était compliqué de trouver un logement
29:47et de tenter de retrouver une vie plus ou moins normale.
29:52La seule photo de Michel Lelievre,
29:55assis sur le trottoir après son agression.
29:58Quelques minutes plus tard,
30:00il quitte les lieux, emmené en ambulance.
30:02Ne nous rapportez pas, on n'en veut pas !
30:06On le redoute et on tente de l'anticiper.
30:08Il a bien réagi.
30:10Voilà, il est allé à la police, il a appelé la police,
30:14et il a porté plainte.
30:15Il a agi comme un citoyen tout à fait lambda.
30:19S'il n'avait pas eu de libération conditionnelle,
30:22il sortait au bout de 25 ans.
30:25Et là, on lui ouvrait la porte, au revoir, monsieur,
30:28et il n'avait de compte à rendre à personne.
30:31Tandis qu'en bénéficiant d'une libération conditionnelle
30:34à 23 ans sur 25,
30:36on avait encore un suivi sur lui pendant 5 ans.
30:39On allait au-delà de la limite de sa peine,
30:43et ça permettait de le contrôler.
30:45La situation est différente pour Marc Dutroux,
30:48parce qu'il a une mise à disposition du tribunal d'application des peines.
30:52...
30:55-"Nouvelle polémique dans le village de Nevers
30:57où s'est installé Marc Dutroux.
30:59Des mamans assises sur les bancs d'une plainte de jeux
31:02où elles surveillaient leurs enfants se sont manifestées.
31:05Ces mamans disent avoir aperçu un homme
31:07au comportement étrange, portant des lunettes de soleil.
31:10Elles soupçonnent, cet individu, d'être Marc Dutroux,
31:13sans en avoir la certitude.
31:15Rappelons-le, Marc Dutroux a l'interdiction
31:17de s'approcher de lieux fréquentés par des enfants."
31:21C'est qu'effectivement,
31:22le détenu est libéré avant la fin de sa peine,
31:26mais on va lui fixer des conditions,
31:28et donc, on va vérifier que ces conditions soient respectées.
31:34-"La première condition, c'est indemniser les victimes.
31:38Deuxièmement, on lui demande de ne pas infortuner les victimes.
31:43Troisième condition, c'est l'attitude générale
31:45qu'il adopte par rapport aux victimes,
31:47c'est-à-dire qu'on lui demande d'être dans la reconnaissance intégrale
31:50de ce pour quoi il a été condamné.
31:52La quatrième, c'est proposer un plan de réinsertion.
31:57Et alors, le dernier critère, c'est...
31:59Oui, mais est-ce qu'il ne risque pas de récidiver ?"
32:03-"Quand on accorde une mesure, une mesure de libération,
32:07on ne dit pas simplement on ouvre la porte et puis débrouillez-vous."
32:10-"Et pour obtenir permission de sortie et congé pénitentiaire,
32:14le premier sésame, c'est qu'il faut un bon rapport psychosocial,
32:18c'est-à-dire que le détenu, dans sa détention,
32:21est rencontré à intervalles réguliers
32:24par un assistant social et un psychologue de la prison
32:26qui fait un rapport."
32:30-"Marc Dutroux est un manipulateur.
32:34Il le sera tout au long de sa carrière criminelle.
32:38À la suite de sa première incarcération,
32:40il devait suivre un suivi psychiatrique.
32:43Donc, il se présentait chez le médecin tous les mois,
32:46à qui il expliquait qu'il souffrait d'insomnies,
32:49de troubles mentaux diverses, multiples et variés.
32:53Et ce médecin lui prescrivait du rohypnol.
32:58Ce rohypnol, Marc Dutroux l'utilisait pour droguer ses victimes."
33:05-"Dans l'affaire de la libération de Marc Dutroux,
33:07nous avons reçu un message anonyme d'une femme habitant le village
33:11de Nevers, là où se trouve le monastère qui héberge Dutroux.
33:16Cette femme fait part de son inquiétude.
33:18Depuis que Marc Dutroux est autorisé à se déplacer librement,
33:24elle lance un message d'alerte."
33:27-"Tous ces événements traumatiques ont laissé des séquelles importantes,
33:32y compris dans la génération de ceux qui ne l'ont pas connue.
33:36Et donc, c'est devenu bien plus qu'une affaire criminelle,
33:41c'est devenu le paragon, en quelque sorte, du crime absolu
33:45et du coupable absolu."
33:49-"Quand Marc Dutroux a été relâché en 1992,
33:52il a du Alcoholics Anonymous, même s'il n'est pas alcoolique,
33:56mais c'était juste pour séduire, pour montrer qu'il faisait bien."
34:00-"Pareil pour les pensions qu'il touchait,
34:03les pensions de handicapés.
34:05Il a toujours floué la sécurité sociale.
34:10Il a toujours floué tout le monde, Marc Dutroux."
34:15-"Sa mère a écrit une lettre à la prison de Mance en disant
34:20s'il vous plaît, ne lâchez pas mon fils, il est mauvais.
34:23Je ne sais pas ce qu'il a dans la tête, mais il va faire des choses."
34:28-"Je ne me suis pas imaginée un seul instant
34:31qu'il pouvait encore descendre plus bas que ça, en âge.
34:35Qu'est-ce qu'il pouvait faire avec des enfants ?
34:37Qu'est-ce qu'on peut faire avec des petites filles ?"
34:39-"Il s'est présenté un peu comme un mouton ou un agneau
34:42et en réalité, ce qu'on a mis en libération conditionnelle,
34:46c'était un loup."
34:47-"La catastrophe par rapport à ce dossier,
34:50c'est la libération de Marc Dutroux,
34:53qui a été signé par le ministre de la Justice de l'époque,
34:56qui était Melchior Watley,
34:58et il était en conditionnel quand il a fait tous ces actes d'enlèvement."
35:08-"La création du TAP, du Tribunal d'Application des peines,
35:11c'est une des conséquences de l'affaire Dutroux,
35:14puisque Dutroux avait précédemment été libéré
35:19par le ministre de la Justice.
35:21On a voulu créer un tribunal qui allait s'occuper uniquement
35:25des libérations conditionnelles, du suivi des peines."
35:30-"Après l'affaire Dutroux, le pouvoir politique
35:32n'avait plus trop envie de s'occuper de cette matière-là,
35:36je dirais, à vu d'un bon oeil,
35:40le fait de se débarrasser de ce type de problématiques."
35:51-"Vous êtes toujours sur RTL pour une édition spéciale du journal
35:54consacrée à l'ouverture du procès, qui aura lieu maintenant
35:58dans moins d'une heure trente.
36:00Dans moins d'une heure trente, le procès tant attendu
36:03par la Belgique va débuter."
36:05-"Ce type voyait ce procès un peu comme...
36:08Moi, j'ai le sentiment comme son heure de gloire.
36:10Il a fallu faire la une, on allait reconnaître qui c'était,
36:13etc., tout en ayant un mépris total pour les victimes."
36:16-"Je crois que maintenant, il est au pied du mur.
36:18Peut-être rend-il conscience de ce dont on l'accuse.
36:21Enfin, alors, de regret de lui, nous n'en aurons point,
36:23et d'ailleurs, on n'en attend pas, mais il faut essayer
36:26par tous les moyens de s'en sortir, quitte à charger tout et n'importe qui.
36:29C'est une manipulation de plus."
36:31-"Il va sembler s'endormir à son procès.
36:34Il va être appelé à l'ordre par le président.
36:37Moi, j'ai le sentiment que c'était...
36:39Oui, de la provocation, c'était, encore une fois,
36:43attirer la lumière sur lui."
36:47-"Il s'endort, il ne s'endort pas.
36:50Il conteste certaines choses, il cherche la provocation.
36:54Pour moi, il n'a pas participé du tout au procès."
36:57-"Il était...
36:58au centre de nous tous.
37:00Ca m'a révolté beaucoup, donc quand j'avais l'occasion,
37:03à ce moment, j'avais certainement fait quelque chose contre Dutroux,
37:07mais la sécurité, c'était très bien prévu,
37:10donc je n'avais pas la chance, et peut-être c'est mieux."
37:14-"Sinon, vous pensez que vous l'auriez agressé, là ?"
37:17-"Oui, oui."
37:19-"Il y a eu aussi un long épisode pendant le procès
37:22qui était celui consacré aux experts psychiatres
37:24qui sont venus dire que le procès n'était pas un procès,
37:27qui sont venus dire que Dutroux était le parfait exemple
37:30de psychopathe."
37:33-"Les tests étaient extrêmement négatifs pour lui.
37:36Ca démontrait une personne dangereuse,
37:38une personne qui avait justement ce potentiel
37:41de pouvoir faire du mal sans avoir d'empathie."
37:47-"Je me souviens de la dernière prise de parole de Dutroux.
37:50C'est le dernier jour du procès.
37:52Il se lève et il va parler pendant trois heures."
37:57-"Aujourd'hui, je cède de nouveau à la pression
37:59pour que la sérénité des débats soit assurée,
38:02et uniquement pour cette raison,
38:05parce que je continue à entendre que moi,
38:07je manipule les médias et que je m'exprime dans les médias,
38:10je n'ai jamais vu, et ça, je tenais aussi à le dire.
38:13Il n'y a pas de besoin de réponse.
38:16On me fait parler alors que je ne parle pas."
38:18-"Et on a juste envie d'une chose,
38:21c'est qu'il se taise,
38:23parce que cet homme est minable
38:26dans ses prises de parole,
38:28dans l'attitude qu'il a adoptée pendant tout le procès.
38:31Il est même un peu pathétique.
38:34On se dit qu'il se taise, qu'on en finisse."
38:38-"Monsieur, bonsoir. Nouvelle édition spéciale de l'Information.
38:41Suite aux peines prononcées à l'encontre
38:44des quatre accusés au procès Dutroux,
38:46la perpétuité pour Marc Dutroux
38:48avec une mise à disposition du gouvernement de dix ans..."
38:52-"Marc Dutroux, vous avez été condamné au maximum de la peine.
38:56Je crois que vous vous en sortez quand même mieux
38:59que la plupart de vos victimes qui ne font plus partie du monde des vivants."
39:03Musique de tension
39:05-"S'il y a une volonté de se réinsérer socialement,
39:09eh bien, on nous dit qu'il ne faut pas se priver de cela."
39:12-"Il n'y a aucune raison de supposer
39:15qu'ils s'en prennent à des enfants, à des jeunes gens,
39:18à des jeunes filles."
39:19-"Est-ce que si M. Dutroux sort un jour, vous l'accueilleriez ?"
39:22-"Il est toujours un danger pour la société."
39:27-"Les deuxièmes chances, ils les ont eues, ces gens-là."
39:30-"S'il vous plaît, ne laissez pas sortir Marc Dutroux."
39:34Musique de tension
39:37...
39:39...
39:44Musique douce
39:46...
39:52-"Le nom de Marc Dutroux est associé au manquement de la justice belge.
39:56Rappelez-vous l'époque, avant que l'on découvre
39:59qu'il séquestrait et violait des petites filles.
40:01Il avait déjà été condamné par la justice et libéré
40:04plus tôt que prévu. On connaît la suite.
40:07La loi avait donc changé,
40:08le tribunal d'application de peine a été créé,
40:11mais quels sont les critères pour obtenir une libération anticipée,
40:15comme l'a demandé Dutroux ?
40:17Et surtout, est-il possible qu'il les remplisse un jour ?
40:20...
40:23-"Cet officiel, M. Dutroux a trouvé un emploi public
40:26au sein de la commune de Nevers,
40:27là où se trouve le monastère qu'il héberge.
40:30Depuis quelques jours, Dutroux travaille
40:32au sein du département Parc-et-Jardin.
40:34Il est notamment chargé de nettoyer les espaces verts."
40:38...
40:39-"Cette personne, si elle fait un travail sur elle-même,
40:43avec l'aide d'un professionnel,
40:45s'il y a une prise de conscience de la gravité des faits,
40:49s'il y a une volonté de se réinsérer socialement,
40:52eh bien, on nous dit, il ne faut pas se priver de cela,
40:56parce que ça donne un espoir à toute personne condamnée
40:59de pouvoir se réintégrer."
41:01-"Pour les peines à perpétuité,
41:03au départ, on pouvait obtenir ou espérer
41:06une libération conditionnelle après 14 ans,
41:08et maintenant, en fonction des défaits
41:10et des infractions commises,
41:12on peut aller jusqu'à un seuil de 24 ans
41:15en dessous duquel la libération conditionnelle
41:17n'est pas possible légalement."
41:19...
41:21-"Après 15 ans de prison,
41:23il y aura une première demande de Marc Dutroux,
41:26une demande de libération conditionnelle
41:28ou de l'aménagement de peine."
41:30-"La mesure de surveillance électronique
41:32ne sera pas accordée à M. Dutroux.
41:34Le tribunal constatant, à tout le moins,
41:37l'absence de perspective de réinsertion sociale
41:40dans son chef, ce qui suffit à rejeter sa demande."
41:44-"Ca va être refusé à plusieurs reprises,
41:46et puis viendra la demande de 2019."
41:51...
41:54-"Il y a une perception de la personnalité
41:56qui est faite lors du procès,
41:57parce qu'on fait une demande de libération conditionnelle,
42:00c'est soumis en co-révaluation.
42:02Donc la personne peut évoluer.
42:04Et donc, dans le cadre du procès, on a une situation figée,
42:08mais cette situation va évoluer,
42:10positivement, négativement, pas du tout,
42:14et c'est ça qui est soumis à un juge d'application des peines."
42:18-"Qu'allaient dire les psychiatres ?
42:21C'était vraiment la question essentielle."
42:24-"Il a, par exemple, sollicité la désignation
42:27du docteur Samuel Lestedt,
42:29et la conclusion des experts était qu'il était toujours
42:32un danger pour la société, donc on ne peut pas le libérer."
42:36...
42:38-"On me demande de me prononcer sur l'évolution de la personne
42:42pendant sa détention, soit parce qu'on est inquiet,
42:46la direction de la prison est inquiète
42:47parce que la personne ne semble pas évoluer de manière favorable,
42:50soit, au contraire, on envisage des mesures d'assouplissement,
42:54et alors on nous demande notre avis concernant l'évolution
42:57de cette personne sur le plan psychologique
43:00et la possibilité d'élargir le cadre carcéral, en fait."
43:04...
43:06-"Décidément, il ne se passe pas une semaine sans que Marc Dutroux
43:10ne fasse parler de lui depuis sa libération.
43:12Une promeneuse affirme que Marc Dutroux s'est volontairement
43:16approché d'elle en essayant de s'asseoir à côté sur un banc.
43:19Marc Dutroux démantoute tentative et explique
43:22qu'il voulait nouer un lacet qui s'était défait
43:24lors de sa promenade."
43:26...
43:27-"Il ne va pas récidiver, il n'y a aucune raison
43:30de supposer qu'il s'en prenne à des enfants,
43:33à des jeunes gens, à des jeunes filles.
43:35Le postuler, de mon point de vue, est purement absurde."
43:39-"Dutroux a eu trois à quatre rapports
43:42de collège, de psychiatre.
43:44...
43:46Les quatre rapports arrivent toujours à la même conclusion.
43:51Psychopathe social, dangereux,
43:54sans empathie, donc dangereux pour la société."
43:58...
44:00-"Ici, en l'occurrence, ce qui est évidemment pointé du doigt,
44:03c'est, pour le dire en langage clair,
44:06c'est l'absence apparente de repentir
44:09et le fait que le détenu soit essentiellement réduit
44:13à ne penser qu'à lui."
44:14...
44:17-"Très rapidement, on a su que les psychiatres rejoignaient
44:20ce qui avait été dit 26 ans auparavant,
44:23c'est-à-dire que Marc Dutroux avait toujours le profil
44:26du psychopathe, que Marc Dutroux était toujours dangereux
44:29pour la société et qu'il y avait toujours un risque de récidive."
44:33...
44:35-"Les évaluations de mes prédécesseurs étaient actuelles.
44:39On l'a décrit comme étant ce qu'on appelle un psychopathe."
44:42...
44:44-"Les psychiatres estiment que Dutroux n'est pas, à proprement parler,
44:48un pédophile, qu'il est un pervers, polymorphe,
44:52un pervers qui veut surtout avoir du pouvoir
44:57sur ses victimes."
44:58-"En clair, c'est quelqu'un qui n'aurait pas
45:01de sentiment d'empathie pour les autres,
45:04qui serait gérivé sur lui-même, qui serait narcissique,
45:07qui serait indifférent, si vous voulez,
45:10à la souffrance d'autrui, pour le dire tel quel,
45:13et qui, en fait, n'agirait que selon ses propres impulsions."
45:16...
45:18-"Les experts considéraient que c'était un psychopathe dangereux
45:21et qu'il était impossible de le remettre en liberté
45:25aussi rapidement."
45:26...
45:28-"On a parfois, je dis bien parfois, des bonnes surprises.
45:31On a régulièrement des mauvaises surprises,
45:34c'est-à-dire des gens qui n'évoluent pas bien,
45:36et on a aussi régulièrement des situations qui n'évoluent pas,
45:40même après de nombreuses années."
45:42-"La notion de psychopathe est une notion finalement assez vague
45:45puisqu'elle ne recouvre aucune pathologie mentale
45:49à proprement parler, donc tout le monde est unanime
45:53pour dire qu'il n'est pas fou en langage courant,
45:56donc il n'est ni schizophrène, ni paranoïaque,
46:00ni dément, ni déséquilibré mental grave."
46:04...
46:05-"Marc Dutroux, libre depuis un an, est face à un dilemme.
46:09Le monastère qu'il héberge aimerait aujourd'hui
46:12que l'ex-détenu puisse déménager dans un autre endroit
46:15en raison des tensions permanentes avec les habitants du village.
46:18Rappelons que Michel Martin avait trouvé refuge
46:21chez un ex-magistrat après avoir dû quitter le couvent de Malone
46:24pour d'autres raisons.
46:25Selon nos informations, Marc Dutroux aurait contacté
46:28des membres du monde judiciaire afin qu'ils puissent l'accueillir
46:32durant une période indéterminée."
46:34...
46:37-"Je n'aurais pas de réticence à l'héberger sous mon toit.
46:43Je n'ai pas de problème, je connais l'individu, je le fréquente.
46:48Ce n'est pas mon intime, mais quelque part,
46:50il y a une certaine familiarité qui s'est installée.
46:53Je ferais à l'égal de Christian Pannier,
46:55à l'égal de Michel Martin, je dirais, je vais l'héberger chez moi."
46:59-"L'ex-femme de Marc Dutroux, Michel Martin,
47:01a quitté le couvent des sœurs Clarisse à Malone.
47:04Son déménagement est déjà entamé."
47:06...
47:08La boîte aux lettres porte déjà son nom,
47:11car c'est dans cette ancienne ferme
47:13que Michel Martin va désormais vivre.
47:15A l'étage de ce bâtiment, elle dispose de ses appartements privés
47:18spécialement aménagés pour elle.
47:20-"Je suis son bailleur, point barre. Je ne suis pas son confesseur,
47:24je ne suis pas son directeur de conscience,
47:26je ne suis pas son juge, et pour le reste,
47:29nous nous croisons, mais nous ne discutons jamais ni de l'affaire.
47:32C'est une barrière que j'avais mise moi-même dès le départ."
47:35Est-ce que ce n'est pas l'oeuvre d'un magistrat
47:38qui montre qu'il croit en son système ?
47:40C'est le jeune homme professionnel qui croit au système judiciaire
47:43et qui croit au fait que la réassertion sociale est possible,
47:47quelle que soit la nature des faits,
47:50pour autant qu'elles soient encadrées
47:53et que les éléments de base qui nous sont donnés
47:56sont remplis.
47:57-"Question qui m'a désarçonné,
47:59est-ce que si M. Dutroux sort un jour, vous l'accueilleriez ?"
48:03Parce que je fais confiance au juge qui l'aurait laissé sortir.
48:06-"Marc Dutroux, une déclaration."
48:08-"Je suis désolé, monsieur,
48:10je n'ai pas le temps de vous dire quelque chose."
48:12Je ne crois pas que ce soit tellement le profil de la victime
48:16qui importe.
48:17Je crois que, dans tous les cas,
48:19Dutroux est manipulateur, est pervers
48:23et tentera d'instaurer une relation de pouvoir
48:25par rapport aux personnes qu'il côtoie.
48:29...
48:32Nous, en tout cas, nous avons estimé
48:34qu'il y avait encore un risque.
48:36Et donc, on a approché ce risque,
48:39on l'a traduit dans notre rapport,
48:41et le TAP en a tiré les conclusions
48:43qu'il estimait nécessaires.
48:45Pour ce type de personnes condamnées,
48:48la composition du tribunal est modifiée,
48:51puisque nous sommes, en plus des trois habituels,
48:55donc le juge, les deux assesseurs,
48:57il y a également deux juges au tribunal correctionnel,
48:59donc c'est cinq personnes,
49:01et la décision de libération doit être prise à l'unanimité.
49:05...
49:10Je ne vois aucun tribunal d'application des peines
49:13libérer Dutroux, que ce soit maintenant ou dans trois ans.
49:17Son cas ne va pas s'améliorer en prison, c'est faux.
49:20...
49:23Marc Dutroux est détenu au carré.
49:26Il est séquestré dans sa propre prison,
49:28puisqu'il ne peut avoir aucun contact avec ses co-religionnaires,
49:31donc il est seul face à lui-même,
49:35arroté dans la mémornière,
49:37dans un espace millimétrique qui est surencombré d'objets.
49:42Il est nourri dans sa propre cellule,
49:44donc il ne peut pas manger avec les autres,
49:46il n'a pas d'activité collective,
49:49donc il n'a comme seul interlocuteur que lui-même.
49:53...
50:00Il peut refaire une demande de libération conditionnelle,
50:03mais encore une fois, il va se heurter
50:05à l'expertise psychiatrique,
50:07donc pourquoi Marc Dutroux aurait-il changé là, en quelques années ?
50:12Même avec le rapport tel qu'il existe,
50:14si je bénéficie d'un vrai plan de réinsertion,
50:17je retenterai certainement ma chance.
50:20S'il n'évolue pas, il restera à la vie en prison,
50:24ce qui est normal entre nous,
50:26puisque si une personne n'évolue pas et qu'elle est condamnée à la perpète,
50:31vous ferez la perpète.
50:34C'est une rumeur qui circule dans la population
50:38que les personnes condamnées à la perpétuité,
50:41c'est en fait 30 ans,
50:43mais c'est une pure rumeur.
50:45Quand on est condamné à la perpétuité,
50:48on est condamné à la perpétuité,
50:51c'est l'infini, c'est l'éternité.
50:54Je suis Américain, mais j'habite en Belgique depuis longtemps.
50:57Je dirais à la magistrature belge,
51:01s'il vous plaît, ne laissez pas sortir Marc Dutroux.
51:05Ce serait non seulement une erreur de justice,
51:08mais ce serait une erreur pour la Belgique.
51:11Je ne peux pas imaginer que Dutroux puisse se promener librement,
51:16que je puisse le croiser un jour dans la rue.
51:20Ça me paraît inconcevable.
51:23Il y a des gens qui, de par leur profil, leur mode de fonctionnement,
51:27ne pourront pas réintégrer la société
51:30au risque de mettre des gens en danger.
51:35Il sortira tout de suite en Europe
51:38Il sortira probablement pas avant que je ne trépasse.
51:42J'espère être toujours vivant
51:44et pouvoir assister à sa sortie de prison
51:48et lui souhaiter bonne chance.
51:52Marc Dutroux ne sortira jamais, à mon avis.
51:57J'espère qu'il ne me trompe pas.
52:00Les deuxièmes chances, ils les ont eues à ce jour-là.
52:07Musique d'horreur
52:09...
52:13Coup de feu
52:14...
52:18Musique sombre
52:21...
52:28Jean-Denis Lejeune, bonsoir.
52:30Vous êtes le papa de Julie, l'une des victimes de Marc Dutroux.
52:33Lorsqu'on vous a proposé de participer à ce documentaire,
52:37au départ, vous êtes ici avec moi ce soir et je vous en remercie,
52:40mais pourquoi avoir dit non initialement ?
52:44Parce que c'est un documentaire, une émission de plus,
52:46qui certainement ne servira pas à grand-chose
52:50pour faire réfléchir nos décideurs,
52:53nos décideurs politiques.
52:55Parce que voilà, ça fait maintenant 30 ans
53:00qu'on crie pour dire que notre justice n'est pas bien faite,
53:04que notre police n'a pas été à la hauteur.
53:07Maintenant, oui, c'est vrai,
53:09il y a un peu d'amélioration au niveau des services de police,
53:12il y a moins d'informations qui se perdent,
53:14mais notre justice est quand même un système ancestral
53:17et les peines ne sont pas à la hauteur des faits
53:20qui sont commis par les assassins et par les violeurs d'enfants.
53:25On pourrait penser que lorsque justice est rendue,
53:28lorsque Marc Dutroux a été condamné,
53:30pour vous, les proches des victimes,
53:32le deuil peut commencer, mais finalement, ce n'est pas le cas.
53:35Non. Il faut savoir qu'après le procès,
53:38on pense être tranquille, parce qu'il a pris perpétuité,
53:41Michel Martin a pris 25 ans, je crois, enfin, je ne sais pas.
53:46On se dit qu'on est tranquille à vie, qu'on ne le verra plus
53:49sur le circuit, qu'on ne le verra plus dans la population,
53:53que les gens vont être en sécurité, mais ce n'est pas le cas.
53:56Après 15 ans, on peut demander une libération conditionnelle.
54:00Donc, c'est fatigant, et je trouve que pour des faits aussi graves,
54:06il ne devrait même pas y avoir photo.
54:09On prend perpétuité et il ne devrait même pas y avoir
54:12de libération conditionnelle.
54:14On oublie tout, on le laisse enfermé,
54:16puisque la peine de mort n'existe pas,
54:18donc on le laisse là où il est, et c'est ça, ce qui deviendra.
54:21Lorsque Marc Dutroux fait une demande de libération conditionnelle,
54:24comment ça se passe ? Vous vous êtes sollicité par la justice ?
54:28En fait, on est averti qu'il y a une demande de libération conditionnelle,
54:32et il y a peut-être 3 ans, 4 ans, je ne sais plus exactement,
54:36on a même dû aller à Nivelles,
54:40en discuter avec le tribunal,
54:43mais on a fait ça à la prison de Nivelles,
54:46et il était présent, avec son avocat,
54:49il était présent à deux mètres, quoi,
54:52mais c'est une situation qui est difficilement vivable,
54:56acceptable et contrôlable.
54:59Aujourd'hui, vous demandez quoi à la justice
55:01pour qu'elle fasse vraiment bien son travail, selon vous ?
55:05La justice fait son travail.
55:07La justice fait son travail dans le sens
55:10où elle ne fait que d'appliquer les textes en vigueur,
55:13donc c'est vraiment, je vais dire, à nos dirigeants politiques
55:17d'améliorer et d'ajuster notre système judiciaire.
55:21On n'est pas d'accord avec le système,
55:25mais le système le permet, l'avocat ne fait que son devoir.
55:28Il a le droit de demander une libération conditionnelle,
55:31même si les antécédents du criminel sont là pour dire que non,
55:36on ne doit pas le remettre en liberté dans notre société.
55:39Merci, Jean-Denis Lejeune, d'avoir répondu à nos questions,
55:43et j'en profite également pour remercier Gino Russo,
55:46le papa de Mélissa, et Els Schreurs, la compagne du papa de Ève,
55:50qui ont également accepté de participer à ce documentaire.
55:53Je vous souhaite une excellente soirée sur RTL TV et sur RTL Play,
55:56et à très bientôt.