• il y a 6 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Sébastien Ménard

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-05-02##

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Transcription
00:00C'est vrai que ces dernières années, on a quand même une perte de niveau.
00:10On a fait baisser le niveau du diplôme, du concours, parce qu'on n'arrive pas à recruter.
00:15Et comme aujourd'hui, ce métier n'intéresse plus, qu'est-ce qui va se passer ? On va
00:18avoir de plus en plus des arrière-bandes en filles qui vont faire ce métier.
00:21C'est quand même assez inquiétant parce qu'on n'était pas bons en France, on était
00:24les meilleurs.
00:25Moi, le nombre de gens qui viennent me dire que l'instit de mon fils fait des erreurs
00:29dans les calculs au tableau et se sert de la calculette parce qu'il n'arrive même
00:32pas à calculer.
00:33Ben oui !
00:34Et des professeurs de mathématiques qui pointent le faible niveau du CAPES 2024, on rappelle
00:38le certificat de professora de l'enseignement du second degré d'aptitude, selon eux, de
00:43bons élèves de terminale seraient prêts à réussir les exercices du concours pour
00:48devenir prof de maths serait de niveau lycée Philippe.
00:50Alors parlons vrai, est-ce que les pouvoirs publics ne sont pas obligés de baisser le
00:54niveau pour pourvoir tous les postes d'enseignants vacants ? Avez-vous pu constater des faits
00:59de faiblesse chez les enseignants de vos enfants par exemple ? Est-ce que vous avez d'ailleurs
01:02constaté une baisse du niveau de vos enfants par rapport à votre génération ? Et à
01:06cette question, l'abaissement du niveau des concours pour devenir enseignant entraîne-t-il
01:09la dégradation du niveau des élèves ? Vous dites-vous à 95% vous voulez réagir et ce
01:13n'est pas des maths.
01:14Le 0 826 300 300 ou autre prendra vos appels.
01:18Et Pierre Prieuré est avec nous, professeur et référent mathématique pour le syndicat
01:22SNES-FSU.
01:23Merci d'être avec nous.
01:25Vous avez vu, il y a des cancres en maths autour de la table.
01:28On a tous été en échec et maths.
01:31Philippe, Philippe Bilger, ce niveau du CAPES, est-ce que c'est forcément, ça fait peur
01:36quand même un petit peu.
01:37Mais s'il y avait une faiblesse concernant le savoir en mathématiques, c'était le
01:43mien.
01:44D'abord, fondamental, j'ai toujours été inapte à comprendre les mathématiques.
01:50Ça allait à peu près jusqu'à la seconde et après, ça a été une catastrophe.
01:55Mes enfants, mes petits-enfants, je n'ai jamais pu leur reprocher des incorrections
02:00en maths puisque je n'étais pas capable de les remarquer.
02:03Mais plus sérieusement, je ne peux rien dire sur la manière dont les maths sont enseignées
02:09aujourd'hui, mais je raisonne peut-être par une comparaison discutable.
02:14Je vois, par exemple en français, des professeurs qui font des fautes d'orthographe et peut-être
02:22abusivement, j'en tire des conclusions sur les autres matières enseignées.
02:27Je me dis que peut-être les maths pâtissent sur un autre ordre, bien sûr, de défaillance
02:33dans l'enseignement et j'attends avec impatience qu'on me démontre le contraire.
02:38Françoise de Gaulle.
02:39Oui, moi j'attends les explications de notre invité parce qu'on dit, c'est assez vague,
02:44des professeurs.
02:45Mais quel professeur ? Quand ? Comment ? Est-ce que ? Moi, j'ai toujours vachement de mal
02:48avec la généralisation parce que si on écoute les micro-trottoirs, si on écoute
02:53les gens qu'on a entendus, tout fout le camp et même les profs de littérature, le
02:58c'était mieux avantisme que je ne peux plus supporter et les profs de français qui diraient
03:02si j'aurais su, j'aurais pas venu, tu vois.
03:03Moi, je crois pas du tout une minute qu'on soit dans ce truc cataclysmique, mais j'attends
03:09absolument les explications de notre invité.
03:12Sébastien Mélin.
03:13Moi, j'ai envie de dire d'un côté, on a souvent des professeurs, des enseignants
03:19qui se plaignent, mais on a souvent les élèves, les étudiants qu'on mérite et réciproquement,
03:26la société française, elle a aujourd'hui les enseignants et les professeurs qu'elle
03:31mérite.
03:32Dire que la connaissance empirique, académique est en être cul, c'est une vérité de toute
03:40matière confondue.
03:41Ce que dit Philippe Bilger, on a dans nos entourages respectifs des gens qui enseignent,
03:46des gens qui font des fautes de syntaxe à l'oral, des gens qui font des fautes de français
03:49à l'écrit.
03:50Et c'est pas handicapant, parce qu'on vit avec finalement, puisqu'on est dans cette
03:57culture du texto, dans cette culture finalement du compromis linguistique en permanence.
04:03Donc, le fait que ça touche les mathématiques, qui est quand même une science qui peut plus
04:07compliquée, parce qu'il faut avoir l'esprit mathématique, l'esprit logique, on n'a pas
04:12tous le génie de Cédric Villani, malheureusement.
04:14Malheureusement, d'ailleurs.
04:15Je le cite.
04:16Non, mais malheureusement, parce que le type est talentueux.
04:19Oui, mais malheureusement, parce que sinon, il n'y aurait que des génies.
04:22John Nash, tu vois, le type exceptionnel, mais schizophrène.
04:25J'aurais adoré le faire des facsantes, moi aussi, j'aurais adoré.
04:28Là où, je ne veux pas rester que sur une note pessimiste ou négative, on a aussi,
04:34je l'ai souvent dit, des jeunes gens aujourd'hui qui ont une intelligence, je dirais, généraliste,
04:44qu'ils arrivent à se forger grâce aux réseaux sociaux, grâce à l'Internet, etc., qui est
04:49sur des sujets qui les intéressent, nettement supérieurs à la connaissance que nous, on
04:54pouvait avoir à leur âge.
04:55Voilà.
04:56Mais dommage qu'il y ait quand même un déclin de ce qu'on appelle la grande culture, les
05:01connaissances classiques.
05:02On va avoir l'école des hautes études en sciences sociales.
05:05Faut pas exagérer.
05:06L'avis de Pierre Prioré, professeur et référent mathématique pour le syndicat.
05:10Il y a plusieurs éléments.
05:11Allez-y.
05:12Comme vous avez dit, le premier, c'est la question des concours.
05:14Alors, non, le CAPES de mathématiques n'est pas bradé, je vous rassure.
05:18Même si c'est vrai, les questions du premier problème de la première épreuve sont effectivement
05:23des questions qui sont en gros du niveau de terminale première année d'université, mais
05:27c'est le programme du concours.
05:29Et surtout, le nombre de questions qui est posé au candidat, 25 questions qu'il faut
05:33traiter à peu près en une heure, ça veut dire qu'on attend des candidats qui soient
05:37extrêmement précis et extrêmement rapides à la fois, ce qui est une manière de tester
05:41en réalité la connaissance de nos futurs collègues.
05:44Ça, c'est quand même le premier point.
05:46Le second point, c'est qu'on peut se trouver que le niveau du CAPES est trop faible.
05:49En fait, je précise quand même que la ministre actuelle, Mme Nicole Belloubet, se prépare
05:54à abaisser le niveau du concours de deux ans, puisque le titre requis actuellement
05:57pour passer le CAPES, c'est un master, et que la prochaine session, ce sera la licence,
06:01ce qui est effectivement un problème, pour pouvoir disposer d'un vivier d'étudiants
06:05et de candidats qui a eu le temps, durant des années d'études, de se forger une maîtrise
06:09disciplinaire suffisante avant d'être confronté à des élèves de collège ou de lycée pour
06:14leur enseigner des mathématiques.
06:15Ça ne concerne pas que les mathématiques, ça concerne aussi le français.
06:18Nous, nous portons l'idée qu'il faut maintenir le concours au niveau du master
06:22comme il est actuellement, mais qu'il faut par contre permettre aussi à des étudiants
06:26de réussir leurs études.
06:28Le vrai problème, c'est la question du vivier de candidats.
06:30Et nous pensons qu'il faut accompagner les étudiants à travers un dispositif incitatif,
06:34y compris au plan financier, pour qu'ils puissent se consacrer à faire de bonnes études
06:38disciplinaires, être vraiment des professionnels qui maîtrisent leur discipline.
06:42La pédagogie, ça vient après pour nous.
06:44C'est indispensable, mais vous ne pouvez pas faire de pédagogie sur du vide.
06:47Ça n'existe pas.
06:48Il faut d'abord maîtriser sa discipline.
06:51On peut penser ce qu'on veut, j'allais dire, presque du capèze d'aujourd'hui,
06:54mais ce qui se dessine, malheureusement, est plus inquiétant du fait qu'on va
06:58abaisser de deux ans le niveau d'exigence disciplinaire.
07:00C'est dingue ça ! Pourquoi toujours ?
07:02Parce qu'il n'y a pas assez de candidats !
07:04C'est intéressant ce que vous dites, parce qu'en fait, en réalité,
07:07merci de cet éclairage, parce que vous ne parlez que d'une seule question sur 25.
07:11Donc ça, ça me rassure, je trouve ça assez rassurant.
07:14Mais est-ce qu'au fond, tout ça n'est pas un problème, j'ai envie de dire, d'argent ?
07:18C'est vrai que si, on comprend bien pourquoi Nicole Belloubet veut abaisser.
07:21Tout simplement parce qu'il n'y a plus assez de candidats.
07:23Parce que, honnêtement, les salaires d'éducation nationale,
07:26bon, moi j'ai toujours plaidé pour que les policiers et les profs soient augmentés.
07:30Voilà, c'est quand même ça le sujet, fondamentalement.
07:33C'est ça, c'est le salaire.
07:35Oui, bien sûr que c'est le sujet, c'est le salaire, c'est les conditions de travail.
07:37C'est insupportable !
07:38C'est insupportable d'aller bosser quand vous avez Bac+, 5 ou 6,
07:40pour 1800 euros net par mois en début de carrière, c'est pas acceptable !
07:44Vous êtes d'accord là-dessus ou pas ?
07:46Ah bah oui, bien sûr, on a toujours porté cette idée-là.
07:48Bien sûr que la revalorisation des métiers, c'est un levier puissant
07:51pour agir sur le fait qu'on a des candidats pour présenter les concours.
07:55Aujourd'hui, on a beaucoup d'étudiants, en mathématiques particulièrement,
07:57parce qu'aujourd'hui, un étudiant qui est formé à Bac+, 5 en mathématiques,
08:00il trouve des emplois un peu mieux rémunérés que ce que propose l'éducation nationale.
08:04Mais il y a un certain nombre de disciplines pour lesquelles ce problème de vivier se pose,
08:08pour exactement la même raison.
08:10Je prends l'économie-gestion, on a de plus grandes difficultés
08:12à recruter des enseignants dans ces disciplines-là,
08:14tout simplement parce que le monde de l'entreprise rémunère mieux
08:17les compétences des gens formés à Bac+, 3 ou Bac+, 5.
08:20Donc l'idée de Mme Belloubet, c'est de, j'allais dire, quelque part,
08:23de préempter sur les viviers étudiants au niveau de la licence.
08:27Peut-être que ça peut marcher, mais nous avons quand même une inquiétude
08:30sur, effectivement, l'enjeu de la maîtrise disciplinaire
08:32chez les candidats, les futurs candidats du CAPES.
08:35Parce que, par ailleurs, si on regarde l'histoire,
08:37dans la plupart des disciplines, les réductions de volume horaire
08:41au collège, au lycée et à l'université font qu'aujourd'hui,
08:44un étudiant qui est formé à Bac+, 5 n'a pas le niveau disciplinaire
08:49d'un étudiant formé à Bac+, 5, il y a 20 ou 30 ans.
08:52La réalité, elle est là, mais c'est effectivement une question de moyens
08:56parce qu'il faut financer des études aux étudiants pour qu'ils puissent,
08:59en contrepartie d'un engagement, évidemment, à passer les concours
09:01et à servir l'État pendant un certain nombre d'années.
09:03C'est terrible, c'est terrible.
09:04On propose 5 ans, enfin, on peut discuter.
09:06Et il faut effectivement, d'ailleurs, que les carrières soient attractives
09:08en termes de salaire, de conditions de travail
09:10et d'évolution au cours de l'étude, évidemment.
09:12On est là du problème des moyens.
09:14Est-ce que vous ne croyez pas que la baisse de la maîtrise en maths
09:20comme dans d'autres matières vient plus globalement d'un délitement
09:27de la culture générale à partir de laquelle on pouvait se spécialiser
09:33de manière remarquable dans les matières particulières ?
09:37La culture générale, je ne sais pas trop à quoi ça renvoie.
09:41C'est quelque chose qui est compliqué, de définir ce qu'est la culture générale.
09:44C'est certainement pas...
09:45De toute façon, il n'y a pas d'épreuve de culture générale au BAC.
09:47Ce n'est pas Gabriel Attal avec son livre « Faire compter ».
09:49La culture générale, ça va bien au-delà.
09:51Ce n'est pas non plus de savoir répondre aux questions du monopoli
09:54parce qu'on voit très bien les projets de réforme,
09:56de programmes en collège qui sont en train d'arriver.
09:58Triviales poursuite, c'est mieux.
09:59On va avoir droit à ça.
10:00On va avoir... Qu'est-ce que j'ai dit ?
10:01Oui, triviales poursuite.
10:03On va avoir droit à des questions dites de culture générale
10:08qui vont constituer des points de passage appris bêtement par cœur
10:13par les élèves sans avoir forcément le sens
10:15de ce que représente un tel événement historique.
10:17Ça, c'est quand même très problématique.
10:19Les réponses qui sont apportées sont problématiques.
10:21Plus, j'allais dire, que la situation actuelle.
10:24Sébastien Ménard.
10:25Et on part au 0826-300-300.
10:27Vous parlez du levier puissant qui est celui de la revalorisation des salaires.
10:32J'en conviens et je souscris totalement à ce que Françoise vient de nous partager.
10:37Mais pas que.
10:38Il y a aussi un autre levier puissant qui est celui de la vocation.
10:42La revalorisation de la vocation.
10:43Parce que la transmission du savoir, c'est quelque chose de noble.
10:47Et c'est quelque chose qui n'est pas assez valorisé en France.
10:50Je suis d'accord, bien sûr.
10:51Aussi parce qu'effectivement...
10:52Comment tu le quantifies ? C'est un vrai sujet ?
10:55Sans salaire, sans vocation ?
10:57Il y a l'argent, mais il n'y a pas que ça.
10:59Il fut une époque, pas si lointaine, où enseigner, l'enseignant, le professeur,
11:05étaient quelqu'un de respecté, étaient quelqu'un dont la voix portait dans la société.
11:10Et vous aviez des tas de gens qui quelque part,
11:14avant de se poser la question de savoir combien on allait gagner,
11:17c'était, je vais faire un beau métier, je vais faire le plus beau métier du monde,
11:20je vais partager mon savoir et je vais enseigner.
11:22Mais Sébastien, c'est que tu ne peux plus...
11:23C'est pas la même société.
11:25Regarde le prix des loyers.
11:28La vocation enseignante, elle est toujours là.
11:32Comment ?
11:33La vocation enseignante, elle est toujours là.
11:35Nous avons un métier qui est, depuis les réformes qui s'empilent,
11:38depuis une quinzaine d'années, nous avons un métier qui est empêché.
11:41C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'enseignant qui souhaite élever les qualifications,
11:46qui souhaite partager avec les élèves ses savoirs,
11:48on passe quand même beaucoup de temps à lui mettre des bâtons dans les roues.
11:52J'en veux d'ailleurs pour preuve les évolutions là aussi qui se dessinent en matière d'évolution.
11:56Le programme au collège où on va avoir probablement des instructions extrêmement fermes sur la manière d'enseigner.
12:01C'est-à-dire qu'on est en train de tuer.
12:03Ce qui fait aussi le sel de ce métier-là, c'est la capacité à prendre les élèves là où ils sont
12:07pour les amener plus loin et plus haut.
12:09Ce qui veut dire qu'il faut qu'on ait, en tant qu'enseignant,
12:11la possibilité d'avoir des marges de manœuvre.
12:12Ce que proposent, par exemple, les mathématiques Mme Belloubet et Gabriel Attal,
12:17c'est la méthode de Singapour.
12:18C'est-à-dire que c'est une méthode complètement standardisée
12:20où tout le monde fait exactement la même chose au même moment
12:22dans toutes les classes de France Innova.
12:24Ça, ça ne fonctionnera pas.
12:26Et ça, si on veut faire de ce métier un repoussoir, il faut aller dans cette voie-là.
12:30Direction le 0826-300-300.
12:33On commence avec notre vraie voix du jour, Sandrine Déviant.
12:35On vous écoute, Sandrine.
12:36Oui, bonsoir.
12:38Oui, moi j'ai enseigné les mathématiques sans avoir le CAPES.
12:42Oui, vous.
12:44Mais j'y suis allée parce que c'était un moment où on cherchait des preuves partout,
12:49on n'en trouvait pas.
12:50Et c'est bien dommage parce que c'est un super boulot.
12:53Alors maintenant, c'est un super boulot sous certaines conditions.
12:56C'est vrai que les conditions de travail ne sont pas forcément simples.
12:58Il faut vraiment revoir ça et puis donner des outils aux profs.
13:02Et puis surtout, je pense qu'il faut adapter l'enseignement au niveau de chacun.
13:07Donc quand on peut se permettre ça, on redonne confiance aux enfants,
13:13on leur redonne l'envie.
13:14Ça se passe beaucoup mieux.
13:16Alors je pense que ça fait des années qu'on fait tout ce qu'il ne faut pas faire.
13:21Donc maintenant, on sait ce qu'il ne faut plus faire.
13:23Et puis, il faut peut-être refaire ce qu'on faisait avant quand on était les meilleurs.
13:26C'est bien.
13:28Direction Toulouse, ne bougez pas Sandrine avec François qui est avec nous.
13:31Bonsoir François.
13:32Bonsoir François.
13:33Bonsoir.
13:35Je rentre de 7 ans à l'étranger.
13:39J'étais au Royaume-Uni où j'ai enseigné les maths à l'université, à Nottingham.
13:43Et j'ai constaté en rentrant qu'il y avait des méthodes d'enseignement
13:50qui me paraissent absolument aberrantes en mathématiques.
13:52Notamment la prolifération de l'outil numérique.
13:56C'est-à-dire qu'on a affaire à des professeurs.
13:58Alors c'était assez hétérogène.
14:00C'est-à-dire qu'il y a aussi des professeurs qui enseignent au tableau,
14:02qui font les choses posément, qui sont très efficaces.
14:06Mais j'ai vu l'émergence de méthodes d'enseignement
14:09qui consistent à cliquer frénétiquement sur des PowerPoint
14:13de manière complètement ridicule.
14:18Et la conséquence de ça, c'est que les élèves qui avant copiaient les calculs
14:22et pouvaient digérer en temps réel les concepts les plus fondamentaux,
14:26sont maintenant absolument incapables de comprendre en temps réel ce qui se passe.
14:30Et ils voient défiler devant eux des...
14:33Et ça c'est quelque chose qui s'est...
14:36Je ne suis là que depuis un an, mais qui s'est généralisé.
14:39C'est quelque chose qui n'existait pas à mon époque.
14:41Moi j'ai été formé en maths en France par une école qui...
14:44Il y a une explication simple.
14:47L'explication, elle est simple.
14:49Et je ne plaide pas pour qu'on la maintienne, qu'on maintienne la situation.
14:52L'explication simple, c'est la réduction du volume horaire
14:54que les enseignants ont à leur disposition pour traiter les programmes.
14:58Le seul moyen de gagner du temps aujourd'hui pour nombre de collègues,
15:00c'est effectivement de proposer des PowerPoint,
15:03parce que ça permet d'aller très très vite dans le temps qu'on passe
15:07à faire copier les élèves.
15:09Mais voilà, il faut retrouver les marges de manœuvre qu'on avait autrefois,
15:12avoir un temps raisonnable pour traiter les programmes,
15:14peut-être alléger les programmes aussi,
15:16se concentrer sur l'essentiel, probablement.
15:18Et en même temps, permettre aussi d'avoir des effectifs
15:22qui permettent de travailler correctement.
15:23Parce que quand vous avez une classe à 30 élèves,
15:25il faut aussi passer pas mal de temps à surveiller ce que font les 30 élèves.
15:28Ça demande un peu plus de travail que quand vous n'en avez que 20.
15:31Une des manières de régler ce problème de gestion de la classe,
15:34c'est de se débarrasser de l'écriture du cours au tableau mathématique
15:37et de le projeter en comptant sur les élèves
15:40pour soit le photographier, soit le recopier,
15:42soit éventuellement un polycope ou une photocopie
15:45qui permet de gagner beaucoup de temps.
15:46Mais c'est rarement un choix libre de l'enseignant.
15:49C'est pour répondre à une contrainte institutionnelle à laquelle il est confronté.
15:52Comment expliquer la chute, notamment dans PISA et TIMSS,
15:57du classement de la France ?
15:58Et TIMSS, c'est surtout scientifique.
16:00Il y a plusieurs éléments.
16:02Le premier élément, c'est que PISA ne teste pas en réalité
16:05les compétences qui sont travaillées dans le système scolaire français.
16:08Puisque PISA, c'est une batterie de tests
16:12qui permet d'évaluer un certain nombre de compétences
16:15dans lesquelles ne figurent pas, par exemple,
16:17la maîtrise du raisonnement, de l'argumentation,
16:20de la rédaction des réponses, etc.
16:22On demande aux élèves de reconnaître des situations de type
16:25et de calquer dessus des raisonnements systématiques préétablis.
16:28C'est presque de la reconnaissance instantanée de situations
16:32pour lesquelles on sollicite les élèves.
16:34Il n'y a aucune réflexion, très peu de réflexion là-dedans.
16:36Le premier test PISA, c'est de l'automatisme en fait.
16:38On teste des automatismes chez les élèves.
16:40Le programme français, il ambitionne autre chose.
16:42Il ambitionne de former des esprits par les mathématiques,
16:44par les lettres, par les langues, etc.
16:46En mathématiques, il y a quelque chose d'important,
16:48c'est la construction de l'esprit critique,
16:50de la capacité d'argumentation,
16:52de la capacité à justifier ce qu'on affirme, etc.
16:55Ça, ce n'est absolument pas évalué par PISA
16:57parce que les économistes estiment que ça n'est pas productif pour une société.
17:00Nous avons la faiblesse de pensée en tant qu'enseignants
17:02et pour la large majorité d'enseignants
17:04c'est que nous avons aussi cette mission-là,
17:06de former des citoyens capables de comprendre les enjeux,
17:08capables de se forger les opinions,
17:10capables de résister aux fake news,
17:12capables d'avoir une exigence d'argumentation
17:14quand on leur présente des solutions toutes faites, toutes prêtes.
17:18On n'est pas sur les standards internationaux.
17:21Par contre, il y a aussi une volonté de mettre la France
17:24sur les rails des standards internationaux
17:26et de renoncer en partie à cet apprentissage-là.
17:29En tout cas, pour un certain nombre d'élèves.
17:31Bon, merci beaucoup Pierre Préluret.
17:33C'était l'urineux, il est excellent.
17:35Professeur et référent mathématique pour le syndicat SNES-FSU.
17:39On arrive samedi prochain, on sera 1, 2, 3, 4, 5.
17:44Oui, on va prendre des cours avec nous.
17:46On va commencer par l'addition, ça c'est bien.
17:495 élèves, 5 cancres.
17:51On va passer dans le jeu où il y a le plus de division.
17:53Le qui c'est qui qui l'a dit.
17:55C'est la fraction même.

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